Dans de nombreux pays en développement, la sécurité alimentaire reste compromise par des catastrophes naturelles fréquente, et de plus en plus, par des catastrophes causées par l'homme.

En Afrique de l'Est, de lourdes pertes de récolte et de bétail, dues principalement à la sécheresse, ont causé par endroit de graves problèmes d'approvisionnement alimentaire. En Érythrée, près de 590 000 personnes victimes de la guerre avec l'Éthiopie et de la sécheresse ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence. En Éthiopie, la situation des approvisionnements alimentaires est très critique pour environ 8 millions de personnes, y compris 400 000 personnes qui ont dû se déplacer à cause de la guerre frontalière avec l'Érythrée. Au Kenya, une aide alimentaire est demandée pour environ 1,7 million de personnes vivant dans les districts du nord et de l'est touchés par la sécheresse. En Somalie, les médiocres précipitations de la campagne "deyr" ont aggravé les problèmes d'approvisionnement alimentaire dans certaines régions du sud déjà éprouvées par sept mauvaises récoltes consécutives. Au Soudan, même si les approvisionnements alimentaires sont dans l'ensemble stables, environ 2,4 millions de personnes victimes de la sécheresse et de la longue guerre civile auraient besoin de 103 000 tonnes d'aide alimentaire en l'an 2000. En Tanzanie, des milliers de personnes auraient souffert de mauvaises récoltes localisées dans plusieurs régions. En Ouganda, malgré l'amélioration des disponibilités alimentaires dans la plupart des régions, une aide alimentaire reste nécessaire pour les personnes vivant dans le nord et l'ouest, où sévissent des troubles civils. Au Burundi, la situation des approvisionnements alimentaires est précaire après la récolte réduite de la campagne A de l'an 2000, causée par le temps sec et par la poursuite des troubles civils. L'état nutritionnel et sanitaire de 800 000 personnes déplacées vivant dans des camps serait notamment critique. Au Rwanda, malgré l'amélioration de la production vivrière de la campagne A de l'an 2000, des pénuries alimentaires persistent par endroits. En République démocratique du Congo, on signale de graves crises alimentaires et des cas de malnutrition parmi les nombreuses populations déplacées, principalement dans le nord-est du Katanga et dans la partie méridionale du sud Kivu, qui restent en partie inaccessibles en raison de l'insécurité ambiante. En Afrique de l'Ouest, les inondations survenues lors de la dernière saison des pluies ont détruit les cultures et les infrastructures par endroits dans certains pays sahéliens. Au Libéria, la situation des approvisionnements alimentaires s'est améliorée dans l'ensemble depuis la fin de la guerre civile, mais on signale des pénuries alimentaires parmi les personnes déplacées vivant dans le nord. En Sierra Leone, la situation des approvisionnements alimentaires reste tendue en raison de la persistance de l'insécurité dans les campagnes. En Afrique australe, une aide alimentaire d'urgence continue à être fournie à 1,1 million de personnes déplacées à l'intérieur du pays en Angola en raison de la poursuite des troubles civils.

En Asie, la situation des approvisionnements alimentaires et les perspectives de production vivrière se sont nettement améliorées au Timor oriental après le déploiement des forces internationales de maintien de la paix, l'établissement d'une autorité civile des Nations Unies chargée de superviser la transition et la fourniture d'une aide alimentaire. La plupart des personnes déplacées ont maintenant regagné leur lieu d'origine. En République démocratique populaire de Corée, malgré une légère augmentation de la production vivrière intérieure l'année dernière, le pays continue à souffrir de problèmes chroniques d'approvisionnement alimentaire, en raison principalement de calamités naturelles et de la stagnation économique. En Mongolie, la baisse de la production céréalière due à des problèmes de transition économique et au déclin des fermes d'État a laissé de nombreux groupes de populations aux prises avec l'insécurité alimentaire, et une assistance est nécessaire. À Sri Lanka, une aide alimentaire reste nécessaire pour des groupes vulnérables déplacés lors de plusieurs années de guerre civile. Au Proche-Orient, malgré les pluies bénéfiques tombées récemment par endroits, la sécheresse continue a eu un effet négatif sur la production végétale et animale. En Afghanistan, la situation des approvisionnements alimentaires est tendue à cause de la sécheresse de l'année dernière; en outre, les pullulations de ravageurs sont aggravées par un temps particulièrement sec cet été, notamment dans le sud et par le déplacement continu de milliers de personnes du fait des interminables troubles civils. En Iraq, une sécheresse persistante a bouleversé les activités agricoles dans certaines grandes zones productrices. En Jordanie, malgré les pluies récentes, la sécheresse continue a eu un effet négatif sur la production agricole en plusieurs endroits. En Syrie, des milliers de pasteurs ont besoin d'une assistance pour pallier les effets de la grave sécheresse de l'année dernière. Dans la Communauté des États indépendants (CEI) en Asie, les populations vulnérables de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie et du Tadjikistan continuent à avoir besoin d'une aide humanitaire.

En Amérique latine, une aide alimentaire continue à être fournie pour faire face aux effets de catastrophes naturelles à Cuba, au Honduras et au Nicaragua, et, depuis décembre 1999, au Venezuela. Une aide alimentaire est également fournie en Haïti en raison de problèmes économiques structurels.

En Europe, des programmes d'aide alimentaire de grande ampleur restent nécessaires pour les populations économiquement vulnérables et déplacées des Balkans, notamment dans la Province du Kosovo de la République fédérative de Yougoslavie. L'économie de la Bosnie-Herzégovine a également souffert et le pays héberge un nombre important de réfugiés. Dans la Fédération de Russie, la situation des personnes déplacées vivant en Tchétchénie et dans les zones environnantes a été aggravée par le grand froid de l'hiver. Les 350 000 réfugiés et personnes déplacées à l'intérieur du pays survivent avec des abris, des aliments, des vêtements et des soins médicaux inadéquats et sont de plus en plus exposés aux maladies, notamment à la grippe et à la tuberculose. La précarité de la sécurité de la région et la dispersion de 160 000-185 000 réfugiés en Ingoutchie gênent la distribution de l'aide. Les populations restées en Tchétchénie sont inaccessibles.