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"La Déclaration de Rome nous invite à
réduire de moitié d'ici l'an 2015 le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation
chronique ... Si chacun de nous fait tout ce qu'il peut, je pense que nous pourrons
atteindre, voire dépasser, cet objectif que nous nous sommes fixé". S.E. M. Romano Prodi, Président du Conseil des Ministres de la République italienne et Président du Sommet mondial de l'alimentation |
"Nous sommes capables de réaliser cet
objectif, nous avons les ressources et, comme le prouvent la Déclaration de Rome et le
Plan d'action, nous avons aussi la volonté politique de le faire".
M. Jacques Diouf |
Le Sommet mondial de l'alimentation et son suivi
Réalisation des objectifs du Sommet
LE SOMMET MONDIAL DE L'ALIMENTATION
Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation
Le Sommet mondial de l'alimentation, qui s'est tenu du 13 au 17 novembre 1996, a réuni pendant cinq jours, au plus haut niveau, des représentants de 185 pays et de la Communauté européenne. Cet événement de portée historique, qui a eu lieu au Siège de la FAO à Rome, a rassemblé près de 10 000 participants et servi de forum pour débattre d'un des problèmes les plus importants auxquels seront confrontés les responsables mondiaux durant le prochain millénaire - l'éradication de la faim.
L'adoption par 112 Chefs d'Etat et de gouvernement et par plus de 70 représentants de haut niveau d'autres pays de la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale et du Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, lors d'un Forum auquel ont participé activement des représentants d'organisations intergouvernementales (OIG) et non gouvernementales (ONG), notamment, a contribué à influencer l'opinion publique et a posé les fondements d'importants changements dans les politiques et programmes nécessaires pour assurer de la nourriture à tous.
L'objectif du Sommet est de renouveler l'engagement mondial au niveau politique le plus élevé, d'éradiquer la faim et la malnutrition et d'assurer à tous une sécurité alimentaire durable. La forte visibilité du Sommet a permis de sensibiliser les responsables des secteurs public et privé, les médias et le public en général à ce problème. Elle a aussi mis en place le cadre politique, théorique et technique d'un effort constant visant à éradiquer la faim dans tous les pays et, dans l'immédiat, à réduire de moitié le nombre des personnes sous-alimentées d'ici 2015 au plus tard.
"Nous estimons intolérable que plus de 800 millions de personnes dans le monde, et plus particulièrement dans les pays en développement, n'aient pas une nourriture suffisant à leurs besoins nutritionnels essentiels. Cette situation est inacceptable."
Le suivi consiste donc essentiellement à vérifier que les mesures annoncées dans le Plan d'action du Sommet se traduisent par des actions concrètes de façon que les 800 millions d'hommes, de femmes et d'enfants sous-alimentés voient leur nombre diminuer conformément à l'objectif fixé par le Sommet, si ce n'est plus rapidement.
La Déclaration de Rome énonce sept engagements (voir la dernière page) qui posent les fondements d'une action en faveur de la sécurité alimentaire durable de tous et le Plan d'action décrit pour sa part les objectifs concrets à atteindre et les mesures à prendre pour mettre en oeuvre ces sept engagements.
L'Engagement sept souligne que c'est au niveau national qu'il faut agir, car c'est à chaque gouvernement qu'il incombe au premier chef de créer un environnement politique et économique qui assure la sécurité alimentaire de ses citoyens, en impliquant à cette fin tous les éléments de la société civile. Un grand nombre de pays développés et en développement ont déjà mis au point des plans d'action nationaux impliquant tous les secteurs de la société. Le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation appelle aussi les gouvernements à lancer des campagnes nationales sur le thème "De la nourriture pour tous", afin de mobiliser dans chaque pays toutes les parties prenantes de la société et leurs ressources à l'appui de l'exécution des mesures identifiées. A cette fin, les pays doivent commencer par constituer un forum national incluant les ONG, la société civile, dont les universités et les instituts de recherche, les parlementaires, les groupes de femmes et de jeunes, les médias et d'autres groupes qui s'intéressent plus particulièrement aux problèmes d'alimentation et de sécurité alimentaire.
L'importance d'une coopération régionale et internationale active pour l'exécution du Plan d'action est également soulignée. La priorité donnée au soutien des activités au niveau national est l'un des principes fondamentaux des accords de coopération entre organisations des Nations Unies pour le suivi du Sommet.
Au sein du système des Nations Unies, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) de la FAO est responsable du suivi et de l'évaluation de la situation internationale en matière de sécurité alimentaire et chargé d'organiser des consultations à ce sujet. Il analyse les besoins alimentaires, évalue la disponibilité des aliments et suit et diffuse l'information sur le niveau des stocks. Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale recommande aussi des politiques propres à assurer des approvisionnements céréaliers suffisants en vue d'une surveillance active de la sécurité alimentaire, qui évalue la situation actuelle et les perspectives en matière d'offre et de demande de denrées alimentaires.
Le Comité a été chargé par le Sommet de suivre l'exécution du Plan d'action et d'entreprendre un examen complet d'ici l'an 2006 au plus tard. Pendant la vingt-troisième session du Comité, en avril 1997, des dispositions ont été prises en vue du suivi de l'application du Plan d'action du Sommet et de l'établissement de rapports à ce sujet, qui doivent reposer sur trois filières, à savoir:
· les rapports des gouvernements nationaux;
· les rapports des organismes des Nations Unies sur le suivi et la coordination
interinstitutions;
· les rapports provenant d'autres institutions internationales pertinentes.
Le délai de présentation à la FAO des rapports nationaux a été fixé au 31 janvier 1998. Ces rapports individuels, censés décrire brièvement la situation et les orientations prises par les gouvernements, serviraient à l'établissement d'un Rapport intérimaire sur l'application du Plan d'action que le Comité examinerait à sa prochaine session, en juin 1998.
Au niveau régional, les Conférences régionales de la FAO de 1998 ont consacré une journée chacune à un débat sur le suivi du Sommet au cours duquel les ONG pourront aussi faire entendre leur voix.
Pour des informations à jour sur les progrès réalisés par le CSA dans le suivi de la mise en oeuvre ; consulter le site Web de la FAO sur Internet : <http://www.fao.org/unfao/bodies/cfs/default.htm>
Le Sommet mondial de l'alimentation a réaffirmé le droit de chacun à une nourriture saine et suffisante et a décidé que la teneur des droits en matière d'alimentation, tels qu'ils sont décrits à l'Article 11 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, devrait être précisée.
Le Sommet a décidé en outre que le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme devrait être invité à mieux définir les droits en matière d'alimentation et à proposer des moyens d'appliquer ces droits. Cette demande a été approuvée par la Commission des droits de l'homme des Nations Unies dans sa Résolution 1997/8. En mai 1997, le Directeur général de la FAO et le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme ont signé un Mémorandum d'accord en vue d'une coopération à cet effet.
Le Haut Commissaire des Nations Unies a pris les premières mesures importantes pour s'acquitter du mandat que lui avait confié le Sommet les 1er et 2 décembre 1997, lors des consultations sur le droit à une alimentation suffisante en tant que droit de l'homme à Genève.
A ce jour, une vingtaine de pays ont inclus le droit à la nourriture dans leur constitution. En novembre 1998, la deuxième Consultation d'experts du Haut Commissaire aux droits de l'homme sur le droit à une alimentation suffisante en tant que droit de l'homme a recommandé que les Etats envisagent d'adopter une loi-cadre au titre de leur stratégie nationale et que la FAO et les autres organisations des Nations Unies et organismes fournissent leur aide sur demande. Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a adopté une Observation générale (No 12) sur le droit à une alimentation suffisante en mai 1999 et il a formulé la même recommandation.
Pour plus d'informations sur les activités, les publications et un calendrier des événements relatifs au Droit à la nourriture, consulter le site Web de la FAO sur Internet: <http://www.fao.org/legal/rtf-e.htm>
La FAO contribue de manière essentielle à l'exécution du Plan d'action dans le domaine du développement agricole. A cet égard, le Programme spécial pour la sécurité alimentaire dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV), lancé bien avant le Sommet, continuera à focaliser l'action de la FAO dans ce domaine.
Le Programme spécial, qui concerne 86 pays à faible revenu et à déficit vivrier, est opérationnel dans 30 pays et est sur le point d'être lancé ou en cours de formulation dans 40 autres pays. Dès le premier trimestre de 1998, il devrait être opérationnel dans plus de 60 pays.
Le Programme spécial vise à accroître la production et la disponibilité d'aliments par un accroissement rapide de la productivité et de la production alimentaire et par la réduction de la variabilité annuelle de la production. Il repose sur une approche participative respectueuse de l'environnement et de l'équité sociale. Le but ultime est d'améliorer les conditions de vie des populations rurales les plus pauvres et plus particulièrement des femmes.
Devant apporter une contribution essentielle à la mise en oeuvre du Plan d'action dans les PFRDV, dans le cadre du suivi du Sommet, la FAO a accéléré l'incorporation des 86 PFRDV dans le Programme spécial. Elle a cherché notamment à les aider à mobiliser le soutien financier nécessaire à l'exécution du Programme spécial auprès de ses partenaires de développement.
La coopération entre les pays en développement joue aussi un rôle vital dans
l'application du Programme spécial. Dans le cadre d'un accord de coopération Sud-Sud, un
pays en développement avancé accepte de fournir des experts et des techniciens de
terrain à un autre pays en développement, pour qu'ils travaillent directement avec les
agriculteurs des communautés participant aux activités du Programme spécial.
Consulter le site Web de la FAO sur Internet: <http://www.fao.org/spfs>
Pendant le Forum des ONG qui s'est tenu parallèlement au Sommet, 112 participants représentant des ONG africaines ont constitué une plate-forme continentale des ONG africaines, connue sous le sigle COASAD, qui s'est réunie à Tunis, en juin 1997, pour mettre au point un plan de travail initial centré sur la sécurité alimentaire.
En août 1997, la Coalition asiatique des ONG pour la réforme agraire et le développement rural s'est réunie en Thaïlande pour décider des activités à entreprendre pour donner suite au Sommet. Le Réseau d'Asie du Sud sur l'alimentation, l'écologie et la culture s'est réuni à la même époque au Bangladesh et a souligné l'importance cruciale de la sécurité alimentaire pour tous les mal nourris d'Asie du Sud.
Une réunion régionale des réseaux de sécurité alimentaire pour l'Amérique latine et les Caraïbes s'est tenue à Brasilia en août 1997, en même temps qu'une réunion générale des réseaux des partenaires du sud et du nord. A cette occasion, le Forum mondial sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle durable a été créé. Ses principaux objectifs sont l'instauration d'une sécurité alimentaire durable au niveau national, le suivi des engagements en matière de sécurité alimentaire pris par la communauté internationale lors du Sommet et d'autres grandes conférences et la participation à l'examen des accords de l'Organisation mondiale du commerce.
L'Union interparlementaire (UIP) a elle aussi été extrêmement active à l'appui des objectifs du Sommet. En août 1997, le Conseil interparlementaire a signé un Accord de coopération avec la FAO, rapidement suivi du soutien du Conseil à une résolution du 16 septembre 1997 réitérant l'approbation de la Déclaration adoptée par les participants à la Journée des Parlementaires, organisée le 15 novembre 1996 parallèlement au Sommet mondial de l'alimentation.
Du 29 novembre au 2 décembre 1998, une Conférence interparlementaire spécialisée s'est tenue au Parlement italien à Rome sous l'égide de l'UIP et avec le soutien technique de la FAO. Cette Conférence a réuni 200 membres de parlements de près de 80 pays. Les participants ont adopté un document final qui contient des conclusions et des recommandations en vue d'une action parlementaire à l'appui de l'application du Plan d'action du Sommet et qui passe en revue les progrès réalisés par les Etats dans ce domaine.
L'UIP continue à jouer un rôle capital de promotion et de soutien des objectifs du Sommet mondial de l'alimentation.
Le Plan d'action réclame une action concertée de la part de toutes les organisations des Nations Unies pour aider les pays à atteindre les objectifs du Sommet.
Le Comité administratif de coordination (CAC) a créé le Réseau du CAC sur le développement rural et la sécurité alimentaire en avril 1997. Ce réseau encourage les activités à l'échelon national en organisant des groupes thématiques sur le développement rural et la sécurité alimentaire, qui fonctionnent dans le cadre du réseau de coordonnateurs résidents, en étroite collaboration avec le gouvernement et des partenaires non gouvernementaux. Ces groupes thématiques bénéficieront d'un soutien de la part du siège du Réseau, géré conjointement par la FAO et le FIDA et avec la participation étroite du PAM et d'autres organisations intéressées. Consulter les sites Web sur Internet: <http://www.fao.org/sd/rdfs> et <http://www.ifadeval.org/cgi.bin/forum/EVAK.pl>
La FAO appuie la préparation de stratégies nationales et régionales de sécurité alimentaire et de développement agricole pour les pays du tiers monde et les pays en transition. Elle sert aussi de catalyseur pour mobiliser la communauté internationale et obtenir l'assistance et le soutien technique nécessaires aux pays en développement pour appliquer le Plan d'action.
En collaboration avec d'autres organismes des Nations Unies, des institutions nationales et des ONG, des progrès ont été accomplis dans le lancement du Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV). Il est prévu de concevoir et de mettre en place progressivement le système aux niveaux national et international, sur la base des systèmes et mécanismes d'information existants.
A l'issue d'une Consultation technique sur le SICIAV organisée par la FAO en mars 1997, il a été proposé de former un groupe de travail interinstitutions sur le SICIAV pour surveiller l'élaboration du système au niveau international et coordonner les efforts concertés dans le domaine de l'insécurité alimentaire et de la vulnérabilité. Il a également été recommandé que la FAO fournisse un secrétariat permanent au groupe de travail. L'action interpays à l'appui du SICIAV devrait être facilitée par les groupes thématiques créés dans le cadre du Réseau du CAC sur le développement rural et la sécurité alimentaire. Consulter le site Web sur internet: <http://www.fivims.net>
Afin de perpétuer l'élan créé par le Sommet mondial de l'alimentation, la FAO participe à d'autres activités visant à sensibiliser les gouvernements et à les aider à mettre en place des projets de lutte contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire.
La Journée mondiale de l'alimentation est marquée, notamment, par la tenue d'une Téléconférence annuelle organisée par le Comité national des Etats-Unis pour la Journée mondiale de l'alimentation en collaboration avec la George Washington University et la United States Information Agency (USIA). La Téléconférence regroupe un millier de sites interactifs surtout au Canada, au Mexique, aux Etats-Unis et, pour la première fois en 1997, la Chambre des représentants des Etats-Unis et la Banque mondiale.
Au cours des célébrations de la Journée mondiale de l'alimentation en 1997, la FAO a lancé le TeleFood, qui allait devenir une manifestation annuelle. Le but du TeleFood est de sensibiliser le public aux problèmes liés à la sécurité alimentaire et de mobiliser son soutien dans la lutte contre la faim et la malnutrition dans le monde. Lors de sa vingt-neuvième session en novembre, la Conférence de la FAO a adopté une résolution approuvant l'initiative du Directeur général de créer le TeleFood et elle a manifesté le désir que cette manifestation se poursuive et étende son champ d'activités. Cette résolution a également approuvé la décision d'allouer les fonds recueillis grâce au TeleFood pour financer directement des projets de sécurité alimentaire dans les communautés de base, sans prélèvement pour les dépenses administratives par l'intermédiaire du Fonds spécial TeleFood. Pour plus d'informations sur le TeleFood, consulter le site Web Internet: <http://www.fao.org/Food/Default.htm>
Engagement un: nous assurerons un environnement politique, social et économique propice, visant à instaurer les meilleures conditions pour l'éradication de la pauvreté et le maintien d'une paix durable, fondé sur la pleine participation des hommes et des femmes sur un pied d'égalité, particulièrement favorable à la sécurité alimentaire durable pour tous;
Engagement deux: nous mettrons en oeuvre des politiques visant à éradiquer la pauvreté et l'inégalité et à améliorer l'accès physique et économique de tous, à tout moment, à une alimentation suffisante, adéquate du point de vue nutritionnel et sanitaire, et son utilisation efficace;
Engagement trois: nous poursuivrons des politiques et méthodes participatives et durables de développement alimentaire, agricole, halieutique, forestier et rural dans les régions à potentiel élevé comme dans celles à faible potentiel, qui sont essentielles pour assurer des approvisionnements alimentaires adéquats et fiables au niveau des ménages, ainsi qu'aux échelons national, régional et mondial, et lutterons contre les ravageurs, la sécheresse et la désertification, considérant le caractère multifonctionnel de l'agriculture;
Engagement quatre: nous nous efforcerons de faire en sorte que les politiques concernant le commerce des denrées alimentaire et agricoles et les échanges en général contribuent à renforcer la sécurité alimentaire pour tous grâce à un système commercial mondial à la fois juste et axé sur le marché;
Engagement cinq: nous nous efforcerons de prévenir les catastrophes naturelles et les crises provoquées par l'homme, d'y être préparés et de répondre aux besoins alimentaires provisoires d'urgence, d'une façon qui stimule la reprise, le redressement et le développement et renforce la capacité de satisfaire les besoins futurs;
Engagement six: nous encouragerons l'affectation et l'utilisation optimales de l'investissement public et privé pour faire progresser les ressources humaines, les systèmes alimentaires, agricoles, halieutiques et forestiers durables et le développement rural, dans les zones à fort comme à faible potentiel;
Engagement sept: nous exécuterons ce Plan d'action et assurerons son contrôle et son suivi à tous les niveaux en coopération avec la communauté internationale.
Le site Web du Sommet mondial de l'alimentation <http://www.fao.org/wfs/homepage.htm> contient tous les principaux documents du Sommet, y compris ceux publiés depuis le Sommet, le rapport du Sommet (première et deuxième parties) et la liste révisée des participants. Un CD-ROM sur le Sommet mondial de l'alimentation est également disponible.