No.3  octobre 2006  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

Le point sur les crises alimentaires

Dossier sur la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

Dossiers spéciaux

Annexe statistique

Terminologie

Examen par région

Afrique

Top

Afrique du Nord

Top

La moisson des cultures d'hiver de 2006 est achevée, la récolte de céréales secondaires (maïs et sorgho) est actuellement rentrée en Égypte et celle de paddy est imminente. Les estimations provisoires établissent la production totale de blé de la sous-région à 18,6 millions de tonnes, chiffre qui marque une reprise significative par rapport à la récolte touchée par la sécheresse de 2005. La production de blé de l' Égypte, qui est le plus gros producteur de la sous-région, est estimée provisoirement à 8,3 millions de tonnes, en nette hausse par rapport à la moyenne sur cinq ans, à savoir 7 millions de tonnes.
Cette amélioration s'explique à la fois par une modeste progression des semis de blé en 2006 par rapport à 2005 et par les pluies normales à abondantes qui ont eu des effets bénéfiques sur les cultures tout au long de la campagne. Au Maroc , la récolte de blé a doublé par rapport au faible volume de l'an dernier, tandis que celle d'orge a plus que doublé, passant à 2,5 millions de tonnes. En Algérie, la production de blé est provisoirement estimée à 2,7 millions de tonnes, alors que la récolte supérieure à la moyenne rentrée en 2005 avait atteint 2,3 millions de tonnes.
En revanche, en Tunisie, la sécheresse qui a sévi pendant 50 jours, de début mars à fin avril, a provoqué des pertes de récolte en de nombreux endroits du pays, et selon les estimations, les récoltes de blé et d'orge sont inférieures à la moyenne, à savoir respectivement 1,2 million de tonnes et 395 000 tonnes.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Afrique de l'Ouest

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Dans la région du Sahel, après les précipitations inférieures à la normale enregistrées en juin et au début juillet en plusieurs endroits, la pluviosité s'est nettement améliorée en août dans les principales zones productrices, ce qui a accru les réserves d'eau des sols et eu un effet bénéfique sur les cultures qui souffraient de la sécheresse, améliorant ainsi les perspectives concernant la production dans la plupart des pays.
Toutefois, dans les zones touchées par la sécheresse qui a sévi précédemment, une partie du potentiel de rendement était déjà irrémédiablement perdue et il faudra qu'il pleuve davantage jusqu'à la fin de la campagne pour couvrir l'intégralité du cycle de végétation des semis tardifs ou des réensemencements et garantir une récolte raisonnable. En certains endroits où les pluies ont été particulièrement violentes, de graves inondations ont été signalées, qui ont fait un grand nombre de victimes et endommagé les cultures, notamment au Burkina Faso et au Niger.
De l'ouest à l'est, l'état des cultures est satisfaisant au Cap-Vert et au Sénégal suite aux précipitations généralisées tombées en août . En Gambie, selon les estimations de la pluviosité obtenues par télédétection, les perspectives de récolte sont mitigées. Des précipitations adéquates ont favorisé le dessalement et le repiquage du riz inondé en Guinée-Bissau. En Mauritanie, l'intensification des pluies en août a favorisé les cultures dans le sud-ouest, mais il faudra qu'il pleuve davantage dans le centre-sud et le sud-est. Au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, l'état des cultures s'est nettement amélioré après les rares précipitations tombées en juin. Les images satellite pour le début septembre montrent que des précipitations bénéfiques ont continué de tomber dans la plus grande partie du Sahel.

Dans les pays côtiers le long du golfe de Guinée, les pluies sont régulières et généralisées depuis le début de la campagne principale en avril dans le sud, où la première récolte de maïs est en cours. Dans le nord, le mil et le sorgho se développent de manière satisfaisante et la récolte s'annonce bonne, à condition que les conditions météorologiques restent clémentes. Toutefois, des ravageurs migrateurs auraient détruit environ 50 000 tonnes de cultures dans le centre du Nigéria à la mi-septembre.


Tableau 5. Production céréalière de l'Afrique ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Afrique 22.4 21.0 24.6 82.1 94.9 92.1 19.4 20.8 21.5 123.9 136.7 138.3
Afrique du
Nord
17.2 15.4 18.7 12.9 11.7 12.7 6.4 6.2 6.2 36.5 33.2 37.6
Égypte7.28.28.37.88.78.16.46.16.221.323.022.7
Maroc5.53.06.33.01.32.7---8.64.39.0
Afrique de
l'Ouest
0.1 0.1 0.1 28.0 36.9 36.3 8.1 9.1 9.8 36.1 46.1 46.2
Nigéria0.10.10.113.719.619.53.54.24.817.323.924.4
Afrique
centrale
- - - 2.9 3.0 3.1 0.4 0.4 0.4 3.3 3.5 3.5
Afrique de
l'Est
3.2 3.3 3.4 20.7 25.0 24.2 1.2 1.4 1.3 25.1 29.7 28.9
Éthiopie2.22.42.57.99.39.3---10.011.711.7
Soudan0.40.40.43.15.04.3---3.55.54.8
Afrique
australe
1.9 2.2 2.4 17.7 18.4 15.8 3.3 3.6 3.8 22.9 24.2 22.1
Madagascar---0.40.40.33.03.43.53.43.83.8
Afrique du Sud1.71.92.210.312.37.0---12.014.29.2
Zimbabwe0.10.10.11.10.71.4---1.20.81.5

Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Afrique centrale

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Au Cameroun et en République centrafricaine, où les pluies sont abondantes et généralisées depuis le début de la campagne agricole en avril, la moisson du maïs de la première campagne de 2006 est en cours. Dans ce dernier pays, toutefois, le redressement agricole et la sécurité alimentaire continuent d'être perturbés par l'insécurité persistante et le manque d'intrants agricoles, notamment dans le nord.

Afrique de l'Est

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La moisson des céréales de la campagne principale de 2006 est pratiquement terminée dans le sud de la sous-région. Dans le nord, les cultures sont à divers stades de développement et les précipitations abondantes tombées en juillet et août ont dans l'ensemble amélioré les perspectives. De graves inondations en certains endroits ont toutefois entraîné des pertes de vie humaine et endommagé les cultures et les biens. Ces trois dernières années, l'insuffisance répétée des pluies dans la plupart des zones pastorales de la sous-région a durement touché les parcours et le bétail, d'où des pénuries alimentaires aiguës et la migration de milliers de personnes en quête d'eau et de nourriture.
Les troubles civils passés ou en cours ont aussi gravement perturbé la production et la distribution de produits alimentaires en certains endroits. En Érythrée, après la pluviosité inférieure à la moyenne enregistrée en juin et juillet, qui avait suscité quelques préoccupations, les précipitations tombées en août ont été supérieures à la normale, ce qui a permis aux cultures de reprendre quelque peu avant le début des moissons en octobre. Dans les zones d'agriculture mécanisée de Gash Barka, l'état des cultures retourne lentement à la normale, tandis que dans les zones d'agriculture traditionnelle, il est en général similaire à l'an dernier, voire supérieur à la moyenne en certains endroits.
En août, l'Indice différentiel normalisé de végétation (NDVI) montrait des profils qui étaient meilleurs (plus verts) que l'an dernier et analogues à la moyenne des sept dernières années. Les précipitations tombées en août ont aussi eu un effet bénéfique sur les conditions de pâturage dans les zones pastorales de Habero, Nakfa et Asmat, conditions qui seraient supérieures à la moyenne mais resteraient légèrement inférieures à celles de l'an dernier.

En Éthiopie, les perspectives concernant la récolte céréalière de la campagne principale “meher” de 2006, qui sera rentrée à partir de la fin octobre, sont bonnes. Les pluies abondantes enregistrées depuis juin ont été propices au développement des cultures dans les grandes régions productrices. Toutefois, tout en étant bénéfiques pour les cultures, les pluies ont été à l'origine des pires inondations jamais survenues dans le pays, ce qui a entraîné des milliers de morts, des déplacements de population et des pertes généralisées de biens, de cultures et de bétail. De surcroît, les flambées de maladies transmises par l'eau (diarrhée notamment) sont en augmentation et constituent une menace importante. Tandis que tous les effets des inondations sont encore en cours d'évaluation, une aide, alimentaire et autre, est nécessaire de toute urgence à l'intention d'environ 200 000 personnes touchées. De nouvelles inondations sont attendues dans le sud-est et le nord-ouest du pays dans les prochaines semaines. La récolte de la campagne "belg" de 2006, qui a été rentrée au début de l'année, a été bonne.
La récolte belg assure quelque 7 à 10 pour cent de la production céréalière totale du pays, mais sa part est importante en plusieurs endroits, où elle assure le gros des disponibilités vivrières annuelles. En revanche, dans les zones pastorales du sud-est de l'Éthiopie, les précipitations ont été insuffisantes, ce qui retardera le redressement de la situation de la sécurité alimentaire dans les zones qui ont connu de graves pénuries alimentaires l'année dernière. La FAO et le PAM enverront une mission conjointe sur le terrain en novembre 2006 pour évaluer les résultats de la récolte de cette année et les perspectives des approvisionnements vivriers pour 2007. Au Soudan, la moisson des cultures de la campagne en cours devrait commencer dans les quelques prochaines semaines. La persistance de la crise au Darfour reste un problème humanitaire des plus pressants. Les organismes d'aide humanitaire craignent que des centaines de milliers de personnes soient de nouveau déplacées en cas de recrudescence du conflit au Darfour. Un scénario réaliste prévoit le déplacement de jusqu'à 350 000 personnes, la perte de services essentiels (eau propre, soins), ainsi qu'une dépendance accrue à l'égard des hélicoptères et des avions pour livrer l'aide, le transport par route devenant trop dangereux.
Les perspectives concernant la sécurité alimentaire au Darfour sont d'autant plus préoccupantes que la dégradation de la sécurité pourrait perturber les récoltes de la campagne principale, qui vont commencer dans les prochaines semaines. Le tableau 6 ci-dessous indique la production de mil et de sorgho dans les trois États du Darfour, tandis que la figure 4 montre la production de mil au Darfour par rapport à celle de l'ensemble du Soudan.


Tableau 6. Soudan: production de céréales secondaires au Darfour, 1996-2002 (moyenne), 2003, 2004, 2005. (Superficie en milliers de feddans et production en milliers de tonnes)

  Sorgo Mil
  Superficie
ensemencée
Superficie
récoltée
Rendement
kg/feddan*
Production Superficie
ensemencée
Superficie
récoltée
Rendement
kg/feddan*
Production
Nord Darfour        
1996-2002896710471 9101 0709298
2003895012062 2301 0507983
2004532110021 4405176333
2005896511271 4066108954
Sud Darfour        
1996-20026474192551071 9861 297118153
20031 4768722141872 6751 634214350
2004730423180761 537922150138
2005nd620270167nd1 300190247
Darfour occidental        
1996-200289671047548362287104
20038950120657225720051
20045321100222917217029
2005nd127135044nd18030054

* Un feddan équivaut à 0,42 ha.
1Indique une conversion du mil au sorgho en raison de disponibilités de semences et de bonnes précipitations précoces. La superficie récoltée totale n’a atteint que 4 pour cent.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Il ressort clairement de ce qui précède que l'essentiel du mil, qui est la culture de base au Soudan, est produite dans le Darfour et que toute perturbation de la récolte aura des effets négatifs non négligeables. Dans le sud du Soudan, le conflit suscité par le processus de désarmement entrepris cette année et les vols de bétail constatés actuellement à Jonglei continuent d'exacerber l'insécurité alimentaire. Les combats ont perturbé la cueillette d'aliments sauvages, la pêche et les mécanismes traditionnels d'échange du bétail contre du grain pendant la saison sèche (de janvier à avril), ce qui a contraint les ménages et le bétail à quitter prématurément les zones de pâturage de la saison sèche. Une évaluation interorganisations réalisée en juin sous l'égide des Nations Unies a constaté que les pénuries alimentaires s'étaient accentuées sous l'effet du conflit. Les forces de protection et de sécurité locales ont perdu leurs vivres au cours de pillages, ce qui a fait peser une trop lourde charge sur la communauté, qui a été contrainte de les approvisionner à une époque de disette.
En outre, le manque d'accès aux semences et aux outils, qui serait dû au conflit, a empêché les ménages de tirer pleinement parti de la campagne agricole de cette année, en dépit du démarrage précoce de la campagne et de l'amélioration de la pluviosité par rapport à l'an dernier. Il a été également signalé dans l'évaluation que les pluies violentes ont affecté les cultures de maïs et de sorgho en certains endroits. Dans le reste du Soudan, de graves inondations localisées ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes et détruit les cultures et les biens. Bien que la situation semblerait s'être désormais améliorée, les pluies abondantes tombées dans le bassin versant du Nil bleu dans les régions montagneuses de l'Éthiopie ont provoqué la crue du Nil, laquelle a été bien plus importante que les années passées et a recouvert de nombreux villages et campements.
Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires se trouve dans le sud du Soudan en octobre et devrait se rendre dans le nord du Soudan en novembre pour évaluer la production de la campagne principale et estimer les éventuels besoins d'aide alimentaire pour 2007.

Au Kenya, la récolte du maïs de la campagne des longues pluies de 2006 est achevée en certains endroits et se poursuivra pendant les prochaines semaines dans d'autres. La campagne agricole des longues pluies représente normalement 80 pour cent de l'ensemble de la production vivrière annuelle. Selon les prévisions officielles révisées, la récolte de maïs de la campagne des longues pluies s'élèverait à 2,52 millions de tonnes, soit environ 15 pour cent de plus que la moyenne. Plus de 50 pour cent de la récolte de maïs est désormais rentrée, dans différents endroits du pays. L'état du maïs, à récolter à partir d'octobre, dans les provinces de la Vallée du Rift, de l'Ouest et de Nyanza, serait bon. La campagne des longues pluies de 2006 et l'opération d'urgence ont considérablement allégé les souffrances des populations pastorales, ce qui a permis d'éviter une catastrophe majeure. Une diminution des taux de malnutrition infantile est signalée dans les zones pastorales et d'agriculture marginale du pays. Le nombre de bénéficiaires des secours alimentaires d'urgence a été ramené de 3,1 à 2,4 millions.
Toutefois, pour que ses améliorations se poursuivent, il faudra que la saison des petites pluies (d'octobre à décembre) soit normale ou supérieure à la normale. Les pertes de bétail importantes enregistrées entre décembre et mars, associées à la saison des longues pluies tronquée en certains endroits, font que la vie des populations pastorales et leurs moyens de subsistance restent vulnérables à un nouveau choc. Des flambées épidémiques ont aussi aggravé les carences nutritionnelles, ce qui a parfois réduit l'efficacité des interventions. En attendant, une recrudescence des heurts dans les districts pastoraux de Turkana, Marsabit et Samburu perturbe les migrations saisonnières habituelles.

En Somalie, la récolte de céréales de la campagne principale "gu" de 2006, rentrée en août/septembre, est estimée à environ 113 000 tonnes, soit 29 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans. Ce recul s'explique par la pluviosité insuffisante dans les principales zones productrices. Les céréales de la campagne "gu" représentent normalement de 70 à 80 pour cent de la production annuelle.
La situation globale de la sécurité alimentaire en Somalie reste très inquiétante. L'évaluation de la récolte gu a confirmé qu'une grave crise alimentaire continuera de se faire sentir dans le pays pendant le reste de 2006, touchant au moins 1,8 million de personnes. La situation est encore aggravée par les hostilités sporadiques et l'insécurité. Les prix des céréales ont atteint un sommet en mai-juin 2006 du fait des faibles disponibilités de céréales après les mauvaises récoltes des campagnes précédentes. Les pluies violentes tombées récemment dans les régions montagneuses de l'Éthiopie au cours du mois d'août ont entraîné des inondations localisées aux alentours de Jowhar, qui ont touché environ 30 000 personnes et 14 000 hectares de terres cultivées. D'autres inondations ont été enregistrées par ailleurs dans le Haut et le Bas Shabelle et dans le Haut et le Bas Juba. L'arrivée attendue des pluies de la campagne deyr (campagne secondaire) et la forte pluviosité qui persiste dans les zones de bassin versant indiquent que de nouvelles inondations pourraient frapper le Moyen et le Bas Shabelle. Il est en outre inquiétant de constater que le taux de malnutrition globale aiguë demeure élevé, à savoir plus de 20 pour cent.
En dépit du caractère grave de la situation humanitaire en Somalie, seulement la moitié des 326 millions de dollars EU demandés dans l'Appel interinstitutions pour la Somalie a été mobilisée jusqu'à présent. Dans ce contexte indécis, toute nouvelle escalade du conflit pourrait déclencher une détérioration importante et rapide de la sécurité alimentaire. Des renseignements et une analyse plus détaillés peuvent être consultés sur la page web de l'Unité d'évaluation de la sécurité alimentaire (UESA): www.fsausomali.org.

En Tanzanie et en Ouganda, la situation globale des disponibilités alimentaires est adéquate suite aux bonnes récoltes rentrées récemment et à l'amélioration de l'état des parcours. Toutefois, des difficultés d'approvisionnement subsistent en certains endroits, du fait de la sécheresse localisée et/ou de l'insécurité. En Ouganda, dans le nord, le processus de paix en cours et l'amélioration des conditions de sécurité ont encouragé les réinstallations et amélioré l'accès des ménages à la terre, mais l'insuffisance des précipitations a limité l'étendue des semis et les activités agricoles. Dans la région des Grands Lacs, selon les évaluations conjointes FAO/PAM/Gouvernement effectuées au Burundi et au Rwanda, la production vivrière totale de la campagne B de 2006, en équivalent céréales, serait légèrement supérieure à celle de la campagne B de 2005. Toutefois, suite au temps sec qui a régné pendant la campagne A de 2006, les résultats combinés des deux campagnes sont estimés inférieurs à ceux de 2005 dans les deux pays, de 1 pour cent au Burundi et de 14 pour cent au Rwanda. Une partie de ce recul a été compensée par la récolte abondante de haricots rentrée cette année. Les besoins totaux d'importations céréalières, y compris l'aide alimentaire pour 2006, devraient augmenter dans l'un et l'autre pays. On a constaté récemment que les prix du maïs sur les marchés des capitales étaient en hausse d'environ 6 pour cent au Rwanda et de 11 pour cent au Burundi, par rapport aux prix correspondants un an auparavant.

Afrique australe

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En Afrique australe, selon les dernières estimations, la récolte totale de maïs de 2006 s'établit à 14,38 millions de tonnes, soit un recul d'environ 16 pour cent par rapport à 2005. Non compris l'Afrique du Sud, toutefois, la récolte de maïs et la récolte totale de céréales de 2006 dans la sous-région, estimées respectivement à 7,78 millions de tonnes et 12,89 millions de tonnes, représentent des niveaux record historiques et marquent une nette amélioration par rapport à l'année dernière, de l'ordre de 46 pour cent pour le maïs et de 28 pour cent pour l'ensemble des céréales. Les chiffres pour l'ensemble des céréales comprennent une première estimation des récoltes d'hiver (blé essentiellement), qui représente environ 12 pour cent du total. Outre les conditions météorologiques généralement favorables qui ont régné pendant la campagne de végétation, les distributions subventionnées d'engrais dans certains pays (par exemple au Malawi et en Zambie) ont aussi largement contribué à ce résultat. Les estimations officielles définitives pour l' Afrique du Sud établissent la production de maïs de 2006 à 6,6 millions de tonnes, soit une forte chute par rapport au niveau quasi-record de l'an dernier, à savoir 11,72 millions de tonnes.
Le recul de la production suscité par une nette régression de la superficie ensemencée s'explique par la faiblesse des prix à l'époque des semis, ainsi que par l'abondance des stocks de report de maïs (estimés à 4 millions de tonnes au 30 avril). Ainsi, malgré une bonne récolte dans les autres pays, la production totale de céréales secondaires de 2006 de la sous-région est estimée par la FAO à 15,8 millions de tonnes, soit un recul d'environ 14 pour cent par rapport à 2005.

Alors qu'une récolte abondante a été rentrée dans la plupart des autres pays de la sous-région, en Angola, la production céréalière totale, estimée à 749 000 tonnes, a diminué de 16 pour cent en raison des pluies irrégulières et des longues périodes de sécheresse qui ont touché plus particulièrement les provinces du centre et du sud-ouest.
À Madagascar, la production de maïs a aussi été réduite dans le sud cette année par rapport à 2005, en raison de la sécheresse. Toutefois, la récolte de paddy, de loin la culture la plus importante de l'île, a augmenté par rapport au niveau supérieur à la moyenne atteint en 2005. Au Lesotho et au Swaziland, la récolte céréalière totale est restée inférieure à la moyenne des cinq dernières années, ce qui témoigne d'un recul structurel global dans ce secteur.

Au Zimbabwe, la production céréalière totale de 2006, estimée à 1,5 million de tonnes, est en augmentation de 88 pour cent par rapport aux résultats touchés par la sécheresse et par la situation économique de l'année précédente. Toutefois, en dépit de cette reprise importante, la production de céréales demeure nettement inférieure aux besoins.

Suite aux bonnes récoltes rentrées cette année dans la plupart des pays, les besoins d'importations céréalières de la sous-région pour la campagne commerciale 2006/07 (avril/mars dans la plupart des cas) ont été révisés et sont fixés désormais à 6,5 millions de tonnes, soit quelque 10 pour cent de moins que l'année précédente (voir la figure 5). Non compris l’Afrique du Sud, la baisse des importations céréalières nécessaires dans la sous-région est plus marquée, passant d'importations effectives de 4,95 millions de tonnes in 2005/06 à des besoins estimatifs de l'ordre de 3,72 millions de tonnes en 2006/07.
Les besoins d'aide alimentaire en 2006/07, estimés à environ 542 000 tonnes, seraient inférieurs à l'aide alimentaire fournie en moyenne chacune des cinq années précédentes, à savoir 708 000 tonnes environ.


Tableau 7. Afrique du Sud – Besoins d'importations pour 2006/07 et importations estimatives pour 2001/02-2005/06 ( en milliers de tonnes)

     2006/07 par rapport à
  2006/07
prév.
2005/06
estim.
2001/02-
2005/06
moyenne
2005/06
(%)

la moyenne de 5 années
(%)
Afrique australe 6 482 7 223 6 705 90 97
Afrique australe
non compris
l'Afrique du Sud
3 719 4 945 4 383 75 85
Augmentation par rapport à 2005/06
Afrique du Sud2 7632 2782 322121119
Angola847701738121119
Aucun changement important par rapport à 2005/06
Swaziland127122114104112
Namibie16415816710498
Lesotho209209194100108
Mauricie31532030498104
Diminution par rapport à 2005/06
Botswana29133527887105
Madagascar2703163228584
Mozambique80999079682102
Zambie1052402654440
Zimbabwe4571 2108993851
Malawi 125 3443063641

Source: FAO/SMIAR

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Dans les pays où la production s'est redressée, les prix du maïs et des autres céréales ont fortement reculé depuis l'arrivée de la nouvelle récolte en avril, pour s'établir à leur bas niveau habituel après la moisson, ce qui contribue à l'amélioration de la sécurité alimentaire en général. Comme le montre la figure 6, les prix du maïs sur les marchés des capitales en Zambie et au Mozambique avoisinaient respectivement 354 dollars EU et 390 dollars EU la tonne au plus fort de la période de famine en février 2006, alors qu'ils se situent actuellement à environ 172 dollars EU et 210 dollars EU.

En Afrique du Sud, contrairement à la tendance constatée d'ordinaire après la récolte, le prix SAFEX du maïs blanc s'est raffermi, passant du bas niveau de 126 dollars EU la tonne en septembre 2005 à 187 dollars EU la tonne actuellement, ce qui s'explique par la surabondance des stocks constatée antérieurement et le fort recul de la production plus tard dans l'année. Toutefois, le niveau encore bon des stocks de report et les meilleures récoltes dans les autres pays de la sous-région ralentiront probablement toute nouvelle progression des prix. L'évolution des prix du maïs en monnaie locale en Afrique du Sud et en Zambie, d'autre part, a été légèrement plus marquée par rapport à l'évolution en dollar EU.
Par exemple, entre septembre 2005 et septembre 2006, la montée des prix en rand en Afrique du Sud et le fléchissement des prix en kwacha en Zambie ont été dus pour l'essentiel à l'affaiblissement du rand et au raffermissement du kwacha respectivement par rapport au dollar EU. Le métical mozambicain, toutefois, à l'exception d'une dévaluation provisoire en novembre 2005, est resté assez stable par rapport au dollar EU au cours des 12 mois.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Dans l’ensemble, les perspectives concernant les disponibilités alimentaires à l'échelle régionale pour la campagne commerciale en cours semblent favorables. En Afrique du Sud, principal exportateur de la sous-région, les disponibilités de maïs blanc (destiné à la consommation humaine) sont estimées à 6,3 millions de tonnes, ce qui, comparé à l’utilisation intérieure de 4,3 millions de tonnes, laisse un excédent de 2 millions de tonnes. À supposer que les réserves stratégiques s'élèvent à environ 600 000 tonnes, l’Afrique du Sud pourrait dégager un excédent exportable de maïs blanc d’environ 1,4 million de tonnes, ce qui suffira juste à couvrir les besoins des autres pays de la sous-région, estimés à environ 1,3 million de tonnes.
En outre, des quantités exportables assez importantes sont prévues au Malawi (de 200 000 à 350 000 tonnes), en Zambie (de 180 000 à 280 000 tonnes) et au Mozambique (de 150 000 à 250 000 tonnes) après la reconstitution des stocks dans ces trois pays à un niveau d'environ 100 000 tonnes.

AFRIQUE: Pays en crise nécessitant une aide extérieure
et principales raisons (26)

Déficit exceptionnel de la production/des disponibilités alimentaires
totales
ÉrythréeSécheresse, PDI, rapatriés, cherté des denrées
alimentaires
LesothoAnnées de sécheresse consécutives, impact du
VIH/sida
SomalieSécheresse, troubles civils
SwazilandAnnées de sécheresse consécutives, impact du
VIH/sida
ZimbabweAggravation des difficultés économiques
Manque d'accès généralisé
ÉthiopieFaibles revenus, sécheresse dans le sud-est, inondations localisées
LibériaPériode de redressement après le conflit, PDI
MauritanieIncidences de la sécheresse de 2004 et des
invasions acridiennes
NigerIncidences de la sécheresse de 2004 et des
invasions acridiennes
Sierra LeonePériode de redressement après le conflit, réfugiés
Grave insécurité alimentaire localisée
AngolaRéinstallation des rapatriés, conditions
météorologiques défavorables par endroits
Burkina FasoIncidences de la sécheresse de 2004 et des
invasions acridiennes
BurundiTroubles civils, PDI, rapatriés et vagues de
sécheresse récentes
République centrafricaineTroubles civils récents, insécurité
Congo, Rép. dém. duTroubles civils, PDI et réfugiés
Congo, Rép. duPDI, réfugiés
Côte d'IvoireTroubles civils, PDI
GuinéePDI, réfugiés, cherté des denrées alimentaires
Guinée-BissauIncidences des inondations, insécurité localisées
KenyaSécheresse localisée
MadagascarSécheresse dans le sud du pays
MaliIncidences de la sécheresse de 2004 et des
invasions acridiennes
OugandaTroubles civils, PDI
SoudanTroubles civils, rapatriés, sécheresse localisée
Tanzanie, R.- U.Sécheresse localisée
TchadRéfugiés, insécurité
Note: Pour détails voir la terminologie.

Asie

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Extrême-Orient

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La récolte du riz et du maïs de la campagne principale, qui représentent l’essentiel de la production céréalière de la sous-région, est en cours dans la plupart des pays. En raison des précipitations supérieures à la moyenne tombées pendant toute la campagne dans pratiquement l’ensemble de la sous-région, la FAO prévoit que la production de riz de 2006 atteindra au total 570,2 millions de tonnes, soit 1 pour cent de plus environ que les bons résultats de l’année précédente et 6 pour cent de plus que la moyenne sur cinq ans.
L’Inde, qui devrait engranger une récolte plus importante pour la deuxième année consécutive, est en grande partie responsable de cet accroissement. Dans cette sous-région, les prévisions établissent la production de maïs de 2006 à 192,1 millions de tonnes, soit 2 pour cent de plus que la récolte record de l’année précédente et 14,5 pour cent de plus que la moyenne sur cinq ans. La récolte de blé de 2006 de la sous-région, qui a été rentrée au début de l’année, atteindrait, selon les estimations, un niveau record de 197,9 millions de tonnes. S’agissant du maïs et du blé, la croissance devrait essentiellement toucher la Chine.

Tableau 8. Production céréalière de l'Asie ( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Asie 255.6 263.5 269.4 232.7 246.7 250.5 548.4 570.8 575.7 1 036.7 1 080.9 1 095.6
Extrême-Orient 187.6 191.5 197.9 208.1 221.0 224.8 543.4 565.5 570.2 939.1 978.0 992.9
Bangladesh1.31.11.10.30.50.537.740.341.039.341.942.6
Chine92.097.4103.0140.4150.4153.0180.5182.1181.5412.9429.9437.4
Inde72.268.669.533.634.634.7124.7136.6140.0230.4239.8244.2
Indonésie---11.212.512.554.154.254.865.366.767.2
Pakistan19.521.621.73.33.83.87.58.38.130.333.733.6
Thaïlande---4.43.74.028.530.030.633.033.734.6
Viet Nam---3.43.83.836.235.836.739.639.540.5
Proche-Orient 46.2 48.2 47.7 19.9 21.4 20.9 4.3 4.6 4.8 70.4 74.1 73.4
Iran (République
islamique d’)
14.014.514.54.44.45.23.13.33.421.522.223.1
Turquie21.020.520.512.613.412.50.50.50.634.134.533.6
Pays asiatiques
de la CEI
21.7 23.6 23.7 4.6 4.3 4.8 0.7 0.6 0.7 26.9 28.5 29.2
Kazakhstan9.911.511.62.42.22.60.30.30.312.614.014.5

Note:Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

En Chine (continentale), la récolte du riz de la campagne principale est en cours, tandis que celle du riz tardif aura lieu en octobre-novembre. Les prévisions concernant la production totale de paddy de 2006 ont été révisées à la baisse, pour s’établir à 181,5 millions de tonnes contre 185 millions de tonnes estimées précédemment; cette baisse reflète l’impact de la sécheresse grave qui a sévi dans le Sichuan, le Chongqing et le Heilongjiang. Cette production reste toutefois proche des niveaux élevés de l’an dernier. Le maïs a été récolté dans les régions méridionales en août, mais la moisson est toujours en cours dans le nord du pays.
Selon les dernières informations, la production atteindrait un niveau record de 142 millions de tonnes, soit 2,6 millions de tonnes de plus que l’an dernier et 17,8 millions de tonnes de plus que la moyenne sur cinq ans, par suite de l’accroissement des superficies et de l’amélioration des rendements. En 2006/07, le volume des importations céréalières de la Chine devrait rester relativement bas (quelque 4 millions de tonnes), mais on prévoit une baisse des exportations céréalières, qui passeraient de quelque 7,5 millions de tonnes à 5,5 millions de tonnes.

En Inde, en termes de précipitations cumulées, les pluies de mousson du sud-ouest ont avoisiné en 2006 la moyenne à long terme, mais leur répartition a été très asymétrique. La récolte du riz kharif, des céréales secondaires, des graines oléagineuses et des arachides de la campagne principale de 2006 a commencé. Les prévisions établissent la production de riz kharif à 76 millions de tonnes pour l’année en cours, soit quelque 2,7 pour cent de plus que la bonne récolte de l’an dernier. La production totale de riz usiné est estimée en 2006 à près de 93,3 millions de tonnes, soit quelque 2 millions de tonnes de plus que les bons résultats de l’année précédente. La production de blé de 2006 est estimée officiellement à 69,48 millions de tonnes, soit 1,2 pour cent de plus que la récolte réduite de l’année précédente, mais 0,5 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans. Pour reconstituer les stocks, les importations de blé de 2006/07 devraient atteindre 6 millions de tonnes, la situation commerciale du pays changeant ainsi puisque de grand exportateur net de blé, il deviendrait un grand importateur net.
Au Pakistan, la récolte du paddy et des céréales secondaires de 2006 est en cours. La production de paddy de 2006 devrait, selon les prévisions, être inférieure au niveau record de l’an dernier, mais supérieure à la moyenne. Les exportations de riz devraient se chiffrer à 3,4 millions de tonnes en 2006 et 3,2 millions de tonnes en 2007.

En Thaïlande, le riz de la campagne principale de 2006, qui représente près de 75 pour cent de la production annuelle de riz, croît dans de bonnes conditions météorologiques depuis le début de la campagne. Sa récolte débutera en novembre. Des prévisions provisoires établissent la production totale de paddy à 30,6 millions de tonnes en 2006, soit quelque 600 000 tonnes de plus que la récolte record de l’an dernier; ce résultat s'expliquerait par les bonnes conditions climatiques et les prix d’intervention attrayants, lesquels ont conduit à accroître les semis. Le pays garde sa place de premier exportateur mondial de riz. Selon les prévisions, les exportations de riz de 2006 atteindraient 7,3 millions de tonnes.
Au Viet Nam, la moisson du paddy d’hiver/de printemps s’est achevée en juillet. La production totale de paddy de 2006 devrait atteindre le chiffre record de 36,7 millions de tonnes, du fait de l’expansion des semis et de l’amélioration des rendements. Le Viet Nam, deuxième exportateur mondial de riz après la Thaïlande, a exporté environ 5,2 millions de tonnes de riz en 2005 et l’on s’attend à un volume similaire en 2006. La récolte de maïs de 2006 est estimée à 3,8 millions de tonnes, soit un niveau analogue au niveau record de l’an dernier. Avec cette production, le pays est autosuffisant en maïs.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Bien que la situation générale des disponibilités vivrières soit satisfaisante dans la sous-région, des pénuries alimentaires et des situations critiques perdurent aux niveaux national ou sous-national en raison de catastrophes naturelles et de troubles civils.
En RPD de Corée, la récolte du riz, du maïs et des pommes de terre de la campagne principale de 2006 est en cours. Une production inférieure à celle de l’an dernier est attendue, par suite des graves inondations qui ont touché les provinces de Pyongan du Sud, Hwanghae du Nord, Kangwon et Hamgyong du Sud à la mi-juillet et qui ont détruit totalement ou partiellement 23 400 logements, laissé quelque 19 000 familles sans abri et causé des dégâts très importants aux cultures (maïs, paddy et soja principalement). Les besoins d’importations céréalières en 2006/07 (novembre/octobre), y compris par voie commerciale et sous forme d’aide alimentaire, devraient atteindre au total plus d’un million de tonnes.

Au Timor-Leste, la situation de la sécurité alimentaire d’une bonne partie de la population urbaine reste considérablement affectée par les troubles civils récents. Fin août, le PAM avait fourni 1 467 tonnes d’aide alimentaire à approximativement 167 100 bénéficiaires. Au Sri Lanka, bien que l’on prévoie de bonnes récoltes cette année, la dégradation de la situation sur le plan politique et de la sécurité depuis fin 2005 nuit grandement à la sécurité alimentaire dans certaines régions du pays, en particulier dans les districts du nord-est, également touchés par le tsunami catastrophique de 2004. Une opération spéciale du PAM, d’un montant de 2,6 millions de dollars, vient de débuter à l’appui de 600 000 bénéficiaires.
En Mongolie, la récolte du blé de 2006, pratiquement la seule céréale produite dans le pays, est en cours. La production devrait enregistrer une reprise après les mauvais résultats de l’an dernier dus à la sécheresse et atteindre environ 127 000 tonnes. Cela ne permettra de couvrir que 33 pour cent environ des besoins d’utilisation intérieure, ce qui laisse des besoins d'importation estimés à 256 000 tonnes pour 2006/07. Le dzud et la sécheresse qui ont sévi en Mongolie ces quelques dernières années ont considérablement affaibli les mécanismes d’adaptation des ménages et entraîné un accroissement de la pauvreté. Une mission conjointe de consultation d’experts des Nations Unies sur la sécurité alimentaire et d’évaluation de la sécurité alimentaire se rendra dans le pays en octobre 2006.
Au Népal, selon la Nepal Red Cross Society, plus de 16 000 familles de 26 districts ont été affectées par les glissements de terrain et les inondations saisonnières survenus cette année. À la mi-septembre, des secours avaient été apportés à plus de 45 000 personnes. Le PAM prévoit de livrer quelque 1 300 tonnes de produits alimentaires à la population touchée dans les régions occidentales. Tandis que la situation du pays en ce qui concerne les disponibilités céréalières est satisfaisante en Indonésie, une bonne partie de la population la plus pauvre, en particulier les personnes touchées par les catastrophes naturelles récentes, continue d’avoir besoin d’une aide alimentaire internationale.
En juillet, un tremblement de terre et un tsunami survenus sur l’île de Java ont gravement endommagé les habitations et entraîné le déplacement de bon nombre de personnes, et au début de l’année, en mai, un tremblement de terre à Yogyakarta a provoqué la mort de 6 000 personnes environ et la destruction de quelque 300 000 logements.

En Inde, six semaines de pluies torrentielles ont affecté plus de 10 millions de personnes dans les états du Rajashtan, de Gujarat, d’Orissa, d’Andhra Pradesh et de Jammu-et-Cachemire. Des centaines de maisons, de bâtiments publics, de ponts et d’écoles se seraient, selon les rapports, effondrés ou auraient été gravement endommagés.
Au Pakistan, quelque 50 000 familles dans le Sind ont également été gravement affectées. En Chine, la plus grave sécheresse qui ait jamais sévi depuis les cinquante dernières années aurait compromis, selon les rapports, plus de 3 millions d’hectares de cultures dans le Sichuan et le Chongqing. Les pertes économiques sont officiellement estimées à plus de 10 milliards de yuans (1,25 milliard de dollars EU) dans le Sichuan et plus de 6 milliards de yuans (0,75 milliard de dollars EU) dans le Chongqing. Entre-temps, la Chine a été sévèrement touchée par une série de cyclones et de tempêtes tropicales dévastateurs, qui ont tué plus de 600 personnes et entraîné le déplacement de plus de 3 millions de personnes.

Proche-Orient

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Au Proche-Orient, la plupart des pays ont engrangé des récoltes moyennes ou supérieures à la moyenne cette année, du fait des conditions de végétation favorables. La Jordanie a enregistré un accroissement de sa production, laquelle continue de se remettre des mauvais résultats de 2004 dus à la sécheresse. En Cisjordanie et dans la Bande de Gaza; la situation alimentaire est très préoccupante en raison des pénuries et de la perturbation des marchés, encore aggravées par la tension politique actuelle.
En Afghanistan, la diminution des précipitations et la sécheresse ont pratiquement entièrement détruit les céréales pluviales dans le nord et l’ouest du pays, tandis que l’impact connexe sur les réserves d'eau d’irrigation a également entraîné une baisse significative des rendements du blé irrigué. De graves pénuries alimentaires et des déplacements de population, en quête de nourriture, ont déjà été signalés en certains endroits du pays. La situation pourrait se détériorer davantage avec le début de l’hiver.

Pays asiatiques de la CEI

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La récolte céréalière est pratiquement terminée dans la région et la production totale est estimée à un peu plus de 29 millions de tonnes, soit un demi-million de tonnes de plus qu’en 2005. Cette augmentation est attribuable pour l’essentiel aux précipitations supérieures à la moyenne dans les principales régions productrices de la sous-région, en particulier aux chutes de neige de l’hiver, qui ont fourni d’amples réserves d’eau pour les grands périmètres d’irrigation. La récolte totale comprend quelque 23,7 millions de tonnes de blé et 4,8 millions de tonnes de céréales secondaires. Le Kazakhstan est le principal producteur de la région et est responsable de près de 50 pour cent de la production céréalière totale.
Du fait de la bonne récolte, les exportations céréalières totales du Kazakhstan pendant la campagne commerciale 2006/07 devraient augmenter, selon les prévisions, pour passer à environ 4,7 millions de tonnes, soit quelque 769 000 tonnes de plus qu’en 2005/06. L’Ouzbékistan devrait également exporter un volume considérable en 2006/07, estimé à 500 000 tonnes environ. Le pays n’est plus un importateur net de céréales depuis seulement quelques années et maintient, depuis lors, un très bon volume d’exportations, qui varie entre 200 000 et 500 000 tonnes par an pendant les campagnes commerciales depuis 2003/04.

Toutefois, si la production de 2006 a été satisfaisante dans les principales régions productrices de la sous-région, d’autres ont subi des pertes de cultures localisées du fait de vagues de sécheresse survenues pendant la campagne, notamment en Arménie, d’où un resserrement de la situation des disponibilités céréalières (voir encadré).

Les disponibilités de vivres, de fourrages et de semences sont tendues en Arménie du fait de la sécheresse qui a sévi au printemps et en été

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L’Arménie a souffert de la baisse des précipitations au printemps/été 2006, qui a causé des pertes importantes dans les cultures céréalières non irriguées de printemps, orge essentiellement, mais aussi une réduction des rendements des céréales irriguées d’hiver (blé principalement). Les précipitations ont pratiquement cessé entre mai et juin, période à laquelle les cultures céréalières étaient au stade de développement.

Le blé, les pommes de terre et les arbres fruitiers sont les cultures les plus importantes en Arménie. Les céréales de printemps (orge et blé) sont essentiellement non irriguées et la production représente en règle générale près de 100 000 tonnes ou 14 pour cent environ de la récolte céréalière annuelle totale. Soixante-dix pour cent pratiquement des céréales de printemps sont constituées par l’orge, cultivée dans les hautes terres aux fins de l’alimentation animale. La plupart des ménages des zones rurales possèdent au moins une vache pour leur subsistance et des produits d’élevage limités sont également vendus.
Il n’existe pas, dans le pays, d’éleveurs à proprement parler, ni d’exploitations qui pratiquent l’élevage intensif, mis à part un tout petit nombre de ménages kurdes dans les hautes terres. Toutefois, le système intégré de production agricole et d’élevage joue un rôle important dans la sécurité alimentaire des ménages ruraux, à la fois par le supplément nutritionnel direct qu’il fournit aux ménages et comme source de revenu.

Les derniers rapports gouvernementaux indiquent qu’en moyenne, près de 60 pour cent des céréales de printemps ont souffert de l'insuffisance des précipitations cet été. La production de céréales d’hiver a chuté d’environ 14 pour cent par rapport à la récolte de 2005. Au total, le gouvernement estime la production céréalière de 2006 à 304 000 tonnes environ, soit pratiquement 74 000 tonnes (20 pour cent) de moins que la récolte de 2005. Le gouvernement fait également état de dommages agricoles qui varient considérablement selon les régions. Dans certaines, plus de 90 pour cent des cultures ont été compromises, tandis que dans d’autres, on estime qu’environ 10 à 15 pour cent des cultures ont été endommagées. Selon les rapports, la deuxième culture la plus importante, les pommes de terre, a donné de bons résultats, de même que les légumes, cultivés dans le cadre de périmètres irrigués.

Outre les pertes subies par l’orge en 2006, les pâturages ont également été affectés par la réduction des précipitations au printemps/été. Ces facteurs ont entraîné une baisse significative des disponibilités fourragères pour le bétail, ce qui aurait, selon les rapports, conduit nombre d’agriculteurs à vendre leurs animaux. Le gouvernement a demandé une aide internationale en produits alimentaires et fourragers.

ASIE: Pays en crise ayant besoin d'une aide extérieure et causes principales (9)

Manque d’accès généralisé
AfghanistanConflit, PDI et rapatriés, sécheresse localisée
Corée, RPDDifficultés économiques, inondations
IraqConflit et insécurité, PDI
MongolieAnnées de conditions météorologiques défavorables consécutives
NépalTroubles civils et sécheresse
Timor-LesteTroubles civils
Grave insécurité alimentaire localisée
IndonésieIncidences du tsunami et séisme
PakistanIncidences du séisme au Cachemire
Sri LankaIncidences du tsunami, conflit
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Amérique latine et Caraïbes

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Amérique centrale et Caraïbes

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La récolte des céréales de la campagne principale de 2006 est sur le point de commencer au Mexique mais est pratiquement terminée dans les autres pays d’Amérique centrale, où les semis de la deuxième campagne viennent de débuter. La FAO estime la production céréalière de 2006 de la sous-région à 38,2 millions de tonnes au total, soit environ 2,7 millions de tonnes de plus que l’année précédente et 1,2 million de tonnes de moins que la moyenne des cinq dernières années. Au Mexique, la récolte des céréales secondaires d’été non irriguées de la campagne principale de 2006, qui représente quelque 75 pour cent de la production annuelle, devrait débuter à partir de fin octobre. Grâce aux pluies bénéfiques tombées dans l’ensemble des principaux états producteurs du sud et du centre-sud (Jalisco, Mexico et Chiapas), l’humidité des sols a continué d’être suffisante et les premières prévisions officielles font état d’une production supérieure à la moyenne. Les productions de maïs et de sorgho sont estimées à près de 21,3 et 6,2 millions de tonnes, respectivement, avec des hausses de 8 et 10 pour cent par rapport aux niveaux de l’année précédente par suite d’une expansion des superficies plantées. Les sols sont préparés pour les semis du blé d’hiver de 2006/07 dans les régions irriguées des états du nord-ouest (Sonora, Guanajuato et Basse-Californie), où de fortes pluies début septembre ont contribué à relever le niveau d’eau des principaux réservoirs.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Les productions de maïs de 2006 (première et deuxième campagnes) de l’ensemble de la sous-région atteindraient au total des niveaux supérieurs à la moyenne, selon les prévisions provisoires. Cela est essentiellement dû aux effets positifs sur les rendements de la campagne principale des pluies abondantes signalées en la plupart des endroits depuis début août. Le seul pays où la production de maïs de 2006 devrait être inférieure à celle de l’année précédente est le Honduras, par suite d’une période de sécheresse prolongée (la canicule) qui a affecté certaines parties des départements du centre en août.
Dans les Caraïbes, en Haïti, en République dominicaine et à Cuba, les pluies abondantes dues à certains ouragans passés au loin ont été bénéfiques pour les rendements des principales cultures vivrières et commerciales, qui avaient souffert localement de vagues de sécheresse périodiques de mars à mai.

Au Guatemala et en El Salvador, la communauté internationale continue de fournir une aide alimentaire aux familles et communautés rurales vulnérables, touchées par des ouragans pendant le deuxième semestre 2005. Une aide alimentaire est également fournie aux populations vulnérables de Haïti, du Nicaragua et du Honduras.


Tableau 9. Production céréalière de l’Amérique latine et des Caraïbes
(en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Amérique latine
et Caraïbes
27.7 23.7 22.0 108.3 102.9 106.1 25.6 26.3 25.0 161.6 152.9 153.1
Amérique
centrale et
Caraïbes
2.4 3.0 3.2 33.5 30.2 32.5 2.3 2.3 2.5 38.2 35.5 38.2
Mexique2.43.03.229.726.228.50.30.30.332.429.531.9
Amérique
du Sud
25.3 20.7 18.9 74.8 72.8 73.6 23.3 24.1 22.4 123.4 117.5 114.9
Argentine16.012.613.318.724.518.11.11.01.235.738.032.6
Brésil5.84.72.744.937.544.512.813.211.663.555.458.8
Colombie---1.61.71.52.72.52.34.44.23.8

Note:Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Amérique du Sud

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La récolte du blé d’hiver de 2006 a débuté récemment dans les états du centre-sud du Brésil, tandis qu’elle devrait commencer fin octobre dans les grandes régions productrices de l’ Argentine, de l’ Uruguay et du Paraguay. Des prévisions provisoires établissent la production totale de la sous-région à un peu moins de 19 millions de tonnes, le plus bas niveau enregistré depuis 2002. Cela tient essentiellement au bas niveau record attendu au Brésil par suite de la réduction des semis et des rendements.
La superficie plantée a nettement diminué devant la baisse de la rentabilité du blé ces dernières années, qui a entraîné un fort endettement des agriculteurs et une moindre utilisation des engrais. Les rendements du blé ont subi les effets négatifs du temps sec qui a sévi pendant la campagne dans certaines régions, du nord de Parana au Mato Grosso do Sul et à Goias, et ont également été compromis par des gelées début septembre. En Argentine, l’humidité réduite des sols a aussi gravement affecté les semis d’hiver de 2006, la superficie prévue de 5,9 millions d’hectares n’ayant pas été atteinte; la superficie plantée serait légèrement inférieure à 5,4 millions d’hectares, selon les estimations officielles, soit seulement 3 pour cent de plus environ que la superficie nettement réduite de l’année précédente. Au Chili et au Paraguay, la faiblesse des prix intérieurs et le temps peu propice au moment des semis sont les principaux facteurs de la contraction de la superficie consacrée au blé d’hiver.

Le maïs de la deuxième campagne de 2006 est pratiquement entièrement rentré dans la sous-région et la production totale de 2006 (première et deuxième campagnes) est estimée en moyenne à 65,3 millions de tonnes, comme l’an dernier pratiquement. Ce résultat reflète une très bonne récolte au Brésil, qui a compensé une baisse des résultats en Argentine et en Uruguay du fait d’une réduction généralisée de la superficie plantée et d’une chute des rendements par suite d’une vague de sécheresse survenue au milieu de la campagne.
Dans l’intervalle, les sols sont préparés pour les semis du maïs d’été de 2007, une culture importante, dans les pays du sud de la sous-région. Les perspectives en ce qui concerne les semis sont incertaines en raison du temps sec qui règne actuellement en certains endroits.

L’humidité limitée des sols est préoccupante pour les semis de paddy de 2007 qui devraient débuter d’ici à la mi-octobre. En l’absence de pluies substantielles dans les quelques semaines à venir dans les principales régions productrices, la superficie consacrée au paddy de 2007 pourrait encore diminuer par rapport à celle peu importante de 2006, année où la faiblesse des prix intérieurs au Brésil, le principal producteur de la sous-région, a provoqué un net recul des semis.

En Équateur, les provinces de Los Ríos et de Bolívar ont été gravement affectées en certains endroits par les chutes de cendres survenues après l’éruption du volcan Tungurahua à la mi-août, avec des conséquences graves à long terme pour la fertilité des sols. Une évaluation préliminaire indique que plus de 100 000 personnes ont directement souffert de cette catastrophe et qu’approximativement un quart d’entre elles ont besoin d’une aide alimentaire immédiate.

Le temps sec nuit aux secteurs de l’agriculture et de l’élevage en Argentine

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Une sécheresse prolongée a gravement affecté les secteurs de l’agriculture et de l’élevage en Argentine. Les précipitations sont rares depuis fin juillet dans les provinces du nord et du nord-ouest (Santiago del Estero, Chaco, le nord de Santa Fe, Salta et Catamarca) et depuis début août, dans les provinces du sud-est et du sud-ouest (Buenos Aires, La Pampa) et du centre-sud (Córdoba). Les pluies légères tombées pendant la deuxième décade de septembre dans la plus grande partie du pays n’ont pas suffi à renverser la situation provoquée par la sécheresse.

Dans les provinces du nord-ouest (Catamarca, San Juan et La Rioja), près de 40 000 têtes de bétail auraient été perdues, selon les rapports, du fait du mauvais état des pâturages, tandis que de nombreuses autres têtes sont vendues ou déplacées vers d’autres provinces où les pâturages sont meilleurs afin d’éviter de subir d’autres pertes. Dans les principales provinces du centre productrices de céréales, où les semis du blé de 2006 étaient toujours en cours en août, le temps sec a empêché les agriculteurs d’atteindre l’objectif prévu de 5,9 millions d’hectares, en particulier dans le sud-ouest de la province de Buenos Aires et le centre-ouest de la province de La Pampa.,br> La superficie sous blé est officiellement estimée à 5,4 millions d’hectares environ, soit seulement quelque 3 pour cent de plus que le niveau exceptionnellement bas enregistré l’an dernier. Fin septembre, près de 30 pour cent des cultures de blé souffraient du manque d’eau et des températures élevées, tandis qu’un peu plus de la moitié serait en bon, voire très bon état selon les rapports.
La récolte devrait être rentrée à partir de novembre et si de fortes pluies n’arrivent pas bientôt, les rendements chuteront probablement dans plusieurs régions, principalement dans les provinces de Córdoba, de Santa Fe, d’Entre Ríos, de Santiago del Estero, de Chaco et dans le nord-ouest de Buenos Aires. Compte tenu de l’état actuel des cultures, les prévisions provisoires établissent la production de blé de 2006 à 13 millions de tonnes au plus, soit un volume similaire à celui réduit de l’an dernier et une récolte nettement inférieure aux bons résultats de 2004 (16 millions de tonnes) et à la moyenne. Si les conditions empiraient, la production pourrait cependant chuter davantage.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

La superficie qui n’a pas été mise sous blé devrait être consacrée aux cultures d’été de 2007, comme le maïs, le sorgho et le tournesol. Toutefois, le rythme des semis, qui débutent normalement mi-septembre, est très lent en raison de la sécheresse exceptionnelle des sols; si les précipitations ne reprennent pas dans les quelques semaines à venir, la superficie consacrée aux céréales secondaires de 2007 pourrait considérablement baisser. Les problèmes météorologiques retardent également les semis du paddy de 2007 dans les principales provinces productrices de Corrientes et d’Entre Ríos.

Cette situation jouera probablement un rôle déterminant dans la conversion des terres, les superficies consacrées aux céréales secondaires d’été passant au soja, planté quelque peu plus tard, de novembre à janvier. Dans ce cas, la capacité du pays à exporter des céréales et des produits à base de viande pendant la campagne de commercialisation 2006/07 serait réduite, tandis que la production de soja pourrait même augmenter et dépasser la production record de 40,5 millions de tonnes atteinte cette année.

AMÉRIQUE LATINE et CARAÏBES: Pays en crise ayant besoin
d'une aide extérieure et causes principales (3)

Manque d'accès généralisé
HaïtiInsécurité, difficultés économiques
Grave insécurité alimentaire localisée
ColombieConflit, PDI
ÉquateurEruption volcanique
Note: Pour détails voir la terminologie.


Amérique du Nord, Europe et Océanie

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Amérique du Nord

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Aux États-Unis, 36 pour cent environ des semis du blé d’hiver à récolter en 2007 auraient été terminés fin septembre selon les rapports. Ils étaient légèrement en retard par rapport au rythme moyen des semis, les travaux agricoles ayant été entravés pendant le mois par l’humidité des champs dans certaines régions et une sécheresse excessive dans d’autres. Toutefois, la situation devrait s’améliorer avec l’arrivée de pluies bénéfiques à la fin du mois dans certaines parties du sud du pays, touchées par le temps sec. De premières indications font état d’une expansion considérable de la superficie sous blé.
La production de blé de 2006, dont la récolte était pratiquement terminée fin août, est officiellement estimée à 49 millions de tonnes environ, soit 14 pour cent de moins que la production de 2005 et un résultat bien inférieur à la moyenne des cinq dernières années. Une augmentation générale des semis a été plus que neutralisée par un net recul des rendements après la sécheresse qui a sévi pendant une bonne partie de la campagne 2005/06. En ce qui concerne les céréales secondaires, fin septembre, 13 pour cent des cultures de maïs avaient été rentrées, selon les rapports, soit un résultat légèrement inférieur au rythme moyen de la moisson. Selon les estimations, la superficie à récolter est inférieure de 4 pour cent environ à celle de l’année précédente mais de meilleurs rendements sont attendus et la production, que des prévisions établissent à 282,3 millions de tonnes, serait légèrement à la hausse par rapport à celle de l’an dernier, ce qui représenterait la deuxième plus grande production jamais enregistrée depuis 2004.
L’état des cultures et les perspectives en ce qui concerne les rendements se sont améliorés en août dans l’ensemble des Grandes Plaines du nord et dans la principale région productrice de maïs de l’ouest, après des précipitations favorables. La production des autres céréales secondaires devrait diminuer en 2006 par suite de la contraction des superficies plantées ainsi que de la baisse prévue des rendements.

Au Canada, la récolte de l’essentiel du blé dans les principales régions productrices de l’ouest est pratiquement terminée. Les dernières estimations officielles établissent la production de blé à 25,9 millions de tonnes au total, soit 3 pour cent de moins que la récolte abondante de l’an dernier mais nettement plus que la moyenne des cinq dernières années. Cette baisse est due au déclin considérable de la superficie et des rendements s’agissant du blé dur, qui a plus que neutralisé un accroissement de la production d’autres variétés de blé. Cette année, la superficie sous céréales secondaires est estimée en légère baisse par rapport à l’année précédente, avec une conversion importante des terres, consacrées davantage à l’avoine et moins à l’orge. Les rendements devant retrouver des niveaux proches de la moyenne (comme cela a été le cas pour le blé), la production de céréales secondaires se chiffrerait, selon les prévisions, à quelque 23,8 millions de tonnes au total, soit 9 pour cent de moins que l’an dernier.


Tableau 10. Production céréalière de l’Amérique du Nord,
de l’Europe et de l’Océanie (en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
2004 Estim.
2005
Prév.
2006
Amérique du
Nord
84.6 84.1 75.0 346.6 325.4 319.9 10.5 10.1 8.8 441.7 419.6 403.6
Canada25.926.825.926.726.323.8---52.653.049.7
États-Unis58.757.349.0319.9299.1296.110.510.18.8389.1366.5353.9
Europe 219.5 207.3 188.5 245.4 213.6 213.2 3.4 3.4 3.3 468.4 424.3 405.1
UE 137.5123.7119.1152.1133.5131.82.82.72.6292.5259.9253.4
Roumanie7.87.35.316.811.511.5---24.518.916.8
Serbie2.82.01.97.17.56.2---9.99.58.1
Pays européens de
la CEI
64.8 68.5 57.0 60.3 53.4 56.2 0.6 0.7 0.7 125.6 122.5 113.9
Fédération de
Russie
45.447.741.530.328.329.20.50.60.676.276.571.3
Ukraine17.518.713.723.118.620.70.10.10.140.737.434.5
Océanie 22.2 25.4 16.7 12.7 15.0 10.6 0.6 0.3 1.1 35.4 40.8 28.4
Australie21.925.116.412.114.510.00.50.31.034.639.927.4

Note:Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Europe

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Dans l’ UE, la récolte céréalière de 2006 s’est révélée considérablement inférieure aux attentes antérieures par suite du temps exceptionnellement chaud et sec qui a régné en juillet et a nui aux cultures dans plusieurs pays. Selon les rapports, la région géographique affectée cette année par la baisse des rendements du fait du temps chaud et sec a été plus étendue qu’en 2003, année où une sécheresse grave avait sévi. Toutefois, l’eau ayant été rare sur une plus courte période, la chute des rendements a été moins prononcée qu’en 2003. La production céréalière de l’UE est désormais estimée à 253 millions de tonnes au total, soit 7 millions de tonnes de moins que l’an dernier et près de 3 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années.
Parmi les principaux producteurs, les pertes de rendements les plus importantes par rapport à l’an dernier ont été enregistrées en Hongrie, en Pologne, en Italie, en Allemagne et en France et dans ces quatre derniers pays, les rendements moyens ont également été bien en-dessous de la moyenne sur cinq ans. En revanche, en Espagne, la production a enregistré une nette reprise par rapport à la très mauvaise récolte de l’an dernier, réduite du fait de la sécheresse, bien qu’elle reste quelque peu inférieure à la moyenne. Par type de céréales, les baisses de production les plus importantes ont été signalées jusqu’à présent pour le blé et le seigle, tandis que la récolte de maïs, toujours en cours, devrait aussi être nettement inférieure à celle de l’an dernier. Selon les rapports, les semis des céréales d’hiver à récolter en 2007 se déroulent dans des conditions favorables dans l’ensemble.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

La péninsule des Balkans a échappé à la très grave sécheresse estivale qui a affecté le nord et l’ouest de la région, mais la production céréalière de l’année en cours devrait néanmoins être inférieure à celle de 2005. Cette diminution est essentiellement attribuable aux récoltes moins importantes de blé dans les deux principaux pays producteurs, la Roumanie et la Bulgarie, où les semis d’hiver ont été réduits et où la rigueur de l’hiver et les inondations ont ensuite endommagé ou détruit de grandes superficies agricoles, en particulier dans le premier pays. Les perspectives en ce qui concerne la récolte de maïs, qui n’est pas encore terminée, sont plus favorables et la production s’annonce similaire à celle de l’an dernier, qui était proche de la moyenne.

Dans les pays européens de la CEI (Fédération de Russie, Ukraine, Bélarus et la République de Moldova), la récolte céréalière est pratiquement terminée et la production totale des quatre pays est estimée, cette année, à près de 114 millions de tonnes, contre 122,5 millions de tonnes en 2005. Le temps très froid et la couverture neigeuse relativement peu épaisse de l’hiver dernier expliquent principalement le déclin de la production. Le blé a été la principale culture affectée par les rigueurs de l’hiver, la production ayant chuté en Fédération de Russie et en Ukraine d’environ 13 pour cent et de 27 pour cent, respectivement, ramenant la production de la région à 57 millions de tonnes au total, selon les estimations, soit quelque 11,5 millions de tonnes de moins qu’en 2005. Les céréales secondaires d’hiver résistent mieux à la rudesse du climat et le gros des cultures étant désormais rentré, la production totale de la région se chiffrerait, selon les prévisions, à près de 56 millions de tonnes, soit 2,8 millions de tonnes environ de plus qu’en 2005.
Les exportations céréalières totales de la région pendant la campagne commerciale 2006/07 atteindraient, selon les prévisions, 18,4 millions de tonnes environ, soit quelque 6,7 millions de tonnes de moins que pendant la campagne de commercialisation 2005/06. Sur ce total, le blé devrait représenter près de 9,6 millions de tonnes, tandis que les céréales secondaires (orge principalement) représenteraient 8,8 millions de tonnes environ. Les importations céréalières totales de la région pendant la campagne commerciale 2006/07 s’établiraient, selon les prévisions, à près de 2,6 millions de tonnes, soit un volume similaire à celui de l’année précédente. Les rapports font état d’une bonne progression de la préparation des sols pour les semis de céréales d’hiver, les conditions étant favorables dans l’ensemble; selon les premières indications provisoires, les superficies seraient plus importantes que l’année précédente.

EUROPE: Pays en crise ayant besoin d'une aide extérieure et causes principales (1)

Grave insécurité alimentaire localisée
Fédération de Russie
(Tchétchénie)
Conflit
Note: Pour détails voir la terminologie.

Océanie

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Alors que l’époque de la moisson approche en Australie (qui débute vers le mois de novembre dans la plupart des endroits), les prévisions antérieures d’une campagne d’hiver plus sèche qu’en moyenne en 2006 sont devenues réalité. Dans l’ensemble des régions agricoles, les cultures ont souffert du manque d’humidité et en certains endroits, cette situation a été aggravée par des températures particulièrement élevées. Les dernières prévisions officielles concernant la production de céréales d’hiver, diffusées dans le rapport de septembre de l’ABARE ( ABARE September Crop Report), ont été considérablement révisées à la baisse. La production de blé de 2006 est désormais estimée à tout juste 16,4 millions de tonnes, soit 35 pour cent de moins que l’an dernier et bien au-dessous de la moyenne sur cinq ans.
La production d’orge devrait baisser de 41 pour cent pour se situer à tout juste 5,8 millions de tonnes. Les premières perspectives en ce qui concerne les céréales d’été devant être semées dans les semaines à venir sont quelque peu mitigées. La superficie sous sorgho pourrait être maintenue au niveau de l’an dernier compte tenu des nombreuses terres en jachère disponibles dans les régions consacrées aux cultures d’été en raison de la réduction des semis d’hiver. De bonnes pluies de printemps seront cependant essentielles pour que les semis puissent commencer et les cultures s’établir. La superficie consacrée au riz devrait nettement diminuer du fait de moindres disponibilités en eau d’irrigation après un hiver sec.

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