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Le commerce des produits forestiers dans les pays en développement

Gérard Buttoud et Mamoudou Hamadou

Gérard Buttoud et Mamoudou Hamadou travaillent au Laboratoire d'économie forestière et agricole de l'Institut national de la recherche agronomique, a Nancy (France).

Le dynamisme des échanges Sud-Sud est souvent cité comme un exemple significatif de la mise en place progressive d'une nouvelle division internationale du travail. Tel a été manifestement le cas pour le bois et les produits dérivés dans la seconde moitié des années 70. De là à y voir les prémices d'une substitution des relations horizontales aux flux traditionnels verticaux il n'y a qu'un pas, qui paraît pourtant, dans l'état actuel de nos connaissances, bien difficile à franchir.

Depuis le début des années 70, on assiste à un développement lent mais régulier (quasi linéaire) des échanges commerciaux de l'ensemble des produits entre pays du sud. Ce développement, selon la plupart des experts, est encore loin d'avoir atteint son apogée. Ainsi, le commerce entre pays en développement a enregistré ces 12 dernières années une croissance annuelle moyenne en valeur courante de 23 pour cent, alors que dans le même temps les échanges mondiaux totaux ne progressaient que de 16 pour cent par an. Ces chiffres indiquent clairement que les pays du sud se sont mis à commercer de plus en plus entre eux.

Cependant, comme on saisit encore assez mal les facteurs politiques et économiques à l'origine de ce phénomène, on peut difficilement faire une analyse éclairée de l'évolution future. En fait, les responsables des prévisions économiques se rangent en deux groupes aux opinions contradictoires.

Le premier groupe voit dans ce processus un choix commercial de la part des pays en développement, qui sont las de dépendre des économies de consommation des pays développés. Conscients de la nécessité d'unir leurs efforts dans la bataille pour le développement, les pays en développement manifestent ainsi, par le biais de cette coopération commerciale, leur volonté de parvenir à l'autonomie collective. En bref, l'expansion des échanges Sud-Sud est due au dynamisme des pays du sud eux-mêmes.

Le deuxième groupe voit les choses autrement et argue de ce que l'intensification des échanges Sud-Sud est une des conséquences de la récession économique dans les pays du nord. L'extension de la crise dans les pays développés a, selon eux, coincidé avec une augmentation de l'accumulation du capital dans les pays en développement aux structures politiques favorables, les grosses multinationales trouvant dans cette stratégie d'investissement un remède à la baisse de leurs bénéfices dans le nord. Comme la réduction des importations par le nord, à la suite de la récession, se répercute sur les marchés des produits en provenance des pays du tiers monde, la solution pour ces derniers est d'identifier les échanges entre eux.

Ces deux thèses ont peut-être des points communs, mais ce qui est sûr pour l'instant c'est que ce vaste débat demandera encore des années avant de pouvoir être tranché. Néanmoins, l'analyse de la structure par grands groupes de produits et de pays constituerait un premier pas vers la collecte d'informations qui aideraient à mieux comprendre la dynamique de ce commerce.

Le premier constat que l'on peut faire d'une lecture purement statistique de l'évolution des échanges globaux entre pays en développement est sa coincidence avec l'évolution de la crise économique. En effet, la part de ce commerce dans l'ensemble des échanges mondiaux, qui a pratiquement doublé en une dizaine d'années, a augmenté en deux étapes successives correspondant aux périodes 1973-1974 et 1979-1982. L'analyse de l'évolution de la part des échanges Sud-Sud dans les exportations totales du sud aboutit à des conclusions analogues. L'expansion générale des échanges horizontaux entre pays du tiers monde semble donc liée, du moins temporairement, à la crise.

TRANSPORT TRADITIONNEL DE GRUMES AU BANGLADESH - les frais de transport entravent le commerce

La structure des échanges Sud-Sud par grands types de produits fait apparaître, quant à elle, des différences tenant à la fois aux capacités d'exportation et aux besoins d'importation des pays en développement. C'est ainsi que la part du commerce Sud-Sud de combustibles minéraux, qui est passée de 13 pour cent à 15,7 pour cent en 1980, a bien sûr augmenté avec le prix du pétrole, mais moins que le commerce de ces produits avec le nord, où la consommation reste beaucoup plus élevée. De même, les échanges de produits chimiques et de machines, tout en s'accroissant régulièrement, demeurent limités à cause du faible développement des industries lourdes dans les pays du tiers monde. D'une manière générale, les produits manufacturés échangés dans le sud comprennent une plus grosse part de capital que ceux qui sont expédiés vers le nord, alors que les produits à fort coefficient de main-d'œuvre, plus faciles à écouler sur les marchés des pays développés, se heurtent dans le sud à la concurrence de produits du même type.

FIGURE 1 - Evolution de la part des échanges Sud-Sud dans le commerce total mondial (1970-1982)

FIGURE 2 - Evolution de la part des échanges Sud-Sud dans les exportations totales (1970-1982)

Sources: FAO, Annuaire des produits forestiers; Nations Unies, Annuaire statistique du commerce international.

En ce qui concerne la géographie du commerce Sud-Sud, on constate une très forte progression des exportations des pays de l'Asie du Sud-Est (40 pour cent de la valeur totale des échanges) et de l'Amérique latine (plus de 33 pour cent), qui devancent largement le Proche-Orient (malgré le pétrole) et surtout l'Afrique (où l'initiation est freinée par toute une série de règlements). Le commerce Sud-Sud, de moins en moins consacré aux matières premières, est essentiellement le fief des pays en développement industrialisés (notamment ceux qui le sont de fraîche date) où existent à la fois des capacités d'exportation et des besoins de consommation. Quant aux échanges intrarégionaux, ils s'effectuent surtout entre pays d'Amérique du Sud (80 pour cent du commerce horizontal) et d'Asie du Sud-Est (70 pour cent du commerce horizontal), et sont facilités par l'existence de gros marchés locaux et par le faible coût des transports.

La croissance du commerce Sud-Sud devrait, si l'on en croit les modèles économiques établis par les spécialistes de la CNUCED, se poursuivre et peut-être même s'intensifier dans les prochaines années et ce, pour diverses raisons. Ainsi, l'augmentation de la population et la hausse des niveaux de vie dans certains pays en développement continuent à entretenir une demande d'importations, au moment même où les marchés du nord deviennent plus serrés. Il en résulte que la croissance annuelle moyenne de la valeur des échanges Sud-Sud, qui s'établissait à 1 pour cent entre 1950 et 1960, est passée à 22 pour cent entre 1975 et 1980, augmentation qui pourrait bien se poursuivre.

La structure des échanges de bois et produits dérivés

La comparaison des informations statistiques publiées par la FAO et par la CNUCED donne une idée de la contribution du bois et des produits dérivés à ce progrès du commerce horizontal entre pays en développement.

La croissance des échanges Sud-Sud y apparaît assez nettement. En effet, le commerce de bois et produits dérivés entre pays du sud a vu sa valeur totale exprimée en dollars U.S. courants multipliée par 13 entre 1970 et 1983. L'augmentation considérée correspondait à une croissance annuelle moyenne de 23 pour cent, très semblable à celle relevée pour l'ensemble des produits échangés entre pays en développement durant la même période. Quant au volume, il est passé entre ces deux dates de 11 millions à 35 millions de m³ d'équivalent bois rond, triplant ainsi en moins de 10 ans. Les échanges Sud-Sud de bois et produits dérivés se sont accrus beaucoup plus rapidement que les exportations des pays en développement vers les pays du nord (taux de croissance annuel en volume respectivement de 9 pour cent et de 3,5 pour cent entre 1970 et 1983). Après un léger fléchissement en 1981, ce commerce a repris et a progressé régulièrement.

Cette expansion des échanges Sud-Sud de bois et produits dérivés est d'autant plus spectaculaire qu'elle est intervenue assez tard, quand la crise mondiale était déjà bien installée. Alors que jusqu'en 1976 ces échanges représentaient moins de 4 pour cent du commerce mondial de ces produits, entre 1977 et 1979 ils se sont accélérés au point qu'au début des années 80 leur part s'établissait (malgré un léger recul en 1981) à 8 pour cent de l'ensemble des produits échangés dans le monde (fig. 1) La cause est sans doute à rechercher dans la stagnation du marché mondial de ces produits à partir de 1974, sous l'effet d'une dépression mondiale.

FIGURE 3 - Evolution des échanges Sud-Sud de bois et produits dérivés, par grandes catégories de produits (1970-1983)

Source: FAO, Annuaire des produits forestiers.

FIGURE 4 - Evolution comparée des échanges Sud-Sud de bois bruts et de produits transformés du bois (1970-1983)

Il n'est donc pas étonnant que les échanges Sud-Sud de bois et produits dérivés occupent depuis 1974 une telle place dans les exportations des pays en développement. La régression du commerce entre pays du nord a beaucoup influé aussi sur les exportations des pays en développement vers les pays développés. Du coup, la part du commerce de bois et produits dérivés entre pays du sud est passée rapidement de moins de 20 pour cent des exportations totales de ces produits par les pays en développement à plus de 50 pour cent en 1982, et cela en dépit d'un ralentissement récent dans la croissance en volume. Si la part des échanges Sud-Sud de bois et produits dérivés diffère peu de celle d'autres produits quand on la rapporte à l'ensemble du commerce mondial, elle s'en distingue radicalement si l'on se réfère aux exportations totales des pays en développement (fig. 2).

En même temps que les échanges Sud-Sud de bois et produits dérivés augmentaient, ils subissaient de profonds changements structurels, la croissance des volumes échangés entre pays en développement étant presque exclusivement le fait des produits transformés (surtout sciages, panneaux et pâtes). Mis à part le véritable boom de l'année 1973, le volume de bois bruts mis sur ces marchés n'a progressé que modestement par rapport à celui des produits transformés (fig. 3 et 4).

L'analyse de ce commerce Sud-Sud de bois et produits dérivés par catégories de produits entre 1970 et 1983 fait apparaître plusieurs étapes successives (tableau 1). Les premiers produits dérivés du bois à donner lieu à un important commerce Sud-Sud ont été les sciages, dont les échanges ont connu un net développement à partir de 1977: de moins de 20 pour cent, ils sont passés à plus de 30 pour cent. Puis ce fut le tour des panneaux, dont la croissance - régulière entre 1978 et 1980 - s'est accélérée en 1981 pour se stabiliser à partir de cette date. Enfin, apparaissent certains signes avant-coureurs d'un plus grand échange de pâtes et papiers entre pays en développement, échange qui pourrait se concrétiser dans les prochaines années.

Quant à la géographie du commerce Sud-Sud de bois et produits dérivés, la place occupée par les pays exportateurs de l'Asie du Sud-Est sur ce marché est apparemment beaucoup plus importante qu'elle ne l'est pour l'ensemble des produits échangés, puisqu'elle dépasse les 90 pour cent en ce qui concerne les grumes tropicales et qu'elle avoisine les 80 pour cent pour ce qui est des produits de scierie d'essences non conifères. Cette suprématie de l'Asie semble toutefois être en perte de vitesse (tableau 2), malgré l'énorme part des pays de l'ANASE dans le commerce Sud-Sud de bois et produits dérivés.

Une conclusion analogue se dégage de l'examen de la part des pays de l'Asie du Sud-Est dans les exportations des pays en développement Une proportion sans cesse croissante des livraisons de bois et produits dérivés en provenance de cette région s'effectue en direction d'autres pays du tiers monde. La croissance asiatique dans ce domaine apparaît plus forte que celle des pays d'Amérique du Sud pour lesquels le commerce horizontal représente entre le tiers et la moitié de leurs exportations de ces produits. Quant à l'Afrique, en dépit d'une légère augmentation de ses livraisons de grumes dans le sud à partir de 1978, elle intervient encore peu dans ce commerce (tableau 3).

Tableau 1. Evolution de la part relative des différentes catégories de produits dans les échanges Sud-Sud de bois et produits dérivés (1970-1983) (en pourcentage du volume exprimé en m³ d'équivalent bois rond)

Année

Bois bruts (%)

Sciages (%)

Panneaux (%)

Pâtes, papiers et cartons (%)

1970

68,7

24,5

0,8

6,0

1971

72,6

20,0

4,0

3,4

1972

75,6

16,0

4,0

4,4

1973

78,8

15,0

3,7

2,5

1974

63,3

25,7

7,0

4,0

1975

68,3

17,4

8,3

6,0

1976

64,8

22,0

8,3

4,9

1977

55,8

30,2

8,5

5,5

1978

57,0

26,7

9,0

7,3

1979

50,7

31,0

9,6

8,7

1980

45,7

31,7

14,3

8,3

1981

39.5

32,0

18,8

9,7

1982

38.0

29,0

20,0

13,0

1983

37,0

29,2

19,6

14,2

Tableau 2. Part des principales régions exportatrices dans les échanges Sud-Sud de grumes et de sciages tropicaux (1970-1983) (en pourcentage du volume exprimé en m³ directs)

Année

Grumes non conifères

Sciages non conifères

Asie du Sud-Est1

Afrique2

Autres

Asie du Sud-Est

Amérique du Sud3

Autres

1970

95,3

2,3

2,4

72,6

14,7

12,7

1971

97,4

2,6

-

86,8

3,2

10,0

1972

98,3

1,7

-

83,0

14,6

2,4

1973

98.7

1,3

-

82,0

11,5

6,5

1974

98.7

1,3

-

78,5

13,2

8,3

1975

98,2

1,6

0,2

89,8

8,1

2,1

1976

97,8

2,1

0,1

98,0

1,5

0,5

1977

95,4

0,3

4,3

76,1

4,5

19,4

1978

92,5

2,5

5,0

77,2

5,2

17,6

1979

93,5

3,2

3,3

79,0

9,0

12,0

1980

93,0

2,9

4,1

79,5

8,7

11,8

1981

93,0

2,4

4,6

88,5

5,7

11,8

1982

92,0

3,5

4,5

78,5

10,9

10,6

1983

91,0

4,2

4,8

81,0

7,6

11,4

1 Tous pays de l'ANASE, Papouasie-Nouvelle-Guinée:
2 Côte d'Ivoire. Ghana. Cameroun, Gabon, Libéria, Nigéria:
3 Brésil, Paraguay, Colombie.

Le commerce de bois et produits dérivés entre pays en développement s'effectue dans un cadre régional (ou sous-régional) encore plus restreint que celui des échanges d'autres produits. Les pays de l'ANASE commercent entre eux, ainsi qu'avec leurs voisins asiatiques (exportations de grumes vers Taiwan et la Corée du Sud, par exemple). Une très faible part (environ 5 pour cent) des exportations quitte l'Asie; des relations très étroites, pour ne pas dire exclusives, lient des pays comme Singapour et Hong-kong à des fournisseurs de grumes ou de sciages comme la Malaisie et l'Indonésie. La situation est comparable en Amérique du Sud: depuis quelque temps les exportations de sciages résineux du Chili vont surtout à d'autres pays du continent, et le Brésil et l'Argentine importent leurs produits de scierie du Paraguay voisin. Le commerce Sud-Sud de bois et produits dérivés est donc surtout intracontinental.

Tableau 3. Part des échanges Sud-Sud dans les exportations de grumes et sciages tropicaux des principales régions exportatrices (n pourcentage du volume exprimé en m³ directs)

Année

Grumes non conifères

Sciages non conifères

Asie du Sud-Est

Afrique

Asie du Sud-Est

Amérique du Sud

1970

28,4

3,0

23,8

22,6

1971

30,5

4,2

25,3

4,8

1972

30,7

2,8

21,4

21,5

1973

33,6

2,4

21,5

16,5

1974

23,9

1,8

28,9

23,5

1975

36,4

3,7

34,2

19,5

1976

34,4

5,0

39,6

6,0

1977

39,0

0,9

45,0

18,7

1978

42,4

8,8

46,3

25,7

1979

40,7

8,8

41,5

32,2

1980

39,6

7,4

48,8

31,3

1981

40,8

5,6

53,8

21,8

1982

39,9

9,2

51,9

50,2

1983

42,5

11,3

51,1

38,7

COMMERCE DE BOIS TROPICAUX EN GRUMES - intensification des échanges Sud-Sud

CHARGEMENT DE GRUMES À POINTE-NOIRE - l'exportation de produits transformés est plus intéressante

Perspectives

Bien que les statistiques ci-dessus nous éclairent un peu sur l'évolution récente des échanges Sud-Sud de bois et produits dérivés, elles ne nous suffisent absolument pas pour prévoir avec précision les tendances du commerce horizontal entre pays du tiers monde. Leur étude, même sommaire, permet toutefois de mieux cerner les facteurs susceptibles d'en influencer le développement futur.

Une première chose saute aux yeux, laquelle d'ailleurs n'est pas particulière aux courants Sud-Sud, à savoir le caractère volumineux et le poids des produits échangés, qui majorent nécessairement les frais de transport et par conséquent les prix. La concurrence internationale joue essentiellement sur ces frais, ce qui explique le caractère éminemment régional des échanges Sud-Sud. Il est donc probable que les relations commerciales tendront de plus en plus à s'inscrire dans un cadre microrégional à l'intérieur duquel seront redéfinis les liens d'interdépendance internationale. Dans une certaine mesure et pour les mêmes raisons, on peut prévoir que les échanges Sud-Nord céderont de plus en plus la place aux échanges Sud-Sud.

Cette évolution devrait être d'autant plus facile là où coexistent ressources forestières et marchés de consommation importants ou en expansion. La juxtaposition internationale de telles situations a incontestablement constitué un avantage déterminant pour le développement du commerce régional en Asie du Sud-Est. La proximité de pays «peuplés» (Chine, Inde et, dans une moindre mesure, Egypte ou Nigéria pour l'Afrique) ou «riches» (pays pétroliers, Brésil) devrait donc fortement favoriser le développement des exportations vers le sud.

Quelques obstacles majeurs entravent manifestement les échanges Sud-Sud, obstacles qui, dans le cas du bois et des produits dérivés, se font de plus en plus sérieux. Les limitations qu'ils mettent au commerce horizontal ont par exemple largement contribué à exclure le continent africain de l'évolution générale des échanges Sud-Sud évoquée plus haut.

Il serait trop compliqué d'énumérer ici ces obstacles par ordre d'importance. On peut toutefois citer les principaux, à savoir: faiblesse des marchés locaux, liée aussi bien à une population peu nombreuse qu'à un bas niveau de consommation; manque de complémentarité des productions - c'est-à-dire productions différentes dans la même zone géographique -; et insuffisance des réseaux de transport, de communication et de commercialisation.

Cependant, ces éléments ne sont pas seuls en cause. Signalons également la lourde charge des droits de douane, les barrières non tarifaires et les restrictions de change. Le pire, c'est que les pays du sud se trouvent généralement dans la position de producteurs et d'exportateurs «passifs» dans la mesure où les différents stades de la production, de la transformation, de la commercialisation et de la distribution de leurs produits d'exportation (grumes et de plus en plus sciages) sont contrôlés par les importateurs traditionnels dans les pays développés. Ainsi, les institutions économiques régionales, dont les opérations sont généralement calquées sur celles que mène le nord, perdent de vue les réalités économiques, politiques et sociales, et les pays en développement ont d'autant plus de mal à accéder aux sources de financement ou de crédit que celles-ci sont largement contrôlées par les pays développés.

Si les échanges Sud-Sud devaient se développer dans l'avenir, comme tendent à le croire la plupart des analystes, il y aurait presque certainement rupture avec la division internationale traditionnelle du travail, que l'évolution économique a déjà considérablement modifiée.

Bibliographie

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