No.3  mai 2007  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

PAYS EN CRISE AYANT BESOIN D’UNE AIDE EXTÉRIEURE1 (total: 33 pays)

Le point sur les situations d'urgence

Dossier sur la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Les indicateurs de la FAO concernant la situation mondiale de l'offre et la demande de céréales annoncent encore une campagne difficile

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE

Les indicateurs de la FAO concernant la situation mondiale de l'offre et la demande de céréales annoncent encore une campagne difficile

Les principaux indicateurs utilisés par la FAO dans ses analyses régulières du marché céréalier mondial confirment plus nettement les premières indications selon lesquelles la situation mondiale de l'offre et la demande de céréales s'équilibrera tout juste au cours de la nouvelle campagne (2007/08).

 Le rapport entre les stocks céréaliers mondiaux de clôture en 2007/08 et la tendance mondiale concernant l'utilisation de céréales pendant la prochaine campagne devrait rester pratiquement inchangé par rapport au faible niveau de l'an dernier, qui était de 19 pour cent. La croissance de l'utilisation - qui devrait de nouveau dépasser la tendance en 2007/08 - devrait absorber l'essentiel de la hausse de la production céréalière mondiale prévue en 2007, maintenant ainsi les stocks mondiaux de clôture - et par conséquent ce rapport - à des niveaux très bas. Le rapport entre les stocks mondiaux de blé et l'utilisation blé devrait passer à 22,3 pour cent, soit légèrement moins que le niveau déjà réduit de 2006/07 et bien au-dessous des 34 pour cent constatés au cours de la première moitié de la décennie. Pour le riz également, ce rapport devrait encore baisser pour s'établir à 24 pour cent environ. Toutefois, s'agissant des céréales secondaires, il devrait légèrement progresser par rapport à celui de 2006/07, lequel, à 15 pour cent environ, constituait le niveau le plus faible enregistré depuis le début des années 80.

 Selon les dernières prévisions concernant la production, et à supposer que règnent des conditions de végétation normales, les disponibilités totales des principaux exportateurs de céréales en 2007/08 devraient dépasser les besoins normaux de leur marché de tout juste 17 pour cent, soit un niveau inchangé par rapport à la campagne précédente et relativement faible, sachant qu'il dépassait 30 pour cent au milieu des années 2000. Ainsi, on ne prévoit guère de changement quant à la capacité de ces exportateurs de satisfaire à la demande mondiale d'importation de blé et de céréales secondaires et le marché restera probablement tendu au cours de la nouvelle campagne.

 Le rapport entre les stocks de blé détenus par les principaux exportateurs à la fin de la campagne et l'utilisation totale devrait augmenter légèrement en 2007/08 par rapport au faible niveau de 2006/07. Toutefois à 16 pour cent seulement, il serait encore précaire, et toute diminution sensible de la production de 2007 par rapport aux prévisions actuelles, qui reste encore possible, pourrait avoir de graves répercussions sur les perspectives concernant l'offre et la demande en 2008/09. S'agissant des céréales secondaires, ce rapport devrait également progresser légèrement pour s'établir à 10 pour cent, ce qui reste bas. Du fait de l'expansion rapide de la demande de biocarburants, les disponibilités exportables de maïs devraient rester très tendues, même si avec la récolte record escomptée aux États-Unis, qui sont le plus gros producteur et exportateur de maïs du monde. En ce qui concerne le riz, le rapport devrait légèrement baisser, passant à environ à 14 pour cent, car l'on s'attend à une modeste augmentation des disponibilités totales des grands pays exportateurs de riz.

 Selon les prévisions, la production céréalière mondiale devrait progresser d'environ 5 pour cent en 2007, ce qui représenterait une forte reprise après deux années de repli consécutives. Il s'agit là d'une évolution positive pour la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales, compte tenu de la fragilité mise en évidence par les trois premiers indicateurs. Toutefois, étant donné que de nombreuses céréales importantes de la campagne de 2007 ne seront pas récoltées avant plusieurs mois et que d'autres ne sont même pas encore en terre, ces prévisions conservent un caractère très provisoire et une dégradation éventuelle de la situation dans les prochains mois ne peut être exclue.

 Après quatre ans de croissance soutenue, la production céréalière de 2007 des PFRDV ne devrait progresser que marginalement par rapport à 2006, ce qui fait que les disponibilités seront moins abondantes pour la nouvelle campagne 2007/08. Non compris la Chine et l'Inde, qui assurent les deux tiers environ de la production céréalière totale, les résultats du reste des PFRDV devraient accuser un recul de 1,3 pour cent après deux années consécutives de croissance considérable. Dans les PFRDV d'Afrique australe et d'Afrique du Nord, les récoltes céréalières s'annoncent inférieures au volume de l'an dernier, tandis que dans d'autres régions où les nouvelles campagnes agricoles viennent à peine de commencer, la production devrait reculer par rapport aux résultats exceptionnels de l'an dernier. Associé à la croissance démographique, cette situation poussera probablement plusieurs PFRDV à accroître leurs importations pour couvrir leurs besoins de consommation.

 Le resserrement de la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales en 2006/07 a entraîné une hausse des prix de tous les types de céréales. En ce qui concerne le blé, l'indice des prix au cours des huit premiers mois de l'actuelle campagne commerciale (juillet 2006 - avril 2007) a été en moyenne de 25 pour cent supérieur à celui de 2005/06. S'agissant du maïs, la flambée des prix a été encore plus prononcée et l'indice a progressé de près de 44 pour cent. Pour le riz, une modeste augmentation de 6 pour cent a été enregistrée en 2006, mais les prix poursuivent leur tendance à la hausse depuis le début de 2007. Ces hausses ont contribué à alourdir considérablement la facture des importations des PFRDV, laquelle devrait augmenter de 26 pour cent par rapport à 2005/06, pour atteindre 23 milliards de dollars EU en 2006/07. Étant donné que les cours mondiaux semblent devoir rester fermes en 2007/08, une campagne encore plus rude pourrait s'annoncer pour les PFRDV, tout particulièrement ceux qui doivent importer de grandes quantités pour combler le déficit de leur production intérieure. La FAO continuera de suivre la situation de près.

1 Le premier indicateur est le rapport entre les stocks céréaliers mondiaux à la fin d'une campagne donnée et l'utilisation mondiale de céréales au cours de la campagne suivante. L'utilisation pour 2008/09 est une valeur tendancielle obtenue par extrapolation des données pour la période 1997/98-2006/07.

2 Le second indicateur est le rapport entre les disponibilités des exportateurs (blé et céréales secondaires), c'est-à-dire la somme de la production, des stocks d'ouverture et des importations, et les besoins normaux de leur marché (à savoir, utilisation intérieure plus exportations des trois années précédentes). Les principaux exportateurs de céréales sont l’Argentine, l'Australie, le Canada, l'UE et les États-Unis.

3 Le troisième indicateur est le rapport entre les stocks de clôture des principaux exportateurs, par type de céréales, et l'utilisation totale (c'est-à-dire consommation intérieure plus exportations). Les principaux exportateurs de blé et de céréales secondaires sont l'Argentine, l'Australie, le Canada, l'UE et les États-Unis. Les plus gros exportateurs de riz sont l’Inde, le Pakistan, la Thaïlande, les États-Unis et le Viet Nam.

4 Le quatrième indicateur donne les variations de la production céréalière totale d'une année à l'autre à l'échelle mondiale.

5&6 Étant donné que les Pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) sont les plus vulnérables aux fluctuations de leur propre production - et par conséquent de leurs disponibilités - le cinquième indicateur de la FAO mesure les écarts de production de ces pays. Le sixième indicateur montre les variations annuelles de la production des PFRDV, non compris la Chine et l'Inde qui sont les deux plus gros producteurs du groupe.

7 Le septième indicateur donne l'évolution des prix sur les marchés mondiaux en fonction des variations observées pour des indices de prix donnés.

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