FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.5 - Novembre 1999 - P. 7

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COMMERCE1/

Le raffermissement de la demande pourrait être à l'origine d'une croissance de 4 pour cent des importations mondiales de céréales en 1999/2000

Depuis le dernier rapport, la prévision du commerce mondial de céréales en 1999/2000 a été encore révisée à la hausse de 3 millions de tonnes, et portée à 221 millions de tonnes, essentiellement du fait du raffermissement plus important que prévu de la demande de blé et de céréales secondaires. Compte tenu du volume escompté, les importations mondiales de céréales dépasseraient de quelque 8 millions de tonnes, soit près de 4 pour cent, le volume de la campagne précédente. L'expansion attendue des importations mondiales de céréales se répartit également entre pays développés et pays en développement. Cependant, dans les pays développés, la plus grande partie de l'augmentation des importations de céréales de cette campagne sera probablement le fait de quelques pays seulement, tandis que dans les pays en développement, et en particulier ceux de la catégorie à faible revenu et à déficit vivrier, l'augmentation des importations se répartirait entre plusieurs pays. En ce qui concerne les perspectives relatives à telle ou telle céréale, l'expansion attendue du commerce mondial de céréales tiendrait au raffermissement de la demande d'importation de la plupart des céréales, à l'exception du riz.

Le commerce international de blé et de farine de blé (en équivalent de grains) en 1999/2000 (juillet/juin) s'établit à 102 millions de tonnes, soit un million de tonnes de plus que le chiffre indiqué dans le rapport de septembre et 4,6 millions de tonnes, soit 5 pour cent, de plus que pendant la campagne précédente, essentiellement sous l'effet de l'augmentation des importations de plusieurs pays d'Asie, d'Europe et d'Afrique du Nord.

En Asie, les importations totales de blé pourraient augmenter de plus de 2,5 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente, sous l'effet du raffermissement de la demande d'importation dans plusieurs pays touchés par la sécheresse, en particulier la République islamique d'Iran. On attend également une augmentation des importations du Pakistan, malgré les incertitudes dues à l'évolution politique récente dans ce pays. La Chine (continentale) aussi devrait revenir sur le marché international et acheter plus de blé que le volume réduit de la campagne précédente. Aux Philippines, en raison du raffermissement de la demande du secteur meunier, les importations devraient augmenter légèrement. En revanche, du fait des bas prix du maïs, la République de Corée devrait acheter davantage de ce produit et réduire la partie de ses importations de blé qui est habituellement destinée à l'alimentation animale. On attend également une baisse des importations du Bangladesh et de l'Inde, à la suite de récoltes exceptionnelles. Les importations de l'Indonésie devraient également fléchir, essentiellement sous l'effet de la situation économique interne et de difficultés de balance des paiements.

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1/ Le volume du commerce mondial de blé et de céréales secondaires est fondé sur l'estimation des importations livrées jusqu'au 30 juin de la campagne de commercialisation (juillet/juin). Certains achats tardifs peuvent être inclus dans les chiffres de la campagne suivante si la livraison intervient après le 30 juin. D'une manière générale, les exportations et les importations sont calculées sur la base des estimations des expéditions et livraisons pendant la campagne de commercialisation (juillet/juin) et il se peut par conséquent que, du fait des décalages entre les expéditions et les livraisons, les totaux ne correspondent pas pour une campagne donnée
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VUE D'ENSEMBLE DES IMPORTATIONS MONDIALES DE CÉRÉALES - PRÉVISION POUR 1999/2000

     
Blé
  Céréales secondaires
Riz (usiné)
Total
1998/99
1999/2000
1998/99
1999/2000
1999
2000
1998/99
1999/2000
(. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . millions de tonnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .)
Asie
45,8
48,3
52,7
53,7
13,5
12,8
112,1
114,8
Afrique
22,2
23,1
11,6
13,4
4,8
5,0
38,5
41,5
Amérique centrale
5,6
5,7
11,6
11,6
1,4
1,5
18,6
18,9
Amérique du Sud
12,1
11,7
7,0
6,5
1,4
1,6
20,6
19,9
Amérique du Nord
2,9
2,7
3,2
3,5
0,6
0,6
6,7
6,8
Europe
8,2
10,0
6,2
7,2
1,4
1,4
15,8
18,6
Océanie
0,4
0,5
0,1
0,1
0,3
0,3
0,9
0,8
MONDE
97,4
102,0
92,3
96,0
23,5
23,3 1/
213,2
221,3
Pays en développement
75,6
78,4
60,6
62,3
20,1
19,8
156,3
160,5
Pays développés
21,8
23,6
31,7
33,7
3,4
3,5
56,9
60,9

En Afrique, les importations totales de blé en 1999/2000 s'établissent, d'après les calculs actuels, à 23 millions de tonnes, soit un volume légèrement supérieur à celui qui figure dans le rapport de septembre, et près d'un million de tonnes de plus que le volume de la campagne précédente. Comme la plupart des années, les importations des pays d'Afrique du Nord représenteraient environ 70 pour cent du total. Cette année, les importations du Maroc devraient progresser de quelque 700 000 tonnes, pour s'établir à 2,8 millions de tonnes, après une forte baisse de la production due à la sécheresse. L'Algérie devrait aussi importer un peu plus, tandis que l'Égypte, premier importateur de blé du monde, devrait acheter un volume proche de celui de la campagne précédente, soit quelque 7 millions de tonnes. Les importations de la plupart des pays de la région subsaharienne resteraient stables par rapport à celles de la campagne précédente. Cependant, celles de l'Afrique du Sud devraient doubler pour atteindre 1 million de tonnes, après deux mauvaises récoltes successives.

Les importations totales de blé de l'Europe devraient, d'après les prévisions, s'établir à 10 millions de tonnes, soit 1,8 million de tonnes de plus que pendant la campagne précédente. Plusieurs pays devraient importer davantage pendant cette campagne, en particulier l'Albanie, la Croatie, la Slovaquie et la Fédération de Russie. Les importations de cette dernière s'établissent, d'après les estimations, à 3,5 millions de tonnes, soit 1,4 million de tonnes de plus que pendant la campagne précédente, mais le chiffre final dépendra en grande partie de l'aide alimentaire et/ou des arrangements commerciaux à des conditions de faveur conclus avec la CE et les États-Unis. En Amérique latine et dans les Caraïbes, les importations totales de blé s'établissent, d'après les estimations, à 17,4 millions de tonnes, soit un peu moins que le volume estimatif de la campagne précédente. Néanmoins, les importations de presque tous les pays de la région vont probablement rester stables par rapport à 1998/99. La seule exception importante serait le Brésil, pays dont les importations pourraient reculer légèrement du fait des stocks de report plus abondants et des bonnes récoltes.

En ce qui concerne les exportations de blé, vu la hausse de la demande mondiale et la réduction des disponibilités exportables de plusieurs petits pays exportateurs, dont la Hongrie, la Roumanie, la République arabe syrienne, la Turquie et l'Ukraine, on prévoit une forte hausse cette année des exportations des cinq principaux exportateurs traditionnels. Les exportations totales des principaux exportateurs devraient atteindre en 1999/2000 (juillet/juin) 91,3 millions de tonnes, soit un progrès de 10 millions de tonnes, ou 12 pour cent, par rapport au volume de l'an dernier. Les principaux bénéficiaires seraient le Canada (hausse de 4,6 millions de tonnes), la CE (hausse de 2,3 millions de tonnes) et les États-Unis (hausse de 3 millions de tonnes), tandis que les exportations de l'Argentine et de l'Australie devraient rester stables par rapport à l'an dernier.

Les prévisions concernant les échanges mondiaux de céréales secondaires en 1999/2000 (juillet/juin) ont été portées à 96 millions de tonnes, soit une hausse de 1,5 million de tonnes par rapport aux prévisions précédentes et de 3,7 millions de tonnes par rapport au volume estimé des importations de l'an dernier. Cette dernière révision à la hausse concerne essentiellement les pays d'Afrique et d'Amérique du Sud. La hausse des échanges prévue pour cette année concernerait essentiellement le maïs, l'orge et le sorgho. Les échanges mondiaux de maïs se situent actuellement à 69 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de plus que l'an dernier, niveau le plus élevé enregistré depuis 1995/96. Les importations mondiales d'orge devraient progresser cette année de plus de 1 million de tonnes pour se situer à 17 millions de tonnes, soit le volume le plus important depuis 1994/95. Les importations de sorgho sont évaluées à 7 millions de tonnes, soit un niveau proche de celui enregistré en 1997/98 et 400 000 tonnes de plus que l'an dernier. Parmi les autres céréales secondaires, on prévoit une modeste réduction des importations de seigle, tandis que les importations d'avoine et de mil resteraient stables par rapport à l'an dernier.

Les importations totales de l'Asie se situeraient aux environs de 54 millions de tonnes, soit 1 million de tonnes de plus que l'an dernier. C'est en République de Corée que la hausse serait la plus forte, avec des importations de maïs en augmentation, au détriment des achats de blé, compte tenu des perspectives plus favorables concernant les cours du maïs sur les marchés internationaux. Les importations de céréales secondaires (orge et maïs essentiellement) de la République islamique d'Iran devraient aussi progresser sensiblement du fait de la sécheresse. En Afrique, les importations devraient dépasser 13 millions de tonnes, soit près de 2 millions de tonnes de plus que l'an dernier. Les importations d'orge et de maïs de la plupart des pays d'Afrique du Nord resteraient proches du volume de l'an passé. Toutefois, dans la région subsaharienne, les importations totales (maïs essentiellement) pourraient dépasser 5 millions de tonnes, soit une hausse de 1,5 million de tonnes par rapport à l'an dernier, compte tenu des mauvaises récoltes enregistrées cette année dans plusieurs pays.

En Europe, les importations totales de céréales secondaires pourraient dépasser les 7 millions de tonnes, soit un progrès de 1 million de tonnes par rapport à l'an dernier. C'est en Fédération de Russie que la hausse serait la plus importante (800 000 tonnes), tandis que les importations de plusieurs autres pays, dont la Pologne, la Roumanie et la Slovénie, devraient également augmenter, compte tenu du fléchissement de la production intérieure. En Amérique centrale, le Mexique, principal pays importateur de la région, devrait acheter davantage de sorgho, mais réduire légèrement ses importations de maïs. En Amérique du Sud, les prévisions concernant les importations du Brésil ont été portées ce mois-ci à 1,3 million de tonnes, soit 400 000 tonnes de plus que les prévisions précédentes, mais un niveau encore légèrement inférieur à celui de l'an dernier. Cette dernière révision à la hausse correspond à l'accroissement plus rapide que prévu initialement de l'utilisation pour l'alimentation animale. Les bonnes récoltes de maïs devraient se traduire par une baisse des importations de plusieurs autres pays d'Amérique du Sud.

En ce qui concerne les exportations, les expéditions totales de céréales secondaires des cinq principaux pays exportateurs pour 1999/2000 (juillet/juin) se situeraient aux environs de 81 millions de tonnes, soit un volume proche de celui estimé pour l'an dernier. Parmi les principaux exportateurs, c'est l'Argentine qui enregistrerait la hausse la plus forte (700 000 tonnes environ), suivie de la CE (400 000 tonnes) et des États-Unis (200 000 tonnes). En revanche, les exportations du Canada devraient rester stables par rapport à l'an dernier, tandis qu'on prévoit un déclin d'environ 1,5 million de tonnes des exportations d'orge de l'Australie. Étant donné que le volume total des exportations des cinq principaux pays exportateurs devrait demeurer stable par rapport à l'an dernier, la hausse de la demande mondiale d'importation prévue pour cette année devrait inciter la Chine à accroître ses exportations, compte tenu de ses bonnes récoltes et de ses stocks importants. En revanche, les approvisionnements d'un certain nombre d'autres petits pays exportateurs, comme la Turquie et la République d'Afrique du Sud, seront limités, compte tenu du déclin de la production intérieure.

Bien que le volume des échanges inter-nationaux de riz pour 1999 (janvier/décembre) n'atteigne probablement pas le record établi l'an dernier, il est probable qu'il sera plus important qu'initialement prévu. Compte tenu des achats effectifs et/ou annoncés à ce jour de quelques-uns des principaux pays importateurs, les prévisions concernant les échanges mondiaux de riz en 1999 ont été relevées de 800 000 tonnes par rapport aux dernières prévisions pour se situer à quelque 23,5 millions de tonnes environ, soit 4 millions de tonnes de moins que l'an dernier.

Les prévisions concernant les importations du Bangladesh ont été relevées de 300 000 tonnes par rapport aux prévisions de septembre pour se situer à 1,8 million de tonnes, sur la base des expéditions effectuées à ce jour. Toutefois, les importations totales de 1999 devraient être inférieures au niveau de l'an dernier, qui était de 2,5 millions de tonnes, compte tenu du redressement de la production intérieure. Les importations de la République islamique d'Iran sont désormais estimées à 900 000 tonnes de plus que précédemment, compte tenu des mauvaises perspectives concernant la production. On signale que le pays recherche un autre accord de gouvernement à gouvernement avec la Thaïlande pour la livraison de 300 000 tonnes de riz supplémentaires fin 1999-début 2000. Les prévisions concernant les importations du Nigéria ont également été relevées de 200 000 tonnes pour se situer à 850 000 tonnes, compte tenu des achats toujours importants de riz précuit, notamment en provenance de Thaïlande. Les achats du Brésil, de Singapour et de l'Iraq ont également été relevés d'environ 300 000 tonnes au total. En revanche, les expéditions vers la Chine (continentale), qui consistent essentiellement en riz de première qualité de Thaïlande, sont désormais estimées à 150 000 tonnes, soit 50 000 tonnes de moins que les estimations précédentes, les importations enregistrées à ce jour étant plus modestes que prévu. En Indonésie, premier importateur mondial de riz, le gouvernement a modifié sa politique en matière de commerce du riz et interdit l'importation par le secteur privé de riz de qualité inférieure, mesure qui devrait freiner considérablement les importations. Les prévisions concernant les importations de l'Indonésie pour 1999 demeurent inchangées à 3,5 millions de tonnes, soit 40 pour cent environ de moins qu'en 1998. D'après des rapports officiels récents, le pays chercherait à réduire, voire supprimer, les besoins d'importation de riz d'ici 2001 en augmentant la production intérieure et en encourageant la consommation de denrées alimentaires de substitution riches en hydrates de carbone. Les importations totales de riz de la CE seraient proches du volume estimé de l'an dernier, soit environ 600 000 tonnes.

En ce qui concerne les exportations, les prévisions concernant les expéditions de riz de la Chine continentale ont été relevées de 250 000 tonnes par rapport aux estimations précédentes pour se situer à 2 millions de tonnes. Des sources officielles indiquent que 1,6 million de tonnes de riz environ ont déjà été exportées pendant les huit premiers mois de 1999. Les prévisions concernant les exportations du Viet Nam ont été relevées de 300 000 tonnes pour se situer au niveau record de 4,3 millions de tonnes, conformément à l'objectif révisé du gouvernement pour 1999. Les exportations totales des neuf premiers mois de l'année sont évaluées à un peu plus de 3,8 millions de tonnes, soit un volume supérieur à la totalité des exportations de 1998. Les prévisions concernant les exportations de la Thaïlande, principal exportateur mondial de riz, ont été relevées de 200 000 tonnes par rapport aux estimations précédentes pour se situer à 5,7 millions de tonnes, soit 700 000 tonnes environ de moins que le record de l'an dernier. Au cours des neuf premiers mois de l'année, le pays a expédié quelque 4,7 millions de tonnes de riz, soit une moyenne mensuelle d'environ 520 000 tonnes. Pour le reste de l'année, les expéditions mensuelles devraient se situer aux alentours de 300 000 tonnes pour atteindre le volume d'exportation prévu. En Argentine, les exportateurs de riz continuent à rechercher des marchés pour absorber une partie de l'excédent du pays après une récolte record, dans la mesure où le Brésil, son client traditionnel et partenaire du Mercosur, pourrait bien réduire ses importations, compte tenu de la hausse de sa production intérieure. On signale que pour aider les agriculteurs à faire face à la chute des prix qui en résulte, les gouvernements provinciaux d'Argentine ont pris des mesures pour réduire les intérêts sur les prêts.

Les échanges mondiaux de riz pour l'an 2000 se situeraient, selon les premières prévisions, au niveau prévu pour 1999, à supposer qu'aucun choc majeur ne vienne bouleverser l'offre et/ou la demande. Les principaux acteurs seraient les mêmes, avec la Thaïlande, le Viet Nam et les États-Unis en tête pour les exportations et l'Indonésie, le Bangladesh, les Philippines et le Brésil pour les importations.


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