FAO/SMIAR: Rapport spécial sur l'Afrique, août 1997

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DEUXIEME PARTIE : SITUATION PAR SOUS-REGION

La moisson des céréales secondaires de 1996/97 est pratiquement achevée en Afrique australe et les cultures de la campagne principale sont en train d’être rentrées ou sont en terre dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est. Les céréales secondaires approchent du stade de la maturation dans certaines parties des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest et en sont au stade de la floraison ou de la formation des panicules dans certaines régions d’Afrique centrale. Toutefois, dans les pays sahéliens d’Afrique de l’Ouest ainsi qu’en Erythrée, en Ethiopie et au Soudan en Afrique de l’Est, les céréales de la campagne principale sont en train d’être semées.
 

Calendrier des cultures céréalières
 
Sous-région 
Cultures céréalières 
Semis  Récolte
Afrique de l'Est 1
Afrique australe 
Afrique de l'Ouest 
- Zones côtières (première campagne) 
- Zone sahélienne 
Afrique centrale 1 
mars-juin
octobre-décembre

mars-avril 
juin-juillet 
avril-juin 

août-décembre
avril-juin

juillet-septembre 
octobre-novembre 
août-décembre

1 Exception faite du Burundi, du Rwanda et de la République démocratique du Congo, qui ont deux campagnes principales et de la Tanzanie dont la campagne principale suit le calendrier des semis de l'Afrique australe. Au Soudan, c'est en juin-juillet que sont semées les céréales secondaires de base et la récolte s'effectue en octobre-décembre.
 

En Afrique de l’Est, le résultat des cultures de la campagne principale en Ethiopie, en Erythrée, en Somalie et au Soudan est incertain car il dépend en grande partie des conditions météorologiques qui règneront jusqu’à la récolte en novembre/décembre. En Ethiopie, la disponibilité d’intrants a été généralement satisfaisante et les conditions de croissance ont été jusqu’à présent moyennes. Toutefois, les superficies ensemencées pourraient être inférieures aux prévisions car les prix des céréales lors des semis étaient inférieurs à l’an dernier et n’étaient probablement pas suffisamment attrayants pour encourager l’élargissement des superficies. Les perspectives des céréales récemment semées au Soudan sont incertaines et dépendront de l’évolution des conditions météorologiques. En Erythrée, des pluies normales sont tombées jusqu’à présent et les premières perspectives sont favorables. En Somalie, les conditions de croissance des cultures de la campagne "Gu" sont favorables à ce jour, mais la situation de la sécurité alimentaire s’est détériorée rapidement en raison principalement de la moisson de la campagne "Der" qui a souffert de la sécheresse. Au Burundi, une certaine amélioration des conditions de sécurité, une meilleure disponibilité d’intrants et des conditions de croissance relativement bonnes ont entraîné un accroissement marginal de la production par rapport à l’an dernier, mais la production vivrière demeure toujours inférieure à la moyenne d’avant la crise. Au Rwanda, si des progrès ont été accomplis dans la réinstallation des rapatriés, la situation des approvisionnements alimentaires reste difficile car la production est encore inférieure aux niveaux d’avant la crise. Dans le reste de l’Afrique orientale, les perspectives sont généralement encourageantes au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, même si les approvisionnements alimentaires sont difficiles et les prix élevés à la suite de la sécheresse qui a sévi en début d’année.

Les besoins totaux d’importations céréalières pour la campagne de commercialisation 1996/97 sont estimés à 2,525 millions de tonnes. Les importations commerciales prévues sont estimées à 1,819 million de tonnes et les besoins d’aide alimentaire à 706 000 tonnes.

En Afrique australe, la moisson des principales céréales est quasiment terminée. La production est estimée à environ 21,8 millions de tonnes, chiffre supérieur à la moyenne mais inférieur de 11 pour cent au résultat record de l’an dernier. Les précipitations ont été généralement suffisantes durant une bonne partie de la campagne de croissance, mais les rendements ont souffert de l’arrivée relativement tardive des pluies dans plusieurs régions, du temps sec dans certaines zones en janvier/février et des pluies excessives dans plusieurs pays. De même, un temps anormalement froid en juin a retardé les récoltes dans certaines zones, contribuant à réduire davantage les rendements.

En Angola, la production céréalière est estimée à 431 000 tonnes, soit 15 pour cent de moins qu’en 1996, à cause des précipitations inférieures à la normale. La production au Mozambique est estimée à 1,4 million de tonnes, environ 10 pour cent de plus que l’an passé, en raison de l’accroissement des semis, des rendements et du temps favorable. On prévoit également une production supérieure à la moyenne en Namibie compte tenu des précipitations favorables. En revanche, au Botswana, au Lesotho, en Afrique du Sud, au Swaziland, en Zambie et au Zimbabwe, la production céréalière sera inférieure à la récolte exceptionnelle de l’an dernier, car les précipitations irrégulières ont réduit les rendements. En Afrique du Sud, la production de maïs devrait avoisiner les 8,5 millions de tonnes, soit nettement en-deçà des 10 millions de tonnes de 1996. A Madagascar, la récolte de riz de 1997 devrait s’établir à 2,6 millions de tonnes, légèrement supérieure à celle de l’an dernier. Toutefois, des infestations récentes d’acridiens dans certaines zones méridionales constituent une menace sérieuse pour les cultures. Les perspectives sont favorables pour le blé de 1997 de la sous-région jusqu’à présent. Avec les disponibilités abondantes d’eau dans les réservoirs dues à une bonne saison des pluies, les principaux pays producteurs (Afrique du Sud, Zambie et Zimbabwe) prévoient une récolte supérieure à la moyenne pour les cultures d’hiver actuellement semées.

La situation globale des approvisionnements alimentaires de la sous-région pour la campagne de commercialisation 1997/98 devrait être généralement stable, sans toutefois être aussi favorable que durant la campagne précédente. Etant donné les gros stocks d’ouverture détenus par plusieurs pays, les besoins totaux d’importations céréalières au cours de la campagne de commercialisation 1997/98 sont provisoirement estimés à 2,66 millions de tonnes, dont une grande partie sera couverte par voie commerciale. Cependant, dans certains pays, en particulier l’Angola, le Lesotho, Madagascar et le Mozambique, une aide alimentaire, y compris d’urgence, sera nécessaire dans plusieurs régions. Avec des besoins d’aide alimentaire estimés à 480 000 tonnes, les annonces s’élèvent à 453 000 tonnes fin juillet 1997, dont 180 000 tonnes ont déjà été livrées.

En Afrique de l’Ouest, la saison des pluies est désormais bien établie dans la plupart des pays. Dans les pays côtiers bordant le Golfe de Guinée, la campagne de croissance est en bonne voie. Au nord, les semis de mil et de sorgho touchent à leur fin dans la plupart des pays, tandis qu’au sud et au centre, la croissance du maïs et du riz semés en avril/mai est satisfaisante. Les précipitations ont été abondantes en mai, avant de diminuer en juin tout en restant généralisées. Les précipitations cumulées fin juin étaient généralement normales ou supérieures à la normale. Le maïs de la première campagne est désormais en train d’être rentré dans les régions méridionales. Le riz est en train d’être semé au Liberia et en Sierra Leone, mais les bouleversements politiques récents dans ce pays ont perturbé les activités agricoles et se traduiront par une baisse de la production.

Dans le Sahel, les pluies ont été généralement régulières et généralisées dans la plupart des zones productrices. Elles ont démarré et se sont poursuivies normalement jusqu’à présent, sauf au Sénégal et en Gambie où une vague de sécheresse a été signalée à la mi-juillet. Ainsi, les cultures en sont à un stade de croissance satisfaisant, mais dans certaines zones de la zone sahélienne du Tchad et au Sénégal, des réensemencements pourraient s’avérer nécessaires..

On signale la présence de sauteriaux au Tchad, en Mauritanie et au Sénégal, et de chenilles dans certaines zones localisées du Sénégal. Des criquets pèlerins isolés pourraient se reproduire dans certaines zones du Sahel, principalement dans le sud de la Mauritanie et au nord du Mali et au Niger (voir encadré ci-dessous).

Compte tenu de récoltes généralement bonnes en 1996, la situation des approvisionnements alimentaires devrait demeurer satisfaisante pour la campagne de commercialisation 1996/97, sauf au Liberia et en Sierra Leone qui sont -ou ont été- victimes de troubles civils, ainsi que dans certaines zones du Tchad, de la Mauritanie et du Niger qui ont eu de mauvaises récoltes en 1996. Au Cap Vert, la production de 1996 a été particulièrement mauvaise mais des importations commerciales importantes et une aide alimentaire sont prévues et la situation des approvisionnements ne devrait pas être critique. Dans les autres pays, les marchés sont généralement bien appprovisionnés et la situation des disponibilités alimentaires est satisfaisante.

Les déficits localisés peuvent être couverts par des transferts des zones excédentaires ou en puisant dans les stocks de sécurité nationale, à condition que des annonces aient été effectuées pour leur reconstitution. Il faudra toutefois continuer à importer du blé et du riz, tandis que les importations d’autres céréales seront limitées, sauf dans les zones de frontière où les échanges locaux sont intenses.

Les besoins totaux d’importations céréalières de la sous-région pour la campagne de commercialisation en cours sont estimés à 5 millions de tonnes. Les importations commerciales prévues devraient être de 4,3 millions de tonnes et les besoins d’aide alimentaire de 700 000 tonnes (essentiellement du blé et du riz). Les annonces d’aide alimentaires communiquées au SMIAR fin juin 1997 s’élèvent à 615 000 tonnes, dont 428 000 tonnes ont été livrées jusqu’à présent. Les achats locaux sont vivement recommandés pour couvrir les besoins en céréales secondaires pour les programmes en cours ou prévus d’aide alimentaire ou pour la reconstitution des stocks de sécurité nationale, d’où on avait prélevé des céréales à distribuer ou à vendre dans les zones à déficit vivrier.

En Afrique centrale, la campagne de croissance progresse favorablement. Au Cameroun, le maïs de la première campagne est en train d’être rentré au sud, tandis que les semis des céréales secondaires touchent à leur fin dans le nord. En République démocratique du Congo, la situation des approvisionnements alimentaires demeure très précaire dans les zones urbaines et dans la région de Kivu.

Pour les cinq pays se trouvant en campagne de commercialisation 1997, les besoins d’importations céréalières sont estimés à 376 000 tonnes. Les annonces d’aide alimentaire communiquées au SMIAR fin juin s’élevaient à 17 000 tonnes, dont 10 000 tonnes ont été livrées. Pour les deux pays (Cameroun et Congo) qui ont déjà entamé leur campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin), les besoins totaux d’importations céréalières sont estimés à 383 000 tonnes. Le Congo n’aura besoin que de 2 000 tonnes d’aide alimentaire structurelle.
 
 

SITUATION DES CRIQUETS ET DES SAUTERIAUX

Les infestations de criquets pèlerins demeurent limitées cette année en Afrique sub-saharienne.Toutefois, les conditions de reproduction sont en train de devenir favorables dans quelques zones du Sahel en Afrique de l’Ouest et au Soudan, à la suite de précipitations localisées, même si de véritables infestations n’ont pas été signalées. Les pluies de saison ont démarré dans certaines régions du sud de la Mauritanie où des adultes isolés pourraient se reproduire à petite échelle. De même pour certaines parties du nord du Mali et du Niger car les pluies de saison commencent dans ces zones. 

Des adultes en petit nombre ont fait leur apparition au Soudan. De petits groupes d’adultes pourraient être arrivés du Yemen vers la Mer Rouge et le sud et le centre du Soudan, où un petit essaim a été aperçu au nord fin juin. Des adultes solitaires ont été signalés dans ces deux régions ainsi que sur la côte septentrionale de la Somalie. 

Des sauteriaux ont été signalés dans plusieurs régions du Tchad, de la Mauritanie et du Sénégal. Des chenilles sont présentes dans certaines zones localisées du Sénégal. Des opérations de lutte ont été entreprises. 


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