Page précédente Table des matières Page suivante


Promouvoir la culture du chérimoye en Amérique latine

P. Van Damme et X. Scheldeman

Patrick Van Damme et Xavier Scheldeman travaillent auprès de la Faculté d'agronomie et de biologie appliquée de l'Université de Gand (Belgique).

Comment développer des créneaux pour un fruit peu connu.

Le chérimoye (Annona cherimola Mill.) - ou chérimolle, ou encore pomme cannelle - est l'une de ces soi-disantes «cultures perdues des Incas» (Vietmeyer in Popenoe et al., 1989) originaires des plateaux andins. Bien connu des populations indigènes d'Amérique latine, il l'est pourtant peu des consommateurs Hors de la région, et largement ignoré dans le domaine des sciences agronomiques.

En Amérique latine, et en particulier en Equateur, le chérimoye pourrait devenir une culture subtropicale commerciale, aussi bien pour les paysans dépourvus de ressources que pour les agriculteurs commerciaux qui desservent les marchés internationaux (George,. Nissen et Brown, 1987; Sanewski, 1991; Rasai, George et Kantharajah, 1995). Le présent article traite des enjeux liés au développement de cette culture, en particulier ceux relatifs aux infrastructures au soutien institutionnel et aux facteurs du marché.

CARACTÉRISTIQUES

Le chérimoye est un arbre plutôt touffu, à croissance rapide, qui perd souvent ses feuilles durant la saison la plus froide. Il atteint 9 m ou plus, mais sa croissance peut être maîtrisée assez facilement. Les jeunes arbres poussent naturellement en formant un espalier. Ils peuvent pousser contre un mur ou être taillés de façon à former un tronc régulier sans appui.

Annona cherimola portant des fruits (Équateur)

Chérimoye amélioré contenant peu de pépins

Le chérimoye est un fruit charnu (syncarpe) d'une forme primitive avec des carpelles disposés en spirale qui se soudent après la mise à fruits. Chaque segment de chair, c'est-à-dire chaque petit fruit, contient un pépin noir en forme de haricot. Le fruit a la forme d'un cône ou d'un cœur, mesure de 10 à 25 cm de long et jusqu'à 15 cm de large et pèse en moyenne de 250 à 800 g. Les fruits prennent une teinte vert pâle ou jaune crème en mûrissant; on considère qu'ils sont trop mûrs lorsque la peau commence à virer au marron foncé ou au noir. Cette dernière, fine ou épaisse, peut être lisse avec des marques ressemblant à des empreintes digitales, ou peut être couverte de protubérances coniques ou arrondies laissées par les fleurs.

Le chérimoye est avant tout un dessert, qui se consomme frais et mûr. On coupe ces fruits sucrés et juteux en deux et on les mange avec une cuillère. Ils ont une teneur élevée en sucre (20 à 22 pour cent) et faible en acides (1 pour cent) (Popenoe et al., 1989; Pittman, 1956). La chair blanche et crémeuse a un arôme fort qui rappelle un mélange de fraise, de banane et d'ananas. Les pépins ne sont pas comestibles. La saveur du fruit mûr est rehaussée si on le met au frais juste avant de le manger; les fruits mûrs peuvent être consommés comme des glaces. Le fruit du chérimoye sert aussi à faire des glaces, des laits frappés ou des sorbets. Il sert en outre à la fabrication de yaourts, de flans, de jus de fruits et de vin (Popenoe, et al., 1989).

ORIGINE, DIFFUSION ET PRODUCTION ACTUELLE

Le chérimoye est originaire d'une région désormais occupée parle sud de l'Equateur et le nord du Pérou. La province de Loja et ce que l'on appelle la vallée sacrée de Vilcabamba en Equateur (California Rare Fruit Growers Association, 1996) sont vraisemblablement des centres de biodiversité. La vallée de Vilcabamba renferme encore des peuplements sauvages de chérimoye. L'arbre s'était déjà déplacé jusqu'au sud du Mexique, en Amérique centrale et dans le nord de l'Amérique du Sud lorsque les conquistadores le découvrirent au XVIe siècle. Mais il a fallu attendre le XVIIIe siècle pour que les semences de chérimoye parviennent en Espagne et au Portugal, d'où elles se sont propagées vers l'Italie, l'Egypte et la Palestine, et enfin dans le monde entier.

Le fruit est cultivé principalement en Méditerranée (Popenoe et al., 1989; Anderson et Richardson, 1990; Sanewski, 1991). L'Espagne est en tête de la production mondiale de chérimoye, avec quelque 3 600 ha cultivés dans le sud du pays et un rendement de 20 000 tonnes en 1991 (Sanewski, 1991).

Le chérimoye est considéré comme une culture importante au Chili, où il est cultivé sur environ 1 000 ha pour le marché national et international - essentiellement Etats-Unis, Japon et plusieurs pays d'Amérique latine (Gardiazabal, 1999).

Ce fruit est également produit à une l'échelle commerciale plus limitée en Argentine, en Bolivie, en Equateur, au Mexique et au Pérou (Sanewski, 1991), tandis que la production a récemment démarré en Colombie et au Brésil.

Aux Etats-Unis, le chérimoye est cultivé en Californie du Sud depuis 1871; quelque 120 ha à Carpinteria produisent, chaque année, 1 000 tonnes destinées au marché intérieur et à l'exportation (Grossberger, 1999 et communication personnelle). La demande est nettement supérieure à l'offre sur tous les marchés des Etats-Unis, car l'essentiel de la production reste en Californie, le seul Etat producteur. Les principaux coûts de main-d'œuvre sont l'élagage, la pollinisation, la lutte contre les fourmis et les termites, l'irrigation et la récolte.

En dehors de l'Europe et des Amériques, le chérimoye est cultivé en Afrique Centrale (et à titre expérimental en Afrique du Sud), en Thaïlande, en Indonésie, en Australie et plus récemment en Nouvelle-Zélande (Rasai, George et Kantharajah, 1995).

En général, il est cher - tant sur le marché de gros que de détail - car les coûts sont élevés et les pertes de récolte dues au gel et à la cassure des fruits sont un péril courant. En Amérique du Sud, la mouche des fruits est une autre menace pour le chérimoye.

A part ces cas de culture commerciale, la plupart des chérimoyes consommés ou vendus proviennent de cultures potagères ou sauvages. Le chérimoye est une importante culture potagère en particulier en Bolivie, en Colombie, en Equateur, au Pérou et au Venezuela. Les véritables plantations de chérimoye ne se trouvent qu'au Chili, en Espagne et aux Etats-Unis.

DÉVELOPPEMENT DU CHÉRIMOYE POUR UN NOUVEAU CRÉNEAU COMMERCIAL

En Amérique latine, le chérimoye est une culture adaptée aussi bien à l'agriculture de subsistance et aux petites exploitations (cueillie dans la nature ou cultivée dans des potagers ou des jardins familiaux sans guère d'implication commerciale) qu'à l'agriculture de rapport (caractérisée par des cultivars et une irrigation améliorés, une organisation commerciale et des infrastructures de transformation). Le développement du chérimoye en tant que production facturable doit se concentrer sur ces deux secteurs et satisfaire leurs exigences respectives. L'expérience montre que même un léger accroissement des niveaux d'intrants et des technologies plus perfectionnées peuvent avoir un effet positif sur les rendements. En outre, l'amélioration des activités du secteur commercial peut aussi avoir des répercussions positives sur l'agriculture de subsistance.

Le développement du chérimoye dans un créneau pouvant atteindre des prix élevés sur les marchés local, national et international, comme cela a été fait pour le kiwi (Actinidia chinensis ou Actinidia deliciosa), dépendra des facteurs suivants:

· solution des problèmes de production;

· développement des infrastructures de traitement, de transport et de commercialisation;

· amélioration du soutien institutionnel, en particulier pour ce qui est des ressources financières;

· adoption d'une stratégie appropriée de marchandisage et de commercialisation afin d'introduire le chérimoye sur le marché.

Obstacles à la production

Les agriculteurs citent souvent comme principaux obstacles à la production les difficultés d'accès au matériel agricole, à la main-d'œuvre et aux intrants de base tels qu'engrais, pesticides et cultivars adaptés et/ou matériel de greffe - dues au manque de capital, de transport et de points de livraison des intrants.

Dans la plupart des régions subtropicales, on ne peut guère compter sur les précipitations qui sont très irrégulières. Les pénuries saisonnières d'eau et les inondations causent des dégâts physiques aux arbres, des troubles physiologiques et une incidence accrue des maladies. Le chérimoye est particulièrement vulnérable car il pousse sur des sols peu profonds ayant une capacité limitée de retenue d'eau, sur des terres pentues exposées à l'érosion. Dans la plupart des cas, les pratiques de gestion de l'eau, comme les techniques de récolte de l'eau ou l'utilisation de terrasses, sont peu développées ou encore le potentiel local d'irrigation n'a pas été pleinement étudié ni exploité.

La récolte du fruit du chérimoye au moment opportun est essentielle pour sa qualité. Si on le cueille lorsqu'il est mûr, il devient trop mûr; si on le cueille lorsqu'il est encore acerbe, la maturation à température ambiante ne semble pas poser de problèmes majeurs. Les fruits sur l'arbre mûrissent à des rythmes différents, de sorte que les agriculteurs doivent évaluer la maturité de chaque fruit un par un et faire plusieurs cueillettes, ce qui entraîne des coûts de main-d'œuvre.

Infrastructures de transformation et de transport

Fruit délicat ayant une courte durée de conservation, le chérimoye doit être cueilli encore vert et transporté avec précaution. Une infrastructure de transformation adéquate, dotée d'installations à la ferme et en dehors de la ferme ou de technologies de stockage et/ou de mûrissage des fruits, aiderait à résoudre certains problèmes d'entreposage des fruits frais et permettrait de distribuer un produit de meilleure qualité et plus prisé.

Un mauvais réseau routier rend le transport et l'accès aux marchés et aux biens et services nécessaires difficiles et entrave la communication des informations vitales du marché. Pour la réussite d'une économie rurale basée sur le chérimoye, il faut absolument améliorer les infrastructures de transport reliant les zones de production rurale aux zones plus urbanisées où on peut acheter les intrants et commercialiser la production agricole.

Appui institutionnel

Le développement d'une culture particulière comme le chérimoye doit s'inscrire dans un contexte plus global de développement rural, qui doit aussi s'occuper de questions comme les soins de santé, l'éducation, le financement, l'accès à l'eau et au combustible et l'essor de l'économie rurale non agricole. Bien que les gouvernements et la communauté des donateurs considèrent le développement de la petite agriculture très important, les politiques actuelles ont de facto tendance à favoriser les zones urbaines et manquent d'une structure juridique et physique solide pour appuyer les petits exploitants et les communautés rurales.

Un agriculteur de subsistance ou un petit fermier intéressé à l'utilisation des technologies modernes et aux cultivars de chérimoye améliorés est considéré par les institutions de financement comme un risque élevé pour les programmes de crédit orientés sur la production. Les programmes dits de «microfinancement» semblent donner la priorité aux activités urbaines plutôt qu'aux initiatives rurales, et les petits agriculteurs ne sont souvent pas au courant de l'aide institutionnelle dont ils pourraient bénéficier. Ainsi, l'accès limité au capital maintient les agriculteurs pauvres au niveau de subsistance, et les force à dépendre des dons, des subventions et des prêts subventionnés. Cette situation est aggravée par la forte inflation et le manque d'accès au secteur bancaire, qui décourage l'épargne. Les petits fermiers, méfiants à l'égard des modèles occidentaux de production et de commercialisation, se défient également de tout ce qui ne fait pas partie des modèles traditionnels de développement et de production à planification centralisée.

Par ailleurs, outre une information sur le chérimoye, la vulgarisation devrait fournir des informations générales sur les cultures de base afin de faire connaître aux agriculteurs les innovations en matière d'intrants et de méthodes de production ce qui servirait en outre à améliorer leurs connaissances des procédures de commercialisation. Cela est particulièrement important durant les premières phases des initiatives de développement, car la plupart des petits exploitants ne sont affiliés à aucune organisation d'agriculteurs. Il est généralement admis que la vulgarisation a un rôle primordial à jouer (indépendamment de qui l'organise) pour aider les agriculteurs à adopter des méthodes de production plus commerciales et des services externes tels que le crédit et la commercialisation Les vulgarisateurs peuvent aussi servir d'intermédiaires ou de porte-parole des agriculteurs face aux diverses parties prenantes au développement, locales ou externes. Malheureusement, les services de vulgarisation gérés parle gouvernement manquent souvent de personnel, et les agents mal payés ont rarement l'expérience ou la formation requises.

Une autre question importante est celle du régime foncier. Tout investissement ou stratégie de développement à long terme impliquant une culture vivace comme le chérimoye restera sans effet si les fermiers n'ont pas un accès sûr à la terre. Dans le contexte de l'Amérique du Sud, notamment, c'est une question délicate qui doit être abordée avant d'entreprendre toute initiative de développement, quelle qu'elle soit.

Famille d'agriculteurs en Equateur avec leur récolte de chérimoyes, prête pour le transport

Il existe d'excellents centres de recherche agronomique en Equateur qui ont récemment assimilé les besoins des agriculteurs de subsistance dans leurs programmes. Cependant, une recherche plus poussée et des tests à l'exploitation pour comprendre et optimiser les systèmes agricoles existants sont nécessaires. La recherche et le développement doivent être davantage axés sur la demande, et les solutions doivent être adaptées aux problèmes définis par les agriculteurs. Les petits et les nouveaux agriculteurs sont particulièrement vulnérables lorsque de nouvelles technologies ou des intrants plus coûteux sont introduits; non seulement les innovations elles-mêmes, mais aussi la manière de les introduire, doivent faire l'objet de recherches approfondies. L'idéal serait de faire participer dès le départ les agriculteurs et leurs organisations à la mise au point de nouveaux cultivars en les associant à l'évaluation des programmes de matériel et d'amélioration génétiques.

Facteurs de commercialisation

La plupart des problèmes cités jusqu'à présent sont liés à un bas niveau de production agricole. Si les ménages ne peuvent tirer un revenu disponible de la culture du chérimoye, son introduction dans les zones pauvres en ressources ne sera pas socialement viable. Toutefois, afin d'accroître les revenus agricoles, il faut augmenter la production et la productivité grâce à des efforts de commercialisation adéquats.

Les agriculteurs ont du mal - voire ne peuvent - tirer parti des possibilités offertes par le marché par suite du manque de transports et de connaissance des processus de commercialisation. Le perfectionnement des marchés et des installations correspondantes (entreposage, transport, etc.) sont indispensables à la promotion du commerce de denrées agricoles et non agricoles. Les chérimoyes produits en Amérique du Sud pourraient trouver un débouché sur les marchés américains, européens et japonais si et lorsque ces conditions seront remplies et des mécanismes élaborés.

A mesure qu'il acquiert la faveur du public, le chérimoye reçoit une attention accrue de la part des chercheurs, des cultivateurs et des consommateurs de nombreux pays (Grossberger, 1999). La commercialisation du chérimoye sera probablement articulée autour d'une chaîne de grossistes qui introduiront, développeront et créeront des marchés pour le chérimoye comme spécialité alimentaire. La réussite dépend aussi de l'instauration de partenariats solides entre les cultivateurs et les détaillants (Caplan, 1996; Van Damme, 1998). Par le biais de ce que l'on appelle les plans de culture satellite, les producteurs et/ou les groupements de producteurs ont des débouchés garantis pour leur production et reçoivent des intrants et des conseils des détaillants. Au début, les producteurs pourraient livrer les chérimoyes au détaillant, qui les paierait une fois les fruits vendus.

Quelle que soit la filière choisie, il faudra mettre au point une stratégie appropriée de l'emballage et de commercialisation. Pour ce faire, il faudra unir les producteurs individuels et les coopératives en Amérique du Sud en structures pouvant garantir une production dans le respect des délais et à des prix raisonnables, et les relier aux sociétés ou aux associations de grossistes du Nord. Ces structures devraient également garantir des prix équitables aux producteurs et aux intermédiaires, éventuellement par le biais d'organismes de commerce loyal. L'idéal serait que les détaillants collaborent aussi et définissent des stratégies communes de commercialisation dans tous les pays et continents.

Le développement commercial du chérimoye à court terme pourrait être entravé par une production limitée dans un futur proche, car l'accroissement de la production pourrait poser de gros risques financiers aux producteurs, les superficies potentielles de production étant limitées, compte tenu des variétés et des techniques de culture actuellement connues. La recherche devra élargir l'éventail de ses zones productrices potentielles en développant de nouveaux cultivars. Il s'agit en premier lieu de trouver les zones les plus viables pour des investissements financièrement, écologiquement et socialement durables pour fournir des mesures d'incitation et inscrire la production à petite échelle dans le cadre d'une économie rurale en plein essor. L'idéal serait que les chérimoyes soient cultivés avec une quantité limitée d'intrants et de cultivars améliorés, ce qui pourrait se traduire par des accroissements de production importants. La recherche devrait se concentrer sur l'élaboration de techniques de propagation in vitro (Castro, Cautón Morales et Biancani, 1999), la mise au point de variétés améliorées, de techniques de production respectueuses de l'environnement, telles que la lutte biologique contre la mouche des fruits, le traitement et la réduction des pertes après récolte.

CONCLUSION

Les facteurs pouvant faciliter le développement commercial du chérimoye comprennent notamment:

· la présence de populations ethniques parfois importantes connaissant ses caractéristiques dans de nombreuses zones du monde occidental;

· la mobilité croissante des clients potentiels, le tourisme vers des destinations exotiques aidant à faire connaître des produits inconnus aux consommateurs;

· le potentiel du chérimoye à plaire au grand public en tant que spécialité ethnique ou exotique;

· la présence de producteurs, de grossistes et de détaillants ayant l'esprit d'entreprise, dans les zones de production potentielles et au niveau des consommateurs;

· des efforts de développement et de sélection de cultivars améliorés;

· une recherche fondamentale et appliquée aux différents niveaux (privé et public) et dans différents pays;

· le faible coût des facteurs de production (terre, intrants et main-d'œuvre) qui donne à l'Amérique latine un avantage comparatif par rapport à d'autres régions.

Une des difficultés premières à développer un créneau commercial dérive du fait que même avec un bon accueil de la part des détaillants, il pourrait falloir des années avant que les ventes ne couvrent les coûts de développement initiaux du produit. Le secteur privé hésite à investir dans la recherche et le développement de nouvelles cultures, qui sont forcément à long terme et comportent un risque élevé, et les Sélectionneurs et les utilisateurs attendent intentionnellement que le profit potentiel et les marges bénéficiaires soient plus évidents et moins risqués ayant d'investir dans de nouvelles cultures (Jolliff, 1996). De ce fait, de nouvelles cultures potentiellement viables, telles que le chérimoye, n'ont pas été développées au point d'être rentables pour le secteur privé. Les gouvernements devraient, par conséquent, financer les programmes d'amélioration des cultures, au niveau de la sélection et de l'amélioration génétique, et devraient encourager les universités et les scientifiques à collaborer avec le secteur privé.

En particulier, en présence de faibles coûts d'opportunité pour la terre et la main-d'œuvre, et d'une variété génétique végétal où puiser pour mettre au point de nouveaux cultivars grâce aux connaissances scientifiques et aux technologies adéquates, on devrait encore pouvoir développer le chérimoye et en faire un produit rémunérateur. Selon Joliff (1996), la perte d'occasions de revenus due au manque de développement de nouvelles cultures a, non seulement de graves conséquences socioéconomiques pour les agriculteurs et les zones rurales, mais coûte également très cher aux contribuables, en particulier lorsque toutes les conditions de base existent pour l'essor d'une culture. Pour toutes ces raisons, le secteur public, les organismes donateurs internationaux et les organisations non gouvernementales devraient tous conjuguer leurs efforts et investir dans le développement du chérimoye.

Bibliographie

Anderson, P. et Richardson, A. 1990. Which cherimoya cultivar is best? Orchardist of New Zealand, 63(11): 17-19.

California Rare Fruit Growers Association. 1996. Cherimoya fruit facts. www.crfg.org/pubs/ff/cherimoya.html. 4 p.

Caplan, F. 1996. Marketing new crops to the American consumer. In J. Janick (éd.), Progress in new crops, p. 122-126. ASHS Press, Alexandria, Virginie, Etats-Unis.

Castro, M., Cautón Morales, R. et Biancani. L. 1999. Evaluation of three disinfection protocols and three protocols for the use of antioxidants in in vitro cultivation of cherimoya (Annona cherimola) and the quantitative determination of phenolic content in branches. Actes du Premier colloque international sur le chérimoye, Loja (Equateur), 16-19 mars 1999. Acta Horticulturae. (sous presse)

Gardiazabal, F. 1999. Characterisation of 10 cherimoya cultivars (Annona cherimola) and their response to artificial pollination in the zone of Quillota, Chile. Actes du Premier colloque international sur le chérimoye, Loja (Equateur), 16-19 mars 1999. Acta Horticulturae. (sous presse)

George, A.P., Nissen, R.J. et Brown, B.I. 1987. The custard apple. Queensland Agricultural Journal, septembre-octobre: 287-297.

Grossberger, D. 1999. The California cherimoya industry. Actes du Premier colloque international sur le chérimoye, Loja (Equateur), 16-19 mars 1999. Acta Horticulturae. (sous presse)

Jolliff, G.D. 1996. New-crops R&D: necessity for increased public investment. In J. Janick (éd.), Progress in new crops, p. 115-118. ASHS Press, Alexandria, Virginie, Etats-Unis.

Pittmann, E.C. 1956. La chirimoya. Circulaire n°71. Station agricole expérimentale «La Molina». Lima, Pérou. 22 p.

Popenoe, H., King, S.R., Léon, J. et Kalinowski, L.S. 1989. Lost crops of the Incas: little known plants of the Andes with promise for worldwide cultivation. Report of an Ad Hoc Committee on Technology Innovation Board Science and Technology for International Development, National Research Council. National Academy Press, Washington. 415 p.

Rasai, S., George, A.P. et Kantharajah, A.S. 1995. Tissue culture of Annona spp. (cherimoya, atemoya, sugar apple and soursop): a review. Scientia Horticulturae, 62: 1-14.

Sanewski, G. 1991. Custard apples, cultivation and crop protection. Queensland Department of Primary Industries, Brisbane, Australie. 103 p.

Van Damme, P. 1998. Smallholder/private sector policy and programming initiative for East and southern Africa - Zambia mission, August/September 1998. Rapport confidentiel au FIDA, Rome. 46 p.


Page précédente Début de page Page suivante