FAO/SMIAR - Rapport sur l'Afrique No.3, Décembre 1999 - page 5

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DEUXIÈME PARTIE: SITUATION PAR SOUS-RÉGION


Les semis pour les cultures de la campagne principale ont débuté en Afrique australe; seul le blé d'hiver irrigué est actuellement moissonné dans cette sous-région. Les cultures dans plusieurs pays de l'Afrique de l'Est arrivent à maturité ou sont en train d'être engrangées, alors que la récolte des cultures de la campagne principale a commencé en Éthiopie et au Soudan. Les récoltes sont en cours dans les pays côtiers de l'Afrique de l'Est, alors que la saison des pluies s'est achevée dans les pays du Sahel.

Calendrier des cultures céréalières

Sous-région
Cultures céréalières
 
Semis
Récolte
Afrique de l'Est 1/
mars-juin
août-déc.
Afrique australe
oct.-déc.
avril-juin
Afrique de l'Ouest
   
- Zones côtières (première campagne)
mars-avril
juillet-sept.
- Zone sahélienne
juin-juillet
oct.-nov.
Afrique centrale 1/
avril-juin
août-déc.


1/ Exception faite du Burundi, du Rwanda et de la République démocratique du Congo, qui ont deux campagnes principales, et de la Tanzanie dont la campagne principale suit le calendrier des semis de l'Afrique australe. Au Soudan, c'est en juin - juillet que sont semées les céréales secondaires de base, et la récolte s'effectue en octobre - décembre.

En Afrique de l'Est, on prévoit une diminution de la production céréalière globale en 1999 par rapport à l'année précédente, en raison de la sécheresse, des troubles intérieurs ou les deux. En Somalie, la production céréalière de la campagne principale de 1999, estimée à près de 136 000 tonnes, est de quelque 32 pour cent inférieure à la moyenne de l'après-guerre (1993-1998), en raison de la sécheresse et des troubles intérieurs. En Tanzanie, suite à la sécheresse qui a sévi dans les principales régions productrices au cours de la saison des "petites pluies", au début de l'année, et de pluies irrégulières et mal réparties au cours de la saison des "longues pluies", la récolte de céréales 1999 se situe d'après les estimations à 3,8 millions de tonnes, soit 9 pour cent environ de moins qu'en 1998. En Ouganda, une sécheresse prolongée a compromis les récoltes de la campagne principale 1999, les récoltes étant presque totalement perdues dans certaines régions. Au Kenya, on prévoit une diminution importante de la production de céréales dans les principales régions productrices, en raison de la sécheresse et des infestations de ravageurs. En Éthiopie, outre la perte presque totale des récoltes de la campagne secondaire "belg" due à la sécheresse, des pluies irrégulières et des inondations récentes ont diminué les rendements potentiels pour les cultures céréalières de la campagne principale "meher" 1999. En Érythrée, malgré des perspectives généralement favorables pour les céréales de la campagne principale de 1999, des milliers de fermiers déplacés par la guerre avec le pays voisin, l'Éthiopie, n'ont pas pu produire de récolte. Au Soudan, malgré des inondations et une sécheresse localisée, les perspectives globales pour les cultures de la campagne principale sont prometteuses. Au Rwanda et au Burundi, outre la période de sécheresse qui a compromis la production vivrière dans certaines régions, l'escalade de la violence dans les campagnes au Burundi a provoqué d'importants déplacements de populations et la suspension de toute aide humanitaire, et les perspectives d'approvisionnements alimentaires sont plutôt sombres.

En raison de la baisse prévue de la production céréalière globale pour la sous-région en 1999, les importations devraient augmenter de façon substantielle en 1999/2000. Dans les quatre pays qui ont amorcé leur nouvelle campagne de commercialisation (Kenya, Somalie, Soudan et Tanzanie), les importations pour 1999/2000 sont estimées à 2,7 millions de tonnes, dont 280 000 tonnes d'aide alimentaire.

En Afrique australe, la moisson du blé irrigué 1999 est en cours. On prévoit une moisson réduite en raison d'une nouvelle récolte inférieure à la moyenne en Afrique du Sud, le plus gros producteur de cette sous-région. En revanche, la production de blé devrait augmenter de façon appréciable au Zimbabwe par rapport à l'année précédente et se situer à 320 000 tonnes. En Zambie, où les moissons sont terminées, les premières estimations laissent entrevoir une récolte exceptionnelle se situant à 113 000 tonnes. De façon générale, on prévoit une production de blé pour la sous-région de 2 millions de tonnes, soit 5 pour cent de plus qu'en 1998, mais bien en deçà de la moyenne des cinq dernières années.

Les semis pour les récoltes de 1999/2000 ont commencé, mais les pluies ont été irrégulières en octobre. La production de céréales secondaires de la sous-région pour 1999, engrangée plutôt dans l'année, était estimée à 15,3 millions de tonnes, en hausse de 3 pour cent par rapport à 1998 mais encore inférieure à la moyenne. Des pluies favorables au début de la campagne ont encouragé une augmentation des semis, mais les rendements ont été compromis par des pluies excessives dans certaines régions et par une sécheresse prolongée dans d'autres. En Afrique du Sud, le plus gros producteur de la sous-région, la production de maïs a baissé de 8 pour cent par rapport au niveau de l'an dernier, déjà inférieur à la moyenne, pour s'établir à 7,5 millions de tonnes. La production de maïs a également diminué de 15 pour cent en Angola, malgré des conditions de végétation favorables, en raison du conflit civil. Au Swaziland, la production de maïs a diminué de 18 pour cent par rapport à l'an dernier et reste proche de la moyenne. Si la production a augmenté au Zimbabwe, en Zambie, au Lesotho, au Botswana et en Namibie, elle est restée inférieure à la moyenne. Le Malawi et le Mozambique ont enregistré des récoltes records, ce qui a permis à ces deux pays de disposer d'un excédent exportable.

Exception faite de l'Angola, la situation générale des approvisionnements alimentaires est restée stable, ce qui traduit une capacité d'importation commerciale relativement forte pour les pays de la sous-région. Les besoins globaux d'importations de céréales pour la campagne de commercialisation en 1999/2000 (mai à avril) sont estimés à 5,3 millions de tonnes. Les importations commerciales devant atteindre 5 millions de tonnes, les besoins d'aide alimentaire se chiffrent à 300 000 tonnes.

En Afrique de l'Ouest, plusieurs missions FAO/CILSS d'évaluation des récoltes ont été organisées en octobre dans les neuf pays membres du CILSS, afin d'analyser les résultats de la campagne 1999 et de procéder à un examen des estimations préliminaires de production céréalière réalisées par les services nationaux de statistiques agricoles. Les estimations de la production céréalière globale des neuf pays membres du CILSS établies par ces missions situent la production à un chiffre record de 10,9 millions de tonnes, soit 2,3 pour cent de plus qu'en 1998 et 16 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. On prévoit des récoltes records au Cap-Vert, en Gambie, en Mali et en Mauritanie et des productions supérieures à la moyenne au Burkina Faso, au Niger, au Sénégal et au Tchad. La production devrait être inférieure à la moyenne en Guinée-Bissau, suite aux troubles civils de 1998. Il s'agit là d'estimations préliminaires, puisque les enquêtes nationales ont été en général effectuées avant la fin de la moisson et qu'elles comprennent des prévisions pour les cultures de décrue et les cultures de contre-saison qui n'ont pas encore été semées. Elles pourraient donc être révisées au cours des prochains mois, mais il est peu probable que la tendance générale, qui indique une production moyenne ou supérieure à la moyenne dans les principaux pays producteurs, change de façon radicale.

Dans les pays côtiers du Golfe de Guinée, les perspectives de récoltes sont généralement bonnes au Bénin, en Côte d'Ivoire, en Guinée et au Togo, mais moins favorables au Nigéria et au Ghana, suite à d'importantes inondations dans certaines régions. Le Libéria et la Sierra Leone demeurent fortement tributaires de l'aide alimentaire internationale malgré une certaine amélioration de la production vivrière, en particulier au Libéria.

En raison des récoltes généralement satisfaisantes, la situation des approvisionnements alimentaires devrait être stable au cours de la campagne de commercialisation 1999/2000, à l'exception faite de la Guinée-Bissau, du Libéria et de la Sierra Leone. Dans certaines régions du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Tchad, il existe un risque de pénuries alimentaires pour les populations en raison d'importantes inondations et une aide devra peut-être apportée. Dans d'autres régions, de bonnes récoltes consécutives ont permis aux agriculteurs de reconstituer leurs stocks de céréales. La reconstitution des stocks nationaux de céréales sera également facilitée cette année par des cours relativement bas sur les marchés locaux. Des déficits localisés dans certaines régions pourront être compensés par des transferts depuis les zones enregistrant un excédent. Des excédents exportables seront également disponibles, notamment au Mali et au Niger.

Il faudra continuer d'importer du blé et du riz, mais les importations de céréales secondaires seront limitées. Pour les programmes d'aide alimentaire en cours, les donateurs sont invités à effectuer dans la mesure du possible des achats locaux de céréales secondaires (y compris par des transactions triangulaires). Les besoins globaux d'importations de céréales pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (novembre à octobre) des neuf pays du Sahel se situent d'après les estimations à environ 1,9 million de tonnes.

Pour les pays côtiers, où la campagne de commercialisation va de janvier à décembre, les besoins globaux d'importations de céréales pour 1999 se chiffrent à 4,1 millions de tonnes. Les importations commerciales estimatives se situant à 3,9 millions de tonnes, les besoins d'aide alimentaire étaient de 200 000 tonnes. Les annonces d'aide alimentaire communiquées au SMIAR à la fin novembre 1999 se chiffrent à 260 000 tonnes.

En Afrique centrale, les perspectives de récoltes sont généralement bonnes en République centrafricaine et au Cameroun. Les troubles intérieurs en République du Congo et en République démocratique du Congo ont entravé les activités agricoles et commerciales. Dans le Kivu (est de la République démocratique du Congo), les semis pour les cultures de la campagne principale sont sur le point de débuter, mais les perspectives ne sont pas favorables en raison des conditions d'insécurité. À Kinshasa, la capitale, des inondations au début du mois de décembre ont aggravé la situation alimentaire.

Pour les pays de la sous-région, qui ont tous une campagne de commercialisation allant de janvier à décembre, les besoins d'importations de céréales pour 1999 sont estimés à près de 800 000 tonnes. Les annonces d'aide alimentaire communiquées au SMIAR en date de fin novembre 1999 s'élèvent à environ 20 00 tonnes contre des besoins estimés à 31 000 tonnes.

Le tableau ci-dessous résume les besoins d'importations céréalières et d'aide alimentaire de l'Afrique subsaharienne par sous-région. Les annonces et les livraisons d'aide alimentaire apparaissent aux Tableaux 1 et 2.

Afrique sub-saharienne: Besoins d'aide alimentaire et d'importations céréalières par sous-région (en milliers de tonnes)

Sous-région  Production 1998  1998/99 ou 1999
Besoins d'importations céréalières Importations commerciales prévues Besoins d'aide alimentaire
Afrique orientale 22 939 3 507 2 448 1 059
Afrique australe 18 633 5 554 5 107 447
Afrique occidentale 37 215 6 203 5 775 428
Afrique centrale 3 104 796 765 31
TOTAL 81 891 16 060 14 095 1 965


FAO/SMIAR - Décembre 1999

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