Perspectives de l'Alimentation No. 5, Novembre 1998 (FAO/SMIAR

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PERSPECTIVES ACTUELLES DE PRODUCTION ET DE RÉCOLTE


SITUATION PAR RÉGION


ASIE

Les dernières estimations de la FAO de la production de blé en Asie ont été révisées à la baisse et s’établiront à environ 244 millions de tonnes contre les 247,6 millions de tonnes du dernier rapport. A ce niveau, la production serait de quelque 5,5 millions de tonnes inférieure à celle de 1997. La dernière révision traduit surtout une baisse de l’estimation de la production en Chine qui, en raison du mauvais temps, n’atteindrait que 112 millions de tonnes contre environ 118 millions de tonnes prévues auparavant. Dans de nombreux pays de la région, les semis du blé d’hiver à récolter en avril 1999 commenceront bientôt.

La perspective globale pour la récolte des céréales secondaires de 1998 est favorable. Selon l’estimation actuelle de la FAO, la production s’élèverait à environ 215 millions de tonnes, contre les 192,8 millions de tonnes de la moisson réduite de l’année dernière. En Chine, la production de céréales secondaires est maintenant estimée à environ 138 millions de tonnes, soit 15 pour cent de plus que la récolte éprouvée par la sécheresse d’il y a un an. On s’attend aussi à une production accrue en Inde, grâce au déroulement en général favorable de la mousson. En Afghanistan, la production céréalière de 1998 devrait atteindre le niveau le plus élevé depuis 1978 ; cependant, la situation des appro-visionnements alimentaires risque de rester précaire dans les zones touchées par les troubles intérieurs et les séismes. La production céréalière en Turquie a aussi augmenté de plus de 9 pour cent par rapport à l’an passé pour atteindre 32 millions de tonnes grâce à des conditions de végétation dans l’ensemble favorables. En Iraq, malgré quelques améliorations dans la situation des disponibilités alimentaires, à la suite de l’application de l’accord vivres-contre-pétrole, la malnutrition persiste.

Selon les dernières estimations, la production de paddy dans la région devrait atteindre 514 millions de tonnes en 1998, soit 5 millions de moins que l’estimation précédente et 14 millions de moins que le chiffre révisé pour 1997. Des pluies torrentielles tombées entre la fin de juin et le début de septembre dans certains pays asiatiques ont interrompu les semis et/ou détruit les cultures déjà en terre.

En Indonésie, la mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, qui s’est rendue dans le pays au début d’octobre, a estimé la production de paddy de 1998 à 45,4 millions de tonnes, chiffre inférieur de 1 million de tonnes à l’estimation précédente et plus faible que le niveau de 1997 (49,4 millions). La baisse est attribuée à la sécheresse imputable à El Niño combinée à la réduction des ensemencements et à la pénurie d’intrants, y compris les engrais et les pesticides. À Sri Lanka, la moisson de la récolte Yala est en bonne voie et la production s’annonce légèrement en hausse. Dans l’ensemble, la production totale de paddy devrait enregistrer un accroissement de 14 pour cent par rapport à l’année dernière et s’établir à 2,6 millions de tonnes, grâce aux bonnes conditions de végétation et à l’extension des emblavures.

En Chine (continentale), les inondations qui ont sévi dans le centre et le sud du pays pendant la plus grande partie de juillet et d’août ont détruit les récoltes sur plusieurs millions d’hectares, y compris les principales zones productrices de riz, endommagé l’infrastructure agricole et, dans certains cas, retardé les semis de la seconde récolte. Selon les estimations provisoires, la production de paddy de 1998 baisserait d’environ 9 millions de tonnes par rapport au niveau record de 191 millions de tonnes l’année passée. Au Cambodge, après avoir pris du retard, les pluies sont tombées pendant presque tout le mois de septembre améliorant les perspectives pour la récolte de paddy. On prévoit maintenant que la production avoisinera les 3,4 millions de tonnes récoltées en 1997. Au Viet Nam, la production totale de paddy de 1998 sera sans doute légèrement inférieure à celle de l’an dernier. La récolte du riz d’été-automne a pâti de la sécheresse au début de la campagne. La moisson de la récolte de la campagne principale est en cours dans le nord alors que dans le sud les semis touchent à leur fin. Aux Philippines, on rentre la récolte de la campagne principale mais le début de la campagne a été conditionné par la sécheresse persistante imputable au phénomène El Niño qui a compromis les semis. Ceux de la récolte secondaire progressent bien dans la majorité du pays. Dans l’ensemble, la production de paddy de 1998 devrait s’élever à 10,8 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur à la production de 1997 où les cultures avaient été stressées par la sécheresse. Cependant, le résultat final dépendra encore du temps qui régnera pendant le reste de la campagne et de l’influence, le cas échéant, de La Niña.

PRODUCTION MONDIALE DE CÉRÉALES – PRÉVISIONS POUR 1998


Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total 1/

1997 1998 1997 1998 1997 1998 1997 1998

(. . . . . . . . millions de tonnes. . . . . . . . .)
Asie 249,9 244,4 192,8 215,4 527,6 513,7 970,4 973,5
Afrique 15,5 18,6 76,3 79,4 16,9 15,6 108,7 113,5
Amérique centrale 3,7 3,3 28,2 29,2 2,1 2,0 34,0 34,6
Amérique du Sud 20,1 15,6 63,6 63,0 17,7 16,0 101,4 94,6
Amérique du Nord 93,0 92,9 290,7 296,9 8,1 8,2 391,9 398,0
Europe 132,3 139,8 175,7 165,7 2,8 2,9 310,8 308,4
CEI 81,1 57,2 70,8 43,9 1,1 1,3 153,0 102,3
Océanie 19,7 22,1 10,8 9,2 1,4 1,4 31,9 32,7
TOTAL MONDIAL 615,4 594,0 908,8 902,6 577,8 561,1 2 102,0 2 057,7
Pays en développement 286,2 279,6 351,1 378,6 551,8 536,1 1 189,1 1 194,4
Pays développés 329,2 314,3 557,8 524,0 25,9 25,0 912,9 863,3


SOURCE: FAO
1/ Y compris le riz, exprimé en paddy.

En Thaïlande, la moisson de la récolte de la campagne principale de 1998-99 est bien avancée et le gouvernement prévoit une augmentation de la production car la hausse des prix a encouragé les producteurs à accroître leurs emblavures. La production de riz Jasmine de qualité supérieure, qui représente à peu près 18 pour cent de la production totale de riz du pays, devrait s’accroître d’environ 19 pour cent par rapport à 1997 et atteindre 4,1 millions de tonnes. Au Japon, la moisson de la récolte de 1998 se poursuit mais, en raison de la réduction des superficies ensemencées combinée aux dommages causés par les inondations, il est maintenant estimé qu’elle fléchira d’environ 11 pour cent pour tomber à 11,2 millions de tonnes. En République de Corée, il est estimé qu’en 1998 la production de paddy diminuera de 7 pour cent par rapport à l’année précédente pour s’établir à 7 millions de tonnes, malgré une légère expansion des semis. Ce recul est dû à la baisse des rendements imputable aux conditions météorologiques défavorables. En République populaire démocratique de Corée, la production de paddy de 1998 a été touchée par des inondations et des tempêtes de grêle pendant les mois d’été ainsi que par la pénurie d’intrants (engrais, principalement). Selon les estimations actuelles, la production atteindra 1,6 million de tonnes, chiffre inférieur à la modeste production (1,7 million de tonnes) de 1997.

Au Bangladesh, les inondations ont recouvert la majeure partie du pays depuis juillet et les eaux ont commencé à se retirer mi-septembre. Selon les indications officielles préliminaires de la mi-septembre, les inondations auraient détruit au moins 2 millions de tonnes de riz, mais la perte pourrait être encore plus lourde et toucher 3 millions de tonnes car un certain nombre de riziculteurs des zones touchées par les inondations n’ont pu faire leurs semis en temps voulu. Bien que la moisson de la récolte Boro ait été achevée avant les inondations, une partie de la récolte Aus, notamment les derniers semis, est compromise et on estime la production de riz à 1,6 million de tonnes, soit 16 pour cent de moins que les prévisions antérieures. En Inde, les semis précoces du riz Kharif de la campagne principale ont démarré dans certains endroits. Malgré les dommages provoqués par les pluies torrentielles tombées en août dans les États du nord et de l’est, le pays a joui une fois de plus d’une mousson généralement normale et l’on estime provisoirement au chiffre record de 126 millions de tonnes la production totale de paddy de 1998. Au Pakistan, la récolte de riz est en cours et les prévisions préliminaires font présager une augmentation de 6 pour cent, ce qui porterait la production au chiffre record de 6,9 millions de tonnes, grâce aux conditions de végétation généralement favorables et à l’augmentation d'environ 4 pour cent des emblavures. Au Myanmar, la moisson de la récolte principale progresse bien et on s’attend à une légère hausse de production due largement à de meilleurs rendements.


AFRIQUE

AFRIQUE DU NORD : La production de blé de 1998 a augmenté de 3,8 millions tonnes par rapport au niveau réduit de 1997 pour atteindre 13,8 millions de tonnes, ce qui traduit des conditions de végétation généralement bonnes et des récoltes supérieures à la moyenne dans tous les pays de la sous-région. La hausse principale a été le fait de l’Algérie où la production a plus que doublé pour s’établir à 2 millions de tonnes. Au Maroc, la production aurait augmenté pour passer à 4,4 millions de tonnes, soit environ 90 pour cent de plus qu’en 1997. En Tunisie la production devrait être supérieure de 37 pour cent à celle de l’année précédente. En Egypte, on prévoit une production de blé de 6,1 millions de tonnes, c’est-à-dire 4 pour cent de plus que la récolte de 1997. Les céréales secondaires ont également joui d’un temps favorable en 1998. La production totale a progressé de quelque 19 pour cent atteignant 11 millions de tonnes.

En Egypte, on moissonne le riz de la récolte de 1998 et le gouvernement prévoit un recul de 18 pour cent de la production qui ne s’élèverait qu’à 4,5 millions de tonnes, en raison d’une réduction de 21 pour cent des emblavures que ne compense que partiellement des rendements record.

AFRIQUE DE L’OUEST: Malgré le démarrage tardif de la campagne dans les pays des zones côtières, les conditions de végétation ont été généralement bonnes dans tous les pays à l’exception du Ghana et de la Côte d’Ivoire où la sécheresse a nui aux cultures. On estime que la production céréalière de la Sierra Leone sera inférieure au niveau de l’an dernier du fait de nouveaux déplacements de population, mais qu’au Libéria elle sera proche de celle de l’année précédente. Dans les deux pays, la situation des disponibilités alimentaires est encore très précaire et ils seront encore lourdement tributaires de l’aide alimentaire en 1999. Le grand nombre de réfugiés dans le sud de la Guinée s’est répercuté négativement sur les disponibilités alimentaires et les activités agricoles. Au Sahel, la saison des pluies touche à sa fin après d’abondantes précipitations en septembre. Traduisant des conditions de végétation dans l’ensemble favorables au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, à l’exception de la zone soudanienne touchée par l’excès d’inondations, les perspectives de récolte sont généralement bonnes. En Gambie et au Sénégal, elles se sont améliorées après les pluies régulières qui ont prévalu depuis le mois d’août mais dans le nord du Sénégal il faudra davantage de pluie en octobre car la saison des pluies a pris du retard cette année. En Mauritanie, en septembre, les bonnes conditions de végétation ont favorisé les cultures pluviales. Les perspectives de récolte sont incertaines en Guinée-Bissau car on n’a pas encore pleinement évalué les conséquences des troubles civils sur les semis et les autres activités agricoles. Les missions conjointes FAO/CILSS d’évaluation des récoltes ainsi que les services nationaux devraient se réunir de la mi-octobre au début de novembre dans les pays sahéliens pour estimer la production céréalière de 1998.

La moisson de la récolte de riz de 1998 a démarré dans certains pays ou est sur le point de commencer dans d’autres, mais les troubles intérieurs qui sévissent dans quelques parties de la région continuent à perturber les activités agricoles. Des conditions de végétation généralement bonnes ont favorisé les récoltes dans toute la région malgré quelques problèmes isolés d’ordre météorologique. Au Nigéria, le principal producteur de riz de la sous-région, la récolte est en cours et il est provisoirement estimé que la production fléchira de 12 pour cent pour s’établir à 3,4 millions de tonnes malgré l’expansion de 200 000 ha des superficies plantées. Ce fléchissement est dû à la pénurie d’engrais, de pesticides et d’autres intrants agricoles qui devrait déprimer les rendements.

AFRIQUE CENTRALE: Des pluies abondantes ont favorisé les céréales secondaires au Cameroun et en République centrafricaine, mais on signale des infestations de ravageurs au nord du Cameroun. De nouveaux troubles intérieurs en République démocratique du Congo entraveront, selon toutes probabilités, le déroulement normal des activité agricoles et des échanges commerciaux, notamment dans l’est où les semis de la campagne A sont sur le point de commencer.

AFRIQUE DE L’EST: La FAO estime la production totale de blé de 1998 à près de 2,8 millions de tonnes, niveau proche de celui supérieur à la moyenne de l’an dernier. Au Kenya et en Ethiopie, où la moisson a démarré, les perspectives restent favorables grâce aux pluies abondantes tombées ces derniers mois et on prévoit un accroissement de la production par rapport à 1997. En revanche, au Soudan, où la récolte a été rentrée plus tôt dans l’année, la production encore que moyenne était inférieure de 18 pour cent à celle de 1997.

La récolte des céréales secondaires de 1998 est complétée dans le sud de la sous-région mais vient à peine de démarrer dans le nord. On estime la production totale de 1998 à environ 20 millions de tonnes, c’est-à-dire une récolte moyenne et supérieure de 12 pour cent au niveau réduit d’il y a un an. Malgré le départ irrégulier de la saison des pluies dans certains pays, des précipitations généralisées et abondantes depuis la mi-juillet, qui ont provoqué des inondations et des pertes de récolte localisées, ont tout de même favorisé en général les cultures en croissance. En Tanzanie, la production de céréales secondaires de 1998 a été estimée par une mission FAO/PAM à 3,4 millions de tonnes, soit un tiers de plus que le niveau médiocre de l’an dernier. Des pluies abondantes tombées pendant la campagne ont encouragé les agriculteurs à étendre leurs emblavures, ce qui a permis d’obtenir des rendements plus élevés. En Ouganda, on estime bonne la récolte de la première campagne de 1998 engrangée récemment, malgré des récoltes réduites dans certains endroits. Au Rwanda, la production totale de céréales secondaires de 1998 a marqué une très bonne reprise par rapport à l’année précédente atteignant pratiquement le niveau d’avant le conflit. De même, au Burundi, on prévoit que la production totale de céréales secondaires avoisinera, elle aussi, les niveaux qui prévalaient avant le conflit. En Somalie, la principale campagne « Gu » de 1998 a été notablement compromise par la sécheresse, l’amenuisement des emblavures et les infestations de ravageurs. La production de sorgho sera sans doute inférieure de 20 pour cent au niveau de l’année passée et tombera à 22 000 tonnes, alors que celle de maïs fléchira de 50 pour cent pour s’établir à 61 000 tonnes. Il s’agira de la cinquième mauvaise récolte consécutive de céréales secondaires. Au Kenya, la récolte du maïs des « longues pluies » est estimée à 2,3 millions de tonnes, une très nette reprise par rapport à la récolte réduite de 1997. Si la récolte des « courtes pluies » s’avère normale au début de l’année prochaine, la production totale de maïs de 1998/99 touchera 2,8 millions de tonnes. En Ethiopie les perspectives pour les céréales secondaires se sont améliorées grâce aux pluies du mois dernier, et la production sera vraisemblablement beaucoup plus élevée que l’an dernier. En Erythrée, d’après les prévisions, la récolte de céréales secondaires sera nettement au-dessus du niveau réduit de 1997. Au Soudan, malgré de graves inondations dans le centre et le nord du pays, les perspectives de récolte pour les céréales secondaires de cette année sont dans l’ensemble favorables.

La récolte de riz est achevée en Tanzanie, le principal producteur de la sous-région, et la production pour 1998 est provisoirement estimée à environ 1 million de tonnes, chiffre sensiblement plus élevé par rapport à 1997. Cette augmentation est largement imputable tant aux pluies abondantes qui ont favorisé la période de végétation qu’à l’extension de 12 pour cent de la superficie ensemencée.

AFRIQUE AUSTRALE : Les estimations pour les céréales secondaires de 1998 se sont établies à 14,7 millions de tonnes, soit 14 pour cent de moins que la campagne précédente et environ 15 pour cent de moins que la moyenne. Seuls quelques pays ont obtenu cette année une production supérieure à celle de 1997, à savoir l’Angola, le Madagascar, le Malawi, le Mozambique et le Swaziland. En raison du mauvais temps et de l’amenuisement des emblavures, la production a été réduite dans tous les autres pays de la sous-région. Celle de céréales secondaires est tombée de 15 pour cent (8,2 millions de tonnes) en Afrique du Sud, de 35 pour cent au Zimbabwe et de 40 pour cent en Zambie, en raison principalement de la diminution des semis et de la sécheresse prolongée qui a réduit les rendements.

La moisson du blé est en bonne voie dans la sous-région mais les dernières indications font présager une production nettement inférieure à la moyenne (1,9 million de tonnes), soit environ un tiers de moins que celle de 1997 qui avait atteint 2,7 millions de tonnes. Des pluies irrégulières ont sensiblement réduit les réserves d’eau dans les principales zones de production de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe. En outre, en Afrique du Sud notamment, la faiblesse des cours internationaux et locaux du blé ont provoqué un brusque amenuisement des superficies ensemencées.

Les préparatifs pour la campagne rizicole de 1999 sont bien avancés dans la sous-région et les semis ont démarré dans certaines zones. La production de la récolte de 1998 s’est révélée meilleure que prévu car l’infestation acridienne à Madagascar, qui produit plus de 90 pour cent du riz de la sous-région, était moins grave qu’on ne l’avait craint. Au Mozambique, l’autre principal producteur de la sous-région, on prévoit une hausse de 6 pour cent de la production qui devrait atteindre 190 000 tonnes, grâce aux conditions généralement favorables de végétation.


AMÉRIQUE CENTRALE ET CARAÏBES

Les semis de la récolte de blé de 1998/99 ont démarré dans les grandes surfaces irriguées de production du nord-ouest du Mexique. En septembre des pluies plus abondantes que la normale ont largement reconstitué les réserves d’eau favorisant ainsi les principaux stades de végétation. On prévoit que les superficies emblavées avoisineront le niveau moyen de 1997/98, mais les rendements devraient s’améliorer si les conditions météorologiques retournent à la normalité.

En Amérique centrale, des pluies torrentielles, des inondations généralisées et la persistance de vents forts causés par l’ouragan « Mitch » fin octobre ont provoqué de graves pertes de vies humaines, sérieusement endommagé les maisons et les infrastructures et pénalisé le secteur agricole au Honduras, au Nicaragua, au Guatemala et en El Salvador. On n’a pas encore entrepris l’évaluation des dégâts mais l’espoir d’une reprise de la production, après les mauvaises récoltes stressées par la sécheresse de l’an dernier mais grâce aux bons résultats de la première campagne de cette année, s’est avéré vain. Au Mexique, en revanche, on s’attend maintenant à une production moyenne. Les pluies généralisées tombées depuis septembre ont favorisé le développement de la récolte du maïs de printemps/été dans les principales zones de production après une période de temps sec. La moisson du sorgho de printemps/été de 1998 a démarré; la production de celui d’automne/hiver était meilleure que prévu initialement et la production totale de sorgho pour 1998 devrait atteindre le niveau supérieur à la moyenne de 6,2 millions de tonnes. Aux Caraïbes, l’ouragan « Georges » qui a sévi fin septembre a causé d’importants dommages aux cultures alimentaires et de rapport à Cuba, en Haïti et en République dominicaine. A Cuba, les pertes infligées par l’ouragan portent une nouvelle atteinte au vulnérable secteur agricole, rendant encore plus précaire la situation déjà critique des disponibilités alimentaires. Le pays a souffert au cours des 5 derniers mois d’une grave sécheresse et, au début de l’année, de fortes pluies et d’inondations.


AMÉRIQUE DU SUD

En Argentine, les pluies modérées à fortes qui ont prévalu pendant la première moitié d’octobre ont favorisé la récolte de blé de 1998 dans la principale province productrice du centre et du sud de Buenos Aires. Cependant, après un temps sec persistant, des pluies abondantes sont encore nécessaires dans d’autres importantes zones de production telles que les provinces du sud de Santa Fè, de l’est de Cordoba et de La Pampa. La moisson devrait commencer à partir de novembre et on estime provisoirement la production à quelque 10,5-10,9 millions de tonnes, donc inférieure aux 14,8 millions de tonnes en 1997 et ce, notamment, du fait de la réduction des semis, les agriculteurs ayant été incités à se tourner vers des cultures plus rémunératrices. Au Brésil, la récolte de blé de 1998 se poursuit et il est prévu que la production fléchira passant de 2,4 à 2,2 millions de tonnes. Cette réduction est due largement aux pluies exceptionnellement fortes et dévastatrices tombées en septembre sur l’Etat de Parana, le principal producteur de blé. En Uruguay, où la récolte est sur le point de démarrer, on prévoit une production légèrement en dessous de la moyenne, traduisant les dommages causés par des pluies excessives. En revanche, la récolte du Chili a souffert des conséquences d’une grave sécheresse et on s’attend à de mauvais résultats. En ce qui concerne les pays andins, en Bolivie la moisson du blé de la deuxième campagne de 1998 (hiver) est en cours et les rendements sont inférieurs à cause de la sécheresse qui a sévi dans tout le pays. Au Pérou, d’après les estimations actuelles, la production totale de blé de 1998 sera légèrement supérieure à la moyenne. En Equateur, en revanche, la production de blé de la première campagne de 1998 serait un peu en dessous de la moyenne.

En Argentine, les semis de la récolte de maïs de 1998/99 ont pris du retard dans plusieurs importantes zones de production en raison du temps sec qui persiste depuis le mois d’août. Vingt pour cent seulement des semis envisagés ont pu être réalisés contre 60 pour cent à la même époque de l’an dernier. Au Brésil, on sème le maïs de la récolte de 1998/99. Il est estimé que dans les principales zones de production du sud, notamment dans le Rio Grande do Sul, les emblavures s’amenuiseront par rapport à il y a un an. Les producteurs sont passés à des cultures plus résistantes à la sécheresse, redoutant les conséquences d’un temps sec possible déterminé par l’imminent phénomène météorologique La Niña. Au Chili une grave sécheresse dans le centre du pays compromet les semis du maïs de la récolte de 1998/99 actuellement en cours et on estime que les emblavures seront considérablement inférieures aux prévisions initiales. Pour ce qui est des pays andins, en Bolivie les semis des céréales secondaires de la première (principale) campagne devraient avoisiner le niveau de l’an dernier et on s’attend à des rendements améliorés après la sécheresse qui a endommagé les récoltes de 1997/98. En Equateur, les semis de céréales secondaires de 1998/99 (maïs principalement) augmenteront sans doute par rapport à la superficie réduite de 1997. Au Pérou, l’essentiel de la récolte de maïs de 1998 a été moissonné et la production totale pour l’ensemble de l’année se situera vraisemblablement un peu au-dessus de la moyenne. En Colombie, on a rentré la récolte de maïs de la première campagne de 1998/99 et le semis de la deuxième est en cours. On prévoit une hausse notable de la production totale par rapport à l’an dernier quand la récolte a été touchée par le phénomène El Niño. Au Venezuela, la moisson du maïs de 1998 se poursuit sous des conditions normales et on s’attend à une production moyenne.

La moisson du paddy de 1998 est achevée dans la région. La réduction des superficies ensemencées, combinée au recul de la moyenne des rendements lié aux problèmes météorologiques associés à El Niño, ont entraîné un fléchissement de la production qui est passée de 17,7 millions de tonnes en 1997 à 16 millions de tonnes. On sème actuellement le paddy de la récolte de 1999 dans certains pays.


AMÉRIQUE DU NORD

Aux États-Unis, d’après les dernières estimations officielles, la production globale de blé en 1998 s’établira à 69,6 millions de tonnes, soit environ 1 pour cent de plus qu’en 1997. Fin octobre, il était signalé que la progression des semis de blé d’hiver était à peu près normale après quelques retards dus aux fortes précipitations. Les taux de germination sont également favorisés par ces pluies précoces. La superficie sous blé d’hiver reste très incertaine, cependant si les agriculteurs réagissent aux perspectives de prix moins attractifs que l’an dernier pour la nouvelle récolte, les emblavures pourraient diminuer cet automne aussi. Au Canada, la récolte principale de blé pratiquement achevée fin septembre était l’une des plus précoces jamais enregistrées, grâce largement à la date anticipée des semis et au temps chaud et sec qui a régné cet hiver. Cette récolte précoce et les conditions favorables permettront à la majeure partie du blé de rentrer dans les deux premières catégories de l’échelle de qualité du Canada. D’après la dernière estimation officielle, au début d’octobre la production de blé s’élèverait à 23,3 millions de tonnes, soit 4,5 de moins que l’année dernière, grâce principalement à une réduction de 7 pour cent de la superficie ensemencée.

Les perspectives de récolte pour les céréales secondaires de 1998 aux États-Unis restent favorables dans l’ensemble. Vu les conditions régnant le 1er octobre, la production de maïs devrait se chiffrer à 247,5 millions de tonnes, niveau pratiquement inchangé par rapport aux prévisions de septembre et supérieur d’environ 10 millions de tonnes à la production de 1997, ce qui en ferait la deuxième récolte plus abondante jamais enregistrée. Les prévisions concernant la superficie ensemencée sont à peu près identiques à celles de la superficie moissonnée en 1997 mais les rendements moyens s’accroîtront vraisemblablement pour atteindre le deuxième niveau plus élevé jamais obtenu après le record de 1994. Dès le début d’octobre, la maturité de la récolte était considérée bien au-dessus de la normale, de même que la progression de la moisson. Cependant on s’attend à une production réduite pour la plupart des principales céréales secondaires du fait de la réduction des emblavures et de la baisse des rendements. Néanmoins, grâce à la forte augmentation escomptée de la production de maïs, la récolte globale de céréales secondaires en 1998 devrait atteindre 271,5 millions de tonnes, soit 2 pour cent de plus qu’en 1997. Au Canada, d’après les projections, la production totale de céréales secondaires s’accroîtra légèrement par rapport à l’année précédente pour atteindre 25,4 millions de tonnes. Des récoltes plus abondantes de maïs et d’avoine contrebalanceront amplement la production réduite d’orge.

Aux États-Unis, la moisson de la récolte de paddy de 1998 est bien avancée et, fin septembre, la récolte était rentrée à environ 70 pour cent ou touchait à sa fin dans l’Arkansas, la Louisiane, le Mississippi et le Texas. En Californie, la récolte vient de démarrer, le riz ayant été semé tardivement en raison du temps froid et pluvieux qui a prévalu au printemps. La production totale de paddy aux États-Unis a été révisée vers le haut d’environ 100 000 tonnes par rapport aux 8,2 millions estimés précédemment sur la base d’une prévision récente qui faisait état de rendements plus élevés qu’envisagé.


EUROPE

Des averses fréquentes et généralisées tombées en septembre et au début d’octobre sur presque toute la région ont ralenti la moisson de la récolte d’été mais promis une bonne humidité pour la levée et l’établissement des céréales d’hiver. L’estimation de la FAO de la production totale de céréales en 1998 dans la CE a été ultérieurement révisée à la hausse depuis le dernier rapport et devrait atteindre le chiffre record de 214 millions de tonnes, supérieur de 2,5 pour cent à la récolte de 1997. Le beau temps qui a régné à la fin de l’été a favorisé l’achèvement du gros des moissons. Les résultats du blé ont été particulièrement satisfaisants en 1998, grâce aux conditions météorologiques favorables, et des récoltes au-dessus de la moyenne à record ont été enregistrées dans la plupart des pays. Il est maintenant estimé que la production totale de blé se montera à 103,8 millions de tonnes, soit 9 pour cent de plus qu’en 1997. En ce qui concerne les céréales secondaires, la production d’orge, de seigle et de triticale augmentera sans doute aussi par rapport à l’année précédente mais celle d’avoine devrait régresser. Bien que la moisson du maïs d’été ne soit pas encore terminée en divers endroits, les dernières indications font état d’une réduction nette par rapport à la récolte exceptionnelle de 1997. Il est prévu à l’heure actuelle que la production de maïs atteindra quelque 35 millions de tonnes, contre un volume bien supérieur à 39 millions de tonnes estimé pour 1997.

Les semis des céréales d’hiver sont bien avancés dans toute la Communauté, notamment dans les pays du nord. Les conditions météorologiques ont été satisfaisantes dans l’ensemble mais on s’attend à un recul de la superficie ensemencée à la suite de l’augmentation de 5 pour cent des terres mises hors production pour la récolte de 1999.

Dans les parties orientales de la région, à l’exception de la Pologne, la plupart des pays ont rentré des récoltes céréalières analogues ou quelque peu inférieures à celles de l’an dernier. En Bulgarie, la production de blé de 1998 est estimée à 3,2 millions de tonnes, soit 11 pour cent de moins que l’année passée, alors que celle de céréales secondaires devrait atteindre 2,3 millions de tonnes contre 2,6 millions en 1997. On signale un ralentissement dans les semis de blé d’hiver à récolter en 1999 dû à l’humidité et à la pénurie d’intrants imputable au manque de crédits des agriculteurs. Les semis d’hiver s’achèvent normalement à la fin d’octobre et la superficie sous blé pourrait s’établir à un niveau au-dessous de la normale si le temps sec et chaud ne persiste pas jusqu’en novembre. Dans la République tchèque, il est estimé qu’en 1998 la production totale de céréales avoisinera le niveau de 1997 (6,7 millions de tonnes ). Une récolte de blé légèrement plus élevée (3,9 millions de tonnes) a été contrebalancée par la production réduite de céréales secondaires. En Hongrie, on a engrangé une autre récolte de céréales au-dessus de la moyenne en 1998 encore qu’inférieure à la récolte exceptionnelle de 1997. La production de blé est estimée à 5 millions de tonnes et celle de céréales secondaires à environ 8 millions. En Pologne, la récolte des céréales de 1998 est maintenant estimée à 26,6 millions de tonnes. La production de blé devrait atteindre le chiffre record de 9,3 millions de tonnes et celle de céréales secondaires estimée à 17,3 millions de tonnes serait encore une fois supérieure à la moyenne. En Roumanie, la récolte céréalière de 1998 est évaluée à environ 17 millions de tonnes, c’est-à-dire 5 millions de moins que le bon résultat de l’année précédente et en dessous de la moyenne. La production de blé est tombée à 5,2 millions de tonnes du fait notamment de l’amenuisement des emblavures et des mauvaises conditions météorologiques qui ont sévi à l’automne de 1997. Le temps chaud et sec de l’été a nui à la récolte de maïs et la production totale de céréales secondaires devrait marquer un recul et tomber à 11,9 millions de tonnes contre les presque 15 millions de 1997. En République slovaque, la production céréalière de 1998 se situerait à 3,5 millions de tonnes, niveau proche de la moyenne.

En Bosnie-Herzégovine, la production céréalière de 1998 est estimée à 1 million de tonnes environ, chiffre semblable à celui de 1997. En Croatie, elle devrait atteindre quelque 3,2 millions de tonnes, soit une nouvelle hausse par rapport à la production au-dessus de la moyenne d’il y a un an. La production de blé, en particulier, devrait progresser d’environ 30 pour cent et s’établir à plus d’un million de tonnes, traduisant l’accroissement des semis et des rendements. En République fédérative de Yougoslavie, selon les dernières estimations officielles, la récolte de blé de 1998 se monterait à environ 2,9 millions de tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport à 1997, alors que la production de céréales secondaires accuserait une régression d’environ 25 pour cent pour s’établir à 5,7 millions de tonnes. La récolte de maïs a souffert du temps chaud et sec de l’été.

La moisson de la récolte de riz de 1998 dans la CE se poursuit grâce aux conditions généralement bonnes qui en ont favorisé la croissance. Sur la base de nouvelles informations, il est maintenant estimé que la production augmentera légèrement par rapport à 1997 pour atteindre environ 2,8 millions de tonnes. L’essentiel de l’expansion de la production serait le fait de l’Italie à laquelle sont imputables plus de 50 pour cent de la production globale de riz de la CE.


COMMUNAUTE DES ÉTATS INDÉPENDANTS 1/

Dans la CEI, les perspectives pour la récolte céréalière de 1998 se sont ultérieurement détériorées depuis le dernier rapport du fait de la persistance de la sécheresse dans plusieurs grandes zones de production et, à mesure que progresse la moisson, il apparaît de plus en plus évident que les rendements seront très inférieurs à la moyenne pour le blé et les céréales secondaires. La FAO estime maintenant que la récolte céréalière totale de 1998 dans la CEI sera d’environ 102 millions de tonnes (1997 : 153 millions de tonnes) y compris quelque 57 millions de tonnes de blé (1997 : 81 millions) et environ 44 millions de tonnes de céréales secondaires (1997 : 71 millions). Il est prévu aussi une diminution de la récolte de légumineuses alors que la production de paddy pourrait enregistrer une faible hausse.

Dans la Fédération de Russie, on estime désormais que la récolte de céréales se montera à 50 millions de tonnes, soit 43 pour cent de moins que l’an dernier en raison de la réduction des semis d’hiver et de printemps, des conditions météoro-logiques défavorables qui ont prévalu pendant la plus grande partie de la période de végétation, ainsi que de problèmes de récolte dus aux pénuries de carburant et au manque de machines adéquates. En Ukraine, l’arrivée des précipitations et d’un temps plus frais au début d’août ont quelque peu soulagé les récoltes d’été après le temps chaud et sec qui avait persisté pendant plusieurs semaines. Toutefois ces conditions favorables sont arrivées trop tard pour les céréales de printemps qui approchent de la maturité ou l’ont déjà atteinte. La production totale de céréales et de légumineuses dans le pays est maintenant estimée à environ 30 millions de tonnes, soit 8 millions de moins qu’en 1997. Au Kazakhstan aussi on prévoit une récolte céréalière très réduite par suite d’une diminution des emblavures et du temps exceptionnellement chaud de l’été. La production devrait s’établir à près de 8,5 millions de tonnes et sera donc inférieure de 30 pour cent à celle de 1997.

Au Bélarus, des averses modérées tombées fin juillet et début août ont favorisé les cultures d’été mais ralenti la moisson des céréales d’hiver. La production céréalière en 1998 devrait tout juste dépasser 5 millions de tonnes, chiffre voisin du niveau de 1997. Ailleurs, on prévoit pour 1998 des récoltes céréalières analogues à celles de l’an dernier.

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1/ La Communauté des États indépendants (CEI) comprend 12 États membres (Arménie, Azerbaïdjan, Bélarus, Géorgie, Kazakhstan, République khirghize, Moldova, Fédération de Russie, Tadjikistan, Turkménistan, Ukraine et Ouzbékistan).


OCÉANIE

Les perspectives de récolte pour le blé et les céréales secondaires de 1998 se sont quelque peu détériorées en Australie à cause du mauvais temps qu’ont connu diverses parties du pays. Cependant, fin octobre, les conditions de végétation restaient idéales en beaucoup d’endroits et l’on estime encore que la récolte d’hiver sera dans l’ensemble la deuxième la plus élevée jamais enregistrée. La production de blé de 1998 est maintenant évaluée officiellement à 21,9 millions de tonnes, niveau supérieur de 13 pour cent à celui de 1997 mais inférieur à la prévision précédente (23,5 millions de tonnes). Il est probable que les dégâts provoqués par la pluie et au gel dans certaines zones nuiront à la qualité de la récolte de cette année, et un pourcentage supérieur à la normale pourrait être déclassé et relégué dans la catégorie de blé fourrager. On estime maintenant la production totale de céréales secondaires de 1998 (y compris la récolte secondaire - sorgho et maïs, principalement - engrangée au début de l’année) à 8,6 millions de tonnes contre 10 millions de tonnes en 1997. On s’attend à ce que des récoltes d’été à moissonner en 1999 remplacent certaines cultures d’hiver endommagées par les inondations si bien que la superficie sous cultures d’été pourrait s’accroître au cours de la campagne à venir.

En Australie, les préparatifs pour la campagne du riz de 1999 sont en cours et, d’après les premières indications, les emblavures seront réduites d’environ 14 pour cent par rapport à 1998 pour se situer à 120 000 hectares, en conséquence des faibles disponibilités en eau pour l’irrigation. En supposant des rendements moyens, la production devrait atteindre environ 1 million de tonnes, soit près de 30 pour cent de moins que prévu par l’estimation de 1998.


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