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COLLECTES DE GRAINES D'ESSENCES TROPICALES D'ACACIAS EN INDONESIE, EN PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINEE ET EN AUSTRALIE

par

J.W. Turnbull 1, D.J. Skelton 2, M. Subagyono 3, et
Eko Bhakti Hardiyanto 4

RESUME

En 1982, les services forestiers nationaux de l'Indonésie, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de l'Australie ont entrepris, avec l'appui de la FAO, des collectes de graines d'espèces tropicales d'Acacia. Les graines récoltées provenaient de A. auriculiformis, A. aulacocarpa, A. cincinnata, A. crassicarpa, A. leptocarpa, A. mangium, A. polystachya et A. simsii. Des renseignements ont été rassemblés sur la répartition géographique, l'écologie, la phénologie de la floraison et de la fructification et l'utilisation de ces essences. Les graines sont maintenant disponibles aux fins d'essais internationaux d'essences et de provenances.

INTRODUCTION

Le plus connu des acacias provenant des terres basses tropicales d'Australasie est l'Acacia auriculiformis qui a été planté sur de grandes étendues pour servir de bois de feu, de protection contre l'érosion et d'arbre d'ornement (NAS 1979). De récentes expériences faites au Sabah, Malaisie, ont mis en lumière tout l'intérêt qu'il y avait à planter A. mangium dans les zones où prédomine la graminée Imperata cylindrica (Tham 1979; NAS 1983). Ces acacias n'ont pas encore fait l'objet d'essais de provenance complets; d'autres acacias provenant des mêmes zones géographiques doivent être inclus dans les essais d'introduction d'espèces.

En 1982, le Département des forêts de la FAO a apporté son soutien à un programme de recherche de ressources génétiques des acacias dans le nord de l'Australie, en Indonésie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. L'objectif était de se procurer des semences d'espèces potentiellement utiles destinées à des essais internationaux d'introduction et de provenance. Le présent rapport résume les données géographiques et écologiques recueillies lors de l'exploration sur le terrain, décrit la collecte des graines et recense les graines prêtes à être distribuées.

REPARTITION, ECOLOGIE ET UTILISATION DES ESSENCES

Les descriptions condensées qui vont suivre ne portent que sur les essences dont on a recueilli les graines en 1982.

A. auriculiformis

C'est un arbre qui peut atteindre 25–35 m de hauteur sur les terrains propices des forêts claires tropicales. Il est plus petit partout ailleurs. La tige principale est de forme variable, quelquefois droite et dominante sur la plus grande hauteur de l'arbre, d'autres fois tordue et très ramifiée. Des arbres hauts et droits ont été reperés en Papouasie-Nouvelle-Guinée. L'aire naturelle s'étend sur l'Australie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et l'Indonésie. En Australie, on trouve cette essence sur la péninsule du Cap York, dans le Queensland, principalement dans les bassins fluviaux s'écoulant vers l'ouest et dans le nord du Territoire du nord. On la trouve dans de nombreuses zones dans l'ouest et le sud de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, avec des prolongements dans l'Irian Jaya et les îles Kai de l'Indonésie. Elle pousse du niveau de la mer à peu près jusqu'à une altitude de 500 mètres.

Le climat est principalement très chaud et humide à subhumide (Classification de Thornthwaite's), caractérisé par une moyenne pluviométrique annuelle de 1000–2000 mm et par un hiver sec bien marqué de quatre-cinq mois. A. auriculiformis est présent sur des types de sols divers, notamment des argiles lourdes, tolère des sols engorgés saisonnièrement et peut croître sur des terrains aussi bien acides qu'alcalins.

A. auriculiformis est cultivé dans les terres basses tropicales dans un certain nombre de pays dont l'Inde, l'Indonésie, la Malaisie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la Tanzanie. L'essence vient bien dans les plantations de plages et de bords de mer et on l'emploi pour lutter contre l'érosion. On la plante pour son ombre, pour son aspect décoratif et pour en faire un abri. Elle convient particulièrement bien aux terrains infertiles. Cet acacia peut se planter sur des prairies dégradées d'Imperata, mais des méthodes de culture appropriées lui sont profitables, les premières années de son établissement. On utilise le bois comme combustible, notamment sous la forme de charbon de bois, mais il peut servir aussi pour la construction de gros oeuvre et pour la fabrication de meubles. Le bois de jeunes plantations donne des rendements en pâte élevés et l'écorce contient des tanins que l'on peut utiliser pour traiter le cuir. Le choix d'une bonne provenance, fondé sur des essais et des sélections systématiques, devrait améliorer considérablement le rendement et la valeur de cette essence (voir aussi page 8).

A. aulacocarpa

Cet acacia peut devenir rapidement un grand arbre de 35 mètres de hauteur et 1 mètre de diamètre, mais dans certaines parties de son habitat il n'atteint que la hauteur d'un arbuste de broussaille, à savoir 4–5 mètres. La répartition naturelle, très vaste, s'étend du 6° au 30° de latitude sud. En Australie, on le trouve depuis le nord de la Nouvelle Galles du Sud, tout le long de la côte est du Queensland, ainsi que de la partie ouest du Golfe de Carpentaria jusqu'au nord de l'Australie occidentale en passant par le Territoire du nord. Il est très répandu dans la province occidentale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et on le trouve jusqu'en Irian Jaya, en Indonésie. Il pousse du niveau de la mer à peu près jusqu'à 1000 mètres d'altitude.

A. aulacocarpa croît principalement dans les zones à climat tropical humide et subhumide, mais on le trouve aussi en Australie dans des régions subtropicales. Les précipitations ont un régime de mousson bien marqué dans le nord et une répartition uniforme dans le sud. Les précipitations annuelles sont généralement de l'ordre de 900 à 1 500 mm. Les altitudes élevées et les localités méridionales peuvent subir de légères gelées. L'essence pousse sur des types de sols très divers, notamment sur des sables profonds infertiles. On la trouve couramment le long des cours d'eau et en lisière de forêt de pluie mais elle pénètre dans les forêts denses ouvertes d'eucalyptus.

Cette essence n'a pas été considérablement utilisée en tant qu'essence exotique, mais elle a de bonnes possibilités de croître sur toute une gamme de terrains infertiles tant sur les hautes terres que sur les terres basses tropicales. Dans le Queensland et en Papouasie-Nouvelle-Guinée on considère qu'elle donne un bon bois d'oeuvre. En tant qu'essence exotique c'est une de celles qu'on pourrait cultiver pour en tirer du bois de feu, du bois d'oeuvre, de la pâte ou pour ses propriétés ornamentales. Vu ses possibilités d'utilisation sur les sols pauvres des tropiques il serait bon d'en faire une vaste exploration, d'en récolter les graines et d'effectuer des essais de provenance (voir aussi page 9).

A. cincinnata

On ne trouve A. cincinnata que sur la côte est du Queensland, principalement dans deux régions, au nord entre 16° et 18° de latitude sud et au sud entre 25 et 28° de latitude sud. Dans le nord, il est généralement présent entre 150 et 750 m d'altitude, dans le sud au-dessous de 150 mètres. Dans les régions plus humides du nord du Queensland, cet arbre grand droit et mince peut atteindre 25 mètres de hauteur et 40 cm de diamètre. Dans d'autres localités il apparaît comme un petit arbre ou un grand arbuste d'une hauteur maximale de 9 m.

Au nord de son habitat, le climat est très chaud et humide ou très chaud subhumide, avec une moyenne pluviométrique annuelle comprise entre 2 000 et 3 500 mm et un maximum bien net en été. Dans le sud, le climat est chaud humide ou subhumide, avec des précipitations annuelles de 1 100–1 500 mm réparties régulièrement tout le long de l'année. Ces deux localités peuvent subir de légères gelées. A. cincinnata pousse sur des sables ou des limons acides lessivés. Dans les régions nord, il croît en lisière des forêts de pluie, mais dans le sud il est surtout associé à des eucalyptus de forêts denses ouvertes.

Cette essence n'a pas été expérimentée en dehors de l'Australie. Elle peut répondre à des besoins agroforestiers; elle ne donne qu'une ombre légère mais son bois peut faire des poteaux et des piquets; sec, il serait un bon combustible.

A. crassicarpa

C'est un arbre petit à moyen, de 5 à 20 mètres de hauteur, atteignant parfois 30 mètres. La tige est souvent droite. Dans les lieux découverts, il est fortement ramifié et donne une ombre modérée. Cet acacia se rencontre le long de la côte nord-est et à l'intérieur du Queensland. On le trouve au nord du 20° de latitude sud et s'étend jusqu'à l'extrémité de la péninsule du Cap York, tout près de la mer et sur les îles du large. A. crassicarpa est répandu dans la province occidentale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et presque certainement au-delà de la frontière d'Irian Jaya, en Indonésie. On le trouve le plus souvent au-dessous de 200 m d'altitude mais on en a trouvé des spécimens aux alentours de 700 m.

La plupart des peuplements correspondent à la zone climatique très chaude et humide, mais ils peuvent aussi occuper des superficies restreintes dans les zones à climat très chaud, très humide et chaud humide. Ces localités sont le plus souvent exemptes de gelées. Les précipitations moyennes annuelles varient beaucoup, entre 1 000 et 3 500 mm, et appartiennent à un régime de mousson ou à un régime caractérisé par un maximum estival très marqué. L'essence tolère une grande diversité de sites et de types de sol. Dans le Queensland on la trouve souvent sur des sols sableux mais elle poussera aussi bien sur des argiles et des sols imparfaitement drainés. Le fait qu'on en rencontre des spécimens tout au bord de la mer indique qu'elle peut tolérer une certaine concentration de sel dans le sol. L'habitat principal d'A. crassicarpa est la forêt claire ouverte d'eucalyptus ou la savane ouverte à prédominance d'acacias (voir aussi page 8).

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, on utilise le bois pour le gros oeuvre, la construction de bateaux, l'ébénisterie, la fabrication de meubles et de panneaux. Il sert à faire les charpentes des habitations locales et bien qu'il subisse les attaques du foreur “Lyctus”, il a la réputation de durer longtemps. Cette essence pourrait être utilisée comme combustible et être plantée sur le littoral.

A. leptocarpa

C'est un petit arbre ou arbuste, d'une hauteur généralement inférieure à 15 mètres, avec une tige principale courte et de nombreuses grosses branches remontantes. En Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Australie il a une répartition naturelle étendue, comprise entre le 8° et le 26° de latitude sud. On le trouve dans une bande côtière relativement étroite qui part du sud-est du Queensland, se dirige vers le nord sur la côte est de la presqu'île du Cap York et jusqu'aux régions méridionales de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. On en trouve aussi dans le nord de l'Australie dans le nord-ouest du Queensland, le nord du Territoire du nord et dans la région de Kimberly en Australie occidentale. Il préfère une altitude inférieure à 100 mètres, mais peut arriver jusqu'à 500 mètres. Le climat de l'habitat est surtout très chaud humide, mais il est subhumide dans le sud du Queensland. Les précipitations annuelles moyennes varient entre 750 et 1 750 mm, avec un maximum estival bien marqué. A. leptocarpa pousse fréquemment sur les terrains plats et les pentes douces des terres basses côtières, et sur des sols très divers, notamment des sables et des limons sableux, des latérites peu profondes et des argiles lourdes imparfaitement drainées. On le trouve généralement dans la savane boisée, la prairie et la forêt galerie de mousson.

Dans le Queensland, le bois serait, paraît-il, dur et décoratif, brun sombre, d'un grain serré, et utilisable pour le travail au tour ou l'ébénisterie. Il ne semble pas que cette essence ait été expérimentée en tant qu'essence exotique bien que la diversité des sites où elle croît laisse penser qu'elle pourrait être une essence adaptable et propre à fournir du petit bois d'oeuvre ou du combustible.

A. mangium

C'est un grand arbre de 25–30 m de hauteur, dont le fût droit peut représenter plus de la moitié de la hauteur totale. Sa répartition naturelle s'étend du nord-est de l'Australie à l'Irian Jaya et aux provinces Maluku en Indonésie en passant par le sud de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. On le trouve entre le 1er° de latitude sud dans l'Irian Jaya et le 18° de latitude sud en Australie, à une altitude généralement inférieure à 300 m.

Sa répartition suit la limite des zones climatiques tropicales très chaudes et chaudes, soit humides soit très humides. Les précipitations annuelles moyennes sont de l'ordre de 1 500 à 3 000 mm, selon un régime de mousson ou un régime à maximum estival fortement développé. A. mangium peut pousser sur des types de sol très divers dérivés de matériaux acides. Ces sols ont parfois un mauvais drainage et sont peu fertiles. Cet acacia se trouve aux lisières des forêts de pluie, dans les forêts denses et les forêts claires ouvertes (voir aussi page 5–8).

En tant qu'essence exotique, A. mangium a surtout été expérimentée au Sabah, Malaisie, où la plupart des plantations ont été faites sur des zones de cultures itinérantes abandonnées, envahies par la graminée Imperata cylindrica. Cet acacia a montré qu'il pouvait combattre avec succès la prolifération de ces graminées dans les prairies, et qu'il poussait bien. Son bois est facile à scier, à raboter et à polir. Il semble approprié aux besoins de la construction, de la fabrication de meubles, de placages et de panneaux de particules. Les essais ont prouvé que le bois peut être facilement réduit en pâte et qu'il présente des qualités intéressantes pour la fabrication du papier.

A. oraria

C'est un petit arbre généralement de 6–10 m de hauteur, avec une tige principale bien dessinée, mais dans certains cas, c'est un arbuste rameux de 3–5 mètres. En Australie, A. oraria pousse sur la côte nord-est du Queensland, le principal peuplement s'étendant de Bowen à la Baie de la Princesse Charlotte (14°–20°S). On le rencontre dans l'archipel du détroit de Torres (l'île de Jeudi) et en Indonésie sur les îles Timor et Flores. On n'en a pas signalé de spécimens en Papouasie-Nouvelle-Guinée. En Australie cet acacia pousse à basse altitude, généralement entre le niveau de la mer et 50 mètres; en Indonésie cependant on en signale jusqu'à 1 000 mètres d'altitude.

Sa répartition correspond surtout aux zones climatiques chaudes et très chaudes humides. La plupart de ces zones ne connaissent pas de gelées. Les précipitations annuelles moyennes, de 1 700–2 200 mm, ont un fort régime de mousson dans le nord et un maximum estival prononcé plus au sud. On trouve de nombreux spécimens d'A. oraria au bord des plages, parfois sur le front de dunes et souvent à quelques mètres à peine de la laisse de haute mer. Dans certaines zones plus arides de son aire naturelle, l'essence pousse dans le lit de cours d'eau saisonnièrement à sec. On en a aussi signalé des spécimens sur des pentes rocheuses abruptes. Les sols sont principalement des sables profonds, parfois des sables peu épais recouvrant des sols squelettiques argileux ou sableux. Les types de végétation auxquels cette essence est associée sont très divers: forêt claire et arbusitve, particulièrement près des plages, forêt claire étagée et lisières des forêts de pluie.

Les petites dimensions de la tige de cette essence limitent l'usage qu'on peut en faire. Le bois n'est pas utilisé en Australie mais en Indonésie, son lieu d'origine, il paraît que les villageois lui donnent la préférence pour la charpente des maisons. En Indonésie, on la cultive pour en tirer du bois de feu et comme plante ornementale. On l'a peu expérimentée en dehors de sa zone naturelle, mais elle pourrait être plantée dans des sites littoraux exposés ou dans des zones affectées par des concentrations de sel, pour en obtenir de l'ombre, pour en faire des abris, de petits poteaux et du bois de feu.

A. polystachya

Cette essence peut avoir l'apparence d'un arbuste broussailleux de 3–4 m de hauteur dans les espaces dégagés proches de la côte et celle d'un arbre élevé, atteignant une hauteur allant jusqu'à 25 m, à couronne relativement petite dans les forêts de pluie. C'est une des rares essences d'Acacia que l'on trouve dans la forêt de pluie. A. polystachya pousse sur la côte nord-est du Queensland où il s'étend du Cap York aux environs de Cairns, principalement sur les terres peu élevées proches de la mer. On en a aussi signalé sur les îles Palm au sud-est de Cairns et au nord jusque dans l'île Moa dans le détroit de Torrès. Sa répartition couvre principalement la zone climatique très chaude humide, mais elle peut s'étendre dans la zone très chaude subhumide. Les précipitations annuelles moyennes varient entre 1 100 et 2 200 mm et ont un régime de mousson. Les gelées sont rares ou absentes sur toute son aire naturelle. Sa répartition s'étend surtout entre le 11° et le 17° degré de latitude Sud, à une altitude comprise généralement entre le niveau de la mer et 250 m; mais il y en a aussi des spécimens à 520 m sur le plateau d'Atherton. On n'en a pas répertorié dans le Territoire du nord de l'Australie ni en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

On a relevé que l'essence croît sur des sols acides dérivés de granite, de quartzite et de grès. Les sols sont souvent des sables profonds mais ils présentent des caractéristiques variées: depuis des sols squelettiques jusqu'aux sols alluviaux relativement fertiles. Bien que l'on trouve des spécimens d'A. polystachya dans la forêt de pluie, on en trouve plus fréquemment encore dans la forêt dense ouverte et dans la forêt claire installée sur des dunes de sable stabilisées, tout près de la mer.

A. polystachya n'a pas été expérimenté en tant qu'essence exotique. Il a des ressemblances avec A. auriculiformis et on peut à peine le distinguer de cette autre essence s'il ne porte pas de fruits. Il est probable que l'on peut l'utiliser de la même façon qu'A. auriculiformis.

A. simsii

C'est un arbuste ligneux à plusieurs tiges, haut de 3–4 m, atteignant rarement 6 mètres, poussant dans la forêt claire ouverte et formant fréquemment des fourrés là où la terre a été perturbée par des cultures ou des constructions de routes. A. confusa que l'on trouve à Taïwan et aux Philippines est une essence qui a beaucoup de traits communs avec A. simsii, à cela près qu'elle est de plus haute taille (Pedley 1975). Sa répartition naturelle couvre largement les zones du nord du Queensland et le Territoire du Nord, le sud de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et l'Irian Jaya. Son altitude varie entre un niveau proche de la mer et environ 800 mètres. Elle croît surtout dans la zone très chaude humide recevant des précipitations annuelles moyennes de 1 000–2 000 mm, avec un maximum estival prononcé. Les petites dimensions de la tige réduiront l'éventail des utilisations de cette essence. On peut cependant la planter pour lutter contre l'érosion, en faire des brisevent peu élevés ou la récolter comme petit bois à brûler.

COLLECTE DE GRAINES D'ACACIA MANGIUM EN INDONESIE

Des collectes de graines d'A. mangium à des fins d'essais internationaux de provenance ont été entreprises en Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1980 (Doran et Skelton, 1982); la collecte faite en 1982 en Indonésie avait pour but d'élargir l'éventail des échantillons (Carte 1, page 8).

Répartition géographique et écologie. Les connaissances dont on dispose sur A. mangium en Indonésie sont fragmentaires mais il semble que les peuplements naturels se limitent aux provinces orientales de Maluku et d'Irian Jaya.

Maluku. Cette province comprend à peu près un millier d'îles, mais seules Ceram et Halmahera ont une superficie appréciable. On sait qu'A. mangium croît dans trois zones principales: les îles Sula (1°52'S; 125°22'E), Ceram (à peu près 3°S; 129°E) et les îles Aru (à peu près 6°S; 134°30'E). Les îles Sula se trouvent à la limite occidentale de la répartition de l'essence et les spécimens conservés dans les herbiers confirment l'existence de cette essence au-dessous de 50 m sur les îles Taliabu et Sanana. Dans les îles Aru, on en trouve sur l'île Trangan et on en a signalé aussi sur l'île Baun (Pantas Hutapea* comm. pers.). Il est difficile d'atteindre les sites des îles Sula et Aru, et les spécimens les plus accessibles sont sur la côte sud-ouest de Ceram.

Ceram est une grande île montagneuse d'environ 350 km de longueur et 40–70 km de largeur, insuffisamment explorée du point de vue botanique. Un spécimen d'herbier a confirmé la présence d'A. mangium au village de Waesalan, près de Kairatu, et un petit peuplement a été trouvé près de Piru (Suratmo et al. 1980). Ces localités ont été explorées plus en détail en 1982, et des graines ont été récoltées à Piru.

Des vestiges d'un peuplement plus important d'A. mangium poussent dans les collines s'élevant derrière Waesalan, à environ 4 km au sud de Kairatu, jusqu'à une altitude d'au moins 200 m. Un autre peuplement est situé à 5 km au nord-ouest de Kairatu et s'étand sur 5 km environ dans la plaine côtière et sur les petites collines proches de Kawatu, de 20 à 100 m d'altitude. La plupart des arbres ont moins de 20 m de hauteur et 40 cm de diamètre. Les sites sont perturbés par la culture et les feux fréquents. Des arbres de 4–5 m de hauteur et d'un diamètre supérieur à 10 cm survivent aux feux et donnent des rejets, même après avoir été complètement défoliés.

Piru est situé à l'ouest de Kairatu, sur la côte sud de Ceram. Il existe de petits peuplements d'A. mangium à Pasaulum, Hutan Kepala Tihu, Luana Hutan et Way Huang, à des altitudes de 20–300 m, qui sont accessibles à partir de la route qui va de Piru à Pasa et à Pelita Jaya. Les arbres atteignent vingt mètres de hauteur et nombre d'entre eux sont droits sans cannelures.

A Ceram, A. mangium occupe de façon caractéristique une zone très étroite entre la forêt primaire de pluie et la forêt ouverte de Melaleuca. Il se reproduit naturellement là où la terre a été perturbée par les feux ou la culture et on voit souvent de jeunes arbres se dressant dans des zones couvertes d'Imperata ou émergeant d'anciennes zones défrichées dans la forêt de pluie. Les sols sont des argiles claires acides ou des limons argileux, quelquefois graveleux, dérivés de schistes et de schistes argileux métamorphiques. Le bois est utilisé localement, à une petite échelle, dans la construction de maisons ou de bateaux et comme combustible domestique.

Irian Jaya. La répartition d'A. mangium en Irian Jaya n'a pas été cartographiée de façon satisfaisante. On sait cependant qu'il pousse dans la péninsule de Vogelkop (1°–5°S, 131°–134°E) et sur les terres basses voisines de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

L'étude des spécimens conservés dans les herbiers apprend que, dans la péninsule de Vogelkop, A. mangium pousse aux environs de la baie de Bintuni, sur l'île Jop dans la baie de Cenderawasih et près de Sidei à l'ouest de Manokwari sur la côte nord. A Sidei, le petit peuplement pur et ouvert couvre à peu près 15 ha enclavés dans la forêt de pluie primaire. Le site est occupé par Imperata, recouvrant une argile compacte infertile, de couleur gris pâle à jaunâtre. L'arbre le plus haut observé était de 17 m, la plupart d'entre eux atteignant une hauteur de 10–15 m et un diamètre de 8–20 cm. Les peuplements situés près de Merauke, dans le sud-est d'Irian Jaya n'ont pas été visités mais sont probablement très semblables à ceux décrits dans la zone voisine de la Province occidentale de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Floraison et fructification. La phénologie de la floraison et de la production de graines d'A. mangium à Ceram est variable. Selon des observations faites à Piru, par Suratmo et al. (1980), il semblait que la graine est mûre en août et septembre, mais en 1982 près de 90 pour cent de la production de graines étaient tombés dès la fin du mois d'août, le meilleur moment pour recueillir les graines étant juin-juillet. En août 1982, les arbres de Kairatu n'avaient plus de graines, bien que nombre d'entre eux portaient des gousses immatures environ 1–2 mois après la floraison, et qu'il paraissait probable que l'on pourrait récolter des graines mûres un peu plus tard dans l'année. Semblable différence dans la saison de fructification des plants cultivés dans les zones voisines de Maluku a été attribuée par Hanson et Imelda (1981) aux variations locales des conditions pluviométriques et microclimatiques. La situation de la production de graines à Sidei en 1982 ressemblait à celle de Piru: la majorité des graines avait été dispersée à la fin du mois d'août et le meilleur moment pour la récolte aurait été juillet.

Il faudra encore passer plusieurs années à observer avec soin les temps de floraison et de fructification d'A. mangium sur plusieurs sites avant de donner une prévision exacte du meilleur moment pour récolter des graines dans les peuplements naturels d'Indonésie.

Techniques de collecte des graines. Des graines ont été récoltées dans la zone de la rivière Pasaulun-Amaralle près de Piru, Ceram, et à Sidei, Irian Jaya (Carte 1), par des grimpeurs recrutés localement qui coupaient les branches et en faisaient tomber les fruits dans des sacs. Après séchage à l'air, les gousses ont été battues à la main et les graines nettoyées par des femmes du village, dans des plateaux en bambou.

Carte 1

Carte 1. Lieux de récolte des graines d'Acacia mangium en Indonésie orientale (voir Tableau 2).

COLLECTES DE GRAINES D'ACACIAS DANS LA PROVINCE OCCIDENTALE DE PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINEE

L'île de Nouvelle-Guinée a sept acacias atteignant la taille d'arbres: A. aulacocarpa, A. auriculiformis, A. crassicarpa, A. leptocarpa, A. mangium, A. simsii et A. solandri (Verdcourt 1979). Ces essences poussent à l'état naturel sur le Plateau Oriomo, partie de la province occidentale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée qui s'étend au-delà de la rivière Fly; plusieurs d'entre elles pénètrent sur l'Irian Jaya (Van Royen 1963) et toutes sont représentées dans certaines parties du nord de l'Australie. Parmi elles, seul A. mangium a été échantillonné au cours de collectes systématiques.

Répartition géographique et écologie. La province occidentale, située entre 5° et 9° de latitude sud et entre 141° et 144° de longitude-est, longe la plus grande partie de la frontière qui sépare la Papouasie-Nouvelle-Guinée de l'Irian Jaya (Carte 2). On peut trouver dans Pajmans et al. (1971) et McAlpine et al. (1982) des descriptions détaillées du climat, du relief, du sol et de la végétation de cette province. La plus grande partie de la province est constituée par une zone étendue, de basse altitude, le Plateau Oriomo formant une région légèrement élevée jusqu'à 40 m au-dessus du niveau de la mer, et s'étendant de la rivière Fly au nord aux mangroves côtières du sud. C'est un terrain doucement ondulé, coupé par plusieurs rivières profondes. Les sols sont acides à fortement acides et les conditions de drainage sont moyennes à très médiocres. Ils comprennent des dépôts fluviatiles et des sols organiques indifférenciés et divers sols altérés comme des acrisols et des ultisols. Les zones latéritiques sont fréquentes. Comme le terrain est plat et le sol peu perméable une bonne partie du plateau est inondée pendant la saison des pluies. Le climat est humide à subhumide avec des précipitations annuelles d'environ 2 000 mm dont plus de 75 pour cent tombent pendant la saison des pluies qui dure de décembre à mai (voir Tableau 1).

Une mosaïque de prairie dégagée, de savane boisée et de forêt dense couvre le plateau. La forêt haute a été désignée sous le nom de “forêt de mousson” (Pajmans et al. 1971). Elle est moins bien structurée que la forêt de pluie et a un dôme clairsemé à modérément dense, certains arbres émergeant jusqu'à une hauteur de 30–40 m. On rencontre fréquemment des acacias dans la forêt de mousson. La répartition des types de végétation varie selon que les terres sont inondées, incendiées, bien ou mal drainées, cultivées ou traversées par des animaux en quête de pâture. On trouve des acacias dans toute la région mais l'importance de chaque espèce varie à l'intérieur de la mosaïque. Dans l'ensemble c'est l'essence Melaleuca qui constitue l'élément prédominant de la végétation ligneuse.

A. mangium est l'acacia le plus courant dans toute la province; il pousse aussi bien de façon éparse qu'en peuplement composite dense. Il croît sur les sites les mieux drainés et est localement absent dans certaines savanes boisées où prédomine Melaleuca. Des collectes systématiques de graines ont été effectuées dans le cours moyen de la rivière Oriomo et à l'ouest des rivières Morehead et Bensback (Doran et Skelton, 1982).

A. auriculiformis se rencontre dans toute la région mais n'est courant nulle part; dans la savane boisée, les arbres sont très espacés. On les trouve par endroits au milieu d'une végétation mixte composée de savane boisée haute et dense et de forêt sempervirente sèche où l'essence se présente sous la forme de sujets dominants de belle venue (jusqu'à 35 m de hauteur et 80 cm de diamètre) mais elle est surtout prolifique sur les bords des plaines herbeuses situées au sud et à l'est de Balamuk, et là, les arbres sont moins hauts, ont de larges couronnes, et, souvent balayés par les vents ils sont assez rabougris. L'essence est très rare dans la région de la rivière Oriomo. Les plus grands arbres poussent sur des sites bien drainés, mais A. auriculiformis peut tolérer des inondations puisqu'on constate que les arbres bordant les plaines herbeuses portent sur le tronc des traces d'immersion montant jusqu'à 80–90 cm. Les crues durent cinq mois de l'année. Sur ce genre de site, on ne voit aucune autre essence d'acacia, par contre des peuplements purs de Melaleuca y sont fréquents.

A. crassicarpa figure rarement dans les peuplements composites isolés de savane boisée moyenne à haute, mais est, par contre, prolifique dans l'étroite zone qui fait la transition entre les plateaux légèrement élevés, mal drainés de la prairie claire et de la savane broussailleuse de Banksia et la savane boisée composite, moyenne à haute, qui les entoure. Ces arbres ont une hauteur moyenne d'environ 12 m et un diamètre d'environ 40 cm. La présence d'arbres isolés de A. crassicarpa sur les plateaux herbeux montre qu'ils tolèrent des sols mal drainés et les feux. Le long de la rivière Oriomo on trouve des peuplements en bordure de la prairie qui s'est créée à la suite de la mise en culture et des feux, ce qui laisse à penser que cette essence résiste peut-être mieux au feu que les autres espèces d'Acacia. Partout ailleurs, le long de la rivière, elle pousse dans des forêts de divers acacias où sa hauteur dépasse 28 m et son diamètre 50 cm.

Acacia aulacocarpa apparaît très rarement dans la mosaïque de savane boisée et de forêt sempervirente sèche en arbres isolés ou en composant mineur de peuplements composites clairsemés. Dans ce cas, il atteint une hauteur d'environ 22 m et un diamètre de 60 cm. Il existe des zones de forêt de mousson d'âge moyen comportant quelques grands A. aulacocarpa dominants senescents (hauteur supérieure à 30 m et diamètre allant jusqu'à 90 cm) mais ces zones ne sont pas courantes. La forêt mixte d'acacias située le long de la rivière Oriomo comprend des sujets jeunes et d'âge moyen.

Floraison et production de graines. Depuis 1979, la phénologie de la floraison et de la fructification des acacias a fait l'objet de plusieurs observations dans la province occidentale dont on peut tirer les conclusions générales suivantes:

  1. La floraison des essences d'acacia a lieu entre avril et juillet. A. auriculiformis fleurit plus tard qu'A. mangium, A. crassicarpa, et A. aulacocarpa. En 1982 on a vu, en deux endroits, quelques hybrides naturels de A. mangium x A. auriculiformis.

  2. Les graines de toutes les espèces d'Acacia mûrissent vers la fin septembre, A. mangium semble pourtant précéder A. auriculiformis et A. aulacocarpa puis A. crassicarpa. Les graines de A. leptocarpa et de A. simsii mûrissent aussi à cette époque.

  3. La maturation du fruit est rapide; les gousses passant du vert au brun s'ouvrent au bout de deux jours. De nombreuses graines restent attachées aux gousses par leur funicule pendant une ou deux semaines puis se dispersent avec le temps.

  4. Dans la zone de Morehead, la récolte de graines doit s'effectuer entre la dernière semaine de septembre et la dernière semaine d'octobre. Aux alentours de la rivière Oriomo, on peut attendre une ou deux semaines de plus.

  5. Les acacias retiennent leurs phyllodes tout au long de l'année à moins qu'ils ne soient brûlés par les feux de brousse, fréquents pendant la saison sèche. Ces feux détruisent les fruits immatures mais permettent aux fruits mûrs de disperser leurs graines. Les zones brûlées ne sont donc pas de bons sites pour recueillir des graines.

Techniques de collecte des graines. La province occidentale est éloignée, les rivières et les marécages y sont nombreux mais elle a peu de routes (Carte 2, p. 11). La plus grande partie du Plateau Oriomo est accessible à pied, à partir de petits terrains d'aviation. Mais le transport aérien comporte de graves inconvénients (coût, charge utile, espace) et le transport terrestre n'existe pas dans ces endroits, ce qui limite les possibilités réelles d'accès pour la récolte des graines. L'expédition de 1982 a utilisé un véhicule et une embarcation légère en aluminium (sorte de péniche de débarquement) pour atteindre les sites de collecte sur la rivière Oriomo et dans la zone de Morehead. L'expédition a duré 42 jours dont 16 jours à Port Moresby et à Daru pour organiser et mettre au point l'expédition, 7 jours de voyage en péniche, 5 jours avec le véhicule et 14 jours pour la récolte et le prélèvement des graines sur le terrain. La collecte de graines d'acacia dans la province occidentale est une tâche onéreuse, difficile à organiser et qui prend du temps.

On ne trouve pas de grimpeurs dans la région et les habitudes semi-nomades de la petite population autochtone complique le recrutement d'aides sur le terrain. Pour récolter les graines on a utilisé des fusils de calibre 0,308 aux cartouches chargées de 110 grains de plomb. On a aussi abattu des arbres à la tronçonneuse quand le peuplement était assez fourni pour autoriser l'emploi de cette méthode. Le manque de place pendant le transport a rendu nécessaire le décorticage des gousses sur place. Celui-ci a été fait à la main, après séchage au soleil (quand c'était nécessaire).

En 1982, la récolte de graines de A. crassicarpa a été bonne mais celles de A. auriculiformis et de A. aulacocarpa ont été de moyennes à médiocres. Les rendements de A. auriculiformis ont été réduits par la très forte infestation d'insectes foreurs de graines.

Carte 2

Carte 2. Lieux de collecte de graines dans la province du sud-ouest de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (voir Tableau 2).

RECOLTES DE GRAINES DANS LE NORD DE L'AUSTRALIE

Un certain nombre d'essences d'Acacia du nord de l'Australie pourraient être plantées dans les régions tropicales humides notamment:

A. auriculiformis
A. aulacocarpa
A. cincinnata
A. crassicarpa
A. flavescens
A. hylonoma
A. leptocarpa
A. mangium
A. melanoxylon
A. oraria
A. polystachya
A. simsii
A. solandri spp. solandri

A. auriculiformis et A. aulacocarpa ont une répartition géographique étendue dans le nord de l'Australie; les autres essences restent confinées au Queensland. A. hylonoma, entre autres, est très localisée dans la forêt de pluie proche de Cairns. Toutes les essences croissent dans les basses terres tropicales, à l'exception de A. melanoxylon dont l'aire naturelle se trouve principalement dans la région tempérée du sud de l'Australie, mais dont la limite nord atteint le 16°sud, où on la trouve sur de hautes terres tropicales entre 900 et 1 500 mètres d'altitude.

Les récoltes de graines ont surtout intéressé le nord du Queensland où le climat est tropical très chaud, humide à subhumide, caractérisé par une brève saison sèche hivernale et une forte pluviométrie annuelle totale. Près de la côte les températures sont élevées et constantes, à l'intérieur, l'amplitude thermique est plus forte et, à très haute altitude, on enregistre de légères gelées hivernales. Le tableau 1 donne des relevés des températures et des précipitations.

Entre 1980 et 1982, le Centre de graines forestières du CSIRO a effectué des collectes de A. mangium dans le nord du Queensland pour obtenir de petites quantités de graines destinées à des recherches internationales de provenance (Doran et Skelton, 1982). En 1981, le personnel de la station de recherches forestières du CSIRO, à Atherton, a recueilli des graines d'A. auriculiformis et d'A. polystachya sur le Cap York tandis que des contrats ont été passés pour la récolte de graines d'A. auriculiformis dans le Territoire du nord et d'A. cincinnata et A. crassicarpa au Queensland.

Les récoltes faites en 1982 par le CSIRO avaient pour but de compléter les collectes précédentes en procurant des graines de nouvelles essences et d'autres provenances. On a ainsi obtenu des graines de A. auriculiformis, A. aulacocarpa, A. cincinnata, A. leptocarpa, A. oraria, A. polystachya et A. simsii. Les fruits de ces essences mûrissent d'octobre à novembre et les graines restent sur les arbres jusqu'à décembre ou janvier, après quoi la récolte devient impossible. On a employé plusieurs sortes de techniques pour cueillir des branches fructifères sur des arbres sur pied et abattus. Les fruits ont été séchés, battus au fléau mécanique et nettoyés dans un séparateur Kurt Pelz Saatmeister, appareil décrit par Doran et al. (1982). Le battage des gousses de nombre de ces acacias tropicaux soulève une poussière très irritante dont l'opérateur doit se protéger. Un casque muni d'un dispositif soufflant de l'air filtré sur le visage de l'opérateur a été jugé satisfaisant de ce point de vue.

DISTRIBUTION DES GRAINES

Le CSIRO, Centre de graines de Canberra, en collaboration avec le Département des forêts de la FAO, a coordonné la distribution des graines récoltées en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Australie. Environ la moitié des graines d'acacia recueillies en Indonésie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée a été retenue pour être distribuée localement. Le reste est disponible pour des essais internationaux. Dans les deux pays, les graines seront utilisées pour établir des peuplements semenciers. La Papouasie-Nouvelle-Guinée dispose de lots de semences de A. aulacocarpa, A. auriculiformis et A. crassicarpa dépassant les besoins locaux. Pour s'en procurer on peut s'adresser à l'Office of Forests P.O. Box 5055, Boroko, Papua New Guinea, qui les envoie par échantillons de 20 g, 30 g et 50 g respectivement (voir aussi page 19).

TABLEAU 1. DONNEES CLIMATIQUES RELEVEES PAR LES STATIONS METEOROLOGIQUES PROCHES DES ZONES DE RECOLTES D'ACACIAS

Détails sur l'emplacement de la stationTempérature (°C)Pluviométrie mensuelle moyenne (mm)Pluviométrie annuelle moyenne (mm)
Nom
 
Lat.
(°S)
Long.
(°E)
Alt.
(m)
Janv. MoyenneJuil. Moyenne JFMAMJJASOND
min.max.min.max.
Manokwari  0°53'134°05'   3----244292321262239181203151128  811092952593
Piru  3°01'128°10'   5----3043193411822321981931862511971613112875
Ambon  3°41'128°10'   523322228-------------
Morehead  8°43'141°38'  31----332262318157154  86  54  52  38  801142241913
Daru  9°04'143°12'   823322229280258325321223108  93  52  42  551112042063
Oenpelli12°19'133°03'   724331832324287264  74  11   2   3   1   3  281092161322
Coen13°57'143°12'19323311727272266247  94  12   9   6   3   2  22  52  671052
Cooktown15°28'145°15'   424311925364355376208  72  49  26  30  15  23  591561733
Laura15°36'144°27'  91----232241180  31   8   9   4   3   4  17  56134  919
Kuranda16°51'145°39'326----423389435233106  77  48  42  37  42  701642066
Cairns16°53'145°45'   324321725421422460264110  72  39  42  43  50  982032224
Atherton17°17'145°27'75218291022297313249108  60  46  29  24  23  27  751741425

TABLEAU 2. DETAILS SUR LES PROVENANCES DES LOTS DE SEMENCES D'ACACIAS TROPICAUX RECOLTEES EN INDONESIE, EN PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINEE ET EN AUSTRALIE

Lot CSIRO NoEmplacement de la provenanceLat.Long.Alt.Détails sur les arbres dans chaque provenanceViabilité du lot de semences/10 g de graines nettoyées
(°S)(°E)(m)No
 
Max.
h (m)
Max.
dhp (cm)
A. aulacocarpa
13687IokwaPNG  8°41'141°29'  35   92058  510
13688  KeruPNG  8°32'141°45'  40   63062  430
13689  Oriomo RiverPNG  8°48'143°09'  20   52037  530
13865 BuckleyQLD17°09'145°37'720   52545  810
13866 GariochQLD16°40'145°18'400   61340  610
13877 JulattenQLD16°35'145°25'410  10--  590
 
A. auriculiformis
13686 IokwaPNG  8°41'141°29'  35  102889  360
13684 BalamukPNG  8°54'141°18'  20  172983  320
13685 BulaPNG  9°09'141°20'   5  101542  330
13854 OenpelliNT12°20'133°04'  50200--  470
13191 DarwinNT12°27'130°50'  30  45--  340
13869 SpringvaleQLD15°48'144°55'150   32060  320
13861 Scatterbrain CkQLD15°50'144°55'160   42040  400
13862 Normanby RiverQLD15°50'145°00'160   22535  560
 
A. cincinnata
13878 JulattenQLD16°35'145°25'410  12--  620
13361 JulattenQLD16°37'145°20'480   91525  890
13864 ShoteelQLD16°57'145°38'440   52540  880
 
A. crassicarpa
13681 MataPNG  8°40'141°45'  30  101257  490
13683 Wuroi-WipimPNG  8°49'143°00'  20  151331  360
13682 Oriomo RiverPNG  8°50'143°10'  20  112655  410
13680 WemeneverPNG  8°51'141°26'  30  212041  440
13683 ShoteelQLD16°57'145°38'440   51530  390
 
A. leptocarpa
13691 Wuroi-WipimPNG  8°52'143°03'  30   4  8181170
13652 HeathlandsQLD12°45'143°15'  60  10  810  690
13653 StarckeQLD14°16'144°26'   2   11020  600
 
A. mangium
13622Sidei, Irian JayaIND  0°46'133°34'  30  151720  860
13621Piru, CeramIND  3°04'128°12'150   922321160
 
A. oraria
13654 StarckeQLD14°16'144°26'   1   1  620  185
13867 SpringvaleQLD15°48'144°56'150   5  6-  430
 
A. polystachya
13500 McIlwraith Ra.QLD13°42'143°18'360   21235  530
13871 BridleQLD16°58'145°37'480   42040  570
 
A. simsii
13690 RoukuPNG  8°48'141°32'  30  10  5  31200

Des échantillons des graines mentionnées au Tableau 2 peuvent être achetés ou échangés en s'adressant au: Tree Seed Centre, CSIRO Division of Forest Research, P.O. Box 4008, Queen Victoria Terrace, Canberra, A.C.T. 2600, Australie. Une copie de la demande devrait être envoyée au: Directeur de la Division des ressources forestières, FAO, Via delle Terme di Caracalla, I-00100, Roma, Italie.

REMERCIEMENTS

Nous remercions les autorités forestières d'Indonésie, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et d'Australie d'avoir coopéré à ce projet. Nous sommes particulièrement reconnaissants envers Ir Syahrir (Directorate of Reforestation and Land Rehabilitation, Bogor, Indonésie), M. Tadiring (Acting Provincial Forest Officer, Daru, Papouasie-Nouvelle-Guinée), B.P. Hyland et B. Gray (CSIRO, Division of Forest Research, Atherton, Australie) qui ont particulièrement aidé à organiser et à effectuer les récoltes de graines. Le soutien financier de la Danish Aid Agency, DANIDA, a été un élément essentiel du succès des récoltes faites en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

BIBLIOGRAPHIE

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1 Division of Forest Research, CSIRO, P.O. Box 4008, Queen Victoria Terrace, Canberra, ACT 2600, Australie.

2 Office of Forests, P.O. Box 2116, Yomba, Madang, Papouasie-Nouvelle-Guinée.

3 Sub-Directorate of Seed, Directorate of Reforestation and Land Rehabilitation, P.O. Box 42, Gunung Batu, Bogor, Indonésie.

4 Faculty of Forestry, Gajah Mada University, Yogyakarta, Indonésie. Article reçu en septembre 1983.

* Forest Administration Central Maluku, Forest Office, Ambon, Maluku.


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