No.3  octobre 2006  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

Le point sur les crises alimentaires

Dossier sur la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

Dossiers spéciaux

Annexe statistique

Terminologie

Dossier sur la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

La situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales se resserre

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Alors que de nombreuses cultures céréalières de la campagne principale de 2006 ont déjà été moissonnées ou parviennent à maturité, les dernières indications montrent que le volume est légèrement inférieur à ce qui était prévu précédemment en juillet.
Les prévisions de la FAO établissent désormais la production céréalière mondiale de 2006 à 2 013 millions de tonnes, soit un recul de près de 8 millions de tonnes par rapport au précédent rapport et 1,6 pour cent de moins qu'en 2005. Ainsi, l'écart entre la production et l'utilisation prévue en 2006/07 se creuse, et les prélèvements sur les stocks mondiaux de céréales devraient être plus importants. Les récoltes nettement réduites devant être rentrées plus tard dans l'année dans les pays exportateurs de l'hémisphère Sud - Australie et Argentine - devraient elles aussi peser sur les disponibilités, et les prix resteront donc fermes, pour devenir plus fluctuants au cours de la deuxième moitié de la campagne commerciale. Néanmoins, le bon niveau des stocks de report de céréales de la campagne précédente et la production relativement satisfaisante dans plusieurs grands pays importateurs devraient empêcher tout rationnement involontaire de la demande.
Une telle éventualité ne peut cependant pas être écartée pour 2007/08 si la production céréalière mondiale ne parvient pas à se redresser considérablement en 2007.

La situation alimentaire mondiale doit être surveillée de plus près en raison de la faiblesse des disponibilités mondiales

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L'une des principales missions de la FAO est de surveiller étroitement la situation mondiale de l'offre et de la demande de denrées alimentaires et d'alerter la communauté internationale en cas de crise imminente de la sécurité alimentaire mondiale.
Tout resserrement des disponibilités alimentaires est toujours considéré comme préoccupant, principalement en raison de ses répercussions sur les cours mondiaux et de ses incidences sur la facture des importations de nombreux pays en développement importateurs de produits alimentaires, particulièrement ceux qui figurent dans la catégorie des revenus les plus faibles. La chute de la production céréalière constatée cette année, la diminution des stocks et la forte hausse des cours internationaux ont conduit à s'interroger sur la situation alimentaire mondiale. La principale préoccupation concerne l'amenuisement des stocks et les incertitudes quant à la capacité des approvisionnements à répondre à la demande tout en évitant une nouvelle flambée des cours mondiaux.

Le resserrement apparent des disponibilités alimentaires mondiales est nettement confirmé par les six principaux indicateurs du marché utilisés par la FAO dans ses évaluations régulières des disponibilités céréalières mondiales. Ces indicateurs sont brièvement passés en revue ci-après, ainsi que leur signification et leurs implications pour la campagne en cours.

Le premier indicateur (voir figure 1) est le rapport entre les stocks céréaliers mondiaux à la fin d'une campagne donnée et l'utilisation mondiale de céréales au cours de la campagne suivante. Pour la campagne en cours, ce rapport est de 20 pour cent, soit un recul de 23 pour cent par rapport à la campagne précédente et bien au-dessous du niveau enregistré au début de la présente décennie, à savoir 28 pour cent.
La forte baisse des stocks en Chine explique pour l'essentiel cette tendance à la baisse du rapport stocks mondiaux-utilisation au cours des années précédentes; toutefois c'est dans l'UE et aux États-Unis que les stocks ont accusé dernièrement la plus forte baisse.

Le deuxième indicateur mesure la capacité des cinq grands exportateurs de céréales (parmi lesquels l'UE et les États-Unis) à répondre à la demande mondiale d'importation de blé et de céréales secondaires. Cet indicateur est le rapport entre les disponibilités des exportateurs (c'est-à-dire la somme de la production, des stocks d'ouverture et des importations) et les besoins normaux de leur marché (à savoir, utilisation intérieure plus exportations des trois années précédentes). Pour la campagne commerciale en cours, ce rapport devrait s'établir à 1,22, ce qui implique que les disponibilités en 2006/07 pourraient excéder les besoins d'environ 22 pour cent, en contraste marqué avec les deux campagnes précédentes où les disponibilités ont dépassé les besoins de 34 à 36 pour cent.

Le troisième indicateur (voir figure 1) est le rapport entre les stocks de clôture des principaux exportateurs, par type de céréales, et l'utilisation totale (c'est-à-dire consommation intérieure plus exportations). Comme pour le deuxième indicateur, les rapports pour le blé et les céréales secondaires indiquent un net fléchissement par rapport à la campagne précédente; dans le cas du blé, ce rapport est passé de 23 pour cent à environ 15 pour cent, et dans le cas des céréales secondaires, de 18 pour cent à 13 pour cent. Toutefois, on prévoit une légère augmentation pour le riz, le rapport passant de 15 à 16 pour cent.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

L'évolution de la production est l'un des facteurs sous-jacents qui expliquent les fluctuations de la situation des disponibilités d'une année sur l'autre.
Le quatrième indicateur (voir figure 2) mesure l'ampleur de cette variation au niveau mondial pour l'ensemble des céréales. En 2006, la production céréalière mondiale devrait baisser de 1,6 pour cent, après la contraction de un pour cent déjà enregistrée l'année précédente. Malgré cela, les niveaux de production des deux années restent supérieurs à la moyenne. Si deux années consécutives de baisse peuvent cependant être jugées préoccupantes, cette évolution générale pourrait être atténuée par des variations entre régions ou entre produits.

Étant donné que les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) sont plus vulnérables aux fluctuations de leurs propres disponibilités et que leur sécurité alimentaire dépend de manière critique de la production intérieure, le cinquième indicateur (voir figure 2) montre seulement les variations de production des PFRDV en tant que groupe. Cet indicateur suggère une évolution plus positive de la production céréalière totale des PFRDV, qui devrait augmenter de quelque 2 pour cent en 2006, après la croissance encore plus forte (plus 5 pour cent) enregistrée en 2005.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Le groupe des PFRDV comprenant des pays aussi vastes que la Chine et l'Inde, il peut être prudent d'examiner l'évolution de la production céréalière totale dans les PFRDV en excluant ces deux pays.
Le sixième indicateur a été conçu dans cette optique (voir figure 2). Selon ce dernier, même en excluant la Chine et l'Inde, la production totale des PFRDV devrait augmenter de 2,4 pour cent en 2006, ce qui représente encore un progrès, même si la croissance a été plus marquée l'année précédente, avec 8 pour cent.

Comme il est indiqué, les trois premiers indicateurs, qui se rapportent plus particulièrement au niveau des stocks et des disponibilités exportables, traduisent une situation pouvant être généralement caractérisée comme moins stable que lors de la campagne précédente. En revanche, les trois derniers indicateurs, qui fournissent des renseignements sur la production, offrent des perspectives plus positives. Du fait de cette situation contrastée, il faudra suivre de très près l'offre et la demande sur les marchés céréaliers mondiaux, en particulier au moment des semis de la prochaine campagne.
S'agissant de la campagne en cours, les principaux marchés semblent avoir déjà répercuté le resserrement des disponibilités, comme le montre la hausse des cours internationaux. Cette solidité des cours devrait favoriser l'expansion des semis et se traduire par conséquent par une augmentation de la production l'an prochain. Toutefois, compte tenu de la baisse prévue des stocks céréaliers de clôture, au cas où la progression de la production mondiale prévue l'an prochain serait compromise par de mauvaises conditions météorologiques, les disponibilités de 2007/08 pourraient être beaucoup plus limitées, ce qui pourrait entraîner une hausse des cours internationaux encore plus importante que celle déjà observée.

La récolte de céréales secondaires est plus abondante en 2006 mais celle de blé a fortement reculé

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L'abaissement des prévisions concernant la production céréalière mondiale depuis le précédent rapport de juillet s'explique principalement par les révisions à la baisse des prévisions relatives au blé et par une légère réduction de celles concernant le riz, qui neutralisent largement l'augmentation prévue pour les céréales secondaires. La sécheresse estivale qui a régné dans plusieurs pays européens a nettement diminué les rendements, tandis que le temps chaud et sec compromet les perspectives concernant les récoltes qui doivent encore être rentrées dans les principaux pays producteurs de l'hémisphère Sud - Australie, Argentine et Brésil.
Les prévisions concernant la production mondiale de blé de 2006 ont été abaissées de 19 millions de tonnes depuis juillet et s'établissent actuellement à 596,3 millions de tonnes, soit 4,6 pour cent de moins que le bon niveau enregistré l'an dernier, mais toujours plus que la moyenne des cinq dernières années. En revanche, les prévisions de la FAO concernant la production mondiale de céréales secondaires ont légèrement augmenté depuis le dernier rapport, pour s'établir à 992,3 millions de tonnes, ce qui rapprocherait les résultats du volume estimatif de l'an dernier.

Les perspectives concernant les récoltes en cours ou sur le point de commencer dans les prochaines semaines dans de nombreux pays de l'hémisphère Nord se sont considérablement améliorées depuis juillet, ce qui a largement compensé les résultats médiocres enregistrés en Europe, où la récolte est pour l'essentiel rentrée, ainsi que les perspectives de plus en plus pessimistes pour l'Australie et l'Amérique du Sud.
S'agissant du riz, à cette époque de l'année, toutes les cultures de paddy de la campagne principale de 2006 ont été mises en terre, et les récoltes sont en cours pour quelques-unes situées le long et au sud de l'équateur. La plupart des récoltes de paddy dans les zones climatiques tempérées de l'hémisphère Nord sont également rentrées. À mesure de l'avancement de la campagne, il faudra s'intéresser tout particulièrement à la pluviométrie en Asie du Sud, où la mousson devrait commencer à se calmer en septembre-octobre. Dans beaucoup de pays, ces pluies sont la principale source d'approvisionnement en eau pour le paddy irrigué de la deuxième campagne, qui sera mis en terre au cours du dernier trimestre. À cette même époque, les pays de l'hémisphère Sud procèderont également aux semis de paddy de la première campagne de 2007. Par conséquent, le renforcement probable du phénomène El Niño au cours du dernier trimestre de 2006 et au début 2007, qui a été annoncé par différentes institutions qui s'intéressent aux changements climatiques, donne matière à préoccupation. Ce phénomène météorologique a déjà été associé au temps plus sec que la moyenne qui a régné en août en Indonésie, en Malaisie et dans la plupart des Philippines.

Depuis l'arrivée de la mousson vers le mois de juin, les pluies ont été irrégulières dans plusieurs pays, d'Asie notamment, qui ont subi des inondations et des périodes de sécheresse prolongée. De ce fait, la FAO a rabaissé de 2 millions de tonnes ses prévisions concernant la production mondiale de paddy en 2006, laquelle s’établirait à 635 millions de tonnes (424 millions de tonnes en termes de riz usiné), soit à peine plus qu'en 2005.

Tableau 1. Production céréalière1 ( en millions de tonnes)

 

2005
Estimations

2006
Prévisions

Variation de
2005
à 2006 (%)

Asie

891.3

904.3

1.5

Extrême-Orient

790.4

803.6

1.7

Proche-Orient en Asie

72.4

71.6

-1.2

Pays asiatiques de la CEI

28.3

29.0

2.3

Afrique

129.5

130.8

1.0

Afrique du Nord

31.3

35.6

13.9

Afrique de l'Ouest

42.7

42.5

-0.4

Afrique centrale

3.3

3.4

1.3

Afrique de l'Est

29.2

28.5

-2.5

Afrique australe

23.0

20.8

-9.5

Amérique centrale et Caraïbes

34.7

37.3

7.5

Amérique du Sud

109.3

107.3

-1.8

Amérique du Nord

416.5

401.0

-3.7

Europe

423.2

404.0

-4.5

Groupe des 25 pays de l'UE

259.1

252.7

-2.5

Pays européens de la CEI

122.3

113.7

-7.1

Océanie

40.7

28.0

-31.1

Monde

2 045.2

2 012.7

-1.6

Pays en développement

1 112.8

1 132.8

1.8

Pays développés

932.4

879.9

-5.6

- Blé

624.9

596.3

-4.6

- Céréales secondaires

998.5

992.3

-0.6

- Riz (usiné)

421.9

424.1

0.5


1Y compris le riz usiné.
Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Stocks de clôture en baisse en raison d'un ralentissement de la production et d'une utilisation accrue

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Selon les dernières estimations, l'utilisation céréalière mondiale de 2006/07 s'élèvera probablement à 2 061 millions de tonnes, niveau record en hausse de 1,3 pour cent par rapport au sommet atteint la campagne précédente. Cette croissance est associée non seulement à une légère hausse de la consommation alimentaire, qui correspond en gros à la croissance démographique, mais également à une forte progression de l'utilisation industrielle, due principalement à l'utilisation accrue du maïs pour la production d'éthanol et à la reprise de l'utilisation fourragère.
Du fait de la diminution de la production céréalière mondiale cette année, l'augmentation prévue de l'utilisation céréalière totale ne se concrétisera que si l'on prélève sur les stocks, ce qui sera probablement le cas. Selon les prévisions de la FAO, les stocks céréaliers mondiaux à la fin des campagnes se terminant en 2007 devraient se chiffrer à 422 millions de tonnes, soit une baisse de 47 millions de tonnes (près de 10 pour cent) par rapport à leur niveau d'ouverture au début de la campagne en cours. Tandis que les réserves de riz devraient augmenter, celles de blé et de céréales secondaires devraient se situer à la fin de la campagne bien au-dessous de leurs niveaux d'ouverture. La baisse anticipée des stocks de blé et de céréales secondaires devrait essentiellement concerner l'UE et les États-Unis, où la production a reculé tandis que la demande intérieure et les exportations ont augmenté. En revanche, fait nouveau dans cette campagne, les stocks de clôture de la Chine amorcent leur première croissance significative en 7 ans grâce à une production en hausse cette année.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Tableau 2. Données de base sur la situation céréalière
( en millions de tonnes)

  2004/05 2005/06 2006/07 Variation de
2005/06 à 2006/07
(%)
PRODUCTION 1 2 066.1 2 045.2 2 012.7 -1.6
Blé632.0624.9596.3-4.6
Céréales secondaires1027.9998.5992.3-0.6
Riz (usiné)406.2421.9424.10.5
DISPONIBILITÉS 2 2 481.5 2 512.6 2 481.1 -1.3
Blé792.5800.3770.7-3.7
Céréales secondaires1 177.51 191.81 182.3-0.8
Riz511.5520.5528.01.4
UTILISATION 2 016.0 2 035.7 2 061.4 1.3
Blé618.8623.7620.0-0.6
Céréales secondaires983.7994.91 019.52.5
Riz413.4417.1421.91.2
Consommation humaine de
céréales par habitant
(kg par an)
151.9 152.8 152.9 0.0
COMMERCE 3 245.3 244.6 244.0 -0.3
Blé110.8110.3111.00.6
Céréales secondaires104.8105.6105.0-0.7
Riz29.828.728.1-2.1
STOCKS DE CLÔTURE 4 467.4 468.4 421.7 -10.0
Blé175.4174.4152.8-12.4
- Principaux exportateurs555.058.038.4-33.8
Céréales secondaires193.3190.0162.6-14.4
- Principaux exportateurs593.990.965.6-27.8
Riz98.7103.9106.22.2
- Principaux exportateurs518.922.024.19.4
Pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) 5
Production céréalière 1 811.6 855.2 873.0 2.1
non compris la Chine et
l'Inde
266.7288.3295.12.4
Utilisation 899.8 1 082.3 1 104.1 2.0
Consommation humaine639.2653.0661.31.3
non compris la Chine et
l'Inde
259.4268.9274.72.1
Consommation humaine de
céréales par habitant (kg par
an)
156.6157.7157.5-0.2
non compris la Chine et
l'Inde
154.5157.1157.40.2
Fourrage161.6163.2165.81.6
non compris la Chine et
l'Inde
42.145.145.40.8
Stocks de clôture 4227.1231.1238.73.3
non compris la Chine et
l'Inde
48.453.553.2-0.6

1Les données se rapportent à l'année civile, première année mentionnée.
2Production plus stocks d'ouverture.
3Pour le blé et les céréales secondaires, les chiffres se rapportent aux exportations de la campagne
commerciale juillet/juin. Pour le riz, les chiffres se rapportent aux exportations pendant la deuxième année
(année civile) mentionnée.
4 Ne correspond pas exactement à la différence entre disponibilités et utilisation, les campagnes commerciales couvrant des périodes différentes selon les pays.
5 Voir la définition dans la terminologie.

Le commerce mondial des céréales reste pratiquement inchangé en 2006/07

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Le commerce mondial des céréales en 2006/07 devrait s'établir à 244 millions de tonnes, niveau pratiquement inchangé par rapport à celui de la campagne précédente et légèrement inférieur au sommet atteint en 2004/05. La légère progression des échanges internationaux de blé qui est prévue devrait être compensée par une réduction des expéditions de céréales secondaires et de riz.

Selon les prévisions actuelles, le commerce mondial du blé devrait s'établir à 111 millions de tonnes en 2006/07 (juillet/juin), soit une augmentation de 700 000 tonnes (moins de 1 pour cent) par rapport à la campagne précédente. Les importations de plusieurs grands pays importateurs de blé devraient rester inchangées, voire diminuer, en 2006/07, du fait de la situation généralement favorable des disponibilités intérieures. Toutefois, dans certains cas, les achats de blé à l'étranger devraient augmenter sensiblement.
En Inde, en raison de l'insuffisance des stocks détenus par le gouvernement constatée cette année et de la hausse des prix, les importations devraient atteindre le niveau le plus élevé de ces trente dernières années, à savoir au moins 6 millions de tonnes.
La State Trading Corporation a déjà acheté environ 5,5 millions de tonnes à l'étranger, tandis que le gouvernement a levé tous les droits d'importation jusqu'à la fin de cette année pour inciter les négociants privés à importer. De même au Brésil, où l'on s'attend à un net fléchissement de la production de blé, les importations devraient passer à 7,5 millions de tonnes, soit une augmentation de 2 millions de tonnes par rapport à 2005/06 et le niveau le plus élevé en six ans. Pour ce qui est des disponibilités exportables de blé pour la campagne en cours, l'augmentation des ventes des principaux exportateurs devrait compenser la contraction des disponibilités prévue en Ukraine et en Fédération de Russie.

Selon les prévisions actuelles, le commerce mondial des céréales secondaires en 2006/07 (juillet/juin) devrait atteindre 105 millions de tonnes, soit une légère diminution (600 000 tonnes) par rapport à la campagne précédente. L'essentiel de la baisse prévue est dû à un léger recul des disponibilités d'orge et de sorgho. Toutefois, malgré la hausse des prix et un ralentissement possible de l'utilisation fourragère totale, le commerce mondial de maïs devrait rester robuste cette année, pour avoisiner 80 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur au volume record enregistré la campagne précédente.
Le Canada, l'Égypte et le Kenya devraient importer plus de maïs au cours de cette campagne du fait de la baisse de leur production intérieure. En revanche, de bonnes récoltes dans la plupart des pays d'Asie et d'Afrique australe devraient contribuer à limiter les importations dans ces régions, tandis que les perspectives d'amélioration des approvisionnements pourraient même entraîner une augmentation des disponibilités exportables.
En Chine, où l'on attend une récolte de maïs record, les exportations resteront probablement élevées malgré la forte demande intérieure. Parmi les principaux exportateurs, les expéditions de l'UE et des États-Unis devraient augmenter, compensant largement le recul prévu au Canada et en Argentine. Toutefois, les fortes exportations des États-Unis entraîneront un effondrement des stocks de clôture en raison de la baisse prévue de la production intérieure du pays et de la croissance soutenue de la demande intérieure dans le secteur industriel.

Selon les premières prévisions de la FAO pour l'année civile 2007, les échanges de riz devraient accuser un léger repli et s'établir à 28,1 millions de tonnes, en raison du fléchissement de la demande d'importation de l'Asie, où plusieurs pays viennent de rentrer des récoltes de paddy plus abondantes. Dans les autres régions, les importations ne devraient guère changer. S'agissant des exportations de riz, de vastes disponibilités devraient permettre à la Thaïlande et au Cambodge de vendre plus l'année prochaine, alors que les expéditions en provenance de la Chine, de l'Inde, du Pakistan et du Viet Nam pourraient reculer légèrement. Une contraction des exportations des États-Unis et de l'Australie est également probable du fait des disponibilités limitées.

Les cours internationaux sont en hausse du fait d'une baisse des disponibilités exportables

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La baisse prévue de la production et des stocks de clôture continue de favoriser le marché des céréales, relevant les valeurs des anciennes et des nouvelles récoltes. Après la tendance éphémère à la baisse constatée début août pour les cours internationaux du blé, les prix à l'exportation ont recommencé à monter, essentiellement du fait de l'accélération des ventes à l'exportation, du resserrement des disponibilités des pays de la mer Noire, de la nouvelle baisse des estimations concernant la production céréalière de l'UE en 2006 et des perspectives de récolte défavorables en Australie et en Argentine.
En septembre, les prix d’exportation du blé dur des États-Unis ont atteint en moyenne 208 dollars EU la tonne, soit une augmentation d'environ 40 dollars EU, ou 24 pour cent, par rapport à la même période l'an dernier.
Sur les marchés à terme, les prix des nouvelles récoltes se sont nettement relevés au cours de cette campagne, soutenus par une forte demande et la baisse de la production prévue dans l'hémisphère Sud. Les contrats à terme portant échéance en septembre négociés au Chicago Board of Trade (CBOT) pour le blé tendre roux d'hiver s'établissaient en moyenne à 147 dollars EU la tonne en septembre, soit une augmentation de 29 dollars EU par rapport à la même époque l'an dernier. Les prix du blé ont aussi bénéficié des retombées de la croissance enregistrée pour les contrats à terme du maïs et du soja ainsi que des acquisitions importantes réalisées par les biais des fonds spéculatifs.
Les prix des céréales secondaires ont aussi nettement décollé ces derniers mois en raison de la situation beaucoup plus tendue de l'offre et de la demande. S'agissant du maïs, la plus vendue des céréales secondaires, la hausse des prix à l'exportation reflète l'accroissement de la demande dans les secteurs de l'alimentation animale et industriel. Les disponibilités réduites des anciennes récoltes dans l'hémisphère Sud et les perspectives de récolte réduite cette année aux États-Unis - plus gros producteur et exportateur mondial de maïs - ont également contribué à la hausse des prix sur les marchés mondiaux.
En septembre, le prix à l'exportation du maïs jaune des États-Unis atteignait en moyenne 117 dollars EU la tonne, soit une progression de 20 dollars EU par rapport à l'année précédente. Les prix des anciennes récoltes en Argentine ont également augmenté, pour s'établir à 113 dollars EU la tonne en septembre, gagnant 4 dollars EU par rapport à l'année précédente. Le marché à terme du maïs à Chicago a connu une tendance analogue à la hausse, du fait d'une forte demande et de la détérioration des perspectives de production aux États-Unis. En septembre, les contrats du maïs portant échéance en décembre ont atteint en moyenne 93 dollars EU la tonne, gagnant 13 dollars EU par rapport à la même époque l'an dernier. Les prix internationaux du riz ont également augmenté. La vigueur dont a fait preuve le marché international du riz depuis janvier a persisté de juillet à septembre, comme en témoigne l'indice FAO des prix du riz, qui a gagné un point chaque mois, passant de 108 en juin à 111 en septembre. Cette fermeté soutenue des cours tient essentiellement à la limitation des disponibilités parmi les principaux pays exportateurs et à la détérioration des perspectives de récolte en Chine et aux États-Unis. En outre, le marché s'est encore raffermi avec l'annonce faite en août par l'Indonésie selon laquelle le pays lèvera l'interdiction qui pèse sur les importations et achètera environ 200 000 tonnes de riz au cours du dernier trimestre.


Tableau 3. Prix à l’exportation des céréales* (dollars EU/tonne)

  2006 2005
  Septembre Août Juillet Juin Mai Septembre
États-Unis      
Blé 1208201213203201167
Maïs 211911311410911197
Sorgho 212812112911812398
Argentine 3      
Blé167160159156146136
Maïs11411111410711297
Thaïlande 4      
Riz blanc 5316318321318316290
Riz, brisures 6223220216213215213

*Les prix se réfèrent à la moyenne du mois.
1 No.2 HRW (ordinaire), f.o.b. Golfe.
2 No.2 Jaune, Golfe.
3 Up river, f.o.b.
4 Prix marchand indicatif.
5 100% deuxième qualité, f.o.b. Bangkok.
6 A1 super, f.o.b. Bangkok.

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