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Forestiers des sables

B. Ben Salem et T. Eren
B. BEN SALEM est spécialiste des problèmes forestiers en zones arides et semi-arides, au Département des forêts de la FAO. T. EREN est le chef de la Sous-Division de la conservation des forêts et des terres incultes.

La Commission économique des Nations Unies pour l'Asie occidentale intéresse 13 pays du Moyen-Orient. Une de ses principales préoccupations est la recherche de politiques et de pratiques forestières qui répondent aux conditions écologiques et aux besoins des populations rurales de la région

Lorsqu'on s'interroge sur le rôle que pourrait jouer la forêt dans le développement rural, un certain nombre de questions viennent à l'esprit: ce rôle est-il possible? Est-il nécessaire? Est-il économique? Certes, la réponse à ces questions sera différente d'un endroit à l'autre, mais presque partout on trouvera des terrains dont les sols et les conditions de drainage permettent d'améliorer la productivité de la végétation ligneuse et de créer des boisements artificiels pour le bénéfice de la population.

L'étude des possibilités offertes par les plantations forestières dans la région que recouvre la Commission économique des Nations Unies pour l'Asie occidentale repose sur trois considérations essentielles.

1. Ce sont les végétaux ligneux et les plantes pérennes qui tirent le meilleur parti des sols et du climat en zones arides. Les plus résistants sont également ceux qui s'adaptent le mieux, à la différence des plantes annuelles. Ils n'ont pas besoin, pour pousser, que les pluies commencent à tomber à quinze jours près d'une certaine date, ils couvrent mieux le sol et restent en place plus longtemps. Leurs racines contribuent à approfondir et améliorer le sol, l'ombre qu'ils procurent favorise le métabolisme, et ils font bénéficier les plantes moins favorisées par la nature de la protection qu'eux-mêmes assurent au sol. Qu'ils soient spontanés ou introduits les végétaux ligneux sont ceux qui présentent le plus d'intérêt, en raison des produits multiples qu'ils fournissent: fourrage, bois, menus produits, et même aliments. Ils jouent en zones arides un rôle essentiel pour la pratique de l'agriculture et le développement économique rural.

2. L'expansion démographique et les aspirations des populations à une vie meilleure imposent d'explorer toutes les possibilités de mise en valeur et d'utilisation des ressources naturelles disponibles. Sur la superficie totale de la région (455,7 millions d'ha), 30 pour cent seulement sont constitués de terres cultivables, pâturages permanents et terrains boisés. Les 70 pour cent qui restent (331 millions d'ha) consistent pour une large part en déserts ou en terres marginales. Les zones boisées couvrent environ 1,7 pour cent de la superficie totale. Pour répondre aux besoins croissants d'aliments et de bois des populations, on peut soit relever les rendements dans les zones productives, soit mettre en valeur de nouvelles terres. Le forestier a un rôle important à jouer dans ce domaine, tant pour l'amélioration de la production agricole que pour la préservation des autres ressources naturelles (régularisation du régime des eaux, amélioration du climat, stabilisation des sols, etc.).

3. Pour être profitable, toute action visant à développer la production agricole dans ces zones arides doit assurer à long terme le maintien d'une productivité accrue. Vu l'irrégularité des précipitations annuelles, les sécheresses et parfois les inondations, on ne peut y parvenir sans un effort de conservation. C'est cette recherche d'une productivité soutenue qui justifie réellement des efforts plus énergiques et mieux concertés aux niveaux local et régional, en vue de mettre un frein à l'appauvrissement des terres productives, arrêter le processus de dégradation et, enfin, restaurer les zones devenues stériles.

Ces considérations sur le rôle des plantations d'arbres et d'arbustes ne tiennent pas compte de la production de bois comme un objectif essentiel, mais plutôt comme un sous-produit des plantations de protection des sols ou de brise-vent. Le rôle de la végétation ligneuse dans ces zones arides est plutôt de protéger les cultures annuelles, de faire obstacle à l'érosion, de restaurer et améliorer la fertilité des sols. Elle favorise le développement de la production agricole et animale, atténue les conséquences des sécheresses périodiques et, d'une manière générale, fait progresser l'économie rurale. Cependant, si dans les régions mieux arrosées l'agriculture et la sylviculture ont connu des progrès considérables, on n'a guère accordé d'attention au rôle que les végétaux ligneux pouvaient jouer dans les zones arides vis-à-vis de l'agriculture en sec, dont les faibles rendements, soumis aux fluctuations d'une pluviosité capricieuse, ont généralement découragé les investissements et la recherche scientifique.

PRÉPARATION DE TERRASSES POUR LA PLANTATION DE CÈDRES AU LIBAN - c'est là que la sylviculture joue un rôle pour préserver les terres agricoles

La priorité accordée, dans l'attribution de ressources financières limitées, à des formes d'agriculture plus intensives telles que l'agriculture irriguée, peut sembler justifiée d'un point de vue économique. Mais partout où une telle politique a été appliquée, elle a engendré un cercle vicieux: l'insuffisance des investissements financiers et techniques perpétue sur les terres arides la faiblesse de la production et le gaspillage des ressources.

La désertification constitue d'ores et déjà un danger majeur pour la région. La baisse des rendements agricoles et la destruction irréversible des ressources naturelles représentent une perte économique que, tôt ou tard, l'ensemble de la société devra payer si rien n'est fait pour arrêter ce processus de dégradation des terres.

Activités forestières possibles

La région de la CEAO présente des possibilités limitées en ce qui concerne les reboisements et l'aménagement des forêts existantes en vue de la production de bois, sauf dans les pays ayant des ressources en sols et en eau suffisantes (République arabe syrienne, Iraq). En l'absence d'eau d'irrigation, le reboisement n'offre que de maigres possibilités, mais si l'on intègre les boisements naturels et artificiels dans l'agriculture et l'élevage, les perspectives s'améliorent. En s'attachant à mieux conserver et utiliser les ressources en végétation ligneuse, en sols et en eaux, on pourra tirer un plus grand parti encore du potentiel de développement, et si l'on exploite les produits non ligneux ayant une valeur commerciale, ainsi que les ressources de la faune sauvage (chasse et tourisme de vision), les perspectives seront encore plus favorables.

Le problème est par conséquent d'intégrer dans une même zone écologique les diverses utilisations possibles des terres: agriculture, élevage, sylviculture. Cette intégration doit naturellement s'appuyer sur des principes écologiques, et être en harmonie avec le développement à l'échelle nationale.

Dans les déserts vrais, seule est possible une économie pastorale extensive de type nomade, basée sur l'utilisation de la faune sauvage, et des animaux domestiques dans les années exceptionnellement pluvieuses, mais dans toutes les autres zones de la région de la CEAO bien d'autres options se présentent.

Dans la zone aride - tous les pays de la région - le choix se limite en général aux pâturages naturels et à l'élevage extensif, et à la production de bois, gomme, résine et gibier, selon un système d'aménagement sylvopastoral. L'agriculture doit être cantonnée aux endroits où il y a assez de ressources en eau souterraine (sources et puits), où il est possible de concentrer les eaux de ruissellement, ou bien encore où l'on peut modifier radicalement les conditions par l'irrigation. Plutôt que de planter des arbres qui poussent en hauteur, il vaut mieux, sous ce bioclimat, installer une végétation basse qui empêche l'envol des sables par l'érosion éolienne et la formation de zones d'accumulation, et créer à la surface du sol une rugosité naturelle. A cet égard, il est indispensable d'avoir une meilleure connaissance de l'écologie, de la conservation et de l'utilisation de cette végétation. Outre son intérêt pour la stabilisation des dunes, cette végétation constitue une réserve pastorale et une source de matière première industrielle.

Zone semi-aride. Dans la zone semi-aride (Jordanie, Iraq, Liban, République arabe syrienne), on a un choix plus large de modes de mise en valeur que dans la zone aride: arboriculture, cultures vivrières et fourragères, production ligneuse industrielle, élevage intensif, pouvant se combiner dans un système d'aménagement agro-sylvopastoral. L'arbre et les activités sylvicoles peuvent beaucoup contribuer à étayer la production agricole et animale:

· Des rangées d'arbres protègent les cultures contre l'érosion éolienne et la dessiccation.

· Des arbres intercalés au milieu des cultures les protègent efficacement, régénèrent et enrichissent le sol.

· Les zones cultivées ainsi améliorées perdent leur caractère marginal; une rotation des cultures devient possible; la production de fourrage et de bois de feu est assurée.

· Une association idéale d'arbres semi-forestiers donnant des fruits comestibles, d'arbres fourragers et d'arbres forestiers non seulement assure une production diversifiée et stable, mais aussi et surtout préserve l'équilibre agricole et biologique.

· L'agriculture a ainsi un caractère stable et équilibré.

Dans la plupart des pays de la région, toutefois, on n'a pas encore pleinement reconnu la part que les arbres, plantés en lignes ou en bouquets en association étroite avec les cultures, doivent avoir dans le développement de l'agriculture. Les agriculteurs répugnent souvent à leur sacrifier une partie des surfaces cultivées parce qu'ils concurrencent les cultures pour l'eau qui leur est nécessaire, qu'ils hébergent des insectes et des oiseaux, et qu'ils favorisent parfois la formation de dunes du côté du vent. Un aménagement approprié peut cependant permettre d'éviter ces inconvénients, mais il faut surtout convaincre les agriculteurs, par l'éducation et la démonstration, qu'ils sont en général largement compensés par l'accroissement de rendement des cultures et par le revenu supplémentaire provenant du bois produit.

La Commission économique des Nations Unies pour l'Asie occidentale (CEAO)

La CEAO a été créée en 1974 par une résolution du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) pour élargir les possibilités d'action en faveur des pays précédemment desservis par le Bureau économique et social des Nations Unies à Beyrouth (UNESOB). Le siège de la CEAO se trouve à Beyrouth. Son programme porte sur l'agriculture, la forêt, le développement industriel, les sciences et techniques, les ressources naturelles, le développement social et les établissements humains, la population et les statistiques dans les Etats membres. Elle accorde une haute priorité à la lutte contre la désertification.

La CEAO compte 13 pays membres, plus l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP).

Pays

Population

Arabie saoudite

10 000 000

Bahreïn

300 000

Egypte

41 000 000

Emirats arabes unis

650 000

Iraq;

12 675 000

Jordanie

3 000 000

Koweït

1 275 000

Liban

3 250 000

Oman

875 000

Qatar

200 000

République arabe syrienne

8 350 000

République arabe du Yémen

7 300 000

République dém. pop. du Yémen

1 900 000

Total

90 775 000

Il faire une comparaison entre des plantations forestières établies à grands frais' et les arbustes et arbrisseaux spontanés qui peuvent assurer à bien meilleur compte la protection du sol et la conservation des eaux, tout en fournissant des produits non ligneux tels que miel, extraits pharmaceutiques et fourrage

Comme nous l'avons vu, la région de la CEAO offre de bonnes possibilités de développement forestier, à condition d'adopter une politique fondée sur les principes écologiques et intégrée dans l'agriculture.

Stratégie. Lorsqu'on parle de stratégie de développement forestier pour la région de la CEAO, il apparaît évident que les actions forestières y prendront une importance très variable selon les conditions écologiques et socio-économiques locales. Cependant, étant donné l'état de dégradation avancé des ressources naturelles et la pression humaine croissante, il faut prendre aussi rapidement que possible des mesures pour rétablir un équilibre normal entre ressources végétales et population humaine et stimuler un développement d'ensemble. Dans ce cadre deux politiques forestières sont possibles:

· Admettre le rôle de la forêt, tel qu'il est établi et reconnu, en supprimant les obstacles physiques au développement et en contribuant à la restauration des milieux, tout en assurant la conservation et la protection des ressources.

· Adopter une approche plus dynamique et consacrer plus d'efforts et de ressources à la promotion d'une nouvelle science de l'utilisation des terres, entièrement centrée sur le développement, l'aménagement et l'exploitation des formations végétales et des ressources naturelles propres à la région.

Dans le premier cas on s'attachera surtout à définir des mesures de conservation et de restauration adaptées aux conditions écologiques et au type de dégradation en cause. L'objectif est de lutter contre la désertification et de stimuler le développement. Les principales actions à entreprendre sont les suivantes:

· Stabilisation des dunes mobiles, amélioration du climat par des plantations d'agrément, régularisation du régime des eaux dans les bassins versants.

· Plantation de rideaux-abris, de brise-vent et d'arbres isolés sur les terres agricoles, afin d'accroître le rendement des cultures et de produire du bois pour répondre aux besoins des fermes et des villages.

· Aide à l'élevage par l'introduction de méthodes sylvopastorales, notamment création de réserves alimentaires sous la forme d'arbres et arbustes fourragers.

· Production de bois de feu, charbon de bois et autres menus produits forestiers par l'aménagement des forêts existantes ou la création de boisements de villages et de fermes.

· Utilisation de la faune sauvage pour la production de protéines ainsi que pour le tourisme cynégétique.

La seconde orientation amène à se concentrer sur les arbres, arbustes et autres végétaux ligneux de la zone aride, qui représentent en définitive la plus importante ressource d'intérêt économique pour l'homme dans la région. Les vastes superficies en jeu et leur aridité, ainsi que la multiplicité et la complexité des problèmes, justifient pleinement que l'on cherche à développer, aménager et utiliser cette végétation ligneuse. Une large part des méthodes de culture et d'aménagement en usage chez les forestiers pourraient être adoptées et appliquées à l'aménagement de la végétation naturelle pérenne des régions sèches. En ce qui concerne l'utilisation, on doit appliquer à cette végétation et à ses produits les mêmes techniques qu'aux arbres forestiers, à savoir:

· Stabilisation des sols et conservation des eaux, moyennant le recours à des espèces polyvalentes et faibles consommatrices d'eau (soutien à l'agriculture et à l'élevage).

· Production de protéines grâce à la conversion par la faune sauvage et les animaux domestiques.

· Bois de feu, fibres et gommes (gomme arabique), résines, tanins et autres extraits pour la parfumerie, les produits pharmaceutiques, etc.

Bien que les terres boisées ne représentent que 1,7 pour cent de la superficie totale de la région' la forêt a un rôle fondamental à jouer dans la régularisation du régime des eaux, l'amélioration du climat et la stabilisation des sols

Cette végétation pérenne peut aussi servir de source de matière première industrielle.

Cette seconde voie a souvent été négligée, et il apparaît que le temps est venu de s'y engager. Plusieurs entreprises utilisant des plantes désertiques comme source de matière première sont actuellement créées dans diverses régions arides des Etats-Unis, du Mexique et de l'Australie. Les produits non ligneux de la végétation forestière, souvent considérés comme marginaux, jouent dans les zones arides où les conditions ne favorisent pas la croissance en hauteur un rôle économique majeur. Pour plusieurs pays de la région qui ont une zone sèche étendue, ce choix aurait des avantages comparativement plus grands que dans les zones humides. En dehors des techniques forestières, d'autres disciplines devront intervenir, notamment aménagement pastoral, agriculture et sciences fondamentales telles qu'écologie, sociologie et économie.

Les obstacles

Les principaux obstacles tiennent à la politique forestière, ainsi qu'à des causes techniques, socio-économiques et institutionnelles.

Chacun des pays intéressés définit sa propre politique forestière dans le cadre de sa politique nationale. Mais certains aspects de la politique forestière, communs à de nombreux pays, devront être réexaminés, notamment l'importance attachée à la conservation de terres forestières abandonnées. Ce rôle de protection est l'un des principaux arguments avancés pour l'élimination des chèvres et pour le financement de plantations forestières. Mais on a ainsi suscité parmi les populations locales le sentiment que l'objectif des forestiers était de répondre aux besoins des arbres et non à ceux des hommes. C'est pourquoi, outre des campagnes d'information bien conçues pour corriger cette impression, les forestiers doivent s'employer davantage à faire mieux coïncider leurs objectifs d'aménagement et leurs actions avec les intérêts de la population.

Il faudrait comparer les plantations forestières établies à grands frais, et qui prendront trois générations pour arriver à maturité, avec la végétation spontanée. Les arbustes et arbrisseaux indigènes de faible hauteur n'assurent-ils pas une protection aussi bonne, ou même meilleure, et ne sont-ils pas capables de procurer un revenu plus immédiat s'ils sont aménagés en vue de productions non ligneuses telles que miel, extraits aromatiques ou pharmaceutiques, fourrage? Ne sont-ils pas, par ailleurs, moins exigeants à l'égard du sol et de l'eau, et plus aisément compatibles avec les nouvelles conceptions du développement forestier dans la région?

Lors de l'élaboration ou de la révision des politiques forestières nationales, il serait prudent aussi de la part de l'administration forestière de dresser des plans distincts pour les zones sèches, en tenant dûment compte des facteurs suivants.

Dans cette région aride, plutôt que de planter des arbres qui poussent en hauteur, il vaut mieux installer une végétation basse qui empêche la formation de dunes et l'envol des sables par l'érosion éolienne' et crée à la surface du sol une rugosité naturelle un sous-produit des plantations destinées à la protection contre le vent ou à la stabilisation des sols.

· La production ligneuse en elle-même ne saurait être l'objectif principal dans les parties les plus sèches de la zone aride. Le bois peut cependant être

· La dépendance de la population et du bétail vis-à-vis des terres doit être reconnue comme une composante du milieu. Les politiques doivent par conséquent concilier et harmoniser cette composante avec l'aménagement d'ensemble, au lieu de n'y voir qu'un «obstacle à la sylviculture», qu'il convient d'éliminer ou de neutraliser.

· La conservation des eaux et des sols, l'aménagement de la faune sauvage et les loisirs, fondés sur l'établissement d'un couvert végétal, ainsi que les produits non ligneux, sont les principaux biens et services à rechercher.

Etant donné que l'environnement répond lentement aux améliorations, il faut prévoir un effort soutenu à long terme.

D'une manière générale, les techniques forestières appliquées en zone aride sont très médiocres et ne permettent absolument pas d'en surmonter les problèmes, encore moins de les résoudre. Cela provient moins d'un manque de connaissances que du fait que les résultats des recherches menées dans d'autres pays ayant des conditions écologiques semblables n'ont pas été convenablement répercutés dans la région de la CEAO. Dans d'autres cas, des conclusions utiles n'ont pas été diffusées, faute de bons services de vulgarisation. C'est sans doute le domaine où la nécessité d'une coopération régionale est le plus évidente.

Sur le plan socio-économique, les problèmes tiennent à la faible productivité des ressources, à leur fragilité ainsi qu'au fait que les populations ne participent pratiquement pas à l'amélioration de leurs propres forêts. Il importe d'associer ces populations au processus du développement national.

Les principaux obstacles institutionnels au développement forestier dans la région de la CEAO sont le manque de personnel qualifié à tous les niveaux: ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés; la capacité administrative insuffisante des services forestiers; l'insuffisance des moyens qui permettraient d'associer les populations locales à la mise en œuvre des politiques forestières. La mise en place d'institutions propres à former un personnel compétent pour les zones arides et à œuvrer en coopération étroite avec les agriculteurs est un problème fondamental.

Il est évident que la forêt a un important rôle à jouer dans le développement de la région de la CEAO. Une analyse des stratégies de développement forestier dans la région, effectuée par la commission, a fait ressortir la nécessité d'une forte contribution de la sylviculture au développement et à la lutte contre la désertification. Elle a notamment attiré l'attention sur le rôle de la végétation ligneuse, qui offre d'importantes perspectives d'action pour une utilisation multiple de même que pour le développement. Mais, que l'on recherche des solutions en partant d'une stratégie ou d'une autre, ce qu'il faut avant tout c'est décider de promouvoir le développement des ressources forestières et d'aider les habitants de ces zones à contribuer, dans leur propre intérêt, à la mise en œuvre de cette politique.


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