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Livres


Monographies sur des projets intégrés de conservation et développement
Congrès mondial sur les parcs nationaux et les aires protégées
Coûts et avantages des zones protégées

Monographies sur des projets intégrés de conservation et développement

People and parks: linking protected areas management with local communities. M. Wells et K. Brandon, en collaboration avec L. Hannah, 1992. Washington, DC, BIRD/Banque mondiale.

People and parks: Linking protected areas management with local communities.

Les parcs nationaux, les réserves naturelles et autres sites protégés sont au premier rang des efforts déployés pour conserver la diversité biologique. Mais il arrive souvent que des conflits d'intérêt surgissent entre les responsables de ces sites protégés et la population qui habite à proximité ou même à l'intérieur de ces zones. Les approches traditionnelles et les mesures coercitives ne sont pas parvenues à résoudre ces conflits.

En réponse à ce défi, on a lancé une nouvelle série d'initiatives qui s'efforcent de concilier l'aménagement des aires protégées et les exigences socio-économiques de la population locale. Ces initiatives, regroupées sous le nom de projets intégrés de conservation - développement, prévoient notamment des réserves de biosphère, des zones à usages polyvalents, la création de zones tampons, ainsi que des plans régionaux d'aménagement du territoire englobant des sites protégés, et en particulier de vastes projets de développement en association avec des sites protégés.

Cette étude, entreprise conjointement par la Banque mondiale, le Fonds mondial pour la nature et l'Agence des Etats-Unis pour le développement international, analyse les premiers résultats obtenus dans le cadre de 23 projets en Afrique, Asie et

Amérique latine. Elle examine les problèmes qui se posent sur le plan social, écologique, technique et institutionnel, détermine les éléments essentiels de ces projets intégrés et évalue l'utilité de l'expérience acquise sur le terrain. Enfin, l'étude tire des enseignements pour les futurs programmes.

Les résultats modérés font réfléchir. Bien que nombre des projets examinés aient procuré beaucoup d'avantages à la population locale, qui a pu accroître ses revenus et accéder plus facilement aux services sociaux, le lien entre développement et conservation est absent ou n'apparaît pas clairement dans la quasi-totalité des cas. Il ressort de l'étude que, très souvent, les groupes de population locale ont été traités comme des bénéficiaires passifs et non comme des collaborateurs actifs. Par exemple, dans une réserve du Mexique destinée à protéger une aire d'hivernage des papillons, bien que la population locale ait perçu un droit d'entrée auprès des touristes, cela ne l'a pas empêchée d'abattre abusivement des arbres dans la réserve.

Une autre question essentielle soulevée par l'étude est celle de savoir si la conception et la mise en œuvre de ces projets intégrés doivent se faire «du sommet vers la base» ou «de la base vers le sommet». Dans le premier cas, ce sont généralement les gouvernements et les organisations internationales qui y sont associés et, dans le second cas, les organisations non gouvernementales. Il ressort de l'étude qu'aucune de ces deux méthodes n'est, à elle seule, une garantie de succès. La meilleure solution serait en fait une combinaison des deux.

L'étude se termine par un certain nombre de recommandations portant sur les domaines ci-après, dans l'ordre décroissant de priorité: insertion des projets dans un cadre plus vaste; dimension des projets; organisations y participant; choix du site; participation locale; ressources financières; conception et mise en œuvre. En effet, même si les recommandations relatives à la conception des projets sur le terrain sont décisives pour leur réussite, elles ne sont pas suffisantes - même appliquées à la lettre - pour surmonter les obstacles que ne manqueraient pas de susciter le non-respect des autres recommandations. D'après les auteurs, les projets intégrés ne peuvent être couronnés de succès si l'un ou l'autre des éléments s'inscrivant dans le contexte plus général leur fait défaut, à savoir: engagement politique ferme; législation de nature à favoriser la réalisation des objectifs; dispositions institutionnelles réalistes pour la gestion du projet; compatibilité avec les initiatives régionales de développement; attention systématique aux droits de propriété foncière et d'accès aux autres ressources pour les bénéficiaires; enfin, volonté de réorientation institutionnelle.

Les auteurs estiment donc, en conclusion, que le défi ne consiste pas simplement à accroître l'efficacité des projets intégrés. Cela reste toujours possible, même s'il faut mobiliser pour ce faire un plus grand soutien financier et rénover les méthodes actuelles dans le sens d'une meilleure compréhension du développement rural. Le vrai problème est d'entraîner l'adhésion d'individus et d'organisations ayant la volonté et les moyens de créer un contexte social, économique, juridique et institutionnel capable de favoriser - et non d'entraver l'objectif recherché par les projets intégrés, à savoir conserver la biodiversité.

Cette étude s'accompagne d'un résumé de chacun des 23 projets examinés. Bien rédigé et construit avec soin, cet ouvrage constitue un excellent point de départ pour l'élaboration et la mise en œuvre des futurs projets de conservation et de développement.

S.A. Dembner

Congrès mondial sur les parcs nationaux et les aires protégées

Parks for life: Report of the IVth World Congress on National Parks and Protected Areas. J. McNeely, éd. 1993. Gland, Suisse, UICN.

Tous les 10 ans, l'Alliance mondiale pour la nature (UICN) organise un congrès chargé de dresser un bilan des aires protégées et d'établir un plan d'action pour l'avenir.

Parks for life: Report of the IVth World Congress on National Parks and Protected Areas.

Le 4e Congrès mondial sur les parcs nationaux et les aires protégées s'est tenu à Caracas (Venezuela) du 10 au 21 février 1992. Il a eu pour objectif ambitieux de définir le rôle des sites protégés, tel qu'il s'inscrit dans une relation équilibrée entre la population et la nature. Le présent rapport résume le programme du Congrès, les principaux résultats obtenus et les mesures de suivi de l'UICN.

Aux 1840 participants venus de 133 pays, le Congrès a notamment posé les questions ci-après: comment les sites protégés peuvent-ils contribuer de façon durable au bien-être économique sans s'écarter des valeurs naturelles pour lesquelles ils ont été créés? Comment la population locale peut-elle profiter davantage des bienfaits procurés par la conservation, et devenir ainsi favorable aux sites protégés? Comment gérer les aires protégées de manière à favoriser à la fois la diversité biologique et la diversité culturelle? Est-il possible de créer une alliance mondiale qui apporterait son soutien aux zones protégées à la fois sur le plan politique, scientifique et financier? Quelles modifications faudrait-il apporter aux méthodes de conservation destinées aux habitats terrestres pour les adapter aux habitats côtiers et marins? Enfin, que faut-il faire pour permettre aux sites protégés de survivre et de subsister à travers les siècles?

Le rapport du Congrès, Parks for life, reproduit intégralement les principales délibérations des participants et contient la Déclaration de Caracas, le Plan d'action et les recommandations de la réunion, ainsi qu'un résumé des objectifs et des conclusions de chacun des groupes de travail. Le Congrès a notamment décidé qu'il était urgent de prendre des mesures dans les domaines suivants: intégrer la planification des aires protégées aux plans généraux de développement; intensifier le soutien qui leur est accordé; renforcer les moyens disponibles pour leur gestion; enfin, élargir la coopération internationale pour le financement, le développement et l'aménagement des aires protégées. L'objectif fixé par la Déclaration de Caracas est l'identification immédiate des zones d'importance majeure pour la conservation, avec l'assurance qu'au moins 10 pour cent des principaux écosystèmes seront sauvegardés d'ici à l'an 2000.

La liste complète des participants au Congrès, avec leur adresse et leur numéro de téléphone, constitue un répertoire très utile de toutes les personnes pouvant être contactées dans ce secteur.

On peut se procurer des exemplaires du rapport en s'adressant à la Division des communications de l'UICN, rue Mauverney 28, 1196 Gland (Suisse), ou au Service des publications de l'UICN, 181a Huntington Road, Cambridge CB3 0DE, Royaume-Uni.

S.A. Dembner

Coûts et avantages des zones protégées

Economics of protected areas. J. Dixon et P. Sherman. 1990. Washington, DC, Island.

La création et l'aménagement des parcs et des zones protégées mobilise de plus en plus l'opinion mondiale. Les gouvernements analysent quelles sont les possibilités de créer et de gérer de tels sites, soit parce qu'ils se sont rendu compte que les aires protégées ont un rôle décisif dans le maintien de la diversité biologique que nous a léguée la nature, soit parce qu'ils souhaitent en tirer des avantages économiques grâce au tourisme et aux autres utilisations directes de ces zones. Cependant, étant donné qu'il est difficile de calculer la valeur économique réelle des zones protégées, il semble bien que les gains immédiats provenant de l'exploitation des ressources biologiques présentent plus d'attraits que les avantages à long terme liés aux mesures de conservation. Le but de l'ouvrage est d'expliquer comment l'économie peut contribuer à prendre des décisions concernant les habitats naturels.

Le livre se divise en deux parties, dont la première donne un vaste aperçu des problèmes économiques posés par la création et l'aménagement des zones protégées, notamment dans les pays en développement (l'ouvrage s'appuie sur une étude effectuée en Thaïlande avec un financement de l'Agence pour le développement international). Après un bref historique, le chapitre 1 décrit les types de zones protégées qui existent actuellement; il analyse ensuite les coûts et les avantages comparés de ces zones. Au chapitre 2, les auteurs indiquent comment calculer les avantages des zones protégées. Après avoir expliqué pourquoi ces avantages sont, pour la plupart, difficiles à évaluer en termes monétaires sur la base des prix du marché, ils décrivent un certain nombre de méthodes permettant de surmonter ces obstacles et indiquent quelle est, selon des critères commerciaux, la valeur socio-économique et financière des différents avantages procurés. Le chapitre 3 revient aux questions de politique et examine comment l'économie peut être utilisée pour améliorer la prise de décisions concernant la création de zones protégées. Le chapitre 4 traite de plusieurs problèmes liés à l'aménagement des zones protégées - notamment utilisations autorisées, création de recettes et considérations d'ordre institutionnel.

Dans la deuxième partie, les auteurs appliquent cette méthode à différents pays. Le cas de la Thaïlande est analysé en détail aux chapitres 5, 6 et 7. Les chapitres 8 et 9 illustrent l'analyse économique des zones protégées dans d'autres pays comme l'Indonésie, l'Australie, le Cameroun et Saint-Vincent-et-les Grenadines. Au chapitre 10 figure un résumé des enseignements et de leurs implications sur le plan des politiques.

L'ouvrage s'adresse essentiellement aux responsables de l'aménagement des ressources, aux planificateurs et aux analystes travaillant dans les services publics et les organismes d'aide, qui sont appelés à prendre des décisions difficiles concernant l'aménagement du territoire et l'attribution de crédits en faveur des sites protégés. Economics of protected areas devrait donc aider les institutions gouvernementales et non gouvernementales à analyser les coûts/avantages liés à la création et au maintien des sites protégés, ainsi qu'à s'acquitter de la tâche difficile qui consiste à les évaluer en termes monétaires.

S.A. Dembner


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