Les expéditions d'aide alimentaire sous forme de céréales devraient augmenter à nouveau en 1998/99. Selon les prévisions de la FAO, les expéditions d'aide alimentaire sous forme de céréales en 1998/99 devraient être de 9 millions de tonnes, soit 3,2 millions de tonnes de plus que les estimations révisées pour 1997/98. Cette augmentation est due à la fois à une plus grande disponibilité de céréales dans les principaux pays donateurs et à une augmentation des besoins d'aide alimentaire, particulièrement en Asie, en Amérique centrale et dans la CEI. En outre, elle est imputable principalement aux programmes d'aide alimentaire convenus entre la Fédération de Russie, la Communauté européenne et les Etats-Unis. Toutefois, il se peut que, du fait des retards intervenus dans la mise en oeuvre de ces accords, les volumes engagés ne soient pas tous expédiés d'ici à la fin de la campagne de commercialisation juillet/juin. En Afrique, les expéditions de céréales au titre de l'aide alimentaire seront sans doute inférieures de 24 pour cent environ à ce qu'elles ont été pendant la campagne précédente par suite, principalement, des bonnes récoltes, voire des récoltes record, enregistrées en 1998 dans plusieurs des principaux pays importateurs de céréales. En revanche, les expéditions vers l'Asie et l'Amérique centrale devraient augmenter en raison des difficultés financières et économiques persistantes que traversent ces régions, ainsi que des troubles civils et des aléas climatiques auxquels sont confrontés nombre de pays à déficit vivrier.
En 1998, les expéditions d'aide alimentaire non céréalière ont diminué pour la cinquième année consécutive pour tomber à 721 000 tonnes, soit 51 000 tonnes ou 7 pour cent environ de moins qu'en 1997. Ce recul est dû à la réduction du volume de l'aide fournie par la Communauté européenne et les autres donateurs, qui a plus que compensé une augmentation marquée de l'aide fournie par les Etats-Unis. Plus de 40 pour cent du total des expéditions d'aide alimentaire non céréalière en 1998 sont allées à l'Asie, 30 pour cent environ à l'Afrique et le solde à la CEI et à l'Amérique latine et aux Caraïbes.
1994/95 | 1995/96 | 1996/97 | 1997/98 | 1998/99 prévis. |
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( . . . . . . milliers de tonnes . . . . . . . ) | |||||
MONDE | 9 443 | 7 397 | 5 298 | 5 813 | 9 000 |
Pays FRDA | 7 910 | 6 400 | 4 447 | 5 273 | 5 600 |
Afrique | 3 593 | 2 526 | 1 960 | 2 095 | 1 600 |
Subsaharienne | 3 348 | 2 305 | 1 770 | 1 986 | 1 500 |
Autres pays | 246 | 221 | 190 | 109 | 100 |
Asie | 4 067 | 3 911 | 2 388 | 3 002 | 3 700 |
Asie de l'Est et du S.E | 308 | 877 | 646 | 1 016 | 1 000 |
Asie du Sud | 1 600 | 1 210 | 905 | 1 152 | 1 960 |
Autres pays | 2 160 | 1 824 | 837 | 834 | 740 |
Amérique latine et | |||||
les Caraïbes | 1 146 | 602 | 596 | 522 | 700 |
Autres pays | 637 | 358 | 354 | 194 | 3 000 |
En 1998, les contributions à la Réserve internationale alimentaire d'urgence (RAIU) du PAM se sont montées à quelque 2 millions de tonnes de céréales et à environ 194 000 tonnes de produits autres que les céréales. Dans le cas des céréales, ce chiffre représente une progression de plus de 1 million de tonnes, soit deux fois plus qu'en 1997, tandis que, dans le cas des autres produits, les contributions à la RAIU ont augmenté de 16 pour cent en 1998 par rapport aux contributions de 167 000 tonnes enregistrées en 1997 (voir tableau A.11). Fin février 1999, les contributions aux interventions prolongées de secours et de redressement (IPSR), également administrées par le PAM, ont légèrement augmenté - de 2 pour cent environ - dans le cas des céréales pour atteindre 540 000 tonnes et, dans le cas des autres produits, elles ont progressé de 46 pour cent environ par rapport à 1997 pour se monter à 102 000 tonnes.
Au cours des deux dernières années, les effets conjugués de différents facteurs - troubles civils, crises économiques et catastrophes causées par les intempéries - ont conduit à mettre en oeuvre de nouvelles opérations d'urgence partout dans le monde, de sorte qu'il a fallu accroître les ressources allouées à ces activités. Pour faire face à cette situation, le PAM a entrepris de transformer toutes ces opérations d'urgence en IPSR sur une période de deux ans (1998-2000). Pour 1999, le PAM a estimé qu'il aura besoin de contributions d'environ 800 000 tonnes de vivres pour les différentes interventions prolongées de secours et de redressement qu'il mène de par le monde.
_______________1/ Dans les précédents numéros des Perspectives de l'alimentation, cette catégorie d'activité avait été nommée intervention en faveur de réfugiés de longue durée. Le PAM a récemment élargi cette catégorie d'activité pour y inclure les activités de relèvement (réinstallation et redressement) et la désigne désormais sous le titre d'intervention prolongée de secours et de redressement (IPSR).