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Livres

Modélisation de la forêt boréale

A systems analysis of the global boreal forest. Publié sous la direction de H.H Shugart, R Leemans et G.B. Bonan. 1992. Cambridge, Royaume Uni, Cambridge Univ. Press.

Cet ouvrage, réalisé par une équipe internationale d'écologistes, donne une synthèse des phénomènes et processus importants qui se produisent dans les forêts boréales, et examine les principaux mécanismes responsables du comportement des forêts dans l'espace et le temps, afin de mettre au point le premier modèle informatisé à l'échelle mondiale de la dynamique d'un biome. Il a pour objet de faciliter la projection de l'évolution de la forêt boréale sur des périodes allant des dizaines aux milliers d'années, d'une part, et sur la superficie mondiale de ce type de forêt, d'autre part.

En 1985, une équipe d'experts s'est réunie à Stockholm pour définir les fonctions physiques et écologiques à développer dans un modèle informatisé propre à simuler la dynamique des forêts boréales du monde. A la fin de la réunion, deux des participants se sont chargés de réaliser chacun un simulateur de zone boréale qui mettrait en évidence, l'un, la dynamique physique, et l'autre, les aspects biologiques.

En 1987, au cours d'une deuxième réunion tenue à l'Institut international pour l'analyse des systèmes appliqués (IIASA) de Laxenburg (Autriche), on a examiné les progrès réalisés dans la mise au point des deux éléments d'un simulateur unifié de la forêt boréale, et analysé un certain nombre de méthodes de modélisation. Les participants ont en outre estimé que le simulateur de base était suffisamment avancé pour être rendu public.

"A Systems Analysis of the Global Boreal Forest"

Une troisième réunion a eu lieu à Sopron (Hongrie) en 1989. L'ouvrage examiné ici, qui est le fruit de cette réunion, présente des modèles informatisés visant à simuler la dynamique des forêts boréales. Il contient six modèles différents mais interconnectés de phénomènes liés à la forêt boréale. Par exemple, les modèles de peuplements pour ces forêts présentés au chapitre 13 fournissent des éclaircissements sur les réactions dynamiques des modèles de simulation plus biologiques mais moins analysables (chapitres 15, 16 et 17). Au plan du paysage, les modèles pour les feux de forêt, la transformation en marais et l'exploitation forestière exigent tous des connaissances approfondies de la dynamique prévue des forêts, connaissances qui pourraient être tirées d'autres modèles. Cependant, les modèles physique et biologique de la dynamique forestière (chapitres 15 et 16) sont assez étroitement liés pour qu'on les ait unifiés, afin de créer une simulation couvrant l'ensemble des forêts boréales, dénommée BOFORS. Les auteurs affirment que, grâce à ce modèle, ils peuvent «projeter les changements dynamiques déclenchés par des conditions écologiques spécifiées dans un lieu arbitraire quelconque de la zone de forêt boréale».. On peut obtenir des listages du programme informatisé relatif au modèle BOFORS à la bibliothèque scientifique et technologique de l'Université de Virginie.

Les articles des auteurs qui ont participé à cet ouvrage font apparaître une certaine diversité d'intérêts et d'opinions. Comme ils le soulignent eux-mêmes, la recherche tend plutôt à poser de nouvelles questions qu'à offrir des réponses claires. Cette première présentation de modèles dynamiques permettant une simulation de la forêt boréale devrait susciter des débats et des études supplémentaires.

S. Dembner

Marchés européens des bois tropicaux

High-value markets for tropical sawnwood, plywood and veneer in the European Community. R.J. Cooper. 1991. Rome, FAO.

Les bois tropicaux sont à l'heure actuelle un produit qui est commercialisé en concurrence avec les bois d'œuvre de base provenant d'autres sources. On constate que les tendances actuelles de la demande et de l'offre de bois accentuent la concurrence entre les fournisseurs, ce qui oblige ces derniers à améliorer la qualité du produit, de la livraison et du service. Pour que les entreprises demeurent viables, il faudra compenser les coûts qu'entraîne cette amélioration de la qualité par une augmentation de la productivité et/ou une hausse des prix des produits finis.

Il semble que les fournisseurs de bois tropicaux n'aient guère de moyens de réduire les coûts des opérations et soient donc, plus que certains autres, sensibles aux effets d'un renforcement de la concurrence. En guise de solution de rechange, il pourrait être intéressant d'identifier des marchés capables d'absorber les coûts supérieurs des bois tropicaux plus facilement que le marché hautement compétitif des bois d'œuvre et, en même temps, d'exploiter au mieux les caractéristiques particulières des bois tropicaux.

A cet égard, le domaine des utilisations de haute valeur ouvre des perspectives prometteuses. Grâce à leurs caractéristiques particulières, de nombreux bois tropicaux peuvent très bien répondre aux exigences des marchés spécialisés, qui sont aussi ceux des produits à valeur élevée. Cette étude, entreprise au titre du Programme de commercialisation des produits forestiers de la FAO, a pour objectif de définir les utilisations finales de haute valeur des bois tropicaux et d'évaluer leurs perspectives dans la Communauté économique européenne (CEE).

L'étude se divise en deux sections principales. La première donne une description de l'ensemble du marché des produits primaires des bois tropicaux dans la CEE, avec définition des utilisations de haute valeur pour les besoins de l'étude; elle identifie et quantifie ces utilisations dans le cas des bois tropicaux. Les caractéristiques clés des marchés préférentiels des feuillus tropicaux sont aussi exposées. La deuxième section offre des descriptions détaillées des marchés de chacun des 12 pays membres de la CEE et indique les utilisations finales qui méritent d'être étudiées plus à fond.

Cet ouvrage devrait intéresser tous les directeurs commerciaux des industries forestières mécaniques des pays tropicaux. Il ouvre des perspectives et fait apparaître de nouvelles possibilités concernant le marché européen du bois. En outre, il souligne l'importance d'une commercialisation bien orientée dans la conservation et l'exploitation des ressources forestières.

L. Lintu

Un nouveau texte important sur l'aménagement des bassins versants

Hydrology and the management of watersheds K.N. Brooks, P.F Folliott, H.M. Gregersen et J.L. Thames. 1991. Ames, lowa, Etats-Unis, lowa State Univ. Press.

Cet ouvrage fournit les informations de base et une méthodologie pratique permettant de résoudre les problèmes hydrologiques des bassins versants et de comprendre et mettre au point des programmes d'aménagement. Il se compose de quatre parties qui concernent respectivement les domaines suivants: processus hydrologiques et utilisation des terres; érosion, colmatage, qualité de l'eau et utilisation des terres; aménagement des bassins versants et planification; enfin, thèmes particuliers comprenant l'hydrologie des neiges, des observations sur les bassins versants aux fins d'application technique, les méthodes hydrologiques et les méthodes statistiques de récolte de l'eau.

Les deux premières parties constituent les éléments de base des cours sur l'hydrologie forestière, l'hydrologie des parcours ou l'aménagement des bassins versants qui sont dispensés dans de nombreux programmes d'aménagement des forêts et des ressources naturelles. La troisième partie, qui traite de la planification, la réalisation et l'évaluation de l'aménagement des bassins versants, met en lumière les aspects pluridisciplinaires, y compris les facteurs sociaux et économiques.

L'ouvrage est présenté de manière claire et agréable; chaque chapitre contient une introduction aux concepts qu'il propose et une liste de définitions. Il est enrichi de figures et illustrations, outre un index complet et une liste de références.

La plupart des techniciens et gestionnaires s'occupant de l'aménagement des bassins versants connaissent déjà bien les noms des auteurs car il s'agit d'experts éminents.

Ce livre, qui constitue un manuel de niveau universitaire, offre en outre des informations utiles et un bon outil de référence pour les gestionnaires, les planificateurs, les aménagistes et les techniciens, notamment ceux qui ont une expérience pratique mais une formation théorique limitée en matière d'hydrologie forestière et d'aménagement des bassins versants.

L'ouvrage n'est encore disponible qu'en anglais, mais une édition en espagnol est à l'étude.

T. Michaelsen

Environnement et foresterie tropicale

Tropical forestry: Third World priorities versus Western concerns. Publié sous la direction de N. Pyatt et J. Williams. 1991. Bangor, Royaume Uni, School of Agricultural and Forest Sciences, University of North Wales.

"Tropical forestry: Third World priorities versus Western concerns."

Ce petit volume contient les actes de l'International Student Forestry Symposium, qui s'est tenu en 1990 à l'University of North Wales, Bangor. Ce symposium avait pour objectif général d'examiner les conflits d'intérêts apparents qui se manifestent entre les pressions exercées sur les forêts tropicales pour satisfaire les besoins immédiats des populations locales et les préoccupations des Occidentaux vis-à-vis du déboisement et de la conservation. L'ouvrage fait en premier lieu une évaluation des preuves les plus récentes de la gravité du déboisement des forêts tropicales et des causes du phénomène. En deuxième lieu, il examine les problèmes dont il faudra tenir compte en s'attaquant au déboisement. L'accent est mis très fortement sur, d'une part, la participation des collectivités locales aux prises de décisions et, d'autre part, sur l'importance d'un enseignement forestier adéquat et de liens solides entre organisations internationales et nationales.

L'ouvrage se compose de 11 articles qui examinent un grand nombre de défis que la foresterie tropicale aura à relever. Les deux premiers articles, écrits respectivement par J.-P. Lanly de la FAO et J. Palmer de la Tropical Forestry and Computing Ltd, étudient la situation des forêts mondiales, l'importance relative des forêts tropicales et non tropicales, et les causes fondamentales du déboisement dans les tropiques. D. Harding de l'Ecole d'agriculture et des sciences forestières de l'University College of North Wales et A. Nik de l'Institut de recherche forestière de Malaisie analysent l'état actuel de la recherche sur l'impact hydrologique, tant des changements intervenant dans l'utilisation des terres que des activités d'aménagement du territoire dans les tropiques.

J.C. Hetherington et B. Mohd, également de l'Ecole d'agriculture et des sciences forestières de l'University College of North Wales, étudient les problèmes et perspectives concernant les investissements financiers dans les forêts à diptérocarpacées de la Malaisie péninsulaire. Ils soulignent aussi l'importance d'une approche correcte de la planification, de la commercialisation et des stratégies, de la main-d'œuvre et de la recherche. A. Mgeni de l'Université d'agriculture de Sokoine (République-Unie de Tanzanie) analyse les liens qui existent entre l'aménagement des forêts naturelles et l'établissement de plantations forestières artificielles dans les tropiques.

Les deux articles qui suivent, préparés respectivement par M. Sanogo de SOS Sahel (Mali) et G. Shepherd de l'Overseas Development Institute de Londres, examinent l'importance des arbres en dehors des forêts classées.

G. Dutki de CARE International (Ouganda) et P. Dearden du Service de l'enseignement agricole et de la formation de la Wolverhampton Polytechnic (Royaume-Uni) se penchent sur deux des défis auxquels sont confrontés l'enseignement forestier et la formation. Dans son article, Dutki, offrant son propre exemple, étudie le type d'enseignement permanent nécessaire pour mettre le forestier à même d'affronter une situation en évolution constante. P. Dearden, de son côté, examine un programme de formation en Inde, conçu de manière à permettre aux enseignants agricoles d'intégrer des principes forestiers de base à leur programme d'étude.

S. Bristow de SOS Sahel, Londres, passe en revue les principaux acteurs de la scène mondiale en matière d'aménagement forestier et souligne la nécessité de renforcer la communication et la collaboration entre l'opinion publique, les groupes de pression et les forestiers de métier.

Dans le dernier article, N. Byron du Centre pour la foresterie dans le développement rural de la National University d'Australie, Canberra, fait un examen sévère de l'aide internationale au développement en matière forestière.

L'ouvrage fournit, dans son ensemble, un grand nombre d'informations concrètes et constitue un précieux document de base que pourront utiliser aussi bien les étudiants que les professionnels qui s'intéressent à la foresterie tropicale, au développement rural et au commerce international du bois.

Pour obtenir cette publication, s'adresser à J. Williams, School of Agricultural and Forest Sciences, University College of North Wales, Deiniol Road, Bangor, Wales LL57 2UW, Royaume-Uni.


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