Lunité 2 est lune des deux unités qui comporte des informations de base que tous les participants doivent avoir assimilées avant de passer aux autres explications et exercices du cours.
Cette unité contient des informations sur la nutrition, la santé et la sécurité alimentaire que les agents de terrain peuvent intégrer dans leur travail quotidien avec les communautés. Ce nest pas un résumé de tout ce qui a été écrit sur la nutrition et la sécurité alimentaire.
Les exercices de lunité 2 exigent que linstructeur soit familier avec plusieurs concepts généraux de nutrition. Ce manuel ne rentre pas dans les détails de ces concepts. On les trouvera dans deux publications de la FAO parues en 1997: La nutrition dans les pays en développement de M.C. Latham, et dans Agriculture, alimentation et nutrition en Afrique.
Linstructeur trouvera en annexe de cette unité des extraits de ces deux publications. Il pourra faire des copies de passages en rapport avec cette unité et les remettre aux participants. Lannexe doit aussi servir de support à la préparation des sessions de discussions et dexercices.
Si vous présentez, en tant quinstructeur, des éléments de lannexe aux participants, veuillez noter que ces éléments et les discussions sy référant viendront sajouter au contenu du manuel et rallongeront le programme du cours. La quantité de détails que vous donnerez dépendra des connaissances que les participants auront déjà sur lalimentation et la nutrition.
OBJECTIFS:
A lissue de cette unité, les participants seront capables de:
Identifier les bonnes sources de nutriments essentiels parmi les aliments disponibles dans leur communauté.
Proposer des aliments appropriés pour éliminer la malnutrition ou améliorer létat nutritionnel.
Rappeler les facteurs qui affectent la disponibilité et lutilisation des aliments.
Définir le concept de sécurité alimentaire.
Rappeler que les enfants présentent un plus grand risque de malnutrition que les adultes.
Comprendre les indicateurs qui décrivent la malnutrition chez les enfants.
OUTILS NÉCESSAIRES:
Supports de cours de 2.1 à 2.12 à distribuer.
Temps suggéré pour le cours: 1 heure 40 minutes.
1. Tous les nutriments que nous absorbons quotidiennement en mangeant sont utilisés par lorganisme pour fournir lénergie nécessaire à son entretien, son travail, sa croissance et sa protection.
2. Il faut promouvoir la consommation daliments variés riches en nutriments pour prévenir la sous-alimentation et les carences nutritionnelles.
3. Les actions et les fonctions entreprises par les communautés pour obtenir et distribuer les aliments sont connus sous le nom de système dapprovisionnement alimentaire. Les obstacles présents dans une des parties de ce système peuvent aboutir à une situation dinsécurité alimentaire des ménages et entraîner un problème de malnutrition.
4. Les indicateurs de malnutrition chez les enfants comprennent les rapports poids/âge, poids/taille et la mesure du tour de bras (périmètre brachial).
Distribuer le support de cours 2.1 «Les nutriments dans le corps humain». Introduire la fonction des nutriments dans lorganisme en lisant ce support.
Les nutriments présents dans lorganisme proviennent des aliments que nous mangeons. Les aliments contiennent chacun des nutriments différents.
Ces nutriments sont utilisés pour:
Les aliments que nous consommons tous les jours doivent être variés et sains et contenir des quantités adéquates de tous les nutriments nécessaires à la santé.
Pour aider les personnes à choisir et à préparer des repas constitués daliments variés, bons pour la santé et garants dune bonne nutrition, lagent de terrain devra être capable de reconnaître les aliments locaux qui sont de bonnes sources en nutriments spécifiques. Il devra ensuite être capable dexpliquer ce que contiennent les aliments aux membres de la communauté, tout en présentant leurs atouts nutritionnels selon la variété, la quantité et la qualité.
Distribuer les supports de cours 2.2 «Les bonnes sources dénergie et de protéines» et 2.3 «Les sources de vitamines et de minéraux». Les agents de terrain doivent connaître les aliments propres à leur communauté quil faut consommer pour puiser tous les nutriments nécessaires à la santé.
EXERCICE
Demander aux participants de se référer aux supports de cours 2.2 et 2.3
Leur expliquer quils doivent se familiariser avec les listes daliments. Écrire ensuite dans les cases blanches les aliments qui sont disponibles dans leur communauté.
Leur demander sils connaissent des aliments qui ne sont pas répertoriés dans cette liste. Le travail peut être fait par petits groupes de discussion. Les participants doivent ensuite vérifier que la liste de chacun des groupes est bien complète.
Il y a sous-alimentation quand lorganisme ne reçoit pas la quantité suffisante de nourriture nécessaire à la croissance ou au maintien des fonctions du corps et pour être physiquement actif.
La malnutrition en micronutriments est provoquée par une alimentation inadéquate ou qui est sévèrement déséquilibrée du fait dune quantité insuffisante de micronutriments. Chez les adultes, la malnutrition provoque la perte de poids et une faiblesse physique. Les enfants risquent plus de souffrir de sous-alimentation et de malnutrition en micronutriments que les adultes parce quils ont davantage besoin de nutriments par unité daliment du fait de leur croissance rapide et de la petitesse de leur estomac. Une suralimentation provoquée par une consommation excessive daliments entraîne lobésité chez les adultes comme chez les enfants, ainsi que des maladies non transmissibles comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires et lhypertension. Il faut éviter ces deux formes de malnutrition, sous-alimentation et suralimentation chez lhomme. Le terme malnutrition est utilisé dans les deux cas de figure.
Introduire plusieurs indicateurs qui peuvent être utilisés pour détecter la malnutrition, les plus courants étant le rapport poids/âge, poids/taille et la mesure du tour de bras.
Quels sont les signes de malnutrition chez les enfants?
Parmi les réponses, nous devons avoir:
Ils sont trop gros (surcharge pondérale).
Linstructeur devra discuter des différents types de malnutrition en fonction de leur récurrence dans la région. Il peut illustrer son discours avec du matériel approprié qui aura été rassemblé par les agents sanitaires. La collaboration avec les agents sanitaires peut servir dexemple de bonne coordination entre services. Il serait également bien de faire intervenir un agent de développement communautaire dans ces discussions.
Si les participants ont des enfants, ils les emmènent probablement dans un centre de soins pour enfants où ils sont généralement pesés. Le fait de peser régulièrement un enfant et de vérifier son poids avec la courbe correspondante à son âge permet de voir si ce dernier grandit correctement. Cela sappelle la surveillance de la croissance.
Si le poids dun enfant ne correspond pas à ce que devrait être son poids par rapport à son âge, ou en est loin, cela peut signifier quil nest peut-être pas assez nourri. Cependant, une diarrhée ou une autre infection peut également en être la cause, car elle lempêche dabsorber et dutiliser la nourriture quil mange.
Un apport alimentaire inadéquat affecte plus rapidement le poids que la taille. Si un enfant est de petite taille pour son âge, cest quil a probablement eu un régime alimentaire inadéquat sur une longue période. Sa croissance sest arrêtée et la malnutrition observée est considérée comme étant chronique révélant des pratiques alimentaires inadéquates sur une longue période de temps.
À ce sujet, il serait bien que linstructeur puisse distribuer aux participants les courbes de croissance qui sont utilisées dans les dispensaires locaux et quil explique comment les utiliser en se référant à la courbe en usage. Si cela nest pas possible, utiliser le support de cours 2.4 «Courbe du rapport poids/âge» pour lexplication. Si vous pouvez obtenir une copie des courbes en vigueur, vous navez pas besoin, bien sûr, de recourir au feuillet 2.4.
Si le poids dun enfant est faible par rapport à sa taille, il se peut quil y ait eu un changement soudain dans son apport alimentaire dont la cause est soit une pénurie alimentaire, soit des changements au niveau du pouvoir dachat de la famille. Ce type de malnutrition est révélateur de récents changements dans létat nutritionnel. Quand il y a un apport insuffisant daliments riches en énergie, une perte de poids apparaît, que lon qualifie de sous-alimentation. Quand il y a des carences en nutriments, dont les besoins sont infimes, on parle de carences en micronutriments (ou oligo-éléments) ou de malnutrition en micronutriments. Ces conditions ne sont pas souhaitables pour ladulte ou lenfant car elles ont des conséquences terribles sur la santé et le bien-être des populations. Il est important que des mécanismes de surveillance soient mis en place à partir dindicateurs appropriés.
Il y a plusieurs autres façons de mesurer la malnutrition chez les enfants. Distribuer le support de cours 2.5 «Mesurer la malnutrition» et voir les points 2 à 5 avec eux. Puis prendre le support de cours 2.6 «Points à mémoriser» et passer en revue cette liste quil faut avoir présente à lesprit à chaque fois que les diverses méthodes de mesure décrites sont utilisées. Si vous avez du temps, vous pouvez demander aux participants de mettre en pratique la mesure du tour de bras (MUAC).
Pour savoir quels aliments choisir pour éviter des carences nutritionnelles et obtenir un état de santé optimal, il faut connaître leur contenu en nutriment. Lagent de terrain a besoin de connaître le contenu des aliments les plus courants de façon à conseiller la communauté et les familles sur les choix des aliments.
EXERCICE: LES ALIMENTS QUI PERMETTENT DE PRÉVENIR LES CARENCES ALIMENTAIRES
Quand il y a un problème de malnutrition dans une communauté, le type de carence alimentaire dépendra des aliments que les personnes consomment. Dans les pays en développement, les problèmes majeurs sont:
carence en iode et goitre.
1. Distribuer le feuillet 2.7 «Valeur nutritionnelle des aliments de base et autres aliments courants». Faire des groupes de trois ou quatre personnes et demander à chaque groupe de dresser la liste des aliments locaux dans la première colonne.
2. Leur demander quels aliments, daprès eux, devraient être cultivés ou achetés pour prévenir les quatre carences mentionnées plus haut, en ayant recours au système de code (+, 0, -) figurant sur le feuillet pour décrire lutilité de chacun des aliments.
3. Mener une discussion rapide sur les listes de chaque groupe en considérant le coût des aliments, leur acceptation dans la communauté, leur facilité de production ainsi que leur disponibilité saisonnière et leur accès pour les familles pauvres.
Démontrer quun bon système dapprovisionnement des aliments est essentiel pour la santé et quobtenir cet approvisionnement implique un ensemble complexe dactivités.
Quelles étapes sont impliquées dans lapprovisionnement en aliments de la communauté?
Parmi les réponses, nous devons avoir:
consommation
Distribuer le support de cours 2.8 «Etapes de lapprovisionnement en aliments de la communauté».
Rappeler aux participants que les communautés ont organisé ces activités depuis longtemps sans laide des gouvernements ou de lextérieur. Toutefois, les activités sont toutes dépendantes les unes des autres et influent à des degrés divers sur le maintien de létat nutritionnel et de la santé de ses habitants. Des problèmes dans laccomplissement de lune de ces activités peuvent entraîner la malnutrition.
Démontrer que les agents de terrain ont besoin de reconnaître les situations qui peuvent causer des problèmes dans lapprovisionnement des aliments. De telles situations peuvent être causées par des problèmes à lintérieur de la communauté, ou par des institutions, ou par des personnes extérieures à la communauté.
Quels éléments peuvent interférer avec, par exemple, les deux premières étapes de la chaîne alimentaire?
Parmi les réponses, nous devons avoir:
1. Défrichage de la terre
Les personnes sont trop mal nourries pour travailler efficacement dans les champs.
Il y a peu ou pas assez de personnes pour le défrichage des terres, en particulier dans les régions où les personnes migrent vers les villes.
Le défrichage est limité car les gens ne disposent que doutils à main.
2. Plantation
La variété de cultures possibles est réduite.
On privilégie les cultures de rente au détriment des cultures vivrières.
De mauvaises techniques culturales provoquent par exemple une érosion des sols ou un espacement trop faible lors des semis.
Des variétés à faible rendement sont utilisées.
Certaines semences ne sont pas disponibles.
Tous ces éléments peuvent influencer la chaîne alimentaire. Nous pouvons les appeler obstacles ou obstructions au système dapprovisionnement.
Distribuer le support de cours 2.9 «Le système dapprovisionnement alimentaire» qui explique certains obstacles dans le système.
EXERCICE
1. Diviser la classe en groupes de trois ou quatre personnes, en réunissant les participants par région.
2. Utiliser le feuillet 2.9 et leur demander de discuter en groupes des problèmes les plus fréquents rencontrés dans le système local. Temps accordé pour la discussion: 30 minutes.
3. Faire un résumé des informations par région, en utilisant un tableau, de façon à montrer chaque étape du système avec ses obstacles typiques. Utiliser les remarques suivantes pour vous aider.
Obstacles typiques dans le système dapprovisionnement alimentaire
1. Défrichage de la terre
les personnes sont trop mal nourries pour travailler efficacement dans les champs;
manque de personnes pour le défrichage des terres, en particulier dans les régions où les personnes migrent vers les villes;
le défrichage est limité car les gens ne disposent que doutils à main;
une mauvaise organisation peut entraîner du retard dans les labours;
les hommes partent chercher du travail en ville et laissent leur femme travailler dans les champs.
2. Plantation
variété restreinte de cultures;
cultures de rente au détriment des cultures vivrières;
mauvaises techniques culturales provoquant par exemple une érosion des sols ou un espacement trop faible entre les semis;
variétés à faible rendement;
semences qui ne sont pas toujours disponibles;
semences de mauvaise qualité parfois;
mauvaise distribution des semences pouvant entraîner un retard dans les plantations.
3. Culture
retard dans le paiement des productions empêchant lachat dengrais pour lannée suivante;
aucun crédit pour acheter les engrais et semences en particulier pour les femmes à qui lon naccorde pas de prêt;
sols détrempés en raison de pluies fréquentes;
retard dans larrivée des pluies;
perte des récoltes à cause des insectes et autres nuisibles;
insuffisance de pluies;
insuffisance de main-duvre pour le sarclage.
4. Récolte
5. Stockage
mauvaises méthodes de stockage entraînant des pertes considérables de nourriture aussi bien en qualité quen quantité; par exemple, construction de greniers de médiocre qualité, traitement des cultures inefficace;
pas assez de nourriture stockée pour cause de survente.
6. Transport
mauvais état des routes.
7. Vente et achat
accumulation (spéculative ou non) pouvant freiner les ventes.
8. Préparation des aliments
les aliments manquent souvent de cuisson;
ignorance des mères dans le choix des aliments à cuisiner pour leurs jeunes enfants;
mères qui ne cuisinent pas pour leurs enfants;
manque de combustible et/ou de temps pour la mère;
contamination des aliments par manque dhygiène et dassainissement;
perte des vitamines lors de la cuisson;
des aliments peu prestigieux mais de bonne valeur nutritive ne sont pas utilisés dans la préparation des repas.
9. Partage au sein de la famille
les enfants plus grands mangent plus vite.
10. Consommation
perte dappétit à cause de la fièvre ou dinfections par exemple;
infestations parasitaires, les ankylostomes par exemple, qui puisent leur nourriture dans le corps;
les diarrhées qui empêchent lorganisme de garder les aliments et de se nourrir;
préférences personnelles qui influencent la consommation daliments utiles.
Rappeler aux participants de revoir fréquemment cette liste dobstacles car ils peuvent être amenés à les rencontrer dans leur propre travail. Quand ils font une «évaluation de la situation» pour la région dans laquelle ils travaillent, ils doivent observer et rassembler les informations concernant ces obstacles. Leur travail en sera ensuite plus efficace.
Introduire le concept de sécurité alimentaire et nutritionnelle et distribuer le support de cours 2.10 «Sécurité alimentaire».
La sécurité alimentaire signifie laccès de tous aux aliments nécessaires pour mener une vie saine.
Les enjeux majeurs pour atteindre cet objectif sont:
Assurer des disponibilités alimentaires adéquates aux niveaux national mais aussi des ménages.
Stabiliser au maximum ces disponibilités.
Faire en sorte que chaque ménage ait un accès matériel et économique à une nourriture suffisamment saine et nutritive pour répondre aux besoins énergétiques et nutritionnels de chaque membre du ménage.
Insister sur le fait que laccès à une nourriture adéquate et nutritive, condition pour garantir la sécurité alimentaire des ménages, ne signifie pas automatiquement une amélioration de létat nutritionnel de chaque membre du ménage. Il y a plusieurs raisons à cela:
Avoir accès à la nourriture ne garantit pas une consommation adéquate pour tous les ménages dans le besoin.
Une consommation globale adéquate au niveau des ménages ne garantit pas une consommation adéquate pour les individus vulnérables à lintérieur des ménages.
Une consommation énergétique adéquate par les ménages et les personnes vulnérables ne garantit pas un régime alimentaire de qualité et sain qui soit suffisant pour aboutir au bien-être nutritionnel.
La consommation de nourriture adéquate ne garantit pas que lutilisation biologique des aliments soit optimale, en particulier si des facteurs non alimentaires interviennent (ex.: la santé).
La sécurité nutritionnelle se concentre sur le bien-être nutritionnel de chaque membre du ménage; le concept de sécurité nutritionnelle sintéresse à la consommation et à lutilisation physiologique de quantités adéquates de nourriture saine et nutritive par chacun des membres du ménage.
Distribuer les supports de cours 2.11 «Facteurs déterminants de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages» et 2.12 «La chaîne alimentaire».
Le feuillet 2.11 est un résumé des facteurs qui influencent à la fois la sécurité alimentaire des ménages et les divers déterminants de la sécurité nutritionnelle. Il illustre également la relation mutuelle entre les deux conditions et souligne le rôle pivot que joue la sécurité nutritionnelle dans les efforts que font les personnes pour gagner leur vie.
Il devient évident que la sécurité nutritionnelle est influencée par un ensemble complexe de procédés qui sopèrent au niveau de lentité du ménage, à lintérieur de celui-ci et au niveau de chacun de ses membres. La sécurité alimentaire des ménages est une condition préalable à la sécurité nutritionnelle.
Développer le concept de sécurité alimentaire en expliquant comment les problèmes peuvent apparaître à nimporte quelle étape de la chaîne alimentaire.
Terminer cette unité en montrant que toutes les étapes nécessaires pour produire de la nourriture, pour lacheminer aux personnes et pour sassurer quelle peut être réellement utilisée de manière efficace par lorganisme doivent fonctionner dune façon harmonieuse si lon veut obtenir un bon état nutritionnel dans la communauté. Un rapport de cause à effet a lieu, où chaque étape de déplacement des aliments change lefficacité de létape qui suit.
LES NUTRIMENTS DANS LE CORPS HUMAIN
La santé, ainsi que le développement physique et mental sont directement liés à la qualité et à la quantité des aliments que nous mangeons. La nourriture apporte les nutriments nécessaires à lentretien du corps, à son activité, à sa croissance, à la reproduction et à la lactation. Le graphique ci-dessous montre les nutriments présents dans lorganisme.
Fonctions (exemples)
Énergie |
activité physique. |
Croissance |
nouveaux tissus, os, grossesse. |
Régénération |
renouvellement tissulaire. |
Entretien des fonctions de lorganisme |
température du corps, circulation sanguine, défenses contre la maladie. |
Glucides |
fournissent lénergie nécessaire à lactivité physique, au maintien de la température corporelle et à diverses fonctions internes. Ces deux nutriments sont nécessaires en quantités plus importantes que les autres, leau mise à part. Un gramme de lipide fournit deux fois plus dénergie quun gramme de glucide. Si lapport énergétique est insuffisant par rapport aux besoins de notre corps pour assumer toutes les activités, il ira chercher lénergie dans les réserves en graisse du corps cest ainsi que nous perdons du poids. Si lapport énergétique est supérieur aux besoins du corps, lexcédent ira sajouter aux réserves lipidiques emmagasinées dans lorganisme cest ainsi que nous prenons du poids. |
Protéines |
entrent dans la constitution des tissus, de la peau, des os, des muscles, du sang, des cheveux. Elles fournissent également de lénergie. |
Les vitamines |
|
Vitamines B |
aident à lassimilation correcte des autres nutriments. |
Vitamine C |
particulièrement importante pour la cicatrisation des plaies et la formation du sang. |
Vitamine D |
nécessaire à la formation des os. |
Vitamine A |
essentielle pour maintenir la peau en bonne santé, pour la vision et pour protéger le corps contre les maladies. |
Les minéraux |
interviennent dans de nombreux processus vitaux. Certains dentre eux ont en plus une fonction particulière dans lorganisme. |
Fer |
entre dans la constitution du sang. |
Iode |
essentiel pour prévenir le développement du goitre. |
Calcium |
nécessaire pour maintenir les os et les dents en bonne santé. |
Eau |
intervient dans presque tous les processus vitaux. Elle sert à éliminer les déchets et à réguler la température du corps. Cest le nutriment le plus important en terme de quantité. On peut survivre des semaines sans manger, mais sans eau, on meurt en quelques jours. |
LES BONNES SOURCES DÉNERGIE ET DE PROTÉINES
Voici une liste non exhaustive daliments riches en énergie (cest-à-dire les glucides et les lipides) et en protéines. Dans la deuxième colonne, écrivez le nom des aliments que lon trouve facilement dans votre région.
Aliments énergétiques |
Aliments énergétiques |
Maïs, toutes variétés |
................................................................ |
Sorgho |
................................................................ |
Mil |
................................................................ |
Riz |
................................................................ |
Blé, toutes variétés |
................................................................ |
Manioc |
................................................................ |
Pommes de terre, toutes variétés |
................................................................ |
Ignames |
................................................................ |
Taro |
................................................................ |
Sucre et produits dits sucrés |
................................................................ |
Bananes et plantains |
................................................................ |
Avocats |
................................................................ |
Huiles et graisses |
................................................................ |
Arachides |
................................................................ |
Soja, sésame et autres graines oléagineuses |
................................................................ |
Pois et haricots (à maturité) |
................................................................ |
|
|
Sources de protéines |
Sources de protéines |
Viande, tous types |
................................................................ |
Poisson, tous types |
................................................................ |
Arachides |
................................................................ |
Soja |
................................................................ |
Pois, haricots (à maturité) |
................................................................ |
Insectes |
................................................................ |
Rongeurs |
................................................................ |
ufs |
................................................................ |
Lait, tous types |
................................................................ |
Fromage |
................................................................ |
Yaourt |
................................................................ |
Volaille |
................................................................ |
Oiseaux sauvages et viande de gibier |
................................................................ |
LES SOURCES DE VITAMINES ET DE MINÉRAUX
Voici une liste non exhaustive daliments riches en vitamines et en minéraux. Dans la deuxième colonne, écrivez le nom des aliments qui sont disponibles localement.
Sources de vitamines |
Sources de vitamines |
|
|
Vitamines B |
Vitamines B |
Légumes verts |
................................................................ |
Arachides |
................................................................ |
Pois, haricots |
................................................................ |
Céréales (en particulier complètes) |
................................................................ |
Viande, poisson |
................................................................ |
ufs |
................................................................ |
|
|
Vitamine C |
Vitamine C |
Fruits et légumes |
................................................................ |
Foie |
................................................................ |
Pomme de terre |
................................................................ |
|
|
Vitamine A |
Vitamine A |
Fruits et légumes de couleur |
................................................................ |
(plus la couleur est foncée, plus |
................................................................ |
le contenu en vitamine est élevé. |
................................................................ |
Exemples: feuilles de couleur vert foncé, |
................................................................ |
papaye, mangue, goyave, carotte, avocat). |
................................................................ |
Beurre, margarine enrichie, ufs, lait |
................................................................ |
Foie |
................................................................ |
|
|
Sources de minéraux |
Sources de minéraux |
|
|
Fer |
Fer |
Abats tels que le foie, les rognons |
................................................................ |
Petits poissons consommés entiers |
................................................................ |
Insectes |
................................................................ |
Pois chiches |
................................................................ |
Haricots secs |
................................................................ |
ufs |
................................................................ |
Légumes à feuilles vert foncé |
................................................................ |
Fruits secs |
................................................................ |
|
|
Calcium |
Calcium |
Lait, fromage |
................................................................ |
Pois chiches, haricots secs, soja |
................................................................ |
Légumes à feuilles vert moyen et foncé |
................................................................ |
Petits poissons consommés entiers |
................................................................ |
Insectes |
................................................................ |
MESURER LA MALNUTRITION
Le premier signe apparent de malnutrition chez un jeune enfant est généralement une baisse du rythme de la croissance. Les indicateurs les plus courants utilisés pour le détecter sont:
1. Rapport poids/âge
Cest une méthode standard, utilisée dans la plupart des centres de soins pour enfants, pour suivre la croissance. Un poids trop faible indique un régime alimentaire inadapté (temporaire ou habituel). Il peut aussi refléter une maladie récente, telle que la diarrhée ou la rougeole.
2. Rapport taille/âge
Lalimentation a un effet moins immédiat sur la taille. Une petite taille par rapport à lâge indique donc que le régime alimentaire habituel nest pas adéquat.
3. Rapport poids/taille
Un rapport poids/taille qui est faible indique une baisse récente de lapport alimentaire, la sévérité étant révélée par le degré de perte de poids ou damaigrissement. Ce rapport est très utile quand on ne connaît pas lâge dun enfant.
4. Périmètre brachial (MUAC)
Lamaigrissement dû à un régime alimentaire inadéquat sera démontré par une diminution du tour de bras. Cette méthode est un outil utile et pratique, en particulier pour détecter un poids anormalement bas chez les jeunes enfants. En effet, le tour de bras ne change pas énormément chez les enfants sains entre un et cinq ans. Avec un tour de bras au-dessus de 13,5 cm, on considère que létat de santé de lenfant est satisfaisant. Entre 12,5 et 13,5 cm, lenfant est considéré «à risque». Inférieur à 12,5 cm, on considère que lenfant souffre de malnutrition. Lavantage de cette méthode est quelle est rapide et facile à mettre en pratique. Elle ne nécessite pas un équipement coûteux ni sophistiqué et il nest pas nécessaire de connaître lâge de lenfant avec une grande précision.
5. Sondage sur les aliments consommés durant les dernières vingt-quatre heures.
On peut démontrer quun régime alimentaire est inadéquat en examinant ce que les personnes mangent. La méthode la plus simple consiste en un sondage sur les aliments consommés sur une période de vingt-quatre heures. Lagent de terrain demande aux personnes de décrire ce quelles ont mangé durant les dernières vingt-quatre heures. Au lieu de débuter avec le repas du matin, commencer plutôt par le dernier repas et remonter ainsi dans le temps pour avoir tous les repas pris dans la journée. Il vaut mieux interroger les personnes quand elles sont seules pour quelles ne soient pas tentées den rajouter à cause de la présence dautres personnes. Cette méthode permet destimer grossièrement les quantités daliments qui ont été absorbées.
PRISE DE MESURES: POINTS À MÉMORISER
Le poids:
Utiliser de préférence des balances du type à bascule.
Vérifier que les balances sont bien remises à zéro avant lutilisation.
Le sujet, debout ou allongé, doit rester tranquille durant la pesée.
Le sujet ne doit porter quun minimum de vêtements sur lui.
Le sujet doit avoir la vessie vide durant la pesée.
Noter immédiatement le poids et vérifier. Il faut utiliser une courbe poids/âge pour chaque enfant.
Durant la pesée, poser des questions pour savoir sil ny a pas de facteurs dont il faudrait tenir compte pour interpréter un poids: une diarrhée récente chronique par exemple.
Faire la pesée, pour une même personne, toujours au même moment de la journée.
Les balances doivent être vérifiées et entretenues régulièrement.
Un employé local doit être formé à lentretien de ces balances.
Périmètre brachial (MUAC)
Le bras de lenfant doit pendre souplement, le long du corps, sans bander les muscles. On mesure le tour de bras à mi-hauteur entre le coude et lépaule. Noter immédiatement le chiffre et vérifier.
Mètre à ruban du tour de bras
EXERCICE: VALEUR NUTRITIONNELLE DES ALIMENTS DE BASE ET AUTRES ALIMENTS COURANTS
Utiliser ce tableau pour noter si les valeurs nutritives des aliments locaux sont bonnes (+), moyennes(0) ou faibles (-).
Types |
Aliments locaux |
Energie |
Protéines |
Fer |
Vitamine A |
Céréales |
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Racines et tubercules |
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Oléagineux et légumineuses |
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Huiles et graisses |
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Légumes |
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Fruits |
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Produits dorigine animale |
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ÉTAPES DE LAPPROVISIONNEMENT EN NOURRITURE DE LA COMMUNAUTÉ
consommation alimentaire
LE SYSTÈME DAPPROVISIONNEMENT ALIMENTAIRE
Utiliser la troisième colonne pour écrire les obstacles les plus importants rencontrés dans votre système dapprovisionnement local.
Etapes dans le système dapprovisionnement alimentaire |
Obstacles courants rencontrés dans le système |
Obstacles typiques dans votre système |
Défrichage de la terre |
· Difficulté à travailler correctement pour cause de malnutrition |
|
· Effectifs trop faibles |
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· Outils à main limitant le rendement |
|
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· Mauvaise organisation entraînant le retard dans les labours |
|
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Plantation |
· Variété restreinte de cultures |
|
· Choix de cultures de rente |
|
|
· Mauvais choix dans les plantations |
|
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· Cultures à faible rendement |
|
|
· Mauvaise qualité des semences |
|
|
· Mauvais système de distribution des semences |
|
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· Engrais inadéquats |
|
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Culture |
· Aucun crédit |
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· Trop de pluies |
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· Destruction des cultures par les nuisibles |
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|
· Pas de personne disponible pour assurer le sarclage |
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Récolte |
· Vol des cultures |
|
· Manque de main-duvre |
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· Dégâts commis par les nuisibles |
|
|
Stockage |
· Mauvaise méthode de stockage entraînant des pertes |
|
· Pas assez de nourriture stockée |
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· Survente |
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· Produits chimiques de stockage non accessibles |
|
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Transport |
· Camions qui tombent en panne |
|
· Aucun camion |
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· Mauvais état des routes |
|
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Vente et achat |
· Revenus insuffisants |
|
· Nourriture achetée cher en petites quantités |
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· Profits trop importants des petits détaillants |
|
|
· Argent dépensé en bières et non en nourriture |
|
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· Mauvaise influence de la publicité |
|
|
· Argent gaspillé en achats daliments de faible valeur nutritionnelle |
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Préparation des aliments |
· Ignorance des mères dans le choix des bons aliments à cuisiner |
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· Manque de combustible et/ou de temps |
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· Contamination due à de pauvres conditions dhygiène et dassainissement |
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· Perte de nutriments durant la cuisson des aliments |
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· Non-utilisation des aliments peu prestigieux |
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Partage au sein de la famille |
· Les besoins particuliers ne sont pas pris en compte |
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· Le père mange plus que ce qui lui est dû |
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· Trop denfants |
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· Tabous alimentaires limitant le partage |
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· Les enfants plus grands mangent plus vite |
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Consommation |
· Perte dappétit durant la maladie |
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· Absorption des aliments par les parasites intestinaux |
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· Les diarrhées empêchent lassimilation des aliments |
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· Préférences personnelles qui empêchent la consommation daliments utiles |
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SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
La sécurité alimentaire signifie laccès à tous, à tout moment, à la nourriture nécessaire pour mener une vie saine.
Les enjeux majeurs pour atteindre cet objectif sont:
assurer une disponibilité alimentaire adéquate aux niveaux national et des ménages;
stabiliser au maximum cette disponibilité;
sassurer que chaque ménage a un accès matériel et économique à une nourriture suffisamment saine et nutritive pour répondre aux besoins énergétiques et nutritionnels de chaque membre du ménage.
FACTEURS DÉTERMINANTS DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE DES MÉNAGES
LA CHAÎNE ALIMENTAIRE
Production agricole
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Stockage
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Manipulation et transformation des aliments
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Vente en gros
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Vente au détail
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Manipulation et distribution des aliments dans le ménage
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Consommation individuelle
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État nutritionnel
Vous trouverez dans cette annexe des informations sur les différents aliments, leur contenu en nutriments et leur rôle physiologique dans lorganisme, ainsi que les besoins nutritionnels et les facteurs qui les affectent.
A. ALIMENTS, NUTRIMENTS ET RÉGIMES ALIMENTAIRES
LES GROUPES DALIMENTS
Les aliments, comme les produits de lagriculture, peuvent être classés et regroupés de différentes façons. Les agronomes distinguent les cultures de plein champ, les plantations, les cultures de rente, les plantes horticoles, le fourrage et les pâturages.
En nutrition, différentes méthodes de classement des aliments ont été proposées. On peut grouper les aliments selon leur constituant en nutriments majeur (par exemple, les aliments gras, les aliments riches en amidon et les aliments riches en protéines); selon leur rôle dans la nutrition humaine (par exemple, les aliments énergétiques, les aliments ayant un rôle protecteur et ceux qui servent à la constitution du corps); selon les nutriments (par exemple, les glucides, les lipides, les vitamines et les protéines); ou selon leur valeur commerciale (par exemple, les céréales, les racines et les tubercules, les noix et les oléagineux, les fruits et les légumes à feuilles).
Tous les aliments, dorigine animale ou végétale, contiennent un ensemble de nutriments. Le sucre blanc raffiné, qui est constitué de cent pour cent de glucides (saccharose) est une exception. Alors quil est possible de classer les aliments selon les constituants majeurs quils renferment, la plupart des aliments rentreront dans plusieurs catégories.
Nutriments dans différents types daliments
Aliment |
Apport élevé en |
Apport modéré en |
Céréales |
Amidon, fibres |
Protéines, vitamines B, nombreux minéraux |
Racines amylacées et fruits |
Amidon, fibres |
Quelques minéraux, vitamine C si frais, vitamine A si chair jaune ou orange |
Haricots et pois |
Protéines, amidon, quelques minéraux, fibres |
Vitamines B |
Oléagineux |
Lipides, protéines, fibres |
Vitamines B, quelques minéraux |
Huiles et graisses |
Lipides |
Vitamine A si orange ou rouge |
Légumes vert moyen ou foncé |
Vitamines A et C, folate |
Protéines, minéraux |
Légumes de couleur orange |
Vitamines A et C |
Fibres |
Fruits de couleur orange |
Vitamines A et C |
Fibres |
Agrumes |
Vitamine C |
Fibres |
Lait |
Lipides, protéines, calcium, vitamines |
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ufs |
Protéines, vitamines |
Lipides, minéraux (excepté fer) |
Viande |
Protéines, lipides, fer |
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Poisson |
Protéines, fer |
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Foie |
Protéines, fer, vitamines |
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Source: King et Burgess. Nutrition for developing countries. Oxford University Press, Oxford 1993.
LES PRINCIPAUX NUTRIMENTS ET LEURS FONCTIONS
Manger est une activité naturelle et essentielle. La nutrition est la science qui explique le rôle des aliments et des nutriments dans le corps humain.
Pour comprendre la nutrition humaine, il est nécessaire de connaître les besoins en nutriments et dappréhender le rôle joué par les aliments et les nutriments dans la croissance, la santé, les activités et la reproduction.
Les facteurs alimentaires essentiels peuvent être classés selon leur nature chimique, cest-à-dire: les glucides (ou hydrates de carbone), les protéines, les lipides, les vitamines et les minéraux. On ajoute parfois à cette liste les fibres alimentaires et leau. Vous trouverez ci-après une classification simple des constituants alimentaires. Les vitamines et les minéraux peuvent aussi être désignés comme des micronutriments. Un régime alimentaire sain offre lensemble des nutriments indispensables en quantités appropriées. Les besoins de chaque individu varient selon la taille, lâge, le sexe, létat physiologique et le mode de vie.
Classification simple des constituants alimentaires
Constituant |
Rôle |
Eau |
Assure léquilibre hydrique, régule la température du corps |
Glucides |
Fournit lénergie servant au travail et au maintien de la température |
Lipides |
Énergie et source dacides gras essentiels |
Protéines |
Croissance et régénération |
Minéraux |
Formation des tissus, métabolisme et protection |
Vitamines |
Métabolisme et protection |
Éléments non digestibles et non absorbables, dont les fibres |
Servent à transporter les autres nutriments, augmentent leffet de satiété, abritent la flore bactérienne et favorisent la bonne élimination des déchets |
Les nutriments en tant que sources dénergie
Certains nutriments sont interchangeables pour répondre à des besoins spécifiques du corps humain. Parmi les glucides (appelés également hydrates de carbone), on fait souvent la distinction entre féculents et sucres, les deux entrant dans la catégorie des aliments énergétiques. Les lipides sont aussi une source concentrée dénergie. Si lapport alimentaire est insuffisant, lorganisme ira transformer les protéines en énergie mais ce nest pas leur rôle premier. Par conséquent, seuls les féculents, les sucres et les lipides sont considérés comme aliments énergétiques par les nutritionnistes.
Les fibres ne sont pas décomposées par les enzymes digestives comme le sont les autres nutriments. La plupart reste dans le tube digestif pour faciliter la digestion et le processus dévacuation des selles. Les fibres solubles fermentent dans le gros intestin et produisent des acides gras et autres substances que lorganisme assimile et transforme en énergie.
Les féculents
Les glucides fournissent lessentiel de lénergie nécessaire à lorganisme. Lénergie dégagée par oxydation complète est de 4 kilocalories (kcal) par gramme.
Les aliments riches en amidon tels que les céréales, les racines et les tubercules sont les principales sources dénergie et contiennent également dautres nutriments, ainsi quune bonne quantité de protéines, en particulier dans le cas des céréales. Les légumineuses et les oléagineux sont également de bonnes sources dénergie dans lalimentation, grâce aux glucides et aux lipides quils contiennent. Quand laliment de base est disponible en quantité suffisante pour répondre aux besoins énergétiques des personnes, il y a des chances pour que leurs besoins en protéines soient également satisfaits.
Huiles et graisses
Les huiles et les graisses sont des formes concentrées dénergie. Lénergie dégagée par loxydation complète des acides gras est denviron 9 kcal par gramme, en comparaison avec les 4 kcal par gramme des glucides et des protéines. Lénergie est stockée dans lorganisme pour un usage ultérieur sous la forme de graisses. Certaines plantes, en plus de stocker lénergie sous forme de glucides, conservent aussi de lhuile dans leurs noix, leurs graines, leurs germes et leurs fruits. En Afrique, lessentiel du contenu lipidique de lalimentation traditionnelle provient des plantes oléifères telles que lhuile de palme, lhuile darachide, lhuile de coco et lhuile de sésame.
Si lactivité physique est peu importante (travail peu laborieux), les glucides fournissent généralement lénergie suffisante. Toutefois, durant les longues périodes de dépense énergétique, lorganisme sera amené à rechercher lénergie dans les lipides si lapport en glucides est insuffisant. Il est également nécessaire de consommer une certaine quantité de lipides pour assurer une densité énergétique adéquate. Il importe notamment dajouter des petites quantités dhuile aux aliments de sevrage et à lalimentation des jeunes enfants pour augmenter la densité énergétique des aliments solides que sont les farines de céréales, les racines et les tubercules.
Il existe dautres raisons pour inclure des lipides dans un régime alimentaire équilibré. Les matières grasses alimentaires transportent les acides gras essentiels et les vitamines liposolubles A, D, E et K.
MICRONUTRIMENTS: VITAMINES ET MINÉRAUX
Les vitamines sont nécessaires en quantités modérées dans lalimentation. On distingue les vitamines liposolubles et les vitamines hydrosolubles. Celles qui sont liposolubles peuvent être stockées dans lorganisme jusquà un certain degré et ne sont pas éliminées par les urines. Les vitamines hydrosolubles sont, elles, largement éliminées par les urines. Elles doivent donc être fournies quotidiennement par lalimentation.
Les vitamines et leurs meilleures sources alimentaires
Vitamines |
Meilleures sources |
Vitamines liposolubles[1] |
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Vitamine A |
Foie, huile de foie de poisson, jauneduf, lait et produits laitiers, légumesverts (en particulier feuilles de kale, damaranthe, de patates douces, de dolics et de manioc), fruits et légumes de couleur jaune et orange (carotte, citrouille, mangue, papaye, orange), patates douces à chair orange, huile de palme |
Vitamine D |
Huile de foie de morue, poissons gras, foie, jaune duf |
Vitamine E |
Huiles végétales (maïs, soja, tournesol), noix, germes de soja, céréales, jaune duf |
Vitamine K |
Légumes verts, huiles végétales, jaune duf, buf, mouton, volaille |
Vitamines hydrosolubles[2] |
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Thiamine (vitamine B1) |
Mil, sorgho, blé, maïs, légumes secs, riz, foie, rognons, buf, noix |
Riboflavine (vitamine B2) |
Légumes verts, foie, rognons, lait, fromage, ufs, germes de céréales |
Niacine (acide nicotinique, nicotinamide, vitamine PP) |
Viandes maigres, volaille, poisson, arachides, légumes secs, blé, igname, pomme de terre |
Acide pantothénique (vitamine B5) |
Rognons, poisson, jaune duf, la plupart des légumes et des céréales |
Pyridoxine (vitamine B6) |
Viande, volaille, poisson, jaune duf, céréales complètes, banane, pomme de terre, légumes secs, lentilles, pois chiches |
Biotine (vitamine H) |
Arachides, légumes secs, jaune duf, champignons, banane, pamplemousse, pastèque |
Acide folique |
Légumes verts (pertes élevées lors de la cuisson), fruits frais (en particulier jus dorange), légumes secs, pois, noix, jaune duf, champignons, banane, foie |
Cobalamine (vitamine B12) |
Foie, rognons, poulet, buf, poisson, ufs, lait, fromage |
Acide ascorbique (vitamine C) |
Agrumes, goyave, baobab, mangue, papaye, légumes verts, piment vert, pomme de terre, poivron vert, tomate |
Les minéraux constituent un autre groupe déléments chimiques dont lorganisme a besoin et qui doivent être fournis par lalimentation. Le contenu minéral des aliments est variable. Certains minéraux, tels que le calcium et le fer, sont souvent, comme les vitamines, sous une forme liée et donc difficilement absorbés dans le tube digestif humain. La plupart des minéraux ne sont nécessaires quen quantités infimes et ils ont tous des fonctions spécifiques dans lorganisme humain.
La vitamine A dans les aliments et son rôle dans lorganisme.
Elle est essentielle pour la vision car elle permet de garder le devant de lil (la conjonctive et la cornée) solide, clair et humide. Elle est importante pour son action dans la différenciation cellulaire, la reproduction et la croissance, et la réponse immunitaire. Elle contribue au maintien en bon état de la peau (cellules épithéliales) et des muqueuses freinant ainsi linvasion du corps par des micro-organismes.
La vitamine D
Elle est nécessaire à lassimilation du calcium et du phosphore. Elle aide à contrôler lassimilation du calcium par lintestin et à réguler le taux de calcium dans le sang et les os. Une carence en vitamine D entraîne une déformation des os, appelée rachitisme chez les enfants et ostéomalacie chez les adultes. On trouve la vitamine D dans le lait entier, la crème, le beurre et le fromage. Il y en a un peu dans la chair des poissons gras et dans les ufs. Par laction du soleil sur leur peau, la plupart des enfants fabriquent suffisamment de vitamine D pour répondre à leurs besoins.
Les autres vitamines liposolubles
Les autres vitamines liposolubles sont les vitamines E et K. La vitamine E est essentielle pour maintenir une structure normale des membranes cellulaires de lorganisme et elle intervient dans la formation des globules rouges dans le sang. Elle a un rôle protecteur sur les poumons, le cur et les autres tissus et contribue à éviter la destruction des globules rouges.
Les meilleures sources alimentaires de vitamine E sont les huiles végétales, les noix, la viande, les légumes verts, le germe de blé et le jaune duf.
On trouve de la vitamine K dans les légumes verts, le jaune duf, les huiles végétales, le fromage et le foie. Cette vitamine intervient dans le processus de coagulation sanguine en cas de blessures.
Les vitamines hydrosolubles
Les vitamines hydrosolubles incluent la vitamine C et les vitamines du groupe B.
La vitamine C est importante pour le développement et le maintien en bonne santé des os, des dents, des gencives, des ligaments et des vaisseaux sanguins.
Elle stimule les réactions immunologiques anti-infectieuses et intervient dans le processus de cicatrisation des plaies et des brûlures. En outre, elle favorise lassimilation du fer non héminique, que lon trouve dans les végétaux, les ufs et le lait. Ce fer est difficilement assimilable par lorganisme. Les agrumes, par exemple, qui contiennent de la vitamine C et de lacide citrique, augmentent le pourcentage dabsorption du fer non héminique contenu dans un plat de maïs et de légumes secs ou dune autre céréale associée à un mélange de légumes sils sont consommés en même temps.
Une carence prolongée en vitamine C engendre le scorbut, une maladie qui affaiblit le système immunitaire de lorganisme.
La vitamine B12 ne se trouve que dans les aliments dorigine animale tels que la viande, le poisson et les produits laitiers.
Le fer et lanémie nutritionnelle
Le fer est un nutriment minéral qui est essentiel à la formation de lhémoglobine et de certains enzymes dans lorganisme. Lhémoglobine est le pigment rouge présent dans les globules rouges et qui transporte loxygène dans le sang. Le fer est présent dans une variété daliments tels que le foie, la viande, les céréales (en particulier le grain complet), le poisson, les légumes verts, les noix et les légumes secs.
On distingue deux types de fer dans lalimentation: le fer héminique et le fer non héminique. Le fer héminique est présent dans le sang et la viande dorigine animale, les oiseaux et le poisson. Bien quil soit relativement bien absorbé par lorganisme, seulement 15 à 35 pour cent de tout le fer puisé dans lalimentation passe à travers la paroi du tube digestif.
Le fer issu des végétaux, des ufs et du lait sappelle le fer non héminique. Le nourrisson est capable dabsorber 50 pour cent du fer du lait maternel.
Les autres composants dun repas peuvent entraver labsorption du fer non héminique. Lassimilation du fer non héminique augmente si on associe des aliments riches en vitamine C, en particulier des fruits, qui contiennent également de lacide citrique. Labsorption conjointe de fer héminique (aliments dorigine animale comme le foie, le poulet ou le poisson) et non héminique dans un même repas favorise également cette assimilation. Des boissons telles que le café et le thé contiennent des tanins qui peuvent réduire lassimilation du fer si elles sont prises au cours des repas.
La fermentation et la germination des graines et des légumes secs peuvent augmenter lassimilation du fer non héminique.
Une carence en fer, aboutissant à lanémie, peut être aggravée par des facteurs qui provoquent une diminution des globules rouges. Les ankylostomes, la bilharziose et autres parasites sont des infestations qui favorisent les hémorragies sanguines et le développement ultérieur de lanémie nutritionnelle.
Liode et son rôle physiologique
Parmi les minéraux présents dans le corps humain, liode est considéré comme un micronutriment ou élément-trace. En cas de carence, un goitre peut apparaître et, dans les cas les plus extrêmes, il peut conduire au crétinisme et à un retard du développement mental.
BESOINS ÉNERGÉTIQUES ET NUTRITIONNELS PARTICULIERS
Grossesse et lactation
Chez la femme enceinte, les besoins énergétiques et protéiniques augmentent pour préparer son corps à lallaitement et pour répondre aux demandes croissantes du ftus. Une femme correctement nourrie, ayant une activité physique importante telle quun travail agricole, peut avoir besoin dun complément de 200 kcal par jour. Une femme sous-alimentée devrait augmenter son apport alimentaire de 200 à 285 kcal par jour pour réduire le risque de donner naissance à un bébé de petite taille et pour être capable de produire suffisamment de lait.
Une femme allaitante a besoin denviron 500 kcal et de 18 à 21 grammes de protéines supplémentaires par jour. Lénergie et les nutriments entrant dans la composition du lait maternel proviennent, dune part, de ce que la mère consomme et, dautre part, des réserves de nutriments accumulées avant et durant la grossesse. Il vaut mieux accumuler de bonnes réserves avant la naissance pour produire un bon lait maternel que daugmenter sa ration alimentaire une fois que le bébé est né.
Nourrisson et sevrage
Le lait maternel fournit tous les nutriments dont un nourrisson a besoin. Si la mère a une alimentation correcte, ces nutriments seront présents dans son lait exactement dans les bonnes proportions. Les nutriments présents dans le lait maternel sont plus facilement digérés et assimilés et sont mieux utilisés par lorganisme du bébé que ceux présents dans les préparations artificielles pour bébé (les biberons). Le lait maternel contient également des organismes vivants anti-infectieux qui protègent le bébé contre les infections. Les avantages de lallaitement sont nombreux: il retarde larrivée dune nouvelle grossesse, il coûte moins cher que lallaitement artificiel et il renforce le lien entre la mère et son bébé.
Tant que le régime alimentaire de la mère est bon, lallaitement maternel durant les quatre premiers mois de vie permettra à son bébé de se développer et de grandir de façon régulière. Si lon introduit trop tôt des aliments solides, le bébé risque de diminuer sa consommation de lait maternel. Le processus progressif de sevrage que lon recommande est de passer de lallaitement exclusif (complète dépendance vis-à-vis du lait maternel) à un allaitement partiel en plus des aliments de sevrage, puis à lallaitement occasionnel, quand lenfant est capable de manger la nourriture familiale et quil arrêtera alors lallaitement.
Des repas fréquents et une densité nutritive élevée dans le régime alimentaire du nourrisson contribueront à lui assurer un sevrage sain et réussi. Pour apporter à lenfant des repas plus réguliers ou des aliments de sevrage plus denses, il est nécessaire de lui consacrer plus de temps et dattention.
Les enfants dâge scolaire et les adolescents
Lalimentation des enfants dâge scolaire doit répondre aux besoins élevés dun organisme en pleine croissance, dune activité physique intense et du développement mental. Entre lâge de 11 et 16 ans, les enfants grandissent très vite et ont besoin davantage de nourriture sous forme de goûters en plus des trois repas normaux.
Les enfants arrivant à lécole affamés ne pourront pas se concentrer sur leurs leçons et leur scolarité en souffrira. Un apport énergétique insuffisant conduit à linactivité et à une attention réduite; un état de dénutrition chronique empêchera un enfant de réaliser complètement son potentiel mental et physique.
Les personnes âgées
Au fur et à mesure que lhomme vieillit, ses besoins alimentaires et nutritionnels diminuent en même temps que ses activités. Si lapport énergétique est diminué, il y a de fortes chances pour que les apports en vitamines et minéraux soient eux aussi moins importants. Il importe donc de sassurer que les régimes alimentaires des personnes âgées ne deviennent pas trop monotones et restreints. À chaque fois que cela est possible, ils devraient consommer quotidiennement des légumes et des fruits frais, en particulier ceux qui sont riches en vitamines A, C et D.
B. SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITION
La sécurité alimentaire est définie comme étant «laccès de tous et à tout moment aux aliments nécessaires pour mener une vie saine». Pour atteindre cet objectif, trois conditions doivent être remplies:
adéquation des disponibilités alimentaires en termes de quantité, qualité et variété des aliments;
stabilité des approvisionnements alimentaires;
accès durable pour chacun à la nourriture dont il a besoin.
La sécurité alimentaire est lune des conditions importantes à assurer pour quun individu ait un état nutritionnel satisfaisant et se maintienne en bonne santé.
Le concept de nourriture adéquate est important pour la sécurité alimentaire des ménages. En clair, cela signifie que ce qui est adéquat pour un membre du ménage ne lest pas pour un autre. Les besoins en nutriments varient selon les personnes et dépendent de plusieurs facteurs comprenant lâge, le sexe, le niveau dactivité et létat physiologique.
Plusieurs conditions importantes définissent une alimentation adéquate, permettant à chacun de rester actif et en bonne santé:
elle doit apporter suffisamment dénergie et de protéines;
elle doit fournir les micronutriments (vitamines et minéraux) en quantités suffisantes pour rester en bonne santé;
elle doit être saine et exempte de contaminants, de parasites et de toxines pouvant être dangereux pour la santé;
elle doit être culturellement acceptable et doit, en outre, satisfaire le palais et pouvoir apporter du plaisir au consommateur.
La sécurité alimentaire des ménages repose sur des revenus et des avoirs adéquats, y compris les biens tels que les terres et autres ressources productives. La sécurité alimentaire est intimement associée à laccès à une nourriture nutritionnellement adéquate au niveau des ménages, cest-à-dire la capacité des ménages ou des individus à se procurer suffisamment de vivres pour avoir un apport alimentaire adéquat à tout moment.
La sécurité alimentaire des ménages peut se traduire par un état nutritionnel satisfaisant si les membres du ménage ont une sécurité nutritionnelle, une condition qui associe:
laccès à une nourriture nutritionnellement adéquate et saine;
une connaissance et des compétences suffisantes pour acquérir, préparer et consommer des aliments adéquats, y compris ceux qui doivent répondre aux besoins spécifiques des jeunes enfants;
laccès aux services de santé et à un environnement sain pour assurer une utilisation biologique efficace des aliments consommés.
Stratégies pour améliorer et faire durer la sécurité alimentaire des ménages
Une production alimentaire accrue et laccès à celle-ci sont des facteurs cruciaux pour aboutir à une amélioration nutritionnelle importante. Laccès à des disponibilités alimentaires stables, variées et durables est une condition préalable à létablissement de la sécurité alimentaire au niveau des ménages.
Les stratégies pour une diversification des aliments aux niveaux de la communauté et des ménages incluent une gamme dactivités basées sur lalimentation. Ces activités comprennent:
la promotion des cultures diversifiées et des systèmes agricoles intégrés;
lintroduction de nouvelles cultures;
la promotion des aliments traditionnels insuffisamment exploités et des jardins potagers;
le petit élevage danimaux;
la promotion des produits de la pêche et de la forêt pour la consommation domestique;
la promotion des méthodes améliorées de conservation et de stockage des fruits et légumes pour réduire le gaspillage, les pertes daprès-récolte et les influences saisonnières;
le renforcement de petites unités de transformation agro-alimentaires et dindustries alimentaires;
la production de revenus;
léducation nutritionnelle pour encourager la consommation daliments sains et nutritifs tout au long de lannée.
La durabilité des approvisionnements alimentaires se réfère à la capacité dassurer une stabilité permanente des réserves alimentaires du ménage et laptitude des ménages à répondre aux besoins alimentaires et aux moyens de subsistance de façon continue.
Pour cela quatre conditions sont nécessaires:
La première est un système de production agricole qui soit durable. Dans les zones où les ménages dépendent des ressources naturelles pour tirer leurs revenus et se nourrir, il importe que les pratiques de production nentrent pas en conflit avec lenvironnement ou le perturbent, ce qui aurait des conséquences négatives sur les productions ultérieures.
La deuxième est que la productivité future soit protégée. La durabilité exige que les aliments soient obtenus dune manière qui nentraîne pas une perte de la capacité productive des ménages.
La troisième est que les personnes ne doivent compter que sur elles-mêmes (se suffisent à elles-mêmes), cest-à-dire sur leurs propres efforts et leurs ressources, les échanges ou les procédés commerciaux pour se procurer de la nourriture plutôt quêtre tributaires de la charité, des aides, des associations philanthropiques ou du bénévolat. Une aide sociale directe ou des actions génératrices de revenus ciblées, à légard de ceux qui sont les plus pauvres dans la société, peuvent être envisagées.
La quatrième, enfin, est que les efforts des ménages pour assurer la sécurité alimentaire sous-entendent laccès à dautres besoins fondamentaux considérés comme importants par les ménages comme léducation, la santé, leau potable et le logement.
Les groupes les plus vulnérables face à linsécurité alimentaire et à la malnutrition
Souvent les personnes qui sont en situation dinsécurité alimentaire doivent aussi faire face à dautres problèmes dordre socio-économiques, écologiques, démographiques et éducatifs, pour ne citer que ceux-là. Par exemple, les mêmes personnes qui souffrent de malnutrition vivent aussi dans un environnement défavorisé, sans assainissement, sans système éducatif ou de formation et nont pas dopportunités de travail. Le milieu dans lequel elles vivent peut être dégradé ou pollué. Il peut y avoir surpeuplement ou pas assez de ressources pour nourrir tout le monde. Le fait que ces différents problèmes coexistent dans la même communauté aggrave la situation.
Compte tenu des variations régionales et locales, les ménages qui sont les plus susceptibles dêtre vulnérables face à linsécurité alimentaire et à la malnutrition sont les suivants:
les fermiers qui ne produisent que des quantités faibles ou insuffisantes de nourriture pour se nourrir;
les travailleurs agricoles sans terre nayant pas les ressources adéquates pour produire de la nourriture ou des revenus pour sen procurer;
les ménages dont le chef de famille est une femme;
les ménages ayant à charge un nombre important de dépendants;
les ménages résidant sur des terres marginales non exploitables (par exemple, dans des zones prédisposées à la sécheresse ou des versants touchés par lérosion);
les ménages qui disposent de revenus insuffisants pour avoir un accès permanent à des aliments sains, de bonne qualité et en quantité suffisante.
Parmi tous ces ménages, ceux ayant des enfants de moins de cinq ans et des femmes en âge de procréer sont les plus vulnérables. Le risque est augmenté quand laccès aux services de santé nest pas adéquat.
Risques dinsécurité alimentaire et populations affectées
Risques |
Ménages et individus à risque |
Production agricole (ravageurs, sécheresse, etc.) |
· Petits exploitants dont les revenus sont peu diversifiés et qui ont un accès limité aux technologies améliorées (par exemple, semences améliorées, engrais, irrigation, lutte contre les ravageurs) |
|
· Travailleurs agricoles sans terre |
Commerce agricole (interruption des exportations et des importations) |
· Petits exploitants spécialisés dans un produit dexportation |
|
· Petits éleveurs |
|
· Ménages pauvres fortement dépendant des aliments importés |
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· Citadins pauvres |
Prix des aliments (hausse importante et soudaine des prix) |
· Ménages pauvres qui doivent acheter toute leur nourriture |
Emploi |
· Les ménages salariés |
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· Employés du secteur informel dans les zones périurbaines et dans les zones rurales en cas de mauvaises récoltes imprévues |
Santé (maladies infectieuses pouvant entraîner une baisse de productivité) |
· Collectivités mais surtout les ménages qui ne peuvent se permettre des soins préventifs ou curatifs et les membres vulnérables de ces ménages |
Politiques et échec des politiques |
· Ménages résidant dans des zones perturbées(guerre, troubles civils) |
|
· Ménages résidant dans des zones à faible potentiel non reliées aux centres de croissance par des infrastructures |
Démographie (risques individuels touchant de larges groupes) |
· Femmes, surtout si elles ont peu ou pas accès à léducation |
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· Ménages dont le chef est une femme |
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· Enfants durant la période de sevrage |
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· Personnes âgées |
VIH/SIDA[3] et son impact sur la sécurité alimentaire et la nutrition des ménages
Les carences énergétiques et alimentaires, souvent associées à des infections et à des maladies parasitaires, altèrent les performances physiques de ladulte et sa capacité de travail. La perte de productivité qui en résulte entraîne souvent des conséquences graves pour la sécurité alimentaire des ménages affectés. Peu dinfections ont plus dinfluence sur la capacité de production alimentaire et létat nutritionnel que le VIH responsable du SIDA. Le SIDA a probablement une influence déterminante sur laptitude de la population à produire, transporter, vendre et acheter les aliments.
En plus de limpact direct sur lagriculture, les conséquences indirectes sérieuses sont la disparition des structures traditionnelles familiales de prise en charge, la perte dune main-duvre formée et la baisse des revenus familiaux. Le nombre dorphelins est en hausse constante.
Outre la perte de capacité de travail de la personne atteinte du VIH occasionnée par sa maladie et de sa mort éventuelle, les membres de la famille doivent lui consacrer du temps pour la soigner et, par conséquent, négligent leurs activités à la ferme et à lextérieur.
Limpact du VIH/SIDA est sans doute plus grave sur les groupes déjà vulnérables, tels que les personnes souffrant de malnutrition et en insécurité alimentaire. Les programmes les plus performants sont ceux qui permettent aux personnes de faire face à la perte de travail. Il faut faire leffort dintégrer tous les aspects de réduction de la pauvreté, le travail domestique et agricole, les besoins des orphelins et autres jeunes gens en matière déducation, la sécurité alimentaire et la nutrition, et les sources de revenus.
[1] Vitamines contenues et/ou
solubles dans les huiles, les graisses et les matières grasses. [2] Vitamines solubles dans leau, par opposition aux vitamines liposolubles. [3] VIH/SIDA est labréviation pour virus de limmunodéficience humaine/syndrome dimmunodéficience acquise. |