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3.2.15 République du Congo

LA GESTION DES FORETS TROPICALES SECONDAIRES EN AFRIQUE:

Réalité et perspectives

Rapport national de la République du Congo

Ecrit par
J. Kanwe, A.M. Ngoya-Kessy, F. Koubouana, G. Boungou, B. Mpati et G. Lembe
Ministère de l’économie forestière et de l’environnement
Brazzaville, République du CongoTél: 242 51 78 71
Mél.: [email protected]

POUR

L’ATELIER FAO/EC LNV/GTZ SUR

LA GESTION DES FORETS TROPICALES SECONDAIRES EN AFRIQUE:

Réalité et perspectives

En collaboration avec l’UICN, ICRAF et CIFOR
Douala, Cameroun, 17 – 21 novembre 2003

RESUME

Le présent document donne un aperçu sur les forêts secondaires en République du Congo. Il fait partie des rapports nationaux écrits dans la perspective de l’atelier sur la gestion des forêts secondaires tropicales en Afrique subsaharienne francophone (Douala, Cameroun, 17-21 novembre 2003).

Après une introduction exposant ses objectifs, le document présente particulièrement les facteurs influençant les forêts secondaires, une analyse des caractéristiques de ces dernières et des questions liées à leur gestion. En ce qui concerne le premier point, l’exploitation forestière, l’agriculture itinérante sur brûlis, l’urbanisation, la fermeture des chantiers, l’abandon des cultures de rente et des villages sont les principales causes de la formation des forêts secondaires.

S’agissant de celles-ci, trois principaux types reconnus et trouvés dans d’autres parties du monde ont été identifiés : les forêts secondaires après exploitation, les forêts secondaires dans les jachères laissées par l’agriculture itinérante et les forêts secondaires après l’abandon d’autres utilisations des terres (cultures de rente, villages, plantations d’arbres, jardins de cases, etc.). Ces forêts couvrent des surfaces de territoire de plus en plus vastes.

Le Congo tente d’enrayer cette dynamique, notamment par l’extension du réseau national d’aires protégées (une vingtaine totalisant environ 3,7 millions d’ha soit 11,6% du territoire, dont deux millions d’ha de forêts initialement affectés à l’industrie du bois), le renforcement des capacités d’intervention du Service national de reboisement et la réforme de la loi forestière.

Mais ces actions demeurent insuffisantes. L’amélioration de la gestion des forêts secondaires passe par la maîtrise du jeu des acteurs, particulièrement les bénéficiaires et les « victimes » de l’exploitation forestière, et la réforme du cadre normatif. Encore faut-il mobiliser les ressources nécessaires à ces fins.

INTRODUCTION

Ecrit à l’initiative des organisateurs de la réunion de Douala (17-21 novembre 2003) sur les forêts secondaires, ce rapport répond aux questions ci-après : Quels sont les différents types de forêts secondaires en République du Congo? Où se trouvent-ils ? Quelle est leur importance écologique et socioéconomique? Comment sont-ils gérés? Et comment améliorer la gestion des forêts secondaires en République du Congo?

La méthodologie suivie a consisté à passer en revue la littérature existante (documents administratifs, rapports d’expertise, documents issus de la recherche, etc.).

Le présent document est structuré de façon qu’il expose successivement une image des contextes socioéconomique et forestier, une analyse des caractéristiques des forêts secondaires, les questions liées à la gestion de ces dernières, les principales leçons et les conclusions.

1. SITUATION SOCIOECONOMIQUE GENERALE DE LA FORESTERIE ET DE L’UTILISATION DES TERRES

La République du Congo est un pays de 342.000 km2, dont 65% sont recouverts de forêts (environ 20 millions d’ha). Sa population, qui était en 1974 d’environ un million d’habitants, varie aujourd’hui entre 2,5 millions et 3 millions d’habitants. En moins de trente ans, la population a été multipliée par 2,7 environ. Alors qu’elles ne représentent que 43% du territoire, les régions du sud pays abritent plus de 60% de cette population.

Cette concentration de la population sur une partie du territoire, non planifiée et en partie fille de l’histoire - entre autres, le gateway vers l’intérieur du pays, l’urbanisation du port de Pointe-Noire et celle de Brazzaville, la construction du chemin de fer reliant Brazzaville à Pointe-Noire et l’ouverture des chantiers d’exploitation des ressources naturelles – trouve sa traduction dans les forêts : formation des forêts secondaires notamment dans les massifs du Mayombe (1,3 millions d’ha) et du Chaillu (3,4 millions d’ha).

Ce phénomène n’est pas spécifique au sud du Congo. Comme les autres caractéristiques des façons de vivre en Afrique – notamment forte dépendance à l’égard des ressources naturelles, forte croissance démographique (2,8%), chute des revenus-, il touche presque tout le pays : l’exploitation du massif forestier du nord (15,3 millions d’ha) a suivi celle des massifs du sud ; les forêts du centre (entre 0,6 million et 1 million d’ha) rattrapent les autres. En 1995, 37% de l’ensemble des forêts du Congo faisaient l’objet de concessions et ce chiffre a augmenté rapidement depuis 1996. En 2003, trente cinq (35) concessionnaires exploitent 32 unités forestières d’aménagement (UFA) : 11 dans le sud (4,7 millions d’ha), 2 dans le centre (environ 0,6 million ha) et 19 dans le nord (6 millions d’ha). Les forêts secondaires couvrent ainsi des surfaces de territoire de plus en plus vastes.

Le Congo tente d’enrayer cette dynamique : création d’un réseau important d’aires protégées (une vingtaine totalisant environ 3,7 millions d’ha soit 11,6% du territoire, dont deux millions d’ha de forêts initialement affectés à l’industrie du bois)58, renforcement des capacités d’intervention du Service national de reboisement (SNR59) et réforme de la loi forestière.

Mais, des forêts, le Congo tire des ressources extrêmement variées et utiles à son économie et à ses populations. Bien qu’il ait été supplanté par le pétrole en 1974, le secteur forestier a été longtemps la première source des devises du pays- près de 54% des recettes d’exportation. Depuis cette date, il fournit la deuxième recette d’exportation, après les hydrocarbures. Par exemple, en 2001, il a représenté 9% des recettes totales d’exportation soit 100 milliards de FCFA, 1,2% du PIB et 10% des emplois officiels (11.542 employés : 814 dans l’administration forestière, 312 dans les aires protégées, 406 dans les plantations forestières et environ 10.000 dans les entreprises forestières). La contribution du secteur forestier au PNB est passée de 1% en 1982 à 5% en 1996. L’évolution de la production de grumes, de 1996 à 2000, est présentée en annexe1.

Bien qu’il soit mal connu, le secteur informel lié à l’exploitation des ressources forestières procurerait l’essentiel des revenus des paysans. Parce que 60 à 70% de la production agricole proviendraient des terres forestières (cacao, café, palmier à huile, banane, taro, arachide, maïs, igname, etc.), que les forêts fourniraient des aliments à près de 120.000 familles, ce qui représente environ 400.000 actifs agricoles, et qu’elles créeraient de nombreux emplois. En 1999, l’administration forestière a estimé à 3,355 milliards de FCFA la valeur de 180 tonnes de produits forestiers non ligneux (PFNL) vendus sur les marchés de Brazzaville (DGEF-DVRF, 1999). Les produits les plus commercialisés ont été le Gnetum spp. et ceux des familles des Marantaceae et des Arecaceae.

En complément, les entreprises forestières aménagent l’espace rural en construisant des routes- près de 2000 km au sud du pays et 1801 km au nord du pays-, des infrastructures sociales (écoles, dispensaires, etc.), des pistes d’atterrissage au nord du pays, des chantiers, etc.

La contribution du secteur forestier à l’économie congolaise est en outre renforcée du fait du fardeau de la dette et des conflits sociopolitiques. En 1999, le pays était le quatrième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne, mais sa dette extérieure s’élevait à 3.057 milliards de FCFA (4,36 milliards de $US). Ces dernières années, la situation politique est stable, le pays est gouverné et se reconstruit après une guerre civile qui a duré plusieurs années (1993 ; 1997-1998 et de 1999 à 2001).

2. CARACTERISTIQUES ET ETENDUE DES FORETS SECONDAIRES

Il n’existe pas d’étude systématique des forêts secondaires au Congo. Une partie des informations qui suivent se fondent sur les rapports d’experts (Mercier, 1991 ; Moutsamboté, 1995 ; Koubouana, 1996, 1998a et 1998b). D’une manière générale, les forêts secondaires se caractérisent par une composition d’espèces héliophiles : si le parasolier (Musanga cecropioïdes) et le Trema orientalis dominent dand les forêts secondaires jeunes, l’ayous (Triplochiton scleroxylon), le limba (Termilia superba), l’ilomba (Pycnanttbus angolensis), l’okoumé (Aucoumea klaineana) et l’azobé (Lophira alata) dominent eux dans les forêts secondaires adultes. Par endroit, les forêts secondaires adultes ne se distinguent que difficilement des forêts originelles. L’annexe 2 donne un aperçu de la régénération forestière dans l’est du Parc National de Conkouati-Ndouli et dans la réserve naturelle de la Léfini.

La superficie des forêts secondaires est estimée à 11.252.336 ha. Celles-ci peuvent se répartir en trois principaux types : les forêts secondaires après exploitation, les forêts secondaires dans les jachères laissées par l’agriculture itinérante et les forêts secondaires après l’abandon d’autres utilisations des terres (cultures de rente, villages, plantations d’arbres, jardins de cases, etc.)

2.1 Les forêts secondaires après exploitation

Ces forêts couvrent 10.012.399 ha, 49,71% de la surface des forêts denses et humides concédées à l’exploitation de bois d’œuvre. Elles correspondent aux concessions forestières qui ont subi plusieurs passages d’exploitation qui sont veilles de 3 à 8 décennies. Elles sont pauvres en espèces les plus exploitées et se caractérisent également par une faible diversité spécifique, un faible développement d’épiphytes, la présence des tiges d’avenir de faibles calibres, de grands arbres de structure particulière et épars. Les strates inférieures sont régulières et uniformes, tandis que les strates supérieures sont irrégulières et portent de nombreuses lianes.

Les modifications de la forêt résultent de l’ouverture de la canopée liée au débardage, à la construction des routes d’exploitation et des chantiers. Les arbres des premiers stades évolutifs sont héliophiles. Leur croissance est rapide, annuellement de 1 à 4 mètres de hauteur et de 2 à 4 centimètres de diamètre. De faible longévité, ils atteignent rapidement leurs dimensions maximales et meurent généralement vers 15 ans ; rarement, ils dépassent 25 à 30 ans (Mercier, 1991).

2.2 Les forêts dans des jachères laissées par l’agriculture itinérante

Les parcelles agricoles varient généralement entre 0,2 et 1 ha et sont dispersées dans le finage. Les forêts dans des jachères laissées par l’agriculture itinérante résultent de l’abandon de ces parcelles. Durant la formation de ces forêts, la végétation se compose d’abord d’adventices ; ensuite, de jachères herbeuses et de jachères préforestières ; puis, de forêt secondaire jeune ; enfin – après plusieurs décennies-, elle se compose de forêt secondaire adulte.

Mais des facteurs peuvent intervenir, aboutissant à un blocage de ce processus. Il s’agit notamment de la réduction de la durée de la jachère à moins de 15 ans, provoquée par une forte pression foncière, et du développement de Chromolaena odorata. Ces facteurs éliminent tant les semis que les souches de plantes ligneuses.

L’étendue des forêts dans des jachères laissées par l’agriculture itinérante est estimée à 1.201.416 ha (5,96% de la superficie forestière totale).

2.3 Les forêts secondaires après l’abandon d’autres utilisations des terres (cultures de rente, villages, plantations d’arbres, jardins de cases, etc.)

Des formations secondarisées se sont développées dans des anciennes plantations de palmier à huile, de cacao et de café ainsi que dans des anciens villages regroupés pendant la période coloniale ou dans les années 1970 qui furent abandonnés pour, entre autres raisons, rejoindre le réseau routier. Elles correspondent également aux forêts constituées autour de grandes agglomérations, des cases, des surfaces de reboisement entrepris par l’Etat et abandonnées ; on les trouve aussi dans les forêts issues d’accidents naturels, tels que la sécheresse survenue dans la cuvette congolaise en 1970. Ces forêts couvrent environ 38.000 ha. Leur végétation dépend de leur origine et de la zone géographique:

• dans les anciennes plantations de cacao, de palmiers à huile et de café, les forêts secondaires se composent de palmiers, de cacaoyers, des caféiers associés à des espèces autochtones;

• dans les forêts secondaires du nord du pays, on rencontre des arbres fruitiers (Mangifera indica, Dacryodes edulis, Persea americana, etc.) associés notamment à Triplochiton scleroxylon, Ceiba pentandra et Milicia excels ; dans les forêts secondaires du sud, des arbres fruitiers associés à, entre autres espèces, Terminalia superba, Aucoumea klaineana, Nauclea diderrichi et Milicia excelsa.

3. IMPORTANCE SOCIOECONOMIQUE ET ECOLOGIQUE DES DIFFERENTS TYPES DE FORETS SECONDAIRES

3.1 Importance écologique

Les forêts secondaires assurent plusieurs fonctions, entre autres:

- protection contre l’érosion, les rayonnements, les précipitations, les vents;

- habitats de la faune sauvage et réservoirs des ressources biologiques;

- fixation de grandes quantités de gaz carbonique et, partant, atténuation du réchauffement climacique;

- absorption des aérosols, mise en réserve et libération d'oxygène et d'éléments minéraux;

- absorption et transformation de l'énergie lumineuse en énergie chimique;

- régénération et autorégulation de la production du bois, de l'écorce, des fruits et des feuilles;

- régulation des régimes hydriques et

- production d'un large éventail de composés (résines, alcaloïdes, huiles essentielles, latex, etc.).

3.2 Importance économique

Comme dit précédemment, les produits ligneux des forêts secondaires sont à la base des industries forestières et de nombreux emplois. Cependant, le principal apport de ces forêts à l’économie congolaise réside moins dans les quantités de bois d'œuvre qui en sont extraites que dans les ressources consommées localement, à savoir le bois de feu, le charbon de bois, les plantes médicinales, les matériaux pour la construction et la fabrication d'outils agricoles ou ménagers ainsi que toute une gamme de produits alimentaires, parmi lesquels la viande de chasse, les champignons, le miel, les fruits, les graines, les tubercules, le vin, les racines, les écorces et les feuilles-légumes. Les forêts secondaires représentent également un capital de sols fertiles. On estime que 35 % de la population exploitent les jachères forestières.

Comme d’autres forêts africaines, les forêts secondaires congolaises sont susceptibles de générer des revenus supplémentaires dans la perspective de la prospection pharmaceutique et d'émergence de nouveaux produits de la biodiversité forestière.

4. CONNAISSANCE, EXPERIENCE EFFECTIVE EN MATIERE DE GESTION DES FORETS SECONDAIRES ET PRATIQUES COURANTES

Les forêts secondaires au Congo sont mal connues. Les seules études disponibles sont celles évoquées précédemment (Mercier, 1991; Moutsamboté, 1995 et Koubouana, 1996, 1998a et 1998b).

En ce qui concerne les expériences de gestion, les forêts secondaires, qui font l’objet d’une exploitation de bois d’œuvre sont gérées conformément à la loi 16-2000 du 20 novembre 2000 portant code forestier ; les autres le sont selon les règles et les pratiques coutumières. La classification des forêts en République du Congo est donnée en annexe 3 et les dispositions de la loi 16-2000 peuvent être résumées ainsi qu’il suit:

- l’exploitation, à des fins commerciales, de produits des forêts du domaine de l’Etat, en ce compris ceux qui font l’objet d’une activité de longue date parmi les populations locales, peut être menée de plusieurs manières : en régie, par permis de coupe des bois de plantations ou spéciaux, par conventions d’aménagement et de transformation ou par conventions de transformation industrielle;

- dans les forêts secondaires du domaine forestier permanent, les populations locales de nationalité congolaise ou non, jouissent des droits d’usage leur permettant d’établir, dans les limites prévues par la loi, des cultures ou des ruches, de faire paître leur bétail, de récolter du fourrage, de chasser, de pêcher, de récolter des perches, des gaulettes et d’autres produits ligneux nécessaires à la construction et à l’entretien de leurs habitations, etc.;

- dans les forêts protégées du domaine non permanent, l’administration des Eaux et Forêts, en concertation avec les services de l’agriculture, de l’élevage, de l’environnement, d’autres services gouvernementales, favorise le maintien des productions ligneuses utiles, la productivité des terres de même que la conservation des écosystèmes, des sols et des eaux;

- en ce qui concerne les « espaces forestiers non protégés » qui sont régis selon les us et coutumes, une forêt secondaire appartient généralement à celui qui a défriché la forêt primaire. Celle-ci fait partie des biens successoraux. Un ménage étranger à un lignage peut, sous couvert d’une autorisation du chef de village, accéder à cette forêt. Cette autorisation est délivrée après avis favorable des propriétaires mais, en réalité, cette procédure est peu respectée.

5. POLITIQUE ET QUESTIONS INSTITUTIONNELLES RELATIVES A LA GESTION DES FORETS SECONDAIRES

Les principes de la politique forestière du Congo incluent:

- la durabilité de la production forestière;

- la valorisation optimale des produits forestiers;

- la conservation des écosystèmes forestiers et de la biodiversité.

Ces principes sous-tendent les actions suivantes:

- la mise en place d’une administration forestière compétente, opérationnelle et performante ;

- l’intégration d’un domaine forestier permanent dans un plan national d’aménagement du territoire;

- l’amélioration de la connaissance de la diversité biologique;

- la participation des populations à la gestion des ressources forestières;

- la promotion de l’industrialisation de la filière bois60;

- le contrôle de l’exécution des plans d’aménagement et de transformation ainsi que des modalités de la circulation et de la commercialisation des produits forestiers61;

- le reboisement pour la production des bois de feu, des bois de service, des bois d’industrie;

- l’amélioration des rendements des forêts exploitées et l’augmentation du patrimoine forestier.

S’agissant des questions institutionnelles, la tutelle administrative sur les services chargés des ressources forestières (primaires et secondaires) est assurée par le Ministre des Eaux et Forêts. Celui-ci comprend une direction générale, cinq (5) directions centrales, douze (12) directions départementales et cinquante six (56) brigades forestières qui contrôlent les activités forestières sur le terrain. Dépendent du ministère des eaux et forêts, un Service national de reboisement (SNR), un Centre national d’inventaire et d’aménagement des ressources forestières et fauniques (CNIAF) et le Service de contrôle des produits forestiers à l’exportation.

Depuis 1990, des organisations non gouvernementales interviennent dans la conservation des ressources forestières et certaines d’entre elles s’emploient à promouvoir une exploitation durable de ces ressources dans le cadre d’un partenariat avec les sociétés forestières. Tel est le cas de Wildlife Conservation Society (WCS).

PRINCIPALES LECONS ET CONCLUSIONS

Les forêts secondaires occupent des surfaces de territoire de plus en plus vastes. Le taux de « secondarisation » des UFA du Congo peut être estimé à 56% et celui de la forêt à plus de 60%. Ce phénomène résulte des facteurs économiques, démographiques et sociopolitiques. La gestion des forêts secondaires pourra être rationalisée grâce à une meilleure connaissance de leurs ressources et à une meilleure communication entre les acteurs qui les exploitent (les bénéficiaires et les « victimes » de l’exploitation forestière). L’amélioration du cadre normatif pourra également être envisagée. Encore faudrait-il mobiliser les ressources nécessaires à ces fins.

BIBLIOGRAPHIE

1. Antoine S., Barrère M. et Verbrugge G., La planète terre entre nos mains: guide pour la mise en œuvre des engagements du sommet planète terre, 1994, 429 p.

2. Aronson R et al., Evolution des attributs vitaux de l’écosystème, 1995, 8-14pp.

3. DGEF-DVRF, 1999.

4. Fournier F. et Sasson A., Ecosystèmes tropicaux d’Afrique, ORSTOM-UNESCO, 1983, 473p.

5. Kabala D.M., Protection des écosystèmes et développement des sociétés : Etat d’urgence en Afrique, UNESCO, Paris, 1993, 259p.

6. Koubouana F., Dynamique de régénération naturelle des forêts de la réserve naturelle de Conkouati : secteur ouest. Rapport d’étude, PROGECAP/GEF-CONGO, Brazzaville, Congo, 1996, 38p.

7. Koubouana F., Dynamique de régénération naturelle des forêts de la réserve naturelle de Conkouati : secteur est. Rapport d’étude, PROGECAP/GEF-CONGO, Brazzaville, Congo, 1998a, 42p.

8. Koubouana F., Dynamique de régénération naturelle des forêts de la réserve naturelle de la Léfinie : secteur ouest. Rapport d’étude, PROGECAP/GEF-CONGO, Brazzaville, Congo, 1998b, 49p.

9. Lavigne Deville Ph., Foncier rural, ressources renouvelables et développement en Afrique. Rapport synthèse, 1999, 38p.

ANNEXES

Annexe 1: Production de grumes de 1996 à 2000

Annexe 2: Schéma de la régénération forestière dans l’est du Parc national de Conkouati-Douli et dans la réserve naturelle de la Léfini

Secteur est du Parc National de Conkouati-Douli

Réserve naturelle de la Léfini

 

« Forêt climacique » à Légumineuse

Défrichement pour les cultures

Quelques espèces

Hymenostegia mundungu

Tessmannia africana

Klainedoxa gabonensis

Gambeya africana

Testulea gabonensis

Pancovia floribunda

Piptadeniastrum africanum

Staudtia stipitata

Amphimas ferruginea

« Forêt climacique » à Parinari excelsa

Quelques espèces

Parinari excelsa

Entandrophragma angolense

E. cylindricum

Gambeya lacourtiana

Garcinia cola

Grewia coriacea

Millettia laurentii

Staudtia stipitata

Pycnanthus angolensis

 
Forêt Burseraceae

Défrichement pour les cultures (jachères de durée courte)

Quelques espèces

Aucoumea klaineana

Terminalia superba

Dialium polyanthum

Dialium pachyphyllum

Polyalthia suaveolens

Piptadeniastrum africanum

Forêt à Dialium polyanthum

Quelques espèces

Dialium polyanthum

Dialium pachyphyllum

Carapa procera

Coelocaryon preussii

Fagara macrophylla

Millettia laurentii

 

Espèces ligneuses pionnières

Défrichement pour les cultures (jachères de durée plus courte)

Quelques espèces

Musanga cecropioides

Harungana madagascariense

Hylodendron gabunense

Forêt à Millettia laurentii

Quelques espèces

Millettia laurentii

Dialium polyanthum

Dialium pachyphyllum

Pentaclethra eetveldeana

Ricinodendron heudelotii

Grewia coriacea

 

Fourré à Chromolaena odorata

Défrichement pour les cultures (jachères de plus courte durée)

Quelques espèces

Chromolaena odorata

Solanum torvum

Ipomoea involucrata

Digitaria brizanta

Lantana camara

Forêt à Pentaclethra eetveldeana

Quelques espèces

Pentaclethra eetveldeana

Musanga cecropioides

Pancovia laurentii

Treculia africana

Xylopia staudtii

Xylopia wilwertschii

 

Fourré à Pteridium aquilinum

Savanisation par excès de pression anthropique

Quelques espèces

Pteridium aquilinum

Bracharia brizanta

Cyperus cylindricum

Schizachyrium platyphylla

Celosia laxa

Panicum phragmitoides

Espèces ligneuses pionnières

Quelques espèces

Musanga cecropioides

Harungana madagascariensis

Pentaclethra eetveldeana

Hymenocardia ulmoides

Pycnanthus angolensis

Dialium polyanthum

 
Savane
Quelques espèces

Hyparrhenia diplandra

Bracharia brizanta

Schizachyrium platyphylla

Fourré à Chromolaena odorata

Quelques espèces

Chromolaena odorata

Harungana madagascariensis

Digitaria polybotrya

   

Fourré à Pteridium aquilinum

Quelques espèces

Pteridium aquilinum

Digitaria polybotrya

Hyparrhenia diplandra

Annexe 3: Classification des forêts

Le domaine forestier de l’Etat comprend le domaine forestier permanent et le domaine forestier non permanent.

Le domaine forestier permanent, constitué des terres affectées à la forêt et à l’habitat de la faune sauvage, est composé des forêts du domaine privé de l’Etat, des forêts des personnes publiques, des forêts des communes et des forêts d’autres collectivités locales ou territoriales. Les forêts du domaine privé de l’Etat sont celles qui ont fait l’objet d’un classement en:

- forêts de protection;

- forêts de conservation naturelle;

- forêts de production;

- forêts récréatives et

- forêts expérimentales.

Le domaine forestier permanent est divisé en unités forestières d’aménagement (UFA) qui constituent les unités de base, pour l’exécution des tâches d’aménagement, de gestion, conservation, de reconstitution et de production.

Le domaine forestier non permanent est constitué de forêts protégées qui n’ont pas fait l’objet de classement.

La loi 16-2000 du 20 novembre 2000 portant code forestier:

- institue un cadre juridique approprié pour assurer la gestion durable des forêts et des terres forestières sur la base d’un aménagement rationnel des ressources,

- définit le domaine forestier national et détermine les critères et normes d’organisation et de gestion concertée et participative,

- concilie l’exploitation des produits forestiers avec les exigences de la conservation du patrimoine forestier et de la diversité biologique en vue d’un développement durable.


58 Signalons que la superficie totale des aires protégées est passée de 1.699.386 ha en 1997 à 3.655.402 ha en 2002 soit un accroissement de 115%, à la suite d’extensions des parcs nationaux et de la création des sanctuaires.

59 Le SNR gère 73.500 ha de forêts.

60 La signature des conventions d’exploitation forestière est ainsi subordonnée à l’obligation, pour l’exploitant, de transformer les grumes qu’il prélève.

61 Le Ministre des eaux et forêts est en effet chargé d’établir les quantités pouvant être prélevées des forêts congolaises.

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