FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/99

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TEXTES PAR PAYS

 

AFRIQUE DU NORD

ALGÉRIE (2 juin)

La moisson des cultures d’hiver de 1999, actuellement en cours, est estimée à environ 4,4 millions de tonnes, soit environ 44 pour cent de plus que l’année précédente, et 86 pour cent de plus que la moyenne. De bonnes conditions climatiques ont favorisé les rendements, ce qui s’est traduit par une augmentation de 40 pour cent de la production de blé, tandis que la production d’orge devrait passer des 500 000 tonnes en 1998 à 1,5 million de tonnes cette année.

En conséquence, les importations de céréales, principalement de blé, devraient se situer à environ 4,9 millions de tonnes pour la période 1999-2000 (juillet/juin).

ÉÉGYPTE (2 juin)

Les premières estimations de la récolte de céréales de 1999 semblent indiquer une production d’environ 18 millions de tonnes, soit près de 4 pour cent de plus que l’année dernière. La production de blé devrait augmenter d’environ 4 pour cent, alors que la récolte de maïs devrait être analogue à celle de l’an dernier, soit 6 millions de tonnes. Les semis de riz sont en cours. Des conditions climatiques normales ont prévalu jusqu’ici, mais la superficie totale ensemencée durant cette saison dépendra en définitive de la disponibilité d’eau d'irrigation pour la production rizicole.

Les prévisions d’importation de blé pour la période 1999-2000 (juillet/juin) se situent à environ 7,2 millions de tonnes et les prévisions d’importation de céréales secondaires, particulièrement de maïs, à 3 millions de tonnes.

MAROC (2 juin)

On prévoit que la production globale de céréales de 1999 chutera sévèrement, en raison du manque de précipitations et de la réduction des surfaces emblavées. La baisse signalée des ventes de semences de qualité et d’engrais laisse entrevoir, en outre, un fléchissement des rendements. Selon des estimations provisoires, la récolte de blé serait d'environ 2,1 millions de tonnes, soit la moitié de celle de 1998 et un niveau semblable à celle de 1997, année durement affectée par la sécheresse. Selon les prévisions, la récolte d’orge d’hiver, également touchée par la sécheresse, baisserait d'environ 27 pour cent par rapport aux 2 millions de tonnes produits en 1998. La récolte de maïs devrait être égale à celle de 1998, soit 200 000 tonnes.

Les importations de blé pour la période 1999-2000 (juillet/juin) devraient s'établir à environ 2,7 millions de tonnes et les importations de céréales secondaires, à 1,5 million de tonnes.

TUNISIE (2 juin)

La production globale de céréales pour 1999 devrait être de 1,7 million de tonnes, soit environ 2 pour cent de plus que l’année précédente. La production de blé devrait baisser d’environ 8 pour cent par rapport à l’an dernier. En revanche, la production d’orge devrait passer de 303 000 tonnes à environ 455 000 tonnes, grâce aux conditions météorologiques favorables.

Les importations de céréales pour la période 1999-2000 (juin/juillet), principalement de blé, de maïs et d’orge, devraient se chiffrer à 1,6 million de tonnes.

AFRIQUE DE L’OUEST

BÉNIN (21 juin)

La saison des pluies a commencé début mars, et il a suffisamment plu dans le Sud pour semer le maïs de la première campagne. Les pluies ont décliné en mai et début juin, tout en demeurant suffisantes pour assurer un bon développement des cultures, sauf dans le Nord, où cette baisse a peut-être affecté le développement du sorgho et du mil. Des travaux de réensemencement ont probablement été réalisés dans certaines zones.

La situation alimentaire globale est satisfaisante. La baisse de la demande des pays du Sahel, qui ont rentré une bonne récolte en 1998, a maintenu les cours à un bas niveau. Les besoins d’importation de céréales pour 1999 (janvier-décembre) sont estimés à 200 000 tonnes de blé et de riz (y compris les réexportations).

BURKINA FASO (22 juin)

Les précipitations enregistrées au début de la saison des pluies ont été supérieures à la moyenne, mais elles ont beaucoup baissé début juin. Les premières pluies sont tombées en avril sur le sud-ouest et le sud-est. Elles se sont déplacées vers le nord en mai, couvrant la quasi-totalité du pays, et ont généralement été supérieures à la moyenne, sauf durant la troisième décade. Début juin, les précipitations ont considérablement baissé dans l’ensemble du pays et le temps est demeuré sec dans le centre et dans le nord. Les pluies ont repris mi-juin, mais sont demeurées au-dessous de la moyenne dans le nord. Les semis du mil et du sorgho sont maintenant bien avancés. La préparation des terres est cours dans le nord. De nouveaux ensemencements pourraient être nécessaires à la suite de la sécheresse de début juin. Aucune infestation n’a été signalée. Les semences sont généralement disponibles, grâce à la récolte record de 1998.

Selon les estimations officielles, la production globale de céréales de 1998 atteindrait le chiffre record de 2,65 millions de tonnes, soit environ 32 pour cent de plus qu’en 1997 et 12 pour cent au- dessus de la moyenne. En conséquence, la situation alimentaire globale est satisfaisante: les marchés sont bien approvisionnés, et les cours des céréales sont stables. Toutefois, certaines zones déficitaires demeurent vulnérables, et pourraient avoir besoin d’aide durant la période de soudure, notamment dans les provinces de Bazéga, Boulgou, Boulkiemdé, Kouritenga, Oubritenga et Sanguié.

CAP-VERT (21 juin)

Le temps est sec, comme de saison. Les semis de maïs démarrent normalement en juillet, avec l’arrivée des pluies sur les principales îles. En raison des mauvaises récoltes des dernières années, des problèmes de disponibilité de semences se poseront probablement dans certaines régions.

La production finale, estimée à 4 900 tonnes, soit autant qu'en 1997, mais moins que la moyenne. En conséquence des mauvaises récoltes successives, certaines couches de la population rurale pourraient avoir besoin d’aide alimentaire et/ou de semences pour la prochaine saison. Toutefois, la situation générale des approvisionnements alimentaires demeure satisfaisante, dès lors que le gros des produits alimentaires est importé. Les besoins d’importation de céréales pour 1998/1999 s’élèvent à 95 000 tonnes; 91 000 tonnes ont été promises sous forme d’aide, dont 37 000 tonnes ont été livrées à ce jour.

CÔTE D'IVOIRE (21 juin)

La saison des pluies a commencé début mars dans le sud et fin mars dans le nord. Les précipitations globales sont demeurées au-dessous de la moyenne sur l’ensemble du pays en avril et début mai, pour augmenter à la mi- mai. Les images prises par satellite montrent un développement de la végétation en-deçà de la moyenne dans les régions de Man et de Gagnoa en avril, mais les récoltes semblent avoir rattrapé leur retard en mai.

La situation alimentaire est généralement satisfaisante, après la commercialisation des récoltes de 1998. Les opérations de rapatriement d’environ 100 000 réfugiés libériens qui vivaient dans les provinces de l’ouest sont en cours. Les estimations de la récolte de céréales 1998/99 se situent à près de 1,6 million de tonnes. Les besoins d’importation de céréales pour 1999 (janvier-décembre) sont estimés à 640 000 tonnes, principalement du blé et du riz.

GAMBIE (21 juin)

La saison des pluies a commencé début juin dans l’est et le centre, où des précipitations abondantes ont permis le démarrage des cultures humides. Ailleurs, le temps est sec comme de saison. Les semis devraient commencer dans les prochaines semaines, avec l’arrivée des pluies. Comme conséquence des mauvaises récoltes de 1998, il est probable que les semences manqueront dans certaines régions.

La production globale de céréales de 1998 est officiellement estimée à 114 000 tonnes, soit un volume égal à celui de 1997, et 9 pour cent au-dessus de la moyenne. La situation alimentaire est généralement satisfaisante, compte tenu des stocks actuels de riz, et des prévisions d’importation. Les marchés sont généralement bien approvisionnés. Cependant, les zones dans lesquelles la production de mil a été insuffisante sont exposées à des pénuries alimentaires durant la prochaine période de soudure, notamment dans les districts des Bas et Haut Nuimis, dans les circonscriptions de la Rive Nord, du Kiang occidental et central, dans la Division du fleuve inférieur, ainsi que dans certaines zones de Fonis, dans la Division occidentale. Une mission d’évaluation rurale rapide du PAM a visité 15 villages dans les régions touchées fin avril/début mai, et a estimé que la population affectée s’élève à 110 000 personnes, et qu’elles auront besoin de 2 671 tonnes de céréales, de 400 tonnes de légumineuses et de 167 tonnes d’huile.

GHANA (21 juin)

Les premières pluies sont tombées début mars sur le sud, et ont atteint le centre du pays fin mars. Les précipitations se sont considérablement réduites fin mars/début avril, ce qui a pu freiner le développement des cultures. Toutefois, les images par satellite prises en mai montrent une végétation quasi normale.

La situation alimentaire générale est satisfaisante. Environ 30 000 réfugiés libériens sont encore dans le pays et reçoivent une aide alimentaire. La production globale de céréales de 1998 est estimée à 1,78 million de tonnes, et la production de racines et de tubercules à 13,44 millions de tonnes, soit plus que la moyenne. Les besoins d’importation de céréales pour 1999 sont estimés à 475 000 tonnes, principalement du blé et du riz.

GUINÉE (21 juin)

La saison des pluies a démarré mi-avril dans le sud, légèrement en retard par rapport à la normale. Les précipitations ont atteint le nord du pays vers la fin du mois, et ont intéressé de vastes régions en mai, permettant les semis de céréales. Des précipitations inférieures à la normale sur l’est ont probablement freiné le développement des cultures.

Le nombre total de réfugiés dans le pays est estimé à 614 000 personnes, dont 414 000 proviennent de la Sierra Leone et 200 000 du Libéria. Ils se trouvent principalement dans le sud, où ils exercent une forte pression sur les ressources naturelles, réduisant les disponibilités alimentaires dans la région. Près de 12 000 nouveaux réfugiés sont arrivés depuis le début de l’année, fuyant les combats en Sierra Leone. Environ 30 000 réfugiés installés dans les camps de Geckedou et de Forecariah sont en train d’être réinstallés à l’intérieur du pays pour des raisons de sécurité. Les besoins d’importation de céréales pour 1999 sont évalués à 385 000 tonnes, principalement du blé et du riz.

GUINÉE-BISSAU* (21 juin)

Les premières pluies significatives sur l’est et le sud ont été enregistrées mi-mai. Après quelques averses sporadiques fin avril sur le sud-est, les pluies ont réellement démarré mi-mai sur l’ensemble du pays, sauf sur le nord-ouest. Elles ont diminué fin mai pour reprendre début juin. Les précipitations sont demeurées en-deçà de la moyenne durant la deuxième décade de juin. La préparation des terres pour la culture des céréales secondaires est en cours dans l’est et le nord. La plantation du riz dans les lits de semences a également démarré. Le repiquage commencera en juillet/août, après le dessalement des rizières grâce à un appoint de pluies. Des problèmes d’approvisionnement en semences se poseront probablement, conséquence de la mauvaise récolte de 1998 par suite des troubles intérieurs.

La situation est restée calme après le coup d’État du 7 mai. De nombreuses personnes déplacées à la suite des combats précédents ont regagné leurs villages. Une mission mixte CILSS-Gouvernement d’évaluation des récoltes a estimé fin avril la production globale de céréales à 131 300 tonnes, soit un volume inférieur à la moyenne, dont 87 200 tonnes de riz (non décortiqué) et 44 000 tonnes de céréales secondaires. Afin d’éviter de trop larges fluctuations du cours du riz, le Gouvernement a décidé le 28 mai d’imposer le contrôle des prix. Le cours est en principe fixé entre 11 000 et 12 000 francs CFA le sac de 50 kg, et ce jusqu’au 28 novembre. Les distributions de vivres sont en cours dans les régions de l’Oio et du Cacheu, à l’intention de plus de 100 000 personnes. A Bissau, elles ont profité à près de 200 000 personnes.

LIBÉRIA* (21 juin)

Les conditions de croissance des récoltes sont satisfaisantes depuis le début de la saison des pluies, et des pluies torrentielles ont été enregistrées en mai et début juin. Des combats sporadiques se poursuivent dans le nord, interrompant les livraisons d’aide alimentaire et provoquant le déplacement d’une partie de la population vers la Guinée. Les bureaux des agences humanitaires à Voinjama, Kolakun et Vahun ont été pillés mi-avril. Les agences procèdent désormais au stockage des aides alimentaires avant l’arrivée des pluies, car le transport deviendra de plus en plus problématique en raison de la mauvaise infrastructure.

Une mission FAO d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires a visité le Libéria à la fin de l’année dernière et a relevé que la situation alimentaire générale s’est substantiellement améliorée. La mission a estimé la production de riz non décortiqué à 210 000 tonnes, soit 25 pour cent de plus qu’en 1997. La production de manioc est estimée à 313 000 tonnes (poids humide), soit 96 pour cent de la moyenne d’avant la crise.

Sur la base d’une population estimée à environ 2,8 millions en 1999, la FAO estime qu’il sera nécessaire d’importer 155 000 tonnes de céréales pour satisfaire les besoins de la population. Les importations commerciales sont évaluées à 100 000 tonnes de riz et 5 000 tonnes de blé. Le solde, soit 50 000 tonnes, devra être fourni par l’aide alimentaire: 30 000 tonnes de blé et 20 000 tonnes de produits à base de maïs (mélange maïs- soja). A la fin mai, 39 500 tonnes d’aide alimentaire avaient déjà été livrées.

MALI (21 juin)

La période de végétation a commencé dans le sud. Les premières pluies significatives sont tombées sur l’extrême sud au milieu ou à la fin d’avril. Elles se sont déplacées vers le nord, mais ont baissé fin mai. Début juin, les précipitations se sont accrues dans l’ouest. Elles sont généralement demeurées dans la moyenne ou en-deçà de la moyenne durant la deuxième décade de juin. La préparation des terres est en cours et les premiers semis de mil et de sorgho ont démarré dans le sud. Les pâturages ont commencé à se régénérer dans les régions de Sissako, de Kayes-sud et de Koulikoro. Les semences sont généralement disponibles, par suite de la récolte record de 1998.

Une forte population d’oiseaux granivores quelea couvrant environ 200 hectares a été signalée début mai à Bakélé (Région de Ténenkou). Des opérations de lutte ont été entreprises sur 150 hectares. Les oiseaux se sont dirigés mi-mai vers la région de l’Office du Niger, dans laquelle les traitements sont en cours. Des criquets pèlerins isolés sont probablement présents dans quelques zones de l’Adrar des Iforas. Une reproduction sur petite échelle pourrait se déclencher lorsque la saison des pluies aura commencé.

La production de céréales est estimée pour 1998 à 2,5 millions de tonnes, niveau record dépassant de 13 pour cent la moyenne et de 3 pour cent le record enregistré en 1994. La situation alimentaire est satisfaisante, et les cours des céréales sont stables. Selon le Système d’alerte rapide, les arrondissements de Farach, Gargarde et Raz El Mä (dans la région de Goundam), Bourem Central et Bamba (dans la région de Bourem) et Gao Central pourraient connaître des difficultés économiques, quoique les distributions d’aide alimentaire n’y soient pas nécessaires.

MAURITANIE (21 juin)

Le temps est sec comme de saison, bien que quelques précipitations limitées aient été enregistrées mi- mai/début juin dans le centre-sud, particulièrement dans le Gorgol oriental et à Selibaby. Les semis en sec sont en cours dans l’extrême sud-est, dans les départements de Amourj et de Bassiknou. Les pâturages sont pauvres dans plusieurs régions, notamment dans le Brakna et le Trarza.

En mai, des criquets pèlerins isolés ont été signalés dans certaines zones au nord de Zouerate et entre Akjoujt et Atar mi-mai. On ne prévoit aucune évolution importante.

La production de céréales de 1998 est évaluée à 189 700 tonnes, 25 pour cent au-dessus de celle de 1997, et 11 pour cent au-dessus de la moyenne. La situation des approvisionnements alimentaires est généralement satisfaisante. Les prix du riz sont stables, au-dessous du niveau de 1998. Des pénuries localisées se vérifieront probablement dans certaines régions, en raison des mauvaises récoltes. Les régions les plus vulnérables sont Aftout et Affolé, où le PAM a organisé une mission d’évaluation rurale rapide fin mars, qui a permis d’estimer les besoins d’aide alimentaire à 6 897 tonnes pour 161 692 personnes. Une récente mission d’évaluation du FEWS fin mai a confirmé les sérieuses difficultés d'approvisionnement alimentaire à Aftout et Affolé. Les besoins d’importation de céréales (y compris les réexportations) pour la période novembre 1998/octobre 1999 sont estimés à 320 000 tonnes et les besoins d’aide alimentaire, à 35 000 tonnes.

NIGER (21 juin)

Les premières pluies de fin mai ont permis le démarrage des semis dans la plupart des régions. Les premières pluies sont tombées plus tard qu’en 1998, mais ont couvert la plupart des régions de production, permettant le démarrage des semis partout sauf dans la région de Niamey et dans le département d’Agadès. On estime qu’environ 15 pour cent des villages avaient achevé leurs semis dès la fin mai. Les pluies sont demeurées en-deçà de la moyenne du début juin à la mi- juin, ce qui pourrait rendre nécessaire de nouveaux semis et retarder la généralisation de l’ensemencement. Les semis en sec sont également en cours dans l’ensemble du pays. La disponibilité en semences est bonne, par suite de la récolte record de 1998.

Des rongeurs ont été signalés après les semis à Kélanam (Arrondissement de Maïné), dans la zone nord de Dakoro, à Mayahi et Tessaoua (Département de Maradi), Abalak (Département de Tahoua) et Gouré (Département de Zinder). Des sauteriaux ont également été signalés dans la zone nord de Diffa, et des oiseaux granivores dans l’arrondissement de N’Guigmi. Des criquets pèlerins isolés pourraient être présents dans quelques zones du Tamesna. Des reproductions pourraient être observées sur une échelle réduite dès que la saison des pluies commencera.

La production globale de céréales de 1998 a été évaluée à 2,97 millions de tonnes, un niveau record, supérieur de 72 pour cent au niveau de 1997 et d'environ 44 pour cent à la moyenne des cinq dernières années. La situation alimentaire est généralement satisfaisante. Les cours des céréales, qui ont fléchi en raison des récoltes record de la fin 1998, devraient faciliter les achats locaux pour la reconstitution du stock national de sécurité, qui requiert une aide extérieure. Toutefois, la situation alimentaire pourrait être fragilisée dans certaines zones, qui sont structurellement déficitaires, plus particulièrement dans les arrondissements de Bouza, Illela, Konni, Matameye, Madoua-centre, Mayahi-centre, Mirriah-nord, Ouallam-sud, Tanout-nord (Belbedji), Tillabery-nord (Aiorou), Diffa-sud et N’Guigmi-sud.

NIGÉRIA (21 juin)

Les pluies de février-mars ont permis les semis de la première récolte de maïs et la préparation des terres pour la culture du riz non irrigué. Les quantités d’eau sont restées faibles dans le nord, voire nulles dans l’extrême nord (en retard d’environ un mois), ce qui a retardé les semis de mil et de sorgho. Aggravant l’effet des faibles pluies de mai et de début juin, ce retard pourrait réduire rendements et production.

L'importance des pertes après-récolte et les coûts de distribution élevés ont pesé sur les approvisionnements alimentaires. Les besoins d’importation de céréales pour 1999 sont estimés à 1,25 million de tonnes, dont 1,05 million de tonnes de blé et 150 000 tonnes de riz.

SÉNÉGAL (21 juin)

Les pluies sont arrivées tôt sur le sud-est. Des pluies substantielles et précoces ont été enregistrées sur le sud-est à la mi-mai. Début juin, des quantités supérieures à la normale ont arrosé le sud et le centre-est du pays, mais elles ont décliné quelque peu à la mi-juin. Les semis de céréales secondaires sont bien avancés dans le sud, et la préparation des terres commence dans le centre. Des problèmes de disponibilité de semences se poseront probablement dans certaines régions, comme conséquence des faibles récoltes qui y ont été enregistrées en 1998. Aucune infestation importante n’a été signalée.

La situation alimentaire est généralement satisfaisante. Les marchés de produits alimentaires sont bien approvisionnés et le cours du riz demeure généralement stable. Les cours du mil et du sorgho sont également stables et se situent à 20-25 pour cent au-dessous des cours de 1998. Toutefois, des difficultés localisées de ravitaillement alimentaire peuvent survenir chez certains groupes affectés par des années successives de mauvaises récoltes à Louga, Tivaouane et M’backé et dans les régions de Fatick, Thiès et Ziguinchor. Les besoins d’importation de céréales pour la campagne de commercialisation 1998/99 (novembre-octobre) sont évalués à environ 800 000 tonnes, principalement de riz et de blé.

SIERRA LEONE* (21 juin)

Les cultures se développent dans des conditions satisfaisantes pour le riz récemment planté et les plantes-racines, et d’abondantes quantités de pluies ont été enregistrées en mai. Cependant, l’insécurité qui sévit dans plusieurs régions continue à perturber l’agriculture et la reconstruction, et plus particulièrement la livraison des intrants agricoles. La sécurité s’est améliorée durant les dernières semaines et la distribution d’urgence de semences et d’outils agricoles est prévue. Cela pourrait cependant s’avérer insuffisant pour permettre la reprise.

Les estimations indiquent qu’environ 700 000 à 1 000 000 de personnes ont été déplacées, dans l’ensemble du pays. La plupart des organismes d'aide sont revenus à Freetown, où les distributions d’aide alimentaire sont en cours. La situation nutritionnelle des personnes déplacées de l’intérieur (PDI) demeure toutefois précaire et les prix des denrées alimentaires restent très élevés. En dépit de l’accord de cessez-le-feu signé récemment et malgré le contrôle des routes principales vers Bo et Kenema par les forces de l’ECOMOG, l’insécurité continue à entraver le transport d’aide alimentaire vers ces régions, dans lesquelles un grand nombre de PDI sont installées. Les stocks alimentaires locaux d'intervention sont presque épuisés et seules des quantités limitées peuvent être transportées par avion. Par voie de conséquence, la distribution d’aide alimentaire à environ 60 000 personnes dans les alentours de Bo et de Kenema pourrait cesser en juin. La livraison de l’aide alimentaire vers le nord du pays est organisée à partir de la Guinée voisine. La plupart des opérations d’aide humanitaire sont gênées par la mauvaise infrastructure, les fréquentes interruptions des livraisons de carburant et l’insécurité. On estime que la moitié de la population environ demeure en dehors des circuits d’assistance.

En dépit des conditions météorologiques satisfaisantes, la production de céréales de 1998 est estimée à 400 000 tonnes d'équivalent paddy, soit 16 pour cent de moins qu’en 1997. La FAO estime les besoins d'importation de céréales de la Sierra Leone pour 1999 à environ 290 000 tonnes, dont 140 000 tonnes d’aide alimentaire. A la fin de mai, 17 000 tonnes d’aide alimentaire, principalement du blé bulgur, avaient été livrées.

TCHAD (21 juin)

La période de végétation a démarré à temps dans la zone soudanaise. Après les premières pluies sporadiques de la mi-mars et d’avril sur l’extrême sud, la saison des pluies a réellement commencé en mai sur le sud. Les pluies se sont progressivement déplacées vers le nord durant la fin mai, mais sont demeurées au-dessous de la moyenne jusqu’à la mi-juin. Les semis de céréales secondaires sont en cours dans le sud, dans la zone soudanienne. Les travaux de préparation de la terre sont sur le point de démarrer dans la zone du Sahel.

Il n’a pas été signalé d’infestation par les criquets pèlerins. Des infestations de chenilles légionnaires ont été signalés sur les semis récents de mil et de sorgho à Tandjilé et aux deux Logone. Des oiseaux granivores ont également été signalés dans les rizières de contre-saison du Chari-Baguirmi.

Les chiffres de la production finale de céréales ont été publiés dernièrement: la production globale de céréales est estimée à un niveau record de 1,35 million de tonnes, soit environ 37 pour cent de plus qu’en 1997 et 48 pour cent au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. La situation alimentaire générale est satisfaisante, notamment dans la zone sahélienne, dont la récolte a été bien supérieure à la moyenne. Cependant, des difficultés d’approvisionnement sont prévisibles dans certaines zones de la région soudanienne affectée par les inondations et/ou de mauvaises récoltes en 1998, notamment dans les Logone oriental et occidental, ainsi qu’à Tandjilé, où une mission d’évaluation du PAM a réalisé des enquêtes nutritionnelles et recommandé une aide alimentaire d’environ 4 000 tonnes à l’intention de 255 700 personnes.

TOGO (2 juin)

La saison des pluies a commencé début mars dans le sud, permettant les semis de la première récolte de maïs, et mi-avril dans le nord, permettant la préparation des terres pour les semis de mil et de sorgho. Les conditions ont été généralement favorables jusqu’ici.

La situation des approvisionnements alimentaires est généralement satisfaisante. La production globale de céréales en 1999 est évaluée à 590 000 tonnes (équivalent paddy); ce volume inférieur à la normale a été compensé par une augmentation de 5 pour cent de la production de racines et de tubercules, qui s’est élevée à 1,29 million de tonnes. Les besoins d’importation de céréales (y compris les réexportations) pour 1999 (janvier-décembre) sont estimés à 115 000 tonnes. Grâce à la bonne récolte des pays du Sahel, les exportations de céréales du Togo vers ces pays devraient baisser sensiblement par rapport aux années passées.

AFRIQUE CENTRALE

CAMEROUN (21 juin)

D’abondantes précipitations à la mi-mai sur les régions du centre et du sud ont permis de compenser les faibles pluies enregistrées jusque-là.

Des difficultés d’approvisionnement alimentaire sont probables dans les régions septentrionales où les récoltes ont été faibles en 1998. Une opération d’urgence du PAM fournira 9 500 tonnes de vivres à 660 000 personnes durement affectées dans les régions du nord.

CONGO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU* (23 juin)

La situation sécuritaire demeure tendue dans les provinces du nord et du sud Kivu, au lendemain des bombardements de Goma et Uvira le 11 mai. La population de la région d’Uvira vit dans la terreur à la suite de la destruction de villages entiers. Malgré les négociations de cessez-le-feu, la violence et les attaques auxquelles sont soumis les villages ont eu pour conséquence une augmentation spectaculaire du nombre des réfugiés en Tanzanie. Les rapports signalent que près de 240 000 familles (1,2 million de personnes) ont été touchées par les récents troubles intérieurs dans le nord et le sud Kivu.

Dans le Kasaï oriental, on signale qu’environ 80 000 habitants de la ville de Luambo ont fui les combats et se sont réfugiés dans les forêts avoisinantes. Moins de 10 000 personnes ont regagné leurs foyers depuis que la ville a été prise par les rebelles, le 7 juin, et la nourriture et les médicaments manquent. Le nombre total de PDI est estimé à 660 000 personnes, dont 220 000 se trouvent dans le sud Kivu et 150 000 au Katanga. Environ 285 000 réfugiés en provenance des pays voisins sont également présents en RDC: 146 000 viennent de l’Angola, 61 000 du Soudan, 32 000 de la République du Congo, 25 000 du Rwanda et 20 000 du Burundi.

A Kinshasa, la situation alimentaire demeure difficile. Une récente étude sur la nutrition souligne que près de 10 pour cent de la population de Kinshasa souffre de malnutrition aiguë, contre 6,2 pour cent en 1998. Conséquences des augmentations du prix des carburants, les cours des produits alimentaires de base ont également fortement augmenté. L’insécurité et les difficultés économiques entravent le transport des biens vers la capitale.

Dans le Bas-Congo se trouvent environ 30 000 réfugiés, qui ont fui les combats entre les forces gouvernementales et les milices "Ninja" dans la région de Pool de la République du Congo.

CONGO, RÉPUBLIQUE DU* (21 juin)

La reprise des combats mi-mai entre les forces gouvernementales et les milices Ninja a provoqué de nouveaux déplacements de population à l’intérieur de Brazzaville. On estime à au moins 10 000 le nombre de personnes qui ont été déplacées du quartier résidentiel de Mukundu proche de l’aéroport vers le nord. L’insécurité accrue a poussé les résidents à quitter leurs quartiers de Mikalou et Talangai à Brazzaville. Les déplacements de populations et l’interruption des activités commerciales ont sérieusement affecté les approvisionnements alimentaires.

Environ 60 000 des 200 000 habitants des circonscriptions sud de Brazzaville, Bacongo et Makelekele, déplacés à la suite des combats de décembre, sont revenus de la région de Pool et du nord de Brazzaville depuis le 1er mai. La situation alimentaire et sanitaire des PDI est qualifiée de "grave". Un nouveau contingent de réfugiés est signalé en RDC à la suite de la reprise des combats au Congo.

GABON (5 juin)

La production des cultures principales (manioc et plantain) est évaluée à environ 330 000 tonnes. Le pays importe commercialement le gros de ses besoins en céréales, estimés à environ 85 000 tonnes pour 1999.

GUINÉE ÉQUATORIALE (2 juin)

Outre les denrées de base telles que patate douce, manioc et plantain, les besoins annuels d’importation de céréales s’élèvent à environ 10 000 tonnes. Les besoins d’aide alimentaire pour 1999 sont estimés à 2 000 tonnes de blé et de riz.

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (21 juin)

Les pluies ont été précoces, commençant dès février. Elles sont demeurées généralement au-dessous de la normale en mars et avril, mais se sont nettement améliorées en mai, notamment sur la moitié orientale du pays, profitant aux céréales secondaires récemment semées.

En conséquence de la bonne récolte de 1998, la situation alimentaire est satisfaisante. Pour la campagne de commercialisation 1999 (janvier-décembre), les besoins d’importation de céréales sont évalués à 34 000 tonnes, principalement du blé.

AFRIQUE DE L’EST

BURUNDI* (6 juin)

La moisson des cultures vivrières de la deuxième campagne (B) de 1999 est en cours. Les perspectives sont défavorables, car les pluies ont commencé un mois plus tard et se sont interrompues un mois plus tôt que durant une saison normale. Les haricots des régions d'altitude ont été particulièrement affectés. Le gel qui a sévi au mois de mars, ainsi que les chenilles légionnaires qui ont attaqué les cultures dans certaines régions, en particuliers celles du nord, ont également affecté le rendement du maïs.

En conséquence, on s'attend à un déclin de la production par rapport à la campagne B de l'an dernier; la production de haricots devrait baisser d'un quart. Etant donné que la plus grosse partie de la production de céréales et de haricots de l'année se fait au cours de cette campagne, un resserrement des approvisionnements en céréales est à craindre au cours du deuxième semestre. Les cultures de la campagne A de 1999, rentrées précédemment, ont également été réduites du fait du temps excessivement sec.

ÉRYTHRÉE* (5 juin)

Les semis de cultures céréalières à cycle long de 1999 sont en cours dans les hautes terres du centre et les basses terres du sud-ouest. Le gros des précipitations est attendu pour juillet-août. Selon les indications reçues, entre mars et mai, les pluies de printemps ont été irrégulières et insuffisantes.

En dépit de la bonne récolte de 1998, la situation alimentaire est très tendue pour les populations limitrophes du Gash-Barka et du Debub, affectées par la guerre avec l'Ethiopie. Grâce à l'opération d'urgence récemment approuvée par la FAO et le PAM, une assistance alimentaire internationale sera fournie aux 268 000 personnes les plus touchées par la guerre, dont 246 500 déplacées et 21 500 déportées de l'Ethiopie, et ce pendant une période de neuf mois.

ÉTHIOPIE* (5 juin)

Les perspectives de la récolte "belg" de 1999, actuellement rentrée, sont défavorables en raison de l'insuffisance des précipitations. Bien que la production belg ne représente que 7 pour cent du total de la production céréalière, elle joue un rôle important dans plusieurs régions où elle constitue l'essentiel des approvisionnements alimentaires pour l'année. La récolte meher de 1998 a été, elle, satisfaisante. Cependant, plusieurs régions n'ont produit qu'un volume insuffisant et ont besoin d'une assistance alimentaire. Compte tenu de la réduction prévue de la production belg, les pénuries alimentaires se sont intensifiées, touchant un nombre accru de personnes et des zones géographiques élargies. La région la plus touchée est celle du nord- ouest d'Amhara, où quelque 2 millions de personnes sont confrontées à de graves pénuries alimentaires. Le gouvernement a récemment lancé un appel pour la fourniture de 360 000 tonnes d'aide alimentaire en faveur de 4,6 millions de personnes vulnérables, dont celles affectées par la mauvaise campagne belg, ainsi que 385 000 personnes déplacées de l'intérieur touchées par le conflit qui se poursuit avec l'Erythrée.

En dépit de quelques chutes de pluie bénéfiques au cours des derniers mois, les régions de pâturage du sud et de l'est ne se sont pas encore remises de plusieurs années consécutives de sécheresse et d'une grave pénurie d'approvisionnement en eau. La levée récente de l'embargo saoudien sur les importations de bétail en provenance de la Corne de l'Afrique devrait avoir un effet bénéfique sur les revenus des régions pastorales. Une opération d'aide alimentaire d'urgence en faveur de 1,2 million de personnes, pour un montant de 40,5 millions de dollars E.-U., a été approuvée conjointement le 31 mai 1999 par le FAO et le PAM. Alors que l'aide alimentaire nécessaire est estimée à 551 271 tonnes, les engagements enregistrés en juin 1999 se montaient à environ 360 000 tonnes, dont 195 000 tonnes déjà livrées.

Les semis de la campagne céréalière (principale) meher de 1999 sont en cours, mais les perspectives préliminaires ne sont guère prometteuses, étant donné que l'insuffisance des pluies dans une grande partie d'Oromiya et de la région sud d'Amhara a retardé la préparation des terres et les semis des cultures à cycle long. En outre, selon les indications reçues, le gouvernement aurait mené des opérations de lutte contre les chenilles légionnaires sur environ 350 000 hectares, mais on ne connaît pas encore le résultat de ces infestations sur les récoltes.

KENYA (5 juin)

Les semis des céréales de la campagne principale de 1999 sont achevés. Bien que la superficie ensemencée soit comparable à celle de 1998, les projections officielles donnent une réduction de 10 pour cent de la production de maïs, par suite de l'insuffisance des intrants agricoles, de la pénurie de liquidités face à l'augmentation du prix des intrants et du caractère irrégulier des précipitations au moment des semis. De plus, le caractère sporadique des précipitations et les périodes de sécheresse ont favorisé les infestations de chenilles légionnaires, avec, comme corollaire, un risque accru de réduction des rendements.

En dépit d'une situation globalement satisfaisante des approvisionnements alimentaires grâce à une bonne campagne céréalière principale pour 1998, la situation alimentaire demeure difficile dans les régions touchées par l'insuffisance des petites pluies. Bien que la saison des petites pluies ne compte que pour 15 pour cent de la production nationale, elle assure la principale récolte de l'est, du Nyanza, de la Côte et de certaines régions de la province centrale. Les précipitations enregistrées au cours de cette campagne n'ont pas suffi à assurer le maintien des pâturages et la constance des approvisionnements en eau jusqu'à l'arrivée des prochaines pluies, au mois d'octobre. Des pénuries alimentaires sont signalées, notamment dans les districts de Kiambu, Kirinyaga, Maragua, Thika et Nyeri des provinces centrales, ainsi que dans plusieurs localités de la province de l'est. En outre, la situation risque fort de se détériorer au cours des prochains mois, à mesure que s'épuiseront les réserves alimentaires. Il est donc urgent de prévoir une aide alimentaire pour la population affectée.

OUGANDA (5 juin)

Les perspectives concernant les céréales de la campagne principale de 1999 sont, de manière générale, favorables. Les cultures qui avaient subi un stress du fait d'une longue période de sécheresse au mois d'avril, dans les régions occidentales, se sont rétablies grâce à une amélioration de la pluviométrie au mois de mai. Dans le nord et le nord-est de l'Ouganda, où la campagne commence plus tard, des pluies bien réparties sont tombées depuis le début du mois d'avril, améliorant également les conditions des pâturages et du bétail dans les régions pastorales du nord-est.

Selon les rapports officiels, le démarrage tardif de la saison des pluies au mois de mars, associé au temps sec qui a prévalu dans certains secteurs du sud de l'Ouganda au mois d'avril, ont favorisé les infestations de chenilles légionnaires dans plusieurs districts. Des mesures de lutte ont été prises, et les pertes subies par les récoltes seraient limitées.

La situation des approvisionnements alimentaires est, dans l'ensemble, satisfaisante. Cependant, de grosses difficultés persistent dans le district de Rakai, dans le sud-ouest, où les réserves des cultivateurs ont été épuisées par une succession de mauvaises récoltes. Grâce à l'aide alimentaire, cette situation s'est quelque peu améliorée; cependant, on estime que 30 000 personnes souffrent encore de pénuries alimentaires aiguës. Les difficultés alimentaires persistent en outre dans les régions septentrionales, où 400 000 personnes sont encore déplacées par suite de l'insurrection persistante. Cette région bénéficie d'une aide alimentaire internationale.

RWANDA* (4 juin)

La récolte de la deuxième campagne vivrière de 1999 est en cours, avec des résultats incertains. En effet, le retard dans le démarrage des pluies a été suivi de précipitations abondantes et bien réparties, au mois de mars. Cependant, la pluviométrie a été inférieure à la moyenne au mois d'avril et les pluies ont cessé plus tôt que d'habitude, notamment dans les régions orientales. En conséquence, on prévoit une réduction des rendements dans plusieurs secteurs. Par ailleurs, l'incidence des attaques de chenilles légionnaires sur les cultures céréalières a été atténuée, durant cette campagne, grâce aux mesures de lutte entreprises par le gouvernement avec l'aide de la FAO et des donateurs. L'impact global de l'irrégularité des pluies sur la production de la campagne en cours fait actuellement l'objet d'une évaluation de la part d'une mission FAO/PAM/Ministère de l'agriculture.

Dans les préfectures du nord-ouest, grâce à une amélioration relative des conditions de sécurité, les travaux agricoles ont pu reprendre et les quelque 600 000 personnes déplacées ont bénéficié d'un meilleur accès à l'aide alimentaire. Cependant, l'insuffisance de l'aide alimentaire en amont a réduit la distribution au mois de mai et de juin. Faute de contributions supplémentaires, les opérations devront cesser d'ici la fin du mois de juillet.

SOMALIE* (5 juin)

Les perspectives des cultures céréalières de la campagne principale "Gu" de 1999, qui constituent environ 80 pour cent de la production annuelle au cours des années normales, sont défavorables. On prévoit un déclin des superficies ensemencées en maïs et en sorgho, par suite de pluies tardives et irrégulières depuis le début de la campagne, conjuguées à des températures anormalement élevées, le tout entraînant un flétrissement des récoltes. Le niveau du fleuve Shabelle serait également inférieur à la normale, toujours en raison des pluies insuffisantes. En outre, des infestations de chenilles légionnaires ont été signalées dans le Juba inférieur et moyen, dans le Shebelle inférieur, ainsi que dans les régions de Bakool et Hiran. Dans certains de ces secteurs, l'insécurité a perturbé les semis.

Dans le nord-ouest, les averses espacées du mois de mars ont été suivies par des pluies légères au mois d'avril, qui ont amélioré l'état des pâturages ainsi que celui du bétail et les approvisionnements en eau. Cependant, elles n'ont pas fourni suffisamment d'humidité pour le développement des cultures. Une mission conjointe de la FAO et de l'Unité d'évaluation de la sécurité alimentaire, qui s'est rendue sur les lieux au mois de mai, a estimé les superificies ensemencées en céréales à quelque 5 000 ha, soit près de 30 pour cent de moins que l'an dernier. Dans les régions du nord-est, les pluies tombées au mois d'avril ont amélioré la situation des pâturages.

La situation des approvisionnements alimentaires, déjà difficile, devrait se détériorer au cours des prochains mois, en raison de l'accélération des mouvements de population suscités par la reprise des combats aux alentours de la ville de Baidoa. Selon les estimations actuelles, environ 70 000 personnes ont été déplacées par les pénuries alimentaires et l'insécurité. Une aide alimentaire du PAM de 5 000 tonnes de maïs qui seront distribuées au cours des quatre prochains mois à 500 000 habitants du sud de la Somalie, est arrivée début juin.

Le 25 mai 1999, l'Arabie saoudite a officiellement levé l'embargo imposé au début de l'an dernier sur l'importation de bétail en provenance de la Corne de l'Afrique. Cette mesure devrait considérablement soulager les difficultés des éleveurs de bétail. Les marchés locaux du nord-ouest et du nord-est auraient immédiatement réagi à l'annonce de cette mesure par une augmentation du prix du bétail et une intensification de l'élevage.

Si la récolte céréalière "gu" de 1999 devait être inférieure à la moyenne, elle représenterait la septième mauvaise récolte d'affilée, ce qui ne manquerait pas d'aggraver la situation déjà précaire des approvisionnements alimentaires.

SOUDAN* (5 juin)

Les semis des céréales de la campagne principale de 1999 ont commencé, et les perspectives initiales sont favorables, grâce aux pluies abondantes enregistrées en avril et en mai. Les conditions des pâturages seraient satisfaisantes dans la plupart des régions, notamment dans celle du Nil supérieur qui a été inondée l'an dernier.

Selon les estimations provisoires, la moisson de blé 1998/99, récemment rentrée, serait d'environ 165 000 tonnes, soit près de 70 pour cent de moins que la récolte de l'an dernier et que la moyenne des cinq dernières années. Ce déclin s'explique principalement par une réduction de près de 42 pour cent des superficies ensemencées, par suite du coût élevé des intrants et du faible prix du blé et de la farine de blé importés, s’ajoutant à des semis tardifs et à des températures élevées.

On signale des pénuries alimentaires, par endroits, dans le sud du pays. Par ailleurs, l'intensification des troubles intérieurs au début de l'année, notamment à Bahr El Ghazal, ainsi qu'un afflux récent de rapatriés en pleine période de soudure, ont aggravé une situation alimentaire déjà précaire. Par ailleurs, le PAM a réduit les distributions pour une période d’un trimestre à compter du mois de juin, en raison de l'insuffisance des financements reçus des donateurs.

TANZANIE (5 juin)

La récolte des cultures céréalières a commencé dans les régions à régime unimodal du centre et de l'ouest, alors que dans les hautes terres qui sont le grenier du sud, la moisson devrait commencer au mois d'août. On prévoit un niveau moyen de production pour la plupart des régions, à l'exception de celles du centre menacées par l'insécurité alimentaire, où l’on prévoit une production inférieure à la moyenne, du fait principalement du stress hydrique subi au début de la campagne.

Dans les régions à régime bimodal du nord, les pluies ont favorisé les cultures de la campagne secondaire Masika, semées au mois de mars. Cependant, une attaque de chenilles légionnaires, qui a touché plusieurs régions, a endommagé des milliers d'hectares. Selon les indications reçues, les pâturages et le bétail seraient en bon état .

La situation des approvisionnements alimentaires s'est améliorée avec la récolte, principalement dans les régions de Dodoma et Singida, où de nombreux ménages recevaient une aide depuis octobre 1998. Le prix des denrées alimentaires a baissé depuis le mois d'avril, grâce à la récolte et aux ventes commerciales de denrées importées par l'État.

AFRIQUE AUSTRALE

AFRIQUE DU SUD (2 juin)

La récolte des céréales secondaires de 1999 est presque terminée. Selon les estimations officielles, la production de maïs s'établirait à 6,8 millions de tonnes, soit environ 16 pour cent de moins que l'année dernière et moins que la moyenne. Pendant la campagne, les pluies ont été abondantes mais irrégulières. Les pluies abondantes et les inondations de la mi-février, ainsi que la vague de sécheresse de la fin février/début mars, ont pesé sur les rendements. La baisse de la production s'explique également par une légère baisse des superficies ensemencées, les terres étant converties à la culture plus rentable du tournesol, dont la production est estimée à 945 000 tonnes.

ANGOLA* (15 juin)

Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires estimait, en mai, que la production céréalière de 1999 s'établirait à 533 000 tonnes, soit 11 pour cent de moins que l'année dernière, en raison principalement des nouveaux déplacements de population rurale. La production de manioc, qui est une denrée de base, aurait légèrement baissé par rapport à l'année dernière, alors que celle de haricots aurait chuté de 21 pour cent.

Pour la campagne de commercialisation 1999/2000, les disponibilités céréalières nationales, estimées à 562 000 tonnes, sont nettement inférieures aux besoins nationaux de consommation. Les importations céréalières requises pour la campagne de commercialisa- tion 1999/2000 seraient de 505 000 tonnes, à rapprocher des 420 000 tonnes effectivement importées au cours de la campagne précédente. Sur ce total, la mission estime que 325 000 tonnes seraient importées par les voies commerciales normales, ce qui laisse 180 000 tonnes à couvrir par l'aide alimentaire.

En outre, la mission a souligné la nécessité d'attribuer des terres aux PDI pour qu'elles les cultivent et de fournir les intrants agricoles nécessaires pour la prochaine campagne, qui débute en octobre.

BOTSWANA (1er juin)

La récolte des céréales secondaires de 1999 est en cours. Les perspectives sont défavorables. Les pluies abondantes tombées en début de campagne ont permis d'accroître les superficies ensemencées en céréales et favorisé le démarrage des cultures. Toutefois, une vague de sécheresse et des températures élevées en février, suivies par des pluies irrégulières et inférieures à la moyenne, ont eu un impact négatif sur les cultures. La production devrait donc rester inférieure à la moyenne, tout en restant supérieure à la récolte médiocre de 1998.

Malgré le fléchissement de la production, les approvisionnements alimentaires devraient, dans l'ensemble, rester stables en 1999/2000 (avril/mars) du fait de la capacité d'importation du pays.

LESOTHO (1er juin)

La récolte des céréales de 1999 est en cours. Les pluies abondantes tombées d'octobre à janvier auraient dû permettre un net redressement de la production céréalière cette année. Toutefois, les précipitations inférieures à la moyenne et les températures élevées entre février et la mi-avril, mais surtout en mars lors de la phase critique de croissance, ont eu un effet négatif sur les cultures. Les bonnes pluies arrivées à la fin avril n'ont pas suffi à empêcher une réduction des rendements, notamment pour le maïs. La production céréalière devrait donc être inférieure à la moyenne mais supérieure à la récolte médiocre de l'année dernière.

Les approvisionnements alimentaires sont satisfaisants, à la suite des importations commerciales adéquates de 1998/99, estimées à 109 000 tonnes de maïs et 47 000 tonnes de blé.

MADAGASCAR (2 juin)

La récolte du riz de la campagne principale de 1999 est bien avancée. Les perspectives sont favorables malgré l'arrivée tardive des pluies et les vagues prolongées de sécheresse dans certaines zones du centre. Dans l'ensemble, les précipitations ont été assez abondantes pendant la campagne. Les pluies violentes tombées dans le sud-ouest ont entraîné des inondations localisées, mais ont eu, dans l'ensemble, un effet bénéfique sur les cultures. L'incidence des cyclones a été limitée au cours de cette campagne. De même, la situation est généralement calme en ce qui concerne les infestations acridiennes. Les mesures de lutte, coordonnées par des équipes du gouvernement et de la FAO ont fortement limité les dégâts aux cultures. La production de riz de 1999 devrait être supérieure à celle de l'année dernière.

La situation des approvisionnements alimentaires devrait s'améliorer pendant la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars), notamment dans les zones du sud exposées à la sécheresse, où le prix du riz avait augmenté l'année dernière. Pour la première fois depuis plusieurs années, aucun département du sud du pays ne sera considéré comme ayant de graves problèmes de ravitaillement alimentaire.

MALAWI (4 juin)

On rentre actuellement une récolte de céréales record, grâce aux pluies abondantes tombées pendant la campagne, notamment dans le sud. Dans le nord, malgré une arrivée tardive de la saison des pluies, les précipitations ont été supérieures à la moyenne, ce qui a permis aux cultures de se reprendre. L'amélioration des disponibilités en intrants a également permis d'accroître fortement les rendements.

Selon les dernières estimations officielles, la récolte de maïs serait de près de 2,4 millions de tonnes, soit un tiers de plus que la récolte normale de l'année dernière. La production de manioc devrait augmenter de 12 pour cent pour s'établir à 944 000 tonnes. La production d'autres cultures céréalières et non céréalières devrait également être bonne.

Le pays, qui a importé du maïs au cours des dernières années, devrait disposer d'environ 500 000 tonnes d'excédents exportables de maïs au cours de la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars).

MOZAMBIQUE (8 juin)

La récolte des céréales secondaires de 1999 est bien avancée. Les pluies abondantes tombées pendant la campagne de végétation ont provoqué des inondations par endroits, et des pertes de récoltes dans le centre et le sud, mais ont, dans l'ensemble, eu un effet bénéfique sur la croissance des plantes. La production du maïs de la campagne principale devrait augmenter pour la cinquième année consécutive, grâce aussi à une légère augmentation des superficies ensemencées. On prévoit qu'il y aura des excédents exportables de maïs. La production de haricots, de manioc, d'arachides et de légumes devrait également être bonne.

Les récoltes ayant été bonnes, les prix des denrées alimentaires de base sont en baisse. Les approvisionnements alimentaires devraient généralement rester stables au cours de la campagne de commercialisation 1999/2000. Toutefois, dans plusieurs districts de la province de Inhambane, où des pluies excessives ont provoqué des dégâts aux champs, aux maisons et aux infrastructures, une aide alimentaire est nécessaire pour les personnes les plus touchées, estimées à environ 70 000. Le gouvernement a lancé un appel à l'aide internationale. Une aide restera également nécessaire pour de grands groupes de population vulnérable.

NAMIBIE (2 juin)

La récolte des céréales secondaires de 1999 est presque terminée. Selon les premières prévisions, la production serait supérieure de 25 pour cent à la récolte médiocre de l'année dernière, mais resterait inférieure à la moyenne. La production de mil et de sorgho devrait doubler pour s'établir à 60 000 tonnes, mais celle de maïs, de l'ordre de 7 000 tonnes, aurait baissé de moitié par rapport à 1998. Les superficies ensemencées et les rendements ont été affectés par les pluies irrégulières et mal réparties tombées depuis le début de la campagne. Les vagues de sécheresse prolongée et les températures élevées de janvier, de février et de mars ont réduit les rendements.

Les approvisionnements alimentaires, qui étaient un peu justes après la récolte de céréales réduite par la sécheresse en 1998, se sont légèrement améliorés avec l'arrivée de la nouvelle récolte. Les besoins d'importations céréalières devraient tomber à 130 000 tonnes pour la campagne 1999/2000 (mai/avril).

SWAZILAND (2 juin)

La récolte du maïs de 1999 est terminée. Selon les premières estimations, la production serait similaire à la récolte normale de l'an dernier. Les pluies abondantes du début de campagne ont déterminé une augmentation des superficies ensemencées, mais la vague de sécheresse prolongée qui a duré de janvier à mars a fortement réduit les rendements. Les zones du sud du pays ont été les plus touchées par le temps sec, et des récoltes médiocres ont été rentrées. Dans l'ensemble, la production de maïs devrait, selon les estimations préliminaires, s'établir au même niveau que l'année dernière (199).

ZAMBIE (2 juin)

La récolte des céréales secondaires de 1999, principalement de maïs, est bien avancée. Les perspectives sont favorables et la production devrait marquer un redressement par rapport à la récolte médiocre de l'année dernière. La production de maïs devrait s'établir à un niveau normal ou supérieur à la normale de 1 million de tonnes, soit 82 pour cent de plus qu'en 1998. Les pluies abondantes pendant la campagne de végétation, notamment dans le sud, ont provoqué par endroits des inondations et des pertes de récolte, mais ont eu, dans l'ensemble, un effet positif sur la croissance des cultures. Toutefois, dans le nord, les pluies, tardives et irrégulières, ont entraîné une baisse des rendements dans certains endroits. La production des autres denrées alimentaires de base, principalement de manioc, est également bonne.

Les approvisionnements alimentaires se sont améliorés avec l'arrivée de la nouvelle récolte sur les marchés. Les prix du maïs sont en baisse et sont inférieurs au niveau d'il y a un an. Les besoins d'importation de maïs pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) devraient fortement baisser par rapport à l'année dernière, pour se chiffrer à environ 250 000 tonnes.

ZIMBABWE* (4 juin)

La récolte des céréales secondaires de 1999, principalement du maïs, est pratiquement terminée. Malgré une nette augmentation des superficies ensemencées et les bonnes pluies tombées en début de campagne, les rendements ont souffert de pluies excessives en janvier et février. Selon les dernières estimations, la production de maïs serait de 1,54 million de tonnes, soit 5 pour cent de plus que l'année dernière mais toujours moins que la moyenne. La production de mil et de sorgho devrait également baisser.

Les prix des principales denrées alimentaires ont fortement augmenté depuis l'année dernière à la même période, en raison de la mauvaise récolte et du faible niveau des stocks de report. Les approvisionnements alimentaires seront un peu justes lors de la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars). Les besoins d'importations de maïs sont estimés à environ 500 000 tonnes.

ASIE

AFGHANISTAN* (25 juin)

L’hiver le plus doux des quarante dernières années et une infestation de ravageurs ont fortement réduit la production céréalière de 1999. Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires, effectuée dans le pays du 22 mai au 23 juin 1999, a estimé la production céréalière totale de 1999 à 3,24 millions de tonnes, soit 16 pour cent environ de moins que la récolte exceptionnelle de 3,86 millions de tonnes de l’an dernier. En conséquence, les besoins d’importations céréalières durant la campagne de commercialisation 1999/2000 (juillet/juin) devraient atteindre le chiffre record de 1,1 million de tonnes, dont plus de 95 pour cent de blé. Les importations commerciales de céréales sont estimées à 800 000 tonnes, soit un déficit de 323 000 tonnes. Les livraisons d’aide alimentaire d’urgence (y compris vivres-contre-travail et vivres- contre-semences), estimées à 97 000 tonnes, sont déjà dans la filière; les 226 000 tonnes manquantes devront donc être fournies par les programmes d'aide alimentaire.

Bien que les prix soient stables et les magasins d’alimentation bien assortis, l’accès aux vivres est fortement limité par la rareté des activités rémunératrices et le manque d’offres d’emplois non agricoles. Les dégâts causés aux ouvrages d’irrigation et la présence de mines terrestres entravent un nouveau redressement de l’agriculture. Pour le moment, on se préoccupe surtout des rapatriés Afghans et des personnes déplacées à l’intérieur du pays qui ont besoin d’une aide d’urgence. En outre, le problème des approvisionnements alimentaires est beaucoup plus grave dans des zones telles que Bamyan, Saripul, Faryab et Balkh en raison des dégâts relativement plus importants à la production de graines céréalières dans les zones sèches où ceux qui ont besoin d’une aide d’urgence sont très nombreux.

Quelque 8 000 ménages vulnérables dans les montagnes du centre et environ 21 000 personnes dans la province de Badakhshan dans le nord-est reçoivent une aide alimentaire internationale. On estime que 63 000 rapatriés en provenance de l’Iran et du Pakistan ont aussi reçu une aide alimentaire. On distribue des vivres aux groupes vulnérables par le biais des boulangeries des villes et de programmes d’alimentation dans les instituts (hôpitaux, orphelinats et dispensaires).

ARABIE SAOUDITE (5 juin)

La production de blé en 1999 devrait s’établir à 1,8 million de tonnes, à peu près comme l’an dernier. En mai, l’Organisation d’État des silos à céréales et des minoteries (GSFMO) a décidé de liquider ses stocks d’orge actuels, estimés à 890 000 tonnes. Cela entraînera probablement un recul des importations saoudites au cours des prochains mois. L’Arabie saoudite est le premier importateur mondial d’orge, représentant près d’un tiers du commerce mondial de l’orge.

ARMÉNIE* (25 mai)

Selon des rapports officiels, la superficie cultivée en blé, qui sera récolté en 1999, n’est plus maintenant que de 86 000 hectares. Les précipitations inférieures à la normale en automne et en hiver ont eu des effets négatifs sur les rendements potentiels et la production céréalière de 1999 risque de rester faible. On estime actuellement que la récolte de céréales de 1999 pourrait tomber au-dessous de 300 000 tonnes, contre 326 000 tonnes l’an dernier.

Alors que les besoins d’importations de céréales atteindraient presque 345 000 tonnes en 1998/99, les annonces d’aide alimentaire dépassent à peine 18 000 tonnes. Le solde devrait être couvert par les importations commerciales, malgré la dévaluation du dram, principalement à partir de pays voisins. La production agricole est en hausse mais la croissance reste limitée par la faiblesse du pouvoir d’achat et des problèmes structurels dans le secteur, notamment la petite taille des exploitations agricoles, des infrastructures ne convenant pas à l’agriculture familiale et l’insuffisance du crédit. Une croissance économique positive est aussi attendue en 1999, malgré les effets négatifs de la crise en Fédération de Russie sur le commerce, les emplois et les envois de fonds des émigrés. Ces envois sont un élément important du budget des ménages.

Il n’est guère possible pour le moment d’éliminer progressivement l’aide humanitaire et le PAM continuera à octroyer une aide alimentaire pour des secours et la réinsertion des réfugiés et des plus vulnérables dans la population locale. L’assistance sera axée sur des activités vivres-contre-travail axées sur la collectivité pour des groupes vulnérables capables de travailler, à l’appui du développement économique et social. Une distribution limitée d’aliments améliorera l’état nutritionnel de la majeure partie des personnes les plus vulnérables. Le programme, qui sera réévalué chaque année, durera trois ans.

AZERBAÏDJAN (25 mai)

Les premières perspectives de la récolte céréalière de 1999 sont satisfaisantes. Les pluies abondantes tombées récemment ont provoqué quelques dégâts localisés mais ont amélioré les réserves d’humidité après un hiver sec. Grâce à la privatisation des terres et au démembrement des fermes d’État en cours, la production alimentaire a augmenté (notamment celle des pommes de terre et des produits animaux) au détriment des cultures de rente. Cela est attribuable en partie à l’augmentation des emplois agricoles, à l’importance majeure attribuée à la sécurité alimentaire des ménages ruraux après la libéralisation du commerce des céréales, mais aussi au manque de circuits commerciaux capables d’écouler les produits de la terre. La production d’aliments de base continuera probablement à progresser. Évaluer la production vivrière durant la période actuelle de transition reste difficile. Toutefois, on prévoit provisoirement que la production céréalière restera au niveau de l’an passé, c’est-à-dire 1 million de tonnes.

Les besoins d’importations céréalières de 1998/99, estimés à environ 500 000 tonnes, seront couverts pour l’essentiel par des importations commerciales. Les livraisons d’aide alimentaire en faveur des groupes vulnérables se montent à 16 000 tonnes de céréales. Malgré le contrecoup de la crise en Russie (un quart des exportations de l’Azerbaïdjan allaient précédemment à la Fédération) et le ralentissement de la production pétrolière, la croissance du PIB devrait rester positive en 1999. Néanmoins, certains groupes de la population, dont 12 pour cent de personnes déplacées à la suite du conflit sur le Nagorno Karabakh, restent vulnérables et continuent à avoir besoin d’une aide humanitaire. Le PAM poursuivra son programme en faveur des personnes déplacées les plus vulnérables, tout en développant les activités rémunératrices. Le programme, qui sera réexaminé chaque année, aura une durée provisoire de trois à cinq ans.

BANGLADESH (2 juin)

Des précipitations abondantes et supérieures à la moyenne en mai, ont mis un terme à plusieurs mois de sécheresse extrême. Les conditions atmosphériques seraient liées à l’effet prononcé du phénomène La Niña dans la région. De fortes précipitations, qui continuaient à tomber sur de brèves périodes, ont augmenté le risque d’inondations auquel le pays est exposé.

Malgré une sécheresse prolongée de quatre mois qui a fait baisser le niveau des nappes phréatiques, selon des prévisions officielles, la production de riz “boro” irrigué sera exceptionnelle cette année. La récolte est presque achevée et le Gouvernement estime actuellement que la production de riz “boro” atteindra environ 9,0 millions de tonnes, soit 1,1 million de tonnes ou 14 pour cent de plus que l’an dernier. L’objectif révisé pour la production de riz “boro” était de 8,7 millions de tonnes. La grande partie du riz “boro” produit dans le pays provient des districts de Dhaka et de Chittagong dans le nord-est, encore que le district de Rahshahi dans le nord-ouest produise plus de riz par an. Grâce aux meilleures perspectives de récolte, les prix intérieurs du riz ont baissé et les importations se sont réduites. Précédemment, une récolte de blé record de quelque 1,7 million de tonnes avait été rentrée, pour la deuxième fois consécutive, grâce aux conditions favorables au moment de la récolte et à la hausse des rendements. La production totale de céréales vivrières pour 1998/99 est estimée actuellement à environ 20,4 millions de tonnes.

CAMBODGE (2 juin)

Des pluies abondantes fin avril et début mai ont marqué le commencement de la saison des pluies. Toutefois, des rapports non confirmés indiquent que les pluies d’avril arrivées plus tôt cette année, les plus précoces depuis 10 ans, ont causé des dégâts au riz de saison sèche, au moment de la récolte. Toutefois, les précipitations accrues devraient profiter aux cultures de la campagne principale de la saison humide, dont les semis ont commencé ce mois-ci et qui seront récoltées en novembre. La production de riz de saison sèche de cette année (janvier-avril) était projetée à environ 723 000 tonnes, avant les dégâts, contre environ 742 000 tonnes l’an dernier. La production totale de riz de saison humide de 1998 s’est élevée à 2,7 millions de tonnes. Les récoltes de la saison sèche ayant été inférieures aux prévisions, la production totale de riz de saison humide et de saison sèche de 1998/99 est maintenant établie à environ 3,43 millions de tonnes, contre la prévision précédente d’environ 3,5 millions de tonnes.

CHINE (2 juin)

Les basses températures, approximativement un degré centigrade de moins que l’an dernier, dans les provinces de Heilongjiang et de Jilin, dans le nord- est du pays, auraient retardé les semis et le développement des cultures de printemps. Ces deux provinces produisent beaucoup de maïs. Les meilleures conditions météorologiques fin mai ont cependant favorisé les cultures, laissant à penser que la production de maïs de 1999 pourrait dépasser les 120 millions de tonnes prévus actuellement. Dans les principales régions productrices de blé, en particulier dans la province de Shandong, les pluies de la deuxième décade de mai ont légèrement amélioré les conditions sur 2,7 millions d’hectares (chiffre estimatif) après une sécheresse prolongée. Compte tenu de la sécheresse qui a sévi précédemment et qui a affecté la récolte de blé d’hiver de la campagne principale (environ 90 pour cent de la production totale), les perspectives sont moins favorables et la production devrait tomber à quelque 105 millions de tonnes, soit environ 5 millions de tonnes de moins que l’an dernier et 5 pour cent de moins que la moyenne à longue échéance. Les importations devraient être plus importantes pour couvrir la demande de blé. Dans l’ensemble, on prévoit cette année une légère augmentation des superficies ensemencées et l’objectif de production fixé pour les céréales vivrières est de 495 millions de tonnes, tubercules et légumineuses comprises.

CHYPRE (5 juin)

La production de blé et d’orge de 1999, dont la moisson est en cours, est estimée à 106 000 tonnes, soit environ 63 pour cent de plus que la production réduite de l’an dernier mais 6 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes. On prévoit que les importations de blé et d’orge en 1999/2000 (mai- avril) atteindront 500 000 tonnes, soit un peu plus que l’an dernier.

CORÉE, RÉPUBLIQUE DE (2 juin)

Les meilleures perspectives économiques cette année, en particulier pour les six derniers mois, permettent de penser que la demande se redressera légèrement pour les aliments de base et les produits carnés, demande déprimée ces dernières années en raison de la crise financière. Pour les produits du blé usiné, la demande reste stable, tandis que pour les aliments pour animaux à base de maïs, elle demeure plus limitée en raison du manque de dynamisme des industries de l’élevage et de la volaille.

On prévoit que la production de riz usiné en 1999/2000 sera d’environ 5 millions de tonnes.

CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (29 juin)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, qui s’est rendue récemment dans le pays, a fait part à nouveau de ses préoccupations déjà exprimées lors des évaluations précédentes, en particulier concernant la dégradation des normes nutritionnelles. Des pénuries alimentaires de grande échelle ont déclenché des problèmes nutritionnels chroniques touchant l’ensemble de la population, qui pourraient avoir des conséquences irréversibles à long terme. Une enquête nutritionnelle effectuée l’an dernier a indiqué qu’environ 62 pour cent des enfants étudiés souffrent d’un retard de croissance modéré ou grave, tandis que 61 pour cent à peu près présentent une insuffisance pondérale. La fréquence du retard de croissance risque de rester importante, indépendamment des mesures correctrices appliquées actuellement, bien que des suppléments nutritionnels puissent réduire le dépérissement qui est déjà fréquent. Quoique l’enquête nutritionnelle de 1998 ait donné une bonne idée de la situation, il est nécessaire de vérifier encore l’étendue et la gravité du problème, afin de proposer des remèdes spécifiques. Compte tenu de ce qui précède, la mission souligne le besoin d’une enquête nutritionnelle plus exhaustive.

Les problèmes alimentaires devenant chroniques, il est de plus en plus important que, outre les céréales qui ont été la principale composante de l’aide alimentaire jusqu’ici, les aliments fournissant des acides aminés et acides gras essentiels ainsi que des micronutriments soient inclus afin de compenser les carences nutritionnelles. Il est donc impératif que l’aide alimentaire internationale soit plus diversifiée pour inclure des quantités plus importantes d’huiles et de protéines.

La mission a également observé des différences sensibles dans la consommation alimentaire. Certains groupes de population, par exemple des familles recevant une aide alimentaire internationale et/ou des intrants agricoles, sont mieux en mesure de faire face aux pénuries alimentaires que les habitants des zones montagneuses ou les familles de travailleurs industriels, notamment dans les régions non agricoles. Ces dernières années, ces groupes ont vu chuter le revenu que leur procurent les activités productives et les mécanismes de survie rationnels leur sont peu familiers. Ces familles sont déjà presque entièrement tributaires des rations du Système public de distribution de vivres. Les distributions d’aliments ayant cessé en avril 1999, elles ont dû compter sur d’autres denrées alimentaires ayant une valeur nutritionnelle inférieure. En outre, la capacité de ces groupes de se procurer des aliments sur les marchés agricoles est très limitée, parce qu’ils vivent dans des zones non agricoles et/ou n’ont pas assez de ressources pour acheter des aliments en quantités suffisantes. Compte tenu de ces différences, la mission s’est déclarée très préoccupée au sujet du bien-être nutritionnel de la population dans les zones du nord-est du pays qui sont industrielles et où les activités agricoles sont limitées. Bien que le PAM réponde à ces préoccupations en visant davantage de bénéficiaires dans le nord-est et en augmentant les rations, le nombre total de bénéficiaires et les programmes vivres-contre-travail dans ces zones, il faudra dans l’avenir mieux définir les besoins en tenant compte des facteurs géographiques et démographiques.

Sur la base des estimations de la production de riz et de maïs en 1998 faites par la dernière mission en octobre, et compte tenu de la production d’orge, de blé et de pommes de terre obtenue avec la double récolte de cette année, les disponibilités de céréales de 1998/99 ont été révisées et s’établissent maintenant à 3,78 millions de tonnes, soit environ 9 pour cent de plus que l’estimation initiale. En revanche, les besoins d’utilisation, concernant notamment les denrées vivrières, les aliments pour animaux et autres choses (semences et déchets), sont évalués à 4,823 millions de tonnes, ce qui laisse des besoins d’importation de 1,04 million de tonnes pour l’année. Sur cette quantité, on estime que les importations commerciales durant la campagne de commercialisation resteront inchangées à 300 000 tonnes. Les importations au titre de l’aide alimentaire, déjà livrées ou dans la filière, se montent à 642 000 tonnes. Les besoins d’importation non couverts sont donc d’environ 98 000 tonnes.

GÉORGIE* (25 mai)

La prévision actuelle relative à la production ne dépasse pas les 800 000 tonnes de l’an dernier. Les céréales d’hiver, principalement blé et orge, ont profité des conditions très satisfaisantes, mais selon les rapports officiels, la superficie ensemencée en blé d’hiver a diminué encore de 18 000 hectares, passant à 107 000 hectares. Même avec des rendements moyens, selon les prévisions officielles, la récolte de blé de 1999 s’établira à environ 150 000 tonnes, contre 160 000 tonnes en 1998. Toutefois, les estimations officielles tendent à sous-estimer la production effective. En même temps, les rendements risquent de rester faibles en raison de problèmes structurels tels que le manque de crédit, des installations de commercialisation et de transformation inadéquates et des systèmes d’irrigation et de drainage mal entretenus. La demande commerciale de denrées alimentaires et la disponibilité de fonds pour l’achat d’intrants ont souffert de la dépréciation du lari, de l’aggravation du déficit budgétaire et de la désorganisation du commerce avec la Fédération de Russie. En conséquence, l’aide humanitaire aux groupes vulnérables sera encore nécessaire en 1999/2000.

Les livraisons de céréales à titre d’aide alimentaire durant la campagne de commercialisation 1998/99 se sont montées à quelque 90 000 tonnes, principalement de blé. Le solde des besoins d’importations céréalières devrait être couvert par des importations commerciales. On peut constater que les importations enregistrées de blé et de farine ont fortement chuté après l'extension au blé de la TVA de 20 pour cent déjà appliquée sur les importations de farine. Néanmoins, la situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante, mais dans le climat économique plus difficile qui s’est instauré après la crise financière en Russie, les populations vulnérables continueront d’avoir besoin d’aide.

Le PAM a prévu de fournir 18 000 tonnes d’aide alimentaire à 180 000 personnes vulnérables et a ciblé des programmes vivres-contre-travail sur une période d’un an à partir de juillet 1999, avec une nouvelle phase de l’opération de secours et de redressement prolongée. La nouvelle phase vise principalement à augmenter le nombre des bénéficiaires des programmes vivres-contre-travail pour aider les personnes vulnérables à couvrir leur besoins alimentaires en cette période de baisse du pouvoir d’achat.

INDE (2 juin)

Les températures élevées fin avril et début mai ont nui à la récolte du riz et des légumes dans certaines zones mais ont été très favorables au blé et aux graines oléagineuses en phase de maturation. Les premières projections du Département de la météorologie du pays prévoient des pluies de mousson normales en 1999, qui commencent la dernière semaine de mai dans le sud et couvrent tout le pays en septembre. Le bon déroulement de la mousson est essentiel pour le riz “kharif” et les céréales secondaires. Grâce aux conditions météorologiques favorables, l’estimation de la production de blé pour 1999 a été révisée à la hausse et fixée à 72,8 millions de tonnes, chiffre exceptionnel représentant près de 2 millions de tonnes de plus que la prévision précédente et environ 7 millions de tonnes ou 10 pour cent de plus qu’en 1998. Le record précédent pour la production de blé a été enregistré en 1997, avec 69 millions de tonnes. Les perspectives de production s’étant améliorées, le prix de gros du blé à Delhi et à Bombay a sensiblement fléchi.

Du fait de l’accroissement de la production de blé et de riz, la production totale de céréales vivrières de 1998/99 est estimée à plus de 201 millions de tonnes, soit 3 pour cent de plus qu’une projection précédente et quelque 10 millions de tonnes de plus que l’année précédente.

La Food Corporation of India (FCI) a déjà acheté 12,94 millions de tonnes de blé aux agriculteurs pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars), niveau le plus haut en 10 ans. L’estimation finale des achats atteindra probablement un chiffre record, 14 millions de tonnes. En outre, la qualité du blé acheté serait exceptionnellement bonne en raison des faibles taux d’humidité. Le Gouvernement a donné depuis peu l’autorisation d’exporter jusqu’à un million de tonnes de blé.

INDONÉSIE* (2 juin)

Dans l’ouest de Java, les pluies en avril/mai ont augmenté les réserves d’humidité pour les cultures de la deuxième campagne, tandis que le temps en général sec a favorisé les travaux des champs dans l’est. Les premières indications météorologiques et un léger redressement de l’économie permettent de penser que la production de riz sera meilleure en 1999, par rapport à l’année précédente, ce qui pourrait entraîner une certaine augmentation des superficies plantées en riz. En outre, grâce aux investissements et à l’amélioration des réseaux d’irrigation, soutenus par des mesures d’encouragement gouvernementales visant à améliorer la fourniture de crédit et d’intrants, on prévoit également une hausse des rendements.

La projection officielle pour la production de paddy de 1999 est de 48,7 millions de tonnes, chiffre proche de l’estimation finale de 48,5 millions de tonnes pour 1998. Sur la base de cette prévision, les besoins d’importations de riz pour la campagne de commercialisation de 1999/2000 (avril-mars), sont estimés à environ 3,1 millions de tonnes. Outre le riz, quelque 3,3 millions de tonnes de blé seront nécessaires durant la campagne de commercialisation en cours. Avec le ralentissement des activités économiques, la demande de produits du blé relativement chers, en particulier dans le secteur de la restauration rapide, a diminué en raison de la baisse des revenus. Compte tenu des stocks d’ouverture ainsi que de l’aide alimentaire bilatérale sous forme de blé déjà programmée, les besoins non couverts d’importation de blé en 1999/2000 sont estimés à 2,2 millions de tonnes. A la mi-mai, l’Office national de planification de la logistique (BULOG) a annoncé des plans pour vendre quelque 500 000 tonnes de blé en stock, plus du sucre et du soja, sur le marché libre. Auparavant, l’Office était responsable de plusieurs produits, y compris blé et sucre, mais il ne s’occupe plus maintenant que de riz. Avec la libéralisation accrue, les minoteries sont maintenant en mesure d’importer du blé directement au lieu de l’acheter par le biais de BULOG et un des problèmes posés par les stocks importants avec l’Office était son prix d’émission qui n’était pas compétitif. BULOG devrait acheter cette année aux producteurs 1,5 à 2 millions de tonnes de riz.

Bien que la crise économique ait affecté principalement la sécurité alimentaire dans les zones urbaines, par la perte d’emplois, la baisse des revenus des ménages et l’accès plus difficile aux aliments, le problème gagne les zones rurales, où les départs vers les villes se multiplient. Dans certaines zones rurales, la population a augmenté sensiblement, exerçant une forte pression sur les services, augmentant la compétition pour les emplois et faisant baisser les salaires. En outre, du fait que la plupart des immigrés n’ont pas de terre et ont peu d’économies ou de biens, ils deviennent plus vulnérables aux pénuries alimentaires. Malgré l’aggravation de la pauvreté rurale, la situation nutritionnelle des chômeurs dans les villes suscite encore une vive inquiétude. Dans ces zones, malgré des perspectives de reprise modestes cette année, de larges secteurs de la population restent gravement exposés à l’insécurité alimentaire, car leur capacité de faire face s’est beaucoup dégradée. Des études indiquent des carences nutritionnelles de plus en plus graves, en particulier parmi les groupes à risque tels que les enfants, les femmes enceintes et les mères allaitantes.

L’aide alimentaire internationale et bilatérale au pays a sans aucun doute aidé à réduire l’impact de la crise économique sur les ménages pauvres. Toutefois, la solution à l’insécurité alimentaire à long terme réside dans le redressement de l’économie, mais on considère également indispensable d’appuyer les initiatives nationales et internationales visant à stimuler le redressement agricole et économique.

IRAN, RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’ (2 juin)

La sécheresse et la plus grave pénurie d’eau en trois décennies ont gravement affecté la production intérieure cette année. Le Gouvernement exhorte les agriculteurs à réduire la consommation d’eau et à creuser des puits pour faire face au manque de pluie. Les zones les plus durement touchées seraient les terres sèches autour de la province d’Ardebil dans le nord-ouest, qui est presque entièrement tributaire des précipitations. En raison de la sécheresse, on prévoit également une grave pénurie d’eau dans le pays à partir de juin. La production intérieure de blé devrait tomber à quelque 9 millions de tonnes cette année, soit environ 25 pour cent de moins que l’année dernière. Les récoltes ayant été mauvaises, les importations risquent d’augmenter sensiblement cette année.

IRAQ* (5 juin)

Une sécheresse considérée la plus grave de ce siècle a causé de graves dégâts aux récoltes d’hiver de 1999. Les précipitations totales durant la saison des pluies d’octobre 1998 à mars 1999 ont représenté environ un tiers de la moyenne dans la plupart des régions. Les niveaux d’eau dans les principaux fleuves sont tombés de plus de 50 pour cent. De plus, la production a été limitée par de graves pénuries d’intrants agricoles essentiels et la multiplication des ravageurs, des adventices et des maladies animales. De récents rapports indiquent que plus de 4,6 millions de donums sous céréales, environ 46 pour cent de la superficie cultivée totale, ont été fortement endommagés. La sécheresse a également beaucoup nui au bétail, déjà touché par la fièvre aphteuse qui a infecté jusqu’ici plus de 2,5 millions d’animaux.

Le Secrétaire général des Nations Unies a approuvé le plan de distribution pour la sixième phase de l’opération “vivres-contre-pétrole” en mai, autorisant l’Iraq à vendre jusqu’à 5,26 milliards de dollars E.- U. de pétrole sur une période de six mois, afin d’acheter des vivres, des médicaments et des fournitures sanitaires et de procéder aux réparations d’urgence des infrastructures.

Malgré une certaine amélioration de la situation générale des approvisionnements alimentaires, suite à l’application de l’accord “vivres-contre-pétrole”, les problèmes sanitaires et nutritionnels demeurent généralisés dans de nombreuses régions. On prévoit que la sécheresse aggravera les problèmes d’approvisionnement vivrier existant dans le pays.

ISRAËL (5 juin)

Les perspectives pour la récolte de blé de 1999, dont la moisson est en cours, sont défavorables en raison de la grave sécheresse qui a également touché plusieurs autres pays de la région. En avril, le Gouvernement a officiellement déclaré 1999 une année de sécheresse et réduit de 40 pour cent l’eau allouée aux agriculteurs. Des milliers d’hectares plantés en blé auraient subi des dégâts. En 1998, la production de blé a été estimée à 168 000 tonnes, soit environ 6 pour cent de plus que la moyenne.

Les importations de céréales en 1999/2000 (juillet/juin) devraient s’établir à quelque 2,6 millions de tonnes, comme l’année précédente.

JAPON (2 juin)

Les semis du riz sont en cours, bien que quelque peu ralentis par de fortes pluies généralisées. Toutefois, ces pluies ont gonflé les réserves d’humidité du sol dans le sud et le centre du pays. Les surfaces plantées en riz ont été ajustées cette année à 963 000 hectares, comme l’an dernier. La superficie totale potentielle plantée en riz dans le pays est estimée à quelque 2,8 millions d’hectares. La demande de produits du blé étant plus faible et la demande d’aliments pour animaux stationnaire en raison de la réduction des troupeaux, l’importation de blé et de céréales fourragères devraient baisser l’an prochain.

JORDANIE (5 juin)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, dans le pays du 28 avril au 15 mai, a constaté que la sécheresse la plus grave depuis des décennies a décimé les céréales et fortement réduit la production horticole. Le secteur de l’élevage a été touché de la même manière et de nombreux éleveurs d’ovins risquent la faillite du fait que les coûts montent en flèche et que les produits diminuent en qualité et en quantité. Une épidémie de fièvre aphteuse a aggravé les pertes de production dues à la sécheresse et l’on prévoit de nouvelles poussées épidémiques.

Cette sécheresse sans précédent ne pouvait pas arriver à un moment plus difficile, lorsque la capacité du pays à augmenter ses importations est gravement compromise par le taux élevé de chômage, la réduction des exportations, une baisse des réserves de devises et un taux de remboursement de la dette insoutenable de 850 millions de dollars E.-U. par an.

Selon la mission, la production céréalière intérieure sera la plus basse jamais enregistrée, avec 13 000 tonnes en 1999, ce qui permettra de couvrir seulement 0,6 pour cent environ des besoins de consommation intérieurs, au lieu des 10 pour cent habituels. La mission a estimé que les besoins d’importations céréalières se montent à 1,94 million de tonnes au total, dont 742 000 tonnes de blé, 725 000 tonnes d’orge, 370 000 tonnes de maïs et 99 000 tonnes de riz pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (juillet/juin). Environ 80 pour cent des besoins devraient être couverts par des importations commerciales, laissant un déficit de 387 000 tonnes à couvrir par une aide alimentaire d’urgence et au titre de programmes, dont 100 000 tonnes sont déjà engagés. La situation est particulièrement préoccupante pour les quelque 180 000 ménages de pasteurs et de ruraux sans terre, qui auraient besoin de 14 400 tonnes de blé et de 1 300 tonnes de légumineuses sous forme d’aide alimentaire d’urgence pendant huit mois. Il est également impératif de fournir une aide d’urgence au secteur agricole pour faire redémarrer la production pour l’an prochain.

KAZAKHSTAN (25 juin)

La campagne agricole de 1999 s’annonce difficile, malgré une légère reprise prévue dans la récolte de céréales et de légumineuses de 1999 par comparaison avec les 7,3 millions de tonnes de l’an dernier. De bonnes précipitations cet hiver ont accru les réserves d’humidité du sol après la sécheresse de l’an dernier, mais les problèmes économiques se sont aggravés. Les semis des céréales de printemps sont déjà bien avancés; néanmoins, les pluies abondantes ont retardé les opérations dans certaines zones. En revanche, le mois de mai a été relativement sec dans le nord-ouest et pour les cultures nouvellement semées, il est urgent qu’il pleuve. Le manque de fonds de roulement dans les exploitations pour l’achat d’intrants essentiels a été aggravé par la dépréciation du tengué après une période de flottement. Le crédit agricole est encore plus rare que l’an dernier. Pour 80 pour cent des exploitants agricoles qui sont endettés - et dont les dépôts bancaires sont bloqués - le troc est le seul moyen d’obtenir les intrants nécessaires. Toutefois, la capacité des agriculteurs de troquer des intrants a été affectée par la mauvaise récolte l’an dernier. Le surendettement, le manque de fonds de roulement et la pénurie d’engrais, de machines et de pesticides devraient entraîner une nouvelle réduction des semis et des rendements agricoles. Les surfaces plantées en céréales d’hiver ont diminué de 12 pour cent, passant à 0,7 million d’hectares. D’après les dernières prévisions officielles, les surfaces totales plantées en céréales à récolter en 1999 risquent de tomber à environ 11 millions d’hectares, dont 9 millions d’hectares de blé. Toutefois, les conditions météorologiques étant normales, les rendements moyens pourraient s’améliorer par rapport au bas niveau de l’an dernier et l’on prévoit que la récolte de céréales de 1999 progressera jusqu’à 9,5 millions de tonnes.

Les bas prix du pétrole et l’impact de la crise économique en Russie expliquent le ralentissement de l’économie en 1998 et 1999. Durant les neuf premiers mois de la campagne de commercialisation en cours, 1,8 million de tonnes de céréales comprenant du blé ont été exportées. Après la dévaluation du tengué, les exportations sont devenues plus compétitives et les importations moins intéressantes. Il semble que les droits imposés récemment de 200 pour cent sur les importations de produits provenant de pays voisins seront supprimés.

LAOS* (2 juin)

Dans la deuxième décade de mai, des pluies éparses de modérées à fortes sont tombées, profitant aux cultures de la deuxième campagne (saison sèche). La production de paddy de 1998/99 est estimée à 1,77 million de tonnes, soit environ 21 pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes et un peu plus que l’année passée. La production est restée satisfaisante, en dépit de périodes de sécheresse localisée et d’une forte réduction des semis de riz d’altitude. Cet accroissement s’explique principalement par les inondations exceptionnellement faibles et par la forte expansion des cultures irriguées de riz de contre-saison.

Les importations commerciales devraient être négligeables. Parmi les secteurs les plus vulnérables de la population toutefois, une aide alimentaire allouée aux projets continue d’être nécessaire pour appuyer des interventions bien ciblées dans les zones où la production rizicole a reculé en 1998/99. Sur la base des données disponibles, on estime à 251 000 les personnes touchées qui auront besoin d’une assistance pour une durée moyenne de quatre mois, ce qui implique des besoins d’aide alimentaire de 12 000 tonnes, dont une partie peut être achetée sur place.

Le Comité de planification de l’État et le Ministère de l’agriculture et des forêts ont prévu d’entreprendre leur premier recensement agricole en février/mars avec l’aide de donateurs. Un large éventail de données sera collecté dans les 141 districts, notamment sur les types de cultures, les intrants, la taille des exploitations, l’utilisation de la main-d’oeuvre et le bétail.

LIBAN (5 juin)

La production de blé et d’orge de 1999, dont la récolte se poursuit, devrait être d’environ 62 000 tonnes, chiffre à peu près égal à celui de l’an dernier. En 1998/99 (juillet/juin), les importations de blé devraient s’établir à 0,5 million de tonnes environ.

MALAISIE (2 juin)

Sur la base des rapports du Département de la météorologie, des précipitations supérieures à la moyenne ont été enregistrées entre les deux moussons. Cela est attribué en grande partie au phénomène La Niña dont les effets devraient commencer à s’atténuer peu à peu jusqu’en août. Bien que la mousson du sud- ouest, qui commence en juin, soit normalement associée à une période relativement sèche, on prévoit cette année que les pluies seront supérieures à la normale. On estime que la production de paddy en 1998 a été légèrement inférieure à la moyenne de 2 millions de tonnes.

Ces derniers mois, près d’un million de porcs ont dû être abattus en raison de la diffusion de l’encéphalite japonaise, dont ces animaux sont porteurs, qui a tué une centaine de personnes. Les derniers cas de maladie ont été signalés dans l’État de Malacca.

MONGOLIE* (2 juin)

Les semis du blé de la campagne principale, qui sera récolté en octobre/novembre, sont en cours dans les grandes régions productrices. Le mauvais temps associé à la persistance des problèmes dans le secteur agricole, a provoqué une nouvelle baisse de la production céréalière en 1998. La production de blé de 1998 a été d’environ 195 000 tonnes, niveau le plus bas en trois décennies et environ 18 pour cent de moins qu’en 1997 et 34 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes. Le Ministère de l’agriculture et de l’industrie a affecté 253 000 hectares aux cultures en 1999. Néanmoins, en raison du manque de semences, cet objectif pourrait ne pas être atteint. La FAO aide le Gouvernement à mettre en oeuvre des programmes axés sur la production agricole et le reboisement.

Du fait de la baisse des disponibilités intérieures de céréales, le pays a vu se détériorer sa capacité de nourrir sa population et le nombre de personnes sous- alimentées ne fait qu’augmenter. Les besoins d’importations sont toujours importants car la situation est aggravée par les faibles réserves céréalières, la baisse des exportations et la capacité réduite du pays d’effectuer des importations commerciales de céréales en quantité suffisante pour couvrir le déficit.

Compte tenu des problèmes d’approvisionnement vivrier dans le pays, quelque 60 000 tonnes d’aide alimentaire ont été engagées, dont 45 000 tonnes déjà livrées. En outre, 48 000 tonnes de semences de blé ont également été fournies.

MYANMAR (2 juin)

Des pluies exceptionnellement abondantes en avril ont légèrement endommagé le riz de saison sèche dans certaines zones, en particulier dans les zones bonifiées de Nyaungdone. Les semis du riz de la campagne principale (saison humide) se poursuivent et s’achèveront à la fin de juin dans la grande partie du pays. La récolte du riz commencera en octobre. La récolte du riz de la campagne principale représente environ 85 pour cent de la production totale. A supposer que les conditions météorologiques soient normales, la production augmentera cette année du fait de l’accroissement des superficies plantées. Les rendements toutefois continuent d’être limités par le manque d’intrants essentiels. Pour favoriser les exportations de riz, le Gouvernement a pris un certain nombre de mesures, permettant notamment aux producteurs qui bonifient des terres en friche ou marécageuses pour cultiver du paddy, à exporter 50 pour cent de leur production.

Les conditions généralement favorables l’année dernière ont entraîné une petite augmentation de la production du paddy qui a atteint 17,8 millions de tonnes, soit quelque 7 pour cent de plus que l’année précédente.

Les exportations de riz pour 1999 devraient s’établir à 100 000 tonnes, contre environ 94 000 tonnes l’année précédente.

NÉPAL (2 juin)

On estime que la production de blé atteindra cette année environ 967 000 tonnes sur 650 000 hectares, soit environ 4 pour cent de plus qu’en 1998 et un peu plus que la moyenne. En raison des dégâts causés par les inondations l’an dernier, la récolte de paddy a été inférieure de quelque 200 000 tonnes à celle de 1997. La production totale de céréales pour 1998/99 est estimée à 5,9 millions de tonnes (en équivalent paddy), soit à peu près 5 pour cent de moins que l’année précédente.

La productivité agricole dans le pays reste médiocre et toute augmentation de la production globale dans le passé a été attribuée en grande partie à l’expansion des superficies cultivées et non à des hausses de rendement. Parmi les autres facteurs qui entravent l’essor du secteur, il faut citer la médiocrité des infrastructures (réseaux d’irrigation et routes) et la fourniture irrégulière d’intrants essentiels. Afin d’améliorer la fourniture d’intrants et leur efficacité et de stimuler la croissance, le gouvernement a déréglementé la commercialisation des engrais et prévoit d’éliminer les subventions aux engrais d’ici à juillet 1999.

OUZBÉKISTAN (28 mai)

La récolte des céréales d’hiver de 1999 a démarré dans plusieurs régions. Les perspectives demeurent satisfaisantes, mais sans intrants essentiels, la production risque d’être très inférieure à l’objectif de production révisé de 5,3 millions de tonnes. Il semble que la superficie cultivée est restée stable. Dans les grandes exploitations, le blé et l’orge occupent 1,3 million d’hectares, dont 1 million d’hectares de terres irriguées. Par ailleurs, la population rurale doit ensemencer d’autres superficies sur ses propres parcelles, dont les rendements augmentent plus rapidement que ceux des grandes exploitations. L’objectif de production des céréales d’hiver de 1999 avait été précédemment fixé à 4,6 millions de tonnes, dont 4,0 millions de tonnes (3,8 millions de tonnes de blé) en provenance des grandes exploitations et le reste des parcelles privées. Cet objectif est supérieur à la production estimée de 3,8 millions de tonnes de blé et d’orge en 1998. En outre, le pays a produit environ 0,5 million de tonnes de maïs et de riz, portant le total de la production céréalière de 1998 à 4,3 millions de tonnes. Le pays réduit ses importations de céréales afin de maintenir une balance commerciale positive, malgré la réduction des exportations de fibres de coton, la baisse des prix et la désorganisation du commerce avec la Fédération de Russie et les États voisins. Le déficit céréalier de 1998/99 devrait être couvert par des importations commerciales.

PAKISTAN (2 juin)

Durant la troisième décade de mai, un cyclone tropical “2A” a dévasté un certain nombre de villes et de villages de pêcheurs sur la côte sud près de Karachi. Les districts les plus touchés sont Thatta, Badin et Tharparkar. Le cyclone aurait fait 700 morts et 2 000 disparus. Outre les victimes, 18 000 hectares de terres arables auraient été endommagés.

La récolte du blé, qui vient d’être rentrée, est estimée à 18 millions de tonnes, soit quelque 4 pour cent de moins que l’an dernier. Cette baisse est attribuée en grande partie au fléchissement des rendements dû à l’utilisation réduite des engrais, à une sécheresse prolongée dans les zones de cultures pluviales qui produisent environ 16 pour cent du total, et à des semis tardifs. La production de blé dans le pays devrait rester stable, aux alentours des niveaux actuels dans l’avenir, du fait de la présence d’autres cultures compétitives et de problèmes concernant la salinisation, la fourniture d’intrants et la qualité des semences. A supposer que les conditions météorologiques soient normales, la production de riz de 1999 devrait s’établir à 5 millions de tonnes, soit le même chiffre que l’an dernier et environ 18 pour cent de la moyenne des années 1993-1997.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1998/99 sont estimées à 2,9 millions de tonnes et devraient augmenter en 1999/2000, étant donné que la production intérieure a baissé cette année.

PHILIPPINES (2 juin)

Le temps plus sec en mai a réduit l’humidité et favorisé la récolte de céréales de la deuxième campagne. Auparavant, des averses supérieures à la normale ont persisté en avril dans l’est du pays, ralentissant la récolte des céréales de la deuxième campagne. Dans l’ensemble, des pluies abondantes durant le premier trimestre ont stimulé la production de paddy et de maïs. La production de riz et de maïs durant le premier trimestre de 1999 est la plus forte enregistrée ces cinq dernières années et indique une reprise considérable par comparaison avec les récoltes réduites par El Niño l’an dernier. Selon des rapports officiels, la production de paddy durant le premier trimestre a été d’environ 3 millions de tonnes contre 2,2 millions de tonnes durant la même période l’an dernier, tandis que la production de maïs est estimée à 1,265 millions de tonnes, soit environ 60 pour cent de plus que l’an dernier.

Grâce à une bonne production au premier trimestre, les stocks céréaliers sont abondants. Les stocks de riz se montaient à 2,43 millions de tonnes au début d’avril, c’est-à-dire 11,6 pour cent de plus que l’an dernier, alors que ceux de maïs étaient de 448 800 tonnes à peu près, soit 31,4 pour cent de plus que l’année précédente.

RÉPUBLIQUE KIRGHIZE (26 mai)

La politique agricole vise essentiellement à introduire la privatisation des terres et à augmenter la production de betteraves à sucre, de maïs, de coton et de tabac, tout en faisant en sorte que la production de blé demeure stable. L’objectif fixé pour la production de céréales en 1999 est de 1,7 million de tonnes. La récolte en 1998 est estimée officiellement à 1,6 million de tonnes.

Les perspectives de récolte pour le blé d’hiver de 1999 restent satisfaisantes. Il semble que l’abandon des céréales au profit des cultures industrielles et autres cultures vivrières se poursuivra cette année. Il pourrait être difficile d’obtenir les hausses de rendement envisagées étant donné le manque d’argent dans les exploitations pour l’achat d’intrants, la dévaluation du som et l’aggravation des problèmes économiques cette année à la suite de la crise financière en Russie. Il est prévu pour le moment que la récolte céréalière de 1999 restera à 1,6 million de tonnes et comprendra 1,2 million de tonnes de blé.

On prévoit que les importations céréalières en 1998/99 seront de quelque 120 000 tonnes. Les livraisons d’aide alimentaire se sont montées à 4 000 tonnes et le solde a été couvert par des importations commerciales. Le pays exporte aussi 150 000 tonnes de blé par an aux États voisins de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan.

SRI LANKA (2 juin)

Dans la deuxième moitié d’avril, des pluies torrentielles et des inondations dans les districts de l’ouest et du sud de Colombo ont fait de nombreux morts et blessés. Les semis du riz “yala”de la campagne secondaire, qui représentent environ le tiers de la production totale, sont presque achevés et la récolte commencera début août. Les pluies abondantes tombées plus tôt durant la campagne qui ont permis de remplir les réservoirs d’eau d’irrigation, ainsi que les prix intéressants du riz au moment des semis devraient faire croître les superficies plantées et la production totales de riz “yala”.

La production totale de paddy de 1998/99 est estimée à 2,7 millions de tonnes (1,87 million de tonnes de riz usiné). La récolte “maha” de 1998 a souffert un peu des pluies abondantes tombées durant la phase de maturation.

Selon des rapports officiels, le pays a importé environ 150 000 tonnes de riz l’an dernier et quelque 0,9 million de tonnes de blé. Ces dernières années, la consommation de riz par habitant a diminué car les consommateurs ont donné la préférence aux produits du blé.

SYRIE (5 juin)

La sécheresse la plus grave ces dernières années a endommagé les cultures de blé et d’orge dont la moisson est en cours. Cette année, les précipitations auraient été inférieures de 50 pour cent à la moyenne. Plusieurs fleuves se seraient taris, ce qui a affecté les cultures irriguées d’été. On évalue la production de blé de 1999 à 2,8 millions de tonnes, soit nettement moins que les 4,1 millions de tonnes enregistrées l’an dernier et environ 30 pour cent de moins que la moyenne. La récolte d’orge est estimée à 700 000 tonnes, quelque 48 pour cent en deçà de la moyenne.

Les stocks de blé seraient suffisants mais les importations d’orge devraient augmenter pour couvrir la demande d’aliments pour animaux à la suite de la perte de pâturages.

TADJIKISTAN* (27 mai)

D’après les renseignements les plus récents, la récolte de céréales et de légumineuses de 1999 pourrait être très inférieure aux 500 000 tonnes indiquées l’an dernier par des estimations officielles. Selon les premières estimations officielles, en 1999, les emblavures n’étaient plus que de 90 000 hectares à cause des pénuries d’intrants (principalement de semences) et de la salinisation. On a laissé en friche 80 000 hectares et on a reconverti à la culture du coton quelque 10 000 hectares de terres irriguées. En outre, un hiver bref et doux et un printemps humide ont favorisé le développement de la rouille et du charbon et les rendements pourraient être inférieurs à ceux de l’an dernier. On peut déjà prévoir que la récolte de céréales et de légumineuses de 1999 tombera de 14 pour cent, s’établissant à 430 000 tonnes. En décembre 1998, une loi a affecté 28 000 hectares de terres supplémentaires à l’exploitation privée, mais trop tard pour semer des céréales d’hiver avec de bons résultats.

La baisse de production devra être compensée par une aide alimentaire et des importations commerciales, en provenance principalement du Kazakhstan et du Kirghizistan.

Un appel a été lancé en décembre 1998 pour un total de 24,8 millions de dollars E.-U., destiné à satisfaire les besoins humanitaires et à permettre la réadaptation de plus de 500 000 personnes vulnérables en 1999. L’appel comprend des projets visant à accroître la production de denrées vivrières de base et la sécurité alimentaire, et prévoit aussi la fourniture de vivres aux populations à risque.

THAÏLANDE (2 juin)

De fortes averses précoces et généralisées sur la grande partie du pays en avril et en mai ont augmenté sensiblement les réserves d’eau pour l’irrigation du riz et du maïs de la campagne principale, tout en ralentissant la récolte du riz de la campagne secondaire. Des averses plus fortes dans l’ouest ont provoqué quelques inondations. Dans l’ensemble, les précipitations supérieures à la normale durant la saison sèche ont favorisé le développement du riz de la campagne secondaire, dont la récolte est en cours. Selon des rapports officiels, la production de riz de la campagne secondaire sera d’environ 4,5 millions de tonnes, contre 3,8 millions de tonnes estimés précédemment.

En prévision d’une meilleure récolte de la campagne secondaire, l’objectif d’exportation du riz pour 1999 a été récemment porté à 5,5 millions de tonnes, alors que l’objectif initial était de 5,3 millions de tonnes. Durant les quatre premiers mois de l’année, toutefois, les exportations de riz ont été inférieures de 23 pour cent à celles enregistrées l’année dernière durant la même période. Quelque 1,83 million de tonnes de riz ont été exportées de janvier à avril, contre 2,37 millions de tonnes durant la période correspondante en 1998.

TURKMÉNISTAN (28 mai)

La récolte des céréales d’hiver, semées sur 570 000 hectares, est en cours. Les conditions de croissance ont été favorables cet hiver. Il semble que l’objectif de production pour les céréales d’hiver de 1,3 million de tonnes pour 1999 pourra être atteint. En outre, le pays produit un peu de maïs et de riz. L’objectif de production du coton est de 1,3 million de tonnes. La production a atteint 700 000 tonnes en 1998.

TURQUIE (5 juin)

On prévoit que la production de blé de 1999 sera de 20 millions de tonnes, soit comme l’année dernière, tandis que la production de maïs devrait augmenter. Néanmoins, ces chiffres peuvent être révisés à la baisse du fait de la sécheresse qui sévit dans le sud- est et le centre du pays. Les importations de blé durant la campagne de commercialisation actuelle 1998/99 (juillet/juin) devraient s’établir à environ 0,9 million de tonnes, c’est-à-dire quelque 36 pour cent de moins qu’en 1997/98. Les importations de maïs devraient reculer, passant à 650 000 tonnes, soit environ 200 000 tonnes de moins que l’année précédente.

VIET NAM (2 juin)

La saison des pluies a commencé à la mi-avril dans les principales zones de culture le long du delta du Mekong et dans les montagnes du centre. C’est la première fois en trois décennies que la saison humide commence si tôt; cela a mis fin à un temps extrêmement sec dans la région du delta. Normalement, la saison humide commence fin avril ou début mai. La sécheresse ayant fait son apparition plus tôt, les rendements d’hiver et du printemps 1998/99 devraient être légèrement inférieurs à ceux de l’an dernier.

L’objectif fixé pour les exportations de riz en 1999 est de 3,9 millions de tonnes, soit un peu plus que les 3,8 millions de tonnes de l’an dernier. A ce jour, les exportations de riz auraient atteint cette année quelque 1,3 million de tonnes de riz, soit une baisse sensible par rapport aux 2,3 millions de tonnes exportées durant la même période l’an dernier, lorsque l’Indonésie et les Philippines étaient plus actives sur le marché. En début d’année, des rapports officiels ont indiqué que 2,3 millions de personnes environ souffraient de pénuries alimentaires dues au temps sec qui a sévi dans les provinces du nord et du centre.

YÉMEN (5 juin)

La production céréalière totale en 1999 devrait s’établir à 748 000 tonnes, soit à peu près autant que la moyenne, mais environ 10 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle de l’an dernier.

Des criquets pèlerins épars pourraient persister par endroits dans le nord des plaines côtières de la mer Rouge, près de la frontière avec l’Arabie saoudite et se reproduire s’il pleut encore.

Les importations céréalières de 1999 - blé essentiellement - sont estimées à 2,7 millions de tonnes environ.

AMÉRIQUE CENTRALE (y compris les Caraïbes)

COSTA RICA (22 juin)

Les semis des céréales de la première campagne de 1999/2000 ont pris fin, et la moisson devrait commencer à partir du mois d’août. Des pluies précoces ayant favorisé les cultures, la production de maïs et de riz devrait, selon les estimations provisoires, être moyenne ou supérieure à la moyenne. Les semis de haricots de la première campagne se sont achevés dans la région de Brunca, dans le sud-ouest de l’île, qui vient en seconde place pour la production de haricots du pays. La récolte devrait commencer à partir du mois de juillet, et la production être proche de la moyenne. Il faudra cependant importer entre 90 000 et 100 000 tonnes de riz en 1999 pour satisfaire la demande intérieure.

CUBA (22 juin)

Un temps inhabituellement sec continue à sévir dans le pays. Malgré l’arrivée des pluies, les niveaux d’humidité des sols restent peu élevés, ce qui nuit au développement des céréales et des cultures vivrières mineures. Camaguey, à l'est, compte parmi les régions les plus touchées, ainsi que Las Tunas, Granma et Guantanamo, régions situées à l'extrémité orientale de l'île qui ont déjà souffert de la sécheresse imputable à El Niño. Les cultures vivrières mineures, comme les légumes et les racines et tubercules, ont subi de gros dégâts, ainsi que les pâturages. On signale de graves pénuries d’eau autour de la capitale, La Havane, et de Isla de la Juventud. La récolte de l’importante culture de canne à sucre est terminée. La production est estimée à 3,7 millions de tonnes, contre 3,2 millions de tonnes l’année dernière.

EL SALVADOR (22 juin)

L’arrivée précoce de la saison des pluies a favorisé le mois dernier les semis des céréales et des haricots de la première campagne de 1999/2000. Les perspectives sont bonnes et les surfaces ensemencées en maïs, la plus importante culture, devraient se situer autour de la moyenne. On signale toutefois une diminution des semis dans certaines régions, en raison du prix élevé des intrants et de la concurrence exercée par des importations bon marché. Après les dégâts provoqués par l’ouragan "Mitch", on prévoit un redressement, qui sera dû pour l’essentiel au programme de redressement mis en place par le gouvernement en collaboration avec la communauté internationale. Les semis de sorgho, de riz et de haricots devraient se situer dans la moyenne. La situation des approvisionnements alimentaires est bien maîtrisée. Une aide alimentaire continuera à parvenir à la population touchée par l’ouragan jusqu’en août ou septembre, époque où doit commencer la récolte des cultures de la première campagne.

GUATEMALA (22 juin)

Les semis des céréales et des haricots de la première campagne de 1999/ 2000 ont commencé le mois dernier, à l’arrivée de la saison des pluies. Les perspectives sont encourageantes et les superficies ensemencées en maïs, la principale céréale, doivent se situer autour de la moyenne. Les semis de sorgho et de riz devraient également atteindre un niveau moyen. La communauté internationale continue à fournir une aide alimentaire à la population, qui a beaucoup souffert l’an dernier du passage de l’ouragan "Mitch", et apporte une assistance technique aux petits exploitants agricoles qui ont été touchés.

HAÏTI* (22 juin)

La récolte des céréales et des haricots de la première campagne de 1999/2000 est en cours. Le temps a jusqu'à présent été favorable au développement des cultures pluviales et irriguées et, selon les premières estimations, la production de maïs, de riz et de haricots devrait être moyenne. Une aide alimentaire continue d’être distribuée.

HONDURAS (2 juin)

Les semis des céréales et des haricots de la première campagne de 1999/2000 ont commencé en mai, à l’arrivée des pluies. En dépit de conditions météorologiques favorables, les semis de maïs, la principale céréale, devraient être inférieurs à la moyenne, du fait d’une récolte plus importante que prévu lors de la seconde campagne de 1998/1999 (dite "postrera") et de la concurrence exercée par des importations bon marché, qui comprennent notamment l'importante aide alimentaire qui continue d’être distribuée aux personnes touchées par l’ouragan "Mitch". La réduction des semis est attribuée également à une baisse du pouvoir d’achat de la population, due à la récession générale qui frappe actuellement le pays et à une réduction prévisible de la demande d'aliments du bétail. On prévoit une réduction des superficies ensemencées en sorgho, en riz et en haricots. Il est probable que le bas niveau des prix contribuera également à une réduction des semis d’autres cultures vivrières.

MEXIQUE (12 juin)

Un temps extrêmement sec continue à sévir, en particulier dans les États du nord. A la fin du mois de mai, dix États étaient déclarés zone sinistrée par le gouvernement. A Sinaloa et Sonora, régions où pousse environ 40 pour cent du blé irrigué, les réservoirs d’eau sont pratiquement à sec. Le rationnement d’eau a commencé dans certains endroits touchés par la sécheresse. La récolte du blé de 1999 est presque achevée, et la production sera vraisemblablement inférieure à la moyenne. La sécheresse frappe également certaines régions méridionales, à l’exception de Puebla, Oaxaca et certains endroits vers Veracruz, où le mois de mai a été modérément pluvieux. Sans un retour à la normale des précipitations, les perspectives resteront incertaines pour l’importante culture de maïs de printemps et d’été, dont les semis sont actuellement en cours. La situation est peu satisfaisante pour la culture de sorgho de 1999, concentrée à 40 pour cent au nord-est, dans l'État de Tamaulipas, qui est touché par la sécheresse. Les pâturages souffrent également beaucoup de ce fléau, et l’on signale des pertes de bétail de plus en plus importantes.

NICARAGUA (22 juin)

Des pluies normales ont favorisé les semis des céréales et des haricots de la première campagne de 1999/2000, qui a commencé le mois dernier. Les perspectives sont bonnes dans l’ensemble, et les semis de maïs devraient se situer à un niveau moyen, de même que les surfaces ensemencées en riz, dont la production ne devrait toutefois pas suffire à satisfaire la demande intérieure. En raison de prix avantageux, on prévoit également une production de haricots moyenne ou supérieure à la moyenne. Dans le nord du pays toutefois, certaines régions comme Esteli, Segovia, Huaco et certaines parties de Jinotega ont beaucoup de mal à exécuter le programme initial de semis, à cause du prix élevé des intrants agricoles et des difficultés financières. D'autres régions de la côte Pacifique, où il n'a pas plu pendant les deux premières semaines du mois de juin, sont dans une situation précaire, et, sans un retour à la normale des précipitations, les perspectives pour les cultures demeurent incertaines. La communauté internationale continue à fournir une aide alimentaire aux personnes touchées par l’ouragan "Mitch".

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE (22 juin)

Des pluies normales continuent à favoriser le développement du maïs pluvial de la première campagne de 1999/2000 ainsi que des cultures vivrières mineures, essentiellement des plantains et des plantes- racines. Le niveau d’eau dans les réservoirs est jugé satisfaisant pour le riz irrigué, sur le point d'être récolté. Les pluies ont également été propices aux pâturages. Les agriculteurs qui ont souffert l’année dernière de la sécheresse provoquée par El Niño et du passage de l’ouragan "Georges" ont reçu en temps voulu une aide technique et financière. Selon les premières indications, la production de maïs et de riz sera respectivement moyenne ou supérieure à la moyenne, pour autant que le temps reste normal.

ST-KITTS-ET-NEVIS (2 juin)

Des pluies normales et le relèvement du secteur agricole en cours ont favorisé le développement de la canne à sucre, des bananes et des cultures vivrières mineures. On prévoit une production supérieure à celle de l’année dernière, qui avait souffert du passage de l’ouragan "Georges ".

AMÉRIQUE DU SUD

ARGENTINE (22 juin)

Un temps relativement sec a favorisé la récolte des céréales secondaires de 1999. Début juin, 85 pour cent environ de la superficie ensemencée en maïs étaient moissonnés, contre 75 pour cent l’année dernière. Selon les dernières estimations officielles, la production de maïs devrait se situer autour de 13,7 millions de tonnes, chiffre qui se situe à peu près dans la moyenne, même s'il traduit un recul de 5,7 millions de tonnes par rapport au record de l’an dernier. Ce fléchissement est, pour l’essentiel, le résultat d’une réduction des semis imputable à des prix peu attrayants pour les producteurs et à des rendements inférieurs à la normale qui s'expliquent par une réduction des intrants agricoles. En revanche, la production de sorgho devrait être supérieure à la moyenne. La culture du riz a donné d’excellents rendements, et l’on prévoit une production record de 1,6 million de tonnes. Là encore, l'accroissement de la production est le résultat de l’augmentation des semis qui correspond au développement des exportations.

Les semis du blé de 1999 ont débuté dans certaines régions, notamment dans la partie méridionale de la province de Buenos Aires. Les semis prévus devraient atteindre un niveau supérieur à celui de 1998, mais rester toutefois inférieurs à la moyenne de ces cinq dernières années, les agriculteurs étant apparemment attirés par des cultures plus rentables.

BOLIVIE (22 juin)

Les semis du blé d’hiver de 1999 se poursuivent par un temps sec dans le département de Santa Cruz, à l’est. Un taux adéquat d’humidité des sols, résultat de fortes précipitations, permet pour l’instant de prévoir des semis légèrement supérieurs à ceux de l’année dernière. La moisson doit commencer dès le mois de septembre et la production être supérieure à la moyenne. La récolte de maïs et d’orge de la principale campagne de 1999 se poursuit, et l’on prévoit une nette amélioration de la production, notamment de maïs, qui devrait atteindre 646 000 tonnes, niveau supérieur à la moyenne.

La principale récolte de pommes de terre de 1998/99 est presque terminée. La quantité récoltée est estimée provisoirement à 730 000 tonnes, contre 495 000 tonnes l’année dernière.

BRÉSIL (22 juin)

Les semis du blé de 1999 se poursuivent par un temps relativement sec. Suite à une dévaluation de la monnaie, le gouvernement a pris des mesures pour améliorer la production nationale et réduire les importations, ce qui laisse prévoir une augmentation des superficies ensemencées, par rapport au niveau moyen de l’année dernière. La récolte de maïs de la première campagne (principale) est presque terminée, tandis que les semis des cultures de la deuxième campagne sont en bonne voie dans les États du sud. La production totale des deux campagnes devrait atteindre un niveau moyen de 32,4 millions de tonnes, contre 29,3 millions de tonnes l’année dernière, lorsque les cultures avaient souffert du phénomène El Niño. La récolte de riz est presque terminée et l’on prévoit pour l’instant une production de 11,4 millions de tonnes, ce qui constitue presque un record.

CHILI (22 juin)

La récolte du maïs de 1999 est presque terminée. Du fait d’une forte sécheresse, la production est estimée à 635 000 tonnes, contre les 945 000 tonnes de 1997/1998. La production d’orge a également été touchée, et les estimations provisoires font état d’un chiffre d’environ 86 000 tonnes, contre les 115 000 tonnes de l’année dernière.

Les semis du blé de 1999/2000 vont commencer par un temps qui est généralement sec, sauf dans certaines régions du nord du pays. On prévoit une augmentation des semis, pour autant qu’il se remette à pleuvoir normalement.

COLOMBIE (22 juin)

Les semis des céréales secondaires (principalement du maïs) de la première campagne (principale) de 1999/2000 sont presque terminés. La moisson doit commencer en septembre et, selon les premières estimations, la production devrait fléchir par rapport à l’année dernière et passer de 1,2 million de tonnes à un niveau moyen de 1 million de tonnes, en raison des fortes précipitations et des inondations qui ont endommagé les cultures au moment des semis. Les semis du riz de 1999 sont terminés, la récolte est prévue pour le mois d’août, et la superficie ensemencée correspond à peu près au niveau moyen. Au cours de la campagne de commercialisation de 2000 (janvier/décembre), il faudra toutefois en importer entre 350 000 et 400 000 tonnes pour satisfaire la demande intérieure.

ÉQUATEUR (22 juin)

La récolte du maïs jaune et blanc de 1999 est en cours, et les opérations de moisson devraient se dérouler pour l’essentiel entre mai et août. Malgré de fortes précipitations et des inondations le long du littoral au moment des semis, la production globale devrait être supérieure à celle de l’année dernière, qui avait souffert du phénomène El Niño, et, avec 588 000 tonnes, atteindre un niveau proche de la moyenne. La récolte du riz de 1999 est bien avancée et on prévoit une production moyenne de 1,2 million de tonnes.

GUYANA (2 juin)

Des précipitations adéquates ont favorisé le développement du riz de 1999; la récolte est presque terminée, et la production devrait approcher les 600 000 tonnes, ce qui constitue un redressement par rapport à celle de l’an dernier qui avait été compromise par le passage d'El Niño.

PARAGUAY (2 juin)

Les semis du blé de 1999 sont en cours et devraient se situer autour de la moyenne. La récolte du maïs de 1999 est terminée et la production, supérieure à la moyenne, atteint 860 000 tonnes.

PÉROU (2 juin)

La récolte de blé de 1999 est en cours, et on prévoit une production légèrement inférieure à la moyenne, en raison d’une réduction des semis. La moisson de maïs (jaune et blanc) se poursuit, et la quantité récoltée devrait se situer à un niveau inférieur au record de l’année dernière, tout en restant légèrement au-dessus de la moyenne. La récolte du riz est en cours et la production au cours des trois premiers mois est estimée à 405 000 tonnes, contre les 262 000 tonnes obtenues l’an dernier. Compte tenu de l’accroissement des semis qui doit permettre de faire face à l’expansion des exportations, éventuellement vers les pays voisins, ainsi que des bonnes conditions météorologiques, on s’attend à une récolte exceptionnelle de 1,6 million de tonnes.

SURINAME (3 juin)

La récolte de riz est presque terminée. Les pluies ont été propices à cette culture, et la production, selon les estimations provisoires, devrait atteindre un niveau moyen de 225 000 tonnes.

URUGUAY (20 juin)

La récolte du maïs de 1999 s’est achevée, et la production est estimée à un niveau moyen de 151 000 tonnes. La récolte de riz est également terminée et l’on prévoit une récolte exceptionnelle de 1,2 million de tonnes.

On est en train de préparer les terres pour les semis du blé de 1999/2000, qui devraient être en progression par rapport au niveau peu élevé de l’année dernière, les cultures ayant alors souffert de mauvaises conditions météorologiques.

VENEZUELA (20 juin)

Des pluies normales ont été propices aux semis de maïs de 1999, et la surface ensemencée devrait être proche de la moyenne. La récolte de riz est terminée, la production est estimée à environ 673 000 tonnes, chiffre égal à celui de 1998 et légèrement inférieur à la moyenne.

EUROPE

CE (4 juin)

Selon les dernières estimations de la FAO, la production céréalière globale de 1999 dans la Communauté européenne sera de 201,7 millions de tonnes, soit un niveau inférieur d’environ quatre pour cent à celui de l’année dernière, mais supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Cette baisse s’explique d’une part par une réduction des superficies ensemencées, due en partie au mauvais temps, et par un accroissement de cinq pour cent des mises hors production obligatoires. De plus, des conditions météorologiques peu favorables en hiver et au printemps laissent présager des rendements plus faibles dans l’ensemble de la Communauté. On prévoit une production de blé de 98,6 millions de tonnes, soit un recul de quatre pour cent par rapport à 1998; la production globale de céréales secondaires devrait également connaître le même fléchissement et passer à 101,2 millions de tonnes. Dans la Communauté européenne, la campagne rizicole de 1999 est en cours. Les dernières indications font état de 400 000 hectares de superficie ensemencée et d’une production de 2,7 millions de tonnes, soit un niveau presque identique à celui de l’année dernière. Jusqu’à présent, la campagne a bénéficié de conditions météorologiques favorables dans la plupart des régions. Le blé a souffert de la sécheresse dans une des plus importantes régions productrices d’Espagne, ainsi que dans certains endroits au Portugal; de fortes précipitations ont également nui gravement aux semis de maïs dans le sud-ouest de la France.

ALBANIE (4 juin)

La crise qui secoue la région des Balkans et l’afflux massif en Albanie de réfugiés en provenance de la province du Kosovo, en République fédérative de Yougoslavie, ne devraient pas avoir une incidence trop importante sur la récolte de céréales de 1999. La production globale de céréales de 1999 est pour l’instant estimée entre 450 000 et 500 000 tonnes, ce qui représente un léger fléchissement par rapport à la moyenne des dernières années, qui s’explique principalement par une réduction des semis, imputable aux précipitations défavorables pendant les semis de l’automne dernier. La production de blé (la principale céréale vivrière) devrait se situer à un niveau compris entre 350 000 et 400 000 tonnes. Pour répondre aux besoins de consommation courants, il faudra donc couvrir par des importations un déficit de 300 000 à 350 000 tonnes, chiffre qui se situe dans la moyenne de ces dernières années.

La situation des approvisionnements alimentaires reste cependant précaire dans le nord-est du pays, région déjà menacée par l’insécurité alimentaire et dans laquelle se sont regroupés la plupart des réfugiés du Kosovo. Malgré l’ampleur des opérations de secours menés en faveur des réfugiés, il existe un risque de répercussions à long terme pour la sécurité alimentaire des groupes vulnérables. C'est la raison pour laquelle une mission conjointe de la FAO et du PAM s’est rendue sur place pour évaluer la situation alimentaire globale ainsi que les perspectives pour 1999/2000 et analyser les incidences de la crise sur le marché alimentaire, le marché de l’emploi et la sécurité alimentaire des ménages. Le rapport de cette mission sera publié prochainement.

BÉLARUS (25 mai)

Les semis des céréales de printemps sont en cours. Les conditions de végétation pour les céréales d'hiver ont jusqu’à présent été plutôt satisfaisantes, malgré des gelées tardives qui ont provoqué quelques dégâts en mai. Dans toutes les régions, l'ordre a été donné d’augmenter les emblavures, afin d’accroître l’auto- suffisance en céréales. Il semble toutefois que les rendements demeurent faibles, en raison des problèmes économiques, de l’insuffisance des crédits, et de l’absence d’une devise forte qui permettrait de financer les intrants indispensables. L’objectif officiel pour la production des céréales et des légumineuses de 1999 a été révisé à la baisse, de 7,3 à 6,3 millions de tonnes.

En raison de la faible production céréalière de 1998 (estimée officiellement à 4,9 millions de tonnes), le pays doit importer au moins 300 000 tonnes de céréales alimentaires. La quantité globale des importations de céréales en 1998/1999 ne devrait atteindre que 400 000 tonnes environ, car sur le marché, la demande de produits de l’élevage s’est effondrée, et le manque de devises limite les importations des céréales utilisées pour l'alimentation du bétail.

BOSNIE-HERZÉGOVINE* (28 mai)

Il ne semble pas que les cultures aient trop souffert, ni que la situation globale des approvisionnements alimentaires soit critique. Les importations alimentaires continuent à arriver dans le pays par la Croatie. Les informations détaillées concernant les cultures restent peu fiables, mais tout laisse à penser que les superficies consacrées aux cultures de printemps et d’hiver sont restées relativement stables. Toutefois, la présence de mines dans les zones cultivées restreint beaucoup la possibilité d’accroître les emblavures. Les conditions hivernales ont été satisfaisantes. Le secteur agro-alimentaire n'a pas de fonds de roulement suffisants pour rémunérer les agriculteurs et souffre d’une pénurie de matières premières.

BULGARIE (7 juin)

Au cours des deux derniers mois, les conditions météorologiques ont été dans l’ensemble propices à la culture du blé de 1999, et, alors que l'on craignait des problèmes d'approvisionnement en intrants, faute de ressources, on signale que les agriculteurs ont pu utiliser des engrais et des insecticides en quantités adéquates et sur une vaste échelle, surtout dans les principales régions productrices. Après une importante réduction des semis à l’automne dernier, la production de blé de 1999 est cependant estimée actuellement à 2,7 millions de tonnes, soit un niveau inférieur de quelques 18 pour cent à celui de l’année dernière. Les semis de printemps ont dû être retardés en raison de la fréquence des pluies. Selon les informations officielles, 320 000 hectares avaient été ensemencés en maïs à la mi-mai. Les semis ayant lieu habituellement jusqu’à la fin mai, il est vraisemblable que la superficie définitive sera plus vaste et pourra égaler les 380 000 hectares emblavés l’année dernière.

CROATIE (28 mai)

La superficie ensemencée en blé a fortement diminué, passant de 242 000 à 150 000 hectares, en raison du manque de fonds de roulement et d’une pénurie de semences. Les conditions hivernales ont été généralement satisfaisantes, mais la production n’atteindra probablement que les deux tiers environ du niveau de l’année dernière, qui était d’un million de tonnes. Il a été prévu d'étendre les cultures de printemps sur 711 000 hectares, tandis que la production de tournesol, de betterave à sucre, de soja et d’orge bénéficiera d'une aide accrue des pouvoirs publics portant sur les intrants. Cependant, étant donné que le commerce et l’économie continuent de souffrir de la guerre qui se déroule dans la région, il est peu probable que les objectifs concernant les semis soient atteints. Qui plus est, on prévoit également de réduire la superficie consacrée au maïs.

ESTONIE (28 mai)

Les semis et la levée des céréales de printemps sont en cours mais un temps froid perturbe le développement des cultures. La surface globale emblavée s’est stabilisée à un niveau annuel de 350 000 hectares. Les premières perspectives pour la production de céréales de 1999 sont satisfaisantes, et l’on avance le chiffre de 700 000 tonnes. Un régime d’assurances, subventionné par le gouvernement, a été mis en place pour couvrir les céréales, les pommes de terre et le colza. La tendance du PIB devrait rester positive en 1999, malgré les reculs que connaît l’industrie de l’élevage et la désorganisation des échanges commerciaux avec la Fédération de Russie.

EX-RÉPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACÉDOINE (16 juin)

La production céréalière de 1999 devrait s’établir à environ 750 000 tonnes, dont 300 000 tonnes de blé, niveau quasiment identique à celui de l’année dernière.

La crise qui secoue les Balkans et l’afflux d’un nombre important de réfugiés ont mis encore à rude épreuve les ressources locales dans le nord-est de l’ex-République yougoslave de Macédoine au cours de l'hiver et du printemps. Une mission, organisée conjointement par la FAO et le PAM, s’est rendue sur place en juin, afin d’évaluer la situation alimentaire et les perspectives pour 1999/2000 et entreprendre une analyse approfondie des répercussions de la crise sur le marché des aliments, le marché du travail et la sécurité alimentaire des ménages. Le rapport de la mission sera publié prochainement.

HONGRIE (7 juin)

On prévoit cette année que la production de blé chutera à 3,2 millions de tonnes, résultat inférieur de 35 pour cent à celui de 1998. Ce résultat peut s'expliquer par le découragement des agriculteurs, après les difficultés qu'ils ont rencontrées en 1998 pour commercialiser leurs produits; mais le mauvais temps a eu aussi un rôle déterminant. De plus, on signale que de fortes inondations, au début du printemps, ont gravement endommagé plusieurs milliers d’hectares. La superficie qui sera moissonnée en 1999 ne devrait atteindre que la moitié environ de celle de l’année dernière. Pour compenser cette réduction de la superficie ensemencée en blé et la médiocrité prévisible des récoltes, la superficie ensemencée en maïs a été augmentée de quelque 20 pour cent et s'étendra sur environ 1,2 million d’hectares. Le maïs pourrait remplacer le blé fourrager pour certains animaux d'élevage.

LETTONIE (28 mai)

L’industrie de l’élevage et l’économie dans son ensemble se ressentant de la crise financière, de la baisse de la demande d'importations dans la Fédération de Russie et du gonflement des stocks, la superficie ensemencée en céréales (d’hiver et de printemps) devrait rester relativement stable. Les perspectives de la production céréalière de 1999 demeurent satisfaisantes. Si le temps s’améliore, la production totale devrait se redresser par rapport au niveau médiocre de l’année dernière, qui était de 970 000 tonnes.

LITUANIE (29 mai)

Les semis des céréales de printemps sont bien avancés mais un temps froid a ralenti la levée et le développement des cultures au printemps. Les conditions de végétation du blé et du seigle semés cet hiver ont été satisfaisantes jusqu’à présent. Etant donné les difficultés que connaît l’industrie de l’élevage et le gonflement des stocks, les emblavures de 1999 ne devraient guère augmenter par rapport à celles de l’an dernier (1,2 million d’hectares). Des conditions météorologiques normales pourraient entraîner une légère progression des rendements, et la production est provisoirement estimée à 2,9 millions de tonnes, contre 2,8 millions de tonnes en 1998.

POLOGNE (7 juin)

La production céréalière de 1999 sera vraisemblablement réduite en Pologne. Bien que les superficies ensemencées en céréales d’hiver, qui seront récoltées en 1999, soient semblables à celles de l’année précédente, les rendements devraient diminuer, car de nombreux agriculteurs sont en butte à des difficultés financières qui les contraignent à utiliser moins d'intrants. La production de blé est provisoirement estimée à 8,7 millions de tonnes, contre le résultat exceptionnel de 9,5 millions de tonnes de 1998.

RÉPUBLIQUE DE MOLDOVA (26 juin)

Les perspectives de la production céréalière de 1999 sont satisfaisantes. Les conditions de végétation des céréales d’hiver (essentiellement le blé et le seigle) ont été dans l'ensemble très satisfaisantes, et les semis des céréales de printemps sont pratiquement terminés. Malgré les conditions météorologiques normales qui ont prévalu cette année, les rendements vont probablement rester bien en-deçà du potentiel réel, en raison d’un manque de capitaux, de la dévaluation de la monnaie, de la récession économique et de la pénurie de carburant.

Compte tenu des vastes disponibilités intérieures et des stocks de report, on ne prévoit aucune importation commerciale notable de céréales pour la campagne de commercialisation 1998/1999 (juillet - juin). Du fait du coût élevé de la production, les exportations ne sont pas compétitives aux prix actuels.

RÉPUBLIQUE SLOVAQUE (7 juin)

Les perspectives de la production céréalière de 1999 sont incertaines. Les semis de blé d’hiver auraient été limités à environ 250 000 hectares, contre un objectif de 400 000 hectares, à cause du mauvais temps qui a sévi en automne. Il était prévu d’accroître les semis de printemps pour compenser la réduction des emblavures d’hiver, mais on ignore encore le résultat de cette mesure.

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE (7 juin)

Dans la République tchèque, la superficie totale emblavée pour la moisson de 1999 devrait être inférieure de 8 pour cent à celle de 1998. Si les rendements sont normaux, la production globale de céréales devrait reculer d'environ 5 pour cent et s’établir à 6,4 millions de tonnes.

ROUMANIE (7 juin)

On prévoit encore une production de blé réduite pour 1999. Compte tenu de la réduction des emblavures en août dernier, la production de blé est estimée à environ 5 millions de tonnes, contre les 5,2 millions de tonnes de l’année précédente, même si les rendements devaient être nettement supérieurs à ceux de 1998. La production de maïs d’été devrait cependant être bien supérieure au niveau médiocre de l’année dernière et atteindre environ 10,5 millions de tonnes.

RUSSIE, FÉDÉRATION DE (25 juin)

D’après les indications actuelles, la production céréalière devrait se rétablir par rapport au niveau de l’année dernière, estimée par la FAO à environ 55 millions de tonnes, tout en demeurant cependant légèrement inférieure à la moyenne. Favorisés par un printemps précoce et en dépit des problèmes économiques, les semis des céréales de printemps sont presque achevés, et il semble que l’objectif fixé à 38 millions d’hectares sera atteint, sinon dépassé. Les agriculteurs devraient également accroître les emblavures au maximum, car les prix sont élevés et les céréales sont un mode de paiement à l’abri de l’inflation. De bonnes précipitations cet hiver ont permis de reconstituer l’humidité des sols dans la plupart des régions, mais des gelées tardives en mai et des températures élevées en juin ont provoqué quelques dégâts. Cependant, même si le temps reste normal jusqu’à la récolte de septembre/octobre, on s’attend à ce que l’inflation et la pénurie endémique d’intrants maintiennent les rendements au-dessous du niveau moyen. L’essentiel des intrants devra venir du troc; or, du fait de la médiocre récolte de l'an passé, les ressources sont limitées. Difficulté supplémentaire pour les agriculteurs, le prix du carburant a considérablement augmenté.

Les perspectives des céréales d’hiver restent favorable. La superficie emblavée a été réduite de quatre pour cent et, sur les 13 millions d’hectares ensemencés, 1,9 million d’hectares de cultures ont été touchés par le gel (en 1998, 1,1 million d’hectares). Les conditions de végétation ont été généralement satisfaisantes, sauf dans certains endroits dans le nord du Caucase (Stavropol et Rostov) et d’une manière générale, les cultures d’hiver sont en meilleur état que l’année dernière. Si le temps reste favorable, les rendements moyens pourraient être supérieurs à ceux de l’année dernière, et la production globale de céréales pourrait s’accroître d’environ 10 pour cent et s'établir à 21 millions de tonnes, dont 15 millions de tonnes de blé, contre les 14 millions de 1998. La FAO estime provisoirement la récolte céréalière de 1999 à 65 millions de tonnes, dont quelque 33 millions de tonnes de blé (contre 30 millions en 1998) et 30 millions de tonnes de céréales secondaires (contre 22,6 millions en 1998).

Malgré la récolte médiocre de l’an dernier et la réduction des importations, la situation globale des approvisionnements alimentaires n’est pas critique, mais les prélèvements sur les stocks sont importants, et le prix nominal du blé a doublé, atteignant environ 95 à 100 dollars E.-U. la tonne. La pénurie et le prix élevé des céréales fourragères alimentaires ont fortement touché l’industrie de l’élevage et la production devrait décliner, même dans le domaine de l'aviculture, secteur qui jusqu’à cette année montrait des signes de redressement. Il est vrai que la demande de produits de l’élevage a régressé du fait de la diminution du pouvoir d’achat de la population. Dans les mois à venir, la croissance des pâturages naturels devrait remédier à la rareté des aliments du bétail. Selon les indications actuelles, les stocks du pays devraient suffire à satisfaire la demande intérieure jusqu’à la fin de la campagne de commercialisation en cours. La moitié environ de l’aide alimentaire promise en 1998/1999 (3,8 millions de tonnes de céréales, de même que de viande, de produits laitiers et de produits du soja) devrait parvenir dans le pays entre juillet et septembre 1999. Ces livraisons devraient permettre de soulager la situation des approvisionnements alimentaires jusqu’à la fin de la récolte et de contenir les prix. On prévoit cependant que l’approvisionnement en céréales sera également difficile en 1999/2000.

SLOVÉNIE (7 juin)

Les semis du blé d’hiver qui sera récolté en 1999 auraient diminué de 10 pour cent environ. Toutefois, les conditions météorologiques ont été excellentes jusqu’à présent et on prévoit de bons rendements. Si le temps est normal jusqu’à la fin de la campagne, la production de blé égalera celle de l’an dernier, soit 190 000 tonnes.

UKRAINE (25 juin)

Si le temps reste normal jusqu’à la fin de la moisson, la production de céréales et de légumineuses de 1999 devrait être supérieure au niveau réduit par la sécheresse de l’an dernier, estimé par la FAO à 29,5 millions de tonnes, et ce en dépit d’importantes difficultés économiques, des invasions de plantes adventices, des pénuries d’intrants et des gelées inopportunes survenues en mai.

Les semis de céréales de printemps sont presque terminés. Ils ont commencé assez tôt, mais ne progressent pas aussi rapidement que l'année dernière. On peut penser que l’objectif de 4,8 millions d’hectares ensemencés (et réensemencés) en céréales de printemps (à l’exclusion du maïs) sera atteint dans les exploitations agricoles de l'État. Environ 7 millions d’hectares ont été ensemencés en céréales d’hiver, ce qui signifie que la superficie globale consacrée aux céréales devrait décroître d’environ 1 million d’hectares et s'établir à 14 millions d'hectares. Cependant, si le temps s’améliore, la superficie moissonnée pourrait rester semblable à celle de l’année dernière et les rendements moyens devraient connaître un léger redressement. Les réserves en humidité du sol nécessaires aux cultures de printemps ont été reconstituées. Dans l’ensemble, les conditions de végétation ont été satisfaisantes, bien qu’un temps froid inhabituel en mai ait causé quelques dommages aux cultures, et que certaines cultures dans les régions du centre aient actuellement un besoin accru de pluies. Les rapports officiels concernant les dégâts qui auraient été infligés aux cultures sur 1,3 million d’hectares s'avèrent exagérés. Ils reflètent en partie une tentative de la part des agriculteurs de réduire leurs dettes et de réserver une partie de la production à leur propre usage. Les céréales d’hiver ont bénéficié d’un temps favorable au printemps et sont dans l’ensemble en bon état. Selon les dernières estimations officielles, seulement 0,8 million d’hectares, soit environ 11 pour cent des cultures, a été touché par le gel, contre 1 million d’hectares l’année dernière. La production de céréales sur les exploitations privées et les parcelles individuelles devrait augmenter.

Pour autant que le temps reste normal, la production céréalière de 1999 est pour l’instant estimée à 31,8 millions de tonnes, soit quelque 2 millions de tonnes de plus que l’année dernière. La production de blé pourrait augmenter d’au moins 1 million de tonnes et atteindre les 18 millions de tonnes, celle des céréales secondaires pourrait s'accroître d’un million de tonnes et parvenir à 14,5 millions de tonnes, si la reconversion en faveur de l'orge se produit effectivement. Compte tenu du temps sec qui règne actuellement, ces prévisions restent très incertaines. Le fait que des agriculteurs se soient mis à dissimuler d’importantes quantités de céréales commercialisables à la suite de la décision des autorités d’interdire les expéditions de céréales jusqu’à ce que toutes les dettes au titre du budget et du régime de retraite aient été épongées, ne fait qu’accroître les incertitudes quant aux prévisions et à l’analyse des disponibilités. En dépit de la récolte réduite, le pays exportera probablement jusqu’à 5 millions de tonnes de céréales pour la campagne de commercialisation en cours. A la fin du mois d'avril, 4,5 millions de tonnes de céréales (dont 3,4 millions de tonnes de blé) avaient déjà été exportées officiellement.

YOUGOSLAVIE, RÉP. FÉDÉRATIVE DE (SERBIE ET MONTÉNÉGRO)* (30 juin)

Il n’existe pas encore de données définitives, mais on peut vraisemblablement penser que la production de céréales de 1999 sera fortement compromise par une pénurie chronique d’intrants agricoles et par les dégâts infligés aux industries liées à l'agriculture et aux infrastructures. Les opérations de semis de printemps étaient désignées comme une priorité stratégique. Les plans officiels prévoyaient des semis sur 2,5 millions d’hectares, dont 1,5 million d’hectares de maïs et d’autres céréales de printemps, et il s'agissait de prendre toutes les dispositions nécessaires pour en assurer le financement. Des rapports officiels montrent que ce but a été atteint. La superficie ensemencée en betterave sucrière, en tournesol et en soja, dont la production est subventionnée par le gouvernement, a augmenté de 20 pour cent. Cependant, les pénuries d’intrants et de carburants, la désorganisation des travaux agricoles et les dommages infligés aux champs et aux infrastructures devraient maintenir les rendements à un niveau assez bas. Les semis d’hiver ont été nettement inférieurs à l’objectif prévu de 810 000 hectares, à cause surtout des difficultés économiques, d’une forte inflation, de l’absence de liquidités, ainsi que de pluies persistantes et hors saison. De source officieuse, la superficie consacrée au blé est passée de 795 000 hectares en 1998 à environ 638 000 hectares, mais cette estimation n’a pas non plus été confirmée.

Dans la province du Kosovo, la production de l’ensemble des cultures devrait être très faible en 1999, à cause du conflit intérieur qui, né en mars 1998, a dégénéré pour aboutir en mars 1999 à une crise qui a provoqué de vastes déplacements de la population. L’accord de paix signé le 10 juin a permis aux réfugiés de commencer à retourner dans leur foyer. Une importante assistance internationale a déjà été mise en place dans la province pour faire face aux besoins de milliers de personnes déplacées à l’intérieur du pays, qui ont vécu dans des conditions très difficiles pendant la crise et pour les personnes qui, ayant regagné leur foyer n’auront pas les moyens de subvenir à leurs besoins dans les prochains mois.

AMÉRIQUE DU NORD

CANADA (4 juin)

Au Canada, le rapport officiel sur les intentions de semis signale une très légère diminution des terres ensemencées en blé par rapport à l'année dernière. Les semis ont commencé au début du mois de mai, mais un temps humide en a ralenti la progression. De plus, le temps humide et froid favoriserait le développement de maladies qui peuvent frapper les cultures. A supposer cependant que le temps s'améliore et reste normal au mois de juin et de juillet, les agriculteurs pourront encore réaliser leurs intentions de semis, et la production de blé de 1999 est estimée à environ 23,5 millions de tonnes. La superficie consacrée aux céréales secondaires devrait également diminuer légèrement cette année, car on prévoit que les agriculteurs vont se tourner vers d'autres cultures non céréalières. S'il est vrai que les conditions météorologiques seront déterminantes pour la suite de la campagne des semis, la production totale de céréales secondaires de 1999 devrait chuter à 25 millions de tonnes, contre environ 27 millions de tonnes en 1998.

ÉTATS-UNIS (4 juin)

La production totale de blé (d'hiver et de printemps) est officiellement estimée à 61,1 millions de tonnes, soit un recul de 12 pour cent par rapport à l'année dernière qui s'explique avant tout par une importante réduction des semis de blé d'hiver et une baisse prévisible des rendements, après les records de l'année dernière. Une superficie de 17,6 millions d'hectares a été ensemencée en blé, soit une diminution de 7 pour cent par rapport à l'an dernier. Il s'agit du niveau le plus bas depuis 1972/73. Grâce à un hiver clément, le taux des pertes provoquées par le gel a diminué, ce qui pourrait compenser la diminution de la superficie emblavée. En ce qui concerne le blé de printemps, les semis étaient quasiment terminés à la mi-mai, et la superficie emblavée devrait augmenter d'environ un pour cent et atteindre 7,95 millions d'hectares. Les semis de maïs ont commencé lentement à la fin du mois d'avril en raison d'un temps humide, mais, le temps s'étant amélioré en mai, les semis étaient pratiquement terminés à la fin du mois, en avance par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La surface définitive ensemencée en maïs devrait être d'environ 30 millions d'hectares, soit une baisse de deux pour cent par rapport à l'année dernière, comme l'indique le rapport sur les perspectives de semis de 1999 du Département de l'agriculture. En cas de rendements normaux, la production du maïs de 1999 devrait reculer de quelque trois pour cent. La production totale de céréales secondaires aux États- Unis pourrait atteindre 263 millions de tonnes environ. Les semis du riz de 1999 sont presque terminés, et on prévoit une production record d'environ 9,4 millions de tonnes, soit un progrès de 11 pour cent par rapport à l'année dernière. Cette prévision s'appuie sur le rapport sur les perspectives de semis au mois de mars, établi par le Département de l'agriculture, selon lequel les agriculteurs devraient semer du riz sur environ 1,5 million d'hectares, soit 100 000 hectares de plus que lors de la précédente campagne et un chiffre quasi record. Une étude portant sur les superficies effectivement ensemencées aura lieu au mois de juin.

OCÉANIE

AUSTRALIE (4 juin)

Les semis du blé d'hiver et des céréales secondaires de 1999 sont en cours. Selon les dernières indications, la superficie emblavée en blé est en légère croissance. Après un certain retard dû au temps sec qui a régné en avril et au début du mois de mai, des pluies importantes à la fin du mois ont amélioré les conditions de végétation et favorisé un développement précoce des cultures. Grâce à des niveaux d'humidité du sous-sol satisfaisants, propres à sustenter les cultures pendant toute la durée de la campagne, les perspectives pour la suite de la campagne sont favorables et on prévoit encore une bonne récolte de blé en 1999 d'environ 21,3 millions de tonnes, soit une très légère amélioration par rapport au niveau de l'année dernière. La production d'orge, dont les semis s'effectuent généralement un peu après ceux du blé, devrait égaler les 5,4 millions de tonnes de l'année dernière. La récolte du riz de 1999 est presque terminée et, compte tenu des conditions de végétation favorables pendant toute la campagne, la production devrait atteindre 1,35 million de tonnes, chiffre qui représente une légère amélioration par rapport à l'année dernière et s'approche du record atteint en 1997.

FIDJI (25 juin)

Au début de l'année, de fortes précipitations et des crues ont provoqué de graves inondations dans la région de Viti Levu, à l'ouest. Le coût des dégâts a été estimé à plus à 2,34 millions de dollars E.-U.. En 1998, la production de sucre s'est fortement ressentie de la sécheresse et n'a pas dépassé les 250 000 tonnes, contre les quelque 450 000 tonnes d'une année moyenne.

Suite à la sécheresse imputable au phénomène La Niña, la FAO est en train d'élaborer un projet d'assistance pour assurer la distribution de semences de légumes et de manioc.

PAPOUASIE NOUVELLE-GUINÉE (25 juin)

Les précipitations normales ou supérieures à la normale qui sont tombées pendant la saison de croissance en cours ont été propices aux cultures. Les perspectives sont bonnes pour la récolte des racines et tubercules qui doit commencer en juin. La situation alimentaire devrait toutefois demeurer précaire pour les groupes vulnérables et les agriculteurs qui, au moment des semis, n'ont pas pu disposer d'intrants essentiels comme les semences ou les boutures.


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