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Ressources humaines du secteur forestier au Japon

Kiyomitsu Imamura

KIYOMITSU IMAMURA est directeur de la division recherche et vulgarisation du service forestier, Ministère de l'agriculture, des forêts et des pêches. cet article est adapté d'une communication présentée à la 11e session du Comité consultatif de la FAO pour l'enseignement forestier, qui s'est tenue à Kyoto en septembre 1981.

Système très diversifié et gradué de formation au travail dans la sylviculture et les industries forestières

PREMIÈRE PARTIE
La situation forestière au Japon

Les forêts du Japon couvrent environ 25 millions d'ha, soit approximativement les deux tiers du territoire national, mais la superficie boisée par habitant n'est que de 0,2 ha. Elles sont situées en majorité sur des pentes escarpées en zones montagneuses, 30 pour cent étant classés comme forêts de protection.

Les forêts artificielles couvrent 9,4 millions d'ha, soit 38 pour cent de la superficie boisée, les forêts naturelles 15,1 millions d'ha. Le matériel sur pied est évalué à 2,2 milliards de m3, dont 800 millions pour les forêts artificielles et 1,4 milliard pour les forêts naturelles.

En ce qui concerne le régime foncier, les forêts nationales représentent un tiers du total (8 millions d'ha), le reste étant constitué de forêts publiques et de forêts privées (17 millions d'ha, dont 2,5 millions d'ha de forêts publiques). Les forêts privées appartiennent à des particuliers, à des sociétés, à des organisations diverses, et à des temples et sanctuaires. Les propriétaires particuliers prédominent, détenant près de 90 pour cent du total. La taille moyenne des propriétés forestières est très petite. Les propriétaires privés possédant plus de 10 ares de forêt sont au total 2 530 000, dont plus de 95 pour cent possèdent 10 ha ou moins. Près de 78 pour cent de ces propriétaires sont des agriculteurs, et la gestion de la forêt est étroitement liée à l'exploitation agricole.

En raison de la faible taille des propriétés, les travaux tels que coupe ou plantation ont un caractère intermittent. A l'heure actuelle, le nombre total de propriétaires forestiers qui vivent uniquement de la forêt n'excède pas quinze mille.

Au Japon, la sylviculture se pratique depuis 300 ans ou plus, l'aménagement de forêts artificielles en étant la principale activité. En conséquence, au début de l'ère Meiji (dans les années 1860), il y avait déjà de vastes reboisements dans diverses localités. Depuis lors, les plantations forestières se sont étendues dans tout le pays, surtout dans les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, en partie grâce à l'aide financière et aux programmes de vulgarisation forestière du gouvernement.

A l'heure actuelle, les plantations de classes d'âge IV à VII couvrent une superficie totale de 4,6 millions d'ha, et elles ont grand besoin d'être éclaircies.

Ces dernières années, la demande de bois s'est ralentie par rapport à sa progression rapide des années soixante, et la part de l'offre intérieure (33,58 millions de m3) dans le total des approvisionnements (109,79 millions de m3) est tombée à 31 pour cent.

Ce ralentissement tient en grande partie à ce qu'une proportion importante des peuplements artificiels sont encore jeunes, et au fait que les opérations de coupe et de plantation dans les forêts privées sont limitées.

Parallèlement à l'essor des activités industrielles et à la concentration massive de la population dans les grandes villes qui ont suivi le boom économique des années soixante, on demande de plus en plus à la forêt de remplir des rôles multiples, tels que protection de l'environnement, conservation des ressources en eau, loisirs, etc., au profit de l'ensemble de la collectivité. En même temps, le besoin se fait sentir de plus en plus d'une rationalisation et d'une planification plus poussées de la production ligneuse.

Au Japon, la production de champignons - notamment de l'espèce Shiitake - et autres menus produits forestiers a progressé, pour atteindre 282 milliards de yen en 1979. Elle procure une importante source de revenus aux propriétaires particuliers, qui sans cela devraient attendre de longues années avant de recueillir fruit de leurs investissements dans le reboisement.

Les travaux forestiers dans les boisements privés sont effectués par les membres de la famille, par la main-d'œuvre salariée, par les équipes des associations de propriétaires forestiers, et enfin au titre de contrats. Les associations de propriétaires forestiers sont au nombre de 2 015, groupant environ 1,8 million de membres qui possèdent au total quelque 12 millions d'ha. Selon l'enquête de 1978, ces associations ont planté au total 69 000 ha, soit 47 pour cent des reboisements publics et privés, et entretenu 620 000 ha. La production totale de bois en grumes au cours de cette même année a atteint 2,23 millions de m3. Certaines associations ont entrepris des activités industrielles telles que scierie et trituration, en plus de la production forestière. Ces activités sont menées par les équipes de travailleurs des associations, qui comptaient 60 000 personnes en 1978.

La gestion des forêts nationales par le service forestier a occupé en 1980 un effectif de 33 000 employés permanents et 27 000 ouvriers. En 1979, les volumes totaux exploités ont été de 14,75 millions de m3 (volume sur pied); 46 000 ha ont été plantés et 67 000 ha régénérés, les travaux étant réalisés en régie ou à l'entreprise.

Les forêts privées sont exploitées par de petites entreprises, au nombre de 21 000 environ, dont beaucoup ont également d'autres activités. Les associations de propriétaires forestiers représentent 12 pour cent de ce total, le reste étant constitué par des exploitants individuels et des sociétés, dont un petit nombre seulement (11 pour cent) se cantonnent dans l'abattage, la plupart étendant leurs activités à la scierie, au commerce des bois et à l'agriculture.

Il est très difficile d'évaluer avec précision les effectifs totaux d'ouvriers forestiers, du fait qu'ils ont d'autres activités et ne travaillent en forêt que par intermittence. Selon le cabinet du Premier ministre, ils totalisaient, en 1980, 190000 personnes, dont 30000 travaillant à leur propre compte, 20000 employés dans des entreprises familiales, 90000 salariés de sociétés et 50 000 ouvriers temporaires. La majorité de ces travailleurs sont âgés, et des jeunes doivent être formés pour prendre la relève.

Industries forestières

Le bois est le matériau de construction le plus employé au Japon, et il alimente une industrie prospère. On compte au total quelque 25 000 industries du bois, telles que scieries et fabriques de contreplaqué, et la commercialisation des produits occupe environ 17 000 entreprises de petite et moyenne importance.

Durant la période d'expansion économique rapide des années soixante, une grande partie des bois en grumes étaient importés pour répondre à une demande intérieure croissante et assurer des approvisionnements réguliers. Mais à partir de 1974, avec le ralentissement consécutif à la crise du pétrole, la demande commença à diminuer. En outre, les pays exportateurs prenaient des mesures propres à restreindre l'exportation des bois en grumes pour encourager la transformation sur place et créer de nouveaux emplois. L'industrie japonaise du bois s'est profondément ressentie de cette évolution qui a entraîné une flambée des prix des grumes importées et un accroissement des importations sous forme de produits transformés.

Machines utilisées dans les forêts japonaises

Equipement

Nombre

Scies à chaîne

286 000

Petits engins de débardage

12 000

Gros engins de débardage

12 000

Tracteurs forestiers

5 000

Débroussailleuses

253 000

Chargeurs de grumes

2000

Chargeurs à fourche

17 000

Dans ces conditions, il devient de plus en plus nécessaire pour le Japon de s'adapter à la situation nouvelle en tenant compte des politiques commerciales des pays exportateurs, et d'accroître progressivement les disponibilités nationales en bois provenant principalement des éclaircies.

Les activités du secteur des industries du bois peuvent se résumer comme suit:

Scieries. Il y a à l'heure actuelle au Japon environ 22 500 scieries en activité, produisant quelque 40 millions de m3 de bois débités. La plupart sont de petite taille et ont une puissance motrice totale de 1,5 million de kW, elles emploient au total 198 000 ouvriers. On constate depuis peu une tendance à la diminution du nombre d'usines, compensée toutefois dans une certaine mesure par l'augmentation de la puissance des machines du fait d'une automatisation plus poussée.

Industrie du contreplaqué. L'industrie du contreplaqué a connu à une certaine période un développement considérable, en raison de l'emploi de techniques de construction qui favorisaient une utilisation accrue de ce matériau, mais la demande a récemment baissé par suite de la récession dans le secteur du bâtiment.

Le nombre total des usines de contreplaqué est de 596. Elles produisent ],449 million de m2 de contreplaques ordinaires et 444000 m2 de contreplaqués spéciaux.

Organisations de recherche forestière. La recherche forestière au Japon est conduite par des universités, des instituts universitaires et des instituts privés, des recherches systématiques étant menées parallèlement par des institutions officielles à l'échelon central et préfectoral.

L'institution centrale, à savoir l'Institut de recherche sur la forêt et les produits forestiers, relève du service forestier, et comprend cinq stations régionales avec un effectif de 500 chercheurs.

Son siège, situé à la cité des sciences de Tsukuba, se compose des départements suivants: aménagement forestier, machinisme forestier, sylviculture, protection des forêts, influences de la forêt, chimie du bois, technologie et utilisation du bois, coordination de la recherche, affaires générales. L'institut effectue des recherches fondamentales et appliquées. Les stations régionales comprennent des divisions d'aménagement, de sylviculture et de protection des forêts.

La coordination des travaux des instituts de recherche dépendant du Ministère de l'agriculture, des forêts et des pêches, dont l'Institut de recherche sur la forêt et les produits forestiers, est confiée à la Commission de la recherche de l'agriculture, des forêts et des pêches.

L'institut assure chaque année la formation d'une quarantaine de stagiaires envoyés par les gouvernements préfectoraux et par des organisations privées, et d'une trentaine de stagiaires étrangers.

Il y a 50 instituts de recherche relevant des gouvernements préfectoraux dans les 47 préfectures du Japon, avec un effectif total de 600 chercheurs. Leur organisation diffère selon les préfectures, mais la plupart ont des départements tels qu'aménagement, sylviculture et protection des forêts. Ces instituts mènent des recherches axées sur l'élaboration de techniques pratiques propres à promouvoir la foresterie dans chaque district.

Parmi ces instituts préfectoraux, 12 ont des départements de recherche sur les produits forestiers; deux de ces départements coiffent des instituts de recherche autonomes où sont entreprises des recherches fondamentales aussi bien qu'appliquées. De nombreux instituts préfectoraux disposent de moyens éducatifs pour diffuser les résultats de la recherche, ils emploient une centaine de forestiers spécialistes de la vulgarisation.

Pour donner à ces activités de recherche et de développement technologique un caractère systématique et une plus grande efficacité, le service forestier réunit chaque année un Conseil de promotion du développement de la technologie forestière, subdivisé en conseil central, conseil régional et conseil préfectoral, et se composant de forestiers spécialistes du développement technologique, de propriétaires forestiers et de personnalités ayant une expérience et des compétences particulières.

Ce conseil s'efforce de promouvoir systématiquement le développement des techniques forestières au niveau préfectoral, régional et national.

D'autres institutions de recherche préfectorales fournissent une assistance en matière de technologie des produits forestiers, telles que l'institut de formation au travail du bois, les stations d'expérimentation industrielle, les stations d'expérimentation artisanale.

Les activités de recherche sont plus modestes dans le secteur privé industriel et peu d'entreprises ont leur propre institut. Cependant, dans l'industrie du contreplaqué et dans certains autres secteurs faisant appel à des techniques de collage et de revêtement, des institutions de recherche autonomes ont également été créées.

En outre, les compagnies papetières ont mis sur pied leurs propres instituts, départements ou sections pour conduire des recherches poussées sur l'utilisation du bois, les matières plastiques, les matériaux de construction et les techniques d'imprimerie.

AGRICULTEUR D'HOKKAIDO CHARGEANT DES POTEAUX TIRÉS DE SES BOIS - la vulgarisation s'adresse aussi à lui

DEUXIÈME PARTIE
Enseignement et formation professionnelle

En ce qui concerne le secteur forestier privé, des cours et des stages de formation sont donnés par les universités et lycées techniques relevant du Ministère de l'éducation, par l'Institut de formation du Ministère de l'agriculture, des forêts et des pêches, et par diverses organisations de recherche et d'assistance technique dépendant des gouvernements préfectoraux, telles que les stations expérimentales forestières et les centres de formation technique forestière.

En outre, diverses organisations forestières offrent des stages de formation et des séminaires, et les instituts d'enseignement du service forestier assurent la formation des fonctionnaires forestiers de l'Etat.

Universités et lycées techniques. Vingt-quatre universités ont au sein de leur faculté d'agriculture des départements des forêts et des produits forestiers; 22 proposent un programme de licence et cinq un programme de doctorat. Parmi les lycées techniques, 70 dispensent un enseignement forestier donnant les connaissances de base requises pour les techniciens forestiers de niveau intermédiaire.

Les lycées techniques forment chaque année environ 3 200 diplômés forestiers, les universités et instituts universitaires environ 1200 diplômés.

Comme, depuis quelques années, le secteur de la transformation des bois a sensiblement progressé, les universités et instituts universitaires mettent l'accent sur la formation de spécialistes et d'ingénieurs du bois, et cherchent à se doter de départements des produits forestiers.

Grâce à ces efforts, le nombre d'universités ayant des départements des produits forestiers, qui n'était en 1963 que de deux au niveau d'université d'Etat, s'élève maintenant à sept, comptant au total 240 étudiants inscrits, et contribuant ainsi à satisfaire les besoins de personnel qualifié pour les industries forestières.

Par ailleurs, pour constituer un corps de jeunes cadres et former des animateurs forestiers, plusieurs préfectures ont créé des instituts d'enseignement forestier (niveau faculté), où les étudiants reçoivent une formation en matière de forêts et de produits forestiers, orientée surtout vers la pratique et l'expérimentation, en coopération étroite avec les universités et les instituts de recherche.

Formation forestière pour le secteur privé

Vulgarisation. Au Japon, la forêt privée est très morcelée. En conséquence, la formation professionnelle est assurée par les organismes de vulgarisation forestière des préfectures. Le programme de vulgarisation forestière, lancé en 1950, vise à promouvoir activement la recherche forestière et à en appliquer les résultats à la mise en valeur des forêts.

Au Japon, on demande de plus en plus à la forêt de remplir des rôles multiples' au profit de l'ensemble de la collectivité. En même temps, le besoin se fait sentir d'une rationalisation et d'une planification plus poussées de la production ligneuse

L'Organisation de vulgarisation et d'assistance technique forestière comprend 444 spécialistes forestiers et 2 229 agents de comté, affectés aux 380 districts de vulgarisation et d'assistance technique répartis à travers le pays. Ils sont employés par les gouvernements préfectoraux, mais le gouvernement central prend en charge leurs salaires et finance leurs activités. Les spécialistes forestiers ont pour responsabilités et pour tâches principales de guider les agents de comté en ce qui concerne les questions techniques relatives aux huit domaines suivants: aménagement, sylviculture, protection, mécanisation, traitement des menus produits forestiers, chimie des produits forestiers, transformation du bois, et méthodologie de la vulgarisation forestière. Le rôle essentiel des agents de comté est d'entretenir des rapports avec les propriétaires et travailleurs forestiers, ainsi que leurs successeurs, pour leur inculquer les techniques forestières et les conseiller dans La gestion de leurs forêts.

Dans le cas des forêts privées, les agents de comté jouent un rôle majeur dans cette action éducative. Toutefois, les spécialistes forestiers affectés aux gouvernements préfectoraux ou aux instituts de recherche préfectoraux interviennent le cas échéant dans la formation des propriétaires et travailleurs forestiers, notamment lorsqu'il s'agit de traiter des problèmes techniques très complexes.

Cette action éducative se fait par des visites individuelles à domicile, ou d'une manière collective par groupes tels que les groupes de recherche forestière (3 300 répartis à travers le pays). Elle s'appuie sur une vaste information technique, des auxiliaires audio-visuels et du matériel pédagogique. Les activités comprennent des exercices pratiques sur le terrain, des conférences dans les instituts de recherche et des tournées d'étude dans des régions avancées du point de vue forestier.

Outre ces activités courantes de vulgarisation, d'autres programmes prioritaires ont été entrepris. C'est ainsi que des centres de stages pratiques ont été aménagés dans le but d'initier les propriétaires et ouvriers forestiers aux diverses spécialités et à la gestion forestière.

Des améliorations sont apportées en vue de restructurer les moyens éducatifs existants, fournir du matériel et des installations pédagogiques concernant des produits forestiers spéciaux, la conduite des tracteurs, le travail du bois, les machines et équipements.

Formation de la main-d'œuvre. Afin de former une main-d'œuvre jeune qui sera appelée dans l'avenir à jouer un rôle important dans l'économie forestière nationale, on a entrepris les projets suivants:

· Les propriétaires forestiers ayant des compétences techniques particulières sont agréés comme a consultants forestiers» et habilités de ce fait à bénéficier d'une assistance qui leur permette de promouvoir leurs activités.

· Pour faire naître chez les jeunes des vocations d'animateurs forestiers et éveiller l'intérêt des femmes rurales pour la sylviculture, des «classes forestières» sont organisées, en général dans des instituts de recherche forestière, avec des spécialistes forestiers et agents de comté qui y donnent des cours, suivis chaque année par quelque 4000 jeunes gens.

· Le troisième projet assiste les groupes d'étude propriétaires forestiers dans leurs actions éducatives, leurs échanges de vues, et autres activités telles que concours forestiers, et les aide également à aménager des lieux de réunion pour leurs activités de groupe et à réaliser des programmes propres à susciter des animateurs de groupe.

· Enfin, on a instauré un système par lequel les jeunes gens qui ont obtenu d'excellents résultats dans les classes forestières et autres cours de formation, ou qui ont acquis les connaissances et les méthodes exigées des animateurs, reçoivent le titre de «jeunes experts forestiers».

Formation du personnel de vulgarisation. Pour donner une bonne formation professionnelle aux propriétaires et travailleurs forestiers du secteur privé, il importe d'améliorer le niveau des spécialistes forestiers et agents de comté.

En ce qui concerne les spécialistes forestiers, le gouvernement central a organisé leur formation à l'Institut national de formation de l'agriculture, des forêts et des pêches, où ils suivent des cours fondamentaux et appliqués dans les domaines techniques de leur spécialité. La tendance générale est de mettre l'accent sur les nouvelles disciplines qu'appellent l'évolution de la sylviculture et des industries du bois, ainsi que le progrès de la technologie.

Pour les agents de comté, une formation est assurée dans les instituts préfectoraux par des spécialistes forestiers et des membres d'instituts de recherche forestière, d'universités et de facultés spécialisées. Toutefois, l'Institut de formation de l'agriculture, des forêts et des pêches donne des cours spéciaux dans certains domaines techniques à l'intention des chefs ainsi que des agents de comté nouvellement recrutés.

Les spécialistes forestiers et agents de comté peuvent participer à des «séminaires pour les vulgarisateurs forestiers», dans lesquels ils font le point de leurs activités et en discutent.

Le gouvernement central offre également chaque année, à l'Institut de formation de l'agriculture, des forêts et des pêches, des possibilités de formation aux fonctionnaires des gouvernements préfectoraux responsables de la construction et de l'entretien des routes forestières, de la lutte contre l'érosion, des forêts de protection, de la génétique forestière, du reboisement, de la planification forestière, de l'octroi de permis pour la mise en valeur des terres forestières, etc.

Il y a eu une diminution considérable des effectifs de travailleurs forestiers. Une formation spéciale est dispensée à des jeunes afin de remédier à cette pénurie' avec une main-dœeuvre plus qualifiée

Enseignement technique et séminaires éducatifs

Forêts. Les associations de propriétaires forestiers dispensent un enseignement et des informations générales à leurs membres pour perfectionner leurs compétences et leurs méthodes, leur faire mieux connaître le travail des associations et améliorer leurs activités en matière de sylviculture, exploitation, transformation et commercialisation des produits forestiers, et achat de matériel. Une assistance technique est fournie à ces associations par le personnel des services préfectoraux de vulgarisation forestière.

Par ailleurs, l'Association technique forestière japonaise forme des experts forestiers afin de relever le niveau technique dans le secteur forestier, et de constituer un corps d'experts et de spécialistes qualifiés conformément à la politique du gouvernement central.

Depuis quelques années, le nombre des travailleurs forestiers s'est considérablement réduit, et n'est plus actuellement que de 190000. En outre, leur âge moyen augmente par suite de la diminution des effectifs de jeunes. En 1981, on a lancé un projet visant à donner à de jeunes travailleurs forestiers prometteurs des qualifications techniques particulières grâce à une formation poussée, et à conférer aux jeunes travailleurs chargés de l'entretien des forêts locales le titre de «maître forestier». Les gouvernements préfectoraux organisent dans le cadre de ce projet un cours de formation de six mois, subventionné par le gouvernement central et destiné aux travailleurs forestiers âgés de moins de 40 ans, ayant au moins trois ans d'expérience, afin de leur permettre d'acquérir connaissances techniques et savoir-faire en matière d'abattage et de reboisement, et des qualifications spéciales aux termes de la loi sur la sécurité et l'hygiène du travail régissant l'exploitation forestière. Cette formation doit être dispensée à 250 futurs experts forestiers dans tout le pays.

Industries forestières. La Fédération préfectorale des associations d'industriels du bois, qui regroupe les scieurs à l'échelon de la préfecture, organise des stages de formation professionnelle au sciage, à l'affûtage des scies ainsi qu'au triage et au classement des bois à l'intention du personnel de l'industrie. A l'issue de ces stages, il reçoit le titre de technicien dans ces spécialités. La Fédération nationale des industriels du bois du Japon organise dans le même esprit des stages de formation en ce qui concerne notamment le classement des bois pour la construction de logements et le traitement du bois contre les insectes. Après ces stages, on décerne aux intéressés le titre de spécialistes dans ces domaines.

L'Association de technologie du bois du Japon, qui regroupe des chercheurs et des ingénieurs spécialistes du bois, organise à l'intention du personnel de ses entreprises membres des stages de formation de deux jours aux techniques de collage et de séchage. Ceux qui ont satisfait aux épreuves de fin de stage reçoivent le titre d'experts en collage ou en séchage des bois. L'association organise en outre des séminaires sur des sujets divers, et édite des revues et autres publications, apportant ainsi une contribution active au perfectionnement des ingénieurs des industries du bois, et à l'établissement de liens étroits entre la recherche et l'industrie.

L'Association japonaise de préservation des bois, qui groupe principalement des entreprises s'occupant de traiter les bois contre les pourritures et les insectes, organise pour le personnel de ses sociétés membres des stages de formation selon un programme d'études fixe. Ceux qui ont satisfait aux épreuves finales se voient dé cerner le titre d'expert en préservation des bois. Deux cents stagiaires participent chaque année à ces stages.

Tous ces stages de formation sont dus à l'initiative d'organisations privées, et les titres décernés ne sont pas des brevets nationaux.

Formation en matière de sécurité. La loi et les règlements sur la sécurité et l'hygiène du travail, visant à prévenir les accidents du travail, prévoient la formation à la sécurité et à l'hygiène et stipulent les normes d'emploi. Cette réglementation statutaire prescrit non seulement l'instruction des employés immédiatement après leur recrutement ou après une mutation, mais également une formation spéciale visant à assurer la sécurité des travailleurs qui accomplissent des tâches dangereuses, telles que conduite de grues, chargeurs et tracteurs, chargement et déchargement, abattage de certains arbres, etc., et des contremaîtres responsables de diverses opérations. Elle prescrit également les conditions à remplir pour se qualifier en la matière: obtention de brevets, participation à des conférences et stages pratiques à l'intention des ouvriers.

Conformément à ces dispositions, l'Association pour la prévention des accidents du travail en forêt organise des stages de formation pour la sécurité dans les travaux forestiers et les industries forestières, et poursuit de multiples activités éducatives, dont certaines sont mentionnées ci-dessous. Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre de stagiaires formés en 1980.

Les stages pour l'obtention de brevets concernent les ouvriers qualifiés, tels que spécialistes en débitage des bois (5 398) et spécialistes en empilage des bois (1 204).

Des stages spéciaux de sécurité et d'hygiène sont donnés à l'intention des abatteurs à la scie à chaîne (7 624) et des conducteurs d'engins de débardage (1 777).

Quelques produits ligneux importants au Japon

 

Copeaux

Bois lamellé

Parquets

Panneaux de fibres

Panneaux de particules

Pâte

Papiers et cartons

1 000 m3

1 000 m2

1 000 t.

Production

16022

294

53042

112415

78353

9993

17861

Nombre d'usines

6 600

190

70

21

14

606

D'autres stages portent sur les sujets suivants:

· Délivrance de brevets de conducteurs d'engins de débardage et d'inspecteurs dans les scieries (1 513).

· Recyclage des conducteurs chevronnés de machines de conversion des bois (4 961) et des mécaniciens chevronnés de câbles-grues (1 589).

· Formation des instructeurs et conseillers en sécurité (360).

· Stages de qualification des mécaniciens de câbles-grues (1 070).

Outre ces activités, des brochures, affiches, manuels de sécurité et autres documents de référence ont été distribués.

Par ailleurs, afin de prévenir les maladies causées par les vibrations des machines telles que les scies à chaîne, des équipes mobiles recrutées par les autorités municipales dispensent sur le terrain des conseils et des instructions aux ouvriers qui manient ces machines, surtout dans les districts où ils sont nombreux.

Personnel du service forestier

La formation des agents du service forestier chargés de l'administration et de la gestion des forêts nationales est assurée par l'Institut central d'enseignement forestier qui dépend du service forestier central, et par 14 instituts régionaux relevant des services forestiers régionaux. Une antenne régionale de l'Institut central d'enseignement forestier a été installée à Hokkaido afin de dispenser une formation spécialement adaptée au climat et aux autres conditions écologiques propres à cette île.

Une formation pratique pour l'utilisation des machines et équipements forestiers est donnée au centre de machinisme forestier du bureau des forêts du district de Numata.

Instituts d'enseignement forestier. Le programme national d'enseignement forestier comporte à la fois une formation pour les futurs agents et une formation pour les agents en place, l'une et l'autre conçues pour améliorer la qualité des effectifs du service forestier.

Il comprend: (a) un cours pratique de gestion pour les chefs de triage; (b) un cours moyen de gestion pour les sous-directeurs de bureaux forestiers de district; (c) un cours supérieur de gestion pour les directeurs adjoints de bureaux forestiers de district; (d) un cours technique pour les experts en machinisme forestier, en conservation des forêts et en génie civil; (e) un cours spécialisé de niveau équivalant à un cycle préuniversitaire de deux ans, pour les futurs agents de gestion de niveau moyen. Le premier de ces cours est dispensé par les instituts d'enseignement forestier régionaux, les autres par l'Institut central d'enseignement forestier, afin d'assurer une formation nationale uniforme.

Ce système comporte les grands programmes suivants: (a) formation des agents nouvellement recrutés, (b) formation du personnel de direction, (c) formation opérationnelle, (d) formation technique; il inclut également un cours par correspondance et un cours de formation fixe.

Le premier de ces programmes comporte trois cours, selon la classification des postes auxquels sont destinées les nouvelles recrues. Le cours de premier niveau est donné dans les instituts d'enseignement forestier régionaux, tandis que les stagiaires des niveaux moyen et supérieur acquièrent une formation forestière de base à l'Institut central d'enseignement forestier.

Le deuxième programme consiste en quatre cours destinés à améliorer les capacités des directeurs de bureaux forestiers de district et de bureaux forestiers régionaux en matière d'administration et de gestion, et dispensés à l'Institut central d'enseignement forestier.

Le troisième programme comprend divers cours couvrant tous les domaines d'activité dans les forêts nationales. Il est mis en œuvre par l'Institut central d'enseignement forestier et les instituts d'enseignement forestier régionaux.

Le quatrième programme offre divers cours couvrant des domaines opérationnels tels que sylviculture, production forestière, etc., qui s'inscrivent dans le programme de formation opérationnelle destiné aux techniciens et aux ouvriers.

Centre de machinisme. Créé pour promouvoir la mécanisation et améliorer l'aménagement forestier, ce centre effectue des essais en vue d'apprécier l'adaptation des machines et équipements nouveaux aux conditions réelles de terrain, assure la formation pratique des ouvriers forestiers et mène des activités de vulgarisation en mécanisation forestière.

Il s'occupe entre autres de former sur le terrain des mécaniciens affectés à des forêts nationales et privées, et d'organiser 30 cours auxquels participent chaque année environ 400 stagiaires.

Parmi ses activités de vulgarisation, le centre de machinisme organise des expositions de machines et équipements nouveaux à l'intention des stagiaires et de quelque 4 000 visiteurs annuels, venus du Japon et de l'étranger. Il projette aussi des diapositives couleurs et des films expliquant les méthodes de travail mécanisé en forêt, et présente, par des articles dans des publications forestières, les nouveautés en matière de machines et d'équipements et de méthodes de travail.

Le centre a un atelier de démonstration pour le démontage et l'entretien des machines forestières, une salle de conférence, une salle d'exposition, une salle de travaux pratiques, un terrain d'entraînement à la conduite des engins, et des dortoirs pouvant héberger 30 stagiaires. La salle d'exposition renferme 200 machines de 50 types différents. Le centre a mis au point de nouvelles méthodes pédagogiques, qui sont appliquées dans le programme de formation en vigueur.

Ce nouveau système fait appel aux techniques audio-visuelles associées à des matériels pédagogiques. Il comporte l'observation d'une opération type avec l'aide d'un film 8 mm, l'analyse de cette opération avec l'aide de diapositives et de tableaux explicatifs, et l'acquisition de savoir-faire pratique par des exercices de conduite sur simulateur (engins de débardage et tracteurs) et un entraînement au maniement des scies à chaîne, engins de débardage, tracteurs et câbles de débardage.

La plupart des forêts privées sont de faible étendue. Les propriétaires forestiers sont groupés en associations. On en compte 2 000 dans tout le pays, avec 1,8 million de membres possédant 12 millions d'ha. Ces associations ont planté 69000 ha, soit 47 pour cent du total des reboisements publics et privés

Les stagiaires peuvent ainsi apprendre à la cadence que leur permettent leurs capacités individuelles et s'habituer à travailler comme il se doit.

Formation à la sécurité. Dans la gestion des forêts nationales, des mesures de prévention des accidents du travail sont prises conformément aux «directives pour la prévention des accidents du travail dans les forêts nationales», qui sont révisées tous les cinq ans. Etant donné que la plupart des accidents sont dus au comportement des ouvriers au travail, on s'efforce de leur faire prendre conscience de l'importance de cette question en les formant à la sécurité et à l'hygiène et en insistant notamment sur l'adoption de bonnes techniques de travail. Dans le cadre de cette politique, les bureaux forestiers régionaux veillent à ce que:

1. Les inspecteurs de la sécurité reçoivent les instructions voulues pour sensibiliser les ouvriers à cette question et leur enseigner les précautions à prendre.

2. Les surveillants et contremaîtres de chantiers reçoivent une formation pratique aux méthodes de sécurité; on leur enseigne en outre les lois et règlements de sécurité et d'hygiène, ainsi que les procédures opérationnelles normales.

3. Les cadres et ouvriers forestiers reçoivent dans chaque triage forestier et chantier d'exploitation une formation pratique de base au moyen de manuels concis et d'études de cas d'accidents du travail, d'auxiliaires audiovisuels (diapositives couleurs, magnétoscopes, etc.), pour exécuter les opérations de façon convenable et sûre; des instructions les rendant bien conscients des normes du travail; un entraînement spécial à l'utilisation de machines et équipements nouveaux.

Coopération internationale. Afin de contribuer au développement économique et à l'amélioration du bien-être dans les pays du tiers monde, l'Agence japonaise de coopération internationale a lancé un programme de coopération technique dans le secteur forestier, concernant notamment la mise en valeur des forêts et le reboisement.

L'Agence a des projets de coopération technique visant le reboisement aux Philippines et dans le sud de Sumatra (Indonésie), l'exploitation forestière mécanisée dans l'Arakan Yoma (Birmanie) et dans les forêts de montagne de Java central (Indonésie), la mise en valeur des forêts au Paraguay, la recherche coopérative à Sao Paulo (Brésil). Ces projets comportent l'envoi d'experts et de spécialistes, la fourniture de matériel et d'équipement, et l'octroi de bourses.

Au total, 50 stagiaires venus de 14 pays ont été accueillis au Japon en 1980. La formation collective au boisement est organisée dans le cadre du Plan de Colombo, et des stages particuliers traitent de sujets tels que la sylviculture et l'exploitation mécanisée. Des stagiaires ont également été reçus par le centre de machinisme forestier et par les instituts de recherche forestière. Au total, 145 personnes ont suivi des stages entre 1977 et 1980.


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