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Le pollen des arbres et le rhume des foins

Charles L. Wilson

Charles L. Wilson, écrivain et consultant, vit en Virginie occidentale (Etats-Unis). Le présent article est une version revue et mise à jour de l'article paru dans le Journal of Forestry (Vo/. 72, N°2, février 1974).

· Le pollen des arbres est la cause première du rhume des foins au début du printemps. Bien que cette affection soit en général bénigne et de courte durée, elle provoque chez certains individus d'assez fortes réactions. Lorsqu'on choisit les essences à planter en milieu urbain, il serait donc bon d'étudier les propriétés allergènes de leur pollen, pour éviter de planter trop d'arbres qui produisent un tel pollen.

Savoir que peu de cas de rhume des foins et d'asthme sont dus à ce pollen est une piètre consolation pour ceux qui y sont sensibles. Ainsi, Balyeat et Rinkel (1932) ont signalé qu'ils ont pu désensibiliser deux personnes à de nombreux pollens et tissus épithéliaux d'animaux, mais pas au pollen du mûrier de Chine. Chez ces deux personnes les symptômes de l'asthme étaient si graves pendant la saison du mûrier de Chine qu'elles durent déménager dans des zones où cette essence ne pousse pas.

On divise généralement la saison du rhume des foins en cinq périodes: le début et la fin du printemps, le début et la fin de l'été, et l'hiver. Les dates et la durée de ces périodes varient suivant les zones géographiques. Il en est de même pour les plantes allergènes. Wodehouse (1965, 1971) décrit la production saisonnière de pollen de différents végétaux dans diverses régions des Etats-Unis.

Quels sont les arbres qui causent le rhume des foins?

Pour provoquer le rhume des foins, le pollen doit être produit en grandes quantités, disséminé par le vent et être allergène. Un arbre pollinisé uniquement par les insectes ne saurait être considéré comme une cause importante de rhume des foins.

Les essences qui causent le rhume des foins sont toutes pollinisées par le vent, à l'exception des érables et des saules. Cependant, même dans ce cas, la pollinisation par les insectes est imparfaite, et une partie du pollen est transportée par le vent. Certaines espèces d'érable, le négundo par exemple, sont entièrement pollinisées de cette façon, de même que quelques saules.

Causes du rhume des foins

Parmi les familles d'arbres et d'arbustes qui sont des causes importantes du rhume des foins, Wodehouse (1971) range les suivantes, par ordre décroissant de toxicité:
Cupressaceae (genévriers et cyprès)
Betulaceae (bouleaux, aunes et noisetiers)
Platanaceae (platanes)
Fagaceae (hêtres, chênes et marronniers)
Ulmaceae (ormes et micocouliers)
Moraceae (mûriers et mûriers de Chine)
Juglandaceae (noyers communs et noyers d'Amérique)
Salicaceae (peupliers et saules)
Aceraceae (érables)
Oleaceae (frênes, oliviers et troènes)

Il semble que la toxicité varie peu entre essences appartenant à un même genre. Voici la liste des genres qui provoquent ou sont soupçonnés de provoquer le rhume des foins.

Causes majeures

Betula spp. Figure parmi les principaux producteurs de pollen allergène (Service, 1934).

Broussonetia spp. Une cause importante du rhume des foins et de l'asthme due au pollen, spécialement en Arizona (Balyeat et Rinkel, 1932; Bernton, 1928).

Carya spp. Responsable de cas de rhume des foins dans la région atlantique moyenne des Etats-Unis (Brown, 1932).

Celtis spp. La cause principale du rhume des foins en Argentine (Carron et Malvarez, 1941; Walker et Carron, 1940).

Cupressus spp. Au cours de l'hiver et du printemps, responsable de la plupart des cas de rhume des foins en Afrique du Sud. C. arizonica provoque quelques cas de rhume des foins en Arizona (Ordman, 1945, 1947; Wodehouse, 1971).

Jungians spp. Le noyer noir de Californie est la cause la plus courante du rhume des foins dans les vallées de Sacramento, Napa et Russian River, aux Etats-Unis (Hall, 1918).

Juniperus spp. J. mexicana provoque une grave forme de rhume des foins hivernal au Texas (Kahn et Grothaus, 1931).

Platanus spp. Provoque le rhume des foins dans la région atlantique moyenne et en Californie (Brown, 1932; Hall, 1922).

Populus spp. Provoque couramment des allergies (Johnson,1938).

Prosopis spp. Responsable de cas nombreux et très graves de rhume des foins dans les régions du sud-ouest des Etats-Unis; rôle important en Afrique du Sud, à Hawaii et au Mexique (Larsen et Weller, 1945; Ordman, 1955; Sellers, 1929).

Quercus spp. Responsable majeur du rhume des foins printanier (Chamberlain, 1927).

RÉACTION AU POLLEN le rhume des foins est transmis par le vent

Certaines essences produisent de grandes quantités d'un pollen disséminé par le vent qui cause peu de rhumes des foins. Ainsi en va-t-il notamment d'espèces de pins dont le pollen très abondant est peu ou pas allergène. En règle générale, la toxicité allergène du pollen est une caractéristique commune à des familles d'arbres.

Diagnostic et thérapie

C'est en Suède qu'ont été effectués les tests cutanés les plus importants pour étudier les allergies au pollen des arbres (Eriksson, 1978). On a utilisé le pollen de 12 arbres à feuilles caduques et constaté que les réactions les plus fortes se produisaient au contact des allergènes du bouleau, de l'aune, du myrte bâtard des marais, du hêtre et du noisetier; ceux du chêne, du tremble, du tilleul, de l'orme, du saule, de l'érable et du peuplier n'en provoquaient presque pas. On en a déduit que pour le dépistage, l'allergène du pollen du bouleau suffisait. Il a donc été suggéré d'inclure dans les traitements antiallergiques, pratiqués dans l'ouest de la Suède, les allergènes du bouleau, de l'aune, du noisetier, du hêtre et du myrte bâtard des marais.

Causes mineures

Acacia spp. Non important puisqu'il est essentiellement pollinisé par les insects. En petites quantités, le pollen est extrêmement toxique (Hall, 1922; Rowe, 1931).

Acer spp. Le rôle des érables dans le rhume des foins est encore imprécis. Au Manitoba, le rhume des foins du début du printemps a été attribué à A. negundo (Walton et Dudley, 1947).

Allanthus spp. Responsable du rhume des foins en Chine, aux Etats-Unis et à Jérusalem (Blumstein, 1943; Tas, 1956).

Carpinus spp. Le bouleau contribue au rhume des foins (Wodehouse, 1971).

Casuarina spp. Quelques cas de rhume des foins ont été signalés dans le sud de la Floride (Wodehouse, 1971; Zivits, 1951).

Chamaecyparis spp. Le pollen de C. Lawsoniana contribue au rhume des foins au Texas (Black, 1929).

Fagus spp. Cause modérée du rhume des foins (Wodehouse, 1965).

Frazinus spp. Est la source la plus abondante du pollen recueilli sur les lamelles, mais le frêne est rarement une cause directe (Chamberlain, 1927; Duke et Durham, 1928).

Maclara spp. Est parfois une cause importante du rhume des foins (Bernton, 1928).

Myrica spp. Provoque le rhume des foins hivernal aux Bermudes (Gay, Curtis et Norris, 1941).

Pinus spp. Rarement associé au rhume des foins (Boggs, 1946).

Salix spp. Cause secondaire ou occasionnelle (Chamberlain,1927).

Tilia spp. Bien que les arbres soient pollinisés par les insectes, des cas de rhume des foins ont été signalés (Derbes, 1941).

Causes possibles

Gingko spp. (Wodehouse, 1971); palmiers (Davison, Lowance et Durham, 1934); Prunus spp. (Wodehouse, 1965); Pyrus spp. (Wodehouse, 1965); Tsuga spp. (Wodehouse, 1965).

D'après de récentes études, le kelotifer et le DSCG seraient efficaces dans les cas d'asthme infantile due au pollen des arbres (Graff- Lonnevig et Kusoffsky, 1980). Ces études rendent également compte de l'effet du ketotifan et du chromoglycate de sodium sur les enfants atteints de ce type d'asthme.

Que faut-il faire?

Lors du choix des arbres destinés aux milieux urbains, on ne se préoccupe pratiquement jamais de la toxicité allergène de leur pollen. Or, il serait logique de le faire vu que l'on s'efforce de combattre la pollution atmosphérique et d'améliorer la qualité de l'air. La création de nouveaux ensembles immobiliers offre l'occasion de choisir les arbres et d'empêcher ainsi le pollen de souiller l'atmosphère. Dans les agglomérations déjà en place, on peut établir de nouvelles plantations ou aménager celles qui existent.

Peut-être les progrès dans l'amélioration et la sélection des arbres permettraient-ils aussi de mettre au point des essences mâles-stériles qui ne produisent pas de pollen, comme cela a été fait dans un certain nombre de programmes de sélection de plantes cultivées.

Allergologistes et arboriculteurs doivent coopérer pour formuler des conseils en vue de la plantation d'essences émettant du pollen peu allergène. Pour le moment, leur seul point de rencontre est le cabinet du médecin. Il faut aussi qu'ils collaborent en laboratoire car il y a encore beaucoup de recherche à faire pour lutter contre la pollution due au pollen des arbres. Par l'ancienneté de ses références, le présent article témoigne de l'absence de toute recherche récente à cet égard.

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Collection FAO: formation 2

SClES A CHAINE en forêt tropicale

Péeparé par la FAO et l'OIT, ce guide illustré sur l'utilisation des scies à chaîne sous les tropiques a été publié en 1980. Disponible en anglais, espagnol et français.

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