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Livres


Jack Westoby - Un forestier extraordinaire
Mise en valeur des ressources provenant des espaces naturels
Manuel de terrain de la FAO pour l'aménagement des bassins versants
La préservation du bois dans les pays du Groupe andin
Conservation in situ des ressources phytogénétiques
Foresterie en zone aride: A guide pratique
Comprendre les variations du bois

Jack Westoby - Un forestier extraordinaire

JACK WESTOBY se considérait comme un «forestier absorption»

Introduction to world forestry. J. Westoby. 1989. Oxford, Basil Blackwell.

Quiconque a connu Jack Westoby se rappellera toujours sa forte personnalité, sa vive intelligence, sa façon parfois brutale mais toujours inoubliable de s'exprimer. Lorsqu'il a commencé à s'occuper de foresterie en 1952, il avait déjà derrière lui une brillante carrière de statisticien et économiste au Ministère du commerce du Royaume-Uni. Il se considérait comme un «forestier par absorption» ou comme un non-forestier qui connaissait le monde forestier mieux que tout autre.

Depuis son entrée à l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Jack Westoby a été l'animateur des efforts de l'Organisation pour aider les pays du tiers monde à mettre leurs forêts au service de leur développement socio-économique. S'il n'est pas l'inventeur de la foresterie sociale, il est certain qu'en 1988, lorsqu'il est mort à l'issue d'une longue maladie, il en était devenu incontestablement le plus brillant avocat. Sa réputation ne pourra qu'être accrue par œ livre, achevé peu avant sa mort.

L'ouvrage commence comme un traité des propriétés des arbres, du bois et des forêts. Mais dans les chapitres suivants, Westoby abandonne radicalement le style didactique pour entraîner le lecteur dans une histoire fascinante des interactions entre l'arbre et l'homme depuis l'époque préromaine jusqu'à nos jours. Page après page, les faits et chiffres importants concernant la foresterie sont éclairés par l'analyse très personnelle que fait Westoby des forces sociales, économiques et politiques qui ont modelé et continuent de modeler la foresterie, particulièrement dans le tiers monde.

Selon Westoby, ce n'est pas la pression démographique en elle-même qui menace les forêts du monde, mais plutôt l'évolution rapide des populations, et en particulier le nombre croissant des sans-terre, des paysans déracinés comme il les appelle. Ce sont les relations sociales qui sont responsables de la destruction des forêts tropicales et non pas simplement la surpopulation.

Dans la plupart des pays du tiers monde, le pouvoir politique est aux mains de personnes qui cherchent plutôt à faciliter l'exploitation qu'à la maîtriser.

Westoby mentionne également les effets négatifs sur les ressources forestières de politiques bien intentionnées mais erronées. Il cite comme exemple les 3,4 millions de terres forestières défrichées en Inde pendant la «révolution verte». Les pays développés sont loin d'être innocents. Selon Westoby, c'est grâce à l'appui des pays du Nord que les régimes dont les politiques sont responsables de la destruction des forêts tropicales peuvent survivre dans le tiers monde.

Pour remédier à la situation, dit Westoby, il faudrait avant tout mettre au point des politiques forestières rationnelles; c'est faute de telles politiques que la foresterie est dans tant de pays la Cendrillon des administrations nationales; il n'y a aucune garantie que les activités commencées aujourd'hui continueront à être financées et pourront être poursuivies demain. Trop souvent, les politiques en matière de foresterie et de conservation ne sont que des déclarations de bonnes intentions, alors qu'il faudrait des programmes détaillés pour atteindre des résultats déterminés liés à des objectifs sociaux proclamés. Une politique forestière bien claire est la condition essentielle d'une véritable foresterie sociale.

Bien que le livre soit dédié aux trois générations de forestiers qui ont appris à Westoby tout ce qu'il savait de la foresterie, l'auteur n'épargne pas les forestiers.

Westoby les accuse d'avoir servi trop consciencieusement leurs maîtres, sans protester, et d'être ainsi restés inopérants. Pour rectifier le tir, il est essentiel que forestiers et écologistes fassent entendre leurs voix à l'unisson et que leurs organisations professionnelles protègent ceux qui auront le courage de dénoncer les politiques antisociales d'utilisation des ressources.

En tant que tableau mondial de la foresterie, le livre est incomplet. Il fait relativement peu de place à l'Afrique et à l'Amérique latine et évoque à peine les forêts et la foresterie nord-américaines. Malgré tout, c'est une lecture à recommander à tous ceux qui s'intéressent à la foresterie internationale.

On ne lira pas cet ouvrage pour se documenter en détail sur les faits; le principal intérêt tient à la perspicacité de l'auteur, à ses idées et à ses conclusions. De ce point de vue, la cinquième partie du livre, malheureusement trop courte, qui traite de la façon dont les arbres peuvent être mis au service des populations, est la meilleure. C'est le reflet de l'expérience de Westoby, d'abord à la FAO en tant que spécialiste des politiques forestières et de l'aide au secteur forestier dans beaucoup de régions du monde (de 1952 à 1974), puis en tant que chercheur indépendant qui n'a jamais cessé de réfléchir et d'écrire sur les problèmes forestiers.

Dans cette cinquième partie, Westoby évoque les problèmes de la foresterie sociale, de l'agroforesterie, de la participation populaire, de l'aide au secteur forestier et de la profession forestière. Le dernier ouvrage de Westoby s'achève sur un aphorisme qui serait une excellente épitaphe pour sa vie et son œuvre: toute foresterie doit être sociale.

Quand on referme le livre, on conserve une forte impression de Jack Westoby, du bon sens qu'il maniait si bien et de sa croyance indéfectible en notre aptitude collective à résoudre les problèmes urgents qui trouvent leur expression dans les rapports entre l'homme et la forêt.

R.P. et E.B.

Mise en valeur des ressources provenant des espaces naturels

LES ESPACES NATURELS SONT IMPORTANTS pour un développement soutenu

Wildlands: their protection and management in economic development. G. Ledec et T. Goodland. 1988. Washington, D.C., Banque mondiale.

La pression croissante pesant sur les espaces naturels qui subsistent dans les pays en développement et l'urgence de prendre des décisions concernant leur rôle dans un développement équilibré à long terme font toute l'importance et l'opportunité de cette publication de la Banque mondiale, d'autant plus que la Banque intervient dans de nombreux grands projets de développement qui intéressent les espaces naturels. Le postulat qui sous-tend cet ouvrage est que les espaces naturels relativement peu touchés par les activités humaines peuvent apporter une contribution importante au développement économique en restant dans leur état naturel. Les auteurs ont cherché à montrer comment on peut les aménager pour contribuer à la réussite durable des plans et projets de développement, et à clarifier les questions qui se posent lorsqu'on introduit dans les projets un volet «espaces naturels», de façon à en faciliter la réalisation par les organisations de développement. Cette étude s'adresse aux responsables de services gouvernementaux, d'organisations de développement, d'organisations non gouvernementales et autres concernés par la conservation et le développement dans le monde entier.

Les trois premiers chapitres de l'ouvrage font ressortir l'importance des espaces naturels pour un développement soutenu et décrivent les interventions de la Banque mondiale dans des projets comportant un volet espaces naturels. On y mentionne un certain nombre de projets dans des pays en développement où un volet d'aménagement d'espaces naturels a procuré des avantages économiques et écologiques pour un coût supplémentaire modique (des renseignements détaillés sur ces projets sont donnés à l'annexe A).

Le chapitre 4 présente une analyse particulièrement intéressante sur les raisons et les modalités de l'introduction de volets d'aménagement d'espaces naturels dans des projets de développement portant sur l'agriculture et la colonisation des terres, l'élevage, la pêche, la forêt, les routes et les chemins ruraux, la mise en valeur des ressources en eau, l'industrie, les institutions, la formation, l'enseignement et la recherche.

Le chapitre 5 complète cette analyse en expliquant comment des projets de développement qui ne concernent pas spécifiquement des espaces naturels peuvent avoir des effets bénéfiques indirects mais importants pour l'aménagement des espaces naturels. Les auteurs mentionnent des projets appuyés par la Banque mondiale qui ont eu un impact positif sur les espaces naturels en permettant une utilisation plus intensive des terres déjà mises en valeur et en assurant une exploitation durable des ressources, un aménagement visant à la diversité biologique et une aide à la population locale.

Le chapitre suivant, sur l'aménagement des espaces naturels dans la planification économique et sectorielle, souligne la nécessité d'inclure des préoccupations d'aménagement des espaces naturels dans les politiques et les accords entre gouvernements et organismes internationaux, et recommande d'inclure, dans les programmes des institutions nationales et internationales de formation au développement, une formation à l'aménagement des espaces naturels.

Le chapitre 7 soulève brièvement diverses questions concernant l'analyse économique de l'aménagement des espaces naturels, notamment les difficultés qui compliquent l'analyse économique coûts-avantages de œ secteur, et décrit rapidement différentes approches possibles. Toutefois, étant donné la grande compétence de la Banque dans œ domaine et son importance, on aurait pu espérer un traitement plus approfondi de ce sujet.

Le dernier chapitre du corps de l'ouvrage traite des avantages potentiels pour les populations qui vivent dans les espaces naturels ou à proximité. Il adopte une approche pragmatique, signalant les domaines possibles de conflit et présentant des suggestions fondées sur une expérience pratique pour montrer comment on peut réduire ces conflits au minimum et accroître les avantages pour les populations.

L'ouvrage comprend en outre 10 annexes sur des sujets relatifs à l'aménagement des espaces naturels, et une abondante bibliographie à laquelle on peut seulement reprocher de se limiter essentiellement à des références en langue anglaise.

Malgré tout, la perspective mondiale sur l'aménagement des espaces naturels offerte par cet ouvrage lui confère un grand intérêt; le fait qu'il soit publié sous les auspices d'une organisation qui a une expérience considérable dans ce domaine ajoute à sa crédibilité.

K. Thelen

Manuel de terrain de la FAO pour l'aménagement des bassins versants

Au début des années 80, la Division des ressources forestières de la FAO s'est lancée dans un projet ambitieux: publier un manuel de terrain en huit volumes pour l'aménagement des bassins versants. Les deux volumes les plus récents sont présentés ci-après.

Landslide prevention measures. H. Marui. 1988. Manuel de terrain de la FAO pour l'aménagement des bassins versants. Cahier FAO: Conservation des sols 13/4. Rome, FAO.

Vu la complexité du sujet, c'est probablement le volume qui donnera le plus de fil à retordre aux forestiers. Les glissements de terrain ne sont certes pas un phénomène facile à maîtriser, mais l'auteur souligne que les forestiers peuvent jouer un grand rôle en prenant des mesures préventives.

L'ouvrage aidera les forestiers, les agronomes, les ingénieurs et les aménagistes en général à identifier et classer les glissements de terrain. Au départ, il s'agit parfois d'un phénomène presque imperceptible qui ne peut être décelé que par des techniques très précises de mesure. La classification des glissements de terrain est essentielle car on ne prévient pas et on ne traite pas un glissement superficiel de la même façon qu'un glissement qui a son origine dans le sous-sol.

Le manuel suit un ordre logique: principes de base; critères pour éviter des pentes instables; méthodes de recherche et de prévision; analyse de la stabilité des pentes; moyens mécaniques de prévention et de stabilisation; rôle de la végétation dans la prévention et la stabilisation.

Les spécialistes apprécieront les nombreuses illustrations et formules. Elles seront également utiles aux non-spécialistes et, surtout, les convaincront que les glissements de terrain sont bien trop dangereux pour que l'on puisse jouer les apprentis sorciers.

Road design and construction in sensitive watersheds. FAO. 1989. Manuel de terrain de la FAO pour l'aménagement des bassins versants. Cahier FAO: Conservation des sols 13/5. Rome, FAO.

Watershed management field manual

Cet ouvrage est destiné à la fois à servir de guide pour les fonctionnaires des projets de terrain et de manuel pour la formation des techniciens et cadres.

Il traite d'une question importante mais souvent controversée. Pour certains, la construction de routes, même dans les bassins versants de montagne, reste synonyme de progrès: jamais un projet ne pourra construire trop de kilomètres de routes. En revanche, pour ceux qui se préoccupent de la conservation des terres de montagne et de l'aménagement des bassins versants, les choses ne sont pas aussi simples: il faut éviter que la construction de nouvelles routes n'aggrave la sédimentation et le ruissellement, ce qui irait à l'encontre de l'objectif principal des projets. C'est à eux que s'adresse cet ouvrage.

Si l'on applique les recommandations qui y sont présentées, on construira, pour le même prix, moins de kilomètres de routes, mais ces routes seront plus faciles à entretenir, n'auront pas besoin d'être réparées à la première averse et, surtout, ne seront pas à l'origine de glissements de terrain, de ravines ou de ruissellements concentrés.

En s'appuyant sur cette publication, il devrait être possible d'entamer un dialogue constructif avec les autorités locales, les habitants des bassins versants et les organismes de financement et de les convaincre qu'une route bien tracée et bien construite ne sera pas seulement plus sûre et plus facile à utiliser, mais aussi, à long terme, plus économique car elle coûtera moins cher en entretien et n'endommagera pas l'environnement.

Les ingénieurs qui sont habitués à construire des routes sur des terrains plus faciles trouveront dans cet ouvrage des conseils extrêmement utiles: comment faire des économies au moment du tracé? Quel est le meilleur rapport des déblais aux remblais? Que faut-il prévoir pour le drainage?, etc.

La publication contient 122 figures dont la plupart peuvent être utilisées directement pour réaliser des transparents pour rétroprojecteurs.

Le manuel de terrain de la FAO pour l'aménagement des bassins versants se compose désormais des volumes suivants:

13/1 - Reverdissement et traitements des sols. 1985. Existe aussi en anglais et en espagnol (la version anglaise est épuisée).

13/2 - Gully control. 1986. Version espagnole en préparation.

13/3 - Slope treatment measures and practices. 1988. Existe aussi en espagnol.

13/4 - Landslide prevention measures. 1988.

13/5 - Road design and construction in sensitive watersheds. 1989. Version espagnole en préparation.

13/6 - Watershed survey and planning. A paraître en 1990.

13/7- Water harvesting. En préparation.

13/8 - Correction des torrents. Réédité comme publication tarifée. Publié en espagnol en 1988. Versions anglaise et française en préparation.

Maintenant que le manuel est presque complet, il serait souhaitable que les volumes déjà parus, plutôt que d'être traduits directement, soient révisés afin de tenir compte de l'évolution des techniques. Les observations et suggestions des lecteurs seront les bienvenues.

LA LUTTE CONTRE LES INSECTES est essentielle pour la protection du bois

La préservation du bois dans les pays du Groupe andin

Manual del Grupo Andino para la preservación de maderas. Junta del Acuerdo de Cartegena. 1988. Lima, Pérou, 360 pages.

Cet ouvrage s'adresse aux techniciens de l'industrie du bois, aux constructeurs, aux architectes, aux ingénieurs, aux étudiants et à tous ceux qui s'intéressent à la théorie et à la pratique de la préservation du bois. Il ne prétend pas présenter toutes les solutions scientifiques et techniques; son objet est d'exposer de façon claire et concise les principaux critères à prendre en considération pour prolonger la durée de vie utile des produits du bois. Le manuel est divisé en 12 chapitres: organismes animaux et végétaux qui s'attaquent au bois; facteurs influant sur la durabilité naturelle du bois; agents de préservation efficaces et appropriés; techniques de pré-préservation; méthodes de préservation; contrôle de la qualité; méthodes de traitement du bois fraîchement coupé; préservation des constructions achevées; mesures de protection externe (laques, vernis, etc.); matériel de préservation; intégration de la protection dans les plans de construction; panorama des techniques et pratiques de conservation du bois dans les pays du Groupe andin (Bolivie, Equateur, Pérou, Venezuela).

Les auteurs se proposent de donner un guide théorique et pratique complet de la façon de traiter les produits du bois pour optimiser l'utilisation de cette matière première dans le secteur de la construction. Dans l'introduction, ils déplorent que le mot construction évoque immédiatement des matériaux tels que briques, acier et ciment; même dans les zones les plus isolées des Andes, ces matériaux sont souvent transportés au prix d'énormes efforts jusqu'en plein milieu de la jungle: c'est évidemment parce qu'on n'a pas confiance dans la construction en bois. Cela tient au moins en partie à ce que les techniques permettant de prolonger de beaucoup la durée de vie du bois dans de nombreuses utilisations sont mal connues.

Chaque chapitre est complété par une importante bibliographie, et des notes marginales renforcent utilement les principaux arguments. Le texte est illustré par beaucoup de photographies, dessins, encadrés, etc. Il est suivi d'un glossaire de la préservation du bois qui pourra utilement aider le lecteur à suivre le texte.

Le Conseil de l'Accord de Cartagène prévoit de publier d'autres éditions révisées selon les besoins et invite les lecteurs à communiquer observations et suggestions. Prière d'adresser la correspondance à: Junta del Acuerdo de Cartagena, Paseo de la República 3895, San Isidro, Casilla Postal 18-1177. Lima 18 (Pérou).

G. Gomez

Conservation in situ des ressources phytogénétiques

Ressources phytogénétiques: leur conservation in situ au service des besoins humains. FAO. 1989.

Ressources phytogénétiques

La diversité génétique accumulée dans tous les organismes vivants au cours de 3 milliards d'années d'évolution est le patrimoine biologique de notre planète. Elle constitue une réserve qui permet d'amortir le choc des modifications de l'environnement et elle est donc essentielle pour maintenir la stabilité et l'équilibre de la biosphère.

Les gènes présents dans la vie sauvage permettent aux espèces sauvages de s'adapter à l'évolution du climat, du sol et d'autres facteurs environnementaux (y compris les ravageurs et les maladies), et sont en outre indispensables pour pouvoir manipuler les espèces cultivées en réponse à l'évolution des besoins socio-économiques. Les améliorations ultérieures et l'utilisation à long terme des essences forestières, ainsi que des principales plantes vivrières et d'autres qui restent à identifier, reposent sur la diversité génétique qui constitue une réserve dans laquelle on peut puiser pour créer de nouvelles variétés par la sélection et l'amélioration génétique. Les progrès de la science et des techniques, et notamment le génie génétique, pourront offrir de nouvelles possibilités d'utiliser les gènes d'une grande variété d'espèces pour améliorer les plantes cultivées.

Les forestiers ont un rôle clé à jouer pour assurer la conservation et l'utilisation rationnelle des ressources naturelles renouvelables. Les forêts denses et claires sont la plus grande réserve de ressources génétiques de la planète aussi bien pour les espèces ligneuses que - surtout dans les tropiques humides et arides et dans beaucoup de zones subtropicales - pour d'innombrables autres espèces ayant ou pouvant avoir une valeur socio-économique. Il incombe donc aux forestiers de mettre au point et d'appliquer des stratégies d'aménagement propres à prévenir l'appauvrissement ou la destruction des zones naturelles et l'érosion de la diversité génétique qu'elles contiennent. Heureusement, le matériel génétique est une ressource renouvelable. Il est possible de l'utiliser de façon durable sans compromettre sa conservation.

La FAO, en collaboration avec l'Unesco, le PNUE et l'UICN vient de publier une brochure intitulée: Ressources phytogénétiques: leur conservation in situ au service des besoins humains. Basée sur la longue expérience qu'a le Département des forêts de la FAO dans le domaine de la conservation des ressources phytogénétiques, sur les projets de terrain en cours et sur des études de cas communiquées par des instituts et des chercheurs de huit pays en développement, cette brochure vise à montrer aux décideurs et au grand public les avantages à court et à long terme de la conservation. Elle souligne la nécessité d'intégrer la conservation des écosystèmes et des ressources génétiques dans les plans de développement à court, moyen et long terme et conclut que la clé du succès est de concilier la conservation avec une utilisation et un aménagement viables. Elle illustre aussi les rapports entre la conservation in situ des espèces végétales et animales et le réseau mondial de zones protégées existant déjà, ainsi qu'entre la conservation in situ et l'aménagement des ressources naturelles renouvelables pour la production de biens et services.

L'ouvrage est complété par un dépliant intitulé: Conservation in situ: conserver les ressources phytogénétiques afin de pourvoir aux besoins présents et futurs. Ce dépliant expose brièvement la nature, les justifications et les méthodes de la conservation in situ.

On peut obtenir la brochure Ressources phytogénétiques: leur conservation in situ au service des besoins humains auprès des agents officiels de vente de la FAO ou en s'adressant directement à la Section distribution et ventes, FAO. Le dépliant Conservation in situ: conserver les ressources phytogénétiques afin de pourvoir aux besoins présents et futurs est distribué par la Division des ressources forestières de la FAO, Rome, Italie.

Foresterie en zone aride: A guide pratique

Arid zone forestry: a guide for field technicians. FAO. 1989. Cahiers FAO conservation des sols n° 20, 143 pages.

Arid zone forestry: A guide for technicians

Il s'agit d'un guide pratique illustré à l'attention des techniciens de terrain s'occupant de foresterie en zone aride. Il comprend 10 chapitres portant sur les sujets suivants: description générale de l'environnement aride; rôle des arbres et arbustes dans les zones arides; gestion des pépinières dans les régions arides; techniques d'établissement et d'aménagement des plantations forestières; plantations forestières spéciales; plantations forestières irriguées; régénération des environnements salins; produits forestiers non issus du bois; participation de la population locale; espèces arborées et arbustives convenant à la foresterie en zone aride. Le manuel se présente davantage comme un «précis» forestier que comme un exposé détaillé des théories et pratiques en matière de foresterie. Il a pour objet de permettre aux forestiers de se tenir au courant des progrès technologiques, ainsi que de développer leur aptitude à intervenir en dehors du domaine «traditionnel» et à diversifier leur rôle dans le cadre d'une approche intégrée de l'utilisation des terres.

On espère également que les instructeurs chargés de la foresterie en zone aride trouveront ce manuel utile pour former des techniciens de terrain et appuyer de nouvelles initiatives de formation à l'intention du personnel technique forestier.

Comprendre les variations du bois

Wood variation - its cause and control. B.J. Zobel et J.P. van Boytenen. 1989. Heidelberg, Springer-Verlag. 98 figures. 363 pages.

Le bois est une matière très variable; il existe des différences entre les essences et entre les genres, entre les provenances d'une même essence et entre les arbres d'une même provenance, ainsi qu'entre les diverses parties d'un même arbre. La variabilité d'un arbre à l'autre est particulièrement importante; les différences entre individus d'une même essence sont souvent d'origine principalement génétique.

Pour produire et utiliser le bois avec efficience, il est essentiel que ceux qui cultivent, améliorent et récoltent les arbres, ainsi que ceux qui les transforment en produit final marchand, comprennent bien la physionomie des variations, leurs causes et les moyens d'agir sur elles. Zobel et van Boytenen se sont proposés de rassembler la grande masse d'informations existant sur les variations du bois, de l'analyser, de la classer et de présenter une synthèse des grandes idées et tendances sous une forme utile à la fois aux spécialistes de l'utilisation du bois et aux forestiers de terrain. Ils récapitulent les résultats des méthodes employées en foresterie pour produire du bois de meilleure qualité. Ils traitent aussi bien du bois massif que des fibres.

L'introduction donne une description claire des principales propriétés du bois et de leurs relations avec les caractères morphologiques et chimiques et répond à des questions fondamentales telles que: «Quels sont les caractères qui déterminent la densité du bois?» Plusieurs aspects de la physiologie de la formation du bois sont aussi examinés, en particulier le mécanisme responsable des variations du bois et les facteurs régissant ses propriétés.

Le deuxième chapitre traite des effets de la provenance et de la plantation hors de l'habitat original sur les propriétés du bois. Les variations géographiques et les propriétés du bois des arbres cultivés comme exotiques sont décrites pour un certain nombre d'essences et de groupes d'essences. Les interactions complexes entre l'environnement et les facteurs génétiques qui régissent les propriétés du bois sont aussi présentées et expliquées dans toute la mesure possible.

Les variations à l'intérieur d'un même arbre et entre arbres d'une même essence sont étudiées au chapitre 3. Les variations entre les parties d'un même arbre sont traitées en détail de façon à préparer le lecteur aux chapitres suivants.

Le chapitre 4 présente les variations de propriétés liées à la forme des arbres et au bois de réaction. Les propriétés du bois liées à une mauvaise forme sont passées en revue. L'accent est mis sur l'importance du bois de réaction et sur son effet sur la variation des propriétés. Le chapitre traite également des possibilités d'améliorer la forme des arbres par la génétique et la sylviculture.

Le chapitre 5 traite des effets de la vitesse de croissance sur les propriétés du bois et en particulier sur la densité. Les résineux et les feuillus sont examinés séparément. L'effet de la vitesse de croissance sur les caractéristiques des cellules et sur l'aspect esthétique du bois est également présenté.

Le chapitre 6 traite des propriétés du bois influencées par des facteurs externes, notamment d'ordre environnemental ou biologique. Les facteurs environnementaux sont le climat, le sol et la station, ainsi que les interactions entre les arbres au sein d'un peuplement. Les principales théories concernant la relation entre la disponibilité d'eau et les propriétés du bois sont aussi décrites. Le chapitre contient en outre de brèves descriptions d'un grand nombre de ravageurs et de maladies qui peuvent altérer le bois.

Le chapitre 7 décrit les effets des pratiques sylvicoles sur les propriétés du bois, notamment: fumure, espacement, élagage, techniques de plantation et autres pratiques telles que le gemmage. Il examine aussi les propriétés du bois des taillis et des rejets de souches.

Le chapitre 8 est une étude très intéressante des possibilités d'agir sur les propriétés du bois par l'amélioration génétique. Il commence par un exposé théorique de l'aspect génétique des propriétés du bois; suit une analyse des informations disponibles sur la variabilité et l'héritabilité de la densité et d'autres propriétés; vient enfin une section pratique consacrée aux méthodes utilisées pour obtenir des améliorations génétiques productives.

Le dernier chapitre envisage les orientations futures du marché et de l'industrie du bois et souligne la nécessité de mieux comprendre et manipuler la variabilité du bois pour que la foresterie puisse produire de plus en plus de bois de qualité.

Les auteurs ont réussi à rendre ce livre à la fois facile à lire et très instructif. Les bases scientifiques - anatomie du bois, technologie du bois, amélioration des arbres - sont présentées aussi simplement que possible et font l'objet de développements logiques au fil des pages. Ce livre, qui contient plus de 1100 références, est beaucoup plus qu'un compendium de la documentation existante. De nombreux tableaux récapitulent la littérature concernant les principaux thèmes traités. Ce livre sera un ouvrage de référence très utile aussi bien pour les forestiers que pour les spécialistes de l'utilisation du bois. Il pourrait aussi servir de manuel pour les programmes de foresterie et de science du bois.

C. Cossalter


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