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Les difficultés rencontrées

Les difficultés rencontrées sont de différents ordres; nous tenterons de les classer selon leurs origines techniques, sociologiques et économiques.

Les difficultés techniques

Trouver des machines adaptées à nos exigences n'a pas été facile sur le marché du matériel, car la transformation des céréales par la voie sèche n'était pas bien connue.

La formation des jeunes paysans au réglage et à la maintenance des machines a été laborieuse.

Les difficultés sociologiques

L'esprit de sacrifice pour le village a disparu en même temps que s'instaurait la mentalité de salarié.

Le travail à la minoterie éloigne le salarié de son exploitation. La gestion d'une équipe mixte composée de femmes et d'hommes du village n'est pas souvent simple.

La mentalité «d'assisté» ou «d'encadré» empêche les paysans de prendre véritablement leurs décisions.

L'esprit égocentrique quand les Paysans de l'AV sont à la fois vendeurs de leur maïs et en même temps acheteurs pour le compte de la mini-minoterie pose problème au moment de la fixation des prix d'achat au producteur.

La propreté des lieux de travail pose le problème de la responsabilité du nettoyage de la minoterie qui doit être journalier.

Les difficultés économiques

La gestion du fonds de roulement et la répartition des bénéfices sont perçues différemment par les jeunes et les vieux. Ces derniers veulent les utiliser pour les fêtes, les sacrifices, les réceptions de l'administration, etc., tandis que les jeunes ont une vision plus économique des choses.

La protection des stocks affecte grandement la viabilité de l'entreprise, dans la mesure où les stocks de produits finis, qui ne sont pas commercialisés dans un court délai, sont anéantis par les parasites. Certaines minoteries ont eu un bilan négatif à cause de ce problème.

Les meules s'usent prématurément quand il s'agit de traiter le maïs.

Les minoteries travaillent au-dessous de leur capacité réelle en raison des difficultés de commercialisation.

Figure 2. Quantités de maïs acheté selon le prix payé au producteur tout au long de la campagne de commercialisation des céréales.

Figure 3. Pertes pour la minoterie en fonction des prix payés au producteur.

Annexes

Tableau VIII. Quantité de grains transformés par les différentes minoteries.

  1989 1990 1991 Prévision 1992
Karangana 65557 63237 23852 80000
Kintiéri 45394 19116 12 234 50000
Moribila 54255 76284 8818 80000
Namposséla 125834 30972 11 350 60000
N'Tosso 44586 39189 24263 60000
N'Tossoni 76299 37 257 5 213 70000
Sanzana 62 769 17364 14638 70000
Yafola 33069 40121 13406 70000
Total 547763 304690 136592 640000

Tableau IX. Rendements techniques moyens.

Son 17,80%
Semoule 22,50%
Brisure 35%
Farine 24,50%

COMMENTAIRES

La baisse des quantités travaillées a des causes multiples:

Tableau X. Quantité de mouture commercialisée.

  1989 1990 1991
  Ville (kg) Localement (kg) Ville Localement (kg) Ville (kg)
Karangana 53 199 30884 35 583 20951 7050
Kintiéri 32918 5090 13480 5 178 6612
Moribila 33610 19050 73 122 3652 0
Namposséla 100277 19354 32600 4370 6960
N'Tosso 33756 6700 31 730 5060 15600
N'Tossoni 60338 18200 27 120 1 660 3960
Sanzana 36814 9640 28510 3840 10140
Yafola 54019 20912 33032 8104 6160
Total 404931 129830 275 177 52815 56502

Tableau XI. Tarifs publics à Koutiala des produits alimentaires dérivés du maïs

Produits Suremballage Contenu Tarif (FCFA)
Brisure de maïs jaune ou blanc Sac PP 60 kg 30 sachets de 2 kg 7 500 le sac
Carton de 20 kg 10 Sachets de 2 kg 2 500 le carton
Sac PP doublé de 50 kgs Vrac 6 500 le sac
Semoule de maïs jaune ou blanc Sac PP 60 kg 30 sachets de 2 kg 6 900 le sac-
Carton de 20 kg 10 sachets de 2 kg 2 300 le carton
Sac PP doublé de 50 kg Vrac 5 750 le sac
Farine de maïs jaune ou blanc (je, tamis) Sac PP 60 kg 30 sachets de 2 kg 6 300 le sac
Sac PP doublé de 50 kg Vrac 5 200 le sac

Tableau XII. Coûts directs de transformation technique comprenant emballages et fourniture, carburant, salaire (FCFA/kg).

  1990 1991
Karangana 20,3 19,8
Kintiéri 27,7 16,3
Moribila 15,4  
Namposséla 27,8 19,4
N'Tosso 13,3 32,5
N'Tossoni 19,6 32,5
Sanzana 31,2 22,5
Yafola 21,9 12,3
Total 22,15 19,58

Tableau XIII. Structure des coûts en 1990 (FCFA/kg de grain).

  Achat Mouture Total
Karangana 35 23 58
Kintiéri 42,3 31 73,3
Moribila 41 17 58
Namposséla 31 30 61
N'Tosso 30,5 15 45,5
N'Tossoni 35,3 20,4 55,7
Sanzana 45 35 80
Yafola 43,3 23,4 66,7

COMMENTAIRES

Le prix à l'achat des grains varie suivant la position géographique de la minoterie par rapport à la ville.

Le prix de la mouture dépend de la dextérité des meuniers.

Tableau XIV. Résultat brut d'exploitation (FCFA).

  1989 1990 1991
Karangana 1309300 331 852 664868
Kintiéri 607991 22 151 49559
Moribila 256924 757947 199779
Namposséla 676559 317942 103857
N'Tosso 0 1 113315 67811
N'Tossoni 552497 153370 45010
Sanzana 239629 181 669 335979
Yafola 345885 357946 194316
Total 3 509527 2236970 1 681 179

COMMENTAIRES

Les résultats économiques sont très variables suivant les minoteries. Ceci est dû à leur environnement socio-économique et aussi géographique. Par exemple, le Karangana arrive à vendre ses produits aux employés de l'usine dégrenage de la CMDT et àexporter au Burkina Faso voisin à travers les commerçants qui viennent à la Foire de Kouri au Mali. Nam posséla, malgré la proximité de Koutiala, a eu un bilan négatif en 1990. Cela à cause des problèmes sociaux posés à un moment de son histoire. Sanzana a dû ses comptes négatifs à son manque de dynamisme dans la commercialisation des brisures et au manque de moyens de transport, eu égard à son éloignement de Sikasso (dégâts d'insectes, reconditionnement). Après ces faux pas, la prise de conscience est effective dans la gestion.

Tableau XV. Comparaison entre variétés introduites et variété locale en transformation manuelle.

Variétés Poids du grain (kg) Poids du son (kg) % Son Poids du maïs décortiqué Pertes au décorticage (kg) Poids du grain (kg) Pertes à la mouture (kg) Poids du maïs restant (kg) Taux de transformation
Tiémentié (j) 4,00 0,450 11,25 3,55 133,33 3,416 0,141 3,275 81,87
Tux Peno (b) 4,00 0,900 22,50 3,100 133,33 2,967 0,141 2,825 70,62
DMRESRY (j) 4,00 0,350 8,75 3,650 133,33 3,517 0,141 3,375 84,38
SR22 (b) 4,00 0,600 15,00 3,400 133,33 3,267 0,141 3,125 78,12
TZESRW (j) 4,00 0,450 11,25 3,550 133,33 3,417 0,141 3,275 81,87
Local 0) 4,00 0,500 12,5 3,500 133,33 3,367 0,141 3,225 80,27
Total 24,00 3,250 13,54 20,750 0,800 * 19,952 0,850 19,100 79,58 %

*poids des pertes réellement récupérés sous le mortier
** % par rapport aux grains bruts
J jaune
b blanc
Classement par rapport au pourcentage de son
1er: DMR,
2ex-aequo: Tiémentié, TZ
4e: variété locale
5e SR 22
6e: Tux Peno

Les variétés jaunes ont moins de son, Parmi les blanches, le Tux a trop de son (22,50 %). Les pertes ont été récupérées sous le mortier et réparties uniformément par variété. Les pertes au cours des opérations de décorticage et de mouture ont été de 6,87 % du poids total du maïs. Sur 24 kg sortis du grenier, 19 100 kg, soit 79,58 %, ont été réellement cuisinés, soit un manque à gagner de 20,42 % au cours de la transformation, y compris le poids du son.
Tableau XVI. Production de maïs en zone sud du Mali.

  Fana Bougouni Sikasso Koutiala San Total Rappel 91/92 Progression
Nombre d'exploitations 13925 17 155 18685 20 500 4 515 74780 71 780 5
Superf. Emblavées (ha) 16700 26 235 28740 20065 2680 94420 89796 5
Fumure organique (ha) 8190 11 200 11 370 14530 2400 47690 44530 7
Engrais complexe (ha) 11 200 17910 18050 13620 1 400 62 180 59642 4
Urée (ha) 7520 15 255 17720 13625 920 55040 43 669 26
PNT (1ère année) (ha) 1 670 3 900 1 250 1 800 150 8770 7403 18
Herbicides (ha) 7020 10600 15980 1 170   34770 28194 23
Rendement (kg/ha) 1 860 1 818 2220 1 988 1 636 1 979 1 963 1
Production (tonnes) 31 062 47 701 63814 39887 4384 186848 176263 6
Commercialisation (t) 2000 1 840 3 500 3000 80 10420 7900  

L'objectif quantifié de la recherche sur le maïs est de porter le rendement moyen de 1,6 t/ha à 2,3 t/ha, soit une augmentation de 40 %. Dans le sud du pays, les rendements devront passer de 2 à 2,7 t/ha et de 1,3 à 1,8 t/ha à l'ouest. Au centre, l'objectif de la recherche sur, le maïs reste la sécurisation de la production.


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