Page précédente Table des matières Page suivante


Evolution de l'industrie papetière en Inde: Perspectives d'avenir pour la fabrication de pâte

SOUS-DIVISION FAO DE LA PATE ET DU PAPIER

L'Inde n'a commencé à utiliser le bois pour la production de pâte que dans les années soixante. Depuis lors, sa consommation de bois de papeterie a augmenté plus rapidement que prévu, tandis que la part relative de la source traditionnelle de fibres - le bambou - connaissait un léger déclin. Dans l'avenir, les fibres d'origine forestière, telles que le bois et le bambou, continueront de fournir la plus grande partie de la matière première pour la pâte, mais les autres sources de fibres, notamment la bagasse, prendront une importance croissante. Cependant, si l'Inde veut conserver l'autosuffisance relative en matière de ressources papetières dont elle a joui jusqu'à présent, elle devra développer l'utilisation du bois pour la pâte, vraisemblablement grâce à des plantations de feuillus, à la régénération des forêts naturelles et au recours à des essences à croissance rapide ayant de bonnes qualités papetières.

· Les matières premières employées traditionnellement pour la pâte, en Inde, sont le bambou et les résidus agricoles. Cependant, en raison de la pénurie de la principale de ces matières premières - le bambou - on recourt de plus en plus aux bois feuillus depuis les années soixante. Le gouvernement a pour la même raison subventionné un programme en vue de l'utilisation accrue des résidus agricoles pour la production de pâte, principalement dans des petites usines. Bien que les tonnages de papier fabriqué à partir de ces matières premières aient augmenté en valeur absolue, le gros de la production indienne de pâte est toujours fourni par le bambou et les bois feuillus.

Depuis quelque temps, on cherche à exploiter un résidu agricole - la bagasse - comme matière première pour la pâte. C'est sans nul doute parmi ces résidus celui qui offre les meilleures perspectives. En ce qui concerne la paille, un certain nombre de contraintes s'opposent à un accroissement important de son utilisation.

On prévoit une progression assez rapide de la demande de papier en Inde, et les questions qui se posent sont de savoir dans quelle mesure le pays pourra faire face aux besoins futurs de matières premières, et quelles actions il faudra engager pour y parvenir.

Production de pâte en Inde

Le tableau 1 donne la ventilation de l'utilisation des différentes catégories de matières premières fibreuses prévue par les cinq derniers plans quinquennaux. En pourcentage, la pâte de bambou s'est main tenue au premier rang des matières fibreuses au cours de toute cette période, quoique montrant une légère tendance à la diminution. Les résidus agricoles fournissaient 20 pour cent du total de matière fibreuse il y a 30 ans, mais cette proportion est descendue à 12 pour cent pour le plan quinquennal 1974-1978. La pâte de bois, en revanche, est restée inutilisée jusqu'aux années soixante. Pour la période du plan 1969-1974, on prévoyait que sa part passerait à 19 pour cent. Il blé toutefois que les disponibilités de bois feuillus n'aient pas répondu aux prévisions faites pour cette période, et en conséquence leur pourcentage a été ramené à 10 pour cent dans le plan 1974-1978. En ce qui concerne les vieux papiers, les prévisions d'utilisation sont restées sensiblement constantes, entre 8 et 10 pour cent, sauf pour la période 1969-1974 où elles n'étaient que de 3 pour cent.

La tableau 2 présente une estimation de la consommation réelle de l'Inde en 1979 par catégories de matières premières fibreuses. On peut y voir que 25 pour cent de la matière première utilisée était de la pâte de bois, soit deux fois et demie plus que les prévisions, et que 53 pour cent étaient fournis par la pâte de bambou, beaucoup moins que les 70 pour cent prévus pour 19741978. La consommation de vieux papiers et de pâte provenant de résidus agricoles tels que paille et bagasse correspond plus ou moins aux prévisions.

La production nationale de fibres répond à la quasi-totalité des besoins de l'industrie papetière. Ainsi, en 1979 seulement 3,5 pour cent des besoins de pâte de l'Inde ont été satisfaits par les importations. Il y a cependant des raisons de penser que les importations de fibres, notamment sous la forme de vieux papiers, augmenteront prochainement.

L'Inde subvient assez bien à ses propres besoins de papiers et cartons. Ses seules importations notables sont celles de papier journal, mais elle s'efforce d'améliorer son autosuffisance également dans ce domaine. Alors que pour l'ensemble des produits papetiers le taux d'auto-approvisionnement de l'Inde était en 1979 de 73 pour cent, la production locale de papier journal ne couvrait qu'environ 20 pour cent des besoins du pays.

Les prévisions de l'Inde en matière de fibres pour pâte ...

Tableau 1. Utilisation prévue de matières fibreuses au cours des plans quinquennaux de 1951 à 1978, en Inde (pourcentage)


1951-1956

1959-1961

1961-1966

1969-1974

1974-1976

Pâte de bois

-

-

7

19

10

Pâte de bambou

72

70

67

67

70

Pâte de résidus agricoles

20

20

16

11

12

Vieux papiers

6

10

6

3

6

Total

100

100

100

100

100

Source: State Bank of India, 1980

... n'ont pas correspondu à la consommation réelle

Tableau 2. Consommation de fibres pour la production de papiers et cartons en Inde, en 1979.


Volume
(tonnes poids sec à l'air)

Pourcentage

Pâte de bois

303000

25

Pâte de bambou

630000

53

Pale de paille

50000

4

Pâte de bagasse

20000

2

Pale d'autres résidus agricoles

75000

6

Vieux papiers

120000

10

Total fibres

1198000

100

Sources: FAO/PNUE. 1981; FAO, 1981.

Tableau 3. Statistiques des volumes extraits des forêts de l'Inde, en 1975/76


Volume
(millions de m3)

Pourcentage

Bois d'oeuvre et d'industrie

9,9

37

Bois de feu

16,6

63

Total

26,5

100

Sources: FAO/PNUE. 1981.

Matières premières fibreuses de l'avenir

Bois. Le tableau 3 donne une idée de la répartition de l'utilisation des bois récoltés en Inde en 1975/76. Ainsi, 9,9 millions de m3, soit 37 pour cent du total enregistré de 26,5 millions de m3 extraits, ont servi à des fins industrielles. La quantité réelle de bois de feu consommée, qui aurait atteint 133 millions de m3 en 1980, est bien supérieure aux 16,6 millions de m3 indiqués. Cela tient au fait que ce secteur de la consommation est très difficile à évaluer avec précision.

Le tableau 4 indique les possibilités réalisables et le matériel sur pied dans les forêts indiennes en 1980, ainsi que les estimations pour 1985. En 1980, par exemple, le total des volumes sur pied dans les forêts productives aménagées intensivement était de près de 2,4 milliards de m3, et la possibilité annuelle réalisable de 33 millions de m3. Dans les forêts productives intactes les volumes sur pied s'élevaient en 1980 à près de 600 millions de m3, dont 200 millions de m3 pouvant effectivement être exploités. Toutefois, il serait imprudent de considérer ces disponibilités des forêts intactes comme assurées. Tout d'abord, la demande de bois de feu s'accroîtra sans aucun doute en même temps que la population, surtout dans les zones densément peuplées et autour. En second lieu, l'approvisionnement des usines de pâte existantes utilisant le bois est déjà critique, de sorte que leur ravitaillement futur est loin d'être assuré. Enfin, la consommation totale de bois en 1975/76 a été presque égale à la possibilité totale des forêts productives aménagées intensivement en 1980.

Toute expansion de l'industrie de la pâte et du papier basée sur les ressources forestières existantes devrait en conséquence se situer dans de nouvelles zones, encore peu exploitées. Cependant, même ainsi, il faut noter que les chiffres du tableau 4 indiquent une diminution générale des volumes sur pied dans tous les types de forêts et une réduction de la possibilité réalisable dans les forêts productives aménagées intensivement.

Tableau 4. Volumes sur pied, possibilité annuelle réalisable et volumes potentiels de bois marchands dans les forêts de l'Inde en 1980 et 1985 (en million de mètres cubes)

 

Feuillus

Résineux

Total

1980

1985

1980

1985

1980

1985

Forêts productives intactes

- volumes sur pied

469

464

64

63

573

567

- volumes marchands potentiels

170

155

30

29

200

194

Forêts productives aménagées intensivement

- volumes sur pied

1964

1944

379

373

2363

2317

- possibilité annuelle réalisable

30

29

3

3

33

32

Forêts productives exploitées

- volumes sur pied

115

111

6

7

123

116

- volumes marchands potentiels

-

-

-

-

-

-

Total forêts productives

- volumes sur pied

2568

2539

471

463

3059

3002

Forets improductives

- volumes sur pied

309

305

111

110

420

415

- volumes marchands potentiels

-

-

-

-

-

-

Source: FAO PNUE, 1981.

Tableau 5. Volumes sur pied de bambous en peuplement purs en Inde, en 1980 et 1985.


1980

1985

Peuplements productifs intacts

5.3

5,2

Peuplements productifs aménagés intensivement

6,1

5,9

Peuplements productifs exploités

0,6

0,6

Total peuplements productifs

12,0

11,7

Peuplements improductifs

0,4

0,4

Source: FAO/PNUE. 1981.

La majeure partie des volumes sur pied des forêts productives de l'Inde se trouve dans les peuplements aménagés intensivement. Leur faible possibilité annuelle dénote soit que ces forêts sont trop jeunes pour être exploitées, soit qu'elles sont destinées à d'autres buts que la production. Bien qu'il y ait un volume sur pied d'environ 470 millions de m3 de bois résineux dans les forêts productives indiennes, il est fort douteux que l'industrie papetière puisse en disposer vu l'accès difficile des régions montagneuses où se trouvent ces bois. L'intérêt se concentrera donc à l'avenir sur les forêts feuillues plus accessibles, malgré l'accroissement prévu de la demande de papiers nécessitant des pâtes à longues fibres.

Les volumes sur pied et les volumes marchands potentiellement disponibles dans les forêts productives intactes pourraient semble-t-il fournir un surcroît d'approvisionnement en bois feuillus pour l'industrie papetière. Toutefois, ces disponibilités sont très souvent restreintes du fait de l'accessibilité limitée et du manque d'infrastructures. Dans certains cas, il serait possible d'autoriser l'extraction de grumes de sciage et de déroulage de forte valeur marchande. Pour les bois à pâte, l'ouverture de ces forêts reviendrait souvent trop cher pour y installer de nouvelles usines de pâte et papier, lesquelles risqueraient de ne pas être viables financièrement et d'avoir du mal à réunir les importants capitaux nécessaires. Cela limite dans bien des endroits les possibilités d'utilisation plus intensive des ressources existantes.

Bambou. Le tableau 5 indique le matériel sur pied de bambous en peuplements purs en 1980 et 1985. Le matériel sur pied dans les bambousaies productives, qui totalisait, en 1980, 12 millions de tonnes (poids sec à l'air) tomberait à 11,7 millions de tonnes en 1985. Il y a des raisons de croire que cette tendance à la diminution des peuplements de bambous se poursuivra.

CONSTRUCTION D'UNE FABRIQUE DE PAPIER JOURNAL DANS L'ETAT DE MYSORE: la demande de papier s'accroîtra rapidement en Inde

D'après la consommation de pâte de bambou en 1979 (tableau 2), on aurait utilisé pour la pâte 1,3 million de tonnes de bambou sec à l'air, équivalant à 11 pour cent du matériel sur pied en peuplements purs. Si les proportions relatives des matières premières employées par l'industrie restaient inchangées en 1988/89, l'utilisation de bambou passerait, dans un avenir relativement proche, à 3,6 millions de tonnes, ce qui correspondrait à environ 30 pour cent du matériel sur pied total dans les bambousaies pures. Bien que certaines bambousaies jusqu'à présent inexploitées soient susceptibles d'alimenter quelques futures usines, il est improbable que l'utilisation du bambou parvienne à suivre le rythme d'expansion globale de la capacité de l'industrie. Par un aménagement approprié et l'établissement de plantations de bambous à un rythme suffisant, il serait sans doute possible cependant d'accroître le pourcentage d'utilisation du matériel sur pied en peuplements purs pour la production de pâte.

UNE FORÊT DE BAMBOUS: source traditionnelle de fibres papetières en Inde

Résidus agricoles. La production annuelle théorique moyenne de bagasse et de paille en Inde au cours de la période 1979-1981 est indiquée dans le tableau 6, établi à partir des statistiques de la FAO sur la production de canne à sucre et de céréales (FAO, 1981). Une particularité de l'Inde, en ce qui concerne la bagasse, est que seulement 40 pour cent du sucre est produit dans des usines employant la centrifugation. Il en résulte que, sur les 40 millions de tonnes de bagasse humide produites annuellement, seuls 40 pour cent environ, soit 16 millions de tonnes, seraient théoriquement disponibles pour la fabrication de pâte et de papier, étant donné que le reste serait très certainement consommé comme combustible par les petites sucreries. Parmi les grandes sucreries, il existe une possibilité théorique d'installer des chaudières chauffées au charbon, ce qui libérerait d'importantes quantités de bagasse pour la fabrication de pâte et de papier au lieu de l'utiliser comme combustible ainsi qu'on le fait à présent. D'un autre côté, les limitations en qualité et en régularité des approvisionnements de charbon restreignent cette possibilité.

On estime que dans les années quatre-vingt-dix environ 20 pour cent de la capacité supplémentaire de production de papiers de qualités impression et écriture seront basés sur l'utilisation de la bagasse (Development Council for Paper Pulp and Allied Industries, 1977). En conséquence, la consommation totale de bagasse pour les pâtes et papiers en Inde s'élèverait alors à environ 1 million de tonnes par an, dont on pourrait tirer 150000 tonnes de pâte. Cette quantité de bagasse est largement dans les limites des disponibilités physiques, et on peut par conséquent prévoir un accroissement sensible de la capacité d'utilisation de la bagasse pour la pâte.

Bien que l'Inde produise un total de près de 140 millions de tonnes par an de paille de blé et de riz, les usages concurrents tels que combustible, fourrage et chaume de toiture, ainsi que de mauvaises méthodes de récolte, restreignent considérablement les disponibilités de paille pour les pâtes et papiers. Son utilisation à cette fin devrait augmenter un peu à l'avenir, mais il n'est guère probable qu'elle entre un jour pour une large part dans l'alimentation de l'industrie papetière en matières premières.

GRUMES PROVENANT DES ILES ANDAMAN POUR L'INDUSTRIE CONTINENTALE: l'Inde peut-elle rester autosuffisante?

LES BOIS FEUILLUS A PÂTE RÉPONDRONT AUX BESOINS FUTURS: mais le problème est d'accéder aux peuplements

Aucun chiffre ne peut être donné pour les «autres résidus agricoles» qui comprennent par exemple les tiges de kénaf ainsi que d'autres fibres qui ne sont pas à strictement parler des résidus agricoles: chiffons, herbe bhabar, etc. Néanmoins, il y a très peu de perspectives d'accroissement notable de l'utilisation de ces matières premières pour les pâtes et papiers.

Vieux papiers. Comme en Inde le papier a des usages multiples, le taux de récupération des vieux papiers y est moindre que dans les pays industrialisés. En 1979, par exemple, ce taux apparent à en juger d'après les chiffres cités dans le présent article, était d'environ 12 pour cent. Cependant, il devrait être tout à fait possible de le porter aux alentours de 20 pour cent, surtout si un effort sérieux est consenti sous la pression d'une pénurie aiguë de matières premières fibreuses.

Satisfaire la demande future

D'ici à 1990. La principale conclusion est que la structure de l'utilisation des matières premières papetières ne restera sans doute pas en son état actuel. Les principaux changements qui interviendront à cet égard seront vraisemblablement une diminution de l'emploi de pâte de bambou et une progression de l'emploi de pâte de bagasse. On peut s'attendre également à un recours accru aux vieux papiers. Bien que les quantités de bois feuillus utilisées soient sans aucun doute appelées à augmenter, leur part relative dans le total des matières premières fibreuses restera probablement assez constante, en raison de limitations dans leur disponibilité. En 1988/ 89 (tableau 7), la demande s'établirait à 2,6 millions de tonnes de papiers et cartons, alors qu'en 1979 la production n'a été que de 1 million de tonnes. Les contraintes diverses qui limitent les disponibilités des différentes matières premières risquent de compromettre les possibilités d'accroître la production dans une mesure suffisante pour satisfaire la demande.

Le taux d'utilisation de la capacité de l'industrie indienne de la pâte en 1979 est illustré dans le tableau 8. Le seul type de pâte produit à un taux d'utilisation de la capacité considéré comme proche de la normale - 85 pour cent - est la pâte de bagasse.

Tableau 6. Production annuelle moyenne théorique de bagasse et de paille en Inde, 1979-1981


Unité

Quantité

Bagasse

millions de tonnes (poids humide - 50% d'humidité)

39,8

Paille de blé

millions de tonnes (poids sec à l'air)

43,2

Paille de riz

millions de tonnes (poids sec à l'air)

93,9

Source: FAO 1981

Tableau 7. Demande estimée de papiers et cartons en Inde (en milliers de tonnes de produits finis)

 

Production locale

Demande estimée

Croissance

1978/79

1983/84

1988/89

1978-1988

Papier journal

48

245

313

400

5.0

Papiers d'impression et d'écriture

550

551

755

980

5.9

Papiers kraft et d'emballage

261

250

350

530

7.8

Cartons

140

235

340

500

7.8

Autres

7

100

150

220

8.2

Total papiers et cartons

1006

1381

1908

2630

6,7

Sources: FAO, 1980a, 1980c; Collins. 1978; Indian Planning Commission, 1982.

Tableau 8. Taux d'utilisation de la capacité des usines de pâte en Inde, en 1979


Production
(tonnes-poids sec à l'air)

Capacité
(tonnes-poids sec à l'air)

Utilisation
(pourcentage)

Pâte de bois

303000

440000

69

Pâte de bambou

630000

829000

76

Pâte d'autres résidus agricoles

145000

425000

34

- pâte de paille

50000

200000

25

- pâte de bagasse

20000

25000

80

- autres

75000

200000

38

Total

1078000

694000

64

Sources: FAO/PNUE 1981; FAO 1981; FAO 1980b.

Ce taux n'est que de 69 pour cent pour la pâte de bois et tombe à 25 pour cent dans le cas de la pâte de paille. Ce dernier chiffre résulte des particularités de cette branche de l'industrie de la pâte en Inde. En ce qui concerne la pâte de bois, une raison importante du taux relativement bas d'utilisation de la capacité réside sans doute dans les disponibilités limitées de matière première. Pour la pâte de bambou le taux d'utilisation de la capacité est un peu meilleur, avec 76 pour cent.

Tableau 9. Production annuelle probable de pâte et de vieux papiers en Inde, en 1990


Production
(milliers de tonnes poids sec à l'air)

Pourcentage

Pâte de bois

530

24

Pâte de bambou

920

42

Pâte de résidus agricoles

350

17

- paille

100

5

- bagasse

150

7

- autres

100

5

Vieux papiers

400

17

Total

2200

100

Source: Etudes FAO.

Tableau 10. Besoins annuels estimes de matières premières fibreuses en Inde, en 1990


Unité

Besoins

Bois

millions de m3

2,2

Bambou

millions de tonnes (poids sec à l'air)

2,0

Résidus agricoles

- paille

millions de tonnes (poids sec à l'air)

0,3

- bagasse

millions de tonnes (poids humide)

1,0

- autres

millions de tonnes (poids sec à l'air)

0,3

Source: Etudes FAO.

Les chances sont très minces de pouvoir créer de nouvelles usines pour répondre à la demande de pâte à la fin de la décennie, étant donné les capitaux et les infrastructures que cela requiert et la brièveté des délais impartis. Il vaudrait mieux, pour commencer, veiller à ce que la capacité installée soit utilisée au maximum. Il faut donc s'employer à fournir aux usines existantes des quantités suffisantes de matières premières fibreuses. En y associant des changements internes dans les usines elles-mêmes, il devrait être possible de porter le rendement des usines de pâte de bois et de bambou à 85 pour cent, et celui des usines produisant de la pâte de paille et «autres résidus agricoles» à 50 pour cent. En outre, il devrait être possible, moyennant de meilleures mesures de rétention des fibres, de réduire les besoins par tonne de papier de 1,19 tonne de produit sec à l'air en 1979 à 1,1 tonne.

En améliorant le rendement de l'industrie de la pâte comme indiqué ci-dessus et en investissant tant dans l'agrandissement d'usines en place que dans la création de nouvelles fabriques dans des zones jusque-là inexploitées, on pourrait produire en 1990 les quantités mentionnées au tableau 9. Si l'on tient compte de la production pouvant ainsi être obtenue et de la possibilité de récupérer 20 pour cent de la consommation totale sous forme de vieux papiers, les disponibilités annuelles de fibres seraient en 1990 d'environ 2,2 millions de tonnes.

Cette quantité de pâte et de vieux papiers serait suffisante pour produire environ 2 millions de tonnes de papier. La demande de papiers et cartons devant, selon les estimations, être de 2,63 millions de tonnes à la fin de la décennie, il restera un reliquat de quelque 650000 tonnes à importer. Ces importations auraient, aux prix actuels (1983), une valeur d'environ 500 millions de dollars U.S. Selon un recensement des projets papetiers prévisibles en Inde, y compris les expansions (FAO, 1982a), la capacité additionnelle de production de papiers et cartons créée en Inde au cours des années quatre-vingt s'élèverait au total à environ 1 million de tonnes. Cela correspondrait assez bien aux chiffres ci-dessus, mais certains plans peuvent ne pas se concrétiser et d'autres nouveaux plans se réaliser à leur place. En outre, les estimations données dans le tableau 9 se basent entre autres sur l'amélioration de l'utilisation de la capacité existante des usines de pâte et papier.

Une autre confirmation des estimations de production est fournie par la capacité prévue des usines de pâte en 1986 - au total 2,1 millions de tonnes, dont 1,6 million provenant de matières premières autres que le bois, y compris le bambou (FAO, 1982b). En admettant que les mesures précitées soient effectivement prises, la possibilité d'atteindre les 2,2 millions de tonnes de fibres en 1990 semble tout à fait réaliste.

A souligner à ce propos que même cet objectif de production, insuffisant pour couvrir la demande future, ne pourra être atteint que si un effort sérieux est consenti pour approvisionner convenablement les usines en matières premières fibreuses. La création de nouvelles ressources, ne serait-ce qu'à échelle modeste dans un premier temps, doit donc être hautement prioritaire tant pour le gouvernement que pour les industriels, de même que la collecte et la récupération de toutes les matières fibreuses possibles.

Le tableau 10 indique les quantités de matières premières fibreuses nécessaires pour la production de pâte telle qu'estimée pour 1990 dans le tableau 9. Il faudrait ainsi 1,0 million de m3 de bois et 0,7 million de tonnes de bambou de plus qu'en 1979. Les besoins totaux estimés de bambou correspondant à environ 17 pour cent du matériel sur pied actuel en peuplements purs, la chose devrait être possible. Un sensible accroissement relatif des besoins de matières premières apparaît pour la bagasse - environ 10 fois plus qu'en 1979 - , ce qui en dénote l'importance future en Inde comme matière première papetière.

D'ici à l'an 2000. En admettant que la demande de papiers et cartons ne s'accroisse que de 3 pour cent par an au cours des années quatre-vingt-dix, les besoins totaux de l'Inde à la fin du siècle seraient de 3,6 millions de tonnes. Par rapport à la production estimée de 2 millions de tonnes à la fin de la présente décennie, la production papetière devrait donc encore augmenter d'au moins 80 pour cent d'ici à l'an 2000. Les besoins correspondants de fibres devront très vraisemblablement être couverts par un accroissement très sensible de la capacité des usines de pâte, qui devra assumer le gros du relèvement de la production. Cela suppose premièrement d'implanter de nouvelles usines dans des régions où l'exploitation des forêts a jusqu'à présent été négligeable, deuxièmement d'accélérer l'établissement de plantations d'essences feuillues pour fournir suffisamment de bois à pâte aux usines existantes et pouvoir agrandir celles qui sont déjà en activité, et troisièmement de régénérer les forêts déjà exploitées pour le bois à pâte moyennant l'introduction d'essences papetières à croissance rapide, exotiques ou indigènes.

PLANTATION DE PEUPLIERS EN INDE: une des réponses à la demande future

Si ces mesures sont prises dès maintenant, l'Inde sera vraisemblablement à même de répondre à la demande accrue de produits papetiers par une production soutenue de matières premières fibreuses, sans avoir à acheter beaucoup plus de matières premières à l'extérieur.

Références

COLLINS. T. T. 1978 An assessment of the possibilities for the use of agriculture residues and some non-wood plant fibres for the manufacture of paper paperboard and newsprint in India. New Delhi, Document de travail de la FAO Nº 21.

DEVELOPMENT COUNCIL FOR PAPER PULP AND ALLIED INDUSTRIES. 1977 Feasibility of mother pulp mills and small paper mills. Document préparatoire pour une réunion d'un groupe de travail. New Delhi.

FAO. 1980a Estimation de la production de la pâte et du papier dans certains pays en 1979. Rome

FAO. 1980b Capacités de la pâte et du papier: enquête 1979-84. Rome.

FAO. 1980c Markets for bleached hardwood pulp and printing and writing paper in India: preliminary assessment of utilization of Andaman hardwood for paper pulp par L. Lintu. Rome. Document de travail Nº 3.

FAO. 1981 Annuaire de la production 1981. Rome.

FAO. 1982a Projected pulp and papermills in the world. Rome.

FAO. 1982b Capacités de la pâte et du papier: enquête 1981-86. Rome.

FAO/PNUE. 1981 Projet d'évaluation des ressources forestières tropicales: ressources forestières de l'Asie tropicale. Rome.

INDIAN PLANNING COMMISSION. 1982 Planning commission's estimate for demand of paper. Indian Pulp and Paper. Juin-juillet.

STATE BANK OF INDIA. 1980 Monthly Review. Février.


Page précédente Début de page Page suivante