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Ouverture de la forêt tropicale humide

Facteurs conditionnant les coûts et méthodes des opérations d'exploitation

Henri Chauvin

HENRI CHAUVIN est chef de la Sous-Division de l'exploitation et des transports en forêt, Département des forêts, FAO.

L'exploitation forestière a souvent été considérée, dans un esprit de simplification extrême, comme étant essentiellement une opération de transport de masses lourdes et encombrantes, d'abord sur des terrains inégaux et souvent accidentés, puis, à des distances parfois considérables, sur route, sur chemin de fer ou sur l'eau. Si le transport joue effectivement un rôle important et parfois prédominant, il ne faut pas négliger pour autant les autres opérations qui se déroulent depuis l'arbre sur pied jusqu'à la grume sur le parc de l'usine, prête à être transformée.

L'ensemble de ces opérations, depuis les travaux préliminaires de reconnaissance et d'inventaire de la forêt jusqu'à la livraison des grumes tronçonnées à longueur convenable, mesurées, écorcées, souvent traitées pour leur protection, à l'usine utilisatrice ou transformatrice, se font selon des méthodes et au moyen de techniques qui varient largement: depuis les plus simples faisant appel à une main-d'œuvre nombreuse n'ayant recours aux machines que pour les tâches les plus pénibles, jusqu'aux procédés les plus élaborés hautement mécanisés. Mais il est évident que le déroulement satisfaisant de cette séquence d'opérations, non seulement selon les critères économiques, mais en tenant compte également d'impératifs sociaux et biologiques, dépend de nombreux facteurs.

Ces facteurs, pris individuellement ou dans leur ensemble, peuvent être favorables, indifférents, limitants, contraignants ou rédhibitoires à l'extrême limite. Il est donc important de les connaître, de les analyser et de déterminer dans quelle mesure ils peuvent faire obstacle à la mise en valeur d'une forêt ou influencer le choix des techniques, des méthodes et les coûts des différentes opérations de l'exploitation. Il n'est toutefois pas possible d'entrer dans trop de détails dans le cadre de cette étude, et seuls quelques exemples caractéristiques permettront de prendre la mesure de la complexité et de la dimension du problème.

Les forêts tropicales humides sont situées, en général, dans des régions éloignées des grands centres, peu peuplées, et d'accès souvent difficile. Elles sont caractérisées, dans la plupart des cas, par une très grande variété d'espèces et par des arbres pouvant atteindre de très grandes dimensions; par contre, le volume exploitable à l'hectare est relativement faible dans les conditions actuelles d'utilisation. Le climat peut y être extrême.

A ces caractères généraux s'ajoutent des éléments qui jouent un rôle important dans le processus de mise en valeur de la forêt; ce sont les connaissances restreintes que l'on a de la composition de cette forêt et, par conséquent, de sa capacité de production de biens, et l'absence parfois complète d'infrastructures et d'équipement.

La mise en exploitation des forêts tropicales humides exige donc un ensemble de travaux préliminaires: reconnaissance et inventaire, construction de routes d'accès et d'évacuation, établissement de camps, aménagement des voies d'eau, éventuellement construction de voies ferrées et d'installations portuaires. Ces travaux sont, en principe, effectués sous la responsabilité des pouvoirs publics, mais ils doivent souvent être pris en charge, tout au moins partiellement, par l'exploitant lui-même, quel que soit son statut: public ou privé. Par la suite, lors du déroulement des opérations, la construction de routes, de ponts, de pistes continuera à jouer un rôle essentiel. Il y a là un trait dominant de l'exploitation de la forêt tropicale: l'exploitant forestier doit également être un entrepreneur de travaux publics.

L'exploitation forestière est une tâche plus difficile dans les régions tropicales. Il est clair que certains facteurs orientent ou déterminent le choix de telle ou telle méthode ou technique et que ce choix lui-même aura à son tour une influence directe sur les coûts. Il existe des phénomènes d'interaction dont il faut tenir compte, même si ces interactions sont difficiles à déceler et évaluer.

Afin de pouvoir analyser les différents facteurs qui influent sur les opérations et sur les coûts, il sera utile de les assembler en différents groupes.

Facteurs physiques

Ces facteurs comprennent, depuis la situation géographique de la forêt jusqu'à la composition des peuplements, un ensemble de conditions qui ne peuvent pratiquement pas être modifiées, mais dont l'effet peut être déterminant sur l'exploitation. Ce sont:

L'ABATTAGE D'UN GÉANT travail dangereux qui nécessite un bon entraînement

- La situation géographique et la distance jusqu'aux centres de transformation et d'utilisation du bois.

- La topographie et la géologie: relief, réseau hydrographique, nature du sol et du terrain.

- Le climat avec l'influence de la température, de l'insolation, et plus particulièrement de la pluviosité et de sa répartition.

- Les peuplements avec leur composition, la répartition des espèces, le diamètre et la hauteur des arbres, leur conformation, la densité du bois, le volume sur pied par unité de surface, la nature du sous-bois.

Facteurs politiques

Ce sont les facteurs découlant des institutions en vigueur dans le pays. Ils sont le résultat d'options humaines et donc modifiables dans une certaine mesure, mais ils sont influencés par les conditions sociales et économiques de la région et du pays lui-même. A leur tour, ils réagissent sur les facteurs d'ordre social: instruction, formation professionnelle, avantages sociaux, et sur les facteurs d'ordre économique: taxes, droits de douane., infrastructure, monnaie, etc. Leur manipulation reste très délicate, même si l'évaluation de leurs effets est relativement aisée.

Facteurs sociaux

Comme toute activité nécessitant un apport de main-d'œuvre important, l'exploitation forestière ne peut se développer convenablement: que si cette main-d'œuvre est disponible et en d'autant plus grande quantité que le niveau professionnel est faible. La mise en valeur de la forêt tropicale pose donc un problème de ce point de vue, car cette forêt est située dans des régions très peu peuplées. A cette question de disponibilité de la main-d'œuvre s'ajoute celle de son niveau d'éducation et de formation, des conditions de vie, d'alimentation et de santé dans la forêt, et enfin des motivations de cette main-d'œuvre pour se livrer à cette activité. Les systèmes de paiement en vigueur, les avantages sociaux et la protection contre les accidents jouent également leur rôle. Dans les régions où règne le sous-emploi on pourra être conduit à utiliser des méthodes à forte composante de travail manuel pour absorber la main-d'œuvre en excédent.

Il faudra tenir compte de tous ces facteurs lors du choix des méthodes et des techniques. Ils auront, en outre, un effet sensible sur les coûts.

Facteurs économiques

Ces facteurs peuvent être répartis en deux catégories selon qu'ils concernent les coûts de la production ou l'écoulement des produits.

La première catégorie comprend le prix d'achat de l'équipement et du matériel, les coûts d'entretien et de fonctionnement (droits d'entrée, prix des carburants et des pièces de rechange), le coût des investissements, celui de la main-d'œuvre (salaires, avantages sociaux, logement, etc.), la productivité et les performances des machines et des hommes dans les conditions locales, les distances, etc.

La seconde catégorie comprend les conditions locales, régionales et mondiales du marché des bois tropicaux, le coût des frets et de la commercialisation, l'évolution de l'utilisation.

Il est clair que derrière ces différents facteurs, en toile de fond, se profilent les conditions de développement économique de la région et du pays mais aussi l'économie mondiale.

VERS LA SCIERIE, PHILIPPINES les routes aussi sont des investissements

Méthodes et techniques

Ainsi, de nombreux facteurs influent sur l'exploitation de la forêt tropicale et peuvent conduire à choisir ou à rejeter telle ou telle méthode ou technique.

Tout d'abord, les méthodes bien que très variées peuvent se classer en deux catégories:

- Méthodes hautement mécanisées
- Méthodes à forte composante de main-d'œuvre

Entre ces deux extrêmes trouveront place toutes les méthodes intermédiaires selon le degré de mécanisation de chacune des opérations.

Quelles sont les opérations qui devront être effectuées pour amener l'arbre de la forêt jusqu'à l'usine ou jusqu'au port? Dans quelle mesure peuvent-elles être mécanisées, et quels sont parmi les facteurs que nous avons passés en revue ceux qui influent sur l'organisation et sur le prix de revient?

Reconnaissance - inventaire prospection

L'exploitation en forêt tropicale nécessite une bonne connaissance de la forêt: sa topographie, sa composition, le volume disponible, les possibilités d'accès et d'extraction. Cette connaissance est indispensable d'abord pour prendre la décision d'exploiter ou non la forêt, puis pour planifier toutes les opérations ultérieures.

Certaines techniques modernes ont grandement facilité et perfectionné ces opérations: photographie aérienne, cartographie, etc., mais une grande partie du travail doit encore se faire sur le terrain; il s'agit d'une tâche pénible et qui exige une grande compétence.

Les moyens de transport modernes (hélicoptères et véhicules tout terrain) ont amélioré les conditions mais ils restent coûteux et leur emploi grève lourdement le prix de revient de ces opérations. De plus, de tels moyens ne peuvent être utilisés qu'à partir d'une infrastructure déjà développée.

Le coût des opérations d'exploitation varie beaucoup en fonction de la quantité de renseignements et du degré d'exactitude que l'on veut obtenir, et selon qu'elles sont faites systématiquement ou basées sur des sondages.

L'expérience montre également que le coût de ces opérations varie de l'ordre de 15 à 20 pour cent entre un terrain facile et un terrain difficile, de

2:5 à 35 pour cent selon qu'on effectue un travail simplifié ou plus complet et enfin de 200 à 300 pour cent selon qu'il s'agit d'une forêt riche ou d'une forêt pauvre. La part dans le coût total d'exploitation varie relativement peu avec la surface prospectée mais beaucoup avec le volume exploité à l'hectare. Elle reste toutefois modeste par rapport a l'ensemble. Enfin, il faut signaler que l'organisation du travail et les moyens disponibles peuvent jouer un rôle important dans les coûts (support aérien - dessinateur - véhicules).

En règle générale, il faut se souvenir que:

1. Une bonne exploitation et un bon réseau de routes et de pistes dépendent essentiellement d'une bonne prospection.

2. Plus le volume exploité à l'hectare est faible, plus la prospection doit être élaborée et complète.

3. Plus le terrain est difficile, plus il faut de temps et d'hommes.

4. Plus on veut de détails sur la topographie et La composition de la forêt, moins la surface prospectée par une même équipe est grande.

5. Certaines techniques de sondage (< à 10 pour cent) peuvent être fiables et permettre une bonne planification et une diminution sensible des prix de revient.

Il convient également de rappeler que, de plus en plus, les réglementations forestières des pays riches en forêts tropicales stipulent que les titulaires de concessions ou de permis doivent présenter périodiquement des plans d'exploitation pour les années à venir, à des échelles relativement grandes et indiquant les méthodes de prospection utilisées. Celles-ci, en tout état de cause, doivent être systématiques. Ces exigences récentes augmentent considérablement les coûts de la prospection.

Première installation

Lorsque la connaissance de la forêt laisse prévoir des conditions favorables, il faut alors considérer quelles obligations et quels frais préalables à l'exploitation entraînera la décision d'aller de l'avant. Quel que soit l'ordre clans lequel ces travaux seront exécutés, il faudra envisager les opérations suivantes et les investissements correspondants:

1. Reconnaissance préalable - prospection sommaire d'ensemble.

2. Construction d'une route d'accès.

3. Construction d'un camp principal, comprenant des logements pour la direction et l'encadrement, avec le mobilier; des logements pour le personnel, avec le mobilier; des constructions sociales (écoles, infirmerie, avec le matériel); des constructions techniques (garages, magasins, bureaux, avec l'équipement); des installations d'assainissement - eau - électricité (groupes électriques, pompes); et l'organisation des communications (radio - terrain d'aviation).

4. Construction de camps secondaires.

Cette énumération montre la complexité d'une exploitation d'envergure. Les frais de cette installation varient évidemment en fonction directe du nombre des facteurs considérés: richesse exploitée à l'hectare, topographie du terrain, distance à une route publique, mais aussi en fonction du volume exploité annuellement, c'est-à-dire de la taille de l'entreprise, et des méthodes employées.

Une mécanisation poussée entraînera un investissement parfois considérable pour l'entretien des machines dont le prix exigera une production soutenue et n'admettra pas l'indisponibilité. Une exploitation présentant une composante élevée de main-d'œuvre posera des problèmes de logement, d'encadrement, etc.

L'évaluation des coûts à envisager est relativement facile, et leur variation en fonction des différents facteurs peut être prévue.

Routes

Si la route d'accès représente une des conditions préalables, la construction des routes et des pistes d'exploitation accompagnera le déroulement des opérations et, en règle générale, devra se faire suffisamment à l'avance pour en permettre la stabilisation avant utilisation (un an au moins pour les routes principales).

La densité du réseau de desserte est, en principe, proportionnelle à la richesse de la zone. Mais cette densité dépend aussi du prix de revient des transports dans la région. Il convient d'établir un équilibre optimal entre les coûts des transports hors route (débardage par tracteur à chenille ou à pneus) et de ceux sur route (camions, remorques, etc.). Le coût de construction des routes, qui doivent présenter certaines caractéristiques selon le type d'exploitation (saisonnière, continue, etc.), entre également en balance avec le prix de revient des pistes de débardage.

Ces principes généraux sont tempérés par une série de considérations basées aussi bien sur l'expérience que sur les calculs théoriques:

1. Si le volume exploitable à l'hectare est bas, il est difficile de descendre au-dessous d'un minimum pour assurer la pénétration (on estime qu'il faut un minimum de 3 kilomètres de routes pour l 000 hectares exploités).

2. Un relief accidenté limite également la densité car les coûts de construction deviennent prohibitifs. On a alors intérêt à multiplier les pistes de débardage.

En général et comme ordre de grandeur, on peut indiquer qu'une densité de 4 kilomètres de routes et de 8 kilomètres de pistes pour 1000 hectares exploités en forêt pauvre pourra atteindre 8 kilomètre de routes (exceptionnel) et 22 kilomètres de pistes pour la même surface exploitée dans une zone riche. Un des éléments déterminants reste le prix de revient de ces routes. Les coûts de construction dépendent évidemment des caractéristiques adoptées selon la destination et l'utilisation. Ils sont également conditionnés par les éléments suivants: déforestage, terrassement, ouvrages d'art et d'assainissement, ensoleillement, nivellement, revêtement, compactage, etc., dont l'importance relative est fonction directe de la destination et des conditions d'utilisation.

L'entretien des routes est un élément à considérer car il joue un rôle primordial dans le transport et l'évacuation des bois.

Le nombre de kilomètres de routes à entretenir augmente au fur et à mesure que l'exploitation se développe. Par ailleurs, plus le volume exploité à l'hectare est faible, plus la longueur de routes à entretenir augmente rapidement. On peut ainsi passer de 25 kilomètres de routes à entretenir dans des forêts riches à une centaine de kilomètres dans des forêts où le volume exploité à l'hectare est faible. Le coût de cet entretien ramené au mètre cube peut aller du simple au double quand les conditions de terrain deviennent difficiles. En même temps, il peut passer du simple au triple quand on passe d'une forêt riche à une forêt pauvre. Ces variations se cumulent ou s'annulent dans une certaine mesure et selon le cas.

Enfin, il faut insister sur le fait que le coût de l'entretien dépend aussi pour beaucoup de la nature du terrain et des matériaux disponibles, de la pluviosité, de l'utilisation de la route, etc.

Abattage - Ecimage

Ce sont des opérations dont le rendement varie beaucoup avec la technique employée: hache, scie à main ou scie à moteur. Théoriquement, la production dépend également du nombre d'arbres à abattre à l'hectare et de la dimension des arbres, mais elle est beaucoup plus sensible à l'organisation du travail et aux habitudes locales.

Par contre, si l'on considère ces opérations par rapport à l'ensemble de l'exploitation et sous l'angle du prix de revient, on constate que si le coût de l'abattage et de l'écimage au mètre cube varie peu avec le nombre d'arbres exploités à l'hectare et avec la difficulté du terrain, la part qu'elles représentent dans le prix de revient total du mètre cube de bois augmente rapidement avec le volume exploité à l'hectare. Cette part peut aller de 1,5 pour cent en forêt pauvre jusqu'à 5 et 6 pour cent dans les peuplements riches (de l'ordre de 50 mètres cubes exploitables à l'hectare, par exemple).

Il s'agit donc d'opérations dont il ne faut pas minimiser l'importance.

Débardage

Les opérations de débardage représentent de 20 à 40 pour cent des coûts du bois rendu à bord de route selon que l'on exploite des forêts riches sur un terrain facile ou des forêts pauvres sur terrain difficile. Il s'agit là évidemment d'un ordre de grandeur mais qui montre l'importance qu'il faut attacher aux facteurs qui influent sur cette opération.

Peu de données sont disponibles sur les variations des coûts du débardage dans les exploitations peu mécanisées. Il faut toutefois considérer que l'utilisation de tracteurs à chenille ou à roues et de treuils et câbles est devenue la règle, et que le débardage au moyen d'animaux de trait (éléphant, bœuf, etc.) disparaît peu à peu. Le débardage à main d'homme n'existe pratiquement plus.

Si on se réfère aux informations existantes sur le débardage au moyen du tracteur à chenille ou du tracteur à roue ou encore avec une combinaison des deux techniques, on constate que les variations du volume exploité à l'hectare peuvent faire passer le coût de l'opération ramené au mètre cube de 1 (forêt riche) à 2,2 (forêt pauvre). Quant à l'influence du terrain, on constate que le coût de l'opération varie de 1 (terrain facile) à 2,5 (terrain difficile). La combinaison des deux seuls facteurs, richesse et terrain, amène des variations du coût de 1 à 5.

Il n'est pas possible d'analyser en détail l'influence des autres facteurs dans le cadre de cette étude, mais il convient de souligner que le débardage est une des opérations les plus sensibles aux différents facteurs et qu'il est indispensable d'en faire une analyse détaillée pour déterminer les méthodes et techniques les plus appropriées et choisir l'équipement adéquat. Le facteur main-d'œuvre et, en particulier, la formation professionnelle auront une influence appréciable sur les coûts.

Tronçonnage

Il s'agit d'une opération dont dépendent dans une certaine mesure la qualité des grumes et leur utilisation, donc leur prix de vente. Quel que soit l'emplacement où le tronçonnage est effectué - à la souche, au bord de la piste ou au bord de la route - il doit être conduit avec le plus grand soin.

Il y a donc lieu d'examiner les conditions dans lesquelles il peut s'effectuer. A la souche, la végétation ou les accidents de terrain sont peu favorables à une bonne exécution du travail.

Si le coût du tronçonnage varie peu avec le volume exploité à l'hectare ou avec les conditions de terrain, le résultat obtenu a une très grande influence sur le prix de vente des produits. C'est pourquoi l'organisation du travail, la formation professionnelle et l'encadrement de la main-d'œuvre peuvent jouer ici un rôle déterminant.

Chargement

Le coût de cette opération varie avec le volume exploité à l'hectare mais surtout avec les moyens utilisés dont le choix dépend souvent de la taille de l'entreprise et du volume traité. Il est également sensible à la dimension des arbres. Un bon encadrement, l'emploi de main-d'œuvre qualifiée bien formée, et avant tout l'utilisation optimale des moyens de transport et le prix de revient du transport lui-même ont une grande influence sur le coût du chargement.

Transport

L'organisation, le choix de l'équipement et le prix de revient des transports sur route dépendent de nombreux facteurs. Certaines conditions peuvent limiter les possibilités de choix: l'obligation d'emprunter des routes publiques et la réglementation routière ont un effet direct sur le choix du matériel; les distances à parcourir sur route, la qualité des axes routiers empruntés, le prix de l'équipement, des carburants et lubrifiants, des pneus de rechange et des services jouent un rôle primordial.

Il s'agit toutefois d'un ensemble de facteurs dont l'impact et l'interaction peuvent être appréciés et analysés sans trop de difficultés.

Il en est de même lorsqu'on a recours aux transports par eau ou par rail.

Frais généraux

Les frais généraux sont dans la mesure du possible répartis et imputés aux diverses opérations. Cela n'est pas toujours faisable, et dans un souci de simplification beaucoup de ces frais doivent être comptabilisés globalement. Il est difficile de dire dans quelle mesure ces frais sont sensibles aux différents facteurs. Ils dépendent largement de la conception de l'organisation et de la gestion appliquées à l'exploitation. Ils sont également influencés par les conditions socio-économiques préexistantes.

Conclusions

Les facteurs qui influent sur les possibilités d'exploiter la forêt tropicale et sur le coût de son exploitation sont très nombreux.

Ce n'est donc qu'en possession du plus grand nombre possible d'informations sur l'ensemble des facteurs que les responsables des décisions pourront prendre ces dernières. Mais les difficultés qui subsistent dans l'appréciation du poids de ces facteurs et dans leur maîtrise quand cela est possible laissent la place à bon nombre d'incertitudes.

Si on considère l'importance de l'enjeu, cela ne fait que souligner la nécessité d'entreprendre davantage de recherches dans ce sens, et il faut souhaiter que de telles recherches permettront, dans un proche avenir, de formuler les possibilités d'exploitation de la forêt tropicale avec le maximum de succès.


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