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Le monde forestier

Le Comité des questions forestières méditerranéennes «Silva Mediterranea»

Le Comité des questions forestières méditerranéennes «Silva Mediterranea» a tenu sa 16e session à Larnaka (Chypre), du 13 au 17 juin 1994. Ont participé à cette réunion des représentants de 14 pays, de l'Union européenne, de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) et de la Commission économique pour l'Afrique; des représentants de l'Albanie et de l'Allemagne, du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) et de l'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO) étaient également présents en qualité d'observateurs. On trouvera ci-après un résumé des débats ainsi que les conclusions des principaux points de l'ordre du jour.

Programme d'action forestier méditerranéen

Le Comité a renouvelé son plein appui au Programme d'action forestier méditerranéen (PAF-MED), qui se présente comme un cadre conceptuel pour la planification rurale, le développement intégré et le partenariat dans le but de faciliter l'examen des politiques et plans forestiers au plan national et d'harmoniser et renforcer la coopération internationale en vue de la conservation et de la mise en valeur des forêts méditerranéennes. Le PAF-MED indique dans leurs grandes lignes les méthodes et les activités propres à résoudre les principaux problèmes qui se posent en matière de conservation et de mise en valeur des forêts dans la région, qu'il s'agisse de la gestion et de la planification, du bois de feu et de l'énergie, des industries du bois, des produits forestiers non ligneux, de la conservation des écosystèmes ou du renforcement des institutions.

Le Comité a noté que des propositions visant l'adoption d'un programme d'action forestier international pour la région de la Méditerranée avaient été présentées à maintes reprises depuis la fin des années 80 et que le principe en avait été approuvé dans la Déclaration de Paris par le Congrès forestier mondial de 1991 qui a «appelé solennellement les décideurs à renforcer la coopération internationale, notamment dans le cadre d'un programme d'action forestier méditerranéen» pour appuyer les efforts nationaux de lutte contre le déboisement et la dégradation des forêts dans la région.

Cette initiative s'est trouvée renforcée par les recommandations de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED), le «Sommet de la planète terre», qui s'est tenue à Rio de Janeiro en juin 1992, et qui a lancé un appel à «tous les pays, afin qu'ils établissent et mettent en oeuvre des programmes ou des plans d'action forestiers nationaux pour l'aménagement, la conservation et le développement durable de leurs forêts».

Ce Comité a recommandé que les Etats, les organisations intergouvernementales et les associations, y compris les organismes de financement, fassent connaître rapidement la contribution qu'ils souhaitent apporter au programme, compte tenu de la gravité de la situation de toutes les forêts méditerranéennes.

A cet égard, le Comité a noté que, bien que la FAO ne lui ait pas alloué de ressources spéciales, le Programme était susceptible de recevoir des contributions de mécanismes et d'organismes de financement bilatéraux et multilatéraux grâce à l'établissement de plans homogènes. Il a été pris note d'un message de la Banque mondiale confirmant que l'Organisation était prête à participer à la mise en oeuvre du PAF-MED. La France et l'Italie ont également indiqué qu'elles étaient disposées à contribuer à la mise en oeuvre du Programme.

Evaluation des ressources forestières 1990: pays non tropicaux en développement région méditerranéenne

Le Comité a examiné un document présentant de nouvelles données publiées dans le cadre du Projet d'évaluation des ressources forestières mondiales de la FAO ainsi qu'un modèle d'analyse mathématique (établissant des corrélations entre la densité de population, le taux de couvert forestier et le pourcentage de zones montagneuses humides). Selon ce document, entre 1981 et 1990, le taux annuel moyen de déboisement dans la région méditerranéenne était de 1,1 pour cent (contre 0,8 pour cent dans les régions tropicales pendant la même période). Les forêts des pays bordant la côte sud de la Méditerranée sont essentiellement menacées par la forte pression démographique (ces pays enregistrent un taux de croissance démographique moyen supérieur à 3 pour cent par an) qui entraîne un surpâturage forestier et un prélèvement de ressources forestières (de bois de feu principalement, mais aussi de bois de construction) excédant largement la capacité de renouvellement de la ressource. Dans les pays de la côte nord de la Méditerranée à l'inverse, les surfaces boisées sont laissées à l'abandon et souffrent du développement urbain et industriel excessif ainsi que du tourisme, à l'origine d'incendies de forêt et d'un appauvrissement de la diversité biologique.

Le Comité a indiqué qu'il était indispensable que chaque pays connaisse l'état de ses forêts et leur évolution, et qu'il espérait que ce type d'étude complétée de projets appropriés permettrait de renforcer le potentiel d'action des pays. Il a recommandé d'affiner le modèle mathématique et de soumettre les données aux pays intéressés avant leur publication finale.

Activités des réseaux de recherche

Le Comité a brièvement passé en revue les activités de ses réseaux de recherche sur: l'aménagement anti-incendie des forêts; la sélection d'essences à usage multiple des zones arides et semi-arides; la sylviculture du pin pignon (Pinus pinea); la sélection de peuplements à graines de conifères méditerranéens; et la sylviculture du chêne-liège (Quercus suber).

Le rapport complet de la 16e session du Comité CFFSA/CEF/CFPO sur les questions forestières méditerranéennes, «Silva Mediterranea» peut être obtenu (en anglais, en français ou en espagnol) auprès du Chargé des réunions, Département des forêts, FAO, Viale dalle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie.

La FAO convoque un sommet ministériel sur les forêts

Les ministres et les autres principaux responsables des questions forestières se réuniront à l'occasion de la prochaine session du Comité des forêts (COFO) de la FAO qui devrait avoir lieu en mars 1995, au siège de la FAO, à Rome. Ce forum visera à harmoniser les initiatives internationales en cours dans le domaine de la foresterie.

Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, a déclaré que «ce sommet forestier fournira une occasion unique pour une préparation politique et technique effective des réunions de la Commission du développement durable (CSD) des Nations Unies consacrées à l'examen des questions forestières. Plus particulièrement, cette réunion renforcera l'engagement de la Commission à adopter une approche équilibrée entre développement et conservation, approche qui fait partie du concept de foresterie durable.»

La CSD doit examiner, lors de sa prochaine session, en mai 1995, les progrès réalisés par la communauté internationale (gouvernements, organisations intergouvernementales et non gouvernementales, ainsi que le secteur privé) pour mettre en oeuvre les résolutions de la CNUED (qui s'est tenue à Rio de Janeiro en juin 1992) en matière forestière. La prochaine session du COFO et le sommet ministériel sur les forêts (recommandé par la Conférence de la FAO à sa 27e session, en novembre 1993) serviront ainsi d'étape finale majeure pour la préparation de cet examen.

La CSD a confié à la FAO le rôle de «maître d'oeuvre», au sein du système des Nations Unies, pour le suivi des résolutions de la CNUED relatives aux forêts. Cette responsabilité inclut l'échange d'informations, les contacts interinstitutions, un rôle de catalyseur pour les activités et programmes communs, le développement de stratégies concertées et la présentation de rapports au Secrétaire général de l'ONU.

Afin qu'elle puisse servir à la préparation technique du sommet ministériel, la session de 1995 du COFO - qui est l'organisme de plus haut niveau axé uniquement sur la foresterie - sera essentiellement consacrée aux progrès réalisés dans le domaine du développement durable des forêts à la suite des résolutions de la CNUED. En outre, des dispositions particulières seront prises pour faciliter la participation des ONG et du secteur privé à un vaste débat; une consultation des ONG est d'ailleurs prévue avant le sommet ministériel.

La FAO lance un nouveau bulletin appelé Non-wood news

L'exploitation des produits forestiers non ligneux (PFNL) remonte à la préhistoire. Dans les économies de subsistance et rurale, les PFNL jouent un rôle crucial de par leurs multiples variétés: ils sont une source de nourriture, de fourrage, de fibres, d'engrais, de préparations à base de plantes, de matériaux de construction organiques, de cosmétiques et de produits culturels. Après la révolution industrielle, cependant, le bois et ses produits dérivés deviennent un produit commercial majeur, et l'aménagement forestier met l'accent sur la production de bois d'oeuvre. Les autres produits légèrement négligés, sont alors relégués dans la catégorie des «produits forestiers mineurs». De ce fait, on manque sérieusement d'information sur la quasi-totalité des aspects des PFNL, d'où de graves échecs à les faire contribuer pleinement au développement.

Les PFNL sortent depuis peu de cette relative obscurité. On reconnaît toujours plus leur importance et leur potentiel; les communautés rurales continuent de dépendre des PFNL, et ceux-ci peuvent contribuer durablement à des entreprises de transformation productrices de revenus et d'emplois. Certains PFNL trouvent des débouchés sur les marchés internationaux, par exemple le rotin et le bambou, les huiles essentielles, la résine et les substances pharmaceutiques. En outre, la préférence va actuellement aux produits naturels obtenus sans nuire aux forêts ou à leur diversité biologique. Par ailleurs, les produits ligneux et non ligneux ne s'excluent pas mutuellement; il est possible de les aménager ensemble de manière intégrée, en accroissant la productivité globale, ce qui fournit une raison de plus de protéger la forêt et de l'exploiter de manière rationnelle.

Pour tirer pleinement parti des PFNL, il faudra modifier radicalement l'approche concernant les questions écologiques, sylvicoles, socio-économiques et commerciales liées à la foresterie. L'existence de données précises et actualisées sur les PFNL est un élément clé en ce sens. Non-wood news a pour ambition de fournir plus d'informations vitales et d'offrir à tous ceux qui sont intéressés par le secteur un espace où exprimer et échanger leurs opinions, leurs expériences et leurs compétences.

Chaque numéro de Nonwood news comprend des articles de fond, des informations sur les produits et marchés, les perpectives nationales, les activités internationales, les événements récents, les manifestations prévues et les publications concernant les PFNL.

Un abonnement gratuit et des renseignements peuvent être demandés au Chef de la Sous-Division des produits non ligneux et de l'énergie, Division des produits forestiers, FAO, Viale dalle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie.


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