FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.2 - Avril 1999 - P. 5

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COMMERCE 1/

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1/ Le volume du commerce mondial de blé et de céréales secondaires est fondé sur l'estimation des importations livrées jusqu'au 30 juin de la campagne de commercialisation, qui va du 1er juillet au 30 juin de l'année suivante. Certains achats tardifs peuvent être inclus dans les chiffres de l'année suivante si la livraison intervient après le 30 juin. D'une manière générale, les exportations et les importations sont calculées sur la base des estimations des expéditions et livraisons pendant l'année commerciale juillet/juin et il se peut par conséquent que, du fait des décalages entre les expéditions et les livraisons, les totaux ne correspondent pas pour l'année.

Selon les dernières prévisions, les échanges mondiaux de céréales se chiffreront à 205,6 millions de tonnes en 1998/99, soit 1,6 million de tonnes de plus que l'estimation antérieure de février mais toujours environ 7 millions de tonnes, ou 3 pour cent, en deçà du volume de l'an dernier (voir le tableau A.2). Les importations de céréales secondaires devraient augmenter, mais pas assez pour compenser la diminution des expéditions de blé et de riz.

Les dernières prévisions concernant le commerce mondial de blé et de farine de blé (en équivalent blé) en 1998/99 (juillet/juin) n'a pas changé: il devrait représenter 93,3 millions

de tonnes, soit 2,7 millions de tonnes de moins qu'en 1997/98. La réduction prévue cette année est imputable en majeure partie à la diminution des importations de blé par les pays en développement, maintenant estimées à quelque 74 millions de tonnes, soit 3,5 millions de tonnes ou 5 pour cent de moins que l'année précédente. En revanche, les importations totales des pays développés devraient augmenter d'environ 1 million de tonnes, soit une légère progression par rapport à l'année précédente, par suite, surtout, d'une augmentation des expéditions vers la CEI.

Les importations totales de blé en Afrique devraient être de près de 22 millions de tonnes, soit 1,3 million de tonnes de moins que l'année précédente, par suite, pour l'essentiel, de la réduction des importations dans plusieurs des pays d'Afrique du Nord, où la production nationale a augmenté. Les importations de l'Egypte, néanmoins, devraient dépasser 7 millions de tonnes, ce qui fera à nouveau de ce pays le plus gros importateur mondial de blé. On peut s'attendre par ailleurs à une réduction des importations en Afrique subsaharienne; en effet, le Kenya, qui a puisé dans ses stocks, a réduit ses achats, l'Ethiopie n'importera pas, grâce à une récolte record et l'aide alimentaire destinée aux groupes vulnérables sera probablement achetée localement.

Les importations totales en Asie pour 1998/99 devraient, selon les dernières prévisions, se situer à 43,3 millions de tonnes, soit 2,5 millions de tonnes de moins qu'en 1997/98 mais un peu plus que le chiffre prévu en février. L'augmentation de la production en 1998 devrait réduire les importations de blé en République islamique d'Iran et au Pakistan. A ce propos, l'annonce récente par les Etats-Unis d'une augmentation de leurs dons au Pakistan a amené le gouvernement de ce pays à majorer de 200 000 tonnes l'estimation des importations de blé publiée ce mois-ci pour la porter à 2,4 millions de tonnes. Les importations de blé en Inde devraient être bien inférieures à ce qu'elles ont été l'année précédente, en raison, essentiellement, d'une augmentation des stocks et de la récolte record de blé prévue pour 1999. Les importations de blé en Indonésie sont actuellement estimées à 2,8 millions de tonnes, c'est-à-dire 1,2 million de tonnes de moins que l'an dernier, diminution imputable surtout à l'existence de stocks importants de farine de blé. En Chine, on ne pense pas que la réduction de la production de blé en 1998 entraînera une augmentation des importations car il existe d'importants stocks de report qui seront sans doute utilisés pour compenser la baisse de la production. Parmi les pays où les importations de blé devraient le plus augmenter cette année, le Bangladesh pourrait recevoir 2,4 millions de tonnes de blé, soit le triple de l'année précédente, principalement sous forme d'aide alimentaire visant à compenser les pertes considérables causées par les inondations.

VUE D'ENSEMBLE DES IMPORTATIONS MONDIALES DE CÉRÉALES - PRÉVISION POUR 1998/99

  Blé   Céréales secondaires Riz (usiné)   Total
1997/98 1998/99 1997/98 1998/99 1998 1999 1997/98 1998/99
(. . . . . . . . . . . millions de tonnes . . . . . . . .)  
Asie 45,8 43,3 54,1 53,2 17,4 12,2 117,4 108,8
Afrique 23,4 22,0 10,4 11,8 4,1 4,1 37,9 37,9
Amérique centrale 5,1 5,5 10,0 10,5 1,4 1,4 16,5 17,5
Amérique du Sud 10,6 11,2 5,8 6,7 2,2 1,5 18,6 19,4
Amérique du Nord 2,6 2,7 4,0 3,2 0,6 0,6 7,2 6,4
Europe 5,3 4,7 4,7 4,5 1,1 1,1 11,1 10,4
CEI 2,7 3,5 0,3 0,7 0,3 0,3 3,4 4,5
Océanie 0,4 0,4 0,1 0,1 0,3 0,3 0,9 0,8
TOTAL MONDIAL 96,0 93,3 89,4 90,7 27,5 21,6 212,9 205,6
Pays en développement 77,5 73,9 57,6 59,0 24,2 18,2 159,2 151,2
Pays développés 18,5 19,4 31,9 31,6 3,3 3,4 53,6 54,4

Les dons représenteront sans doute aussi une proportion substantielle de l'augmentation de 300 000 tonnes des importations de blé en République populaire démocratique de Corée. En République de Corée, la faiblesse relative des prix du blé pendant la saison en cours continueront sans doute d'encourager une plus grande utilisation du blé comme aliment pour animaux, dont l'intégralité est importée. Les importations de blé en Amérique latine et dans les Caraïbes en 1998/99 devraient être de 16,7 millions de tonnes, soit une estimation virtuellement identique à la dernière prévision. Ce volume total d'importations n'en demeurerait pas moins supérieur de 1 million de tonnes à celui de 1997/98. La majeure partie de l'augmentation enregistrée au cours de l'année écoulée serait imputable à l'accroissement des achats du Brésil et du Mexique et au volume accru d'aide alimentaire qui a été expédiée aux pays d'Amérique centrale sinistrés par le cyclone "Mitch".

S'agissant des régions développées, les importations de blé en Europe devraient fléchir de 11 pour cent par rapport à l'année précédente pour tomber à 4,7 millions de tonnes en 1998/99. Bien que cette estimation dépasse légèrement celle figurant dans le dernier rapport, les importations totales de blé en Europe n'en demeureraient pas moins inférieures de 600 000 tonnes environ à ce qu'elles ont été en 1997/98. Ce recul serait imputable principalement à la réduction des achats dans la Communauté européenne, où les récoltes ont atteint un chiffre record, tandis que les importations de la plupart des autres pays devraient demeurer à peu près semblables à ce qu'elles ont été l'an dernier. Pour les pays de la CEI, les importations totales de blé en 1998/99 sont maintenant estimées à 3,5 millions de tonnes, soit 700 000 tonnes de moins que l'estimation précédente, par suite des retards intervenus dans les expéditions d'aide alimentaire à la Fédération de Russie de la Communauté européenne et des Etats-Unis. Cela étant, les importations totales de blé de la CEI demeureraient supérieures de 700 000 tonnes à ce qu'elles ont été l'an dernier. L'augmentation sera sans doute imputable surtout à la Fédération de Russie, où les livraisons d'aide alimentaire pourraient représenter l'intégralité des 2 millions de tonnes d'importations de blé prévues pour ce pays.

En ce qui concerne les exportations (voir le tableau A.3), les perspectives de la campagne 1998/99 (juillet/juin) portent à penser que le total des expéditions des cinq principaux pays exportateurs accusera une nette diminution. Considérés ensemble, trois des principaux exportateurs de blé, c'est-à-dire l'Argentine, l'Australie et le Canada, devraient expédier 9,6 millions de tonnes de moins que l'année précédente. Pour ces pays, les perspectives d'exportation sont moins favorables cette année en raison non seulement de la concurrence accrue venant des deux autres grands pays exportateurs, mais aussi de la diminution des approvisionnements internes et de la concurrence provenant de certains des plus petits pays exportateurs. En outre, les retards qu'a pu causer aux expéditions de blé la grève des dockers dans l'ouest du Canada risquent de conduire à réviser à la baisse les prévisions finales des exportations de la campagne. En Turquie, en revanche, il se peut que les exportations progressent de 1 million de tonnes par rapport à la campagne précédente. Il est vraisemblable aussi que les exportations de la Pologne augmenteront par suite de l'accroissement de la production. L'aide alimentaire fournie par la Communauté européenne et les Etats-Unis, enfin, devrait se traduire par une augmentation de leurs exportations de blé pendant la campagne en cours.

Le commerce mondial de céréales secondaires en 1998/99 (juillet/juin) devrait, selon les dernières prévisions, se situer à 90,7 millions de tonnes, soit 1,2 million de tonnes de plus que l'estimation précédente et 1,3 million de tonnes de plus que le volume révisé de l'an dernier. Les importations des pays en développement devraient augmenter de 3 pour cent pour atteindre 59 millions de tonnes, tandis que celles des pays développés diminueront sans doute légèrement par rapport à l'année précédente. Les importations de maïs, qui est la plus importante des céréales secondaires faisant l'objet d'un commerce international, devraient continuer d'augmenter pour se monter à quelque 65 millions de tonnes, mais le volume final dépendra directement de celui des expéditions d'aide alimentaire vers l'Amérique centrale et la CEI. Le commerce d'orge pourrait atteindre 16 millions de tonnes, soit une progression de 1,6 million de tonnes par rapport à l'an dernier, par suite, surtout, de l'augmentation des achats de plusieurs pays d'Asie, encouragée en partie par les subventions à l'exportation. Il se peut également que les importations d'orge augmentent pendant la campagne en cours si l'aide alimentaire que la Communauté européenne prévoit de fournir à la Fédération de Russie est effectivement expédiée.

Le total des importations de céréales secondaires en Afrique en 1998/99 est maintenant estimé à 11,8 millions de tonnes, soit 500 000 tonnes de plus que la dernière estimation et 1,4 million de tonnes de plus que le volume estimatif des importations en 1997/98. Cette dernière augmentation est exclusivement imputable au fait que le Maroc a acheté de plus grandes quantités d'orge que prévu, la récolte de l'an dernier ayant été mauvaise et les perspectives de la production pour cette année étant incertaines. En comparaison de la campagne précé-dente, l'augmentation de la demande d'importation de plusieurs pays d'Afrique australe, en particulier la Zambie et le Zimbabwe, aura également un impact sur le total des importations. En ce qui concerne l'Asie, les prévisions des importations ont été légèrement révisées à la hausse: elles sont maintenant de 53,2 millions de tonnes, chiffre qui n'en est pas moins inférieur de 800 000 tonnes au volume de l'an dernier. Les importations de céréales secondaires en Asie reculeront sans doute pendant la campagne en cours en raison de l'augmentation de la production nationale et du fléchissement de la demande d'aliments pour les animaux, spéciale-ment dans les pays affectés par la crise financière. La baisse la plus marquée est attendue en Indonésie du fait de l'augmentation de la production nationale. Il est cependant probable que quelques pays d'Asie achèteront des quantités accrues de céréales secondaires pendant la campagne en cours, en particulier l'Arabie saoudite et la Chine, y compris la province chinoise de Taïwan. Les importations de céréales secondaires en Amérique latine et dans les Caraïbes devraient, selon les prévisions, être de l'ordre de 17,2 millions de tonnes, soit un chiffre semblable à l'estimation précédente et 1,6 million de tonnes de plus que l'an dernier. Parmi les pays d'Amérique centrale, l'augmentation enregistrée au cours de l'année écoulée sera imputable pour l'essentiel à l'accroissement des achats du Mexique et aux quantités accrues de maïs expédiées au titre de l'aide alimentaire au Honduras, pays de la région le plus gravement sinistré par le cyclone "Mitch". La production ayant baissé, le Brésil importera sans doute 600 000 tonnes de maïs de plus que l'année précédente. Néanmoins, les importations de ce pays seront sans doute limitées par les effets de la dévaluation de la monnaie et par la diminution prévue de l'utilisation de maïs comme aliment pour animaux.

En Europe, les importations totales sont actuellement estimées à 4,5 millions de tonnes, soit un peu moins que l'an dernier. Si l'estimation antérieure a été révisée à la hausse et majorée de 600 000 tonnes, c'est par suite d'une modification des prévisions concernant la Communauté européenne. Les perspectives concernant les importations de céréales secondaires dans la CEI établies en février n'ont pas été modifiées étant donné les retards intervenus dans les expéditions d'aide alimentaire en Fédération de Russie par la Communauté européenne, qui prévoit de fournir 500 000 tonnes de seigle, et par les Etats-Unis, qui envisagent d'expédier 600 000 tonnes de maïs.

L'expansion du commerce attendue cette année se traduira par une amélioration des débouchés pour quelques pays exportateurs de céréales secondaires. L'élargissement des activités de crédit et la conclusion de nouveaux accords d'aide alimentaire devraient être au nombre des facteurs qui contribueront le plus à accroître les expéditions de la Communauté européenne et des Etats-Unis, lesquels devraient ensemble enregistrer une augmentation de quelque 10 millions de tonnes de leurs exportations de céréales secondaires en 1998/99. Les exportations australiennes augmenteront sans doute aussi de 600 000 tonnes, mais celles du Canada pourraient stagner à un niveau de 3,5 millions de tonnes. Parmi les principaux pays exportateurs, seule l'Argentine pourrait exporter moins en 1998/99 par suite, principalement, de la diminution des excédents exportables que on peut attendre du fléchissement marqué de la production de maïs en 1999. En Afrique du Sud également, il est probable que la récolte de maïs sera inférieure à la moyenne cette année et que les exportations du pays seront par conséquent moindres. Parmi les autres pays qui exportent des quantités mineures de céréales secondaires, la diminution des récoltes en 1998 pourrait se traduire par une réduction des exportations de la Hongrie et de la Roumanie.

Les prévisions concernant le commerce mondial de riz en 1999 ont été révisées à la hausse et majorées de 500 000 tonnes depuis le dernier rapport: ce commerce devrait représenter 21,5 millions de tonnes, soit quelque 6 millions de tonnes de moins que l'estimation record de 1998 mais un chiffre qui, n'était-ce le niveau atteint l'an dernier, serait lui-même un record. La réduction escomptée est imputable à l'augmentation de la production en 1998 et à celle attendue en 1999 dans nombre des principaux pays importateurs dont la production en 1997 et/ou 1998 a été réduite par les accidents météorologiques causés par le phénomène El Niño.

Depuis la dernière estimation, les prévisions concernant les importations de l'Indonésie en 1999 ont été majorées de 100 000 tonnes: les importations de ce pays devraient maintenant atteindre quelque 2,5 millions de tonnes, soit un volume nettement inférieur au chiffre record de 6 millions de tonnes sans doute enregistré pendant l'année civile 1998. La production, qui avait beaucoup fléchi les deux campagnes précédentes, devrait en effet être plus élevée cette année. Les prévisions concernant les importations du Bangladesh ont elles aussi été majorées de 200 000 tonnes par rapport à l'estimation précédente: elles devraient atteindre environ 1,3 million de tonnes, chiffre qui demeure nettement inférieur aux 2,5 millions de tonnes importées en 1998, année pendant laquelle ce pays a été le deuxième importateur mondial. Les estimations sont fondées sur l'hypothèse que les conditions météorologiques, très mauvaises pendant la campagne précédente, reviendront à la normale. Les importations des Philippines devraient, selon les prévisions, se monter à 1,2 million de tonnes, soit 1 million de tonnes de moins que l'an dernier. Pour l'Indonésie, les prévisions des importations ont été majorées de 200 000 tonnes par rapport à l'estimation précédente: elles ont été chiffrées à 1 million de tonnes, soit 500 000 tonnes ou 33 pour cent de moins qu'en 1998, année pendant laquelle la production nationale a été très réduite. Un accroissement de la production cette année revêt une importance capitale pour le Brésil étant donné les problèmes économiques et monétaires que traverse le pays, qui risquent de limiter ses capacités d'importation.

S'agissant des exportations, les expéditions thaïlandaises devraient atteindre 5,5 millions de tonnes en 1999, soit près de 1 million de tonnes de moins que l'estimation pour 1998. Les exportations de l'Inde, deuxième exportateur mondial en 1998, devraient reculer de 50 pour cent environ pour tomber à 2,3 millions de tonnes, soit 200 000 tonnes de plus que l'estimation précédente. La Chine (continent) devrait exporter environ 1,1 million de tonnes en 1999, soit approximativement 150 000 tonnes de plus que l'estimation précédente mais moins que l'estimation de 3,7 millions de tonnes pour 1998. Cette baisse marquée est imputable à la diminution de la production enregistrée en 1998 et à la baisse prévue de la demande mondiale d'importation cette année. Le Viet Nam, en revanche, s'est fixé pour objectif un volume de 3,9 millions de tonnes en 1999, chiffre qui, s'il est atteint, dépassera l'exportation record de 3,8 millions de tonnes de l'an dernier. Le gouvernement autorisera l'expédition de 3 millions de tonnes de riz pendant le premier semestre de 1999 et du solde de 900 000 tonnes pendant le second. Selon les prévisions, les exportations de riz des Etats-Unis devraient être de l'ordre de 2,8 millions de tonnes, soit 10 pour cent de moins qu'en 1998, nombre des pays d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, acheteurs traditionnels du riz américain, devant sans doute réduire leurs importations.


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STOCKS DE REPORT


Les estimations des stocks mondiaux de céréales à la fin des campagnes agricoles prenant fin en 1999 ont été majorées de 2 millions de tonnes par rapport à l'estimation précédente: ils devraient maintenant atteindre environ 330 millions de tonnes, soit 3,6 millions de tonnes de moins que les stocks d'ouverture. La diminution la plus marquée, depuis la dernière campagne, devrait concerner les stocks de riz qui risquent de diminuer de 9 pour cent, mais les stocks de blé pourraient eux aussi baisser légèrement, tandis que les stocks de report de céréales secondaires pourraient augmenter d'environ 1 pour cent. Globalement, le ratio mondial stocks de céréales/utilisation tendancielle pendant la campagne 1999/2000, de 17,4 pour cent, devrait demeurer dans la fourchette de 17 à 18 pour cent que le Secrétariat de la FAO considère comme le minimum nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire mondiale1/

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1/ Le niveau minimum de sécurité des stocks est défini comme étant le total des stocks de report nécessaires pour assurer la continuité des approvisionnements sur les marchés nationaux et internationaux pendant la campagne suivante, pour maintenir le niveau de consommation et pour éviter des pénuries aiguës en cas de mauvaises récoltes ou de catastrophes naturelles.

STOCKS CÉRÉALIERS DE REPORT MONDIAUX

  Campagnes agricoles se terminant en:
1997 1998 estim. 1999 prévis.
(. . millions de tonnes . .)
Blé 114,8 137,2 136,8
Céréales secondaires 131,3 140,9 142,7
Riz (usiné) 56,4 55,3 50,3
TOTAL 302,5 333,3 329,8
dont:      
Principaux pays exportateurs 100,6 125,8 147,7
Autres pays 201,9 207,5 182,1

SOURCE: FAO

Selon les dernières estimations, les stocks mondiaux de blé pour les campagnes agricoles s'achevant en 1999 devraient se monter à environ 137 millions de tonnes, soit 1 million de tonnes de moins que l'estimation publiée en février et quelque 400 000 tonnes de moins que les stocks d'ouverture, relativement abondants. Selon les prévisions, le total des stocks de blé détenus par les principaux pays exportateurs devrait augmenter pour la troisième année consécutive et atteindre près de 53 millions de tonnes, soit un progression d'un tiers ou d'environ 13 millions de tonnes par rapport à l'année précédente par suite, principalement, des récoltes records et de la lenteur des expéditions de la Communauté européenne et des Etats-Unis. Dans ce dernier pays, les prévisions officielles des stocks de report ont été majorées de 600 000 tonnes par suite de la réduction des exportations prévues. Au Canada, les stocks de report de blé ont augmenté aussi par suite de la mollesse des ventes à l'exportation. Dans la Communauté européenne, en revanche, les dernières prévisions concernant les stocks de fin de campagne ont été réduites de 500 000 tonnes par suite, principalement, d'une utilisation plus élevée que prévu dans les pays membres, et ce en dépit d'une révision à la baisse des prévisions d'exportations. Le volume global des stocks de blé détenus par les deux autres grands pays exportateurs devraient être supérieurs aux stocks d'ouverture et atteindre 3 millions de tonnes en 1998/99.

Le niveau des stocks mondiaux de céréales secondaires pour les campagnes agricoles qui s'achèveront en 1999 est actuellement estimé à 142,6 millions de tonnes, soit 1,7 million de tonnes de plus que l'an dernier et un chiffre légèrement supérieur à l'estimation précédente. Sur la base des derniers chiffres officiels publiés pour le mois de mars, les prévisions des stocks de céréales secondaires aux Etats-Unis ont été abaissées à 49 millions de tonnes, chiffre qui n'en représenterait pas moins une progression de 10,6 millions de tonnes ou 28 pour cent par rapport à l'an dernier du fait que les exportations de maïs ont jusqu'à présent augmenté moins rapidement que prévu pendant la campagne de commercialisation 1998/99. En revanche, les prévisions publiées ce mois-ci concernant les stocks de clôture de céréales secondaires dans la Communauté européenne pour 1998/99 ont été relevées de 600 000 tonnes et portées à 23,1 millions de tonnes du fait, essentiellement, d'une révision à la hausse des prévisions d'importations et d'une légère réduction de l'utilisation dans les pays membres. Les stocks d'intervention, principalement d'orge, devraient augmenter cette année: la récolte record de 1998 a été difficile à vendre même en période de chute des cours. Les stocks de céréales secondaires détenus par les autres principaux pays exportateurs en 1998/99 sont demeurés à peu près inchangés en comparaison de leurs niveaux d'ouverture, sauf en Australie, où ils ont diminué par rapport à l'an dernier. Parmi les petits pays exportateurs, les estimations des stocks de report de céréales secondaires en Turquie ont été révisées à la hausse ce mois-ci, principalement pour l'orge, bien qu'elles demeurent inférieures au chiffre de l'an dernier.

Selon les prévisions de la FAO, les stocks mondiaux de riz à la fin des campagnes de commercialisation devant s'achever en 1999 devraient être de quelque 50 millions de tonnes, soit 5 millions de tonnes de moins que les stocks de clôture pour les campagnes de commercialisation qui ont pris fin en 1998. Cette diminution d'une année sur l'autre est imputable surtout aux pays dont la production a été sérieusement affectée par le mauvais temps, particulièrement la Chine continentale, le Bangladesh et l'Indonésie. Cependant, le résultat final dépendra aussi du volume des récoltes secondaires du début 1999. En outre, comme on s'attend à une baisse des prix pendant la majeure partie de l'année, il se peut que certains pays décident d'accroître leurs importations, afin de reconstituer leurs stocks et de les porter ainsi à des niveaux plus confortables.


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PRIX À L'EXPORTATION


Les cours internationaux du blé ont légèrement remonté pendant la deuxième moitié du mois de mars après avoir baissé pendant la première quinzaine par suite, principalement, de l'augmentation des exportations. Bien que le prix f.o.b. du riz No 2 des Etats-Unis (HRW) ait atteint 119 dollars E.-U. la tonne, il n'en est pas moins inférieur de 6 dollars E.-U. la tonne au prix de fin janvier. Les éléments fondamentaux qui caractérisent le marché du blé depuis un certain temps, c'est-à-dire la morosité de la demande d'importations dans le monde et l'existence d'importants stocks de blé dans les principaux pays exportateurs, ont maintenu les prix en mars à des niveaux bien inférieurs à ceux d'il y a un an. Sur les marchés à terme, ces éléments fondamentaux ont également continué d'exercer des pressions à la baisse. Les cotations fin mars du Chicago Board of Trade (CBOT) pour les contrats à échéance proche (mai) étaient de 104 dollars E.-U. la tonne, soit un peu moins qu'en janvier (105 dollars E.-U. la tonne) et 20 dollars E.-U. la tonne de moins que la cotation correspondante d'il y a un an.

PRIX À L'EXPORTATION LES PLUS RÉCENTS *

  1999 1998
mars janvier mars
(. . dollars E.-U./tonne . .)
Etats-Unis      
Blé 1/ 119 125 141
Maïs 101 97 111
Sorgho 95 96 109
Argentine 2/      
Blé 118 105 125
Maïs 96 93 99
Thaïlande 2/      
Riz, blanc 3/ 254 296 306
Riz, brisures 4/ 195 223 193

A longue échéance, toutefois, on peut sans doute s'attendre à une reprise modérée des cours du blé. La réduction des superficies plantées de blé d'hiver aux Etats-Unis et dans la Communauté européenne pourrait réduire les approvisionnements pendant la prochaine campagne et conduire à puiser dans les stocks. Toutefois, l'évolution de la situation dépendra directement aussi du volume des récoltes de blé de 1999 dans les principaux pays importateurs, qui sont le principal moteur de la demande mondiale d'importations.

Les prix à l'exportation des céréales secondaires ont légèrement augmenté depuis la publication du dernier rapport, les indications disponibles laissant entrevoir une réduction de l'offre. Dans son rapport sur les céréales publié au mois de mars, le Département de l'agriculture des Etats-Unis a relevé ses prévisions concernant les exportations américaines pendant la campagne de commercialisation, ce qui devrait réduire les stocks de report de la campagne, dont l'importance a été l'un des principaux facteurs de baisse des cours sur les marchés ces derniers mois. Cette hausse des prix a été encouragée aussi par le fait que la production de maïs en Argentine devrait diminuer nettement en 1999, par l'impact d'un temps sec sur les cultures en Afrique du Sud et par la réduction prévisible des superficies ensemencées dans certaines des autres grands pays exportateurs. Fin mars, le maïs américain était coté 101 dollars E.-U. la tonne, soit 3 dollars E.-U. la tonne de hausse depuis fin janvier, mais encore 10 dollars E.-U. la tonne de moins qu'un an auparavant. Comme des stocks plus importants que la normale pèsent encore sur le marché, les contrats à échéance proche (mai) se négociaient au CBOT à 88 dollars E.-U. la tonne, soit encore 19 dollars E.-U. la tonne ou 18 pour cent de moins que pendant la période correspondante de l'an dernier.

L'importance des excédents exportables et le fléchissement de la demande d'importations continuent d'exercer des pressions à la baisse sur les cours internationaux du riz. L'indice des prix à l'exportation du riz élaboré par la FAO (1982-84 =100) a été en moyenne de 116 points en mars, soit un recul de 4 points par rapport au mois précédent. A titre de comparaison, cet indice était de 124 points pendant la période correspondante de 1998, et la moyenne annuelle pour l'ensemble de 1998 était de 127 points. Cet indice de 116 points est le plus faible enregistré depuis avril 1995. Le prix du riz thaï 100 pour cent B a été en moyenne de 262 dollars E.-U. la tonne, soit une baisse de 19 dollars E.-U. la tonne par rapport au mois précédent et le cours le plus faible depuis août 1994. Les prix pour les riz de moindre qualité ont également été en baisse. Le prix du riz thaï A1 super a été en moyenne de 198 dollars E.-U. la tonne en mars, contre 209 dollars E.-U. la tonne en février, soit le cours le plus faible depuis mai 1998. Une tendance semblable s'est dégagée en 1999 parmi tous les autres grands pays exportateurs d'Asie, y compris le Viet Nam, l'Inde et le Pakistan. Aux Etats-Unis, les marchés ont également été généralement tranquilles. Les prix du riz No 2/4 pour cent de brisures, ont été en moyenne de 360 dollars E.-U. la tonne en mars, contre 377 dollars E.-U. la tonne en février, soit le cours le plus faible depuis mai 1995. A titre de comparaison, ce prix était de 423 dollars E.-U. la tonne en mars 1998, et la moyenne pour l'ensemble de l'année 1998 s'est située à 413 dollars E.-U. la tonne. Pour le reste de 1999, à supposer que les cultures se poursuivent normalement pendant le reste de l'année, il est probable que les cours internationaux du riz demeureront peu élevés, les excédents exportables dépassant notamment l'importation. En outre, on ne peut pas écarter l'éventualité d'une nouvelle baisse des prix.


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