3.1 Site
3.2 Conception et agencement du chantier
3.3 Energies et fluides
3.4 Equipement
3.5 Outils à main
3.6 Méthodes de lancement
Il est essentiel de choisir le site avec soin car celui-ci aura une influence importante sur le coût des bateaux et la productivité. On doit donc considérer divers éléments avant d'acquérir le site:
A. Le budget prévu: Est-il suffisant pour un achat pur et simple ou doit-on louer le terrain? Comment doit-on considérer ces coûts, c'est à dire comme un investissement ou comme des frais généraux, etc.B. Les bateaux: Modèle, quantité et taille des bateaux à construire à un moment donné.
C. Aménagement des bateaux: Selon l'état de finition envisagé, bateau fini, semi-fini ou coque nue ou une combinaison de l'un ou de l'autre.
D. Taille du site: Celui-ci peut-il abriter la construction, les machines, le stockage des matériaux, les bureaux, le transport et/ou le lancement, les extensions futures.
E. La localisation: Par rapport à la mer, une riviére, un lac.
F. L'enlèvement des bateaux: Moyens de lancement ou de transport.
G. Réseaux disponibles: Eau, électricité etc...
H. Disponibilité des matériaux: Locale ou lointaine
J. Moyens d'accès: Route, rail, eau, air.
K. Commercialisation du produit: Zone d'accès, gamme de produit exigé pour le volume des ventes nécessaire
L. Société de classification: Inspecteur facilement accessible.
Alors qu'il est naturel de faire très attention aux particularités de la construction en ferrociment, il est en même temps essentiel de disposer d'un batiment bien adapté tenant compte des conditions dominantes du climat local. Bien que dans des pays chauds on puisse utiliser différents modèles de constructions légères et provisoires, il s'agit là de solutions à court terme et si on doit construire un bateau conforme aux normes de classification, les exigences concernant la maitrise du stockage des matériaux, les conditions de travail sur le chantier et la mise en oeuvre des différentes étapes de la construction des bateaux sont assez sévères. Il serait par conséquent préférable d'apporter toute l'attention nécessaire à la conception et à l'agencement du chantier.(réf Fig N° 4 et 5).
On doit prendre en considération les éléments suivants:
Sol
Le sol devra être en ciment armé comprenant les drains nécessaires à l'évacuation de l'excédent d'eau de durcissement du mortier (si on doit utiliser cette méthode de durcissement). Le sol sera conçu pour résister aux charges ponctuelles dues aux crics et aux déplacements des bateaux prévus. A ce stade, il serait bon de prévoir des points d'ancrage judicieusement disposés dans le sol pour faciliter le déplacement des bateaux dans l'atelier.
Charpente du batiment
La charpente de l'atelier sera parfaitement prévue pour permettre l'utilisation de tiges de suspension pour supporter l'armature du bateau à la fois avant et pendant le coulage et la prise du mortier, si on utilise cette méthode de construction. On devra également prévoir la charpente pour le levage des moteurs, des équipements de pont etc...
Hauteur du batiment
La hauteur des saillies du batiment doit être suffisante pour faciliter le travail sur les bateaux de la taille prévue. Ceci peut varier de l'atelier de ferrociment à l'atelier d'équipement si on prévoit une construction composite. On doit également, dans les climats chauds, prévoir la libre circulation de l'air et annuler les effets du vent ou de la sècheresse au moment de la coulée du mortier. Dans les climats froids, on aura besoin d'extracteurs pour évacuer les fumées de la soudure etc...
Empoutrement de la toiture
Dans l'atelier de ferrociment, il est pratique d'avoir en toiture des fermes prévues pour recevoir des IPN longitudinaux règlables pour adapter les tiges de suspension au moment de la construction des coques.
Revêtement du batiment
Les matériaux adéquats pour la construction et le revêtement du batiment ainsi que l'isolation pour combattre les effets de la chaleur ou du froid devront être employés dans la construction. Ceci peut être une des exigences de la société de classification.
Figure 4 Chantier de construction en ferrociment
Figure 5 Chantier de construction en ferrociment
Entreposage des matériaux
On doit prévoir un entrepot convenablement couvert pour les matériaux. Celui-ci doit comprendre les moyens de rangement appropriés pour les aciers, le grillage, le ciment et le sable et répondre aux recommandations des fournisseurs sur le stockage et le traitement des matériaux à entreposer.
Accès
On doit prévoir un accès facile pour la réception des matériaux. Le personnel doit également pouvoir se déplacer aisément autour des aires de travail (précautions de sécurité et incendie).
Mise à l'eau
On doit disposer d'un accès facile et d'un espace suffisant pour la mise à l'eau d'un bateau, par un slipway, par la route ou par tout autre moyen.
Machines et équipement
On doit prévoir la place pour les machines et l'équipement nécessaire non seulement pendant la phase de construction en ferrociment mais également au moment de l'armement du bateau où différents matériaux peuvent être employés tels que bois, acier et fibre de verre.
Espace couvert
On tiendra compte des surfaces couvertes nécessaires incluant les bureaux, toilettes, traçage et confection des gabarits.
Electricité
Bien que l'on puisse construire des navires en ferrociment sans électricité, celle-ci sera normalement nécessaire pour disposer de la puissance requise par l'utilisation de postes de soudure, meuleuses, perceuses, lumière et vibreurs, de même que pour l'armement du bateau et l'entretien mécanique. Celà peut signifier, suivant l'équipement, une alimentation en triphasé ou en monophasé en 110/120, 220/240 ou 380/440 suivant le réseau
Eau
On doit disposer d'eau propre et potable.
Glace
Dans les climats chauds, on essaiera de disposer d'une source locale de glace faite à partir d'eau potable. Cette glace peut être intéressante pour la coulée du mortier.
Gaz
Disponibilité de gaz pour le poste oxyacétylènique
Location à court, moyen et long terme
On peut louer certains équipements si la solution d'achat n'est pas opportune.
L'équipement minimum souhaitable et les outils nécessaires à une construction en ferrociment varieront évidemment en fonction du type de travail d'armement entrepris et de la variété des matériaux utilisés de même que des éléments sous traités. Malgré tout, on peut établir une liste pratique en supposant qu'un certain travail sera effectué, dans les batiments, sur le fer et le bois.
Equipement (fixe)
- Treuil (à main ou mécanique suivant la taille du bateau à déplacer)Equipement mobile
- Scie mécanique à métaux capacité 150 mm
- Tour (standard avec 1 m entre pointes)
- Scie à ruban (lame de 32 mm)
- Scie circulaire (lame de 400 mm minimum)
- Extracteur/ventilateur pour (i) poussières,(ii) fumées
- Rails et ber de lancement (suivant le système employé).
On peut estimer que tous les outils mobiles de cette liste sont indispensables à la construction des coques.
- Perceuses simples et à percussion capacités 10 et 13 mmEquipement - coût amortissable sur plusieurs bateaux- Meuleuses d'angle, disques 110 et 180 mm
- Perceuse à colonne, capacité 20 mm avec forets
- Soudeuses à arc 190 A (intensité règlable, cable 10 m)
- Chalumeau de coupe oxyacétylène comprenant bouteilles, 20 m de tuyaux, manomètres, détendeurs et chariot à bouteilles
- Bétonnière (capacité 2 à 4 m3 - moteur 3-5 CV)
- Vibreurs électriques 380-440 V ou 2 CV avec 6 m de cable et aiguilles diam: 25 mm
- Un jeu de tamis de 200 mm pour granulométrie du sable BS N° 7,14,25,52, et 100 (réf Fig N°6 pour correspondance métrique) et plateau
- 6 moules cubiques ou cylindriques avec barres carrées de tassage 600×16 mm conformes aux standards ISO, BS ou autres
- 2 Citernes mobiles à eau en acier galvanisé (1200×900×600)
- Crics (hydrauliques ou à vis) 25 tonnes hauteur fermés 300 mm
- Petite presse hydraulique pouvant être enlevée de son socle et utilisée pour toutes opérations de cintrage
- Echelle à coulisses 8 m, 2 brins
- Cable métallique suivant treuil et taille des bateaux
- Palan et poulies
- Echafaudages tubulaires mobiles
- Planches d'échafaudage
- Cintreuses à tubes et à tiges
- Equipement de durcissement de mortier par la vapeur (si nécessaire)
- Brouettes
- Seaux de 15 l en caoutchouc pour gros travaux
- Poulies à une gorge pour monter les seaux
- Diverses cordes
- Gabarits de quille- Tiges de suspension
- Plate-forme de construction d'armature
- IPN pour le montage de la coque
- Panneaux de contre-plaqué et d'isorel, fixations et peinture pour le traçage
- Gabarits, règles droites et matériau des lattes
- Bois divers et tréteaux pour la confection des membrures
- Entretoises d'armature et de ronds à béton
- Supports d'étrave et de maitre couple
- Equipement de durcissement du mortier comprenant des toiles à sac de jute ou de chanvre
- Tuyaux souples, robinets, diffuseurs, jets
Cette liste couvre les outils nécessaires généralement. Certains peuvent éventuellement être personnels aux ouvriers.
- Scies à métaux avec lames (généralement 18 dents, 300 mm)1. Outils à main
- Marteaux à piquer les soudures
- Marteaux à panne fendue (1 Kg)
- Massettes plastiques
- Marteaux rivoir (1-2 Kg)
- Marteaux à frapper devant
- Mètres rubans (3-4 m et 30 m)
- Fils à plomb
- Niveaux à bulle (300 mm - 900 mm)
- Fausse équerre (225 mm)
- Equerre (300 mm)
- Tournevis (différentes tailles)
- Rabots “ ”
- Scies égoïnes “ ”
- Ciseaux à bois “ ”
- Burins (12-25 mm)
- Perceuse à main
- Forets acier HSS (1,5 mm - 13 mm) (ISO 235)
- Presses (100, 150 et 200 mm)
- Serre joints (1 m - 1 m 50)
- Etaux de mécaniciens (150 mm)
- Etaux de menuisiers
- Perceuse électrique avec mandrin et clé (10-13 mm)
- Limes rondes et plates
- Rapes rondes et plates
- Brosses métalliques (3 rangs)
- Masques à souder et écrans à main
- Verres clairs et teintés de rechange pour masques de soudure
- Gants à crispin pour souder
- Cable de 10 m et pince à électrodes de rechange
- Cable de mise à la terre de 5 m et pince de rechange
- Pinces coupantes (200 mm)
- Poignées à cliquets pour pinces coupantes
- Coupe boulons (600 mm), lames tungstène
- Pince étau 225 mm à tubes et à mors plats
- Cisailles droite et gauche 280 mm
- Cisailles droite et gauche à ressort 260 mm
- Truelles de maçon: 10 de 280 × 115 mm
- Truelles langue de chat 115 × 130 mm
- Truelles à gacher 115 × 130 mm
Taloches en bois différentes tailles (moyen 280 × 115)
- Palettes de barbouilleurs bois (300 × 300 environ)
- Boîte à mesurer le sable (305 × 305 × 280 mm = 45 kg)
- Boîte à mesurer le ciment (305 × 305 × 225 mm = 27 kg)
- Thermomètre
- Hygromètre
- Tamis à sable 900 × maille 2,4 mm
- Jeux complets de poulies avec cordes nylon
- Corde de rechange (100 m)
- Forets béton (6, 8, 11, 13, 16, 20 et 25 mm)
- Niveau à eau avec tube transparent PVC 8 mm × 12 mm
- Clés à molette (200-400 mm) (ISO 6787)
- Jeu de clés à fourche (ISO 3318)
- Jeu de clés polygonales (ISO 3318)
- Jeu de clés à douilles (ISO 1174)
- Disques pour meuleuses d'angle (métal et pierre)
- Lunettes et verres de rechange pour soudure acétylène
- Buses d'oxycoupeur
- Pinceaux à peinture (différentes tailles et modèles)
- Cable (3 conducteurs)
- Prises et fiches pour prises électriques
- Ruban isolant (chaterton)
- Lampes baladeuses
- Boîte de premiers secours suivant législation en vigueur
Déplacer un bateau de A à B peut sembler évident à tout constructeur de bateaux, mais les méthodes varient considérablement à travers le monde essentiellement pour des raisons de coût. Ce chapitre va cependant donner une idée générale du lancement/déplacement des bateaux et traiter des divers aspects à prendre en compte par le non initié.
Par pure nécessité, une méthode de lancement dépendra des critères suivants:
1. Le coûtComposantes du coût
2. La situation du chantier
3. Les moyens de manutention
4. Le type de bateau
5. La main d'oeuvre
6. La sécurité
- Nombre de bateaux à sortir par anSituation du chantier
- Type, dimension et poids des bateaux à sortir
- Distance du déplacement
- Type de sol
- Complexité de la méthode utilisée
- Type d'équipement disponible
- La situation du chantier, par rapport à l'eau, déterminera la complexité et le type d'équipement à utiliser.Moyens de manutention- Cette localisation fixera également le type de terrain à traverser, i.e. en dur, béton, sable, terre, gravier, etc...
On peut aussi bien louer des équipements et des engins, s'ils sont disponibles dans le pays, et ceci réduit d'autant le capital nécessaire pour l'investissement.
- GrueType de bateau
- Camion
- Tracteurs
- Cabestan
- Treuil
- Roues / boggie / chenilles / rouleaux / rampes suifées
- Slipway
- Bers
- Traverses de chemin de fer ou équivalent
- Palans / manilles / poulies à une ou deux gorges
Ceci peut changer si on doit entreprendre des travaux de réparation ou de rénovation
- Bateaux de pêcheMain d'oeuvre
- Vedettes à moteurs
- Transbordeurs fluviaux
- Bateaux fluviaux
- Barges
- Yachts
Les méthodes à utiliser dépendent de:
- La formation du personnel2. Berceau sous la coque
- La disponibilité de main d'oeuvre qualifiée ou non
- La main d'oeuvre sous contractée
Sécurité
- Sécurité dans le déplacement du bateau en réduisant au minimum les fausses manoeuvres créant des points de tension dans la structure du navire.Quelle que soit la méthode utilisée, on devra tenir compte des 6 points ci-dessus. Tous ces points sont d'égale importance.- Sécurité du personnel en créant un environnement de travail sécurisé
- Vérification de la sécurité du matériel avant utilisation
Habituellement la première opération consiste à sortir le bateau du batiment. Ceci peut être initialement le déplacement de la coque nue après avoir terminé le travail en ferrociment, soit pour préparation à la livraison, soit pour continuer l'armement du bateau.
Un ber sur roues ou chenilles sur un sol solide conviendra aux coques légères telles que les yachts. Pour des navires plus lourds, un ber monté sur rails, rouleaux ou chenilles peut être une meilleure solution.
3. Déplacement d'une coque dans l'atelier
Sur sol mou ou sable, une rampe suifée ou des rouleaux avec le poids judicieusement réparti sur des madriers, des traverses de chemin de fer ou équivalent seront nécessaires. La force motrice peut être un simple cabestan utilisant un personnel suffisant, ou un treuil (manuel ou mécanique) ou peut être un tracteur qui serait plus pratique pour un bateau plus léger à moins de disposer d'un point d'ancrage fixe et de l'avantage mécanique considérable d'employer des poulies à une, deux ou trois gorges.
Une fois sorti de l'atelier et suivant la distance à l'eau, on peut avantageusement utiliser une grue. Il est cependant plus vraisemblable que les procédés décrits plus haut seront utilisés.
Il est évident qu'il y a différentes façons de procéder à un lancement. La méthode idéale est d'utiliser un slipway adjacent et solide. Ceci permet d'utiliser des moyens manuels ou mécaniques de mise à l'eau et la possibilité de se servir d'une grue si elle est disponible, et, en plus, de respecter les normes de sécurité tout en utilisant un minimum de main d'oeuvre.
Une aire de béton devant l'atelier avec un treuil et des points d'ancrage s'avère également très utile. Un ber sera construit aux mesures du bateau et fixé sur un chariot de mise à l'eau, soit sur roues ou sur rails. Tout système de lancement peut être également utilisé pour sortir les bateaux de l'eau et on peut, par conséquent, effectuer des travaux d'entretien ou de rénovation, ceci aidant à amortir la mise de fonds nécessaire à l'installation.
La dimension et le coût de la méthode de lancement sont proportionnels à la taille, au poids et au nombre de bateaux à mettre à l'eau.
De nombreux chantiers utilisent acuellement des moyens très simples de lancement pour diminuer les frais, mais ceci peut être une fausse économie si, pour cette raison, un bateau est endommagé ou si un membre du personnel est blessé par l'utilisation d'un système de lancement inadéquat.
