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Résume des recommandations


I. Le Groupe
II. Conclusions et recommandations



Le Groupe d'experts:

· a recommandé que la nature particulière des activités relatives aux ressources génétiques forestières, qui exige des connaissances techniques et scientifiques spécialisées, continue d'être prise en compte dans le programme de travail de la FAO et que la demande accrue d'appui à l'action globale et à l'expansion du champ d'application soit reconnue et satisfaite d'une manière appropriée (par. 3)3

3 Les numéros des paragraphes (par. -) renvoient au texte principal dans lequel chaque recommandation figure dans son contexte.

· a recommandé que la FAO continue d'être un guide et un point de repère pour la communauté internationale dans le domaine des ressources génétiques forestières, dans lequel la compétence de l'Organisation est notoire (par. 4).

· a recommandé que les relations entre collègues, l'estime réciproque et la bonne volonté généralisée qui existent à tous les niveaux dans la communauté généralement fermée des ressources génétiques forestières, soient encouragées et exploitées au profit de la mise en valeur durable des forêts dans le monde entier (par. 5).

· a recommandé que la FAO, avec l'aide de la communauté internationale des ressources génétiques forestières, fasse tout son possible pour que l'information valable au plan technique et scientifique sur les aspects relatifs à la conservation génétique soit mise à la disposition des instances dans lesquelles des décisions sont prises sur les critères et les indicateurs concernant l'aménagement durable des forêts et sur des variables à évaluer dans les études des ressources nationales, régionales et mondiales (par. 8).

· a recommandé que la FAO aide les pays à élaborer ou à renforcer davantage les stratégies et plans d'action nationaux pour la conservation, la mise en valeur et l'utilisation durable des ressources génétiques forestières (par. 10).

· a recommandé que la FAO, en concertation avec ses partenaires nationaux et internationaux et avec la participation active des membres du présent Groupe, aide à faire mieux percevoir dans les pays membres le besoin d'assurer la présence à la Quatrième Conférence technique internationale sur les ressources phytogénétiques, de délégations nationales s'occupant ou ayant conscience des aspects et des priorités des ressources génétiques forestières, et des contributions que le secteur forestier peut et devrait apporter au développement général des nations (par. 12).

· a recommandé que, dans le sillage de la Quatrième Conférence technique internationale sur les ressources phytogénétiques, la FAO aide à organiser des ateliers pour examiner les programmes et priorités en matière de ressources génétiques forestières tropicales et subtropicales, selon les mêmes orientations que celles suivies en 1995 pour les ressources génétiques forestières des régions boréales et tempérées et de l'Europe (par. 13).

· a recommandé qu'un appui continue d'être donné, d'une manière équilibrée, aux activités relatives aux ressources génétiques forestières dans les zones tropicales humides, tropicales sèches et subtropicales et que l'échange d'information et de matériel génétique à l'intérieur de ces zones et entre elles, chaque fois qu'il convient, soit vivement encouragé (par. 15).

· a recommandé que la FAO contribue à appuyer la mise en place de réseaux et de jumelages entre les institutions des pays développés et des pays en développement, et à faciliter le partage et le transfert de données d'expérience, de technologies et de savoir-faire (par. 16).

· a demandé que l'importance du rôle joué par les organisations internationales et par les dispositifs fonctionnant sous leurs auspices, tels que le Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières, en neutralisant les effets négatifs de l'instabilité ou des problèmes institutionnels dans chaque pays et en fournissant un "système d'alerte rapide" et un élément de continuité dans le temps, soit pleinement reconnu par les responsables des organisations internationales intéressées (par. 17 et 18).

· a recommandé, en particulier, que les activités suivantes reçoivent une attention continue et accrue (par. 20)4:

4 Voir texte principal pour l'action spécifique recommandée pour chacune de ces activités [par. 20 i)-v)].

i) poursuite de la mise au point et de la documentation des méthodologies et«««Valoare a indentului diferita de cele prezente in lista actuala»»» des activités pilotes dans la conservation in situ des ressources génétiques forestières, en harmonie avec l'aménagement durable des forêts et l'utilisation rationnelle des ressources afin de répondre aux besoins actuels et futurs. Soutien aux études sur les méthodes de conservation ex situ, en complément à la conservation in situ.

ii) facilitation des échanges de matériels de reproduction forestiers, à des conditions fixées d'un commun accord, dans des buts d'évaluation et de conservation;

iii) coordination internationale et fourniture de données actualisées sur l'état des ressources génétiques forestières, notamment moyennant le développement continu et la mise à jour régulière du Système mondial d'information sur les ressources génétiques forestières (FAO);

iv) sensibilisation moyennant la diffusion de l'information par des moyens traditionnels et électroniques, axée sur un éventail de lecteurs et d'audiences cibles;

v) collaboration aux initiatives internationales pour quantifier la valeur des ressources génétiques forestières et conserver et développer ces ressources pour leur utilisation durable.

· a recommandé que la FAO continue de coordonner les activités entreprises dans le cadre du "Réseau international sur le neem" (par. 23).

· a recommandé que la FAO prenne des mesures pour encourager de nouvelles actions et coordonner les activités déjà en cours relatives à la conservation et à l'utilisation durable des acajous, en concentrant au départ ses efforts sur les essences du genre Méliacées. Il faudrait dans les phases successives élargir les activités de manière à englober également les régions Asie-Pacifique et Afrique (par. 24).

I. Le Groupe

Le Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières a été créé conformément aux directives de la Quatorzième session de la Conférence de la FAO (novembre 1967), qui stipulaient:

"244. Ressources génétiques forestières. La Conférence invite le Directeur général à tenir compte, dans la formulation du Programme de travail et budget pour 1970-1971, de la recommandation n°62 qui figure dans le document C 67/AG/FO/1. Elle reconnaît que, parallèlement au progrès des régions peu avancées comme des régions développées du monde entier, les réserves de variabilité génétique emmagasinées dans les forêts naturelles ont été ou sont de plus en plus déplacées. En outre, les efforts entrepris pour prospecter et rassembler des ressources génétiques forestières sont, à l'échelle mondiale, insuffisants et mal coordonnés.

245. La Conférence prie le Directeur général de constituer un groupe d'experts des ressources génétiques forestières, qui aidera la FAO à organiser et à coordonner la prospection, l'exploitation et la conservation des ressources génétiques forestières, et en particulier aidera à préparer un programme à court terme détaillé et un programme à long terme pour l'action de la FAO dans ce domaine, ainsi qu'à fournir des informations aux Etats membres".

Le Directeur général a créé le Groupe en 1968. On trouvera à l'Annexe 1 la liste des membres du Groupe.

Le Groupe a tenu sa première session à Rome (Italie) en octobre 1968, la deuxième à Maçon, Géorgie (Etats-Unis) en mars 1971, la troisième à Rome en mai 1974, la quatrième à Canberra (Australie) en mars 1977, la cinquième à Rome (Italie) en décembre 1981, la sixième à Rome (Italie) en décembre 1985, la septième à Rome (Italie) en décembre 1989 et la huitième à Rome en juin 1993. Les rapports de ces sessions ont été publiés par la FAO, Rome, 1969, 1972, 1974, 1977, 1984, 1988, 1990 et 1994.

Le Groupe a tenu sa neuvième session au siège de la FAO à Rome (Italie) du 3 au 5 octobre 1995.

Les membres présents à la neuvième session du Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières étaient:

M. S. J. Midgley

(Australie)

M. P. Y. Kageyama

(Brésil)

M. Wang Houran

(Chine)

M. F. Mesén

(Costa Rica)

M. B. A. Ditlevsen

(Danemark) - Vice-Président

M. V. Koski

(Finlande)

Mme H. I. Joly

(France)

M. D. N. Tewari

(Inde)

M. R. Morandini

(Italie)5

M. F. Patiño Valera

(Mexique) - Président

M. Suree Bhumibhamon

(Thaïlande)

M. R. D. Barnes

(Royaume-Uni)

M. Gene Namkoong

(Canada/Etats-Unis)

M. D. P. Gwaze

(Zimbabwe).

M. J. G. Lorougnon (Côte d'Ivoire) était absent pour des raisons de santé.

Ont assisté à la session en qualité d'observateurs:

M. A. S. Ouedraogo

(IPGRI)6

M. J. Turok

(IPGRI)7

M. T. Simons

(CIRAF)

M. T. Boyle

(CIFOR)

M. N. Jones

(Banque mondiale)

5 Représentait également l'lUFRO.
6. Accompagné, pendant partie de la réunion, par d'autres collègues de l'IPGRI.
7. Coordonnateur du Réseau eurpéen sur les ressources génétiques forestières (EUFORGEN)

Mme Christel Palmberg-Lerche, Chef de la Sous-Division de la mise en valeur des ressources forestières (FORM) remplissait les fonctions de secrétaire, assistée de M. Oudara Souvannavong, forestier (ressources génétiques forestières) et de M. Christian Hansen (Cadre associé, Plantation et Ressources génétiques forestières), FORM. M. J. P. Lanly, Directeur de la Division des ressources forestières (FORD) et M. H. El Lakany du Bureau du Directeur général, ont assisté à une partie des réunions ainsi que des collègues des Départements de l'agriculture et du Développement durable.

Le Groupe a réélu à l'unanimité M. Ferdinando Patiño Valera (Mexique) comme Président et M. Bjerne Ditlevsen (Danemark) comme Vice-Président. L'ordre du jour adopté figure à l'Annexe 2.

L'Annexe 3 présente une liste des notes du Secrétariat discutées par le Groupe. En outre, chacun des membres du Groupe a fait une brève présentation et soumis une information sur la région ou sous-région qu'il représente. De même, les observateurs ont fait de brèves présentations. L'ensemble de celles-ci a complété ainsi l'information donnée dans les notes du Secrétariat sur l'état actuel des ressources génétiques forestières dans le monde, les programmes, les priorités et l'action souhaitable.

II. Conclusions et recommandations

1. Le Groupe d'experts a examiné les tendances générales dans le domaine des ressources génétiques forestières et les activités entreprises par la FAO depuis la session précédente du Groupe tenue en 1993. A cet égard, les débats ont montré clairement que, devant les préoccupations croissantes au plan international parmi les dirigeants, les scientifiques et le grand public, il y a eu partout dans le monde une expansion rapide des activités visant à définir, mesurer, surveiller et conserver la diversité biologique aux niveaux des écosystèmes, des espèces et de la variation intra-spécifique.

2. Le Groupe d'experts a noté que les tendances précitées avaient conduit à un accroissement substantiel et positif à la fois de la quantité et de la portée des activités régulières relatives aux ressources génétiques forestières menées dans le monde entier, et que cette expansion était étroitement liée aux nouveaux aspects du développement durable. Il a également remarqué les possibilités offertes par les récents progrès scientifiques concernant la génétique et l'amélioration qui, s'ils étaient utilisés judicieusement, pourraient constituer de nouveaux et puissants outils pour aider à soutenir l'action dans le domaine des ressources génétiques forestières.

3. Le Groupe d'experts a recommandé que la nature particulière des activités relatives aux ressources génétiques forestières, qui exige des connaissances techniques et scientifiques spécialisées, continue d'être prise en compte dans le programme de travail de la FAO, et que la demande accrue d'appui à l'action globale et à l'expansion du champ d'action soit reconnue et satisfaite d'une manière appropriée.

4. A cet égard, le Groupe d'experts a recommandé que la FAO continue d'être un guide et un point de repère pour la communauté internationale dans le domaine des ressources génétiques forestières, dans lequel la compétence de l'Organisation est notoire. Il a souligné combien il est important de redoubler d'effort pour fournir des informations et avis techniquement et scientifiquement valables aux organismes internationaux, aux instituts nationaux, aux organisations non gouvernementales et aux acteurs du secteur privé intéressés, pour aider à stimuler l'action sur le terrain et à coordonner les activités aux niveaux national, régional et international.

5. Le Groupe d'experts a noté en l'appréciant la collaboration continue et croissante dans le domaine des ressources génétiques forestières entre la FAO et les Centres du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale - GCRAI (notamment l'IPGRI, le CIFOR et le CIRAF), avec des organisations comme l'IUFRO et son programme spécial pour les pays en développement, et avec un grand nombre d'institutions nationales, régionales et sous-régionales. Il a recommandé que les relations entre collègues, l'estime réciproque et la bonne volonté généralisée qui existent à tous les niveaux dans la communauté généralement fermée des ressources génétiques forestières, soient encouragées et exploitées au profit de la mise en valeur durable des forêts dans le monde entier.

6. Le Groupe a pris note des faits récents advenus dans les domaines voisins de la foresterie, notamment des efforts internationaux en cours pour promouvoir le développement durable des forêts moyennant la définition de critères pour l'aménagement forestier durable et la définition d'indicateurs communs de durabilité pour surveiller les effets de l'intervention de l'homme ou les influences sur les forêts et les écosystèmes forestiers. La conservation de la diversité biologique et des ressources génétiques a systématiquement été identifiée comme l'un des critères fondamentaux communs qu'il faut suivre.

7. Le Groupe d'experts a en outre remarqué les appels lancés par un certain nombre d'instances internationales pour que l'information sur les variables qualitatives, comme les niveaux et la répartition de la diversité biologique, soit incluse dans les évaluations des ressources forestières du monde publiées périodiquement par la FAO.

8. A cet égard, le Groupe d'experts a recommandé que la FAO, avec l'aide de la communauté internationale des ressources génétiques forestières, fasse tout son possible pour que l'information valable au plan technique et scientifique sur les aspects relatifs à la conservation génétique soit mise à la disposition des instances dans lesquelles des décisions sont prises sur les critères et les indicateurs concernant l'aménagement durable des forêts et sur des variables à évaluer dans les études des ressources nationales, régionales et mondiales. Cette information est un élément indispensable pour une prise de décision rationnelle et une action postérieure constructive en faveur de la conservation et de la mise en valeur des ressources génétiques dans le cadre général de la planification de l'aménagement forestier et de l'utilisation durable des ressources forestières.

9. Le Groupe d'experts s'est félicité des efforts entrepris actuellement pour élargir le mandat de la Commission intergouvernementale FAO sur les ressources génétiques forestières de manière à englober également les ressources génétiques animales et halieutiques, et de la promotion de liens appropriés entre les activités menées par la Commission FAO et le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique. Il a noté avec satisfaction que des plans avaient été faits pour un élargissement de la Commission FAO qui bénéficiera des services d'organismes sectoriels, techniques et scientifiques, dont un sur les ressources génétiques forestières,

10. D'une façon plus générale, le Groupe d'experts a souligné à maintes reprises la nécessité d'assurer la complémentarité des activités en matière de ressources génétiques forestières avec des plans d'action plus vastes, et leur incorporation, en particulier, dans des programmes d'action forestiers nationaux et régionaux et des plans directeurs pour les forêts et l'environnement. Le Groupe a recommandé que la FAO aide les pays à élaborer ou à renforcer davantage les stratégies et plans d'action nationaux pour la conservation, la mise en valeur et l'utilisation durable des ressources génétiques forestières. Ces plans devraient être intégrés dans des plans généraux d'utilisation des sols, assurant ainsi leur complémentarité avec les stratégies de développement relatives à l'agriculture, aux forêts et à l'environnement.

11. Pour ce qui concerne la Quatrième Conférence technique internationale sur les ressources phytogénétiques (Leipzig, Allemagne, 17-23 juin 1996), le Groupe d'experts a pris bonne note des efforts déployés par la FAO, avec le concours d'instituts nationaux intéressés, pour faire en sorte que les stratégies et méthodologies particulières utilisées pour la conservation et la gestion des ressources génétiques forestières soient prises en compte dans les travaux préparatoires de la Conférence. Au nombre de ces efforts, il faut citer le parrainage du Département des forêts de la FAO qui a permis à des collègues forestiers de participer aux ateliers sur les ressources phytogénétiques aux niveaux régional et sous-régional organisés en prévision de la Conférence; la participation à l'organisation d'ateliers sur les ressources génétiques forestières des régions boréales, tempérées, nord-américaines et européennes, qui avaient apporté des contributions à la Conférence; la distribution à tous les Etats membres de la FAO d'un Questionnaire sur l'état des ressources génétiques forestières du monde; et l'élaboration d'un système mondial d'information sur les ressources génétiques forestières, qui comprenait des informations par pays fournies dans le questionnaire, des informations tirées des rapports des ateliers régionaux et sous-régionaux sur les ressources génétiques végétales et forestières, des rapports nationaux soumis à la FAO par des Etats membres en prévision de la Conférence de Leipzig, et d'autres sources fiables et objectives comme le Rapport de la 8ème Session du Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières.

12. Tout en reconnaissant l'intérêt de maintenir et de renforcer encore les groupes et les organes sectoriels connaissant bien les questions, stratégies et menaces propres aux ressources génétiques forestières, le Groupe d'experts a souligné la nécessité pour toutes les parties intéressées d'aider à faire en sorte que la Conférence de Leipzig sur les ressources phytogénétiques donne à la conservation, à la mise en valeur et à l'utilisation durable de ces ressources précieuses l'attention qu'elles méritent. Il a recommandé que la FAO, en concertation avec ses partenaires nationaux et internationaux et avec la participation active des membres du présent Groupe, aide à faire mieux percevoir dans les pays membres le besoin d'assurer la présence à la Conférence de Leipzig de délégations nationales s'occupant ou ayant conscience des aspects et des priorités des ressources génétiques forestières, et des contributions que le secteur forestier peut et devrait apporter au développement général des nations.

13. Faisant observer que la Conférence de Leipzig devrait être considérée comme un moyen d'augmenter les activités dans le domaine des ressources phytogénétiques dans le temps et non pas être une fin en soi, le Groupe d'experts a recommandé qu'à la suite de cet événement important, la FAO aide à organiser des ateliers pour examiner les programmes et priorités en matière de ressources génétiques forestières tropicales et subtropicales, selon les mêmes orientations que celles suivies en 1995 pour les ressources génétiques forestières des régions boréales et tempérées et de l'Europe.

14. Le Groupe d'experts a reconnu que le Secrétariat s'est conformé à ses recommandations antérieures concernant l'orientation générale des activités relatives aux ressources génétiques forestières et l'appui aux programmes nationaux y afférents, ainsi qu'à ses appels à une coopération accrue avec les projets de terrain coordonnés à la fois par la FAO et les autres organisations internationales, donateurs bilatéraux et banques de développement actifs dans ce domaine.

15. Le Groupe d'experts a recommandé qu'un appui continue d'être donné, d'une manière équilibrée, aux activités relatives aux ressources génétiques forestières dans les zones tropicales humides, tropicales sèches et sub-tropicales et que l'échange d'information et de matériel génétique à l'intérieur de ces zones et entre elles, chaque fois qu'il convient, soit vivement encouragé. En outre, le Groupe d'experts a insisté sur la nécessité de continuer à donner l'attention qu'elles méritent aux zones moins favorables à la croissance des plantes dans toutes les régions écologiques, et en particulier, aux terres agricoles en friche et aux déserts froids.

16. Le Groupe d'experts a recommandé que la FAO contribue à appuyer la mise en place de réseaux et de jumelages entre les institutions des pays développés et des pays en développement, et à faciliter le partage et le transfert de données d'expérience, de technologies et de savoir-faire.

17. Le Groupe d'experts a noté avec inquiétude les problèmes institutionnels se posant actuellement dans de nombreux pays, qu'ils soient en développement ou développés, et a appelé l'attention sur le danger de perdre la mémoire institutionnelle et de rompre la continuité des programmes relatifs aux ressources génétiques, programmes à long terme par essence, qui ont étayé le développement général des pays. Les menaces que représente l'instabilité institutionnelle pour la pérennité des ressources naturelles, ont souvent été méconnues ou sous-évaluées dans les débats publics et les concertations sur l'action à mener.

18. A cet égard, le Groupe d'experts a fait observer que les organisations internationales et les dispositifs fonctionnant sous leurs auspices, tels que le Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières, pourraient aider à neutraliser les effets négatifs de l'instabilité ou des problèmes institutionnels dans chaque pays, en fournissant un élément de continuité dans le temps. Les organisations internationales pourraient également être chargées de l'"alerte rapide", aidant ainsi à faire face aux situations d'urgence. Le Groupe d'experts a demandé que l'importance de ce rôle soit pleinement reconnu par les responsables des organisations internationales intéressées.

19. Le Groupe d'experts a formulé un certain nombre de recommandations techniques et scientifiques spécifiques concernant la prospection, la récolte, le testage et l'évaluation, l'échange, la conservation in situ et ex situ, et l'utilisation des ressources génétiques forestières, y compris la sélection et l'emploi correct des biotechnologies comme instrument pour l'amélioration des arbres forestiers. Ce faisant, le Groupe d'experts a souligné que les initiatives prises individuellement dans les stratégies en matière de ressources génétiques sont complémentaires et font partie d'un train de mesures ayant trait à la gestion générale et à l'utilisation durable des ressources génétiques forestières.

20. Le Groupe d'experts a recommandé en particulier que les activités suivantes fassent l'objet d'une attention constante et accrue:

i) Poursuite de la mise au point et de la documentation des méthodologies et des activités pilotes dans la conservation in situ des ressources génétiques forestières, en harmonie avec l'aménagement durable des forêts et l'utilisation rationnelle des ressources afin de répondre aux besoins actuels et futurs. Soutien aux études sur les méthodes de conservation ex situ, en complément à la conservation in situ. Les activités se rapportant à la conservation in situ et ex situ devraient être étayées par des études spéciales concernant les questions ayant une importance particulière pour la gestion des ressources génétiques, menées en collaboration avec les partenaires nationaux et internationaux intéressés. Ces études porteraient sur:

- les effets des régimes fonciers, de la législation et des incitations gouvernementales concernant les forêts, l'agriculture et l'élevage, sur la conservation et l'utilisation durable des ressources génétiques forestières;

- les effets de la fragmentation des sites sur les ressources génétiques forestières; les variables déterminant ou influençant ces effets, et les moyens de réduire au minimum les influences négatives éventuelles;

- la phénologie, les systèmes de sélection, la floraison et la production de semences d'essences représentatives de stades successifs variables, et en particulier les essences tropicales et sub-tropicales;

- les effets conjugués du milieu naturel, des activités humaines et des systèmes de gestion traditionnels sur la diversité intra-spécifique chez les essences forestières et agro-forestières;

- l'établissement de listes de contrôle pour de "meilleures pratiques" en ce qui concerne la prise en compte des aspects de la conservation génétique dans les stratégies d'aménagement forestier, de boisement et d'amélioration des arbres.

ii) Facilitation des échanges de matériels de reproduction forestiers, à des conditions fixées d'un commun accord, dans des buts d'évaluation et de conservation. Le Groupe d'experts a appelé en particulier l'attention sur les besoins suivants:

- examen, discussion et accord sur des mécanismes pour l'accès continu aux ressources génétiques forestières à des fins d'expérience et de conservation, à des conditions fixées d'un commun accord;

- promotion de normes pour la certification des matériels de reproduction forestiers, y compris les matériels faisant l'objet d'échanges à l'échelon national et international;

- élaboration de protocoles et de règles régissant le transfert en toute sécurité du matériel génétique d'arbres forestiers pour ce qui est de la réglementation phytosanitaire et de la santé; mesures propres à assurer la disponibilité de l'information en temps voulu sur les performances et l'adaptabilité aux conditions variables du milieu, les systèmes de gestion et les objectifs d'utilisation finale d'espèces et de provenances déjà testées et d'application des résultats de la recherche dans la pratique;

- mesures propres à protéger les populations naturelles contre la perte d'identité due à la pollution génétique par le pollen d'essences et de provenances introduites, à hybridation, associées à des mesures visant à sensibiliser rapidement responsables politiques et personnel technique aux risques peu connus de pertes génétiques irréversibles;

iii) Coordination internationale et fourniture de données actualisées sur l'état des ressources génétiques forestières, notamment moyennant le développement continu et la mise à jour régulière du Système mondial d'information sur les ressources génétiques forestières (FAO). A cet égard, le Groupe d'experts a noté avec satisfaction les efforts entrepris par la FAO pour mettre au point ce système en dépit d'une grave pénurie de ressources, et les efforts actuels pour assurer la compatibilité et la complémentarité du Système d'information FAO avec d'autres bases de données déjà mises en place ou qui le seront bientôt, comme "TREESOURCE" de l'IPGRI et les bases de données du WCMC et de l'UICN sur les aires protégées et les espèces menacées.

iv) Sensibilisation moyennant la diffusion de l'information par des moyens traditionnels et électroniques, axée sur un éventail de lecteurs et d'audiences cibles. A ce propos, on a insisté sur la nécessité de continuer à préparer et à diffuser sur une grande échelle des guides et manuels FAO sur des sujets précis et des "versions populaires" de ces documents publiées en plusieurs langues. On a mentionné en particulier le bulletin annuel de la FAO "Ressources génétiques forestières", considéré comme un outil particulièrement utile pour l'échange d'information, les contacts et la formation.

v) Collaboration aux initiatives internationales prises pour quantifier la valeur des ressources génétiques forestières et conserver et développer ces ressources pour leur utilisation durable. Un système unifié pourrait aider au renforcement des efforts pour attribuer des rangs de priorité aux essences et aux activités aux niveaux national et international. Il contribuerait également à éclaircir la raison de l'inclusion des essences dans les listes de priorités du présent Groupe d'experts.

21. Le Groupe d'experts a mis à jour les listes de priorités par région et par activité pratique qu'il établit régulièrement. Ces listes contiennent des essences et se rapportent à des activités que le Groupe d'experts, grâce à des contacts et à une recherche dans la sous-région à la charge de chacun de ses membres, a jugé prioritaire pour l'action i) par la FAO, et ii) par d'autres organisations et institutions internationales et/ou nationales. Les listes contiennent des essences ayant une valeur socio-économique et sont axées sur les essences importantes pour plus d'un pays, rendant ainsi la collaboration nécessaire au niveau régional et international pour leur conservation et leur mise en valeur. Les listes complètent et utilisent les listes nationales et locales d'essences prioritaires; elles complètent également et ne prétendent pas remplacer les listes sous-sectorielles et les listes élaborées par d'autres organismes et organisations, par exemple celles d'essences forestières menacées.

22. Concernant l'établissement des listes de priorités ci-dessus, le Groupe d'experts a appelé en particulier l'attention sur des essences et des genres spécifiques ayant la priorité absolue pour lesquels l'assistance de la FAO a été demandée en vue de consolider et relier les activités en cours ou prévues au niveau national, importantes pour de nombreux pays, et pour assurer la complémentarité des actions entreprises par différents pays.

23. Le Groupe a reconnu le rôle catalyseur et d'animation de la FAO au niveau international dans la coordination des activités menées dans le cadre du "Réseau international sur le neem", qui ont inclus la participation d'un certain nombre d'organisations internationales et d'instituts nationaux coopérants de 24 pays de quatre régions tropicales. Le Groupe d'experts a recommandé que la FAO continue de coordonner les activités entreprises dans le cadre du "Réseau international sur le neem".

24. Le Groupe d'experts a recommandé que la FAO prenne des mesures pour encourager de nouvelles actions et coordonner les activités déjà en cours relatives à la conservation et à l'utilisation durable des acajous, en concentrant au départ ses efforts sur les essences du genre Méliacées en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Il faudrait dans les phases successives élargir les activités de manière à englober également les régions Asie-Pacifique et Afrique.

25. Cette vive recommandation, approuvée à l'unanimité par le Groupe d'experts, s'appuie sur la valeur marchande élevée des nombreuses espèces d'acajou, qui assurent un revenu et des moyens de subsistance aux communautés locales et à un grand nombre de pays tropicaux, sur la possibilité de les gérer en peuplements naturels ainsi qu'en plantations ou dans des fermes, et sur le fait que beaucoup de provenances génétiquement différenciées sont menacées d'appauvrissement génétique ou d'extinction. On a fait observer que de nombreuses espèces d'acajou présentaient un intérêt aussi bien dans leurs aires d'origine que dans d'autres pays ou régions. Il est possible d'intensifier l'amélioration et de faire usage d'hybrides inter-spécifiques comme composantes de cette activité. Les problèmes posés par un insecte ravageur (Hypsipyla) avaient accéléré le lancement d'un certain nombre de projets et programmes de recherche nationaux et régionaux, qui profiteraient également de nouveaux contacts et d'autres réseaux mis en place.

26. Parmi les genres et essences supplémentaires identifiés comme priorités pour l'appui international et la mise en place ou le renforcement de réseaux, si les ressources le permettent, figurent:

- Santalum spp., identifiée par les chercheurs et les services forestiers dans le Pacifique Sud comme ayant une grande valeur économique et culturelle dans différents pays; plusieurs espèces sont menacées d'extinction;

- Parkia spp., légumineuse présentant un intérêt pour des pays d'Afrique et d'Asie. Utilisée pour l'alimentation humaine et la fourniture de fourrages, elle est fréquemment plantée dans les champs et les fermes. Les arbres matures constituent une excellente matière première pour le placage. Peu d'informations sont disponibles sur les quantités et la répartition de la diversité génétique. De nombreuses populations subissent les effets fâcheux de l'expansion démographique, de l'augmentation du nombre d'animaux domestiques et des agressions environnementales telles que les sécheresses périodiques;

- Casuarina spp, et en particulier Casuarina equisetifolia. C'est une essence d'une importance considérable pour la stabilisation des sols dans les zones côtières sablonneuses des tropiques. La quantité et la répartition de la variation génétique et son adaptation aux conditions variables du milieu, sont actuellement évaluées moyennant une série d'essais internationaux de provenances (CSIRO/FAO). L'utilisation future de cette essence pourrait néanmoins être compromise en raison de l'attaque de champignons pathogènes. Il faudrait évaluer au plus vite la gravité probable de cette menace et y faire face.


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