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Le monde forestier


PAFT

Comité de la mise en valeur des forêts dans les tropiques

La 10e session du Comité de la mise en valeur des forêts dans les tropiques s'est tenue au Siège de la FAO, à Rome, du 10 au 13 décembre 1991, sous la présidence de M. W. King (Guyana). Y ont participé des délégations de 43 membres du Comité (42 pays et la Communauté économique européenne), ainsi que des représentants ou observateurs de 24 autres pays et de 10 organisations intergouvernementales (OIG) et organisations non gouvernementales (ONG).

Les principales questions débattues par le Comité comprenaient l'examen de la coopération internationale dans le domaine de la foresterie tropicale, y compris l'exécution du Programme d'action forestier tropical (PAFT), l'aménagement durable des forêts tropicales et la transformation des produits forestiers dans les pays tropicaux.

Examen de la coopération internationale dans le domaine de la foresterie tropicale et exécution du PAFT

Comme il l'avait fait lors de ses sessions précédentes, le Comité a examiné un bilan statistique de l'aide publique au développement (APD) engagé pour la foresterie. L'APD totale fournie par les pays donateurs, les banques et les organisations des Nations Unies s'est élevée en 1990 à 1 milliard 353,5 millions de dollars des Etats-Unis, soit une augmentation de 24 pour cent par rapport à 1988. L'assistance technique a représenté environ 70 pour cent de l'APD et les investissements 30 pour cent.

Les principaux secteurs de dépenses en 1990 sont demeurés la foresterie dans l'utilisation des terres (35 pour cent), le développement industriel basé sur les forêts (28 pour cent) et le renforcement des institutions (19 pour cent); mais le pourcentage des fonds consacrés à la première catégorie d'activités a augmenté, tandis que celui affecté au renforcement des institutions a diminué. Une comparaison avec les chiffres de 1988 fait apparaître une nette réduction de la proportion des fonds consacrés aux activités liées au bois de feu en raison d'une réorientation des crédits vers la foresterie dans l'utilisation des terres. On ne voit pas clairement si cela indique une approche plus intégrée vers les projets concernant le bois de feu, une diminution effective de l'intérêt porté à ce secteur, une modification de la classification adoptée par les donateurs, ou encore une combinaison de tous ces facteurs.

En termes de distribution géographique, l'Asie (44 pour cent) et l'Afrique (33 pour cent) sont restées les principales bénéficiaires de l'APD en 1990. L'Amérique latine a reçu 18 pour cent et le Proche-Orient 5 pour cent.

L'examen auquel a procédé le Comité a également porté sur la contribution fournie par certaines ONG internationales importantes (CARE Canada, CARE Etats-Unis, Alliance mondiale pour la nature [UICN], World Resource Institute [WRI], Fonds mondial pour la nature [WWF]) aux activités forestières dans les pays en développement. Sur le chiffre total signalé de 32,3 millions de dollars en 1990, 56 pour cent sont allés à la foresterie dans l'utilisation des terres et 33 pour cent à la conservation. Au plan géographique, l'Afrique a reçu 49 pour cent de l'ensemble des fonds; l'Amérique latine 34 pour cent; l'Asie 16 pour cent; enfin, le Proche-Orient moins de 1 pour cent.

PAFT

A l'occasion des débats sur le PAFT, le président du groupe ad hoc du Conseil de la FAO sur le PAFT et le président du Groupe de conseillers forestiers ont présenté des communications qui ont contribué à préciser les progrès vers la création d'un forum consultatif de représentants gouvernementaux, avec des observateurs des OIG et des ONG intéressées, qui serviront de cadre international pour les consultations concernant le PAFT et encourageront un flux accru de ressources financières. A cet égard, le Comité a recommandé que la méthodologie employée pour rendre compte de l'APD consacrée à la foresterie soit modifiée de manière à permettre d'identifier avec précision les fonds affectés au PAFT.

Le Comité a recommandé que la FAO mette au point un programme visant à améliorer la communication et à diffuser plus largement l'information concernant les réalisations positives du PAFT, particulièrement à l'intention des parties intéressées en dehors du secteur forestier traditionnel.

La récente réunion régionale des coordonnateurs du PAFT en Amérique latine a été considérée comme une initiative particulièrement intéressante, et le Comité a recommandé que des réunions analogues soient organisées dans les autres régions.

Aménagement durable des forêts tropicales

L'aménagement durable des forêts a été considéré comme étant capital en foresterie et en même temps indispensable pour un développement durable en général. Les délégués ont souligné la nécessité d'appliquer progressivement à la vaste superficie des forêts non aménagées les principes d'un aménagement durable, sur la base de plans rationnels d'utilisation des terres. Les débats sur ce sujet ont fait ressortir le rôle important des populations locales et ont souligné la nécessité de les associer pleinement aussi bien à la planification qu'à l'exécution des activités forestières. Le Comité a recommandé que davantage d'informations et d'occasions de participer à la planification et à l'exécution d'un aménagement durable des forêts soient fournies aux ONG. L'accent a également été mis sur la nécessité de renforcer le dialogue entre les gouvernements et l'ensemble du secteur privé.

Les participants ont aussi estimé qu'il fallait veiller davantage à l'ergonomie, à la sécurité et à la santé des travailleurs forestiers et ils ont demandé à la FAO d'accroître le soutien qu'elle apporte à ses pays membres dans ces domaines.

Transformation des produits forestiers dans les pays tropicaux

Le Comité a noté que la transformation et l'utilisation efficaces des produits forestiers étaient un élément nécessaire à une approche intégrée de la conservation et de l'aménagement durable des ressources forestières. Les délégués ont souligné la nécessité d'améliorer la transformation à tous les niveaux techniques, et notamment d'encourager les populations locales à participer à des opérations efficaces reposant sur une technologie faible ou intermédiaire. L'importance et le potentiel futur des produits forestiers autres que le bois ont été notés, et le Comité a recommandé que la FAO poursuive et amplifie ses activités dans ce domaine. Il l'a aussi encouragée à effectuer des études sur les techniques améliorées d'utilisation du bois comme source d'énergie, tant au niveau des ménages qu'à l'échelon industriel.

Pour obtenir des exemplaires du rapport de la 10e session du Comité de la mise en valeur des forêts dans les tropiques, s'adresser au fonctionnaire chargé des réunions, Département des forêts, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome (Italie).

Une firme pharmaceutique américaine va exploiter les forêts tropicales

La plus grande société de produits pharmaceutiques du monde, Merck et Co., a annoncé récemment qu'elle allait verser à l'Institut national de biodiversité du Costa Rica, organisation scientifique à but non lucratif, la somme de 1 million de dollars des Etats-Unis pour le droit d'examiner les plantes, microbes et insectes recueillis dans les forêts, afin de déterminer la possibilité de les exploiter à des fins médicales.

En vertu de cet accord, les populations locales vivant dans les zones forestières protégées du Costa Rica, ou autour de ces zones, recevront une rémunération pour la cueillette de plantes et autres matériels, qui seront alors catalogués par l'Institut de biodiversité. Les organismes prometteurs seront ensuite envoyés chez Merck pour être examinés. Si un produit donne naissance à un médicament commercialisable, les Costa-Riciens recevront une part des redevances d'exploitation du brevet, qui sera affectée aux activités de conservation.

Des spécialistes de chez Merck ont exprimé leur scepticisme quant à la possibilité que les forêts deviennent la «corne d'abondance» des médicaments dont rêvent certains écologistes. Toutefois, ils ont déjà commercialisé un certain nombre de médicaments tirés d'organismes vivant dans le sol. Ainsi, un produit tiré de microbes provenant de sols espagnols, utilisé pour lutter contre un taux élevé de cholestérol, a rapporté à Merck 735 millions de dollars en 1990.

Source: Le Washington Post.

Incidence du changement climatique sur les zones semi-arides

La Conférence internationale sur l'incidence des changements climatiques et le développement durable des régions semi-arides s'est tenue à Fortaleza (Brésil) du 27 janvier au 1er février 1992. Y ont participé plus de 1200 personnes représentant des gouvernements, des organismes internationaux, des sociétés de consultants, des établissements d'enseignement et des organisations non gouvernementales (ONG). Cette participation témoigne du vif intérêt que suscitent les zones semi-arides et les questions relatives au climat.

L'objectif de la Conférence était d'appeler l'attention sur la fragilité des conditions écologiques, sociales et économiques dans les régions semi-arides du monde ainsi que la vulnérabilité de ces régions aux changements de climat, et cela d'autant plus que s'affirme actuellement la tendance à généraliser des pratiques d'utilisation des terres non viables à long terme.

La Conférence a été organisée sous forme de 19 sessions techniques qui ont traité de sujets tels que l'impact climatique, l'adaptation aux variations climatiques, les besoins de recherche, la lutte contre la désertification, et qui ont étudié des problèmes régionaux.

Plusieurs orateurs ont examiné l'effet fertilisant sur les plantes de l'augmentation du niveau de CO2 atmosphérique. Dans au moins deux communications, ce phénomène a été pleinement intégré aux scénarios de changement climatique. Des projections pour les régions semi-arides indiquent que s'il pourrait en résulter certains avantages sous l'angle de la croissance végétale, cela ne serait pas suffisant pour compenser les incidences négatives qu'aurait sur ces régions une baisse de la pluviométrie et de l'humidité du sol.

La Conférence a également adopté la Déclaration de Fortaleza, qui sera présentée à la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED), en juin 1992. Cette déclaration appelle l'attention sur les besoins particuliers des régions semi-arides du monde en matière d'assistance technique et financière pour leur assurer un développement durable.

Conférence mondiale sur le contre-plaqué tropical

L'Organisation internationale des bois tropicaux a organisé une Conférence mondiale sur le contre-plaqué tropical où devaient être examinées les perspectives à long terme de l'industrie du contre-plaqué tropical, compte tenu des principales forces et contraintes qui façonnent ou modifient le monde d'aujourd'hui et, par voie de conséquence, l'avenir de cette industrie. A cette Conférence, tenue à Jakarta (Indonésie) du 11 au 14 décembre 1991, assistaient quelque 140 participants représentant des producteurs, les principaux consommateurs, des fabricants de matériel et de machines ainsi que des organisations de recherche et développement.

La Conférence s'est divisée en trois sessions techniques traitant de l'économie, des ressources et de la production, et de la technologie.

Economie

Dans la session consacrée à l'économie, les débats ont mis en relief la crainte que les prix actuels ne soient insuffisants pour couvrir le coût élevé de la restauration des forêts après abattage. On a souligné que les industries du contre-plaqué jouaient un rôle de premier plan dans l'économie des pays en développement producteurs, par la création d'emplois et les recettes en devises qu'elles procuraient. On a donc insisté sur la nécessité d'améliorer la planification de la production et le contrôle de la qualité pour assurer la production d'articles de meilleure qualité ayant une valeur ajoutée plus élevée.

Un autre obstacle important auquel se heurte l'instauration de prix équitables est la persistance de pratiques et politiques commerciales protectionnistes et discriminatoires.

Enfin, les participants ont insisté sur la nécessité d'accorder une attention prioritaire à la diffusion de statistiques internationales fiables et cohérentes en matière de production, de consommation et d'échangés de contre-plaqué. La responsabilité de l'élaboration de ces statistiques devrait être confiée à un organisme dont l'intégrité et l'objectivité seraient assurées par son indépendance à l'égard de toute pression politique.

Ressources et production

Au cours de la session sur les ressources et la production, les participants ont présenté et discuté des communications qui faisaient le point de la situation actuelle et des perspectives de production durable dans chacune des régions en développement. Il a été signalé que si l'Asie occupait actuellement une position dominante en matière de contre-plaqué tropical, l'Afrique et l'Amérique latine possédaient des ressources que leurs entreprises de contre-plaqué n'avaient pu utiliser pour des raisons de sous-capitalisation, de manque grave de capacité de gestion et de main-d'œuvre qualifiée, et d'insuffisance d'infrastructure. On a donc noté que l'Afrique et l'Amérique latine pourraient progressivement accroître leur production et leurs exportations de contre plaqué tropical.

Technologie

Les débats sur la technologie du contre-plaqué ont fait ressortir que, s'il existe déjà du matériel et des techniques capables de traiter les ressources fort différentes sur lesquelles sera basée à l'avenir l'industrie du contre-plaqué tropical, des problèmes ardus se poseront en ce qui concerne le transfert effectif de ces nouvelles technologies aux producteurs actuels des pays tropicaux. Les fabricants de contre-plaqué de ces pays traverseront une période de transition où le nouveau matériel capable d'effectuer le déroulage et le traitement de grumes de petit diamètre fonctionnera côte à côte avec le matériel et les méthodes traditionnels.

Les débats ont mis en évidence l'ampleur des investissements en équipement et en formation qu'il faudra mettre en oeuvre pour réaliser la transition nécessaire, ce qui a ramené la discussion une fois de plus à la nécessité de relever les prix du contre-plaqué tropical.

Conclusions

Les participants ont conclu que la Conférence mondiale sur le contre-plaqué tropical devrait se réunir à intervalles réguliers et qu'il faudrait envisager la création d'une association internationale des producteurs de contre-plaqué tropical. Ces deux mécanismes étaient considérés comme susceptibles de promouvoir un système de fixation des prix qui soit plus rémunérateur pour le producteur, tout en restant acceptable pour le consommateur.

Les participants ont recommandé que l'Organisation internationale des bois tropicaux effectue une étude visant à déterminer comment harmoniser les normes internationales concernant le contre-plaqué tropical. Ils ont également recommandé que cette organisation renforce son programme d'information de manière à souligner le rôle que le commerce international du contre-plaqué tropical pourrait jouer pour favoriser l'aménagement et l'utilisation durables des forêts tropicales dans le monde.

Des exemplaires du rapport de la Conférence mondiale sur le contre-plaqué tropical et des communications présentées à cette Conférence peuvent être obtenus auprès de l'Organisation internationale des bois tropicaux, à l'adresse suivante: ITTO, 5th Floor Pacifico Yokohama, 1-1 Minata-Mirai, Nishi-ku, Yokohama 220, Japon.


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