Lunité 4 porte sur les causes complexes des problèmes de nutrition. Son contenu se limite aux causes et aux facteurs qui sont utiles à lagent de terrain pour quil organise son travail quotidien avec les communautés.
Cette unité na pas pour but doffrir une vision stricte sur les interactions entre ces facteurs. Au contraire, on attend des participants quils expriment leurs propres points de vue sur ces interactions. Cela permettra de mettre en évidence la variété des interactions que les participants et les membres des communautés perçoivent.
On y insiste fortement sur le rôle que jouent les femmes dans le travail communautaire. On souhaite que les participants réalisent limportance de ce facteur dans le travail de développement, car cette prise de conscience devrait améliorer lefficacité dun grand nombre dactivités sur le terrain.
La question démographique est traitée à part de façon à démontrer aux participants quils peuvent contribuer de façon significative aux changements dans la communauté. Cette partie se limite aux actions spécifiques et appropriées pouvant être entreprises par lagent de terrain.
Linstructeur pourra écourter cette partie du cours de manière à pouvoir privilégier les discussions sur la résolution des problèmes de sécurité alimentaire des ménages. Les parties sur lesquelles on peut faire limpasse sont indiquées dans le texte. Une autre possibilité est de distribuer les supports de cours correspondants comme devoir de lecture pour le jour suivant et den discuter ensuite brièvement.
OBJECTIFS
A lissue de cette unité, les participants seront capables de:
Enumérer les causes possibles de malnutrition et dinsécurité alimentaire dans la communauté.
Identifier le rôle des femmes dans la production et la distribution des aliments.
Garder à lesprit limportance du développement communautaire pour répondre aux problèmes de sécurité alimentaire.
Promouvoir le recours aux ressources propres de la communauté.
Promouvoir des idées pour réduire la croissance de la population.
OUTILS NÉCESSAIRES
Supports de cours 4.1 à 4.16.
Temps suggéré pour le cours: 6 heures divisées en segments de 2 à 3 heures interrompus par une pause de 30 minutes.
1. De nombreux facteurs influencent la sécurité alimentaire et par conséquent létat nutritionnel des membres dune communauté.
2. Des groupes au sein de la communauté peuvent être vulnérables face à des problèmes de santé parce quils ont des besoins particuliers ou parce que la structure de la société est telle quelle les empêche davoir accès à ce dont ils ont besoin.
3. Le rôle des femmes dans la production et la distribution des aliments est vital, mais, comme on considère souvent cela comme étant normal, leur rôle nest pas pris en compte lors de la planification des programmes. Les activités de développement communautaire peuvent améliorer la sécurité alimentaire mais aussi dautres aspects des conditions de vie des habitants.
4. Une augmentation anarchique de la population est une menace qui peut annuler les avancées et les progrès obtenus par les communautés à la fois aux niveaux des familles et de la nation.
Distribuer le support de cours 4.1 «Causes de maladies liées à la nutrition». Introduire les causes de la malnutrition, en insistant sur le fait quelles sont nombreuses et quelles peuvent être classées de différentes façons.
Une analyse causale des problèmes les plus importants peut être utile. Elle peut vous aider à comprendre les rapports qui existent entre les différents facteurs qui affectent la nutrition et les causes responsables des problèmes de santé liés à la nutrition.
A laide du support, mettre en évidence le fait que les activités de terrain peuvent être centrées sur une série de causes qui, à différents niveaux, peuvent aboutir à la malnutrition et au décès. Lagent de terrain devra donner son interprétation sur les causes qui lui semblent pertinentes dans la communauté. Insister sur le fait que la communauté peut avoir des priorités pour agir sur lune ou lautre de ces causes, sans avoir à tenir compte des explications de lagent de terrain.
Distribuer le support de cours 4.2 «Facteurs responsables dun état nutritionnel inadéquat». Demander aux participants dexprimer leur point de vue sur ces facteurs daprès leur expérience.
En gardant à lesprit les différences entre les niveaux de causes, pouvez-vous citer des exemples de causes ou de facteurs qui affectent létat nutritionnel?
Laisser dabord les agents de terrain réagir spontanément. Décider avec eux dans quelle colonne du schéma du feuillet 4.2 il faudrait mettre les différents facteurs suggérés par les participants
Dessiner en haut du tableau le schéma ci-dessous et noter dans la colonne correspondante leurs différentes suggestions. Montrer celles qui sopposent en leur demandant de préciser leur pensée et les relations entre les facteurs.
Haut du tableau
Facteurs de production alimentaire |
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Facteurs sanitaires |
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Facteurs sociaux |
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Facteurs économiques |
Écrire les différents facteurs suggérés par les participants dans les colonnes correspondantes.
En bas du tableau, écrire:
ÉTAT NUTRITIONNEL INADÉQUAT |
Continuer la discussion jusquà ce que tous les principaux facteurs aient été vus et notés.
Rappeler aux participants que la compréhension des facteurs causaux ne peut se faire que si la communauté a défini à la fois les facteurs et leur rapport entre eux.
Comment sassurer que nous enregistrons bien le point de vue de la communauté sur les causes de la malnutrition?
Laisser dabord les participants réagir spontanément, puis intervenir:
Ils doivent notamment répondre:
· Demander aux membres de la communauté de citer des causes.
· Utiliser le même procédé que précédemment pour définir leur relation.
· Vérifier si les facteurs mentionnés sont définis comme prioritaires par un grand nombre de personnes dans la communauté.
· Vérifier si les facteurs prioritaires mentionnés par la communauté peuvent être utilisés pour formuler une question à soumettre à la communauté.
La compréhension des causes permet à la communauté et à lagent de terrain de saccorder sur les objectifs pour les prochains programmes.
Il y a de nombreuses étapes dans le développement des maladies de carence chez les individus. Les étapes sont décrites ci-après. Linstructeur doit voir avec les participants chaque étape de façon à faciliter la compréhension des causes de la malnutrition et de décès.
Les sources dinformation nécessaires à lévaluation de létat nutritionnel sont les suivantes:
Les conséquences de la malnutrition sont nombreuses et variées: risques de décès, de maladies et dinvalidité plus ou moins importante, diminution de la capacité de travail, altération de la capacité à apprendre, et manque de soins ayant des conséquences sur la famille et le développement de lenfant.
DONNéES RELATIVES à LALIMENTATION |
DONNéES RELATIVES à LA SANTé |
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Niveau national |
Niveau individuel |
Niveau national |
Niveau individuel |
Bilans alimentaires |
Études alimentaires |
Statistiques sur la vie et la santé |
Anthropométriques, biochimiques et cliniques |
Disponibilités approximatives par habitant |
Apports nutritionnels estimés des individus et comparaison avec les besoins nutritionnels |
Données sur la morbidité et la mortalité en rapport avec la nutrition, maladies liées à la nutrition et degré de risque pour la communauté |
Effets de la nutrition sur le développement physique, les fonctions biochimiques et les signes et symptômes cliniques |
Montrer que les besoins nutritionnels physiologiques varient selon les groupes de personnes dans la communauté. Ceux dont la santé est le plus affectée par des changements soudains dans la quantité et la qualité des apports nutritifs sont considérés comme appartenant à un groupe vulnérable. Distribuer le support de cours 4.3 «Facteurs affectant les besoins en nutriments». |
Quels sont les groupes dans la communauté les plus exposés à des problèmes de santé si la nourriture est hors de prix ou quelle nest pas disponible?
Laisser les participants réagir spontanément dans un premier temps, puis intervenir:
Ils doivent notamment répondre:
· Les jeunes enfants, y compris les nourrissons: ils dépendent des autres pour salimenter et leurs besoins sont importants du fait de la croissance.
· Les enfants dâge scolaire et les adolescents: ils sont en pleine croissance et dans une période de transformation.
· Les enfants malades: leurs besoins sont accrus mais ils ne réclament pas à manger.
· Les femmes enceintes et les femmes allaitantes: les femmes enceintes doivent manger suffisamment pour répondre aux besoins du ftus. Les femmes allaitantes doivent manger plus que dhabitude pour produire le lait qui servira à nourrir leur enfant. Ces femmes des deux groupes ont moins de temps quavant pour préparer elles-mêmes les repas alors quelles doivent manger davantage.
· Les personnes âgées: elles choisissent de moins en moins elles-mêmes leur nourriture, alors quelles doivent faire attention à varier les aliments quelles consomment.
· Les infirmes et les marginaux (ceux qui sont sans terre et les pauvres): ils ont difficilement accès à la nourriture ou nont pas les moyens de sen procurer.
Utiliser le feuillet 4.3 et étudier avec les participants les facteurs affectant les besoins alimentaires de façon à ce quils connaissent les besoins particuliers de chacun des groupes vulnérables.
Expliquer que les causes vues précédemment affectent certains groupes différemment de la majorité. Ces personnes peuvent aussi être vulnérables soit parce quelles nont pas accès ou bien ont un accès limité aux sources alimentaires de la communauté. La structure de la société peut parfois les empêcher dobtenir ce dont elles ont besoin. Les problèmes de la communauté peuvent affecter la santé de certains beaucoup plus que dautres.
Les femmes et les enfants sont les plus vulnérables face à la malnutrition. Un nombre de facteurs ont été reconnus comme agissant sur le bien-être des enfants et des femmes.
En tenant compte des facteurs de malnutrition, expliquer quels sont les facteurs sociaux qui rendent certains groupes plus vulnérables que la majorité face aux problèmes de santé?
Laisser dabord les participants réagir spontanément, puis intervenir:
Ils doivent notamment répondre:
· Ils nont pas assez dargent pour subvenir à leurs besoins.
· Traditionnellement, les hommes, en tant que chefs de famille, ont souvent la priorité en ce qui concerne la nourriture.
· Les femmes ont une lourde charge de travail et nont pas toujours le temps de préparer plus dun repas par jour pour la famille en particulier pour les jeunes enfants.
· Les enfants ont des estomacs plus petits et ont donc besoin de repas plus fréquents et nutritionnellement plus denses.
· Les personnes âgées ne sont pas toujours capables de se préparer à manger. Si elles nont pas les moyens de sacheter à manger et quelles se retrouvent seules, elles peuvent développer une forme de malnutrition.
· Dans de nombreux pays, les infirmes sont méprisés. Les femmes, hommes et enfants ayant des infirmités font face à dénormes problèmes du fait de ce comportement social.
· Des tabous alimentaires limitent la consommation de certains aliments tels que les ufs ou le poisson pour les femmes enceintes ou les jeunes enfants.
· Des services de santé inadéquats.
· Des maladies, comme la diarrhée par exemple.
· Un environnement sanitaire déplorable.
Le meilleur moyen de contrôler les problèmes nutritionnels dépendra du ou des facteurs les plus importants que lon aura identifié(s). Ce ou ces facteurs diffèrent dune situation à une autre. Quelle que soit la solution envisagée pour les résoudre, il est important que lagent de terrain soit conscient des différentes possibilités.
La communauté indiquera les facteurs jugés comme étant les plus importants. Lagent de terrain peut apporter son aide en montrant les connections entre les facteurs et les raisons de lorientation des programmes. Il peut être utile davoir différentes approches pour cerner un problème. Certaines mettront laccent sur la modification des comportements, alors que dautres conduiront à des interventions plus radicales.
Introduire le support de cours 4.4 «Activités pour lamélioration du bien-être des femmes». Sur ce feuillet, on trouvera plusieurs activités qui peuvent être entreprises pour améliorer le bien-être des femmes et des enfants.
Démontrer que les femmes jouent un rôle majeur dans la production alimentaire. En même temps, par rapport aux autres groupes de la communauté, elles sont désavantagées, dun point de vue social et sur le plan physiologique, durant les périodes de grossesse et de lactation.
Dans votre communauté, qui est chargé de produire la nourriture et de nourrir la famille?
Laisser dabord les participants réagir spontanément, puis intervenir:
Ils doivent notamment répondre:
Ce sont généralement les femmes (y compris les femmes âgées, enceintes et allaitantes).
Parfois les enfants, en particulier les jeunes filles plus âgées que lon retire de lécole pour quelles travaillent.
Signaler aux participants que la contribution importante des femmes napparaît souvent pas dans les premières réponses données. Il arrive souvent quon ne mentionne pas les différentes tâches qui incombent aux femmes. Insister sur le fait que cette contribution est oubliée dans de nombreux cas parce que le travail agricole fait par les femmes est généralement considéré comme faisant partie du travail domestique. Bien que lagriculture soit également un domaine masculin, la contribution importante des femmes et des enfants durant certaines périodes est souvent négligée.
Quelles sont les activités agricoles auxquelles participent les femmes?
Laisser dabord les participants réagir spontanément, puis intervenir:
Ils doivent notamment répondre:
· Les femmes font lessentiel (presque les trois quarts) du travail agricole en rapport avec la production alimentaire alors que les hommes sont plus impliqués dans les productions de cultures de rente en particulier les vergers.
· Elles sont responsables du sarclage et de la récolte dans les champs.
· Elles sont responsables de la mise en place et de lentretien des jardins potagers.
· Elles doivent aussi soccuper de la transformation des aliments, comme broyer le maïs.
· Elles soccupent également du petit élevage: moutons, chèvres et lapins.
· Elles doivent transporter leur production au marché pour la vente.
· Elles sont chargées de stocker les semences nécessaires aux plantations de la saison suivante.
· Elles doivent également collecter leau et ramasser le bois de chauffage, faire cuire la nourriture et nourrir leur famille.
· Enfin, elles doivent soccuper de leurs enfants et de leur mari.
En tant quagent de terrain, vous devrez vérifier ce que font les hommes et les femmes dans votre région pour la production agricole, et le temps quils passent à ces activités. Lagent de terrain a une position privilégiée pour faire comprendre à la communauté la contribution importante quapporte chacun de ces groupes. Lobjectif final est de sassurer que les hommes et les femmes travaillent ensemble, en partenariat, dans les diverses activités de productions agricoles, chacun ayant son propre rôle, qui vient compléter celui de lautre.
Quel est le temps moyen journalier passé par les femmes pour ces activités, comparé à celui des hommes?
Comparer les différences de temps. Faire un résumé des points de vue exprimés en essayant dimaginer la journée type dun homme et celle dune femme dans la communauté.
Introduire lidée que la communauté peut faire face à de graves problèmes si elle ne reconnaît pas les différentes contributions des femmes.
Que peut-il se passer dans une communauté quand on ne reconnaît pas la participation des femmes?
Laisser dabord les participants réagir puis intervenir:
Parmi les réponses, nous devons avoir:
· Les femmes agricultrices, qui ne sont pas conseillées par les services de vulgarisation, peuvent se retrouver avec des récoltes plus faibles que la normale. Elles auront alors encore moins les moyens de nourrir leurs enfants.
· Le degré de malnutrition chez leurs enfants, comme pour elles-mêmes, peut augmenter.
· Les services de vulgarisation agricole se tournent plus naturellement vers les fermiers mâles, davantage intéressés par les cultures de rente que par les cultures destinées à la consommation domestique (cultures vivrières).
Le travail des femmes est souvent reconnu au niveau local, parce que les familles et les communautés savent que, sans elles, il ny aurait pas à manger. Toutefois, les hommes contribuent également à la sécurité nutritionnelle et alimentaire des ménages à ce niveau, et ce rôle doit être reconnu.
Cependant, le travail des femmes dans le domaine de lagriculture nest pas souvent reconnu par les gouvernements, les décideurs et les services de vulgarisation. A cause de cette attitude, le gouvernement continue à offrir les ressources, la technologie et les conseils en matière de vulgarisation agricole essentiellement aux hommes. Il faut revoir cette attitude de manière à ce que le rôle des femmes dans le système dapprovisionnement alimentaire soit reconnu et soutenu également à travers des politiques appropriées.
Introduire lidée que le travail de tous ceux qui contribuent à la production alimentaire doit être reconnu. Les agents de terrain peuvent entreprendre des actions spécifiques dans le but daboutir à cette reconnaissance.
Que faire pour corriger ce manque de reconnaissance?
Laisser dabord les participants réagir spontanément, puis intervenir:
Ils doivent notamment répondre:
· Les décideurs au sein du gouvernement doivent admettre, intégrer et mettre en avant le rôle que jouent les femmes pour nourrir leur famille.
· Au niveau local, plus de femmes agricultrices devraient recevoir une aide et une formation de la part des fonctionnaires des services de développement agricole de façon à ce quelles améliorent leurs compétences dans ce domaine.
· Au niveau local, les femmes devraient aussi recevoir une formation dans les domaines de lagriculture, de la nutrition et de la santé pour faciliter la mise en uvre des programmes communautaires intégrés.
· Au niveau local, les femmes agricultrices devraient avoir accès à des moyens technologiques simples, au crédit et à des parcelles de terre sur lesquelles cultiver.
· Au niveau local, les programmes de formation devraient augmenter le nombre de places accordées aux femmes de façon à renforcer la sécurité alimentaire dans les communautés.
· Au niveau local, les hommes et les femmes devraient discuter ensemble des problèmes dalimentation, de nutrition et de santé, ainsi que du développement communautaire. Ces rencontres permettraient dintégrer les capacités de tous et de créer des conditions pour que chacun participe aux solutions des problèmes en matière de nutrition quils peuvent rencontrer en tant que communauté.
· Au niveau local, il devrait y avoir une campagne intensifiée pour faire prendre conscience, en particulier aux hommes, du rôle significatif des femmes dans le domaine de la sécurité alimentaire et en tant que pourvoyeuses de soins pour la famille et les enfants. Lattitude des hommes à légard des femmes vis-à-vis des activités de production serait différente.
ÉTUDE DE CAS
ÉGAUX MAIS DIFFÉRENTS: UNE PERSPECTIVE DES FEMMES AGRICULTRICES DE LASSOCIATION DE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE DAMALIMA (ACDA).
Distribuer une copie du support de cours 4.5 «Egaux mais différents»[4].
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Cette étude de cas décrit: |
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1. Comment les traditions culturelles ont été utilisées pour apporter les valeurs familiales et communautaires de respect mutuel et de coopération. |
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2. La valeur de la contribution des femmes dans la famille et la communauté. |
3. Comment les activités centrées sur la sécurité alimentaire contribuent à déclencher des actions pour améliorer dautres aspects de la vie de la communauté. |
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Accorder du temps aux participants pour quils lisent ce document. |
Objectif
Les participants découvrent la façon dont une association de développement communautaire répond aux problèmes de nutrition et de sécurité alimentaire en ayant recours aux valeurs culturelles.
Description de la situation
Une organisation de développement local travaille avec un demi-million de ruraux, des fermiers, dans 800 endroits, pour promouvoir la sécurité alimentaire dans les familles et les communautés.
Les hommes et les femmes sont des fermiers communaux (cest-à-dire travaillant sur des terres appartenant à la communauté). La plupart de ces terres ne sont pas très fertiles et sont souvent affectées par la sécheresse.
La plupart des femmes sont des agricultrices qui produisent de la nourriture pour leur famille et la communauté.
Les hommes sont souvent en ville à la recherche dun emploi rémunéré pour soutenir leur famille restée à la campagne.
Les membres de cette association axent non seulement leurs activités sur la production agricole mais travaillent également sur lamélioration de la santé, de léducation et des autres services disponibles dans leur région.
Selon leur culture et leurs traditions, les femmes et les hommes accomplissent des tâches bien spécifiques mais aucun des deux groupes ne peut survivre sans lautre.
Dans leur communauté, le respect mutuel et la coopération sont les principes conducteurs menant à des unités familiales travaillant main dans la main.
Les femmes sont considérées comme un pivot majeur dans le développement communautaire à cause de leur rôle central dans la famille en tant que pourvoyeuses et productrices de nourriture.
Certaines fonctions «traditionnelles» des femmes demeurent: porter et élever des enfants, préparer et servir les repas.
Préparer les repas et gérer le foyer sont perçus comme un signe de puissance des femmes et comme le rôle central dans la famille. Sans femmes dans les environs, personne ne mangerait.
Dans leur culture, les femmes sont mises en valeur, et la communauté apprécie les femmes qui sont fortes, à la fois sur le plan physique et mental.
Les membres de cette association se basent sur la culture traditionnelle pour guider leur action. Ils pensent que le colonialisme a importé lindividualisme comme valeur, ce qui a un effet négatif sur le modèle traditionnel, en détruisant lintégrité de la famille et en entraînant la déconsidération du rôle des femmes en tant quagricultrices et pourvoyeuses de nourriture.
À côté de leur travail agricole, ces femmes ont développé dautres programmes, par exemple, des petites entreprises telles que lélevage de poulets ou la confection de pain pour la communauté.
Elles vont également saider les unes les autres à labourer, cultiver, sarcler et récolter les cultures vivrières.
De plus, elles envoient les membres de leur organisation suivre des formations sur la santé, lagriculture et la gestion préscolaire.
Les «groupes familiaux» qui sautosuffisent sassocient pour former des «groupes villageois» et construisent ensemble des digues, creusent des puits, mettent en place des moulins et tiennent les commerces de détail.
Mme Nkomo, un membre actif de lassociation raconte:
Elle et dautres membres de son groupe avaient du mal à produire suffisamment de nourriture sur leur petite parcelle de terre pour nourrir leur famille. Elles étaient trop occupées à tenter de survivre suite aux problèmes liés à la vague de sécheresse qui sétait abattue sur leurs villages et la région. Elles nétaient pas organisées et chacune se préoccupait de sa propre famille au lieu de sentraider selon les valeurs traditionnelles de respect mutuel et de coopération.
En 1989, plusieurs agents de développement communautaire qui travaillaient dans un autre village, non loin du leur, leur rendirent visite. Ils voulaient savoir comment ces villageois se débrouillaient pour faire face à la sécheresse. Mme Nkomo et deux de ses amies, Mme Owusu et Mme Olowolafe, assistèrent à la réunion. Lors de cette réunion, des stratégies pour venir à bout des épreuves familiales furent proposées telles que lassociation, lentraide et le respect mutuel. A la suite de cette réunion, Mme Nkomo et ses amies décidèrent de tenir leurs propres réunions de façon à obtenir ladhésion des autres membres aux idées suggérées par les visiteurs lors de leur passage.
Elles ressentirent le besoin de créer un groupe local dont le but serait de résoudre les problèmes de la communauté.
«Après avoir formé notre groupe constitué de cinq familles, nous avons pu commencer à nous entraider, mais il nous manquait de largent. Les réunions avaient lieu deux fois par semaine pour trouver un moyen de gagner de largent. Nous décidâmes que chaque membre paierait 50 cents après chaque réunion. Une fois la somme de 110 dollars atteinte, nous avons pu commencer un jardin.
Nous faisons pousser du chou, des haricots, des oignons, des tomates, du maïs et dautres légumes. Notre idée était de cultiver des légumes traditionnels que nous pourrions vendre localement sans problème. Le groupe est maintenant constitué de cinq membres, quatre femmes et un homme, et quand nous devons prendre une décision, nous le faisons tous ensemble.
En tant que femmes, nous voyons que nous sommes fortes. Nous sommes puissantes. Nous nous en sortons bien, nous sommes déterminées, grâce à la vision que nous avons de la vie. Nous voyons loin, même dans les périodes de sécheresse, grâce à notre force et notre confiance.»
Une fois que les participants ont lu cette étude de cas, introduire les idées essentielles, nécessaires pour entreprendre toute action, et que tous doivent partager si lon veut réussir à changer la sécurité alimentaire des habitants.
Quels sont les principes les plus importants appliqués par les membres de ACDA pour promouvoir la sécurité alimentaire?
Laisser dabord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:
Parmi les réponses, nous devons avoir:
· Respect des aspects positifs de la culture traditionnelle, à savoir le respect mutuel et la coopération entre les habitants.
· Respect et admiration envers les femmes ainsi que pour leur rôle dans lagriculture.
· Regroupement des familles pour résoudre les problèmes locaux.
· Production agricole et sécurité alimentaire sont des enjeux qui sadressent à la communauté entière et non pas seulement à un petit nombre de personnes.
· Respect mutuel entre hommes et femmes pour leur rôle respectif dans la communauté.
· Sécurité alimentaire pour les familles signifie quil faut au préalable que chaque famille soit autosuffisante pour alors envisager la vente des excédents alimentaires.
· Importance de la sécurité alimentaire comme point de départ à dautres améliorations dans la communauté.
Introduire lidée que les principes de base montrés dans cette étude de cas sappliquent aussi aux autres communautés, y compris celles où les participants travaillent.
Comment lapproche de lACDA sur les problèmes de sécurité alimentaire est-elle comparable à celle de votre communauté?
EXERCICE
Étapes
1. Séparer les participants en petits groupes et les laisser débattre cette question durant 30 minutes.
2. Faire en sorte que les participants de la même région se mettent ensemble de façon à ce que les différents groupes puissent comparer leurs notes.
3. Chaque groupe nommera un président et un secrétaire.
4. Le président devra mener le débat pendant que le secrétaire notera seulement les points importants pour les rapporter ensuite devant toute la classe.
5. Encourager les participants à discuter également de lhistoire de Mme Nkomo.
6. Chaque groupe présente ensuite les points importants relevés lors de leur discussion.
7. Accorder plus de temps à cette séquence, si cela est nécessaire, car les participants sauront mieux adapter cette étude de cas à leur propre situation une fois de retour chez eux sils lont bien assimilée.
Introduire lidée que les principes de base présentés dans cette étude de cas peuvent être résumés dune façon simple de manière à ce quil soit facile de les expliquer aux autres, à un supérieur ou à des collègues issus dautres secteurs.
Quelles leçons pouvons-nous tirer de lhistoire de Mme Nkomo?
Laisser dabord les participants réagir spontanément, puis intervenir:
Parmi les réponses, nous pouvons avoir:
Les pauvres ont tout intérêt à se regrouper pour rassembler leur force et travailler ensemble pour atteindre des objectifs communs et résoudre les problèmes locaux.
Lautosuffisance comme objectif devrait aider les familles à se mobiliser pour travailler ensemble en vue de faire avancer la communauté.
Faire pousser des légumes verts pour répondre aux besoins de la famille est une étape importante dans létablissement dune bonne nutrition et pour initier tout programme de sécurité alimentaire.
Vendre lexcédent de production peut être nécessaire pour se procurer de largent qui servirait à satisfaire dautres intérêts familiaux et communautaires.
Les fermiers, hommes et femmes, devraient travailler ensemble pour produire de la nourriture destinée à leur famille et à leur communauté, mais aussi pour élever des enfants en bonne santé et leur redonner une certaine dignité.
Rappeler aux participants que ces réponses résument lexpérience décrite dans létude de cas. Les déclarations sont donc particulièrement utiles quand elles expliquent les aspects importants du rôle des femmes, le développement communautaire et lamélioration nutritionnelle à des supérieurs et à des collègues.
Les participants doivent garder à lesprit ces points, qui amélioreront la qualité de leur travail.
Lune des raisons qui explique pourquoi tant de personnes, en particulier des jeunes enfants, souffrent de malnutrition dans certains pays est le nombre élevé denfants à charge par famille. Nombreuses sont les familles qui nont pas suffisamment de terre ou dargent pour pouvoir nourrir correctement chaque membre du groupe.
Plus les familles sont nombreuses, plus la population augmente rapidement et plus le pourcentage denfants est élevé. Dans de nombreux pays, la population augmente plus vite que la production alimentaire. Elle augmente si vite que le gouvernement narrive pas à créer des emplois, des écoles, des services de santé et un approvisionnement en eau adéquat.
La pression démographique sur les terres a des conséquences sur lenvironnement et provoque des flux migratoires, principalement des zones rurales vers les zones urbaines. Du fait de cette migration, les opportunités demploi diminuent dans de nombreuses villes, ainsi que celles de logement et de toutes les autres facilités. Laccroissement de la population sexplique également par le fait que les services de santé, plus performants et plus nombreux, ont considérablement fait diminuer le taux de mortalité des enfants.
Dans cette partie du cours, nous traiterons de la relation entre la population, les approvision-nements alimentaires et les autres ressources aux niveaux de la famille et de la communauté, et des problèmes qui en découlent quand le rapport nest pas équilibré. Nous examinerons les problèmes de nutrition liés à lespacement des naissances et aux grossesses précoces des adolescentes. Nous expliquerons comment les populations augmentent et les conséquences dune croissance démographique rapide. Nous examinerons plus précisément les moyens que peuvent utiliser les agents de terrain pour faire prendre conscience aux populations rurales de ces conséquences et comment ils peuvent les aider à prendre les bonnes décisions pour quil y ait adéquation entre la taille de la famille et les ressources familiales et celles de la communauté. Cest ce quon appelle léducation en matière de population.
Linstructeur devra écrire au tableau la phrase suivante: «Léducation en matière de population permet dapporter aux gens les connaissances, la compréhension et les compétences qui les inciteront et leur permettront de planifier leur famille en fonction des ressources dont ils disposent, aux niveaux de la famille, de la communauté et de la nation.» Expliquer que léducation en matière de population peut être intégrée dans le travail de tous les agents de terrain quils soient du secteur de lagriculture, de la santé, de léducation, des collectivités ou du développement rural. La relation étroite de ces agents avec les communautés leur permet de travailler avec les populations dune manière pratique et amicale.
Avant daller plus loin, insister sur le fait quun échange doit avoir lieu entre linstructeur et les participants. Cette unité est présentée sous la forme dune étude de cas de manière à favoriser cet échange et que chacun prenne plaisir à apprendre sur la nutrition et la population.
ÉTUDE DE CAS PARTIE 1: NUTRITION, TAILLE DE LA FAMILLE ET ESPACEMENT DES NAISSANCES
Monsieur Mondo est un agent de terrain agricole en poste au village de Baganda. Avant de commencer à travailler avec les fermiers de la région, il souhaite sinformer sur la communauté, savoir sil existe des problèmes particuliers ou non et si les habitants sont prêts à travailler avec lui. Ainsi, après sêtre présenté aux habitants lors dune réunion publique, il rencontre les familles.
Voici lune des visites à domicile entreprise par M. Mondo.
Distribuer le support de cours 4.6 «La famille Juma».
Nous pouvons voir sur ce document:
Un père soucieux.
Que voyez-vous sur cette image?
Les participants doivent notamment répondre:
M. Juma est préoccupé par ses problèmes.
Daprès vous, pourquoi les enfants souffrent-ils de malnutrition?
Les participants doivent notamment répondre:
Il y a tellement denfants à charge quil ny a pas assez de terre, dargent ou de temps pour travailler et produire suffisamment de nourriture pour chacun dentre eux.
Mme Juma est trop fatiguée et prise par son travail pour pouvoir nourrir et soccuper convenablement dautant denfants.
Les enfants sont souvent malades parce que la maison est misérable et sale. Ils mangent peu parce quils sont malades et deviennent donc encore plus faibles.
Lécart dâge entre les enfants est trop rapproché pour quils aient pu être nourris au sein suffisamment longtemps. La plupart des mères arrêtent lallaitement dès quelles retombent enceintes.
Parce quelle est sous-alimentée, Mme Juma a probablement donné naissance à des petits bébés. Les bébés en insuffisance pondérale à la naissance ont plus de risques de présenter un retard de croissance, de tomber malade ou de mourir que ceux ayant un poids de naissance normal.
M. Mondo discute avec M. et Mme Juma. Il leur raconte que sa femme a donné naissance à une adorable petite fille, il y a deux jours. M. Juma le félicite et souhaite quelle devienne une belle jeune femme. Alors quils discutent, M. Mondo découvre que Mme Juma a à peine 30 ans et quelle a eu douze enfants. Deux de ses enfants sont morts très jeunes. M. Mondo leur apprend alors que sa femme a à peu près le même âge que Mme Juma mais quils nont seulement que trois enfants avec un intervalle de deux et trois ans entre chaque enfant. Il explique également que, à cause de leurs faibles ressources, ils nont pas lintention davoir dautres enfants et quils utilisent les méthodes contraceptives de la planification familiale pour éviter une autre grossesse. Tous ses enfants sont en bonne santé et grandissent normalement. Ils nont perdu aucun enfant.
En quoi les grossesses fréquentes affectent-elles la santé et létat nutritionnel dune femme?
Les participants doivent notamment répondre:
Elle peut finir par être sous-alimentée à cause des besoins nutritionnels accrus quexige une grossesse.
Elle peut finir par être sous-alimentée parce quelle na pas le temps de reconstituer des réserves énergétiques et nutritionnelles entre chaque grossesse.
Elle peut finir par être anémiée parce que les besoins en fer dune femme enceinte sont beaucoup plus importants quen temps normal.
En plus des conséquences sur la santé maternelle, les risques davoir des enfants en mauvaise santé augmentent au fur et à mesure que le nombre denfants augmente, en particulier pour les derniers.
Connaissez-vous des familles dans cette situation?
Laisser les participants qui en connaissent intervenir.
Une des raisons qui explique la malnutrition des enfants Juma est que leurs parents nont pas assez de nourriture pour nourrir autant denfants. En dautres termes, il y a trop denfants par rapport aux ressources familiales.
Lancer une discussion sur les raisons qui font que certaines familles ont tant denfants.
Distribuer le support de cours 4.7 «Facteurs influençant la taille de la famille».
Faire lexercice 1
1. Séparer les participants en petits groupes. Chaque groupe lira le feuillet 4.7 et en discutera durant 5 à 10 minutes. Demander ensuite à chaque groupe de:
cocher (V) les facteurs qui daprès eux affectent la taille de la famille dans leur propre communauté;
mettre une étoile (*) devant les facteurs qui augmentent en importance.
2. Organiser une discussion avec toute la classe sur les points qui ont été cochés et étoilés.
M. Mondo est désolé pour la famille Juma. Il promet de revenir bientôt et dessayer de les aider.
ÉTUDE DE CAS PARTIE 2: NUTRITION ET GROSSESSE PRÉCOCE*
* On peut sauter cette partie 2 de létude de cas si on ne dispose pas de suffisamment de temps.
M. Mondo rencontre dautres familles. Certaines ont des problèmes similaires à ceux de la famille Juma, certaines en ont dautres: cest le cas de M. et Mme Akosa et de leur fille, Tito, quil a rencontrés.
Distribuer le support de cours 4.8 «La famille Akosa».
Nous pouvons voir sur ce document:
Son père qui est triste, honteux et soucieux.
Que voit M. Mondo durant sa visite à la famille Akosa?
Parmi les réponses, nous devons avoir:
M. Akosa semble préoccupé et honteux.
Pourquoi, selon vous, M. et Mme Akosa sont-ils tristes et préoccupés?
Les participants peuvent notamment répondre:
Parce quils vont avoir un autre bébé à charge.
Quelles peuvent être les conséquences nutritionnelles pour une mère trop jeune et son bébé?
Les participants doivent notamment répondre:
Une adolescente qui est enceinte peut se retrouver en état de dénutrition et être anémiée parce que ses besoins nutritionnels sont beaucoup plus élevés quen temps normal. Ses besoins en nutriments doivent satisfaire ceux de sa propre croissance et ceux du ftus quelle porte. Elle aura également besoin de nutriments pour pouvoir produire du lait après laccouchement.
Si la mère souffre de malnutrition, elle donnera naissance à un bébé de petit poids, ayant peu de réserves en fer, en vitamine A et en autres nutriments.
Connaissez-vous dautres jeunes filles comme Tito? Ont-elles dautres problèmes?
Parmi les réponses, nous pouvons avoir:
Elles doivent interrompre leur scolarité et ne pourront donc avoir de qualification ou un bon emploi.
Il arrive parfois que leur famille les rejette, elles doivent alors assumer seules leur bébé. Ces jeunes filles sont souvent pauvres et leur bébé souffre de malnutrition.
Dans quelle mesure M. Mondo et les autres agents de terrain peuvent-ils aider la famille Akosa?
Parmi les réponses, nous pouvons avoir:
Ils peuvent encourager Tito à se rendre régulièrement dans un centre de consultations prénatal afin quelle et son bébé soient suivis.
Ils peuvent conseiller à Mme Akosa de donner davantage de nourriture à Tito afin quelle puisse continuer à grandir et à se développer normalement et que son bébé naisse en bonne santé.
Ils peuvent persuader M. et Mme Akosa de permettre à Tito de reprendre lécole une fois que le bébé sera né. Ainsi, elle aura plus de chances de trouver un bon travail et de subvenir aux besoins de son bébé.
Ils peuvent expliquer à Mme Akosa comment protéger Tito contre toute grossesse future non désirée.
ÉTUDE DE CAS PARTIE 3: LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE DES COMMUNAUTÉS
M. Mondo continue à rencontrer des familles, à jouer avec les enfants et à sinformer sur sa nouvelle communauté. Sa femme et lui reçoivent beaucoup de conseils utiles sur la façon de soccuper de leur plus jeune fille. Rapidement, M. et Mme Mondo sentent quils sont bien acceptés par les habitants du village de Baganda. M. Mondo veut les aider, en particulier les familles ayant des enfants souffrant de malnutrition.
M. Mondo voit ses collègues, M. Ndiaye, léducateur familial et Mme Odaro, lagent de nutrition, pour discuter ensemble des problèmes.
Ils lui disent tous les deux que la cause principale de malnutrition à Baganda vient du fait que les familles ont beaucoup denfants mais quelles nont pas assez de terre et dargent pour subvenir aux besoins alimentaires de chacun.
Linstructeur devra dessiner au tableau une balance et écrire la phrase suivante: «La malnutrition est souvent la conséquence dun déséquilibre entre, dun côté, la terre et largent (les ressources) dont dispose une famille et, de lautre, le nombre de personnes dépendant de ces ressources».
M. Ndiaye informe M. Mondo quil y a beaucoup de familles nombreuses à Baganda. Cela signifie que le nombre dhabitants dans la communauté ne cesse daugmenter. Il explique comment une communauté sagrandit.
Distribuer le support de cours 4.9 «Mécanismes de croissance démographique dune communauté sur un mois» et lexpliquer (ou demander à un participant de le faire). «Ce document montre ce qui se passe au niveau démographique, dans une communauté distincte sur une période dun mois. Au début du mois, (le 1er janvier par exemple) il y a 1 000 personnes dans la communauté. Chaque mois, cinq bébés naissent et deux personnes meurent. Il y a donc trois personnes de plus à la fin de chaque mois. Ce qui fait que, au 31 janvier, nous sommes passés à 1 003 personnes dans la communauté.» Sassurer que tous les participants ont bien compris ce document.
Distribuer le support de cours 4.10 «Mécanismes de croissance démographique dune communauté sur une année» et lexpliquer (ou demander à un participant de le faire). «Ce document montre ce qui se passe au niveau démographique dans cette même communauté sur une période dun an. Au début de lannée (le 1er janvier par exemple) il y a 1 000 personnes.»
Si cinq bébés naissent par mois, combien cela fait-il de naissances par an?
Réponse: soixante
Sil y a deux décès par mois, combien cela fait-il de décès par an?
Réponse: vingt-quatre
Combien cela fait-il de personnes en plus à la fin de lannée dans la communauté?
Réponse: trente-six.
Par conséquent, au bout dun an (à la fin du mois de décembre par exemple) il y a 1 036 personnes dans la communauté.
Nous disons que le taux de croissance démographique dans le cas de cette communauté est de 36 pour 1 000 personnes ou 3,6 pour 100 personnes. On peut également dire que le taux annuel de croissance démographique est de 3,6 pour cent.
M. Ndiaye annonce à M. Mondo le taux de croissance démographique annuel du pays.
Il compare ce taux à celui des autres régions du monde.
Distribuer le support de cours 4.11 «La croissance démographique mondiale par région» et lexpliquer (ou demander à un participant de le faire). «Ce document montre que la région la plus peuplée est lAsie mais celle qui a la croissance démographique la plus rapide et le taux de croissance annuel le plus élevé est lAfrique. On estime que la population africaine passera de 600 millions dhabitants dénombrés en 1987 à environ 800 millions en lan 2000 et à environ 1 540 millions en 2025». Expliquer également que le niveau de production alimentaire augmente de un pour cent ce qui signifie que nous devrions avoir une pénurie alimentaire chronique durant une longue période. |
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Distribuer le support de cours 4.12 «Glossaire des termes utilisés pour léducation en matière de population». On peut faire limpasse sur ce document si le temps vient à manquer. Sinon, demander aux participants de le lire. Expliquer les termes si cela est nécessaire. Expliquer pourquoi le taux de croissance démographique en Afrique est plus élevé quauparavant: |
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· Le taux de natalité a augmenté parce que lespacement entre les naissances est plus faible et parce que les femmes commencent à enfanter plus jeunes. |
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· Le taux de mortalité infantile a diminué grâce aux soins de santé plus importants et à de meilleures conditions de vie. |
ÉTUDE DE CAS PARTIE 4: CONSÉQUENCES DE LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE
M. Mondo invite M. Ndiaye et Mme Odaro à venir prendre le thé et à poursuivre leur discussion. Il voudrait en savoir plus sur les conséquences dune augmentation accélérée de la population. M. Ndiaye explique que cela pose un problème seulement dans le cas où les ressources familiales, communautaires ou nationales naugmentent pas en suivant le même rythme.
Conséquences au sein de la famille
Mme Odaro cite le cas de la famille Juma qui est lexemple type dune famille avec trop peu de ressources par rapport à sa taille. Ils nont pas assez de terre et dargent pour avoir à charge autant denfants. Ils nont pas assez de temps et dénergie pour soccuper dautant denfants. Par conséquent, les enfants ont faim et sont sous-alimentés.
M. Ndiaye compare les familles Juma et Olaolu. Elles possèdent toutes les deux à peu près la même superficie de terrain avec des cultures plus ou moins identiques. Mais la famille Olaolu na que trois enfants alors que la famille Juma en a dix.
Distribuer le support de cours 4.13 «Taille de la famille/charge de la famille».
Mis à part les nourrir, quels sont les autres devoirs des parents vis-à- vis de leurs enfants?
Les participants doivent notamment répondre:
les éduquer.
Mme Juma souhaite bien sûr que tous ses enfants grandissent normalement et quils puissent soccuper delle et de leur père quand ils seront âgés. Mais vu les conditions dans lesquelles elle vit et les ressources dont dispose la famille, il nest pas certain que cela se passe ainsi. Il est probable que la situation de ses enfants une fois adultes sera pire que la sienne et quils ne puissent lui apporter la sécurité à laquelle elle aspire.
Rapport de dépendance et densité démographique
M. Ndiaye explique ensuite que dans les communautés où les familles sont nombreuses le nombre denfants est proportionnellement plus grand que le nombre dadultes. Cest un fardeau important pour les adultes qui doivent subvenir aux besoins vitaux de chacun. Il y a un nombre plus important de personnes qui vivent sur le même espace de terre.
Distribuer le support de cours 4.14 «Le rapport de dépendance». Expliquer que «ce rapport exprime la proportion de personnes dépendantes par rapport au nombre de personnes actives dans une communauté ou dans un pays. Dans la plupart des communautés, il y a bien sûr des enfants ayant moins de 15 ans et des personnes de plus de 65 ans qui travaillent et qui sont productifs, tout comme il y a des adultes qui ne travaillent pas parce quils sont malades ou au chômage».
Conséquences au sein de la communauté
Quelles sont les conséquences dune augmentation démographique rapide dans la communauté (ou dans un pays)?
Les participants doivent notamment répondre:
pas assez de terre et autres ressources pour produire, ou acheter suffisamment de nourriture pour tout le monde;
pas assez de ressources pour offrir les écoles supplémentaires, les centres de soins, les services de vulgarisation, les approvisionnements en eau, les logements, etc., dont les habitants ont besoin;
pas assez demplois pour tout le monde;
migrations des personnes vers dautres terres et dautres emplois.
Conséquences sur les terres
La terre est lune des ressources qui peut finir par manquer si la population augmente trop vite.
Pourquoi la terre est-elle nécessaire?
Parmi les réponses, nous devons avoir:
pour les distractions et la détente.
La surface de terres cultivées a augmenté à un rythme plus lent que celui de la population totale. Les nouvelles terres cultivées demande une gestion rigoureuse de façon à protéger les sols et à prévenir lérosion. A cause de la pression démographique, les petits fermiers se retrouvent forcés à cultiver des terres marginales; lérosion des sols est un problème majeur car les niveaux de production agricole sont plus faibles et sont donc insuffisants pour répondre convenablement aux besoins des familles de ces fermiers.
Distribuer le support de cours 4.15 «Plus denfants moins de terre». Demander à un participant de lexpliquer.
Ce document illustre les conséquences du partage dune terre appartenant à une famille. Il montre que plus la famille est grande, plus petite sera la parcelle de terre une fois quon laura divisée par le nombre denfants (si chaque enfant doit avoir sa part). De la même façon, des problèmes naissent quand la terre appartient à une communauté ou à des autorités culturelles ou politiques. Dans ce genre de situation, les autorités ont de moins en moins de possibilités dallouer des terres à des hommes qui sinstallent sans aucune aide.
Que peut-il se passer dans les régions rurales où la densité démographique augmente?
Les participants doivent notamment répondre:
Les jeunes quittent la terre pour chercher du travail ailleurs.
Les fermiers ont de plus en plus recours à des méthodes agricoles intensives de façon à augmenter les rendements.
Pour augmenter la superficie des terres arables, on abat des forêts ou on cultive sur des terres marginales comme sur des terres à moitié arides ou sur des versants abrupts.
On coupe des arbres et des arbustes pour en faire du combustible.
On augmente le nombre de têtes de bétail et donc la surface occupée par les pâturages.
La pression sur les terres vierges peut entraîner une dégradation des terres et une déforestation.
Selon M. Mondo, lélevage intensif, la déforestation, lutilisation des versants abrupts et lagriculture intensive ont entraîné une érosion importante des sols dans certains endroits. La destruction des forêts a fait diminuer la pluviométrie. Cest peut-être lune des conséquences les plus sérieuses que provoque un taux de croissance démographique élevé.
La demande pour le bois en tant que combustible est directement liée à laugmentation de la population. Cest en effet le moyen le moins cher dont disposent les ménages africains pour se chauffer et faire la cuisine. Bien que ce soit une ressource renouvelable, une récolte excessive de bois aboutit à la déforestation.
Pourquoi le problème du bois est-il encore plus grave, en Afrique, dans la région du Sahel?
Les participants doivent notamment répondre:
Pour certains habitants de cette région, la seule solution est de se déplacer systématiquement tous les dix ou quinze ans vers des zones encore arborées.
Abattre des arbres pour obtenir du bois de combustion a en général des conséquences plus dévastatrices que défricher des terres pour cultiver.
Le point fondamental est que la croissance démographique entraîne directement une hausse des besoins de consommation, ce qui a pour conséquence daugmenter les pressions sur les ressources. Lagent de terrain peut aider la communauté à trouver une solution appropriée pour remédier à la dégradation des ressources en utilisant les ressources naturelles qui leur sont disponibles. Il peut par exemple leur suggérer de pratiquer la polyculture, de planter des arbres pour en faire du combustible, de faire des plantations en terrasses et lagriculture de proximité.
Les conséquences sur lemploi
Une autre conséquence, dans la communauté, dune croissance rapide de la population est laugmentation du taux de chômage.
Pourquoi y a-t-il tant de personnes sans emploi ou employées partiellement dans les pays en développement?
Les participants doivent notamment répondre:
Quand les fermes deviennent plus petites, les offres de travail agricole diminuent.
Les conséquences sur la migration
Selon M. Ndiaye, la pénurie de terres et de main-duvre dans certaines régions provoque la migration des habitants vers des terres marginales, ou vers les villes pour trouver du travail. Le taux de croissance démographique est plus élevé dans les villes que dans les zones rurales.
Quelles sont les conséquences de la migration des jeunes vers les villes?
Parmi les réponses, nous devons avoir:
La diminution de main-duvre agricole qui peut entraîner une diminution de la production alimentaire.
Il y a plus de terre pour ceux qui restent.
Les zones rurales perdent une main-duvre jeune et vigoureuse.
Ceux qui partent en ville envoient de largent à leur famille bien que cela soit de façon sporadique.
Les femmes nont personne, ou seulement des parents âgés, pour les aider à soccuper de leur famille et de la ferme. Cela signifie que les fermes sont moins productives et que les enfants reçoivent moins dattention.
Comme les villes sont surpeuplées, les bidonvilles se développent et le chômage augmente. La pauvreté et la sous-alimentation augmentent donc également.
Après avoir pris leur thé, MM. Mondo et Ndiaye et Mme Odaro décident quils doivent rencontrer les leaders de la communauté pour discuter ensemble de ce quils peuvent faire pour résoudre une partie des problèmes.
ÉTUDE DE CAS PARTIE 5: RÉSOUDRE LES PROBLÈMES NUTRITIONNELS ET DÉMOGRAPHIQUES
MM. Mondo, Ndiaye et Mme Odaro rencontrent les leaders de la communauté. Ils décident que le premier problème sur lequel ils doivent travailler ensemble est la réduction des cas de malnutrition chez les jeunes enfants.
Ils sont daccord sur le fait que la malnutrition et certains autres problèmes sont le résultat dun nombre trop élevé denfants à charge par rapport aux ressources des parents.
Ils décident daider les gens à comprendre en quoi la taille de la famille affecte leur vie et le développement de la communauté. Ils acceptent dencourager les parents à planifier leur famille en fonction de leurs ressources.
Comment réduire la mortalité infantile?
Mme Odaro explique que la crainte de perdre un ou plusieurs enfants incite les familles à avoir beaucoup denfants. «La première chose à faire est de leur ôter cette crainte en leur montrant comment maintenir les enfants en bonne santé», dit-elle.
Distribuer le support de cours 4.16 «La famille Okyere» et lexpliquer.
Ce document nous raconte lhistoire de M. et Mme Okyere et de leurs filles Grace, âgée de 3 mois et Amah, âgée de 3 ans. M. et Mme Okyere sont soucieux parce que Grace est malade et quils craignent pour sa vie. Ils lont emmenée dans un centre de soins. Ils ont attendu longtemps avant de voir linfirmière. Linfirmière examine Grace et lui prescrit des médicaments. Elle donne des conseils à M. et Mme Okyere sur ce quils doivent donner à manger à Grace et à sa sur et sur les soins quils doivent leur procurer pour éviter quelles tombent malades ou quelles souffrent de malnutrition.
Faire lexercice 2
1. Demander aux participants de dresser une liste de ce que linfirmière a pu conseiller aux parents de Grace pour éviter quelle ne retombe malade.
Les participants doivent notamment répondre:
· Allaiter Grace jusquà ses deux ans au moins: lallaitement doit être exclusif durant les six premiers mois de vie.
· Commencer vers six mois à lui donner des aliments de complément, de consistance molle et sains; la nourrir plusieurs fois par jour au fur et à mesure quelle grandit.
· Inclure dans ses repas des aliments énergétiques tels que lhuile ou la crème darachide, des fruits et des légumes.
· Eviter les risques dinfection:
en vérifiant quelle a bien eu tous ses vaccins;
en mettant sa nourriture, leau et les ustensiles à labri des mouches et de la saleté;
en vérifiant sa croissance par un contrôle régulier de son poids avec une courbe de croissance;
en lui donnant souvent à boire quand elle est malade tout en continuant à la nourrir;
en lamenant dans un centre de soins si elle ne guérit pas rapidement.
2. Au bout de 10 à 15 minutes, discuter des réponses avec toute la classe.
Comment M. Mondo et ses collègues peuvent-ils également encourager les personnes à planifier leur famille en fonction de leurs ressources?
Parmi les réponses, nous devons avoir:
Les aider à réfléchir sur les bonnes décisions à prendre concernant la taille de leur famille.
Encourager les personnes, en particulier les jeunes filles et les femmes, à sinstruire de façon à comprendre plus facilement ce quil faut faire pour avoir une famille en bonne santé.
Encourager les époux à discuter et à se concerter pour planifier leur famille.
Informer les personnes sur les endroits où elles peuvent recevoir des conseils si elles souhaitent planifier leur famille.
Discuter de ces réponses avec la classe.
Comment aider les personnes à prendre les bonnes décisions au sujet de la taille de leur famille?
Les agents de terrain peuvent les aider à ce sujet et les conseiller sur le rythme des naissances:
En créant des opportunités de discussions sur le type de vie quils souhaitent avoir pour eux et pour leur famille.
En mettant en garde les personnes sur les problèmes qui peuvent survenir quand les ressources sont insuffisantes (terre, vivres ou argent) pour offrir une vie confortable à chacun des membres de la famille.
En leur conseillant de ne pas avoir des grossesses trop rapprochées.
En insistant sur le fait quil y a trop de personnes dans la communauté par rapport au nombre décoles, de dispensaires et demplois, etc.
Comment encourager les personnes à sinstruire?
Quand les personnes sont suffisamment instruites, il est plus facile pour elles de sinformer sur la façon délever une famille et davoir une vie confortable. Il est plus facile pour elles de savoir combien denfants à charge leurs ressources leur permettent davoir. Il leur est également plus facile de comprendre que les besoins de la communauté doivent séquilibrer entre le nombre dadultes actifs et le nombre denfants et de personnes âgées.
Dans de nombreux endroits, les filles sont moins instruites que les garçons. Cela est dommage car ce sont surtout les femmes qui soccupent et nourrissent la famille. Les femmes instruites préfèrent souvent avoir moins denfants, en bonne santé et bien éduqués, plutôt quune grande famille. Quand elles sont très jeunes, elles préfèrent travailler un moment avant de fonder une famille.
Que peuvent faire les agents de terrain pour inciter les personnes à sinstruire?
Les participants doivent notamment répondre:
Encourager les parents à envoyer leurs enfants à lécole aussi longtemps que possible.
Encourager les personnes à suivre des cours dalphabétisation et des classes pour adultes.
Mettre en place un système de garde denfants (crèches) pour que les mères puissent suivre ces cours.
Comment inciter les personnes à parler de sujets concernant la famille?
Quand ils sont plus instruits, les époux, hommes et femmes, parlent plus facilement de leurs souhaits concernant leur vie et celle de leurs enfants. Ils parlent plus facilement ensemble du nombre denfants quils souhaitent et quand ils désirent les avoir.
Que peuvent faire les agents de terrain pour inciter les époux à discuter ensemble de sujets concernant la famille?
Les réponses des participants varieront selon les endroits. Discuter des propositions quils font et décider de celles qui sont faisables. Par exemple:
Les informer sur les endroits où ils peuvent se renseigner sur les méthodes de planification familiale (par exemple, les maternités et les centres de soins pour enfants, les services de planification familiale).
Les informer sur les services que peuvent offrir ces lieux.
Les informer sur les différentes méthodes contraceptives existantes avec leurs avantages et leurs inconvénients.
Une fois que MM. Mondo, Ndiaye et Mme Odaro ont vu ces aspects avec les leaders de la communauté, M. Mondo a le sentiment quil est utile aux familles avec lesquelles il travaille. Le jour suivant, il retourne voir la famille Juma.
De quelle manière M. Mondo peut-il aider la famille Juma?
Parmi les réponses, nous pouvons avoir:
Conseiller la famille sur la façon de produire plus de nourriture et de cultures de rente à partir de leur petite exploitation.
Voir comment mieux nourrir les enfants à partir des aliments disponibles.
Conseiller à Mme Juma de mieux se nourrir durant sa grossesse et de se rendre au dispensaire pour être suivie: elle restera ainsi en bonne santé et son bébé aura un poids de naissance correcte.
Informer les Juma sur les méthodes contraceptives sils ne désirent pas dautres enfants.
Les inciter à faire vacciner leurs enfants et à surveiller leur croissance.
Les conseiller sur la façon de protéger leurs enfants contre les diarrhées et autres infections, et comment les soigner sils sont malades.
Voir avec les participants les propositions qui sont les plus adaptées à la région.
CAUSES DE MALADIES LIÉES à LA NUTRITION
FACTEURS RESPONSABLES DUN ÉTAT NUTRITIONNEL INADÉQUAT
Facteurs de production alimentaire |
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Facteurs sanitaires |
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Facteurs sociaux |
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Facteurs économiques |
ÉTAT NUTRITIONNEL INADÉQUAT |
FACTEURS AFFECTANT LES BESOINS EN NUTRIMENTS
Un régime alimentaire nutritionnellement adéquat est celui dans lequel tous les nutriments sont présents en quantités suffisantes pour satisfaire les besoins de lorganisme. Les informations sur les besoins alimentaires nous permettent didentifier les personnes vulnérables à lintérieur de la famille et qui peuvent avoir besoin dune attention particulière.
Les facteurs qui influencent les besoins alimentaires sont donnés ci-dessous.
Rythme de croissance
Le rythme de croissance est plus rapide durant les cinq premières années de vie avec des besoins en nutriments élevés. Un bébé, par exemple, double son poids de naissance durant les six premières semaines. La malnutrition durant cette période peut avoir des conséquences à long terme sur le développement physique et même mental. Cest durant cette période de la vie que les besoins nutritionnels sont, par rapport à la taille, les plus élevés. Les enfants, en particulier jusquà cinq ans, ont donc des besoins nutritionnels plus importants que ceux des adultes, par rapport à leur corpulence.
Grossesse
Durant la grossesse, les besoins alimentaires de la future mère augmentent denviron 15 pour cent. Si la mère se nourrit mal avant et durant la grossesse, elle a de fortes chances de mettre au monde un enfant avec un petit poids de naissance qui risque de mourir jeune. Si son alimentation est mauvaise seulement durant la grossesse, son bébé aura peut-être un poids de naissance satisfaisant mais elle-même risque de souffrir de troubles nutritionnels. Cela peut augmenter les risques durant laccouchement et avoir des conséquences sur la réussite de lallaitement.
Lactation
Pour produire suffisamment de lait sans avoir à puiser dans ses propres réserves, une mère doit augmenter sa ration alimentaire denviron 25 pour cent. Boire davantage est également important pour réussir lallaitement.
Activité physique
Plus une personne est active, plus elle a besoin dénergie. Dans une communauté rurale, les différences en dépenses énergétiques peuvent varier de façon significative selon les périodes de lannée. Quand il faut défricher et labourer la terre, les dépenses énergétiques sont élevées. Cette période correspond souvent à la période où la disponibilité alimentaire est la plus faible la saison de soudure , ce qui fait que les personnes ayant une activité physique intense peuvent perdre du poids car leur organisme puise dans les réserves en graisse.
Maladie et convalescence
Linfection accroît les besoins en nutriments mais on a pourtant peu dappétit durant la maladie. Si le régime alimentaire était déjà pauvre, il peut en résulter une malnutrition sévère. La rougeole, par exemple, ou des épisodes répétés de diarrhée chez un enfant souffrant déjà de malnutrition, peuvent aboutir à une malnutrition protéino-énergétique. Une diarrhée entraîne également une perte deau de lorganisme. Les enfants se déshydratent facilement, ce qui peut provoquer leur décès sils ne sont pas rapidement et correctement soignés. Durant la convalescence, il faut davantage de nutriments pour retrouver du poids et compenser les pertes.
ACTIVITÉS POUR LAMÉLIORATION DU BIEN-ÊTRE DES FEMMES
2 RVO: Réhydratation par voie orale
ÉGAUX MAIS DIFFÉRENTS: UNE VISION DES FEMMES AGRICULTRICES DE LASSOCIATION DE DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNAUTÉ DAMALIMA (ACDA)
Description de la situation
Une organisation de développement local (ODL) travaille avec un demi-million de ruraux, des fermiers, dans 800 endroits, pour promouvoir la sécurité alimentaire dans les familles et les communautés.
Les hommes et les femmes sont des fermiers communaux (cest-à-dire travaillant sur des terres appartenant à la communauté). La plupart de ces terres ne sont pas très fertiles et sont souvent affectées par la sécheresse.
La plupart des femmes sont des agricultrices qui produisent de la nourriture pour leur famille et la communauté. Les hommes sont souvent en ville à la recherche dun emploi rémunéré pour soutenir leur famille restée à la campagne.
Les membres dODL axent leurs activités non seulement sur la production agricole mais travaillent également sur lamélioration de la santé, de léducation et des autres services disponibles dans leur région.
Selon leur culture et leurs traditions, les femmes et les hommes accomplissent des tâches bien spécifiques mais aucun des deux groupes ne peut survivre sans lautre.
Dans leur communauté, le respect mutuel et la coopération sont les principes conducteurs menant à des unités familiales travaillant main dans la main.
Les femmes sont considérées comme un pivot majeur dans le développement communautaire à cause de leur rôle central dans la famille en tant que pourvoyeuses et productrices de nourriture.
Certaines fonctions «traditionnelles» des femmes demeurent: porter et élever des enfants, préparer et servir les repas.
Préparer les repas et gérer le foyer est perçu comme un signe de puissance des femmes et comme le rôle central dans la famille. Sans femmes dans les environs, personne ne mangerait.
Dans leur culture, les femmes sont mises en valeur et la communauté apprécie les femmes qui sont fortes, à la fois sur le plan physique et mental.
Les membres dODL se basent sur les valeurs traditionnelles pour se guider. Ils pensent que le colonialisme a importé lindividualisme comme valeur, ce qui a un effet négatif sur le modèle traditionnel en détruisant lintégrité de la famille et en entraînant la déconsidération du rôle des femmes en tant quagricultrices et pourvoyeuses de nourriture.
A côté de leur travail agricole, ces femmes ont développé dautres programmes, par exemple des petites entreprises telles que lélevage de poulets ou la confection de pain pour la communauté.
Elles vont également saider les unes les autres à labourer, cultiver, sarcler et récolter les cultures vivrières.
De plus, elles envoient les membres de leur organisation en stage de formation dans les domaines de la santé, de lagriculture et de la gestion préscolaire.
Les «groupes familiaux» qui sautosuffisent sassocient pour former des «groupes villageois» et construisent ensemble des digues, creusent des puits, mettent en place des moulins et tiennent les commerces de détail.
Mme Nkomo, un membre actif de lOrganisation de développement local (ODL) raconte:
Elle et dautres membres de son groupe avaient du mal à produire suffisamment de nourriture sur leurs petites parcelles de terre pour nourrir leur famille. Elles étaient trop occupées à tenter de survivre suite aux problèmes liés à la vague de sécheresse qui sétait abattue sur leurs villages et la région. Elles nétaient pas organisées et chacune se préoccupait de sa propre famille au lieu de sentraider selon les valeurs traditionnelles de respect mutuel et de coopération.
En 1989, plusieurs agents de développement communautaire qui travaillaient dans un autre village, non loin du leur, leur rendirent visite. Ils voulaient savoir comment ces villageois se débrouillaient pour faire face à la sécheresse. Mme Nkomo et deux de ses amies, Mme Owusu et Mme Olowolafe, assistèrent à la réunion. Lors de cette réunion, des stratégies pour venir à bout des épreuves familiales furent proposées telles que lassociation, lentraide et le respect mutuel. A la suite de cette réunion, Mme Nkomo et ses amies décidèrent de tenir leurs propres réunions de façon à obtenir ladhésion des autres membres aux idées suggérées par les visiteurs lors de leur passage.
Elles ressentaient le besoin de créer un groupe local dont le but serait de résoudre ensemble les problèmes de la communauté.
«Après avoir formé notre groupe constitué de cinq familles, nous avons pu commencer à nous entraider, mais il nous manquait de largent. Les réunions avaient lieu deux fois par semaine pour trouver un moyen de gagner de largent. Nous décidâmes que chaque membre paierait 50 cents après chaque réunion. Une fois la somme de 110 dollars atteinte, nous pûmes commencer un jardin.
«Nous faisons pousser des choux, des haricots, des oignons, des tomates, du maïs et dautres légumes. Notre idée était de cultiver des légumes traditionnels que nous pourrions vendre localement sans problème. Le groupe est maintenant constitué de cinq membres, quatre femmes et un homme, et quand nous devons prendre une décision, nous le faisons tous ensemble.
«En tant que femmes, nous voyons que nous sommes fortes. Nous sommes puissantes. Nous nous en sortons bien, nous sommes déterminées, grâce à la vision que nous avons de la vie. Nous voyons loin, même dans les périodes de sécheresse, parce que nous avons la force et que nous avons confiance.»
LA FAMILLE JUMA
FACTEURS INFLUENÇANT LA TAILLE DE LA FAMILLE
Facteurs sociaux
1. Les enfants soccupent de leurs parents quand ils sont âgés.
2. Les enfants apportent beaucoup de bonheur à leurs parents surtout quand ils sont jeunes.
3. Les parents souhaitent au moins un garçon pour quil puisse hériter de la terre, ou de laffaire familiale, ou du nom.
4. Les époux, maris et femmes, ne décident pas ensemble du nombre denfants quils désirent.
5. Les femmes nont pas leur mot à dire en ce qui concerne la taille de la famille.
6. Une grande famille consolide les liens du mariage pour lépouse.
7. Les hommes considèrent quune grande famille est un signe de virilité.
8. Les gens ont tendance à penser que plus ils ont denfants, plus ils sélèvent dans la hiérarchie sociale.
Facteurs économiques
Léducation9. Les enfants peuvent les aider à la ferme, dans laffaire familiale, ou à la maison.
10. Les enfants peuvent gagner de largent pour compléter les revenus de la famille.
11. Les gens ne sont pas conscients des inconvénients liés au fait dêtre nombreux.
12. Ils ne réalisent pas quils doivent économiser pour lavenir de leur famille.
13. Ils ne sont pas toujours au courant des méthodes contraceptives.
14. Ils ne savent pas toujours où sinformer pour planifier leur famille.
Facteurs démographiques
15. Dans les endroits où la mortalité infantile est élevée, les gens veulent avoir beaucoup denfants pour assurer une descendance.
16. Les jeunes filles ayant des enfants très tôt, la durée durant laquelle elles sont fécondes est plus grande.
Exercice
Discuter de ces facteurs avec votre groupe durant quelques minutes.
Cocher (V) les facteurs qui semblent également affecter la taille de la famille dans votre communauté.
Faire une étoile (*) devant les facteurs qui, selon vous, sont réellement en train de changer.
LA FAMILLE AKOSA
MÉCANISMES DE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE DUNE COMMUNAUTÉ SUR UN MOIS
1 000 habitants dans la communauté
Chaque mois, il y a:
5 naissances
2 décès
Il y a donc, à la fin du mois, 3 personnes de plus dans la communauté
MÉCANISMES DE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE DUNE COMMUNAUTÉ SUR UNE ANNÉE
1 000 habitants dans la communauté
Chaque année, il y a:
60 naissances
24 décès
Il y a donc, à la fin de lannée, 36 personnes de plus dans la communauté
CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE MONDIALE PAR RÉGION
Taux annuel de croissance de la population en pourcentage
GLOSSAIRE DES TERMES UTILISÉS POUR LÉDUCATION EN MATIÈRE DE POPULATION
1. Population Le nombre de personnes vivant à un certain endroit, à un moment donné. Par exemple, au Zimbabwe en 1988.
2. Densité de population Le nombre moyen dhabitants par unité de terre. Par exemple, le nombre moyen dhabitants au kilomètre carré.
3. Migration Déplacement de populations qui quittent un lieu spécifiquement délimité pour sétablir, temporairement ou de façon permanente, dans un autre.
4. Rapport de dépendance La proportion de personnes économiquement dépendantes par rapport à celle de la population active. On lexprime généralement ainsi: «nombre denfants de la naissance à 14 ans plus le nombre de personnes âgées de 65 ans et au-delà pour 100 adultes âgés de 15 à 64 ans».
5. Taux brut de natalité Le nombre de bébés nés vivants par an par rapport à la population totale. On lappelle «brut» parce quon lassocie à la population totale et non à un groupe spécifique, comme celui des femmes en âge de procréer.
On lexprime généralement ainsi: nombre de naissances pour 1 000 habitants.
6. Taux de fertilité Le nombre moyen denfants nés vivants dune femme durant ses années de reproduction si les conditions définissant la fertilité sont maintenues.
7. Taux brut de mortalité Le nombre de décès par an par rapport à la population totale.
On lexprime généralement ainsi: nombre de décès pour 1000 habitants.
8. Taux de mortalité infantile Le nombre denfants de moins dun an décédés par an par rapport au nombre de naissances.
9. Taux de mortalité maternelle Le nombre de femmes qui meurent suite à un accouchement ou une grossesse par an pour 100 000 naissances durant la même année.
10. Age moyen à la première grossesse Lâge moyen des femmes donnant naissance à leur premier enfant.
11. Taux de la croissance démographique Le taux selon lequel une population augmente ou diminue par an. Donnée généralement exprimée en pourcentage de la population au début de lannée.
TAILLE DE LA FAMILLE/CHARGE DE LA FAMILLE
Plus denfants signifie plus de charge
LE RAPPORT DE DÉPENDANCE
Le rapport de dépendance est le nombre denfants (de la naissance à 14 ans) plus le nombre de personnes âgées (de 65 ans et plus) pour 100 adultes (âgés de 15 à 64 ans).
Les 100 personnes en bas de limage représentent le groupe de la population active; les 120 personnes en haut de limage dépendent du groupe du bas pour vivre.
Dans cet exemple, le rapport de dépendance est de 120.
PLUS DENFANTS MOINS DE TERRE
Une terre appartenant à une famille doit être partagée par le nombre denfants.
Le père et la mère
Sils ont 2 enfants
Sils ont 3 enfants
Sils ont 5 enfants
La situation se complique au fur et à mesure des générations à venir
LA FAMILLE OKYERE
Figure 1
Figure 2
Figure 3
Figure 4
[4] Létude de cas
a été adaptée pour ce cours à partir dun
document écrit: The hand that feeds the world: womens role in
global food security. 1993. World Food Day Association of Canada,
Ottawa. |