Perspectives de l'Alimentation No. 5, Novembre 1998 (FAO/SMIAR

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AIDE ALIMENTAIRE

Les livraisons d’aide alimentaire en céréales sont restées faibles en 1997/98 mais pourraient progresser sensiblement en 1998/99

Les livraisons totales d’aide alimentaire en céréales en 1997/98 (1er juillet-30 juin) au titre de l’aide alimentaire de programme, de projet et d’urgence devraient s’élever à 5,3 millions de tonnes, chiffre proche du niveau de la campagne précédente et des engagements minimum convenus dans le cadre de la Convention de l’aide alimentaire de 1995. Sur la base des dernières informations reçues du Programme alimentaire mondial (PAM), les pays à faible revenu et à déficit vivrier, essentiellement d’Asie, ont reçu légèrement plus d’aide alimentaire en céréales en 1997/98. En Afrique, les livraisons à la région subsaharienne ont légèrement augmenté, tandis que celles destinées à l’Afrique du Nord ont diminué; les livraisons totales au continent sont restées proches du volume réduit de la campagne précédente.

D’après les premières prévisions de la FAO, les livraisons d’aide alimentaire en céréales en 1998/99 auraient augmenté de 3,7 millions de tonnes et s’établiraient à 9 millions de tonnes (Tableau A.10). Les meilleures disponibilités de céréales durant cette campagne, notamment de blé, de maïs et d’orge, dans les principaux pays donateurs, ainsi que des besoins plus importants d’aide alimentaire, en particulier en Asie, en Amérique centrale et dans la CEI, devraient se traduire par une amélioration des livraisons d’aide céréalière après quatre ans de régression. Sous l’effet des prix internationaux relativement bas des céréales et des stocks importants, surtout dans la CE et aux États-Unis, les disponibilités d’aide alimentaire ont augmenté au cours des derniers mois. Les États-Unis ont annoncé en juillet que leurs dons de blé passeraient à 2,5 millions de tonnes, dont la plupart ont déjà été alloués. Du côté de la demande, les agitations financières et économiques qui frappent actuellement de nombreux pays tributaires des importations alimentaires, ont intensifié le besoin d’une aide alimentaire. Le ralentissement de l’économie mondiale et la chute des prix des cultures commerciales et des recettes d’exportation pourraient contraindre certains pays en développement à réduire fortement leurs importations de vivres de première nécessité. Ainsi, pour la plupart des pays victimes de graves urgences alimentaires cette année, la baisse des prix des céréales ne se traduirait pas forcément par un accroissement des importations commerciales de céréales, et les besoins d’aide alimentaire demeureraient importants.

Parmi les principales régions bénéficiaires, l’Asie est le continent où le besoin d’une aide alimentaire se fera sentir davantage, compte tenu de la situation vivrière précaire, en particulier au Bangladesh, en Indonésie et en République démocratique de Corée. Par rapport à la campagne précédente, les livraisons de céréales en Asie au titre de l’aide alimentaire devraient progresser de quelque 2,2 millions de tonnes. De même, les livraisons à la CEI pourraient aussi enregistrer une forte croissance, tandis qu’après le passage de l’ouragan "Mitch" en Amérique centrale, l’aide alimentaire aux pays frappés a de grandes chances de croître. Le blé assurerait l’essentiel de l’augmentation de l’aide céréalière, même si les dons de riz et de maïs seraient renforcés. Parmi les principaux donateurs, les livraisons totales des États-Unis devraient doubler et atteindre quelque 4,5 millions de tonnes, soit la moitié du volume mondial. De même, l’aide alimentaire de la CE devrait enregistrer un fort accroissement.

Les livraisons d’aide non céréalière en 1997 sont tombées à leur volume le plus bas depuis le début des années 80

Selon le PAM, les produits non céréaliers ont représenté environ 11 pour cent des livraisons totales d’aide alimentaire en 1997 (janvier-décembre) 1/. Les livraisons mondiales d’aide alimentaire non céréalière ont reculé pour la quatrième année consécutive, s’établissant à 650 000 tonnes, soit 280 000 tonnes de moins (30 pour cent), que le volume réduit de 1996, et le plus bas niveau depuis le début des années 80. Cette baisse est due en grande partie à une forte réduction des livraisons de légumineuses, en particulier des États-Unis, mais aussi de la quasi-totalité des autres grandes denrées non céréalières. La baisse des livraisons a surtout fait du tort à la CEI et à l’Afrique subsaharienne.

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1/ Les campagnes de livraisons céréalières vont de juillet à juin, tandis que celles des livraisons non céréalières suivent l’année civile. L’année 1998 n’est pas complète.

EXPÉDITIONS D’AIDE ALIMENTAIRE - CÉRÉALES (juillet/juin)


1994/95 1995/96 1996/97 1997/98 1998/99
prévis.

( . . . . . . . . . milliers de tonnes . . . . . . . )
MONDE 9 443 7 397 5 298 5 344 9 000
Pays FRDA 7 910 6 400 4 447 4 838 8 000
Afrique 3 593 2 526 1 960 2 014 2 000
Subsaharienne 3 348 2 305 1 770 1 912 1 900
Autres pays 246 221 190 102 100
Asie 4 067 3 911 2 388 2 762 5 000
Asie de l’Est et du S.E 308 877 646 933 2 000
Asie du Sud 1 600 1 210 905 1 136 2 300
Autres pays 2 160 1 824 837 693 700
Amérique latine et les Caraïbes 1 146 602 596 374 600
Autres pays 637 358 354 194 1 400


SOURCE: 1994/95 - 1997/98, PAM; 1998/99 prévision, FAO
Note: Total calculé sur la base de chiffres non arrondis.


Les contributions à la RAIU et aux IPR devraient augmenter en 1998

Par rapport à 1996, les contributions à la Réserve alimentaire internationale d’urgence administrée par le PAM (RAIU) ont augmenté en 1997 d’environ 142 000 tonnes, pour s’établir à près de 993 000 tonnes pour les céréales, mais sont tombées à 167 000 tonnes (un recul d’environ 30 000 tonnes) pour les non céréales. Sur la base des promesses de contributions à ce jour, il est probable que les contributions totales pour 1998 dépassent celles de 1997. En octobre 1998, les contributions annoncées à la RAIU se sont élevées à près de 1,4 million de tonnes pour les céréales et à 141 000 tonnes pour les non céréales (Tableau A11), contre respectivement 651 000 tonnes et 142 000 tonnes engagées en octobre 1997. Les contributions aux Opérations d’intervention prolongée en faveur des réfugiés (IPR) de 1997, également administrées par le PAM, se sont établies à environ 529 000 tonnes pour les céréales et à 70 000 tonnes pour les autres denrées alimentaires, soit un peu plus que les 495 000 tonnes de céréales et 85 000 tonnes de non céréales en 1996. En octobre 1998, quelque 517 000 tonnes de céréales et 94 000 tonnes de non céréales ont déjà été engagées au titre des IPR de 1998, ce qui laisse imaginer que les contributions totales pour 1998 seront supérieures à celles de 1997.


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