La situation alimentaire en Sierra Leone se détériore rapidement. La récente crise politique et les troubles civils qui ont éclaté dans tout le pays, ont aggravé la situation déjà précaire de la sécurité alimentaire dans le pays et il y a de fortes possibilités de famine. L’insécurité est généralisée, le personnel d’assistance internationale a été évacué et les projets de remise en état qui avaient démarré durant l’administration civile de courte durée, ont été suspendus. Des réfugiés en grand nombre ont traversé la frontière vers les pays voisins, tandis que le rapatriement de ceux qui devaient rentrer dans le pays avant la révolte a été interrompu. Dans les principales villes, les disponibilités alimentaires ont diminué et les prix sont montés en flèche. Les semis et le désherbage des cultures principales qui ont normalement lieu entre avril et juin ont été fortement entravés, tandis que la distribution d’intrants est devenue extrêmement difficile. En conséquence, contrairement aux espérances et à l’optimisme nourris précédemment pour la reprise, les perspectives de production vivrière pour 1997 sont très sombres et le pays continuera à nécessiter de grosses quantités d’aide alimentaire pour satisfaire ses besoins de consommation.
Graves difficultés d’approvisionnements alimentaires dans la Région des Grands Lacs. Au Burundi, d’après les estimations d’une mission FAO/PAM récente (juin), la production vivrière totale en 1997 serait supérieure de un pour cent à celle de 1996 et inférieure de 4 pour cent à la moyenne 1988-93 d’avant la crise. En dépit d’un assouplissement de l’embargo, les prix des denrées alimentaires demeurent très élevés, supérieurs d’un tiers à 275 pour cent à l’an dernier. Au Rwanda, une Mission similaire a constaté à la même époque que la production vivrière totale en 1997 sera nettement inférieure au niveau d’avant la crise, malgré la nécessité de nourrir 1,6 million de personnes en plus par rapport à il y a un an. Dans la République démocratique du Congo (RDC), la situation alimentaire et de la sécurité des réfugiés rwandais encore dispersés dans le pays demeure critique, avec une forte incidence élevée de malnutrition.
Approvisonnements alimentaires encore précaires en Afrique de l’Est. L’impact de la sécheresse récente continue à se faire sentir dans la sous-région, mais les perspectives de récolte sont généralement favorables pour les cultures de la campagne en cours. Au Kenya, la situation des approvisionnements alimentaires demeure précaire et les prix élevés. En Ouganda, les prix du maïs et des haricots ont plus que doublé en un an. La situation est particulièrement difficile dans la zone orientale frappée le plus violemment par la sécheresse et la zone septentrionale victime des troubles civils. En Somalie, la récente sécheresse a aggravé une situation déjà précaire due aux précédentes mauvaises récoltes, aux pénuries d’intrants et à la persistance des troubles civils. En Tanzanie, la situation alimentaire dans le nord et le nord-est frappés par la sécheresse demeure difficile et les perspectives pour la prochaine récolte qui devrait démarrer sous peu sont pour l’instant défavorables. Dans les régions méridionales bénéficiant d’un régime pluvial unique, la moisson des céréales touche à sa fin et la production devrait être inférieure de 18 pour cent au résultat de l’an dernier. On estime les besoins totaux d’importations céréalières pour l’ensemble du pays à 1 million de tonnes pour la campagne de commercialisation 1997/98. Dans le reste de l’Afrique de l’Est, la campagne principale des semis vient de commencer et la situation des approvisionnements alimentaires est généralement satisfaisante, sauf dans quelques poches localisées.
Les conditions initiales de croissance sont favorables en Afrique de l’Ouest. La saison des pluies est désormais bien entamée en Afrique de l’Ouest, les semis sont achevés ou en cours, et les conditions de croissance des cultures sont jusqu’à présent normales. Compte tenu de récoltes généralement bonnes en 1996, la situation des approvisionnements alimentaires devrait rester satisfaisante jusqu’à la prochaine récolte de novembre/décembre.
La situation des approvisionnements alimentaires en Afrique australe demeure stable. La moisson des principales céréales touche à sa fin dans la plupart des pays de la région. La production totale devrait être moyenne (17 millions de tonnes), mais inférieure de 12 pour cent au résultat exceptionnel de l’an dernier. Avec d’importants stocks d’ouverture de la dernière récolte dans plusieurs pays, la situation globale des disponibilités alimentaires devrait être généralement stable durant la campagne de commercialisation 1997/98.
Les besoins d’importations céréalières de l’Afrique subsaharienne pour 1997 devraient être inférieurs de quelque 21 pour cent à ceux de l’an dernier, compte tenu des récoltes généralement satisfaisantes de 1996 en Afrique de l’Ouest et dans certaines parties de la Corne, et d’une récolte relativement bonne, qui touche à sa fin, en Afrique australe. Toutefois, on estime les besoins d’aide alimentaire de la sous-région à 2 millions de tonnes, soit un niveau élevé quoique inférieur de quelque 15 pour cent à l’an dernier. Les annonces d’aide alimentaire couvrent actuellement les besoins mais il faudrait accélérer les livraisons.
