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Rapports sur les produits


Panneaux de fibre
Bois de mine

UNASYLVA entreprend, à partir du présent numéro, la publication à intervalles réguliers d'une série de monographies relatives aux différents produits forestiers. Ces monographies, qui traiteront des questions concernant la production, la consommation, le commerce extérieur et les conditions des marchés porteront sur les produits suivants: sciages résineux, pâtes et papiers, bois de mine, traverses de chemin de fer, feuillus, panneaux de fibres et contreplaqués. Pour chacun de ces produits, Unasylva publiera au moins un rapport par an; les sciages résineux ainsi les pâtes et papiers feront l'objet d'études plus fréquentes.

Panneaux de fibre

LA FABRICATION des panneaux de fibre1 est née des essais effectués en vue d'utiliser les déchets de bois provenant de la fabrication du papier. C'est en 1914 que l'on utilisa pour la première fois des panneaux de fibre aux Etats-Unis. Après avoir passé par une longue période de mise au point, cette industrie grandit rapidement, notamment après 1330. En Amérique du Nord et dans le nord de l'Europe, elle s'est solidement établie et, au cours des dix dernières années, elle s'est également implantée dans plusieurs autres régions.

1Par panneaux de fibre, on entend dans ce rapport tous panneaux feuilles ou rouleaux utilisés surtout dans la construction et dont la matière première principale est à base de bois; elle peut être constituée par du bois de pâte, de la pâte de bois, des vieux papiers, des dé hets de scierie, des déchets de cuisson, etc. Les panneaux de gypse et de plâtre sont exclus.

Panneau dur (panneau de revêtement): Terme général appliqué aux panneaux de fibre (durs et demi-durs) de 3 à 7 mm (1/8 à 1/4 de pouce) d'épaisseur, utilisés principalement pour le cloisonnage, le revêtement de murs et autres travaux de construction.

Panneau isolant: Terme s'appliquant aux matériaux isolants en feuilles ou en rouleaux, généralement de 8 à 20 mm T56 à 3/4 de pouce) d'épaisseur, de structure poreuse et possédant de bonnes propriétés isolantes de la chaleur et du son. Les fibres sont égalisées et agglutinées de façon à renfermer une grande quantité d'air emmagasiné ou air «mort».

Les statistiques d'un certain nombre de pays ne font pas de distinction entre les panneaux de fibre dans lesquels le bois constitue la principale matière première et ceux dans lesquels la bagasse, la paille, le gypse, etc., constituent la principale matière première et, pour cette raison, les chiffres ne sont pas toujours comparables.

Les fabricants de panneaux de fibre ont découvert différentes façons d'utiliser le bois impropre aux sciages ou à la fabrication de papier, tel que les arbres de petite taille, les cimes, etc. On construit un grand nombre de nouvelles fabriques au voisinage des scieries et usines traitant la pâte et autres produits à base de bois de manière à utiliser la matière première qui, autrement, serait gaspillée. Cela constitue un progrès vers l'utilisation plus complète du bois par l'intégration des industries à base de bois.

Bien qu'à l'origine l'industrie des panneaux de fibre ait été créée pour utiliser les déchets et les bois de seconde qualité, elle peut, lorsque les fournitures des matières premières de ce genre sont insuffisantes au point de vue économique ou pour d'autres raisons, entrer en concurrence avec d'autres industries pour se procurer le bois dont elle a besoin.

L'industrie du panneau présente deux grands avantages sur les autres industries à base de bois: elle peut utiliser jusqu'à 95 pour cent de ses matières premières, et elle n'est assujettie à aucune essence spécifique, forme ou état du bois utilisé, puisqu'il est possible de varier le procédé de fabrication pour l'adapter aux différents types de bois, à condition que la quantité fournie soit suffisamment importante pour que l'utilisation en soit économique.

Un grand nombre de pays se préoccupent de développer leurs moyens de fabrication. Tout progrès d'ordre technologique permettant de réduire au minimum le potentiel des fabriques dont la production annuelle est inférieure à entre 8.000 et 10.000 tonnes aboutira sans aucun doute à l'utilisation sur une plus grande échelle des déchets de bois qui, aujourd'hui, ne contribuent qu'en partie à l'économie mondiale. En outre, des usines moins importantes faciliteront la création, dans un plus grand nombre de pays, d'installations destinées à leur permettre de fabriquer leurs propres panneaux.

Par suite du prix relativement bas des panneaux de fibre, des frais minimes d'installation, de leurs propriétés isolantes contre le froid et le son, de leur utilité pratique bien connue et du nombre croissant des différents usages auxquels ils servent, il y a tout lieu de croire que la demande se maintiendra à la fois dans les pays producteurs et importateurs. Il est possible de prévoir que la construction de nouvelles fabriques dans un certain nombre de pays européens satisfera non seulement la demande intérieure, mais déterminera aussi une production excédentaire destinée à l'exportation. On craint toutefois en Scandinavie que, dans un avenir rapproché, le potentiel de production domestique dépasse les besoins de la consommation locale ainsi que la demande des pays importateurs. Cette crainte s'inspire plutôt de la difficulté que les pays importateurs pourraient éprouver à acheter les matériaux dont ils auront besoin que de la diminution de ces besoins.

Production en 1947

A l'heure actuelle, la majeure partie du potentiel de production des panneaux de fibre se trouve centralisée en Amérique du Nord et en Europe. En 1947, le Canada et les Etats-Unis produisirent plus des sept dixièmes de la production mondiale évaluée à 1,7 millions de tonnes métriques, les pays européens, deux dixièmes et les autres régions un dixième.

PRODUCTION DE PANNEAUX DE FIBRE EN 1947 (en milliers de tonnes métriques)

Pays

Quantité

Etats-Unis

1,100

Suède

235

Canada

124

Norvège

36

Finlande

30

Royaume-Uni

24

Australie

21

Autres pays

130

Les Etats-Unis sont les plus grands producteurs de panneaux de fibre; leur production ne cesse de s'accroître. En 1947, elle s'est élevée à 1,1 million de tonnes métriques; elle a dépassé de 25 pour cent la production de 1946 et représente le double du chiffre d'avant-guerre. La production se trouve aux mains de 15 compagnies possédant 16 usines dont deux seulement produisent des panneaux durs. La proportion de panneaux isolants et de panneaux durs est de l'ordre de 5 à 1. Cette industrie utilise environ 10.000 employés. Les usines existantes atteignent presque leur potentiel de production et il semble qu'elles ne manquent ni de main-d'œuvre, ni de matières premières. Les fabriques américaines ont des capacités de production relativement plus élevées que les usines européennes.

La Suède, qui a commencé à produire des panneaux de fibre en 1929, est le pays producteur le plus important d'Europe. La production de 1947, 235.000 tonnes, accuse une amélioration considérable par rapport à celle de 1946, 218.000 tonnes et à celle de 1939, 120.000 tonnes. Toutefois, en 1947, la sécheresse a diminué la production d'énergie hydraulique, aggravé la pénurie de combustible et mis obstacle à la production. Le pays possède 14 usines représentant un potentiel de production de 250.000 tonnes. Les usines suédoises sont presque toutes situées sur la côte nord-est (Norrland) et sont pour la plupart établies à proximité des scieries existantes. Les panneaux durs représentent environ 60 pour cent de la production totale.

Au Canada, la production de panneaux de fibre en 1947 s'est élevée à 124.000 tonnes; ce chiffre dépassait de 25 pour cent celui de 1946 et était le double de celui de 1939. En 1947, les usines canadiennes fonctionnaient à plein rendement. Il n'existe qu'un seul fabricant de panneaux durs dans le pays.

En Norvège, la production de panneaux de fibre s'élevait en 1947 à 36.000 tonnes, représentant approximativement 72 pour cent du potentiel de production. La production des panneaux de fibre en Norvège n'a cessé de s'accroître depuis la création de la première usine en 1932, avec un potentiel de production de 3.000 tonnes.

En Finlande, la production a dépassé 30000 tonnes en 1947. La première usine de panneaux de fibre a été construite en 1930; avant la guerre elle était la plus grande de son genre en Europe, avec un potentiel de production s'élevant à 30.000 tonnes. Actuellement il existe 7 fabriques représentant un capacité totale du production d'environ 75.000 tonnes.

Le Royaume-Uni a produit environ 24.000 tonnes en 1947 contre 23.000 en 1946 et 8.000 avant la guerre lorsque la bagasse constituait la principale matière première.

En Italie, la production de panneaux de fibre s'est élevée en 1947 à 18.000 tonnes, surtout des panneaux durs. Ce chiffre représente une augmentation considérable par rapport aux 8.000 tonnes fabriquées en 1946. La quantité produite avant la guerre était négligeable.

En Tchécoslovaquie, les derniers rapports indiquent une production annuelle de 16.000 tonnes. Ce résultat a été atteint en partie grâce à la création d'une usine destinée à utiliser les déchets d'abatage et de scierie qui, jusqu'alors, étaient brûlés comme combustible. D'après le rapport, cette usine fait concurrence aux usines de contre-plaqué pour l'obtention des matières premières.

En Belgique, la production de panneaux de fibre s'est élevée en 1947 à 15.000 tonnes environ, accusant une augmentation de près de 100 pour cent sur celle de 1946.

En Allemagne, la production d'avant-guerre de panneaux de fibre était assurée par 18 usines environ. Dans la partie occidentale du pays, elle ne représente actuellement qu'une faible proportion de celle d'avant-guerre, qui s'élevait environ à 72.000 tonnes. Une usine de panneaux de fibre allemands a été transférée en France à titre de réparation.

Au Danemark, la production s'est élevée en 1947 à 11.000 tonnes contre 9.000 tonnes en 1946.

En Autriche, la plupart des usines ont subi de lourds dommages de guerre et en 1945 la production a pour ainsi dire cessé. Les opérations de fabrication reprennent lentement. Une nouvelle usine de panneaux durs, qui a commencé à fonctionner en 1947, utilise uniquement les matières premières locales. En 1947, la production totale a atteint 10.000 tonnes.

Au Japon, la production a atteint en 1947 12.000 tonnes environ.

En Australie, la production des panneaux durs et des panneaux isolants en 1946 et 1947 s'est élevée à environ 21.000 tonnes. La bagasse sert de matière première pour la fabrication des panneaux isolants. Les panneaux durs représentaient environ 45 pour cent de la production. L'industrie des panneaux de fibre en Australie fonctionne à plein rendement.

En Nouvelle-Zélande, la production des panneaux de fibre est tombée au-dessous du niveau de rendement maximum de 11.000 tonnes, par suite du manque d'énergie électrique. La Nouvelle-Zélande ne possède qu'une usine qui, jusqu'à présent, n'a produit que des panneaux isolants. On a installé l'équipement nécessaire pour la fabrication des panneaux durs et on espère qu'il fonctionnera en 1948.

En France et en Suisse, la production de panneaux de fibre est limitée. En Argentine on a fait quelques essais de production mais sans grand succès. Il existe une petite usine dans la région du Chaco qui produit des panneaux de qualité inférieure. Le Pérou a produit en 1943 plus de 400 tonnes de panneaux de fibre.

Les informations concernant le potentiel de production de panneaux de fibre dans les autres parties du monde ne sont pas faciles à obtenir. On sait que l'U.R.S.S. produit des panneaux de fibre et qu'en Extrême-Orient la production est limitée et utilise comme matière première du bois, de la bagasse, du bambou, de la paille, etc.

Consommation des panneaux de fibre

A l'heure actuelle, la production n'égale pas la demande. Comme on le verra plus loin, la Suède, le Canada, les Etats-Unis, la Finlande et la Norvège sont les principaux pays exportateurs, les autres régions productrices devant suppléer à leur production domestique par des importations.

Lorsqu'on calcule les chiffres de la consommation par habitant, les écarts importants que l'on constate entre les pays montrent que la demande est susceptible de s'accroître.

CONSOMMATION ACTUELLE DES PANNEAUX DE FIBRE (en kilos et par habitant)

Suède

24

Norvège

12

Etats-Unis

8

Canada

8

Australie

2.5

Royaume Uni

1.2

Union Sud-Africaine

1.0

Argentine

0.3

Colombie

0.2

Japon

0.1

Inde

0.1

L'accroissement de la consommation par habitant au cours des dernières années est indiqué par les chiffres suivants:

Année

Suède

Etats-Unis

Canada

1939

12

1

3

1944

18

7

8

1946

24

8

8

Une des raisons principales de l'accroissement de la demande en panneaux de fibre réside probablement dans la variété des usages auxquels ils peuvent servir ainsi que dans le niveau avantageux de leur prix par rapport aux prix élevés des autres matériaux de construction. Le fait que la plupart des usines existant dans le monde fonctionnent aujourd'hui à peu de chose près à plein rendement, indique que seul le manque de fournitures limiterait à l'avenir l'augmentation de la consommation, à condition que puissent être levées les restrictions imposées sur les importations à cause de la rareté des devises américaines sur le marché mondial.

Commerce international

La Suède, le Canada, les Etats-Unis et la Finlande monopolisent, pour ainsi dire, le commerce d'exportation des panneaux de fibre, la Suède étant de loin le principal pays exportateur. L'augmentation des exportations mondiales depuis 1945 est très sensible depuis la fin de la guerre comme le montre les chiffres pour 1945, 1946 et 1947 dans le tableau ci-après:

EXPORTATIONS DE PANNEAUX DE FIBRE (en tonnes métriques)

Pays

1915

1946

1947

Suède

15.400

68.800

75.000

Canada

43.100

38.000

18.000

Etats-Unis

44.200

26.300

38.000

Finlande

15.500

21.200

24,000

Norvège

négligeable

6.400

4.600

Tous autres pays

4.500*

6.300*

5.600*

Total mondial

123.000*

167.000*

165.000*

*Chiffre estimé.

En Suède, les exportations en 1947 ont atteint 32 pour cent de la production, les exportations des Etats-Unis 3 pour cent et les exportations du Canada 15 pour cent de la production.

En 1934, les exportations avaient atteint en Suède 41 pour cent de la production totale, en 1935 45 pour cent et en 1936 30 pour cent. On estime que les exportations d'avant-guerre des Etats-Unis avaient atteint 20 à 25 pour cent de la production totale. Les exportations du Canada en 1935 et 1936 représentaient de 36 à. 40 pour cent de la production totale Ces chiffres indiquent que le marché intérieur des principaux pays exportateurs absorbe actuellement un pourcentage plus important de la production totale que pendant la période d'avant-guerre.

Les panneaux durs représentent environ 65 pour cent des exportations suédoises et environ 32 pour cent de l'ensemble des exportations des Etats-Unis. Les exportations canadiennes de panneaux durs ne sont pas indiquées séparément.

PRINCIPAUX PAYS IMPORTATEURS (en tonnes métriques)

Pays

1945

1946

1947

Royaume-Uni

27.700

37.600

35.000*

Etats-Unis

26.500

25.000

30.000

Canada

9.700

11.700

19.000

Argentine

...

...

11.000*

Danemark

9.900

12.000

9.000*

Pays-Bas

8.000

...

9.000*

République des Philippines

900

7.300

9.000*

Belgique

6.300

...

8.000*

Union Sud-Africaine

2.700

9.000#

8.000*

*Chiffres Prévus. . .Chiffres non disponibles. #Données incomplètes.

Bien que les exportations de panneaux de fibre proviennent principalement de l'Europe septentrionale et de l'Amérique du Nord, les marchés qui les absorbent sont représentés par les pays industrialisés de toutes les régions du monde. Le Royaume-Uni est le principal pays importateur. Bien que les Etats-Unis soient le principal producteur de panneaux de fibre et, de plus, un pays exportateur important, ils constituent le deuxième marché d'importation en ce qui concerne les panneaux de fibre. Il est difficile d'évaluer l'importance future de la demande d'importation de panneaux de fibres dans un grand nombre de pays, puisque les quantités destinées à l'exportation ne sont pas disponibles aujourd'hui et que le manque de devises fortes limite la demande actuelle.

Prix et conditions existant sur les marchés

Bien que la courbe des exportations de panneaux de fibres ait été ascendante au cours des années qui viennent de s'écouler, elle est demeurée inférieure à la demande potentielle en raison de la difficulté de se procurer des devises et des restrictions imposées par les gouvernements.

En 1945, les prix du marché local en Suède se maintinrent à peu près au même niveau que les moyennes des années précédentes, bien que le coût de la production se soit élevé. Les prix d'exportation se maintinrent également au niveau de 1943. En 1947, en raison de la hausse générale des prix du bois et de la main-d'œuvre, les prix des panneaux de fibre furent augmentés et à l'heure actuelle les prix sont, en Suède, plus élevés qu'en Amérique du Nord.

Au Royaume-Uni, la valeur moyenne des importations de panneaux de fibre pour 1938, 1946 et 1947 a été évaluée respectivement à 17, 33 et 38 livres sterling par tonne metrique, représentant pour 1946 et 1947 une augmentation de 95 et de 120 pour cent sur les prix de 1938.

La valeur moyenne des exportations des Etats-Unis est passée d'environ 80 dollars la tonne en 1937-1939 à 120 dollars en 1947 alors que la valeur moyenne des exportations du Canada pendant les mêmes périodes était de 65 et de 90 dollars la tonne. Au Canada et aux Etats-Unis, les prix que nous venons d'indiquer ne sont pas comparables en raison de la variation de la composition des matériaux exportés par les deux pays.

Perspectives d'avenir

Pour faire face à l'accroissement de la demande eu panneaux de fibre comme matériau de construction, notamment en matière de reconstruction, pour liquider l'arriéré des constructions et pourvoir à l'entretien des bâtiments existants, l'on procède à l'agrandissement des usines et de nouvelles fabriques sont en voie de construction ou à l'état de projet. Un certain nombre de ces nouvelles usines seront construites dans des pays qui, jusqu'ici, n'ont pas encore fabriqué de panneaux de fibre. Elles sont créées pour répondre au souci d'assurer l'utilisation complète du bois et l'élimination des déchets par une intégration rationnelle des industries à base de bois.

Aux Etats-Unis, la situation des stocks chez les commerçants est meilleure qu'au cours des cinq dernières années. Comme résultat de cet accroissement de production et de la difficulté qu'éprouvent les pays importateurs à se procurer les devises, les pays scandinaves craignent que le marché facile des années passées ne soit pas aussi favorable l'an prochain et qu'il puisse devenir nécessaire de diminuer la production. D'autre part, les avantages que présente l'emploi des panneaux de fibre ne pourront que continuer d'accroître les demandes pour ce matériau dans le monde entier, qu'il soit produit à l'intérieur du pays ou importé.

Les pays dont les noms suivent ont entrepris ou projeté des travaux d'agrandissement ainsi que la construction de nouvelles usines.

Australie. Les agrandissements projetés en ce qui concerne les usines de panneaux durs déjà existantes devraient porter la production à 13.000 tonnes en 1948. D'autre part, on se propose de porter le potentiel de production à 20.000 tonnes.

Autriche. On estime que la production atteindra 18.000 tonnes en 1948 et 33.000 tonnes en 1950.

Etats-Unis. On estime que les agrandissements des usines déjà existantes et que la construction de nouvelles usines porteront en 1948 le potentiel de production à un chiffre se rapprochant de 1,3 million de tonnes.

Finlande. Lorsque la nouvelle usine en cours de construction sera terminée et que les autres manufactures existantes seront pourvues de l'outillage mécanique nécessaire pour la fabrication des panneaux durs, le potentiel total de l'industrie atteindra 140.000 tonnes par an dont la moitié environ sera représentée par des panneaux isolants et l'autre moitié par des panneaux durs.

France. On est en train de transporter de l'outillage provenant d'Allemagne dans les Landes. Par ailleurs la construction d'une usine dont le potentiel de production est estimé à 30.000 tonnes vient d'être achevée.

Union française. Les plans préliminaires pour l'industrialisation des territoires français en Afrique prévoient l'établissement d'usines dont le potentiel de production totaliserait 185.000 tonnes. Côte d'Ivoire: 50.000; Afrique - Equatoriale française: 185.000; Cameroun: 75.000. Toutefois, la première tranche du programme ne prévoit que la construction d'une usine au Gabon dont le potentiel s'élèvera à 10.000 tonnes et qui utilisera les déchets d'abatage, de scierie et ceux provenant des opérations de fabrication des contreplaqués.

Nouvelle-Zélande. Une nouvelle usine pour la production des panneaux durs devrait en 1948, porter à 20.000 tonnes la production de la Nouvelle-Zélande.

Norvège. De nouvelles usines porteront le potentiel de la production de la Norvège à 65.000 tonnes.

Pays-Bas. Une nouvelle usine produira 18.000 tonnes de panneaux de fibre durs et isolants à base de paille, étant donné l'impossibilité de se procurer du bois.

Royaume-Uni. L'établissement d'une usine en Ecosse qui utilisera les matériaux de qualité inférieure impropres à être transformés en sciages est encore au stade de projet.

U.R.S.S. En 1947, deux usines au moins étaient en construction et devraient fonctionner en 1948.

Yougoslavie. On est en train d'établir des plans pour obtenir de la Suède une usine capable de produire annuellement 6.000 tonnes de panneaux durs et 6.000 tonnes de panneaux isolants. On espère qu'à un stade plus avancé le potentiel de production des panneaux isolants sera doublé.

Bois de mine

La production du charbon, qui est de première importance pour la reconstruction de l'Europe, est liée très étroitement aux fournitures de bois de mine.

Bien que la consommation totale de bois de mine soit de l'ordre de 30.000.000 m3 ®, le commerce international de ce produit n'affecte que l'Amérique du Nord qui est exportatrice, l'Europe dont certains pays sont importateurs et d'autres exportateurs et le Proche-Orient qui est nettement importateur. En effet, les Etats-Unis, dont la production représente le tiers de la production mondiale, le Japon, l'Amérique du Sud, l'Afrique du Sud, l'Australie et l'U.R.S.S. produisent leurs propres bois de mine. Par contre, les centres miniers de l'Europe occidentale dépendent essentiellement des importations, particulièrement de celles provenant de Scandinavie. Les quantités sur lesquelles porte ce commerce internationale tant à l'exportation qu'à l'importation, varient entre à 7.000.000 m3 ®.

Sur le marché international, le bois de mille est un produit bien défini dont le commerce est le plus souvent entre les mains de spécialistes. Cependant le bois de mine a un origine beaucoup plus large que certains autres produits forestiers, en particulier il peut être façonné à partir de tout bois résineux d'usage courant (pin, épicea, sapin, à l'exception du pin Weymouth) et de presque tous les feuillus, à l'exception du hêtre que l'on trouve en Europe. Il provient, soit de jeunes peuplements de résineux exploités à «blanc étoc», soit de coupes d'éclaircies dans les futaies feuillues ou résineuses, soit enfin de coupes de taillis à révolution relativement élevée. Les bois de mine résineux sont livrés écorcés alors que les bois de mine feuillus peuvent être livrés simplement rainés. Il faut cependant signaler un usage particulier des mines du pays de Galles qui utilisent des poteaux bruts non écorcés de pins maritimes (Pinus pinaster) provenant de France (Landes) ou du Portugal.

Les variations dans le commerce international du bois de mine ont plusieurs causes. Elles sont la conséquence immédiate des fluctuations dans les besoins des mines, c'est-à-dire dans leurs productions. Elles résultent aussi quelquefois de l'augmentation de la production nationale dans les pays normalement importateurs et enfin, à un degré moindre, d'une amélioration dans l'utilisation des bois de mine ainsi que de l'emploi des cadres en acier et des galeries bétonnées.

Avant d'aborder l'étude des situations passées et des perspectives du marché après la deuxième guerre mondiale et plus spécialement dans l'année 1947 il est bon de considérer l'évolution du marché au cours de la période 1925-1938.

Années 1925-1938

La situation durant cette période a été résumée dans le Tableau 1, qui indique les exportations des principaux pays exportateurs, et dans le Tableau 2, qui montre les importations des principaux pays importateurs. Il n'a pas été tenu compte dans ces tableaux des importations australiennes, qui ont été assez importantes en 1938 ni de celles des pays méditerranéens. Le commerce du bois de mine aux Etats-Unis n'a également pu être identifié.

Importations: Le Tableau 2 fait constater que les importations du Royaume-Uni constituent plus de la moitié du total des importations et que cette situation s'est manifestée au cours de toute la période, le léger fléchissement qui était apparu vers 1932 ne s'étant pas maintenu. Les Pays-Bas et la Hongrie ont maintenu leurs importations alors que la France, la Belgique et l'Allemagne diminuaient progressivement les leurs. La diminution des importations en Allemagne et en Belgique correspondait à une augmentation de la production indigène et non pas à une diminution de la production charbonnière, alors qu'en France et en Grande-Bretagne la production charbonnière subissait un léger fléchissement en 1936-37 par rapport à la période 1925-29.

Exportations: La Finlande restait le principal fournisseur, particulièrement dans la dernière période, puisque ses exportations ont dépassé 2.000.000 m3 ® en 1937. Ce pays fournissait alors à l'Angleterre la majorité de ses bois de mille. L'U.R.S.S. est intervenue en 1929 sur le marché et ses exportations se sont maintenues à un niveau assez élevé de 1929 à 1937. Le Portugal a eu an cours des périodes indiquées, une exportation croissante qui atteignait, à la veille de la guerre, environ 300.000 m3 ® par an. En Allemagne, à partir de 1935, par suite de l'augmentation de la production charbonnière, les exportations ont diminué et elles étaient insignifiantes en 1938 En Suède, les exportations. qui se sont maintenues jusqu'en 1932-33 aux environs de 400.000 m3 ®, ont considérablement diminué par suite de l'utilisation, dans les industries de la cellulose, des bois qui auraient pu donner des bois de mine. Enfin, les exportations polonaises se sont ralenties dans la période qui a précédé la guerre.

TABLEAU 1. - EXPORTATIONS DES BOIS DE MINE, 1925-1938

Pays

1925-1929 Moyenne annuelle

1930-1934 Moyenne annuelle

1935-1938 Moyenne annuelle

(en milliers de m3, mesure de volume)

Allemagne

496.80

658.80

26.75

Autriche

94.00

56.20

73.50

Esthonie

112.40

92.40

96.25

Finlande

1,420.40

1,463.20

1,888.50

France

11.054.68

437.58

438.62

Lettonie

391.40

316.60

351.00

Lithuanie

5.40

3.00

8.00

Norvège

69.40

34.20

33.50

Pologne

1,232.20

250.20

183.00

Portugal

72.20

392.80

383.75

Suède

539.00

355.20

194.25

Tchécoslovaquie

350.40

130.20

82.75

U.R.S.S.

395.60

1,393.40

1,457.00


TOTAUX

6,213.88

5,583.78

5,216.87

1Ce chiffre comprend aussi des poteaux non destinés aux mines.

TABLEAU 2. - IMPORTATIONS DES BOIS DE MINE, 1923-1938

Pays

1925-1929 Moyenne annuelle

1930-1934 Moyenne annuelle

1935-1938 Moyenne annuelle

(en milliers de m3, mesure de volume)

Allemagne

653.00

194.80

143.50

Belgique-Luxembourg

733.20

709.20

630.50

Espagne

99.60

67.20

6.00

France

570.80

636.40

169.00

Hongrie

211.40

135.60

184.00

Pays-Bas

246.00

290.20

286.00

Royaume-Uni

2,770.40

2,449.40

2,845.75

Tchécoslovaquie

159.80.

62.20

4.75

TOTAUX

5,444.20

4,545.00

4,269.50

TABLEAU 3. - PRODUCTION DES BOIS DE MINE, 1946 ET 1947

Pays

1946

1947

(en milliers de m3, mesure de volume)

Autriche

172

212

Belgique

600

650

Tchécoslovaquie

405

351

Finlande

(1,227)

(1,338)

France

13,164

22,562

Allemagne:




- Bizone (U.-S. et U.K.)

1,825

2,082


- Zone française

710

1,532


- Zone soviétique

-

(692)

Hongrie

162

197

Irlande

13

11

Italie

160

320

Luxembourg

77

65

Pays-Bas

44

30

Norvège

76

(96)

Pologne

1,400

1,500

Suède

250

220

Suisse

50

15

Turquie

237

146

Royaume-Uni

1,138

572

Canada

(863)

(870)

TOTAUX

12,573

13,461

NOTE: Le chiffres entre parenthèses correspondent, non pas aux productions, mais aux exportations.
1Sur cette production, 48.000 m3 ® proviennent de coupes faites en Allemagne.
2Sur cette production, 2.000 m3 ® proviennent de coupes faites en Allemagne.

A la fin de la période considérée, les prix des bois de mine étaient assez avantageux pour les producteurs puisqu'ils atteignaient, en Finlande par exemple, en 1937, 5 livres F.O.B. le fathom. A la même époque, le bois de sciage se vendait de 15 à 16 livres le standard F.O.B.

On voit donc que, de 1925 à 1938, par suite des exportations massives de la Finlande et de l'U.R.S.S., le marché des bois de mine a été suffisamment alimenté.

Années 1939-1946

Au cours de cette période, les pays européens occupés par l'Allemagne ou coupés de leurs fournisseurs habituels ont eu à exploiter au maximum leurs ressources en bois de mine. Ce fut le cas particulièrement de la France, de la Belgique, des Pays-Bas et de la Hongrie. En ce qui concerne l'Angleterre qui était, comme nous l'avons vu, un des principaux importateurs, elle a dû faire appel à ses jeunes peuplements résineux et a considérablement surexploité ses forêts, allant même jusqu'à une destruction totale dans certains cantons. Cependant, à la fin des hostilités, le Canada et Terre-Neuve ont expédié des quantités considérables de bois de mine au Royaume-Uni et, depuis cette époque, le Canada a continué à expédier des quantités importantes de bois de mine vers l'Europe. En 1946, même les Etats-Unis ont expédié des bois de mine en Belgique. A la même époque, la Finlande et la Suède, par suite du manque de charbon, étaient obligées de brûler de grandes quantités de bois de mine.

A partir de la fin des hostilités, la physionomie du marché européen des bois de mine allait se trouver complètement modifiée. En effet, du côté des exportateurs, l'U.R.S.S. et la Pologne avaient cessé leurs livraisons. La Pologne, par suite de l'acquisition des mines de Silésie, devenait même importatrice. Par contre, le Canada continuait à envoyer d'importantes livraisons au Royaume-Uni, à la Belgique et aux Pays-Bas. La Finlande et la Suède reprenaient leurs livraisons, tandis que le Portugal n'exportait plus que des petites quantités à destination de l'Angleterre et de l'Afrique du Nord. Enfin, l'Allemagne, depuis la fin des hostilités, en raison, d'une part, de la perte de la Silésie et, d'autre part, des programmes de coupes établis par les autorités alliées, se suffisait à elle-même. Elle pouvait même exporter certaines quantités vers la France, la Belgique et les Pays-Bas, soit façonnées, soit sous forme de coupes délivrées sur pied.

En conclusion, au cours de cette période d'après-guerre, la demande n'a pas été plus forte que l'offre. Les pays importateurs, par suite de difficultés financières, étaient obligés de faire appel à leurs productions nationales et, d'autre part, les installations minières étant en partie endommagées, les programmes d'extraction n'étaient pas complètement atteints.

Tableau 4. - Achats des bois de mine au cours des années 1946 et 1947

1 Comprend des livraisons correspondant à des a hats des années antérieures.
2 On est parti de l'hypothèse achats = importations.

Tableau 5. - Ventes des bois de mine, 1946 et 1947

La situation en 1947

Dès 1945, la production et la consommation européennes de bois de mine ont été suivies à Londres, par le Sous-Comité du bois du Comité économique de se cours l'Europe et par la Division de la production de la Commission européenne du charbon. Depuis 1947, les travaux de ces deux organismes ont été repris par le Comité du bois FAO/CEE, qui a étudié les possibilités de production, et par le Comité du charbon de la Commission économique pour l'Europe qui a fait des recommandations pour les attributions.

Pour l'année 1947, la situation du marché a été la suivante: la production des pays européens, augmentée des importations canadiennes, a permis de couvrir les besoins des houillères européennes. Il y a même eu, dans l'ensemble, des fournitures aux mines qui ont dépassé la consommation puisque les stocks dans les mines au 31 décembre 1947 sont supérieurs aux stocks dans les mines au 1er janvier 1947.

Commerce: Les principaux pays exportateurs étaient la Finlande, avec 1.367.000 m³ ®, et le Canada, avec 701.000 m³ ®. Le Royaume-Uni vient en tête des pays importateurs avec 2.883.000 m³ ®.

Production: Les Tableaux 3, 4 et 5, extraits du Bulletin statistique du Comité du bois FAO/CEE, donnent la production, les achats et les ventes des principaux pays pour 1947.

Dans l'ensemble, au cours de l'année 1947, d'après le Comité du charbon de la CEE, les prévisions faites pour les pays participants, tant pour la production du charbon que pour la consommation du bois de mine, ont été vérifiées.

Les objectifs des productions nationales dans l'ensemble, ont été dépassés de 8 pour cent, bien que la France n'ait atteint que 89 pour cent de la production prévue Par contre, la Belgique, avec 650.000 m³ ®, et le Royaume-Uni, avec 572.000 m³ ®, ont atteint 165 pour cent et 170 pour cent de leurs prévisions.

Les importations prévues ont été dépassées de 19 pour cent et, grâce à des fournitures supplémentaires de la Finlande, de la Russie, de la Zone soviétique en Allemagne et du Canada, le Royaume-Uni a reçu 47 pour cent de bois de mine en plus des prévisions et les Pays-Bas ont acheté plus de bois de mine finlandais que prévu. Toutefois, les autres pays ne remplirent pas complètement leurs programmes d'importations.

Le Tableau 6 donne les chiffres de production de charbon ainsi que la consommation des bois de mine dans certains pays. Les chiffres de consommation des bois de mine comprennent aussi les bois utilisés dans l'extraction de la lignite.

En conclusion, des disponibilités plus élevées et une consommation de bois de mine qui s'est ralentie à la fin de l'année par suite d'une diminution de l'activité générale des houillères, qui n'ont atteint que 93 pour cent du plan de production, ont permis aux principaux pays importateurs de finir l'année 1947 avec des stocks supérieurs à ceux qu'ils avaient prévus.

Prix: Durant la période d'après-guerre, les prix des bois de mine ont augmenté rapidement. Les prix moyens (C.A.F.) en Angleterre de bois de mine en provenance du Canada, de la Finlande et de la Suède ont été les suivants:

Pays

1938

1946

1947

Indice 1947 par rapport à 1938 (100)

£

£

£

Canada

1.10.5

4.19.10

5.15.3

378

Finlande

1.14.3

3.16.8

4.12.5

270

Suède

1.11.2

...

4. 6.4

277

En 1947, les experts du bois réunis à Paris pour le Comité européen de coopération économique, ont admis, pour leur prévision du coût des bois de mine pour leurs programmes d'importation, un prix F.O.B. de 12,7 dollars par mètre cube.

TABLEAU 6.-PRODUCTION DE CHARBON ET CONSOMMATION DE BOIS DE MINE EN 1947

Pays

Production de charbon (non compris les exploitations à ciel ouvert)

Consommation totale de bois de mine (y compris ceux utilisés dans les mines de lignite)

(en milliers de tonnes métriques)

(en milliers de mètres cubes)

Autriche

178

150

Belgique

24,390

1,021

Tchécoslovaquie

16,305

541

France

45,235

2,488

Italie

1,222

214

Pays-Bas

10,104

223

Pologne

59,130

1,709

Turquie

3,897

191

Royaume-Uni

192,443

2,626

Bizone (Allemagne)

71,128

2,398

Sarre

10,485

401

TABLEAU 7. - STOCKS LES MINES

Pays

au 1er janvier 1947

au 1er janvier 1948

(en milliers de mètres cubes)

Autriche

...

16

Belgique

747

887

Tchécoslovaquie

406

215

France

1,181

1,318

Italie

20

126

Pays-Bas

144


Pologne

245

333

Turquie

129

121

Royaume-Uni

1,485

2,006

Sarre

80

82

Bizone (Allemagne)

11,122

1833


TOTAUX

5,545

6.081

1Y compris les stocks sur coupe, soit, au 1er janvier 1948, 666.725 m³.

La situation en 1918

On a pu constater plus haut que l'année 1948 a commencé dans de meilleures conditions que l'année 1947. La situation des stocks dans les mines au 1er janvier 1948 est indiquée dans le Tableau 7, en regard de la situation des stocks au 1er janvier 1947.

Comme il est indiqué ci-après, certains pays disposent de stocks relativement importants de bois de mine, soit façonnés sur coupes, soit chez les producteurs ou les commerçants; on peut signaler par exemple:

Belgique

163,000 m3 ®

Bizone

666,725 m3 ®

Finlande

613,000 m3 ®

France

717,000 m3 ®

Tchécoslovaquie

215,000 m3 ®

Cette situation de départ étant donc relativement et favorable, quelles sont les perspectives d'avenir?

Etant donnée l'importance que présente la réalisation des programmes de production de charbon pour la reconstruction économique de l'Europe, on peut s'attendre à ce qu'en 1948, tout soit mis en œuvre pour parvenir à ce but. Dans ces conditions, la demande en bois de mine sera considérable, et elle a pu être estimée en se servant des coefficients moyens de consommation de bois de mine par tonne de charbon produite, variables suivant les pays, compte tenu du déficit en acier qui ne permettra pas de faire appel à des cadres métalliques. Les coefficients adoptés sont ceux indiqués dans le Tableau 8. Cette étude des besoins a été faite par le Comité du charbon de la CEE.

Par ailleurs, la production indigène des bois de mine dans les pays européens, non compris l'U.R.S.S. ainsi que les disponibilités à l'exportation du Canada et de l'U.R.S.S., ont été étudiées, pour l'année 1948, par le Comité du bois FAO/CEE.

TABLEAU 8. - CONSOMMATION DE BOIS DE MINE PAR TONNE DE CHARBON EXTRAITE

Pays

Coefficient

en mètres cubes par tonne métrique

Autriche

0.05901

Belgique

0.04186

Tchécoslovaquie

0.02006

France

0.05500

Italie

0.03357

Pays-Bas

0.02207

Pologne

0.02890

Turquie

0.04892

Royaume-Uni

0.01365

Sarre

0.03825

Bizone (Allemagne)

0.03371

Ces études ont montré que la demande totale en bois de mine pour l'Autriche, la Belgique, la France, la Grèce, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède, la Tchécoslovaquie, la Turquie et les trois zones de l'ouest de l'Allemagne se montait à 14.844.000 m³ ® alors que la production de bois de mine n'était que de 14.355.000 m³ ® faisant apparaître ainsi un déficit de 489.000 m³ ®. A l'intérieur de ces pays, les besoins d'importation s'élèvent à 4.877.000 m³ ® alors que les disponibilités pour l'exportation, auxquelles il faut ajouter les exportations canadiennes et russes' se montent à 4.388.000 m³ ®. Le déficit pour 1948 n'est donc pas très considérable puisqu'il représente seulement 3 pour cent de la consommation totale envisagée. Il pourrait par conséquent être facilement couvert par les stocks actuellement existants.

Dans les prévisions d'exportation, le Canada entre pour 760.000 m³ ®, la Finlande pour 1.100.000 m³ ® alors que dans les prévisions d'importation, le Royaume-Uni intervient pour 2.528.000 m³ ® et la Belgique pour 500.000 m³ ®. Le Royaume-Uni reste donc le plus gros importateur avec 52 pour cent des importations totales.

Cette situation pourrait encore s'améliorer si la Suède, qui a annoncé des disponibilités de 145.000 m³ ®, pouvait les porter à 300.000 m³ ®, comme elle en a l'intention si elle reçoit satisfaction pour ses besoins de charbon. La Yougoslavie, de son côté, envisagerait une exportation de 80.000 m³ ® de bois de mine si des besoins spéciaux en équipement étaient satisfaits. On peut aussi espérer que la Finlande, qui a annoncé une exportation de 1.100.000 m³ ®; dépassera peut-être ce chiffre si l'on tient compte des exportations très importantes des années précédentes. Enfin, il n'est pas exclus que certains pays de l'est de l'Europe interviennent sur le marché et contribuent à alléger le bilan des bois de mine et que l'Autriche et la Tchécoslovaquie augmentent leurs exportations.

Avec les éléments d'informations actuelles, le Comité du charbon de la CEE a recommandé les attributions figurant au Tableau 9.

Si on a signalé, dans l'ensemble, en janvier 1948, une situation assez satisfaisante des stocks, il faut dire que les mines de la Ruhr ont fini l'année 1947 avec des stocks très bas, et qu'il sera peut-être nécessaire de consacrer une partie des disponibilités à l'exportation de l'Allemagne à la reconstitution des stocks de la Ruhr. A ce sujet, on pourrait faire les observations suivantes:

Les stocks de bois de mine sur le carreau des mines au 1er janvier 1948 étaient dangereusement bas puis-qu'ils atteignaient seulement 166.000 m³ ®. Cependant, il existait sur coupe à la même époque, un stock de 660.000 m³ ®. Toutefois, si le plan de production qui se monte à 86.000.000 m³ ® de charbon est atteint, cela nécessitera 4.154.000 m³ ® de bois de mine. Si l'on estime que les importations en provenance de la Zone soviétique de l'Allemagne seront de 500.000 m³ ® et celles provenant de la Zone française de 42.000 m³ ®, et si l'on prévoit une exportation de 100.000 m³ ®, la production de la Bizone devra atteindre 3.712.000 m³ ®.

On sait, par ailleurs, que les autorités de la Bizone ont fixé pour 1948 les abattages à 30.000.000 m³ ® de toutes essences sur écorce. Théoriquement. on peut donc recruter sur cette quantité les 3.712.000 m³ ® de bois de mine nécessaires. Toutefois, si la concurrence du bois de pâte et du bois de combustion se faisait sentir, on aurait sans doute quelque peine à reconstituer des stocks normaux.

Ce qui vient d'être dit ne s'applique pas aux mines de la Sarre qui sont maintenant intégrées dans l'économie française et sont approvisionnées par la Sarre elle-même et par les importations de la Zone française (400.000 m³ ® en 1947). Iles stocks au 1er janvier 1948 étaient de 83.000 m³ ®, représentant environ trois mois de production.

La situation se présente donc dans l'ensemble d'une façon satisfaisante. Cependant, il faut signaler certains facteurs qui peuvent changer quelque peu l'aspect de ce marché.

Dans les pays scandinaves, le bois de pâte fait une très grande concurrence au bois de mine. Cette concurrence est d'ailleurs inévitable. Elle résulte, d'une part, d'exploitations forestières parfaitement intégrées et, d'autre part, de la demande considérable en cellulose. En Suède, en effet, où des ressources sur pied abondantes existent, la présence de nombreuses râperies favorise la production de bois de pâte au détriment des bois de mine. La pâte de bois trouve actuellement un débouché très favorable en Amérique du Nord qui permet à la Suède d'obtenir les devises fortes qui lui sont nécessaires.

L'Angleterre doit acheter au Canada 760.000 m³ ® et devra donc disposer des devises nécessaires, sinon elle devra revenir sur le marché européen, qui pourrait être alors déficitaire.

Enfin, en raison de l'insuffisance des attributions de charbon dans certains pays, en particulier en Allemagne, le bois de mine est quelquefois utilisé pour le chauffage des grands centres urbains. Cependant. cette situation est compensée dans d'autres pays par une situation charbonnière meilleure qui permettrait de faire appel à des peuplements de taillis transformés ordinairement en bois de chauffage. Ceci serait particulièrement appréciable pour les mines utilisant un fort pourcentage de petit bois.

Perspectives pour 1949-1951

La situation a été examinée par le Comité du charbon de la CEE et il a été établi des tableaux indiquant la production de charbon, la consommation de bois de mine, les besoins d'importation et les disponibilités à l'exportation pour les principaux pays européens. L'examen de ces tableaux fait apparaître un déficit prévu atteignant 5 pour cent des besoins en 1949 et augmentant jusqu'à 9 pour cent en 1951. Cet accroissement du déficit est dû, en grande partie, à une augmentation de la production charbonnière dans les pays d'Europe considérés; celle-ci passe de 530.660.000 tonnes en 1939 à 606.780.000 tonnes en 1951, augmentant ainsi d'environ 13 pour cent, alors que la production de bois de mine dans ces mêmes pays, y compris les importations du Canada et de l'U.R.S.S. passe seulement de 14.036.000 m³ ® à 15.368.000 m³ ®, n'accusant qu'une augmentation de 9 pour cent. En 1951, le déficit en bois de mine serait de 1.431.000 m³ ®.

Dans ces conditions, si la concurrence des bois de pâte se fait toujours sentir, le déficit des bois de mine sera difficile à combler. D'autre part, les pays qui ont procédé à des surexploitations durant la guerre auront tendance à réduire leurs coupes. Toutefois, il est difficile de faire des prognostics dès maintenant. En effet, la situation peut être totalement changée par l'apparition sur le marché de quantités importantes de bois de mine venant de l'U.R.S.S. et, d'autre part, par une meilleure utilisation des bois de mines dans des houillères modernisées, ainsi que par l'emploi de cadres d'acier correspondant à une production métallurgique accrue. Quoi qu'il en soit, dans les circonstances actuelles, ce sont les exportations scandinaves qui régleront le marché des bois de mine dans l'espace économique étudié.

Tableau 9. - Bois de mine: Allocations recommandées et accorde bilatéraux pour l'année 19481

Remarque: La France et les Pays-Bas ont renoncé au solde qui leur avait été assigné des stock disponibles en Finlande (E/ECE/COAL/PSC/3 Rev.1).
1 Compilation du Comité du charbon, Sous-Comité de la production, Groupe de travail du bois de mine de la CEE, pour servir à leur réunion du 23 août 1948.
2 De la Commission française des coupes.


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