perspectives alimentaires No.1, avril 2005 
système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture(SMIAR)

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Faits saillants

Bilan

Denrées alimentaires de base

Autres produits agricoles pertinents

Taux de fret maritime

Engrais

Dossiers spéciaux

Annexe statistique

Note sur les statistiques

Bilan

SITUATION DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE DE CÉRÉALES

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Une bonne récolte céréalière est escomptée en 2005

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Les premières perspectives concernant les récoltes céréalières de 2005 indiquent un recul par rapport au niveau record de l'an dernier, la production restant néanmoins supérieure à la moyenne des cinq dernières années. Compte tenu de l'état des cultures déjà semées et des intentions de semis pour les cultures devant être mises en terre plus tard dans l'année et si les conditions météorologiques restent normales pour le reste des campagnes agricoles 2005, les prévisions préliminaires de la FAO établissent la production céréalière mondiale à 1 971 millions de tonnes (y compris le riz usiné), soit un recul de près de 4 pour cent par rapport à 2004. L'essentiel de ce recul devrait toucher les principaux pays producteurs (et exportateurs) d'Amérique du Nord et d'Europe, où malgré des conditions dans l'ensemble satisfaisantes pour les cultures déjà en terre, les emblavures totales devraient accuser un léger recul et les rendements baisser par rapport aux niveaux records de l'an dernier. La production de céréales des pays en développement devrait rester pratiquement inchangée. Selon les prévisions provisoires, la production augmenterait en Asie, hausse qui pourrait toutefois être neutralisée par des réductions dans d'autres pays en développement.

Tableau 1. Cereal production: first forecast for 2005, rice in milled terms (million tonnes)

 

2004
estim.

2005
prévis.

2005 over
2004 (%)

Asie

850.2

855.0

0.6

Extrême-Orient

747.5

748.6

0.1

Proche-Orien en Asie

66.8

68.3

2.2

CEI en Asie

26.8

29.2

9.0

Afrique

122.9

122.4

-0.4

Afrique du Nord

34.4

32.9

-4.4

Afrique de l’Ouest

39.1

39.5

1.0

Afrique centrale

3.2

3.2

0.0

Afrique de l’Est

25.0

23.6

-5.6

Afrique australe

21.3

23.2

8.9

Amérique centrale (y compris les Caraïbes)

38.1

35.5

-6.8

Amérique du Sud

113.6

114.3

0.6

Amérique du Nord

438.5

387.1

-11.7

Europe

461.6

424.2

-8.1

UE 25

288.0

266.2

-7.6

CEI en Europe

124.1

118.8

-4.3

Océanie

32.1

32.8

2.2

Total mondial

2 057.1

1 971.0

-4.2

Pays en développement

1 076.9

1 076.0

-0.1

Pays développés

980.1

895.0

-8.7

 

Un resserrement des disponibilités et de la demande est prévu en 2005/06

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Si les prévisions actuelles concernant la production se confirment, la production céréalière mondiale de 2005 pourrait ne pas suffire à couvrir l'utilisation prévue pour l'année prochaine, et il faudra prélever sur les stocks de report mondiaux. À supposer que l'utilisation mondiale de céréales en 2005/06 soit proche de sa tendance, à savoir 1 995 millions de tonnes, le déficit devrait être comblé par un prélèvement important, de l'ordre de 24 millions de tonnes, sur les réserves mondiales. Dans ce cas, les stocks céréaliers mondiaux à la fin des campagnes de 2006 pourraient tomber à 425 millions de tonnes. Ainsi, le rapport entre les stocks céréaliers mondiaux et l'utilisation serait d’environ 21 pour cent, comme pour la campagne en cours, qui a connu une production record mais une utilisation supérieure à la moyenne. De fait, si l'utilisation de céréales de la prochaine campagne dépasse de nouveau la tendance, la réduction des réserves mondiales pourrait être encore plus importante, ce qui risque de faire grimper les prix.

perspectives alimentaires

 

Nouvelle révision à la hausse de l'estimation de la production de 2004

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Maintenant que la moisson des dernières cultures de 2004 touche à sa fin, les plus récentes estimations de la FAO concernant la production céréalière mondiale de 2004 ont de nouveau été révisées à la hausse, passant à 2 057 millions de tonnes, soit une augmentation de 9,2 pour cent par rapport à l'année précédente et un niveau record. Cette dernière révision tient compte du relèvement des estimations concernant le blé et les céréales secondaires, qui compense plus que largement l'abaissement des chiffres pour le riz du fait des effets de la sécheresse sur le paddy de la campagne secondaire de 2004 en Asie. L'essentiel de l'augmentation de la production céréalière de 2004 concerne les pays développés, en particulier l'UE et les États-Unis. Toutefois, la production a aussi progressé dans les pays en développement, bien que dans une moindre mesure, augmentant de 3,1 pour cent.

Dans les 84 pays à faible revenu et à déficit vivrier, la production céréalière de 2004 est estimée en hausse de 4,4 pour cent par rapport à l'année précédente, une forte augmentation de 10 pour cent en Chine compensant largement les reculs enregistrés dans d'autres pays. En dehors de la Chine et de l'Inde, la production totale dans le reste des PFRDV semble n'avoir baissé que dans des proportions minimes. En revanche, la production de racines et tubercules, deuxième denrée de base des pays en développement, est estimée en légère hausse en 2004/05.

L'utilisation mondiale de céréales devrait être supérieure à la tendance, principalement pour l'alimentation animale

Top

Pour la première fois depuis dix ans, l'utilisation mondiale de céréales en 2004/05 devrait, selon les prévisions, dépasser la tendance de près de 2 pour cent, marge considérable. Principalement du fait de la production mondiale record, la consommation humaine, l'alimentation animale et les autres utilisations devraient toutes augmenter en 2004/05, pour atteindre 2 013 millions de tonnes au total. Ce chiffre représenterait environ 58 millions de tonnes (3 pour cent) de plus que pour la campagne précédente ainsi que 9 millions de tonnes de plus qu'annoncé en décembre. La consommation humaine de céréales devrait croître au même rythme que la population, pour passer à 973 millions de tonnes environ, ce qui fait que la consommation par habitant restera pratiquement inchangée dans les pays tant développés qu'en développement.

Le volume de céréales utilisées dans l'alimentation animale devrait atteindre 753 millions de tonnes. Ce chiffre représente une forte augmentation de près de 5 pour cent par rapport à la campagne précédente, qui s'explique essentiellement par la production record de céréales fourragères aux États-Unis et par les vastes disponibilités en Europe. L'utilisation industrielle des céréales devrait aussi fortement progresser, bien que cela devrait concerner essentiellement les États-Unis où la production d'éthanol à base de céréales prospère.

Augmentation considérable des stocks céréaliers mondiaux

Top

Selon les prévisions actuelles, les stocks céréaliers mondiaux pour les campagnes agricoles se terminant en 2005 devraient atteindre 450 millions de tonnes, soit une hausse de 39 millions de tonnes (environ 10 pour cent) par rapport à leur niveau réduit en début de campagne. Il s'agit du premier accroissement des stocks en cinq ans. L'expansion prévue est due principalement à la production mondiale record de céréales en 2004.

S'agissant des différentes céréales, l'augmentation des stocks de maïs devrait être la plus significative, puis celle de blé, tandis que les stocks de report de riz devraient reculer de nouveau pendant cette campagne. Ce cumul prévu des réserves mondiales de céréales devrait concerner pour l'essentiel les grands exportateurs, dont les stocks combinés atteindraient 230 millions de tonnes, soit plus de 50 pour cent des réserves mondiales. Cela représenterait en outre une amélioration considérable par rapport à la campagne précédente, où les stocks de céréales détenus au total par les principaux exportateurs s'établissaient à 154 millions de tonnes, soit environ 37 pour cent du total mondial.

Les cours du blé et des céréales secondaires restent faibles tandis que ceux du riz progressent

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Dans ce contexte de vastes disponibilités exportables de blé et de céréales secondaires, et comme il est probable que la situation se maintienne en 2005, les cours internationaux de ces céréales sont en général faibles et inférieurs à ceux de la campagne précédente. Les cours du riz ont augmenté depuis novembre dernier, du fait des conditions météorologiques défavorables pour le paddy de la campagne secondaire dans plusieurs grands pays producteurs. Au mois de février, les cours du riz thaïlandais étaient nettement supérieurs à leur niveau d'il y a un an.

Tableau 3. Prix à l’exportation des céréales ( dollars E.-U./tonne)

  2005 2004
  mars nov. mars
États-Unis     
Blé 157162171
Maïs10094129
Sorgho9996132
Argentine      
Blé128116153
Maïs8586110
Thaïlande      
Riz, blanc 295265253
Riz, brisures 230215213
1 Les prix se réfèrent à la moyenne du mois. Pour les sources voir les tableaux A.6 et A.7 de l’Annexe statistique.

 

Les échanges mondiaux de céréales sont plus élevés que prévu en décembre

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Selon les dernières indications, le commerce international de céréales en 2004/05 atteindrait 231 millions de tonnes, 3 millions de tonnes de plus que le précédent rapport mais encore légèrement en dessous du chiffre de la campagne précédente. La révision à la hausse depuis le dernier rapport tient compte essentiellement des modifications apportées aux prévisions concernant les importations de blé. Par rapport à la campagne précédente, les pays développés devraient importer de moindres quantités, en particulier l'UE. La baisse dans ce groupe de pays devrait neutraliser l'augmentation prévue des expéditions vers les pays en développement, principalement celles de blé à destination de la Chine, où la demande est forte.

Tableau 2. Données de base sur la situation céréalière mondiale ( millions de tonnes)

  2002/03 2003/04 2004/05 Variation de
2003/04 à
2004/05 (%)
PRODUCTION 1 1 830.3 1 883.0 2 057.0 9.2
Blé569.5560.7626.811.8
Céréales secondaires878.8932.8 1025.810.0
Riz, (usiné)382.0389.4404.53.9
Pays en développement 996.9 1 045.0 1 076.9 3.1
Pays développés 833.4 838.0 980.1 17.0
DISPONIBILITÉS2 2 405.5 2 366.7 2 467.6 4.3
Blé805.2763.1786.53.1
Céréales secondaires 1 075.9 1 095.7 1 173.77.1
Riz, (usiné)524.4507.9507.4-0.1
Pays en développement 1 403.2 1 384.3 1 364.8 -1.4
Pays développés 1 002.3 982.4 1 102.8 12.3
UTILISATION 1 926.4 1 955.1 2 013.5 3.0
Blé604.0601.6618.92.9
Céréales secondaires916.4946.7983.73.9
Riz, (usiné)405.9406.8411.01.0
Pays en développement 1 163.6 1 189.0 1 200.7 1.0
Pays développés 762.7 766.0 812.8 6.1
Consommation humaine de céréales per caput (kg par an)  
Pays en développement158.3159.3158.9-0.3
Pays développés131.2130.5130.50.0
COMMERCE3 243.6 235.9 231.3 -
Blé108.9103.4103.0-
Céréales secondaires107.0106.1102.5-
Riz, (usiné)27.726.525.8-
Pays en développement 75.7 75.6 60.1-
Pays développés 167.9 160.3 171.2-
STOCKS4 483.7 410.6 449.5 9.5
Blé202.4159.7163.62.4
Céréales secondaires162.8147.9189.227.9
Riz, (usiné)118.5103.096.7-6.1
Pays en développement 339.3 287.9 276.8 -3.9
Pays développés 144.4 122.7 172.7 40.8
Pays à faible revenu et à deficit alimentaire5 
Production céréalière1766.8783.4817.94.4
Chine et Inde excl.252.0272.0270.0-0.7
Importations céréalières681.078.687.611.4
dont: d’aide alimentaire76.76.16.21.6
Pourcentage des import. céréalières couvert par l’aide aliment. (%)8.37.87.1-9.0
Consommation humaine de cereals
per caput (kg par an)
157.8158.9158.4-0.3
Production de racines et tubercules1442.9440.3447.51.7
1 Les données se rapportent à l’année civile, première année mentionnée.
2 Production plus stocks d’ouverture.
3 Pour le blé et les céréales secondaires, les chiffres se rapportent aux exportations de la campagne commerciale juillet/juin. Pour le riz, les chiffres se rapportent aux exportations pendant la deuxième année (année civile) mentionnée. Les totaux incluent UE-15 jusqu’en 2003/04 et UE-25 en 2004/05.
4 Ne correspond pas exactement à la différence entre les disponibilités et l’utilisation du fait de campagnes commerciales couvrant des périodes différentes selon les pays.
5 Voir le note sur les statistiques sur page 29.
6 Pour le blé et les céréales secondaires, les chiffres se rapportent aux importations de la campagne commerciale juillet/juin. Pour le riz, les chiffres se rapportent aux importations pendant la deuxième année (année civile).
7 Juillet/juin.

 

DENRÉES DE BASE AUTRES QUE LES CÉRÉALES

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Le marché de la viande reprend en 2005 mais des incertitudes persistent

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Selon les premières indications pour 2005, la consommation de viande devrait quelque peu se redresser à mesure que les marchés s'ouvrent et que les disponibilités exportables de viande s'accroissent. Toutefois, les marchés de la viande en 2005 pourraient encore se ressentir fortement des craintes concernant la sécurité sanitaire des aliments, après les pertes en vie humaine enregistrées en Asie du fait de la grippe aviaire et de l'encéphalopathie bovine spongieuse (EBS) et pâtir également de la fluctuation des taux de change ainsi que de l’évolution des politiques en matière de la production et de commerce.

Les prix de la viande ont progressé tout au long de 2004 pour atteindre les plus hauts niveaux enregistrés depuis le début des années 1990. L'indice FAO des prix de la viande s'est situé en moyenne à 102 points en 2004, contre 90 en moyenne en 2003, avec une hausse des cours de la volaille et de la viande bovine de respectivement 22 et 14 pour cent par rapport à leur niveau d'il y a un an. Les cours de la viande ont quelque peu baissé à la fin 2004 mais au début 2005 ils ont subi une pression à la hausse du fait des faibles disponibilités exportables sur certains grands marchés asiatiques. Toutefois, l'ouverture escomptée des marchés et l'accroissement des disponibilités exportables pourraient entraîner un fléchissement de certains cours en 2005.

AUTRES PRODUITS AGRICOLES PERTINENTS

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Les cours internationaux de la banane se sont redressés en 2004 du fait de la croissance de la demande dans l'hémisphère nord et de la modification des mécanismes d'importation dans les 10 pays qui ont adhéré à l'UE en 2004.

Les cours du sucre se sont raffermis en 2004 et au début 2005 en raison des faibles disponibilités, qui devraient persister en 2005 du fait de forte demande d'importation et des perspectives défavorables concernant la production en Inde.

Les cours du café se sont quelque peu redressés par rapport à leur niveau exceptionnellement bas. Il reste à voir si le remaniement structurel du secteur et des marchés du café parviendra à maintenir la tendance actuelle à la hausse.

L'incertitude quant à la production et aux exportations de cacao en Afrique de l'Ouest pèse lourdement sur le secteur; la possibilité d'importantes variations de la production et des cours pour le reste de 2005 n’est pas à écarter.

Malgré une production record ces trois dernières années, plusieurs facteurs conjugués, notamment le change, l'évolution du secteur et la forte demande, maintiennent les cours du thé à des niveaux stables.

Une réduction des semis de coton est attendue dans les principaux pays producteurs du monde (Brésil, Chine, Inde, Pakistan, États-Unis) après les bas niveaux de l'an dernier. Cela pourrait entraîner une certaine reprise des cours du coton. Toutefois, pour provoquer une tendance à la hausse significative, le déclin de la production de coton devrait être si important que l'on ne peut s'attendre qu'à un effet modeste sur les cours.

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©FAO, 2005