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Le monde forestier


La FAO en Amérique latine et aux Caraïbes
Congés mondial de l'IUFRO
Rôle des trouées dans la sylvigénèse
Prisons forestières

La FAO en Amérique latine et aux Caraïbes

UN PROJET FORESTIER AU GUATEMALA la FAO a un vaste programme en Amérique latine

L'Amérique latine possède de vastes forêts, dont une grande partie sont inexploitées. La FAO s'emploie à les valoriser et à intégrer les activités agricoles et forestières dans la région.

Elle a fourni à de nombreux Etats Membres une assistance technique dans le domaine des méthodes d'abattage et de débardage. Par exemple, elle a envoyé au Mexique une mission de prospection pour aider à mettre en place une industrie nationale de la pâte et du papier. Au Costa Rica, elle a aidé à défricher les forêts pour la construction de routes

Ce ne sont là que quelques exemples parmi d'autres des projets et missions cités dans le rapport de la 18e Conférence régionale de la FAO pour l'Amérique latine et les Caraïbes. Tous les projets opérationnels sont énumérés et décrits sous le titre correspondant à la principale discipline à laquelle ils sont consacrés. Le rapport permet donc de repérer rapidement tous les programmes forestiers et agricoles entrepris par la FAO et les Etats Membres en 1982-1983 et au cours des premiers mois de 1984.

Par exemple, il décrit les actions menées par la FAO pour lutter contre la grave épizootie de peste porcine africaine et les mesures prises pour prévenir non seulement cette maladie, mais toutes les maladies exotiques en général. Outre les efforts pour sauver les porcs de cette maladie mortelle, le rapport souligne la nécessité d'améliorer la reproduction en créant des services d'insémination artificielle.

Des activités intenses ont été consacrées à la recherche et à la technologie ainsi qu'à la collaboration entre pays et aux échanges d'expériences concernant les techniques appropriées de production à bon marché de biogaz, d'énergie solaire et éolienne et de dendroénergie. Le rapport rend compte des réunions de travail organisées pour faciliter ces échanges.

Plusieurs projets ont été entrepris pour aider à améliorer les méthodes agricoles; un système vidéo a été utilisé pour former les agriculteurs dans les principales disciplines pouvant les intéresser.

Pour éviter les famines dans les zones pauvres, un système de surveillance de l'alimentation et de la nutrition a été créé au Mexique en 1983; il permet de suivre la consommation alimentaire et de diagnostiquer les prodromes de pénuries, de façon à pouvoir lancer l'alerte et intervenir. La FAO a appuyé ce projet au moyen d'un document intitulé Dossier pédagogique sur l'organisation d'activités de terrain - alimentation et nutrition.

Mais ce ne sont là que quelques exemples des projets et missions décrits dans ce rapport, que tous ceux qu'intéressent les activités agricoles de la FAO dans la région d'Amérique latine et des Caraïbes auraient intérêt à parcourir.

Congés mondial de l'IUFRO

L'Union internationale des instituts de recherche forestière (IUFRO) tiendra son 18e Congrès mondial à Ljubljana (Yougoslavie) du 7 au 21 septembre 1986. Tous les forestiers et chercheurs s'intéressant aux forêts sont invités à y participer. On prévoir que des chercheurs de diverses disciplines provenant a une centaine de pays viendront au congrès, qui aura pour thème la science forestière au service de la société.

Les sujets suivants retiendront particulièrement l'attention: conception intégrée de la foresterie; orientation plus fondamentale de la recherche forestière; les responsabilités des forestiers; la foresterie au service des économies d'énergie; la foresterie polyvalente; les fonctions de protection de la forêt; la foresterie dans les pays en développement; la restauration des terres dégradées; la qualité du bois et son utilisation efficace; les effets sur les forêts de la pollution atmosphérique et des dépôts; les méthodes de recherche forestière; et les transferts de technologie.

Des activités seront organisées pour les 240 groupes de recherche de l'IUFRO, et chacun pourra, à l'occasion de divers types de réunions, proposer des idées et exposer des, résultats. Il y aura en outre des séances de présentation par affichage, et 19 excursions seront organisées après le congrès. Pour un complément d'informations, écrire à l'adresse suivante: 18e Congrès mondial de l'IUFRO, Comité d'organisation, Cankarjev dom, Centre des congrès et de la culture, Parc Kidricev 1, 61000 Ljubljana, Yougoslavie.

Rôle des trouées dans la sylvigénèse

Les forêts denses sont soumises à des modifications incessantes de nature tant structurelle que floristique; ces modifications sont dues à des catastrophes naturelles - glissements de terrain engendrés par des tremblements de terre, chablis causés par les cyclones ou la foudre - ou encore à des événements plus ponctuels telle la chute d'arbres isolés.

Dans les trouées qui se créent à la suite de ces accidents, la régénération se fait naturellement. L'étude publiée en deux parties dans Bois et forêts des tropiques (3e et 4e trimestres 1983) en examine justement le processus. B. Rollet, conservateur des eaux et forêts d'outre-mer, prend comme exemple une forêt de l'Amazonie brésilienne près du Rio Curua Una. Lors de l'inventaire forestier d'un bloc de 100 ha, on avait observé l'existence de nombreuses trouées causées par la chute naturelle d'arbres isolés. L'objectif de l'enquête a été de comparer la composition floristique des trouées avec celle du sous-bois environnant et d'évaluer la contribution de celles-ci dans le dynamisme général de la forêt.

Soixante-treize trouées supérieures à 100 m² ont été inventoriées. On a étudié les espèces les plus abondantes, les comparant à celles existant dans la forêt environnante, et ce pour évaluer la «stimulation opérée par l'apport de lumière dans les trouées sur les arbres préexistants». Des tableaux très détaillés analysent les résultats de ces comparaisons. Il est ressorti d'une première évaluation qu'il n'y a pas de grande différence de composition floristique entre les trouées et le sous-bois pour ce qui est des espèces les plus abondantes et fréquentes.

Toutefois, en examinant les espèces présentes seulement dans les trouées, l'auteur constate que ce sont presque toutes des espèces exigeantes en lumière et que «la part prise par les espèces commerciales parmi les gros arbres est remarquable».

L'auteur arrive à se demander si «les trouées ont un effet bénéfique sur la forêt» et estime que la réponse est oui. Nuançant la théorie que «le chablis est le point de départ de la sylvigénèse» émise par l'un des chercheurs cités, il note que le chablis est «l'origine de la présence des héliophiles dans le couvert».

UNE TROUÉE Les chablis ont-ils un effet bénéfique sur la forêt?

Prisons forestières

UN PRISONNIER LIBÉRÉ ET SA FAMILLE la forêt offre une deuxième chance

Dans l'Etat du Maharashtra, en Inde, riche en forêts tropicales, des assassins libérés après 10 ans de prison sont envoyés dans la jungle, où la température dépasse parfois 50°C, mais où ils peuvent gagner leur vie et nourrir leur famille. Comme l'indique Dennis Craig, dans son article intitulé «Une nouvelle vie dans les prisons forestières ouvertes de l'Inde» (Nouvelles du Programme alimentaire mondial, avril-juin 1984), ces prisonniers «libérés» sont des hommes comme Ram Singh, ancien lutteur de Bombay, devenu colporteur de lait et qui, pour une fois qu'il s'était mis en colère, avait saisi par le cou son malheureux antagoniste et serré trop fort, comme il le raconte lui-même; c'est seulement en constatant que son adversaire «avait cessé de remuer» que Ram Singh s'était aperçu qu'il avait tué un homme; ou encore comme Sarjerao Dhoble, qui avait tiré son couteau car il avait été impossible de régler pacifiquement un conflit à propos d'un lopin de terre.

Des assassins tels que Singh et Dhoble, au bout de 10 ans de bonne conduite en prison, peuvent opter pour la prison forestière ouverte du Maharashtra, à condition qu'ils n'aient pas prémédité leur meurtre et l'aient commis dans un accès de colère pour défendre leur honneur ou leurs droits. Chaque année passée à travailler au défrichement des forêts ou aux nouvelles plantations de teck et de bambou (une partie du salaire en espèces étant versée à un fonds d'entraide sociale) compte pour deux ans de prison.

Près d'un millier d'assassins ont été transférés dans les prisons forestières. Cette main-d'œuvre exceptionnelle est un élément essentiel du programme de défrichement des jungles du Maharashtra pour la création de colonies agricoles. Le programme vise aussi à apprendre aux populations forestières misérables à protéger les forêts déjà si réduites de l'Inde au lieu de les détruire.

UNE ENFANCE DANS LA FORÊT des enfants d'ouvriers forestiers

Cela a été possible grâce à l'aide du Programme alimentaire mondial qui, depuis 1971, a fourni plus de 100000 tonnes de vivres d'une valeur de quelque 34 millions de dollars pour cette entreprise socio-agricole au Maharashtra afin de nourrir non seulement les criminels reconvertis, mais aussi les ouvriers forestiers volontaires. Le programme a été si efficace que les Etats voisins - le Madhya Pradesh, le Bihar et l'Orissa - se proposent de l'imiter.


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