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ANNEXE III

PROPOSITIONS D'ACTIVITÉS

Détaillons maintenant chacune des activités recommandées pour les écoles rurales.

DÉMONSTRATION 

Description et objectifs de la séquence

La démonstration, c'est ce qu'exécute le maître devant ses élèves, en général pour leur montrer un processus (par ex. l'érosion des sols), le fonctionnement de quelque mécanisme (par ex. une pompe à eau)? ou une opération (par ex. comment faire une greffe).

Exemple:

La façon dont les flancs d'une colline s'érodent peut faire l'objet d'une démonstration sur maquette. On fait cette maquette de la colline puis, avec un arrosoir, on simule la pluie. Chacun peut voir que l'eau, en tombant, lessive le sol. En quelque minutes, l'on peut ainsi reproduire un phénomène naturel qui intervient normalement à des intervalles si lointains qu'il n'est possible de le constater qu'après sa survenue.

ECOLOGIE ET ÉDUCATION EN MILIEU RURAL

Préparatifs de l'enseignant

Lorsque l'activité est choisie, il faut préparer les matériels correspondants. Il est préférable de faire d'abord un essai. L'on pourra ainsi savoir combien de temps prendra la démonstration, et déceler quelque problème imprévu.

Exemple:

Des pierres de différentes tailles sont réunies pour ériger la maquette, et disposées en un monticule d'environ 50 centimètres de haut. Celui-ci est couvert de terre humide pour essayer de reproduire la colline réelle, qui possède des flancs de pentes diverses, des zones lisses, de petites vallées, des déclivités. On compacte l'ensemble fermement et on le laisse sécher à l'ombre, pour éviter la formation de craquelures. Il faut veiller à intégrer quelques zones de pâturage sur les flancs, afin de démontrer la fonction protectrice de la végétation contre l'érosion.

On imitera la pluie en faisant tomber de l'eau avec un arrosoir dont la pomme sera percée de trous fins, ou avec un récipient dont les trous, à sa partie inférieure, formeront un tamis.

Pendant les préparatifs de la démonstration, l'on analyse ce que celle-ci est censée contenir, afin d'en répartir les principales étapes ou phases. Cette analyse est importante pour que la démonstration se déroule de façon ordonnée et pour pouvoir mener à bonne fin la structuration qui en découlera.

Exemple:

Pour ce qui concerne l'érosion, les phases suivantes, au moins, pourront être  délimitées:

Déroulement de la séquence

L'activité est dirigée par le maître. Les élèves s'installent près de lui, de préférence en arc de cercle.

On discute tout d'abord du phénomène naturel à reproduire. Il faut en fixer correctement les étapes.

La démonstration débute et l'on fait en sorte que ces étapes pré-déterminées puissent être facilement observées. Lorsqu'une étape est franchie, on fait une pause. Les enfants peuvent alors décrire le phénomène observé, et à partir de ce qu'ils ont vu, proposer des causes. Puis la démonstration se poursuit.

Exemple:

L'eau tombe en pluie grâce à la pomme d'arrosoir à petits trous. Les enfants observeront la surface du flanc de la colline, pendant son lessivage. Us verront que ce phénomène se produit parce que l'eau ruisselle vers le bas.

À la fin de la manipulation, le lessivage aura été si intense en certains endroits que les pierres constituant l'assise de la maquette et représentant la partie rocheuse de la colline, appelée la roche-mère, apparaîtront. Dans les parties protégées par le pâturage, la terre reste en place.

Le matériau érodé se dépose dans la partie basse, avec des conséquences néfastes: il endommage les canaux d'irrigation qui se comblent, recouvre d'une terre sableuse et pierreuse les couches fertiles des terres arables.

Structuration et interprétation de l'expérience

La démonstration achevée, on récapitule, étape par étape, sur ce qui a été vu. L'objectif est de décrire les observations faites, et d'en expliquer les raisons. Dans notre exemple, les élèves ont observé de nombreuses choses car la démonstration est reliée à un environnement naturel qu'ils connaissent bien. Intégrer l'expérience des enfants et la refléter pour qu'ils bâtissent à partir d'elle et complètent leurs connaissances: cette règle devrait être respectée toutes les fois possibles. Les conclusions seront écrites au tableau, puis copiées dans les cahiers après avoir été corrigées et ordonnées.

Ce qui a été observé sera finalement reporté sur la vie réelle. Le but est de réfléchir sur les situations vraiment vécues dans la communauté, lorsque le phénomène constaté se produit. Ici, une observation panoramique du paysage permettra de reconnaître des zones érodées à flanc de colline, près de l'école.

L'expérience s'achève sur un moment de réflexion et des propositions constructives. Dans le cas évoqué, l'on veillera à émettre des propositions pour d'éventuelles mesures préventives contre l'érosion, et sur la façon de les mettre en pratique au sein de la collectivité.

Recommandations complémentaires

Ainsi que nous l'avons dit plus haut, il est très important que l'enseignant fasse un essai avant de réaliser vraiment sa démonstration devant ses élèves. Il sera ainsi en mesure d'évaluer les problèmes, voir à quels moment il aura besoin d'aide, et combien de temps prendront ses explications.

1) Participation des membres de la communauté

La participation de membres de la communauté pourra être utile pour démontrer une tâche. Si l'on veut montrer comment faire une greffe, il est vraisemblable qu'une personne habile pourra être invitée à cette fin.

L'enseignant, dans cette situation, garde toute sa place. Par ses questions et ses remarques, il s'efforcera d'obtenir de la personne invitée qu'elle explique ses gestes au mieux. N'oublions pas la tendance à travailler rapidement des gens qui connaissent à la perfection leur tâche: des détails du plus haut intérêt pour les élèves risquent d'échapper à ces derniers.

Comment organiser les enfants

Il suffira généralement de regrouper les élèves autour du maître. Mais il peut être nécessaire qu'un élève vienne assister ce dernier. Il faudra alors lui expliquer auparavant ce que l'on attend de lui et l'on tâchera de le faire participer à l'essai préalable.

EXCURSION GUIDÉE

Description et objectif de la séquence

Les élèves procèdent à des observations au cours du périple guidé, dans les alentours de l'école, sur un trajet préétabli. L'excursion guidée servira à comparer divers états d'un certain objet d'étude, ou à établir des comparaisons entre des éléments similaires découverts à quelque distance les uns des autres.

Exemple:

Les différences de végétation sauvage entre un ravin, un flanc de colline et un sommet seront observées au cours de l'excursion guidée.

Cette activité est appelé excursion guidée car elle se déroule sous la direction du maître ou d'un membre de la communauté qui conduit les observations et explique ce qui est important.

ECOLOGIE ET ÉDUCATION EN MILIEU RURAL

Préparatifs de l'enseignant

Lorsque l'activité est choisie, il faut préparer les matériels correspondants. Il est préférable de faire d'abord un essai. L'on pourra ainsi savoir combien de temps prendra la démonstration, et déceler quelque problème imprévu.

Exemple:

Des pierres de différentes tailles sont réunies pour ériger la maquette, et disposées en un monticule d'environ 50 centimètres de haut. Celui-ci est couvert de terre humide pour essayer de reproduire la colline réelle, qui possède des flancs de pentes diverses, des zones lisses, de petites vallées, des déclivités. On compacte l'ensemble fermement et on le laisse sécher à l'ombre, pour éviter la formation de craquelures. Il faut veiller à intégrer quelques zones de pâturage sur les flancs, afin de démontrer la fonction protectrice de la végétation contre l'érosion.

On imitera la pluie en faisant tomber de l'eau avec un arrosoir dont la pomme sera percée de trous fins, ou avec un récipient dont les trous, à sa partie inférieure, formeront un tamis.

Pendant les préparatifs de la démonstration, l'on analyse ce que celle-ci est censée contenir, afin d'en répartir les principales étapes ou phases. Cette analyse est importante pour que la démonstration se déroule de façon ordonnée et pour pouvoir mener à bonne fin la structuration qui en découlera.

Exemple:

Pour ce qui concerne l'érosion, les phases suivantes, au moins, pourront être délimitées :

Déroulement de la séquence

L'activité est dirigée par le maître. Les élèves s'installent près de lui, de préférence en arc de cercle.

On discute tout d'abord du phénomène naturel à reproduire. Il faut en fixer correctement les étapes.

La démonstration débute et l'on fait en sorte que ces étapes pré-déterminées puissent être facilement observées. Lorsqu'une étape est franchie, on fait une pause. Les enfants peuvent alors décrire le phénomène observé, et à partir de ce qu'ils ont vu, proposer des causes. Puis la démonstration se poursuit.

Exemple:

L'eau tombe en pluie grâce à la pomme d'arrosoir à petits trous. Les enfants observeront la surface du flanc de la colline, pendant son lessivage. Ils verront que ce phénomène se produit parce que l'eau ruisselle vers le bas.

À la fin de la manipulation, le lessivage aura été si intense en certains endroits que les pierres constituant l'assise de la maquette et représentant la partie rocheuse de la colline, appelée la roche-mère, apparaîtront. Dans les parties protégées par le pâturage, la terre reste en place.

Le matériau érodé se dépose dans la partie basse, avec des conséquences néfastes : il endommage les canaux d'irrigation qui se comblent, recouvre d'une terre sableuse et pierreuse les couches fertiles des terres arables.

Structuration et interprétation de l'expérience

La démonstration achevée, on récapitule, étape par étape, sur ce qui a été vu. L'objectif est de décrire les observations faites, et d'en expliquer les raisons. Dans notre exemple, les élèves ont observé de nombreuses choses car la démonstration est reliée à un environnement naturel qu'ils connaissent bien. Intégrer l'expérience des enfants et la refléter pour qu'ils bâtissent à partir d'elle et complètent leurs connaissances : cette règle devrait être respectée toutes les fois possibles. Les conclusions seront écrites au tableau, puis copiées dans les cahiers après avoir été corrigées et ordonnées.

Ce qui a été observé sera finalement reporté sur la vie réelle. Le but est de réfléchir sur les situations vraiment vécues dans la communauté, lorsque le phénomène constaté se produit. Ici, une observation panoramique du paysage permettra de reconnaître des zones érodées à flanc de colline, près de l'école.

L'expérience s'achève sur un moment de réflexion et des propositions constructives. Dans le cas évoqué, l'on veillera à 

Dans le cas de l'excursion guidée, la structuration pourra passer par un dessin collectif. Le maître indique le chemin suivi, les arrêts, et les élèves apportent les informations qu'ils ont recueillies. Le dessin pourra être fait au tableau, ou bien sur une grande feuille de papier.

Sur un croquis de la colline, les sites d'observation seront indiqués. Les données rassemblées, correctement classées, seront portées par écrit à chaque endroit concerné. L'utilisation de symboles conventionnels désignant les graminées, les arbustes et les arbres motivera les élèves.

Puis l'on procède à des comparaisons : quelles plantes sont-elles typiques de chaque lieu, et lesquelles trouve-t-on à chacun des trois endroits. L'objectif est de vérifier certaines affirmations d'ordre général : peut-on dire que la même végétation existe dans tous les ravins de la région où nous habitons ? Tous les flancs de collines ont-ils les mêmes caractères ?

Recommandations complémentaires

1) Participation de membres de la communauté

Nombre d'occasions surgiront qui permettront à des membres de la communauté de participer à l'excursion. Pour mieux tirer profit de ces opportunités, il sera préférable d'aller trouver d'abord ces personnes pour s'assurer de leur coopération, tout en leur expliquant ce que l'on attendra d'elles. Il ne faudra pas négliger non plus les occasions de bavarder avec tel ou tel personnage rencontré par hasard en chemin, et qui pourrait enrichir le travail en cours.

2) Comment organiser les enfants

L'on constituera de petits groupes de trois ou quatre élèves, qui resteront ensemble pendant toute l'excursion. Hormis la meilleure surveillance rendue ainsi possible, et donc un moindre risque d'égarer des élèves, ces groupes nourriront l'observation, la discussion et la coopération pendant la collecte d'échantillons, puis pendant la structuration finale. Il s'agit d'enfants jeunes et tous les groupes observeront donc la même chose. Avec des élèves plus âgés, différentes observations pourront être réalisées mais le travail de structuration n'en sera que plus complexe.

VISITE

Description et objectifs de la séquence

L'on programmera une visite s'il est nécessaire d'interroger une personne dans son environnement professionnel, pour en recevoir des informations directes sur un métier, découvrir les objets avec lesquels elle travaille, voir comment elle les utilise.

Exemple:

1) L'on part en visite chez un menuisier qui fait des meubles à l'aide de bois et de roseaux poussant au bord de la rivière. On lui demandera de préciser quelles essences il utilise (saule, eucalyptus), d'où elles viennent, si elles sont rares dans les environs immédiats. Il montrera ses outils et comment il les utilise. On lui demandera peut-être aussi comment il vend ses meubles, s'il les apporte sur un marché, s'il a un acheteur permanent en ville.

2) On viendra observer dans l'atelier d'une tisserande les métiers qu'elle utilise, ses autres instruments (broches, quenouilles, peignes, aiguilles, etc.), les différents matériaux mis à contribution (laines, fils, teintures, fixateurs). C'est l'artisane elle- même qui expliquera comment elle les utilise, gestes à l'appui. On la regardera aussi travailler sur ses métiers, ce qui sera bien plus concret que raconter en classe une histoire d'artisanat et de tissage.

Une visite, c'est le bénéfice du réel. Aucune explication verbale, aucun dessin, aucune maquette ne saurait apporter une telle globalité dans la perception.

Préparatifs de I'enseignant

La personne chez qui l'on se rendra sera interrogée suffisamment à l'avance. Mais pas simplement pour solliciter son accord.

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L'objectif est de lui expliquer à quel point les enfants ont besoin de connaître le travail qu'elle effectue. Les buts poursuivis lui seront exposés. Le déroulement de la visite sera programmé avec elle.

Il faut éviter de proposer un trop grand nombre de buts et de trop attendre, si l'on ne veut pas risquer d'être déçu.

Exemple:

L'on peut observer diverses choses dans l'atelier de la tisserande ; pourquoi utilise-t-elle différents types de métiers, quelles diverses manières a-t-elle de préparer les trames, pourquoi la laine est-elle soit teinte, soit de couleur naturelle, quelles différences de qualité obtient-elle selon les matériaux utilisés ? On lui demandera quelles plantes elle utilise pour les teintures, de quels animaux vient la laine, si des changements de qualité interviennent lorsque les animaux sont malades ou mal nourris du fait de la rareté de la végétation. Si elle utilise un fil d'origine végétale, l'on s'enquerra d'une éventuelle pénurie de matières premières locales. Mais il n'est pas possible, en une seule visite, de tout observer et tout comprendre. Il sera donc préférable de s'en tenir à un petit nombre de points. Par exemple, l'on peut souhaiter apprendre la succession des opérations entrant dans la fabrication d'un vêtement : préparation de la laine, y compris filage et teinture, tissage sur un métier simple, (préparation du métier, diverses opérations du tissage et finition de l'article). L'objectif de la visite sera de connaître tout cela.

Pendant la phase préparatoire de la séquence, l'on donnera aux enfants une première idée de ce qu'ils seront censés observer. Les élèves ne seront donc pas en situation de "découverte" : ils seront là pour vérifier et peaufiner, par l'expérience directe, des informations jusque-là superficielles.

Dans le cas de la visite à la tisserande, l'on expliquera les étapes qu'impose la fabrication d'un vêtement en laine. Ce schéma leur permettra ensuite d'acquérir de nouvelles informations.

Déroulement de la séquence

Les objectifs de la visite étant connus du maître, des enfants et de la personne chez qui l'on se rend, il sera facile de déployer cette activité suivant des étapes bien définies.

Exemple:

Les étapes à observer pourront être : filage de la laine, teinture, confection des écheveaux, préparation du métier, tissage, finition.

À chaque étape, l'on résumera la situation avec l'aide de l'hôte. Au moment voulu, le maître sollicitera quelques explications complémentaires ou soulignera quelque chose qui vient d'être dit, pour que les enfants le comprennent ou s'en souviennent mieux.

Structuration et interprétation de l'expérience

Il faut veiller à décrire ce qui a été observé et expliquer pourquoi certaines opérations sont réalisées d'une certaine manière. Le maître, qui ne perd jamais de vue la nécessité de saisir chaque occasion de rechercher une meilleure connaissance de l'écologie, trouvera là quantité de matières à réflexion.

Recommandations complémentaires

1) Participation de membres de la communauté

La visite est l'une des activités favorisant le mieux la participation de membres de la communauté. Dans une séquence de ce type, le centre d'intérêt est la personne que l'on vient voir, et son travail. Comme, très certainement, elle se sentira tout à fait à l'aise, il est probable que ses explications seront claires et bien illustrées par les objets et les moyens qu'elle met en œuvre.

2) Comment organiser les enfants

Avec de petits enfants, il sera préférable de leur faire observer la même chose à tous, car leur acuité d'observation est moindre. Avec des plus âgés, chacun viendra compléter les données collectées par les autres.

OBSERVATION PANORAMIQUE D'UN PAYSAGE 

Description et objectifs de la séquence

Comme son nom l'indique, l'observation panoramique du paysage consiste en une observation générale de celui-ci. On s'y adonne lorsque l'on souhaite étudier la présence de certains éléments constitutifs du paysage, examiner les relations qui les lient ou déterminer la dimension d'un élément géographique.

Exemple:

L'on procédera à l'observation panoramique du paysage pour identifier les zones que la communauté réserve à l'agriculture et celles destinées au pâturage. On cherchera à découvrir les zones érodées où il serait bon d'implanter des arbres et des buissons, et faire des terrasses.

Deux types d'observations panoramiques du paysage sont envisageables :

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L'observation sectorisée se concentre sur une partie du paysages pour en étudier séparément différents éléments. L'examen achevé, l'on se tournera vers un autre secteur, éventuellement différent de ceux précédemment analysés.

Exemple:

L'on observe la partie la plus basse d'un bassin hydrographique ; nous avons sous les yeux les zones cultivées et celles réservées au bétail, une rivière, le trajet des canaux d'irrigation, les secteurs occupés par l'habitat et les jardins maraîchers, la végétation correspond à certains types et a une certaine abondance, etc.

 L'on se déplace ensuite pour observer un flanc de colline : il y a là des terres cultivées, des terres en jachère, des systèmes d'irrigation ; l'on peut vérifier l'éventuelle présence d'érosion et de travaux de protection des sols (terrasses, fossés d'infiltration, barrières de protection). La fonction de protection du sol remplie par les buissons et les arbres sera notée. On observera quelles terres sont cultivées, si des arbres les protègent et comment ils sont implantés. Il sera facile de constater la structure de l'habitat humain, la présence de chemins muletiers ou de pistes empruntées par le bétail, etc.

On terminera avec l'observation du sommet pour y trouyer l'éventuelle présence de bétail, l'absence de cultures, la différence de végétation ainsi que le fait qu'il ne s'y trouve aucune maison.

Il en va tout autrement lorsque l'observation est organisée par pôles d'intérêt. Le but consiste alors à observer un certain élément, puis à le retrouver dans diverses parties du paysage.

Il peut s'agir des lieux de pâturage. Un premier site sera localisé et examiné avec soin, l'on décrira ses caractéristiques écologiques, le type de bétail qui s'y trouve, la superficie concernée, etc. Puis l'on observera un autre endroit où se déroule la même activité. Ses caractéristiques sont elles les mêmes que précédemment ? L'altitude est-elle identique ? Y a-t-il quelque différence ? Une fois ces aspects, et bien d'autres que l'on découvrira, étudiés, l'on se dirigera vers un troisième endroit, et ainsi de suite.

Déroulement de la séquence

Avant de quitter la salle de classe, les enfants seront informés de la raison du choix retenu, ce qui devra être observé sera précisé, et l'on indiquera aussi ce que l'on souhaite qu'ils apprennent par l'observation.

Le groupe des élèves se réunira à l'emplacement où doit débuter le travail.

Le maître guide l'observation en posant des questions. S'il a été décidé de sectoriser le travail, il faut délimiter correctement les zones. Ce peut être une colline : alors, l'attention de chacun sera attirée vers celle-ci. Si l'observation est prévue pour se faire par pôles d'intérêt, l'un de ceux-ci sera indiqué et correctement identifié, de façon à pouvoir retrouver ses homologues par la suite.

On écoutera les enfants qui connaissent la zone. Il est très probable qu'ils aideront leurs camarades à voir des aspects qui, peut-être, leur auraient échappé.

L'on pourra tirer des conclusions partielles au fur et à mesure des observations. La justesse de ces conclusions sera confirmée par des observations ultérieures.

Exemple:

Il est probable que, sur un lieu de pâturage, l'on observera une érosion évidente et que certaines zones présenteront des affleurements rocheux où plus rien ne pousse. La même chose se produit-elle sur d'autres sites de pâturage ? Quelles peuvent bien être les causes ? Quels sont les impacts de l'érosion sur l'environnement et, en conséquence, sur l'élevage ? Comment corriger ces effets néfastes ? Quels travaux de protection pourrait-on entreprendre ? Est-il possible d'organiser le pacage de façon à donner aux prés le temps de se reconstituer ? La communauté s'y prend-elle de cette manière ? Le sol est-il mieux conservé par endroits et, si oui, pourquoi ?

Structuration et interprétation de l'expérience

Pour que les enfants comprennent mieux et soient plus motivés, on fera des dessins et des tableaux récapitulatifs qui seront expliqués et reliés les uns aux autres. L'implication écologique, qui ne devrait jamais être absente du travail scolaire, ne sera pas oubliée.

Recommandations complémentaires

Il est possible qu'en cours d'observation quelque chose vienne attirer l'attention sans pour autant avoir de rapport avec les objectifs projetés. Dans ce cas, il sera préférable de tenter d'intégrer cet imprévu et lui accorder l'attention qu'il mérite, satisfaire la curiosité des enfants : un animal sauvage vient d'être rencontré. On en profitera pour décrire son territoire et les fonctions écologiques qui sont les siennes ... puis on reprendra le fil du programme normal.

1) Participation de la communauté

Le travail du maître et celui des élèves suffiront ici. Cependant, si le maître est peu familier de l'environnement, il pourra, dans bien des cas, se renseigner auprès d'un membre de la communauté qui, lui, y est accoutumé et connaît bien les différents travaux de la campagne. Cette étape précédera la séquence et fera partie des préparatifs de l'enseignant. Dans l'idéal, le maître fera au préalable une partie du chemin avec cette personne, et lui posera les questions nécessaires.

DESSIN DIRIGÉ

Description et objectifs de la séquence

Le dessin, bien que considéré comme une activité artistique, peut aussi être un support d'étude dans des matières comme les Sciences naturelles ou sociales. Mais dans ce cas, il est dirigé et non libre, puisque le maître non seulement en propose le sujet, mais intervient aussi constamment pour demander des détails, faire des suggestions, et même le corriger.

L'objectif est que les enfants exposent ce qu'ils savent d'un certain aspect de la vie réelle au travers d'un dessin suffisamment précis. En dessinant, ils réaliseront toute l'importance de certains éléments, prendront davantage conscience de ce qu'ils savent déjà, débattront du sujet.

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Exemple:

On demande à un groupe d'enfants de dessiner des scènes de la saison des pluies : les inondations, les problèmes de communications terrestres, les effondrements, l'obstruction des canaux, les activités entreprises, les vêtements abîmés. Un autre groupe dessinera la saison sèche et montrera les problèmes d'un approvisionnement suffisant en eau d'irrigation et à usage domestique, les travaux réalisés, etc. Pendant qu'ils dessinent, on peut interroger les élèves, pour leur faire constater les détails qu'ils ont négligés. Après quoi une comparaison sera faite entre les deux séries, et les raisons de ce qui a été observé pourront être exposées.

Vu sous cet angle, le dessin dirigé est précieux aussi pour le maître puisqu'il lui permet d'appréhender les idées et les concepts des enfants, qui racontent le plus souvent les expériences vécues dans leur environnement culturel.

Exemple:

Si un enfant dessine un lieu de cérémonie proche du jardin maraîcher, des fleurs et quelques pots, une forme de "remerciement" a peut-être été adressée à la terre. Il peut s'ensuivre une discussion avec lui et ses camarades sur le culte de la terre, qui est peut être un événement religieux primordial pour sa communauté.

Déroulement de la séquence

On commence le travail en parlant aux enfants du sujet qui va être abordé par le dessin. Ce dialogue n'est pas simplement introductif, mais constitue une part importante de la séquence.

La question étant ainsi soulevée, on demandera aux enfants d'émettre des propositions sur ce qu'il conviendrait de dessiner ; puis ils discuteront pour savoir si ce qui a été proposé doit, ou non, être adopté. Il est préférable de noter par écrit, au tableau, toutes les décisions.

Cette conversation préliminaire achevée, le travail est lancé. Pendant que les enfants dessinent, le maître vient auprès d'eux et leur parle à voix basse de ce qu'ils sont en train de représenter. Il leur demandera par exemple, à l'improviste, d'expliciter l'événement ou l'objet dessiné et d'en clarifier tel ou tel élément.

Lorsque les enfants ont achevé leur dessin, la discussion commence. Ils s'asseyent en cercle autour du maître de façon à pouvoir regarder les dessins. Les dessins les plus complets sont sélectionnés et on demande à leurs auteurs de les décrire. Les autres élèves commentent et proposent des relations et des conclusions.

Structuration et interprétation de l'expérience

Plusieurs dessins ayant été examinés, des conclusions sont tirées du travail réalisé, puis organisées. On les ordonne de manière à mieux comprendre et mémoriser les événements reproduits et leurs causes. Le premier exemple est riche d'implications écologiques qu'il conviendra de souligner. Tout cela servir à mieux saisir les relations entre environnement et mode de vie.

Recommandations complémentaires

Le but de cette séquence n'est pas de réaliser un dessin artistique mais un dessin réaliste, très informatif. C'est une occasion d'utiliser des matériaux informels tels que graines, petits cailloux, feuilles et fleurs pressées, ou tout ce que l'élève jugera approprié.

Participation de membres de la communauté

L'exposition des dessins est une excellente occasion de faire visiter l'école à la communauté. Cette rencontre servira de tremplin à la création de liens participatifs plus solides entre l'enseignant rural et la communauté.

1) Comment organiser les enfants

Le travail est tout d'abord individuel. Mais il sera discuté au cours d'une seconde phase, afin de consolider les informations. Tous les enfants devront prendre part à cette phase. Il en ira de même lors de la structuration de l'information.

Le dessin dirigé est un excellent support d'observation soigneuse d'un objet. Une fois le sujet d'étude déterminé, on demande aux enfants de le dessiner. Au fur et à mesure de leur avancée dans ce travail, on leur montre les détails manquants ou mal reproduits.

Exemple:

On demande aux élèves d'observer les diverses parties d'une fleur et leurs caractéristiques : l'une des voies possibles consiste à la leur faire dessiner. À la première tentative, ils dessineront peut-être une fleur conventionnelle. Mais, à partir de ce premier dessin, ils pourront améliorer leurs observations. La fleur a-t-elle vraiment quatre pétales ? Et ce petit tube au milieu ? Et les étamines ? Combien y en a-t-il ? N'y a-t-il pas quelques petites feuilles vertes sous les pétales ? etc.

Les objets les plus divers (plante, animal, outil, paysage...) seront retenus. En tout état de cause, il n'est pas question de parvenir à une reproduction exacte ; ce n'est pas une photographie de l'objet que l'on souhaite. On veut plutôt que le dessin soit pour ces enfants un moyen pour mieux observer, même s'il ne présente pas de qualités artistiques particulières.

Parfois, le dessin sera réalisé à partir d'une illustration scolaire, en particulier si elle est simple et se prête bien au copiage.

TRAVAIL SUR MAQUETTES

Description et objectifs de la séquence

Une maquette reproduit un objet existant, parfois en le rapetissant (maquette de bâtiment) d'autres fois en le grossissant (maquette du corps d'un insecte). Le village est souvent une maquette intéressante, avec ses habitants, ses maisons, ses abris, ses animaux, ses arbres, ses collines, ses cours d'eau, tout en miniature. La maquette est proportionnelle aux objets réels, mais sa structure est parfois simplifiée puisque l'on néglige certains détails.

Les maquettes peuvent être statiques ou bien fonctionner de la même manière que l'objet réel.

Exemple:

Une maquette représentant un bassin versant sera fabriquée, avec la rivière en fond et ses deux aires latérales. L'on essaiera de représenter les torrents qui alimentent le cours d'eau principal, les ravins qu'ils dévalent, les lacs ou les glaciers qui leur donnent naissance. Les terres agricoles, les forêts, les zones de pâturage, les villages, les chemins et les routes seront indiqués. Les enfants pourront ainsi "observer" le bassin hydrographique tout entier et établir les relations entre ses éléments : importance de la pente, de la végétation, de l'eau, de l'exposition (direction des flancs de collines par rapport au soleil), et des activités qui s'y déroulent en divers lieux. Le maître insistera sur les sites importants et les enfants les localiseront rapidement, ce qui n'est pas toujours facile devant un vrai paysage.

Bien entendu, les maquettes ne remplacent pas la réalité, mais permettent d'en comprendre la structure, les caractéristiques, les fonctionnements. Après avoir travaillé avec sur une maquette, il est plus facile d'observer et comprendre la réalité qu'elle représente. L'objectif de cette activité est de montrer un objet ou un processus lorsque ses dimensions réelles en rendent difficile l'observation directe.

Déroulement de la séquence

Il faut tout d'abord construire la maquette. On pourra parfois se faire aider par les élèves. D'autres fois, elle sera déjà prête, car elle aura été construite l'année précédente par le maître.

Il est très important que les objectifs du travail soient bien définis puisque le fait que les élèves prennent part, ou non, à sa construction dépendra de ces choix. Dans certains cas, la construction de la maquette a une valeur pédagogique ; mais ce peut être aussi une simple distraction.

Exemple:

Dans le cas de la maquette d'un bassin versant, il peut être très positif de la bâtir avec les enfants. Ils intégreront progressivement les divers éléments qui la constituent et devront procéder à des observations soigneuses de la situation réelle s'ils veulent pouvoir la reproduire.

A contrario, si l'objectif est de montrer la structure et le mode de fonctionnement d'une lampe de poche, il sera peut-être préférable de préparer le matériel au préalable.

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Préparatifs de l'enseignant

Si la maquette doit être construite avec les enfants, les matériaux et les outils nécessaires devront être rassemblés avant. Il n'est pas question d'interrompre le travail parce que quelque chose manque.

Il faut absolument que le maître sache comment réussir la construction. Il serait extrêmement regrettable que l'entreprise soit abandonnée sous prétexte que les matériaux se cassent facilement ou parce que l'objet ne tient pas debout.

Si l'objet que l'on se prépare à reproduire n'est pas très bien connu des enfants, il faudra disposer d'illustrations (photographies, dessins, schémas) le montrant dans sa réalité.

Déroulement de la séquence

La maquette sera bâtie dans les meilleurs délais, c'est à dire achevée en quelques séances. L'idéal est que ce travail ne demande qu'une seule séance, mais dans certains cas il faudra davantage de temps.

Elle devra être simple et ne comporter que les éléments essentiels. Aucune tentative ne sera faite pour parvenir à un réalisme absolu dans la représentation. Quelques conventions suffiront. Il faudra s'efforcer d'obtenir la participation matérielle et intellectuelle de tous les élèves.

Exemple:

Les rivières et les torrents peuvent être représentés avec du papier bleu. Les sommets enneigés des montagnes seront symbolisés par de la poudre de craie, ou du plâtre. Les arbres seront faits avec des brindilles sèches, du lichen et de petits cailloux. Du papier trempé dans l'eau puis pressé donnera une sensation de relief et tous les autres matériaux que les élèves proposeront d'apporter seront bienvenus.

La seconde phase du travail consiste à analyser la réalité représentée. À ce stade, on fera fonctionner la maquette, ou on l'examinera en détails, en supposant la réalité identique à ce qu'elle propose.

Si elle est animée on la fera fonctionner quelques instants, puis on demandera des explications. S'il est possible d'arrêter le mouvement, ou de le ralentir, une analyse plus fine pourra suivre.

Si la maquette représente une structure, celle-ci pourra être observée par parties distinctes pour une meilleure compréhension, mais en établissant toujours les liens indispensables entre chacune.

Exemple:

La maquette d'un bassin versant se prête bien à une analyse sectorielle. Le sommet de la montagne apparaît nettement et la raison même de cette dénomination de "bassin versant" sera explicitée. Les enfants comprendront sans difficulté que l'eau des glaciers ou des chutes de pluie se divise de part et d'autre de la montagne. La rivière principale sera observée : elle coule dans les parties profondes du bassin, reçoit l'eau des petits torrents qui dévalent la montagne. On pourra aussi montrer les parties hautes et basses du bassin et l'importance de la végétation dans la rétention de l'eau et la régulation de l'approvisionnement en eau du pays, les activités se déroulant dans chaque secteur, leur importance économique, etc.

La maquette terminée, une observation panoramique du bassin où est située l'école sera entreprise et l'on tentera également de détecter les éléments identifiés sur la maquette.

Structuration et interprétation de l'expérience

Les conclusions seront ordonnées sans perdre la maquette de vue. Il sera ainsi plus facile de se souvenir des déductions faites. Il est préférable d'élaborer des tableaux récapitulatifs, et d'en attacher un à chaque partie observée.

Les éléments suivants pourront venir structurer cet ensemble :

Recommandation complémentaire

1) Comment organiser les enfants

Il sera souvent bon que les enfants participent à la fabrication de la maquette, en particulier si elle peut être faite rapidement. Ils accumuleront ainsi une foule d'informations importantes, en même temps que leur créativité sera stimulée en vue de la résolution de problèmes mineurs.

ÉTUDE D'UN OBJET 

Description et objectifs de la séquence

Le titre est explicite : l'étude d'un objet consiste en son examen minutieux. On tentera ainsi de décrire en détails ses caractéristiques ou les changements qu'il subit au cours de tel ou tel processus.

Exemple:

Une mare peut se révéler un objet d'étude intéressant : formes de vie végétale (plantes aquatiques, mousses, algues), formes de vie animale (grenouilles, poissons, insectes aux différents stades de leur évolution), qualité de l'eau (turbidité, couleur, température, pollution) et qualité du sol. Phénomènes se produisant dans la mare (floraison des plantes, mutations de la vie animale, évaporation, etc.).

ECOLOGIE ET ÉDUCATION EN MILIEU RURAL

Déroulement de la séquence

De façon générale, il est préférable que cette activité soit entreprise par de petits groupes (deux ou trois élèves), organisés de manière à ce que tous aient accès à l'objet étudié. L'on s'efforcera donc d'apporter à chaque groupe un échantillon de l'objet à étudier, ou de mettre ces groupes au contact de l'objet, les uns après les autres, à des moments différents.

Exemple:

La répartition des tâches sera facile avec la mare. La méthode la plus simple consistera à ce que tous les élèves voient les mêmes choses, mais en les postant à différents endroits. Une autre méthode, plus complexe, sera utilisée si les enfants sont plus grands: le partage des tâches; certains observeront les plantes, d'autres les animaux, d'autres l'eau, etc.

Autre sujet d'étude possible: un fruit. Dans ce cas, le travail peut être réalisé individuellement, quoi qu'il soit préférable de mettre ensemble deux ou trois élèves pour instaurer des mécanismes de coopération et d'échange des déductions.

Autre alternative: le maître donne une explication préalable sur le sujet, puis les élèves tentent de vérifier ce qu'il a dit; l'on peut encore demander aux élèves d'explorer un objet pour rassembler certaines informations qui seront ensuite corroborées par le maître.

Exemple:

Pour étudier les diverses parties d'un fruit, il sera bon que le maître donne des explications préalables, parle d'un fruit "standard", le montre ou en expose une image; les enfants pourront ensuite procéder à une étude détaillée de divers fruits, tenter d'en identifier les parties.

Dans le cas de la mare, il sera préférable que le maître décrive brièvement ce qu'il sera possible de voir; ils adhéreront à cette proposition parce qu'ils connaissent tous cette mare, très certainement. Devant le plan d'eau, les observations auront acquis un sens; après une première structuration, l'on pourra compléter par une autre visite, ou bien la même mare pourra être revisitée et comparée à elle-même, à une autre saison de l'année.

Les élèves devront impérativement emporter avec eux des ustensiles pour collecter des matériels et procéder à des observations plus approfondies (dans notre exemple, des déplantoirs pour prélever des sédiments, des récipients pour y déposer de petits animaux et observer, à la lumière, la turbidité de l'eau, des sacs pour emporter des plantes aquatiques, etc.

L'observation est toujours réalisée en soulignant l'intérêt écologique de ce qui est étudié. Le maître conduit les opérations et aiguille les élèves dans leurs observations en leur posant des questions.

Exemple:

Autour de la mare, les travaux pourront se succéder de la façon suivante: observation du fond de la mare, de sa surface, de la végétation émergeant au-dessus de l'eau, des insectes qui l'habitent, et de l'environ immédiat. 

Le fruit pourra être examiné en deux fois, pour décrire son intérieur et son extérieur.

Structuration et interprétation de l'expérience

L'ordonnancement des conclusions dépend de l'objet étudié et de la manière dont ont été menées les observations. Un croquis est réalisé et, tout en en discutant avec les élèves, les conclusions développées seront mises par écrit. Les relations de l'objet avec l'environnement doivent toujours être soulignées. La mare est particulièrement intéressante: elle peut être considérée comme un écosystème. C'est une bonne occasion d'encourager la capacité des enfants à s'exprimer et écouter leurs camarades, défendre leurs points de vue et échanger des idées constructives.

Recommandations complémentaires

1) Nécessité de la présence du maître

Au contraire du travail dirigé, où la présence du maître n'est pas indispensable, il lui faudra ici être constamment présent lors de l'étude de l'objet, pour guider les observations. Tout en parlant avec ses élèves, il pourra noter les conclusions auxquelles ils parviennent.

Si des livres ou des photographies relatives au sujet étudié sont disponibles, on les consultera aussi souvent que possible pour y rechercher des informations ou contrôler le bien- fondé d'une opinion.

2) Participation de la communauté

En certaines circonstances, un membre de la communauté est susceptible d'apporter davantage d'informations que le maître sur l'objet étudié. Dans ce cas, il faut solliciter son aide sans aucun retard.

TRAVAIL DIRIGÉ 

Description et objectifs de la séquence

Les élèves travaillent sous la direction du maître, mais pas obligatoirement en sa présence.

Exemple:

Le travail dirigé consistera à fabriquer un herbier. Pour ce faire, l'enseignant donne des instructions préalables sur la façon de ramasser feuilles ou tiges, la technique permettant de les sécher, la façon de les ranger, etc, mais il ne lui sera pas nécessaire, ou possible, de les accompagner tous dans leur travail. Ils devront donc agir seuls.

L'objectif, pour les enfants, sera de réunir des informations en allant directement à leur source. Dans d'autres cas, cela servira à préparer un sujet ou vérifier une chose expliquée de façon théorique. Le produit obtenu pourra être un objet (maquette, collection de plantes). Ou bien consistera en l'organisation d'enquêtes, à l'aide de questionnaires que les enfants rempliront en posant des questions à leurs aînés.

ECOLOGIE ET ÉDUCATION EN MILIEU RURAL

Déroulement de la séquence

Avant de démarrer leur travail solitaire, les enfants doivent connaître son objectif. Ils ne sont pas censés entreprendre un travail sans savoir pourquoi on le leur fait faire. De plus, les instructions indispensables leur seront clairement communiquées afin que la tâche puisse être menée à bonne fin. N'oublions pas que l'exécution d'un travail dirigé utilise des matériels ou accapare le temps de personnes plus âgés: ce travail ne devra donc être ni interrompu, ni abandonné.

Exemple:

Dans le cas précédent, l'essentiel est que les élèves sachent pourquoi ils ramassent des feuilles ou autres échantillons végétaux. L'étude des différentes formes de feuilles est peut-être cette raison, ou bien on veut qu'ils tirent au clair la diversité végétale de leur milieu de vie, ou bien encore on souhaite leur apprendre à classer des matériels végétaux. En tout état de cause, l'objectif du travail doit être connu des enfants. Il faut qu'ils sachent qu'ils sont à la recherche de feuilles saines (encore qu'il puisse être intéressant de collecter des échantillons abîmés par quelque parasite, ou par le bétail), qu'ils doivent les prélever sans endommager la plante, en conservant la feuille et le pédoncule, puis les déposer entre des feuilles de papier pour les sécher. En une autre occasion, l'on passera avec les élèves un accord sur la classification à instaurer pour la mise en ordre des matériels, et on leur apprendra la manière correcte de coller les échantillons sur des feuilles de papier bien propres. Il est bon que les élèves relèvent les caractéristiques de l'environnement dans lequel ils ont ramassé leurs échantillons, et établissent si ceux-ci sont rares, sont utilisables pour l'alimentation animale ou à titre de plantes médicinales, etc.

Si possible, les instructions seront données par écrit, avec des commentaires sur les opérations à réaliser et leur succession.

Le travail débute lorsque les instructions ont été explicitées. Les élèves travailleront seuls, mais doivent pouvoir consulter le maître à tout instant. Pour sa part, ce dernier viendra sans cesse s'enquérir de l'état d'avancée du travail.

Une fois les résultats présentés, la conclusion du travail, l'exactitude des informations et le sérieux avec lequel il a été réalisé seront vérifiés.

Structuration et interprétation de l'expérience

La structuration de l'expérience est vraisemblablement la phase la plus précieuse d'un travail dirigé. Tout ce que les élèves ont fait devient la base des explications et de l'organisation des informations. C'est le moment où l'on discute des résultats, où l'on répond aux questions, où l'on fait des comparaisons, où l'on recherche des données complémentaires, jusqu'à obtention d'une image informative complète.

Recommandations complémentaires

1)  Participation de membres de la communauté

Une part importante du travail dirigé implique à quelque degré certains membres de la communauté. L'intervention d'une personne plus âgée qui apportera des matériels, donnera des informations et aidera à exécuter quelque tâche, sera toujours importante. C'est pourquoi les enfants devront être capables d'expliquer pourquoi ils accomplissent cette tâche, étant entendu qu'il ne sert à rien de dire que le travail doit être fait parce que le maître en a décidé ainsi.

2) Comment organiser les enfants

Normalement, le travail sera plus cohérent s'il est exécuté par des groupes restreints (deux ou trois enfants). La coopération entre les membres du groupe, levier permettant de valoriser le travail de l'enfant et sa personnalité, sera systématiquement encouragée.

Il peut également exister des phases de coopération entre les différents groupes. Dans le cas de la fabrication des herbiers, il est très utile d'échanger certains matériels collectés puisque telle source d'approvisionnement, localisée par tel groupe d'élèves, aura échappé aux autres.

CAUSERIE OU DÉMONSTRATION ANIMÉE PAR UN MEMBRE
DE LA COMMUNAUTÉ

Description et objectifs de la séquence

L'acteur principal est ici un membre de la communauté, invité à expliquer aux enfants certains événements ou tâches qu'il connaît bien. Cette causerie peut se dérouler dans l'enceinte de l'école ou, mieux encore, sur le lieu de travail de la personne en question. Ce voisin se sentira plus à l'aise et il aura sous la main les matériels qui lui seront nécessaires.

Pour les élèves, le but est de collecter des informations de première main, à une source "authentique".

Exemple:

La participation d'un membre âgé de la communauté est. immensément précieuse lorsqu'il s'agit de relater des événements historiques ou les traditions ancestrales de la communauté. Son récit sera certainement passionné: il a peut-être été témoin de ce dont il parle, ou il a reçu ces informations de la bouche de ses ancêtres.

Semblablement, nombre de techniques complexes (agriculture, foresterie, élevage) seront d'autant mieux présentées si un membre de la communauté qui les pratique et qui les connaît donc bien, en fait la démonstration ou les explique.

Cette activité établit un pont entre l'école et la communauté grâce aux personnes qui exposent leurs métiers et leur mode de vie.

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Préparatifs de l'enseignant

Il ne suffit pas d'inviter la personne choisie. Encore faut- il travailler en amont avec elle pour lui expliquer les objectifs poursuivis, souligner le sens ou l'importance de sa coopération, lui donner toutes les recommandations nécessaires en l'occurrence. L'on soulignera l'âge des enfants pour éviter que la causerie se situe au-delà de leur capacité de compréhension.

Si l'hôte doit effectuer une démonstration dans la salle de classe, les outils et matériaux nécessaires seront à sa disposition.

Déroulement de la séquence

L'activité se déroule dans la salle de classe ou sur le lieu de travail de la personne invitée. Les enfants s'installent près d'elle afin de la voir et l'entendre sans difficulté.

Le maître sera attentif aux faits principaux, pour pouvoir demander par la suite à l'orateur invité des développements sur ces sujets. Il devra également être en mesure de ressentir les doutes des enfants. Ceux-ci sont parfois trop timides pour poser des questions à un étranger. Dans ce cas, l'enseignant(e) les posera en leur nom, au bon moment.

Une fois la démonstration ou l'histoire terminées, les élèves et leur hôte seront incités à débattre. Si la discussion tourne autour d'un sujet technique, il pourrait être très utile que le maître résume ce qui a été expliqué, afin que les élèves puissent mieux le comprendre et s'en souvenir.

Recommandations complémentaires

L'hôte est généralement heureux de recevoir de la part des enfants une marque de remerciement pour ses efforts. Ils lui chanteront par exemple une chanson, tous ensemble, ou bien l'un d'eux récitera un poème et chaque élève lui dira personnellement au-revoir.

RÉCIT D'UNE SITUATION VÉCUE 

Description et buts

Un élève relatera librement un événement dont il a été témoin ou auquel il a participé. Il ne s'agit pas d'anecdotes exceptionnelles dans la vie quotidienne mais plutôt de celles montrant, de quelque manière, un aspect typique de la vie de cette communauté.

Exemple:

Un élève plus âgé pourra parler de sa participation à la préparation d'un repas à base de millet, de maïs ou de riz. Cet événement est important parce qu'il permet de présenter des éléments techniques, religieux et sociaux propres à la communauté. L'histoire que raconte un autre enfant sur la façon dont des vigiles ont été postés, la nuit, pour empêcher les vols de pommes de terre, ou la description du processus de séchage de celles-ci, etc., ne sont pas des événements inintéressants mais, au contraire, très révélateurs de la culture et de la vie locales.

L'idée n'est pas de pousser les élèves à parler d'événements personnels futiles; il s'agit ici de relier entre elles des histoires personnelles, pour découvrir les traits caractéristiques de leur communauté.

Déroulement de la séquence

Une atmosphère de silence et d'attention sera installée, afin que l'histoire puisse être racontée sans heurts. L'enfant qui en est chargé sera constamment encouragé. Si nécessaire, une pause dans son récit permettra au maître de résumer ce qui a été dit jusqu'à ce stade.

Lorsque l'enfant a fini de raconter, on lui demande de préciser certains aspects importants. Ceci est indispensable, même s'il les a évoqués, car l'on veut obtenir des autres élèves qu'ils se concentrent sur le détail ainsi répété.

On demande ensuite à ses camarades s'ils ont vécu quelque chose de semblable. Ceux qui le souhaitent peuvent alors prendre la parole à ce sujet.

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Structuration et interprétation de l'expérience

Certains points de l'histoire principale seront répétés dans les suivantes et il sera facile d'organiser informations et conclusions. Les anecdotes et événements personnels seront écartés et seul l'essentiel, le plus général, sera conservé.

Exemple:

L'enfant a décrit les diverses étapes de la confection du plat de millet, de maïs ou de riz. Tout ceci noté. Il en irait de même s'il avait été question de travaux d'autres personnes, du genre de pommes de terre utilisées, de précautions à prendre, etc.

Recommandations complémentaires

Il faut absolument s'assurer que l'enfant choisi pour raconter la première histoire a une solide expérience de la question qu'il va évoquer, puisque ses paroles seront la base des développements ultérieurs.

1) Comment organiser les enfants

Les enfants seront installés comme à l'accoutumée dans la salle de classe. Cependant, il faudra peut-être les rapprocher du narrateur, si sa voix n'est pas clairement audible.

IMPROVISATION D'UNE SITUATION VÉCUE 

Description et objectifs de la séquence

Cette activité consiste à jouer une situation typique, caractérisant la vie sociale de la famille et de la communauté. Son objectif est de montrer un comportement et des réactions propres aux gens lorsqu'ils vivent le contexte proposé, ce qui permettra ensuite d'analyser les comportements réels.

Le jeu de rôles est toujours une improvisation. Mais même alors, "l'acteur" reproduit sans le vouloir les comportements normatifs de sa communauté. C'est cela qui fait du jeu de rôles un précieux support d'étude des éléments de la vie sociale.

Exemple:

Un jeu de rôles est lancé sur le thème de la vie familiale au début de la journée; des enfants feront le père, la mère et les enfants: on constatera sans difficulté la façon dont les tâches ménagères sont partagées. La mère va sans doute se réveiller pour allumer le fourneau et cuisiner. Elle va réveiller les enfants pour qu'ils apportent de l'eau et du bois, pour que l'un d'eux fasse sortir les moutons. Le père se préparera et sortira arroser le jardin maraîcher. Le rôle joué par chaque membre de la famille sera passé au crible, pour déboucher sur une analyse critique. Tout ceci sera joué par les enfants sans qu'il leur soit nécessaire d'apprendre un rôle écrit comme au théâtre, puisqu'ils se contenteront de reproduire ce qu'ils voient dans la réalité.

Préparatifs de l'enseignant

Le maître choisira l'aspect de la vie réelle qu'il souhaite faire exprimer par ses élèves. Mais cela ne suffit pas. Il doit aussi trouver une situation permettant que le comportement visé puisse apparaître. Il déterminera aussi les rôles qui devront être joués dans la situation choisie.

Exemple:

Dans le jeu de rôles décrit ci-dessus, la situation est celle du réveil d'une famille, un jour de travail. Les rôles sont ceux du "père", de la "mère", des "filles" et des "garçons". Il peut y avoir en tout cinq ou six participants, chacun jouant un personnage de la famille.

Pour que la situation devienne un peu épineuse, l'on pourra supposer que tous ont dormi trop longtemps et que chacun doit partir très rapidement à son travail.

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Déroulement de la séquence

Les élèves ne jouant pas se tiendront à un endroit d'où ils peuvent voir la scène sans difficulté, de préférence en restant groupés. Si le groupe est éparpillé, chacun restant à sa place habituelle d'écolier, les "acteurs" auront peut-être quelque difficulté à comprendre clairement pour qui ils "jouent".

Le maître explique la situation à tous les enfants. Puis il choisit ceux qui vont jouer et attribue les rôles. Les enfants devront alors improviser un décor avec les objets qui les entourent.

Exemple:

Un vêtement posé au sol fera le lit, une chaise retournée symbolisera le banc de cuisine, quelques branches seront le feu et un long bâton représentera un outil agricole. Les enfants se coucheront comme une famille endormie et, à un signal, commenceront à jouer.

Le maître encouragera les enfants mais sans leur suggérer ce qu'ils doivent faire. Il posera plutôt des questions pertinentes sur la situation effective.

Exemple:

Que fait la mère dès qu'elle se réveille? Et les enfants? Continuent-t-ils à dormir? etc.

Structuration et interprétation de l'expérience

La scène achevée, on résume ce qui a été vu pendant le jeu de rôles et des opinions sont formulées sur ce qui a été observé pour établir si "c'est comme ça en vrai aussi". Dans la mesure où le jeu de rôles s'est convenablement déroulé, il est probable que les enfants admettront qu'il s'agit bien de leur vie à eux.

Les conclusions sont ordonnées en fonction de l'objectif prévu par le maître. Dans cet exemple, s'il a été observé que les personnages féminins subissent une discrimination au sein du groupe familial (si certains droits sont refusés aux femmes et aux filles, si elle sont surchargées de travail), ces éléments seront impérativement soulignés pour montrer les préjudices que ce type de discrimination fait subir à toute la famille.

Recommandations complémentaires

1) Comment organiser les enfants

Les élèves "acteurs" ne seront pas sélectionnés en fonction de leur talent ni de leur éveil personnel. Il faut leur donner à tous l'occasion de jouer une scène au cours de l'année scolaire. On les fera passer à tour de rôle pour encourager les plus timides ou les plus hésitants.

Les enfants qui ne jouent pas devront rester tranquilles. Ils interviendront ensuite, lors de la structuration.

Si, en cours de route, une scène vraiment hilarante surgit parce qu'elle a été jouée de façon très réaliste, il faut l'accepter avec un grand naturel. Il se peut aussi qu'un enfant lance un juron simplement parce qu'il en va ainsi dans la réalité. On éludera cet incident, quitte à en débattre un peu plus tard.

MISE EN SCÈNE 

Description et objectifs de la séquence

Mettre en scène consiste à théâtraliser un événement relaté auparavant, pour présenter de façon objective des événements ou des personnages revêtant une importance historique pour la communauté. Simultanément, l'on peut apporter des informations plus larges sur le moment ou la saison ayant servi de cadre à l'action réelle. Mais cela peut aussi servir à tester des situations que l'enfant devra affronter lorsqu'il grandira, comme aller vendre sur le marché ou avoir affaire à un représentant des autorités.

Au contraire du jeu de rôle qui simule des moments ordinaires et quotidiens de la communauté, on représentera ici des événements particuliers mettant en jeu des héros nationaux. Deux enfants joueront, par exemple, chacun représentant un personnage.

Déroulement de la séquence

Quel que soit le sujet retenu (mise en scène d'un événement historique ou d'une situation que l'enfant devra vivre lorsqu'il sera plus grand), le maître racontera l'histoire, décrira l'atmosphère, le caractère des personnages, leurs gestes, leurs habillements. Ce récit sera aussi vivant que possible. Il faut garder à l'esprit que, même si cet instant vise à préparer les enfants, il est avant tout un premier exposé des faits. La représentation qui suivra sera, à un degré ou un autre, une reprise de cette description.

Puis les élèves qui vont participer en tant que personnages sont choisis, on leur proposera ce qu'ils pourraient dire et on leur indiquera comment jouer, mais sans leur donner de texte écrit. Il n'est pas nécessaire que les phrases prononcées par les enfants aient été apprises par cœur, comme pour une pièce de théâtre. Au contraire, l'improvisation dans la discussion aidera au développement de la créativité, et renforcera la capacité d'expression et l'imagination.

Avec l'aide des enfants et selon leurs initiatives, un décor rudimentaire sera monté, avec des éléments faisant sans doute largement appel à leur imaginaire. Les costumes aussi seront improvisés. La classe toute entière sera impliquée dans ces préparatifs.

Tandis que l'on s'affaire au décor et aux costumes, des opinions de la plus haute importance sont échangées. Les enfants doivent exposer leurs doutes au maître. Ils doivent aussi consulter des illustrations et lire quelques textes.

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Exemple:

La description de certains détails historiques fournira l'occasion d'expliquer, par exemple, les sortes de vêtements, chaussures, chapeaux, etc., portés par les personnages impliqués, et leurs origines.

La scène avance simplement. Les événements sont présentés de façon chronologique. Le maître n'hésitera pas à intervenir en cas d'hésitation, pour que le "spectacle" se déroule sans interruption.

Exemple:

L'histoire d'un héros national est mise en scène. La signification sociale des relations entre les acteurs devra être soulignée, ou bien les différences de leurs origines ethniques.

Structuration et interprétation de l'expérience

L'essentiel se produit avant et pendant le spectacle et les expériences vécues sont généralement difficiles à structurer.

Recommandations complémentaires

1) Participation de membres de la communauté

La présence dans la salle de classe de personnes étrangères à l'école risque de bloquer les enfants et d'entraver le déroulement normal des activités. Mais, si la scène a été correctement montée, on pourra la présenter ultérieurement aux parents. Ce sera une occasion supplémentaire (il faut en permanence les rechercher), d'attirer l'attention des familles sur la vie à l'école, et de solliciter leur participation.

2) Comment organiser les enfants

Ce travail impose la participation massive des enfants: certains joueront, d'autres prépareront le décor et les costumes, d'autres se chargeront des effets spéciaux (lumière, son, etc). Il sera donc généralement préférable de travailler en petits groupes. On confiera par ailleurs aux enfants telles ou telles tâches en fonction de leurs capacités personnelles, ce qui est un avantage supplémentaire.

ÉCOUTE D'UNE HISTOIRE

Description et buts

Une histoire est racontée en classe par le maître ou un invité. Elle évoque quelque événement historique ou appartient au patrimoine culturel local.

Au travers de cette écoute, on demandera aux enfants d'analyser un événement important pour leur communauté, leur région, leur pays.

Exemple:

Quelque chose a laissé un profond souvenir dans la communauté: un tremblement de terre, une avalanche, une pluie interminable, un incendie de forêts. L'histoire dira comment le village a été coupé du monde, les cultures endommagées, des animaux perdus, si des secours sont arrivés sous forme de nourriture et de médicaments, comment il a été sauvé par l'aide extérieure et par ses propres habitants, etc. On insistera sur la fragilité intrinsèque de l'écosystème et l'on cherchera à déterminer s'il est envisageable de prendre des mesures préventives pour empêcher la répétition de tels désastres.

Mais ce peut être également une histoire traditionnelle, une légende expliquant l'existence d'une chaîne de montagnes.

Préparatifs de l'enseignant

Une première étape consistera à choisir l'histoire que l'on souhaite raconter aux élèves. Il ne suffit pas qu'elle soit belle et intéressante. Encore faut-il qu'elle soit suffisamment riche en aspects typiques de la communauté: son environnement, son organisation, sa culture, ses traditions, ses succès, ses projets. L'étape suivante consiste à rechercher le maximum d'informations, pour présenter une histoire complète, comportant si possible des détails attractifs qui motiveront les enfants.

Déroulement de la séquence

Le maître racontera l'histoire de façon naturelle. Les enfants pourront l'interrompre pour demander des clarifications ou des explications. Dans ce cas, il fera un bref commentaire sur la question et reprendra le fil de l'histoire. S'il existe des illustrations sur l'événement, seules celles pouvant aider les enfants à mieux comprendre ce qui a été raconté seront montrées. Mais, pour l'instant, l'activité est centrée sur le récit.

Dans une seconde phase, l'histoire étant achevée, d'autres éléments seront présentés et discutés (illustrations, photographies, objets significatifs). Leur analyse fournira l'occasion de répéter et développer le récit, d'en débattre.

Exemple:

C'est le moment de montrer quelques photographies anciennes, ou peut-être quelqu'un a-t-il encore une coupure de journal exposant la catastrophe.

Structuration et interprétation de l'expérience

Plusieurs enfants participent à la reconstitution de l'histoire, en se relayant: un enfant commence, raconte en partie; lorsqu'il s'arrête, un autre poursuit, et ainsi de suite. Le maître peut ainsi s'assurer que tous les enfants connaissent l'histoire et sont en mesure de la répéter.

Cette répétition orale terminée, un résumé, écrit au tableau, reprend les principaux événements uniquement. Tout conteur agrémente généralement son récit de descriptions et d'informations pour le rendre plus vivant. Ces éléments seront laissés de côté dans la phase de structuration car le but est de se souvenir des faits essentiels pour les interpréter. Il fout examiner le sens et les conséquences de quelques-uns des faits mis par écrit. Cet examen dépend des buts poursuivis au moment du choix de l'histoire. Et l'un de ces buts, qu'il faudrait ne jamais oublier, est d'indiquer et expliciter la dimension écologique, qui doit rester systématiquement présente dans le travail scolaire.

Recommandations complémentaires

Ce genre d'histoire diffère de celles généralement utilisées pour les exercice de maîtrise de la langue, ou de celles qu'on raconte aux enfants pour les distraire. Il ne faut pas confondre ces différents genres éducatifs. Ici, nous cherchons à attirer l'attention sur les faits significatifs de l'histoire, toujours en fonction des objectifs poursuivis. Mais il faudra constamment veiller à retenir l'attention des élèves, car certains risquent de ne pas bien saisir cet événement sous sa forme verbalisée.

1) Participation de membres de la communauté

Nous avons là une excellente occasion de faire participer des membres de la communauté. Nombre d'entre eux sont en mesure de raconter l'histoire de leur groupe humain, et la vie telle qu'elle se déroule ailleurs, en particulier les personnes âgées. Ces dernières connaissent les traditions et les légendes enracinées dans la mémoire collective.

Exemple:

On a invité un ancien, qui a vécu les événements racontés et coopéré avec d'autres villageois pour réparer les dommages. Il voudra bien, peut-être, raconter une anecdote personnelle, les changements qui sont intervenus dans le village et la région, et combien de temps il a fallu pour réparer les dégâts. Il sera intéressant de savoir si l'assemblée de village a réparti les tâches et quelle a été la contribution des enfants.

Écouter ces histoires suppose d'accepter un concept important: les histoires racontées de génération en génération sont partie intégrante des valeurs de la communauté. Les légendes font aussi partie de la culture collective, l'identifient et la renforcent. L'école rurale se doit de les connaître et savoir les apprécier. Ces récits doivent donc être traités avec respect. S'ils contredisent de quelque manière l'explication logique des événements, il ne faut pour autant ni les critiquer ni les rejeter. Il est toujours possible de déceler la part de vérité que porte une tradition.

Exemple:

Dans l'autre exemple proposé plus haut, celui d'une légende appartenant à la tradition du groupe, qui raconte qu'un dieu en colère a secoué la terre pour punir les hommes et fait ainsi jaillir la chaîne de montagne, visible depuis le village, on pourra laisser entrevoir comment un cataclysme survenu des milliers d'années auparavant a pu provoquer l'émergence de ces montagnes.

2) Comment organiser les enfants

II n'est pas utile d'organiser les enfants d'une manière particulière. Ils pourront s'asseoir confortablement autour du narrateur, dans une atmosphère conviviale.

ÉTUDE D'UN ÉVÉNEMENT SIGNIFICATIF

Description et objectifs de la séquence

Nous sommes ici dans une activité complexe consistant en l'étude des divers aspects d'un événement important pour la vie de la communauté (un travail, des réjouissances, une foire). Le but sera d'apprendre le fait, et d'être conscient de son impact.

Exemple:

Le fait significatif sera par exemple la fête de l'un des importants personnages religieux de la communauté. S'y intéresser pour en faire un sujet d'étude permettra d'analyser la musique, les danses, les costumes, l'histoire de la fête, son sens, etc.

On étudie un événement significatif en mettant en œuvre les techniques du travail dirigé, mais on pourra s'appuyer sur des mises en scène, des dessins dirigés, des récits de situations vécues.

L'étude d'un événement est, fondamentalement, une unité d'apprentissage limitée, dont le thème principal est l'événement choisi.

Préparatifs de l'enseignant

La préparation devra être méticuleuse.  Avant toute proposition aux enfants, il faudra éclaircir les points suivants:

ECOLOGIE ET ÉDUCATION EN MILIEU RURAL

Les directives ou questionnaires relatifs à chaque tâche seront préparés à l'avance. De plus, le maître établira le calendrier des présentations aux autres enfants, par chaque sous-groupe, de ses résultats partiels.

Exemple:

II a été décidé d'étudier une fête locale. Le travail pourra se diviser comme suit: 

Déroulement de la séquence

Elle commence lorsque les responsabilités ont été réparties et les équipes de travail organisées. Les élèves procèdent aux vérifications nécessaires en posant des questions dans leurs familles, puis discutent des données principales avec le groupe. Les résultats sont présentés selon le plan pré-établi du maître.

Tandis que chaque groupe explique son travail, des structurations partielles sont effectuées.

Structuration et interprétation de l'expérience

Les notes indispensables sont écrites au tableau, en suivant le plan pré-établi du maître. La participation la plus grande possible sera requise, y compris de la part de ceux qui n'ont pas de responsabilité dans le sujet en question, puisqu'ils seront néanmoins présents tout au long.

Recommandations complémentaires

II est préférable de prévoir de longues séances pour la présentation des résultats, pour les discuter et les structurer en partie. Cette phase pourra s'accompagner de dessins, de jeux, de musique et de tout ce qui peut permettre de mieux comprendre l'événement étudié.

1)  Participation de membres de la communauté

Ce travail s'appuyant sur des questionnaires et des observations réalisées dans la communauté, les occasions ne manqueront pas de faire participer ses membres. Il faudra rechercher délibérément ces contacts, car l'expérience des enfants ne saurait suffire à réunir les informations souhaitées.

2)  Comment organiser les enfants

Nous l'avons vu, de petits groupes seront constitués. Ils communiqueront à la fin leurs résultats aux autres élèves. Les enfants eux-mêmes pourront se partager le travail et attribuer des responsabilités au sein du groupe. Ils apprendront ainsi à coopérer entre eux et travailler ensemble en équipe.

EXPLICATION PAR LE DIALOGUE

Description et objectifs de la séquence

Cette activité est quelque peu différente des autres.

Tout d'abord parce qu'elle est la plus fréquente. L'essentiel du temps scolaire se passe en explications sous forme de dialogues, combinées avec des dessins dirigés, des démonstrations, des visites, etc.

Cette activité est différente aussi parce que la source de la connaissance y est essentiellement le maître en personne. C'est lui qui apporte les concepts, les données, les explications, etc., que l'élève doit apprendre. À ce stade, nous avons déjà examiné les cas suivants:

Mais le maître est parfois aussi celui qui apporte le corps même de l'information. Lorsqu'il entame un dialogue explicatif avec ses élèves par exemple.

Le but est alors de donner aux élèves des informations qui élargissent et organisent celles déjà en leur possession de par leurs expériences personnelles, ou la scolarité des années précédentes.

Préparatifs de l'enseignant

II est très important que le maître identifie clairement les sujets qui vont être traités, et organise pour chacun les idées et informations qui seront communiquées aux élèves. Pour ce faire, il doit consulter certains ouvrages. Parfois, il devra parler avec des gens bien informés de la communauté, puisque toute connaissance proposée doit comporter un lien avec la réalité vécue par les élèves.

ECOLOGIE ET ÉDUCATION EN MILIEU RURAL

Déroulement de la séquence

L'activité se déroule en plusieurs phases. Quelques minutes d'explications sont consacrées à chacune et un dialogue s'instaure avec les enfants. Il faut leur donner l'occasion de présenter d'autres exemples, soulever leurs incertitudes et répondre aux questions posées par le maître.

Il faut aussi garder à l'esprit que ces questions ne visent pas à vérifier si les élèves ont compris, mais plutôt à diriger leur réflexion, à appliquer à la vie réelle ce qui a été appris. L'explication doit être formulée dans un vocabulaire simple et, s'il est nécessaire d'introduire un mot nouveau pour les enfants, le maître l'expliquera et l'écrira au tableau.

Une fois le dialogue clôt, l'explication est renouvelée jusqu'à ce que, finalement, le jeu entre dialogue et explications épuise le programme prévu pour cette séance.

Structuration et interprétation de l'expérience

L'explication par le dialogue étant terminée, on reconstruit, avec la participation des élèves, ce qu'a dit le maître. Tout est écrit au tableau et le résultat est copié sur les cahiers.

Recommandations complémentaires

En cours d'explication, le maître introduit une pause, qu'il émaille de questions pour vérifier si les enfants ont compris ce qui vient d'être dit, ou pour stimuler leur attention. Ces questions, et les réponses pertinentes, ne sont pas véritablement un dialogue. Mais elles permettent d'obliger l'élève à participer et à devenir plus attentif.

Cette activité est plus passive pour les enfants que celles proposées précédemment, dans lesquelles ils observent, enquêtent, comparent, élaborent opinions et jugements. C'est pourquoi l'on s'efforcera, dans toute la mesure du possible, de susciter l'intérêt de l'élève, éveiller sa curiosité et augmenter sa motivation.

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