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Livres


L'IUFRO lance une «collection mondiale» de publications
L'agriculteur d'abord
Un avenir plus brillant pour le Sahel
Publications du groupe de travail IUFRO sur le droit forestier et la législation connexe

L'IUFRO lance une «collection mondiale» de publications

L'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO) lance une nouvelle collection de publications d'intérêt mondial. Les deux premiers volumes de cette World Series (Collection mondiale) sont un Vocabulaire multilingue de l'aménagement forestier et un Système de classification décimale pour les forêts. Cette série a pour objet de diffuser l'information la meilleure et la plus sûre dont dispose l'IUFRO en matière de sciences et techniques forestières auprès d'un public plus vaste.

Vocabulaire de l'aménagement forestier

La première proposition de terminologie forestière multilingue remonte au 3e Congrès forestier mondial qui s'est tenu à Helsinki (Finlande) en 1949, mais il a fallu attendre 1971 pour que soit publiée la version anglaise, intitulée Terminology of forest science, technology, practice and products, élaborée par F.C. Ford-Robertson (alors directeur du Commonwealth Forestry Bureau), et 1975 pour que paraisse la version française rédigée par A. Métro. Une version italienne est parue en 1980.

Tandis que Ford-Robertson mettait la dernière main à son ouvrage en anglais, le Groupe de travail IUFRO de l'aménagement et de l'économie de la gestion forestière entreprit l'élaboration d'un dictionnaire en six langues spécialement axé sur l'aménagement forestier et les statistiques forestières. Une première version fut achevée en 1983, mais des problèmes techniques et des changements organisationnels retardèrent la publication. Ce Vocabulaire de l'aménagement forestier, qui comprend plus de 1 800 termes techniques en six langues (allemand, anglais, espagnol, français, italien et russe), a enfin été publié en 1990, avec comme sous-titre: «Glossaire technique complet à l'usage des forestiers, chercheurs et étudiants intéressés par l'aménagement forestier».

Ce volume représente une étape importante vers la normalisation tant attendue de la terminologie forestière. Toutefois, comme le note dans l'avant-propos le chef actuel du Groupe de travail, O. Griess, ce vocabulaire ne doit pas être considéré comme un ouvrage statique mais comme un témoin de l'état des connaissances, à un moment donné, dans un domaine essentiellement dynamique.

Classification forestière décimale

En 1933, le Congrès de l'IUFRO a adopté une classification complète destinée aux textes forestiers, et connue sous l'appellation de «Système Flury», du nom de son principal auteur, le forestier suisse P. Flury. Elle avait pour premier objet de favoriser l'échange régulier de documentations importantes entre les pays membres de l'IUFRO.

L'évolution rapide de la recherche forestière dans les années 40 en a imposé une révision, et à l'issue de plus de 10 ans de discussion, le Système de classification décimale d'Oxford pour les sciences forestières (ainsi nommé en raison de la contribution importante du Commonwealth Forestry Bureau d'Oxford à l'élaboration de la version anglaise originale) a été présenté au Congrès de l'IUFRO, à Rome, en septembre 1953, et adopté à l'unanimité. Deux mois plus tard, la Conférence de la FAO approuva à son tour le système, qui fut ensuite adopté par la plupart des bibliothèques, instituts et centres de documentation forestiers dans le monde. Une version française a été publiée en 1960 par l'Ecole nationale des eaux et forêts à Nancy.

Dans les années 70, il devint évident que le système d'Oxford était dépassé, en raison tant des immenses progrès de la recherche forestière que des nouveaux besoins créés par l'introduction de systèmes de classification informatique. Certains suggérèrent d'abord de l'abandonner purement et simplement, mais une enquête mondiale menée en 1980 par l'IUFRO confirma son importance pour les sciences forestières, ainsi que les énormes difficultés qu'auraient rencontrées les bibliothèques en cas de changement complet de système de classification. C'est pourquoi, en 1981, l'IUFRO entreprit de réviser et de mettre à jour le système. La Classification forestière décimale révisée (le mot Oxford disparut du titre en 1988) est maintenant utilisée par 190 institutions dans 63 pays.

Le volume publié est une version trilingue abrégée de la classification révisée complète, qui devrait être un outil utile pour les bibliothèques et centres de documentation forestiers, les éditeurs de périodiques, de vocabulaires et de bibliographies, ainsi que les forestiers, les chercheurs et les étudiants qui disposent d'un volume important de documentation personnelle.

Le troisième volume de la Collection mondiale, consacré à la législation forestière, doit paraître avant la fin de 1991.

L'agriculteur d'abord

Farmer first: farmer innovation and agricultural research. Robert, Chambers, Arnold Pacey & Lori Ann Thrupp, éd. Londres, Intermediate Technology Publications. 1989.

Alors qu'un tiers sans doute de la population mondiale est tributaire d'une agriculture de subsistance ou est composé de petits paysans, leurs besoins n'ont guère été pris en compte par les méthodes actuelles de recherche. Il en est résulté deux réponses: la première est le maintien du paradigme conventionnel de «transfert de technologie» à partir des pays industrialisés à technologie évoluée, et la seconde est l'élaboration de nouvelles approches et de nouvelles méthodes de recherche agricole comportant une participation des agriculteurs. Tout en reconnaissant les mérites de la première approche, Farmer first est axé sur les avantages de la seconde.

S'adressant à tous ceux qui sont concernés par la recherche, la vulgarisation et le développement agricoles, quelles que soient leur discipline, leur profession ou leur organisation, Farmer first présente un certain nombre de voies non traditionnelles d'approche de la recherche agricole. Les auteurs qui ont participé à cet ouvrage, venus d'horizons variés tels que sciences sociales, agronomie, écologie, économie, géographie, présentent des arguments puissants en faveur de méthodes faisant place aux besoins propres de l'agriculteur et à sa capacité d'innovation, pour compléter le traditionnel transfert de technologie.

Tout au long de l'ouvrage, le terme d'«agriculteur» est employé pour désigner plus brièvement la famille d'agriculteurs. On insiste spécialement sur les familles démunies et celles qui ont des ressources limitées, et sur les femmes, qui sont le plus souvent négligées ou tenues à l'écart des processus de décision. La nécessité d'élucider les points de vue des femmes, et de prendre en considération leur rôle important dans les activités agricoles, constitue un des leitmotive de l'ouvrage. Les responsables de cette publication exposent dans leur préface l'une des clés de l'approche «farmer-first» (l'agriculteur d'abord):

«Au lieu de partir des connaissances, des problèmes, de l'analyse et des priorités des hommes de science, cette approche part des connaissances, des problèmes, de l'analyse et des priorités des agriculteurs et de leurs familles. Au lieu de la station de recherche, le principal lieu d'action est maintenant l'exploitation agricole. Au lieu du chercheur, l'expérimentateur central est maintenant l'agriculteur, homme ou femme, et les autres membres de la famille agricole.»

L'ouvrage se divise en quatre grandes sections. La première traite de l'innovation par l'agriculteur, et met en lumière la capacité des agriculteurs, et notamment des moins favorisés d'entre eux, d'expérimenter, adapter et innover. La deuxième section examine les méthodes qui permettent de donner la primauté aux programmes des agriculteurs. La troisième traite de la participation pratique des agriculteurs. La quatrième section, enfin, étudie les conséquences pour les institutions et pour l'action, tant à court qu'à long terme. Chacune de ces quatre parties est précédée d'un résumé qui fournit au lecteur un aperçu rapide de son contenu. Cette présentation fait de l'ouvrage un outil de formation et d'enseignement particulièrement utile pour les universités et instituts, ou les individus.

Les responsables de Farmer first soulignent que cet ouvrage ne prétend en aucune façon traiter le sujet de façon définitive; ce n'est qu'un élément d'un processus, visant à stimuler et à encourager le lecteur à tirer des leçons des innovations des agriculteurs, à donner la primauté à leurs programmes et à appuyer leur pleine participation aux actions de développement. Bien que l'ouvrage ne traite pas spécifiquement de la foresterie, les approches décrites pourront lui être appliquées avec profit; c'est pourquoi il est aussi vivement recommandé que les autres œuvres de Chambers.

D. Fromson

Un avenir plus brillant pour le Sahel

Le Sahel en lutte contre la désertification - leçons d'expérience. Sous la direction de René Rochette. Weikersheim, Allemagne, Verlag Josef Margral. 1989.

Il a longtemps été de mode d'afficher un pessimisme excessif au sujet du Sahel et de son avenir, et notamment de la capacité de la région de faire face aux sécheresses périodiques et à la désertification. Après avoir passé en revue une vingtaine d'expériences sur le terrain intéressant des gouvernements, des donateurs bilatéraux et multilatéraux, des organisations non gouvernementales nationales et internationales, et les populations locales, cet ouvrage présente en guise de conclusion la perspective réconfortante d'un avenir meilleur, et même brillant pour le Sahel, région qui revient progressivement à la vie, et qui vivra éternellement.

Cet ouvrage bien écrit et d'une lecture facile (592 pages y compris les illustrations) est le fruit d'une entreprise collective dans laquelle sont intervenus le Comité permanent inter-Etats de lune contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) et un noyau d'experts de terrain qui ont passé en revue des activités et des expériences portant sur les 10 ou 15 dernières années; les fonds ont été fournis par le Programme allemand CILSS, programme d'appui de l'Office allemand de la coopération technique (GTZ). La masse d'information rassemblée a été exploitée et mise en forme par René Rochette, dans l'intention de fournir des leçons pour l'avenir et notamment de prendre appui sur les réussites ponctuelles et sur la confiance qui renaît parmi les populations sahéliennes.

La 1er partie, «Expériences de lune contre la désertification et de développement dans le Sahel», passe en revue 21 expériences couvrant des activités diverses telles qu'organisation de la population, restauration des terres cultivées, lune contre l'érosion, plantations pour le bois de feu, fixation des dunes. Chaque étude de cas présente l'environnement local, les ressources naturelles, les groupes sociaux concernés, les principales techniques employées, les coûts, les problèmes d'exécution rencontrés, et enfin les leçons apportées par l'expérience.

La seconde partie de l'ouvrage, intitulée «Les voies de l'expérience», tire des leçons plus générales de l'expérience et de l'observation de ce qui se passe dans le Sahel. Elle décrit la désertification comme «le fléau qui apporte tous les maux»; elle passe en revue ce que l'on peut considérer comme techniques confirmées de lutte contre la désertification dans les expériences étudiées, décrit les approches adoptées pour la participation des populations, et enfin expose les principes et objectifs, la méthodologie, les perspectives et les limites de l'approche «globale» ou «intégrée».

La conclusion, s'appuyant sur des réalisations précises, témoigne d'une confiance aussi grande que celle des populations elles-mêmes: la région et les peuples du Sahel peuvent espérer un avenir progressivement meilleur. Dans l'ensemble, l'ouvrage cherche à faire passer le message qu'en associant pleinement les populations à des activités qui répondent à leurs besoins réels, en proposant des approches intégrées raisonnables, en fondant les actions de développement sur des unités territoriales à l'échelle locale - les «terroirs» -, et en adaptant les institutions et les organismes de financement ainsi que leurs modes d'intervention, il est possible de renverser les tendances négatives et de restaurer les ressources fondamentales et l'économie de la région.

E.H. Sène

Publications du groupe de travail IUFRO sur le droit forestier et la législation connexe

Forstwissenschaftliche Beiträge. No. 10: Forestry legislation. F. Schmithüsen, éd. Zurich, ETH. 1990.

Le Groupe de travail IUFRO sur le droit forestier et la législation connexe a été créé afin de promouvoir la coopération internationale en matière de recherche sur les aspects juridiques des terres boisées et de la foresterie. Il encourage d'autre part le développement et l'application de méthodes d'études coopératives sur la législation en milieu forestier.

Le Groupe de travail s'intéresse particulièrement, mais non exclusivement, aux sujets suivants: législation forestière concernant les organisations et les programmes forestiers publics et privés; interprétation juridique de la législation vis-à-vis du droit commun; élaboration de réglementations prises en application des lois forestières; relations et coordination avec des législations connexes telles que lois sur l'environnement, la conservation, l'utilisation des terres, le développement économique; relations entre législation, formulation de politiques et mise en œuvre.

Depuis 1984, le Groupe de travail IUFRO a publié quatre volumes de documents rédigés par ses membres. Le plus récent, préparé en vue du 19e Congrès mondial de l'IUFRO qui s'est tenu à Montréal en août 1990, contient 24 mémoires présentés par des participants de pays développés et en développement. Ces mémoires couvrent une vaste gamme de sujets et de problèmes, démontrant les relations multiples et complexes entre portique, législation et administration, de même que les liens importants entre conservation de l'environnement, gestion des ressources naturelles, développement rural et forêt. Ils devraient encourager de nouvelles études analytiques et comparatives sur le cadre législatif et institutionnel requis pour assurer la protection et l'utilisation judicieuse des terres boisées.


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