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PROJET FAO/CIRPG SUR LES RESSOURCES GENETIQUES D'ESSENCES A BOIS DE FEU POUR L'AMELIORATION DE LA VIE RURALE

HISTORIQUE

Alors que l'on tient pour essentiel de conserver et d'utiliser la variabilité génétique de la plupart des essences entrant dans les plantations industrielles à grande échelle, les données sur la variation intraspécifique sont encore rares ou inexistantes dans le cas d'un grand nombre d'essences tropicales qui aujourd'hui attirent de plus en plus l'attention comme sources possibles de biens et de services pour les collectivités rurales.

A sa quatrième session, tenue en 1977, le Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières a attiré spécialement l'attention sur ces essences polyvalentes qui jusqu'ici ont été négligées parce que ne relevant ni tout à fait de la foresterie, ni tout à fait de l'agriculture. Le Groupe a dressé une liste d'essences prioritaires 1 qui met surtout l'accent sur les essences à bois de feu des zones arides ou semi-arides où, à son avis, l'amélioration du milieu devrait produire les plus grands effets et où la pression croissante de la population humaine et des animaux d'élevage, aggravée par les fluctuations météorologiques mondiales, conduit à une détérioration rapide des écosystèmes et à l'appauvrissement génétique d'espèces qui sont ou pourraient devenir utiles.

Sur la base des recommandations du Groupe d'experts et avec l'aide financière du CIRPG 2, le Département des Forêts de la FAO a mis en train en 1979 un projet relatif à la conservation et à l'utilisation plus rationnelle des ressources génétiques des essences arborées en vue de l'amélioration de la vie rurale, où l'accent est mis principalement sur les essences à bois de feu. Après une phase de démarrage consacrée à l'étude sur le terrain des besoins et possibilités du projet 3, la deuxième phase, opérationnelle, a débuté en janvier 1981.

1 Voir: Rapport de la Quatrième session du Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières, FAO, Rome 1977.

2 Conseil international des ressources phytogénétiques.

3 Les résultats de l'enquête ont été publiés dans le document: “Ressources génétiques d'essences arborées des zones arides et semi-arides”. FAO. Rome 1980.

BUTS ET PORTEE DU PROJET

Le projet doit essentiellement, en jouant le rôle de catalyseur, remédier à la grave pénurie d'informations génétiques sur les essences des zones arides et semi-arides et aider les pays à tirer effectivement parti des résultats obtenus pendant la durée de son exécution. La phase actuelle (phase II) doit durer deux ans (1981–1982).

En partant de la liste établie par le Groupe d'experts de la FAO et en se conformant aux voeux des coopérants éventuels, on a donné la priorité à la prospection, la collecte et la conservation d'un petit nombre d'essences des genres Acacia, Eucalyptus et Prosopis; certains pays réuniront en outre des graines d'espèces sympatriques appartenant aux genres Atriplex, Azadirachta et Capparis (voir Tableau 1).

Les pays coopérant dès le début aux travaux de prospection et de collecte, de conservation et d'évaluation sont l'Australie (collecte et conservation seulement), le Chili, l'Inde, Israël, le Mexique, le Pérou, le Sénégal, le Soudan et la République démocratique populaire du Yémen. Toutefois, d'autres pays des zones arides et semi-arides bénéficieront également du projet étant donné que les informations et les résultats seront communiqués généreusement et diffusés sans restriction et que les semences en sus de celles qui seront nécessaires pour constituer un réseau d'expérimentation dans les pays coopérants seront distribuées, dans l'ordre de présentation des demandes, à tous les pays désireux de les évaluer. Il va de soi également que la conservation d'un matériel génétique ou susceptible de l'être rendra des services à tous les pays, sans considération de frontières.

STRATEGIE DU PROJET

Le plus sérieux obstacle à surmonter pour une utilisation plus efficace des ressources génétiques forestières existantes est celui de la prospection et de la collecte. Les principaux efforts seront donc orientés vers ces activités au cours de la deuxième phase du projet. En outre, l'on commencera, en instituant des essais d'essences et de provenances coordonnés au plan international, un travail d'évaluation visant à mettre en évidence la variabilité génétique utilisable, le degré d'adaptabilité aux conditions mésologiques et la valeur économique ou sociale des espèces et des provenances étudiées.

La conservation des peuplements menacés retiendra l'attention comme il se doit. Toutefois, une planification et une action efficaces sont subordonnées à une connaissance plus approfondie de la distribution et de la variation des essences et provenances considérées et de la gravité des menances qui pèsent sur elles. Une composante “diffusion de l'information, formation et coordination générale” a été également prévue.

PLANS D'AVENIR

Des phases ultérieures du projet aborderont éventuellement l'aspect “utilisation” qui est l'objectif final de toutes les activités portant sur les ressources génétiques forestières. Il comprend la mise en oeuvre de quantités semi-industrielles de graines et autres matériaux de reproduction en vue de l'installation de peuplements de sélection et de production semencière, ainsi que la sélection et l'élevage de génotypes supérieurs dans des espèces et provenances bien adaptées.

Si les ressources le permettent, on accroîtra en outre progressivement la gamme des essences et le nombre des pays coopérants.


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