Perspectives de l'Alimentation, Décembre 1997 (FAO/SMIAR)

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LAIT ET PRODUITS LAITIERS

Les prix indicatifs d’exportation de la plupart des produits laitiers étaient plus bas pendant les premiers neuf mois de 1997 que pendant la même période en 1996; toutefois, les prix du beurre se redressent depuis le milieu de l’année et, depuis septembre, également ceux des produits en poudre. Des stocks réduits et une augmentation de la demande d’importation sont les deux principaux facteurs de cette hausse des prix. Les prix de la caséine acide ont continué d’être affectés par la faiblesse de la demande aux Etats-Unis, le marché principal. Les prix du fromage, comme c’est le cas depuis quelques années, sont restés dans l’ensemble insensibles à l’évolution des prix des autres produits laitiers et se sont maintenus aux environs de 2 150 dollars E.-U. la tonne/f.o.b..

La production mondiale de lait devrait augmenter de 1 pour cent en 1997. Après plusieurs années de stagnation, la production de lait commence à émerger du creux où l’a plongée la baisse de la production dans la CEI et dans quelques autres pays de l’Europe de l’Est.


PRIX INDICATIFS D’EXPORTATION DES PRODUITS LAITIERS 1/

 
1996  1997 
sept.  juillet  août  sept.
( . . dollars E.-U./tonne, f.o.b. . . ) 
Beurre  1 425  1 450  1 500  1 575
Lait écrémé en poudre  1 750  1 685  1 625  1 675
Lait entier en poudre  1 825  1 675  1 650  1 700
Fromage (Cheddar)  2 200  2 150  2 150  2 175
Caséine acide  5 250  4 100  4 100  4 100
 

La production de lait dans l’ensemble des pays développés en 1997 devrait croître, même si ce n’est que de 0,4 pour cent, pour la première fois depuis 1990. La baisse de la production qui se poursuit dans la CEI devrait être plus que compensée par les hausses enregistrées dans d’autres pays. En Nouvelle-Zélande, notamment, la campagne 1996/97 a été exceptionnelle, avec une augmentation de 12 pour cent de la production laitière. En Australie, bien que la sécheresse ait été un facteur limitant en fin de campagne, la production de lait a augmenté de 4 pour cent pour l’ensemble de la campagne 1996/97. Dans ces deux pays, les livraisons de lait de la présente période de forte production dépassent celles de l’an dernier et l’on prévoit une augmentation de 4 pour cent par rapport à la campagne précédente. La production a également augmenté dans plusieurs pays d’Europe de l’Est. En Pologne, le plus gros producteur dans ce groupe de pays, la production laitière en 1997 devrait enregistrer une hausse de 3 pour cent. Le nombre de vaches au milieu de l’année a augmenté pour la première fois depuis plusieurs années et le rendement par vache devrait également s’améliorer (de 3 264 litres par vache en 1996 à 3 340 litres en 1997). La production laitière de la Pologne a été stimulée par la hausse des prix intérieurs. Aux Etats-Unis, la production laitière en 1997 ne devrait croître que de 1 pour cent par rapport à 1996. Une pénurie de fourrage de qualité et un rapport de prix lait/fourrage peu intéressant ont freiné la croissance. Dans plusieurs autres pays développés (CE, Canada, Japon, Norvège, Suisse) des mesures visant à limiter la production sont en vigueur, et celle-ci évolue peu d’une année sur l’autre. Dans la CEI, la production laitière diminue encore, notamment dans les deux principaux pays producteurs - la Fédération de Russie et l’Ukraine - où les baisses enregistrées pour la première moitié de 1997 ont atteint 4 et 18 pour cent respectivement. Cependant, la produc-tion laitière est en hausse dans certains des pays membres de plus petite taille, comme le Bélarus et l’Ouzbékistan, ce qui peut signifier que la chute de la production laitière dans l’ensemble des pays de ce groupe est sur le point d’être enrayée.

Dans les pays en développement, la croissance a été particulièrement forte en Asie et en Amérique latine. En Inde, la production laitière est soutenue depuis quelques années par la hausse continue des prix à la production, associée en partie au renforcement de la concurrence des entreprises privées. Dans l’hypothèse de conditions météorologiques normales et d’un taux moyen de croissance de la production, la production laitière pourrait atteindre 71 millions de tonnes pour l’année commerciale 1997/98 (avril/mars), ce qui placerait l’Inde au même rang que les Etats-Unis, premier pays producteur de lait du monde. La croissance de la production laitière de l’Inde est soutenue par la demande intérieure. De nombreux pays d’Amérique latine ont également vu leur production laitière augmenter du fait de la croissance de leurs marchés intérieurs.

La situation du commerce international en ce qui concerne les produits laitiers en 1997 a été mitigée. Pour le fromage, les principaux pays importateurs ont maintenu le niveau de leurs importations. Dans le cas du beurre, la hausse considérable des achats de la Fédération de Russie (les importations du premier semestre de 1997 sont en hausse de 133 pour cent par rapport à celles de l’année précédente) a été le principal facteur de la hausse de la demande sur le marché international. Après des achats importants au début de 1997, entre autres du Mexique, la demande internationale de lait en poudre a été faible pour la plus grande partie de 1997. Toutefois, depuis septembre, la demande pour le lait en poudre s’est tendue et les prix internationaux se sont redressés.

Dans la CE, les stocks publics de beurre étaient en septembre inférieurs à ceux de l’an dernier du fait d’une forte demande sur le marché intérieur et de la hausse importante des exportations: les exportations de beurre pour le premier semestre 1997 sont estimées en hausse de plus de 120 pour cent par rapport à la même période en 1996. Les stocks de lait écrémé en poudre de la CE en septembre étaient en légère hausse, sans être toutefois suffisamment importants pour peser sur le marché international. Aux Etats-Unis, en raison des prix intérieurs élevés, les stocks publics sont pratiquement inexistants depuis quelques années, encore que, du fait de la hausse de la production, les prix du lait écrémé ont suffisamment baissé pour que la Commodity Credit Corporation (CCC) procède à des achats depuis mai. Les achats à la fin septembre sont relativement modestes (14 000 tonnes au total) et ne figurent pas encore comme "inventaires non engagés", c’est-à-dire stocks. La remontée des prix du fromage aux Etats-Unis devrait limiter les achats ultérieurs de poudre de la CCC car, compte tenu de la faiblesse des prix du début de l’année, la production de lait avait été détournée vers la production de lait en poudre.


STOCKS DE BEURRE ET DE LAIT ECREME EN POUDRE DANS LA CE ET AUX ETATS-UNIS
 
CE  Etats-Unis 
Beurre  Lait écrémé 
en poudre 
Beurre  Lait écrémé 
en poudre
(. . . . . milliers de tonnes. . . . . ) 
sept. '95  133  18  11
sept. '96  200  127  0
sept. '97 1 147  142  0
 
PRODUCTION DE LAIT
 
1996  1997 
estim. 
1998 
prévis.
(. . . . millions de tonnes . . . .) 
TOTAL MONDIAL  539  545  555
CE  125  125  125
Etats-Unis  70  71  72
Inde  68  71  74
Féd. de Russie  36  35  34
Pakistan  20  21  22
Brésil  18  19  21
Ukraine  16  14  14
Pologne  11  11  12
Nouvelle Zélande  10  11  11
Australie  9
 

La production laitière de 1998 devrait être en légère hausse par rapport à l’an dernier, avec les mêmes changements dans les principales régions par rapport à 1997. Les disponibilités de produits laitiers sur le marché international ne devraient guère évoluer en 1998. Le redressement des cours des produits laitiers auquel on assiste actuellement devrait se poursuivre en 1998 et les prix moyens devraient, dans l’ensemble, être supérieurs à ceux de 1997. Les stocks publics de produits laitiers ne devraient pas augmenter de façon importante en 1998, ce qui devrait conforter les perspectives positives concernant les prix.
 
 
SERVICE D’ECHANGE D’INFORMATIONS PAR COURRIER ELECTRONIQUE
CONCERNANT LE SECTEUR LAITIER 

Le Service des denrées alimentaires de base de la Division des produits et du commerce international a récemment créé un réseau par courrier électronique pour l’échange d’informations sur la situation et l’évolution de l’industrie laitière dans le monde. Le service s’appelle le Dairy Bulletin et vient en complément du bulletin d’information par courrier électronique le Dairy Outlook publié par le Service des denrées alimentaires de base et annoncé dans les Perspectives de l’alimentation n° 1/2, 1997.  

Le Dairy Bulletin permet aux utilisateurs enregistrés d’échanger des messages avec les autres utilisateurs par l’intermédiaire du serveur central de la FAO. Le système fonctionne de la façon suivante: un utilisateur envoie par courrier électronique un message contenant une question ou une observation qui est alors transmis par l’animateur de la FAO à tous les autres membres du système qui répondent s’ils le souhaitent. Les réponses sont à leur tour canalisées par l’intermédiaire du serveur de la FAO et envoyées pour information ou observation aux autres membres figurant sur la liste. Ainsi, chaque thème abordé fait l’objet d’un échange de renseignements par l’intermédiaire du système. Par exemple, une question posée par un membre de la liste du Dairy Bulletin en Afrique du Sud concernant le prix du lait comparé à celui des boissons gazeuses et des jus de fruit a reçu des réponses en provenance de l’Uruguay, du Pérou, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l’Italie, du Kenya, de l’Inde et de l’Australie. Le service fonctionne depuis la mi-mai 1997 et 310 utilisateurs répartis dans le monde entier sont enregistrés.  

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