Entre les deux consultations, le Centre Océanologique de Bretagne (C.O.B.) a recu membres du laboratoire d'Eliat, venus travailler sur place, dans le cadre du projet;
- En mars 1976, pendant deux semaines, Avi Aharonov, technicien spécialisé dans les aménagements d'installations d'élevage, pour étudier les installations du C.O.B. et leurs possibilités d'adaptation à Eilat, et mettre au point les expéditions d'oeufs de bar (mission financée hors UNDP).
- En juin 1976, pendant trois semaines, Hillel Gordin, responsable de l'équipe d'aquaculture d'Eilat, pour participer aux travaux du C.O.B. sur les conditions de passage des proies vivantes à des aliments inertes, à la fin de la vie larvaire, chez le bar (Dicentrarchus labrax) et la sole (Solea solea), et mettre au point les expéditions de juvéniles de bar.
Les expéditions ont été faites sur la base d'une série d'expériences réalisées en 1975 (Lemercier, F. et M. Girin, 1976).
Un premier lot de 20 000 oeufs a été emporté par Avi Aharonov le 20 mars 1976, lors de son départ (deux sacs de 10 000 oeufs contenant chacun cinq 1 d'eau et sept 1 d'oxygène, rassemblés dans un container isotherme). A titre comparatif, il a été ajouté un troisième sachet contenant quelques 500 oeufs de sole (Solea solea). Le trajet a duré une trentaine d'heures. La mortalité à l'arrivée ne dépassait pas dix percent. Tous les Bars qui sont issus de ces oeufs sont morts pendant le premier mois, à la suite d'erreurs techniques, normales lors de la première manipulation d'un poisson inconnu. Par contre, 250 soles ont survécu et se sont métamorphosées normalement.
Un deuxième lot de 20 000 oeufs de Bar a été expédié en fret avion fin avril (un sac, contenant huit 1 d'eau et huit 1 d'oxygène, en carton isotherme), pour déterminer les conditions d'une expédition réalisée sans convoyeur. Le trajet a duré une trentaine d'heures. La mortalité à l'arrivée était inférieure à dix percent. Une centaine de Bars issus de ces oeufs étaient vivants et bien portants (poids moyen légèrement supérieur à 10 g) lors de la présente consultation.
Il est donc techniquement possible de suppléer à une éventuelle absence de pontes du Bar à Eilat par des expéditions d'oeufs embryonnés. Les conditions d'environnement du site sont compatibles avec l'élevage des larves, et le laboratoire possède la capacité de les élever. Il est cependant évident qu'une ou deux saisons de mise au point seront nécessaires avant de pouvoir passer à une production de masse.
Trois expéditions, totalisant 1 730 poissons de 200 à 250 mg, en huit colis différents, ont été effectuées les 23 juin, 7 juillet et 11 août. Chaque colis se composait d'un sac en polyéthylène Boudé, contenant huit 1 d'eau, huit 1 d'oxygène, et 200 à 250 poissons, enfermé dans un carton isotherme. Toutes les expéditions ont été faites en fret avion, sans convoyeur. Les trajets ont duré de 20 à 25 heures. Deux colis (400 poissons) n'ont pas résisté au transport. La mortalité à l'arrivée n'a pas dépassé dix percent dans les autres. 650 poisson, répartis en différents lots expérimentaux (15 à 25 g de poids moyen) étaient vivants et en bonne santé lors de la présente consultation. En dehors de quelques rares exceptions, les poissons qui sont morts ont été perdus à la suite d'erreurs de manipulation, pendant le mois suivant leur arrivée.
Il est donc techniquement possible de prévoir en toute sécurité, dès 1977, le lancement d'une série d'expériences de grossissement de Bars à Eilat: les poissons nécessaires peuvent être expédiés de France en cas de besoin. Tenant compte de l'expérience acquise, il est possible d'en attendre une survie au moins égale à la moitié des animaux parvenant à Eilat.
