FAO/SMIAR - Rapport sur l'Afrique No.1, Avril 1999 - page 3

Previous PageTable Of ContentsNext Page


FAITS SAILLANTS

En Angola, les perspectives pour 1999 sont extrêmement défavorables du fait de la reprise des combats en décembre dernier entre les forces du gouvernement et les rebelles de l'UNITA, tout juste après le début de la campagne agricole. Des déplacements de populations sur une grande échelle ont été signalés dans les zones rurales où les familles d'agriculteurs abandonnent leurs fermes et leurs foyers pour se réfugier dans les villes tenues par les forces du gouvernement ou dans les pays voisins. D'après certains rapports, les campagnes angolaises seraient dépeuplées systématiquement. La production vivrière devrait accuser un brusque recul en 1999 et le pays aura besoin d'apports massifs d'aide alimentaire. Cependant les opérations de secours seront compromises par l'insécurité et les mines terrestres et il faudra recourir dans une large mesure au transport aérien en dépit de ses coûts élevés. Ailleurs en Afrique australe, les perspectives sont encourageantes pour les récoltes en cours grâce aux bonnes pluies tombées jusqu'à présent, bien qu'elles aient été excessives dans certains pays comme le Mozambique où des inondations localisées ont endommagé les cultures. En 1999, la production céréalière de la sous-région devrait dépasser celle de 1998 qui était inférieure de quelque 15 pour cent à la moyenne à long terme.

La crise alimentaire s'est aggravée en Somalie où la famine a fait des victimes et où sévit une malnutrition aiguë. C'est le résultat de six mauvaises récoltes consécutives imputables à des conditions météorologiques défavorables et aux troubles intérieurs qui subsistent depuis des années dans le pays. Les activités économiques et commerciales ont été sérieusement réduites, notamment dans le sud, et les mécanismes d'adaptation traditionnels ont été tous utilisés; un grand nombre de personnes en quête de nourriture est désormais contraint de fuir les lieux des combats. L'interdiction d'importation de bétail en provenance de la Somalie, imposée par l'Arabie saoudite en raison des épidémies récentes, a aggravé la crise alimentaire. On estime à l'heure actuelle que plus d'un million de personnes souffrent de pénuries vivrières aiguës et que plus de 400 000 risquent la famine. La distribution des secours alimentaires continue à être gravement compromise par l'insécurité et la communauté internationale devrait mettre au point des dispositifs permettant d'atteindre les personnes en détresse, dont le nombre va croissant. Les agriculteurs ont également un besoin urgent de semences pour les semis de la campagne "Gu" qui vient de démarrer.

La guerre qui se poursuit entre l'Erythrée et l'Ethiopie a causé dans ces deux pays le déplacement d'un grand nombre de personnes qui nécessitent une aide alimentaire. En Tanzanie, l'absence de précipitations conjuguée à des pertes exceptionnelles en cours de stockage et aux abondantes expéditions non officielles à destination des pays voisins ont porté à un amenuisement sensible des disponibilités intérieures de maïs et à un besoin substantiel d'importations qui n'avait pas été prévu.

Dans la région des Grands Lacs, la situation des approvisionnements alimentaires reste précaire, les efforts accomplis pour accroître la production vivrière étant entravés par l'insécurité persistante, les incidents épisodiques et le mauvais temps. Des périodes de sécheresse prolongées au Burundi et au Rwanda pendant la période de végétation qui vient de s'achever ont réduit les rendements, et l'insécurité qui sévit dans certaines parties du pays ne cesse de perturber la production vivrière. En République démocratique du Congo, des troubles intérieurs causent encore le déplacement d'un nombre élevé de ruraux, compromettant ainsi la production alimentaire et augmentant les niveaux de malnutrition. En République du Congo, la reprise des combats à Brazzaville et dans la région de Pool a provoqué le déplacement d'un grand nombre de personnes qui ont perdu leurs moyens d'existence. Fin mars quelques améliorations étaient signalées dans la situation de la sécurité.

En Afrique de l'Ouest, la situation alimentaire s'annonce favorable dans l'ensemble en 1999, notamment dans les pays du Sahel où ont été engrangées des récoltes au-dessus de la moyenne et record. Plusieurs pays ont des excédents céréaliers que les donateurs pourraient acheter et acheminer vers les zones déficitaires de ces mêmes pays ou utiliser pour des opérations triangulaires. Cependant, dans les zones rurales de la Sierra Leone, la violence suscite une profonde inquiétude parmi la population et de nombreuses familles d'agriculteurs abandonnent leur foyer pour chercher la sécurité ailleurs. Cette situation nuira aux semis de la campagne à venir qui débute en avril/mai et causera vraisemblablement une réduction considérable des rendements. De ce fait, le pays continue à être lourdement tributaire de l'aide alimentaire internationale. En Guinée-Bissau, la recrudescence des combats dans la capitale à la fin de janvier et au début de la période de végétation a provoqué de nouveaux déplacements de populations.

On estime qu'en 1998/99 les besoins d'importations céréalières de l'Afrique subsaharienne seront inférieurs à ceux de 1997/98, compte tenu des bonnes récoltes engrangées en Afrique de l'ouest et dans certains endroits de l'Afrique de l'est. Les besoins d'aide alimentaire devraient aussi être inférieurs.


FAO/SMIAR - Avril 1999
Previous PageTop Of PageTable Of ContentsNext Page