FAO/SMIAR - Rapport sur l'Afrique No.1, April 2000 - page 3

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FAITS SAILLANTS


Des interventions de secours et de relèvement massives sont nécessaires au Mozambique, suite aux dévastations occasionnées par de graves inondations. Selon les dernières estimations, 1,9 million de personnes ont été touchées par la catastrophe et d'importantes pertes de récoltes et de bétail ont été enregistrées dans les provinces centrales et septentrionales de Maputo, de Gaza, d'Inhambane, de Manica et de Sofala. Dans ces provinces, traditionnellement touchées par des déficits vivriers, la forte réduction de la production céréalière sera aggravée par la perte des stocks alimentaires et des stocks de semences des agriculteurs. La sécurité alimentaire des populations affectées devrait donc rester précaire jusqu'à la prochaine campagne, en avril 2001. A Madagascar, les fortes pluies et les vents violents de deux cyclones consécutifs ont également détruit des biens et l'infrastructure, et laissé quelque 10 000 personnes sans abri. D'après les premières indications, les plantations de café, les arbres fruitiers et le riz dans les zones de basses terres ont été très endommagés. Des missions conjointes FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires devraient se rendre prochainement dans ces deux pays pour estimer les effets des intempéries sur la production vivrière et les approvisionnements alimentaires ainsi que les besoins d'importations céréalières, y compris l'aide alimentaire, pour la prochaine campagne de commercialisation qui débutera en avril 2000.

Dans les autres pays d'Afrique australe, les perspectives de production sont en général satisfaisantes, en dépit des graves dégâts aux cultures et à l'infrastructure provoqués par des inondations au Botswana, au Malawi, en Afrique du Sud, en Zambie et au Zimbabwe. La situation des approvisionnements alimentaires demeure toutefois très critique en Angola, ravagé par la guerre civile, où il est encore nécessaire de distribuer des secours alimentaires d'urgence à quelque 1,1 million de personnes déplacées, ainsi qu'à un grand nombre de réfugiés angolais en Zambie et en Namibie. Il est prévu qu'une mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires se rende en Angola à la mi-avril pour estimer le résultat des récoltes, la situation des approvisionnements alimentaires et les besoins d'importations céréalières, y compris l'aide alimentaire, pour la campagne de commercialisation 2000/2001(avril/mars).

La famine menace sérieusement certaines régions d'Afrique de l'Est, et près de 16 millions de personnes ont besoin de secours alimentaires d'urgence. Des zones pastorales de la sous-région, telles que le sud-est de l'Ethiopie, le nord du Kenya et plusieurs régions de la Somalie, ont été particulièrement touchées par plusieurs années consécutives de pluies insuffisantes qui se sont traduites par de lourdes pertes de bétail. L'Éthiopie, où plus de 8 millions de personnes sont en danger, et le Kenya, où près de 2,7 millions de personnes subissent les effets de graves pénuries alimentaires, sont les pays les plus touchés. Les conflits intérieurs, passés ou présents, qui sévissent par endroits perturbent également la production et la distribution des ressources vivrières, ce qui entraîne des pénuries alimentaires et de grands mouvements de population. Du fait de l'insuffisance des précipitations prévues dans la sous-région pour la campagne en cours, le nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire devrait augmenter. Seul un effort important de la communauté internationale au cours des prochains mois pour venir en aide aux populations en difficulté pourra éviter une escalade de la souffrance humaine et du nombre des victimes.

La situation des approvisionnements alimentaires demeure peu encourageante dans la région des Grands Lacs, en raison des effets conjugués des troubles intérieurs, de l'insécurité, de la pénurie d'intrants et de l'irrégularité des pluies. Au Burundi, la situation des approvisionnements alimentaires est difficile par suite de la récolte de la dernière campagne réduite par la sécheresse et par les déplacements de population. La situation alimentaire et sanitaire est particulièrement critique pour quelque 800 000 personnes déplacées qui ont été regroupées dans des camps et qui, dans la majorité des cas, n'ont pas accès à leurs terres. Le gouvernement a récemment commencé à fermer certains camps. En République démocratique du Congo, on signale qu'un grand nombre de personnes déplacées souffrent de graves pénuries alimentaires et de malnutrition, notamment dans les provinces du nord-est Katanga et du Sud Kivu, encore inaccessibles du fait de l'insécurité. Au Rwanda, malgré la nette amélioration de la production vivrière au cours de la dernière campagne, certaines régions connaissent des difficultés d'approvisionnement alimentaire.

La situation des approvisionnements alimentaires s'améliore dans les pays du Sahel en Afrique de l'Ouest, par suite des récoltes exceptionnelles qui ont permis de reconstituer les stocks paysans, les stocks nationaux de sécurité. Les marchés sont en général bien approvisionnés dans la plupart des pays. Des récoltes records ont été engrangées au Burkina Faso, au Cap-Vert, en Gambie, au Mali, en Mauritanie et au Sénégal tandis que la production a été supérieure à la moyenne au Niger et au Tchad. En revanche, on estime que la production est inférieure à la moyenne en Guinée-Bissau, en raison des conséquences des troubles intérieurs et des déplacements de population. En dépit d'une légère amélioration de la production vivrière, la Sierra Leone et le Libéria restent fortement tributaires de l'aide alimentaire internationale.

En Afrique subsaharienne, les besoins d'importations en céréales devraient continuer à être élevés en 2000, du fait du fléchissement de la production en Afrique australe et en Afrique de l'Est. Par ailleurs, les difficultés de balance des paiements des pays à faible revenu et à déficit vivrier impliquent que les besoins d'aide alimentaire augmenteront. Ces besoins risquent de s'accroître encore au cours des prochains mois si les précipitations sont insuffisantes en Afrique de l'Est, comme on le prévoit actuellement.


FAO/SMIAR - Avril 2000

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