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Nouvelles du monde


Généralités
Sciences de base
Sylviculture et aménagement
Inventaire, accroissement, production
Protection de la forêt
Exploitation forestière et génie forestier
Transformation
Utilisation
Politique, législation et administration
Réunions et conférences
Personnalités
Revue de livres

Les échos reproduits ci-dessous sont des résumés de nouvelles susceptibles d'intéresser les lecteurs d'Unasylva. Ils sont présentés sous des rubriques couramment employées par la Division des Forêts et des produits forestiers pour le classement de références, et suivant l'ordre alphabétique des noms des pays qu'ils concernent. Le Rédacteur serait heureux de recevoir des lecteurs des échos d'actualité authentiques susceptibles d'être publiés dans cette section de la revue.

Généralités

AUSTRALIE

Le Ministère de l'Instruction publique de l'Etat de Victoria a développé de façon remarquable l'instruction forestière élémentaire dans les écoles. En vertu du School Endowment Plantation Scheme, chaque école peut être dotée d'une parcelle de terre boisée dont les enfants doivent prendre soin.

Il existe actuellement, entretenus par 420 écoles, 350 de ces peuplements, dont la plupart ont moins de 3 ha mais dont certains dépassent 18 ha et qui couvrent au total 1.200 ha. Ce sont généralement des plantations de Pinus radiata qui ont été établies par l'école elle même et où les éclaircies sont maintenant pratiquées par une autre génération d'écoliers. Les terrains sont ou bien des terrains de la Couronne, mis à la disposition de l'école, ou bien fournis par les municipalités, ou bien achetés par les comités qui sont spécialement constitués avec le personne] enseignant de l'école pour prendre soin de la forêt, avec le concours des fores tiers régionaux.

Dès leur plus jeune âge, les enfants acquièrent ainsi, sous la direction de leurs maîtres, le respect et l'amour des arbres en même temps que de saines notions de sylviculture élémentaire.

AUTRICHE

En présence des autorités des délégués de différents pays, et de hautes personnalités autrichiennes, la célèbre Hochshule fur Bodenkulture (Académie viennoise d'Agriculture et de Sylviculture) a célébré le 31 mai de cette année le 75e anniversaire de son existence.

CANADA

Monseigneur Labrie, évêque de la région du Golfe du Saint-Laurent, a récemment adressé à son clergé et à son diocèse une lettre pastorale relative aux forêts. Les forestiers de la province de Québec ont accueilli ce message comme «un avertissement de la catastrophe vers laquelle nous nous dirigeons malgré tout notre savoir et comme une étude signalant les défauts et indiquant les remèdes à prendre pour mettre fin à notre impardonnable prodigalité». Après avoir rendu hommage aux efforts exercées par un grand nombre de professeurs de techniciens et d'organisations qui ont consacré leur énergie à la sylviculture, Mgr. Labrie déclare que dans la pratique, les mêmes méthodes destructives n'ont pas cessé d'être employées. Si une tendance quelconque se manifeste, c'est encore dans le sens de la destruction. En comparant les conditions de travail des forestiers de la Suède et celles du comté de Saguenay au Canada, le prélat fait ressortir qu'en Suède, les ouvriers forestiers sont encouragés à installer leur foyer dans la forêt, tandis que ceux du Saguenay vont d'un endroit à l'autre; ils semblent avoir perdu tout désir de fonder des familles et ne songent qu'à gaspiller leur salaire.

ETATS-UNIS

La Station d'expérience du Pacifique Nord-Ouest, à Portland (Oregon) annonce l'organisation d'un nouveau centre de recherches forestières qui sera constitué par la forêt expérimentale de Blue River, partie de la forêt nationale de Willamette.

La forêt expérimentale, d'une étendue de 6.000 ha, qui renferme un peuplement vierge mais d'âges divers, de Douglas, sera spécialement consacrée à l'étude du passage de la futaie vierge à la futaie aménagée sous rapport soutenu, étude qui constitue le problème majeur du nord-ouest des Etats-Unis. L'influence de la forêt sur les conditions climatiques du bassin qu'elle occupe sera également étudiée. A cet effet, une étroite coordination sera entretenue avec la Station d'expérience de l'armée (U. S. Army Engineers), qui, sur une étendue de 2.000 ha adjacente à la forêt, étudie actuellement les phénomènes de la fonte de la neige et des variations du débit.

Le Dr Frans Verdoorn) rédacteur en chef du Chronica Botanica, a fait le 17 juin une conférence à la Southern California Botanical Society à Rancho Santa Anita, près de Pasadena, sur «L'Arboretum moderne», un centre régional de synthèses botanique et horticole. Le Dr F. W. Went, Professeur de Biologie à l'Institut de Technologie de Californie et Président de la fondation Los Angeles County Arboretum (arboretum de la région de Los Angeles) a décrit dans ses grandes lignes les projets de cette fondation qui a l'intention de créer un arboretum moderne de 46 ha comprenant également des centres de formation d'horticulture et de recherches et qui sera situé à l'emplacement des domaines historiques de Reid et Baldwin à Rancho Santa Anita.

PORTUGAL

La Junta Nacional Da Cortiça (Association nationale du Liège) a organisé en 1947-48, en collaboration avec la Direction générale des Eaux et Forêts, les Unions agricoles et les propriétaires forestiers, des cours destinées aux leveurs de liège et aux propriétaires de chênes lièges qui ont obtenu le plus grand succès. Malgré certaines difficultés d'organisation, 10 séries de cours ont pu être donnés dans différentes régions et la réaction des ouvriers et fermiers aux méthodes sylvicoles et aux techniques scientifiques qui leur ont été enseignées, a été des plus satisfaisante. On espère pouvoir étendre ces cours pratiques de façon considérable pour les années à venir.

Sciences de base

BRÉSIL

M. Aubréville, ayant été désigné par le Gouvernement français pour faire partie de la délégation française à la Conférence de Térésopolis, a pu mettre ce voyage à profit pour étudier deux des problèmes forestiers les plus importants du Brésil, celui du pin de Parana et celui des plantations d'eucalyptus. Ses notes de voyage publiées récemment présentent un intérêt d'autant plus grand que l'auteur a pu faire au Brésil d'intéressantes comparaisons avec les régions tropicales africaines dont il est l'un des plus compétents experts forestiers.

Du point de vue économique, ces notes confirment que dans la région du pin de Parana, Araucaria angustifolia, on se trouve paradoxalement en présence d'une industrie forestière obligée de limiter strictement sa production à une époque où l'exportation de ses produits serait d'un si grand intérêt, aussi bien pour son propre développement que pour le soulagement du déficit mondial en bois tendre. Cette situation est due à l'insuffisance des moyens de transport dont le développement est rendu difficile par la topographie du pays. En fait, la capacité de production pour l'exportation est limitée, pour les quatre états du sud où sont concentrées les ressources en pin, à 330.000 m³ mensuellement, alors que la capacité réelle de production des scieries serait de 732.000 m³.

La production totale des sciages de pin s'est élevée en 1947 à plus d'un million de m³. En tenant compte de la production des usines de pâtes, dont une, à Monte-Alegre dans l'Etat de Parana, est extrêmement importante, et des fabriques de contreplaqués, ces chiffres ne représentent guère qu'une exploitation totale de 4 à 5 millions de m³ ® ce qui est évidemment insignificant par rapport à la surface totale de la forêt de pin, évaluée à près de 28 millions d'hectares et ceci, même en supposant que la densité de ces peuplements ne s'élève pas en moyenne au-dessus de 48 m³ à l'hectare, chiffre minimum cité dans les notes de M. Aubréville. Malheureusement, il ne semble pas que cette exploitation repose, en général, sur des bases de sylviculture rationnelle. Bien des recherches sont à faire sur l'écologie et la biologie du pin avant qu'un tel résultat puisse être atteint; la régénération artificielle, si activement que la poussent certaines compagnies privées et l'Institut national du pin, n'est systématique. Ce jeune organisme qui contrôle non seulement les problèmes économiques, mais aussi les problèmes sylvicoles du pin est extrêmement actif et dispose d'importants crédits. On peut attendre de vastes progrès. Néanmoins son action est gênée par le fait, qui paraît paradoxal lui aussi, que la presque totalité des immenses forêts de pin de Parana est en réalité propriété particulière.

La foret de pin de Parana, aussi bien que l'aspect actuel des campos qui l'entourent de toutes parts, pose des questions complexes qui ont particulièrement retenu l'attention de l'auteur. Les massifs comportent, en effet, au-dessous du peuplement dominant de pin, généralement assez clair, un sous étage extrêmement complexe d'essences feuillues, comportant d'ailleurs certaines essences de grand intérêt commercial, mais très épaisses. La régénération naturelle du pin sous lui-même est donc pratiquement impossible et sa dissémination naturelle est rendue difficile du fait que ses graines sont très lourdes. On peut donc se demander comment les peuplements de vieux pins ont pu s'installer dans ces conditions. L'auteur paraît pencher vers l'explication que la prolifération de l'araucaria serait le fait d'une population indienne autre fois dense sur le plateau de Sud brésilien, population qui par des feux répétés, auxquels les vieux pins résistent bien grâce à leur écorce épaisse, aurait également modelé les campos et l'aspect général du pays.

Les plantations d'eucalyptus de l'Etat de Sao-Paulo que M. Aubréville a également visitées, sont une admirable réalisation due à un ardent et savant pionnier: Armande Navarro de Audrade rendue Ad spensable d'ailleurs par là déforestation totale de cette région dont le développement agricole a été d'une extraordinaire rapidité. «Moins de quatre siècles, dit l'auteur, auront suffi pour détruire presque totalement la couverture forestière.» Malgré les résultats économiques obtenus et le splendide succès dé ces plantations, il ajoute toutefois que «cette réussite pourrait ultérieurement présenter quelque danger si les services forestiers brésiliens, hypnotisés par les eucalyptus, n'apportaient pas toute l'attention nécessaire à la protection de la dore primitive qui, au poilât de vue de la conservation et de l'amélioration des sols, joue peut-être un rôle plus efficace que les eucalyptus.»

NYASSALAND

Le rapport du conservateur du Service forestier du Nyassaland, pour l'année 1943, renferme, outre un court historique dé ce service et de SOII développement, d'intéressantes informations sur ce territoire qui renferme des peuplements importants de l'un des principaux résineux indigènes de l'Afrique centrale: le Mlanje Cedar, Widdringtonia whytei.

Le feu est le principal ennemi de la forêt, qu'il parcourt chaque année à l'exception de petites étendues de forêts fermeés, des forêts résineuses de la montagne Mlanje et des plantations qui sont spécialement protégées. Sur une importante étendue de savanne boisée on pratique bien l'incendie précoce (eorly burning), mais en l'absence de tout contrôle, on peut dire qu'il s'agisse là d'une amélioration sensible aux pratiques gènes. L'année 1946 a été une année d'incendies particulièrement sérieux.

Les essences de choix du Nyassaland telles que le Mlanje Cedar, Podocarpus mlajianus, Piptadenia buchananii et Khaya nyasica, se régénèrent naturellement avec abondance. Il n'en est pas de même du Pterocarpus angolensis dont la régénération naturelle aussi bien qu'artificielle pose un problème jusqu'ici no résolu.

Une vaste gamme de résineux exotiques peuvent être plantés avec succès au Nyassaland. Pinus caribaea, Pinus longifolia, Pinus radiata sort largement utilisés, mais l'aire du Mlanje cedar peut être aussi considérablement étendue. Parmi les feuillus, Khaya nyasica, Piptadenia buchananii et Chlorophora excelsa se prêtent aisément à la plantation tandis que l'eucalyptus, Eucalyptus saligna, constitue déjà d'importances forêts, notamment la vaste forêt privée dé la Compagnie impériale du tabac qui possède sa propre scierie et ses fours de séchage.

Sylviculture et aménagement

CANADA

Récemment a été organisée au NouveauBrunswiek, dans le bassin de la Green River, au nord d'Edmundston, une étude coopérative destinée à soumettre à un aménagement régulier susceptible d'assurer un rendement soutenu, une surface forestière de 1.000 km2. L'opération est dirigée par un Comité de travail où sont représentés la Compagnie proposé taire, le Ministère des Ternes et Mines du Nouveau-Brunswick, le Service forestier du Dominion et la Division d'Entomologie du Ministère de l'Agriculture du Dominion.

Les travaux ont commencé pal des investigations d'ordre entomologique car il s'agissait d'abord de lutter contre «spruce budworm», Cacoecia fumiferana qui cause dans ce massif des dégâts très importants, et en fait, les coupes sont. pour le moment, dirigées uniquement Par la considération des peuplements les plus susceptibles d'être attaqués et de favoriser la propagation de l'insecte, peuplements qui Sont naturellement exploités en premier lieu. Il s'agit de vieux peuplements renfermant une forte proportion de sapins baumiers, Abies balsamea, âgés ou surâgés.

Les travaux de recherches ont pour but, suivant les problèmes qui se présentent, et en se plaçant toujours à un point de vue pratique, de poser les basés indispensables de l'aménagement futur.

Si les méthodes sylvicoles susceptibles d'être appliquées le plus avantageusement font l'objet d'études détaillées, on attache la plus grande importance aux travaux de contrôle et d'inventaire. Ceux-ci présentent l'originalité d'être menés de front sur deux plaire différents.

Le plan général a pour but la tenue à jour des cartes du couvert forestier et des inventaires et est basé simultanément sur un important travail d'échantillonnage au sol et de photographié aérienne. Il est à noter qu'au cours de ces inventaires, on se contente d'appliquer un tarif commercial à tous les arbres existants, pourvu qu'ils soient vivants. Les coefficients de réduction à appliquer pour les déchets à l'exploitation seront déterminés directement par les études sur l'utilisation qui seront faites en coopération à ce moment par la Compagnie propriétaire et le Service forestier.

Le plan de détail a pour but de mesurer les divers changements qui se produisent dans la forêt résultant des coupes, Chablis, maladies, attaques d'insectes, dépérissement et accroissement. Dans ce but, on établit cinq blocs d'expérience de 10.000 km2 chacun qui seront mesurés tous les cinq ans à l'aide d'un réseau d'échantillonnage permanent et très serré.

CHINE

Avec l'aide des experts de la FAO, le Bureau national des Recherches forestières de Chine a réussi à planter récemment, dans la légion de Nankins, 1.429 hectares de collines dénudées et dangereusement érodées. Le nombre des jeunes plants utilisés, dont on espère une reprise de l'ordre de 90% s'élève à près de 5.200.000 dont la presque totalité a été fournie par les pépinières des stations d'expérience du Bureau.

Les essences employées ont été surtout les pins de Chine et du Japon. Les résineux sont dans la proportion de 4 pour 1 feuillu. La main d'œuvre a été fournie par des ouvriers réfugiés, au nombre de 600.

La protection des plantations est là une chose très importante, car les habitants, pressés par le manqué de combustible, ont l'habitude de couper le moindre morceau de bois dès qu'il arrive à une dimension suffisante pour être brûlé. Aussi une réglementation sévère est-elle à l'étude pour assurer la sauvegarde de ces plantations. Parmi les mesures envisagées, on n'autoriserait pendant les cinq premières années que l'usage du gazon et des mauvaises herbes comme combustible. Tulle force de police spéciale serait organisée pour assurer le respect de cette réglementation.

On estime que des opérations du même genre devraient être exécutées dans la région de Nanking sur une étendue de 13.500 ha.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

Les plantations de chênes lièges en Californie remontent à 1855 et il existe environ 6.000 arbres de plus de 10 ans. Les glands produits ont un pouvoir germinatif élevé et on peut les préserver pendant 12 mois en les conservant à l'humidité sous une température de 3 à 4° centigrade; il est possible d'obtenir chaque année 5 à 10 tonnes de glands avec un rendement de 130 glands au kilo. Au cours de ces dernières années 200.000 jeunes plants ont été distribués à des propriétaires. La reprisé peut être évaluée à 50%.

Des essais de récolte de l'écorce ont été entrepris au cours dé ces dernières années. La saison la plus convenable à cette récolte va du début de juillet au début d'octobre. Bien que mâle, le liège a été trouvé de qualité suffisante pour la plupart des articles courants. La reconstitution du liège est très rapide, et fournit un produit d'excellente qualité. Des arbres de 25 à 30 ans après démasclage ont fourni une moyenne de 45 kg en cinq ans. Le démasclage peut être effectué à 20 ans.

Si la distribution des jeunes pinots peut se poursuivre jusqu'à ce qu'il existe un million d'arbres en Californie, cet Etat pourrait compter, dans 30 ans, sur une réserve de 50.000 tonnes utilisables en cas de besoin.

Une intéressante expérience sur une grande échelle est actuellement en cours dans la Forêt expérimentale de Cascade Head sur la Côte de l'Oregon, en étroite coopération entre le Service forestier fédéral et une importante firme industrielle. Cinq placettes dont on retirera environ 34.400 m3 ® ont été vendues à cette firme pour y pratiquer dans la forêt une opération sylvicole patelle. Le but est de détermine jusqu'à quel point il est commercialement possible d'effet tuer dans une forêt de ce genre (forêt régulière mélangée de tsuga et d'épices âgée de 90 ans) certains types dé coupes spécifiquement destinées à assurer pour l'avenir le rendement soutenu des forêts de cette nature.

La première placette exploitée, du le étendue de 17 ha par exemple, a été placée à cheval sur une crête et est destinée à être exploitée à blanc par le système du «high lead». On veut notamment examiner l'effet de cette disposition sur la proportion relative des chablis par rapport à la disposition généralement employée, qui limite la coupe à la crête. Deux autres placettes sont destinées à subir des coupes blanches par bandes différement orientées. Deux autres enfin subiront des éclaircies, l'une forte, par le haut, l'autre faible consistant seulement dans l'enlèvement du sous-étage dépérissant. Dans ces deux dernières coupes on utilisera naturellement un matériel d'exploitation léger et très mobile.

Du point de vue sylvicole, les résultats obtenus ne pourront pour la plupart être connus que dans quelques années. Par contre on aura très rapidement d'intéressantes données sur les prix de revient relatifs de ces diverses exploitations, ainsi que sur la récupération et l'utilisation plus ou moins poussée des produits de chaque coupe.

La récupération pour l'agriculture - ou la forêt - des amoncellements de déblais des mines de charbon dé Pennsylvanie exploitées à ciel ouvert pose un problème sérieux, dont l'exposé a fait l'objet d'une r fluxion tenue le 15 mars 1948 au Collège de l'État de Pennsylvanie.

Le retour de la végétation naturelle sur ces terres est en effet extrêmement lent, en général. Les déblais sont inesthétiques et, chose plus grave, souvent soumis à une érosion intense qui menace les cours d'eau voisins.

Il a été constaté que le boisement constituait la meilleure utilisation de ces terres, qui Sont caractérisées, en Pennsylvanie, par une extrême rapidité et l'abondance des composés sulfureux qui en rendent l'amendement difficile pour une future utilisation agricole. Le boisement se produit d'ailleurs parfois naturellement à proximité des terrains couverts de bois ou broussailles.

Les essences à employer sont les pins sur les parties les plus sèches, les épicéas sapins et mélèzes sur les parties plus fraîches et mieux exposées. Sur les sols les moins arides, les feuillus peuvent être utilisés, notamment le robinier. Un espacement relativement faible est recommandé, afin de couvrir le terrain le plus rapidement possible.

Même pour le boisement il est du reste souvent nécessaire de procéder à un aménagement du terrain, nivellement en prenant les précautions nécessaires pour assures un drainage convenable, recouvrement des blocs de rochers, etc.

FINLANDE

Le problème du drainage des sols forestiers marécageux est l'un de ceux qui retient le plus particulièrement l'attention du Service forestier finlandais. et l'une des cinq sections de la Branche d'aménagement du service traite uniquement de cette importante question. Sur l'ensemble du pays 9.600.000 ha sont en effet classés comme marais. Le drainage n'est entrepris que sur les marais où il suffit à lui seul à entraîner l'ensemencement naturel, ce qui peut être déterminé de fat ou assez précise par l'examen du sol et de la végétation qu'il supporte.

Les résultats obtenus sont des plus intéressants. En général le bouleau s'installe le premier SUI' les terrains drainés et en améliore si rapidement la fertilité que l'épicéa et le pin peuvent s'installer abondamment.

Les essais effectués jusqu'à ce jour, et dont certains remontent déjà à plusieurs dizaines d'années puisque les peuplements qui en sont issus sont déjà arrivés au stade de la première éclaircie montrant que 2.800.000 à 3.200.000 l'a ont été jusqu'à maintenant traités.

Malheureusement la main-d'œuvre et les crédits manquent pour reprendre ces travaux sur une gravide échelle. Avant la guette ils étaient subventionnés dans une proportion allant jusqu'à et, dés dé denses engagées par lés propriétaires, et, dans les cinq premières années de l'application de ce système de subventions, on avait réussi à traiter 96.009 ha.

SUÈDE

L'emploi des chlorates alcalins pour la lutte contre les mauvaises herbes est déjà ancien. Toutefois, de récentes expériences ont été faites en Suède d'une part, et en U.R.S.S., d'autre part, qui donnent à leur intérêt un regain d'actualité.

Le traitement au chlorate a été utilisé tel Suède pour préparer le terrain pour la régénération naturelle. Il se montre particulièrement intéressant lorsqu'il est suivi du brûlis de la surface intéressée surtout lorsque celle ci est recouverte dé Vaccinium spot. et de Ledum palustre qui se reproduisent surtout végétativement. L'application de chlorate suivie du brûlis paraît devoir donner également d'excellents résultats sur les sols marécageux, après drainage. Des semis très vigoureux de pin sylvestre et de bouleaux y sont apparus à la suite de ce traitement, alors qu'ils ne portaient jusque là nue des pins difformes et épars. Par contre, lé brûlis s'est montré contre-indiqué par les terrains recouverts de Calluna, qui colonisent par voie de semences.

En Russie les chlorates ont été utilisés soit en pépinière, soit en forêt sur de petites surfaces en voie de régénération naturelle ou artificielle.. Les résultats obtenus montrent que, si leur action permet de contrôler efficacement la végétation herbacée et même le drageonnement de certains arbres, l'utilisation de doses de 1 à 5 gr par m2 a également pour résultat d'améliorer la croissance des semis et jeunes plants. Il s'agit là, en réalité, d'une action indirecte. L'application de chlorate active la décomposition de la couverture morte, excite l'activité micro biologique, favorise la production de composés ammoniacaux et surtout la nitrification. Ce dernier fait est d'autant plus important qu'en sol acide - et c'est le cas de la majorité des sols forestiers - les nitrates sont, pour les plantes, la source d'azote la plus importante.

Dans les essais faits en pépinière, les feuillus ont réagi plus vigoureusement au traitement du chlorate. Le poids sec à l'air de jeunes plants de chênes, de frênes, d'aunes, d'érables, s'est trouvé multiplié par 2,5 à 3, le poids sec à l'air des parties aériennes par 4 à 5, la dimension des feuillus par 1,5 à 3.

Sous un peuplement mélangé de résineux et de feuillus, les plateaux traités aux chlorates au taux de 3 à 5 gr par m2 se sont régénérés naturellement de façon beaucoup plus rapide que les plateaux témoins, et, pendant les 5 à 6 ans qu'a duré l'expérience, la croissance des semis y a été 3 à 4 fois plus rapide.

Des dosages de 1 à 2 gr par m2 sont inoffensifs pour les jeunes arbres et buissons de plus de 2 ans, à condition ou 'ils ne soient pas directement en contact avec la solution. - Par contre, là où l'envahissement par une végétation herbacée pérenne est à résoudre, l'emploi de doses trop faibles risque de stimuler leur croissance au lieu d'assurer leur destruction.

U.R.S.S.

Selon un communiqué émanant d'un correspondant de presse, on aurait constaté en U.R.S.S., pendant la dernière année de sécheresse, dans les contrées fortement boisées, que la production de blé a été de 50 à 70% supérieure à celle des contrées dépourvues de forêts. On a constaté également dans la région des steppes, que derrière les rideaux-abris la production de blé a été deux fois plus grande que sur les parties entièrement découvertes.

Se basant sur ces résultats, les autorités compétentes soviétiques ont décidé de planter dans les régions agricoles des steppes, soit des vergers, soit des rideaux-abris, soit même de véritables forêts. Sur 100 ha de régions sans forêts, on projette de boiser de 4 à 5 ha. La surface boisée de l'Union soviet que s'agrandirait ainsi de 5 millions d'hectares.

Inventaire, accroissement, production

CANADA

Les essais effectués récemment par une importante compagnie canadienne de photographie aérienne en utilisant simultanément trois appareils, dont l'appareil central prend des photographies verticales, et les deux autres des photographies obliques, paraissent susceptibles de conduire à d'intéressants développements Contrairement aux méthodes habituelles, c'est en hiver que cette nouvelle technique permettrair d'obtenir les meilleurs résultats.

L'un des principaux avantages est qu'en un seul vol la surface couverte est beaucoup plus importante, ce qui diminue considérablement le prix de revient des reconnaissances photographiques. L'altitude de vol peut être plus basse, et permet d'obtenir une échelle de 1/9.600 qui permet une interprétation plus précise.

Tandis que la détermination des essences et types des forêts présente des difficultés importantes avec les photos verticales prises en été, les photos obliques prises en hiver donnent une silhouette des arbres qui permet une détermination beaucoup plus précise et détaillée. Les photos d'hiver permettent également une appréciation beaucoup plus précise de la proportion des essences feuillues et résineuses dans un peuplement mélangé.

Enfin la détermination des hauteurs peut être faite directement sur les photos obliques à l'aide d'une grille transparente qui s'adapte au stéréoscope sur lequel ces photos sont examinées.

NOUVELLE-ZÉLANDE

Une reconnaissance générale des forêts du territoire est actuellement en cours en Nouvelle-Zélande. Elle présente la particularité de se fixer pour but non seulement l'évaluation ou la révision de l'évaluation du volume de l'ensemble des peuplements forestiers, mais de réunir un nombre important de renseignements di vers d'ordre écologique, tels que l'importance de la régénération des principales essences et l'importance des dommages causés par le gibier et les bêtes sauvages.

Des unités de reconnaissance, parfois subdivisées en sous-unités, ont été déterminées, sur lesquelles on obtiendra pour les estimations de volumes une erreur probable de + 10%.

La reconnaissance est naturellement basée sur la photographie aérienne, pour laquelle on a choisi le type de photographie verticale et l'échelle de 1 cm à 1,6 km. L'échantillonnage pour la détermination du volume moyen à l'acre pour chaque type de forêt reconnue sur les photographies est effectué par le système des lignes régulièrement espacées sur lesquelles sont déterminées des placettes rectangulaires d'un acre chacune.

Pour une certaine proportion de chaque placette on effectue un relevé détaillé des renseignements botaniques et écologiques.

Protection de la forêt

AUTRICHE

Un splendide succès a été obtenu en avril-mai 1948 en Autriche par le répandage de D.D.T. par avion pour lutter contre la nonne de l'épicéa, Lymenthia monacha.

Ce très dangereux insecte s'était répandu dans la vallée de la Salza probablement depuis 1943 ou 1944; mais il ne fut reconnu qu'en 1946 et, en avril 1948 l'aire infectée s'élevait à 3.370 hectares avec 21 centres d'infestation.

Le répandage de D.D.T. (solution de 57% dans du kerosene) fut effectué du 27 avril au 1er mai 1948, par les soins de l'aviation américaine. L'opération était rendue extrêmement délicate par le relief montagneux de la surface à survoler, par l'étroitesse de la vallée, par la nécessité de survoler la forêt entre 35 et 45 m au dessus des arbres, enfin par le fait que les conditions atmosphériques favorables au répandage ne se produisaient que trois heures chaque jour après le lever du soleil.

Malgré ces obstacles, 60.800 litres de mélange furent répandus sur l'aire infestée, soit 18,4 litres par hectare ou 0,92 kg de D.D.T. pur. Les résultats obtenus ont dépassé les prévisions les plus optimistes, puisque le taux de mortalité observé après l'avoir répandu a été de

95 à plus de 99% suivant les stations Aucun dégât n'a été causé au poisson où au gibier. Le parasite de la nonne Parasetigena segregata a été naturellement tué, mais même cet inconvénient pourrait être sans doute évité en procédant au répandage 8 à 10 jours avant l'aparition de la chenille, ce qui serait possible puisque le D.D.T. conserve son effet mortel pendant au moins 14 jours après son application.

CANADA

La nature exacte de la maladie qui affecte le bouleau et le merisier dans le nordest de l'Amérique du Nord et particulièrement dans la Province de Québec, n'a pu encore être déterminée M R. Martineau a publié récemment les résultats de l'étude qu'il a effectuée sur l'ensemble de cette province. Il en résulte que la proportion des arbres attaqués varie de 61,1 à 94,3% suivant les diverses régions de la province, pour le bouleau et de 52,0 à 96,7% pour le merisier. La région la plus dangereusement menacée est celle des plaines et plateaux de la rive sud du St. Laurent et de la Gaspésie, où les taux de mortalité atteignent déjà 60,2 et 67,7% respectivement, mais, sur toute la province, ce taux est impressionnant.

L'étude ne montre pas que l'attaque soit plus ou moins grave sur les peuplements déjà exploités ou sur ceux qui sont encore à l'état vierge. Par contre les analyses de variance font ressortir une relation nette entre l'intensité de la maladie et la densité du peuplement, le dépérissement étant très sensiblement plus accentué dans les peuplements pauvres. Une relation assez nette existe également avec l'âge ou le diamètre moyen des peuplements, les plus âgés étant aussi les plus éprouvés.

La lutte contre le feu a remporté, en 1946 et 1947, un succès marqué au Canada.

Le nombre des incendies n'a pas subi une diminution très sensible, il est vrai puisque la moyenne des 10 dernières an nées était de 5.508 et que le chiffre pour 1947, est encore de 5.217. Ce fait est dû vraisemblablement à ce que les forêts sont de plus en plus fréquentées soit par les touristes, soit par les ramasseurs d'airelles, soit enfin par les bûcherons, puisque, au cours de l'année 1947 les exploitations ont été exceptionnellement actives.

Par contre, l'étendue moyenne, par incendie, de la surface parcourue par le feu est tombée de 180 ha pour la moyenne de la dernière quinquanie 1940-44, 69 ha pour 1946 et 48 ha pour 1947. L'étendue totale endommagée en 1947 a été de 248.000 ha contre une moyenne annuelle de 901.700 ha entre 1937 et 1946.

Les imprudences dues au fumeur (23%) et la foudre (20%) ont été à elles deux à l'origine de près de la moitié des incendies de forêt. Après elles la cause la plus fréquente est constituée par les feux de camps (15%).

Néanmoins, dans l'ensemble, les conditions climatiques ont été plutôt favorables.

De vastes opérations sont envisagées dans certains districts de l'Ontario qui ont particulièrement souffert des incendies de forêts de 1947 pour y assurer la récupération des bois que le feu n'a pas rendus inutilisables.

Elles sont précédées de reconnaissances aériennes destinées à déterminer exactement les emplacements et les quantités de bois susceptibles d'être obtenues de chacun d'eux. Après exploitation, les bois seront transportés dans les lacs les plus voisins, où ils resteront immergés tout l'hiver, et même une partie de l'année suivante, afin d'assurer leur protection contre les insectes jusqu'à ce qu'ils puissent être transportés aux scieries.

Il est probable que les concessionnaires de droits d'exploitation se verront imposer d'exploiter les bois endommagés avant de reprendre leurs opérations en forêt vierge, là où ils se trouvent dans les limites de leurs concessions. Ailleurs, des concessions spéciales seront sans doute accordées à certaines compagnies.

CEYLAN

Selon le rapport du conservateur des forêts pour l'année 1946, la régénération s'est effectuée de façon satisfaisante dans presque toutes les placettes d'expérimentation situées dans les zones forestières des régions humides et intermédiaires, et les arbres porte-graines de futaie sont maintenant coupés. Dans la zone sèche, la régénération est difficiles. Le recépage au pied (stick-cleaning) dans les broussailles de la jungle favorise la venue d'espèces telles que le Ranai, Alseodaphne semecarpifolia. Le Satin, Chloroxylon swietenia et le Milla, Vitex pinnata, alors que le recépage à une certaine hauteur (high slashing) ou la coupe des broussailles à une hauteur convenable et non à ras du sol empêche la régénération. Dans les parcelles non clôturées, il est nécessaire d'effectuer avec grand soin les opérations de nettoiement si l'on veut protéger les plantes contre les herbivores sauvages. L'année 1946 a été également marquée dans les régions sèches par une attaque de grande envergure des insectes prédateurs qui a causé de graves dommages aux espèces précieuses mentionnées cidessus, ainsi qu'à d'autres. Il se peut que ces attaques ne soient que le retour normal d'une épidémie, cependant là encore, on se demande si elles ne seraient pas le résultat des pulvérisations intensives de D.D.T. qui ont été effectuées comme mesure de lutte - contre la fièvre paludéenne. Il se peut en effet que ces pulvérisations aient nui aux parasites se nourrissant d'insectes prédateurs plus sérieusement qu'à ces insectes eux-mêmes.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

On sait que de désastreux incendies de forêt ont parcouru en octobre 1947 les forêts de la Nouvelle-Angleterre. Dans l'Etat du Maine, le plus touché, 81.000 ha de terrains boisés, sans parler des autres terres, ont été dévastés par le feu; 15 morts, 862 maisons et 267 cottages détruites et 5.000 personnes sans abri, telle est une partie du bilan de cette catastrophe pour cet Etat seul.

Les causes premières de ce terrible incendie sont évidemment les conditions climatiques qui se sont trouvées réalisées à ce moment; toutefois les observateurs américains ont noté qu'il fallait sans doute attribuer sa violence et sa rapide propagation à différentes causes auxquelles il importera à l'avenir de porter remède. Parmi ces causes, on note le retard apporté à prendre les mesures de précaution nécessaires, l'interdiction de circuler en forêt, le manque de coordination du commandement, soit entre états soit entre comtés et communautés, à l'intérieur du même état l'insuffisance des transmissions par radio (les poteaux télégraphiques ayant été brûlés et les lignes téléphoniques coupées, la radio restait le seul moyen rapide de transmission), tandis que les appels de la radio officielle avaient sur tout pour effet d'attirer sur les lieux un grand nombre de curieux dont la présence encombrait les routes et gênait la défense. Il semble aussi que les réglementations locales concernant la défense contre l'incendie doivent être révisées et coordonnées. On a constaté une mauvaise répartition de la main d'œuvre disponible pour la lutte contre le feu et l'insuffisance de personnel entraîné. Des progrès sont encore à faire, dans cette région pour l'éducation du personnel de direction. Enfin le matériel de lutte s'est révélé insuffisant en quantité: les bulldozers manquaient, les réserves en pompes portatives et tuyaux étaient inadéquates. Toute communauté si petite ou si pauvre soit elle, devrait, dans cette région, posséder au moins une petite pompe, quelques centaines de mètres de tuyaux et quelque moyen de transporter de l'eau. La plupart du temps, il serait possible de développer aisément le nombre de points d'eau, soit en creusant des puits, soit en barrant des petits ruisseaux. Enfin les aérodromes situés aux points critiques, d'ou vient le secours par air, devraient être toujours pourvus de pistes suffisantes pour recevoir les gros avions.

Un renseignement à retenir est le succès par l'emploi de «l'eau mouilée» (en anglais «wet water» ) qui était utilisée pour la première fois sur une grande échelle, et qui s'est révélée d'une très grande efficacité. Beaucoup de ceux qui ont participé à la lutte estiment que les dégâts auraient été considérablement réduits si de suffisantes quantités avaient été disponibles dès le début des incendies.

Le castor est généralement considéré comme ayant une action bienfaisante sur la conservation de l'eau et comme fournissant d'ailleurs une fourrure dont la valeur est bien supérieure aux dommages qu'il cause.

C'est une conception qui s'avère inexacte dans certains cas. Dans le nord de l'Etat de Wisconsin, et en particulier dans le comté de Marinette, il s'avère plus destructif que l'incendie. Une étude faite dans ce comté pour les 10 années 1938-47, a montré que la surface inondée par les barrages construits par le castor s'élevait à 680 hectares, où les peuplements, composés d'essences de valeur telle que épicéa, sapin baumier, aulne et pin blanc, avaient été complètement détruits, représentant une perte de 11.617 dollars. A titre de comparaison les pertes dûes au feu pendant la même période ne sont évaluées qu'à 7.442 dollars pour ce comté.

La perte de productivité des terrains inondés est plus considérable encore. Il peut s'écouler 20 à 100 ans avant que les surfaces sur laquelle l'eau a séjourné longtemps se régénèrent naturellement.

Une situation analogue paraît exister dans les Etats de New-York, de Michigan, et surtout dans le nord du Minnesota.

A la fin de mai 1948 de terribles inondations ont ravagé le bassin du fleuve Colombie, causant de graves dégâts aux villes de Vanport, Portland (Etat d'Oregon) et à d'autres grandes cités, ainsi qu'à des établissements industriels, et à des fermes. Quarante personnes ont été tuées, 60.000 se sont trouvées sans logement. Une commission d'experts du Service forestier fédéral a examiné les causes de la crue et ses conséquences pour les forêts nationales situées dans la zône sinistrée. Le bassin de la Colombie, qui comprend 671.000 km², dont 101.000 en Colombie britannique (Canada) ne renferme pas moins de 31 forêts nationales, avec une surface globale de 17.600.000 ha, et qui constituent la plus importante réserve de bois des Etats-Unis.

La commission a trouvé que de très graves dommages avaient été causés par la crue dans un grand nombre de ces forêts, emportant des routes, des chemins, des ponts, et des lignes téléphoniques, et cela à quelques semaines du début de la saison des incendies des forêts, mettant ainsi de vastes massifs en danger de ne pouvoir être utilement défendus contre le feu.

L'importance de la crue a été due à l'accumulation anormale des neiges en montagne, suivie d'un printemps tardif, de pluies prolongées, puis d'un coup de chaleur soudain, qui a provoqué la fusion précipitée de ces neiges. Toutefois, la Commission a pu se rendre compte très nettement que l'eau et la neige auraient pu être retenues jusqu'àprès la pointe de la crue en de nombreux endroits, si ceux-ci n'avaient pas été dépouillés de leur couvert forestier.

Ce sont les incendies de forêts qui ont causé la plus grande partie des dénudations dont le danger se trouve ainsi mis en relief. Sur les forêts nationales seulement, la surface ainsi parcourue par le feu s'élève à plus de 2 millions d'ha dont la plupart ont été brûlés antérieurement à 1935, époque à laquelle le Service forestier commença à assurer une protection efficace à ces boisements jusqu'alors considérés comme de faible valeur. Des exploitations abusives, le pâturage, la culture, les opérations de mines et de construction de route, trop souvent effectuées sans considération suffisante des dommages à la forêt et au sol forestier sont venus ajouter leurs effets à ceux de l'incendie.

Les coupes récemment pratiquées et les méthodes d'exploitation qui y ont été employées ne paraissent pas avoir eu une influence considérable sur la récente crue. Néanmoins des pratiques sans danger dans le bassin inférieur des cours d'eau pourraient se révéler périlleuse dans la partie supérieure des bassins ou sur des pentes plus accentuées.

Certaines observations ont montré clairement l'influence ralentissante de la forêt sur la fonte des neiges quinze jours après la pointe de la crue, surtout aux hautes altitudes, les surfaces boisées étaient encore recouvertes de neige, alors que les terrains dénudés voisins, même situés sur des versants frais, en étaient complètement dépourvues.

Les dégâts causés par le feu en 1947 aux Etats-Unis, malgré les progrès de la protection, ont été sensiblement plus élevés qu'en 1946. Deux mille sept cent quatrevingt-dix-neuf incendies ont parcouru environ 9.300.000 ha contre 172.278 feux en 1946 parcourant 8.300.000 ha.

Les dommages pour 1947 sont évalués à plus de 55 millions de dollars. Les 11 états du sud ont été les plus gravement touchés, puisque la surface parcourue par le feu y représente 90% du total brûlé. L'incendie volontaire a été responsable de près de 23.700 feux.

Sur les surfaces protégées, les terrains brûlés représentent seulement 0,8% de la surface totale, tandis que, sur les surfaces non protégées, qui se trouvent précisément dans les états du sud, cette proportion atteint 18,1%.

Exploitation forestière et génie forestier

AUTRICHE

Sous le patronage de la Société autrichienne pour l'étude des bois, une démonstration du téléférique Wyssen a eu lieu dans le Voralberg. La démonstration a donné des résultats très satisfaisants.

Le rendement d'une installation téléférique Wyssen varie, selon le lieu, de 25 m³ par jour dans un terrain très difficile, à 70 m³ dans un terrain plus facile.

CANADA

On annonce, au Canada, la découverte d'un procédé qui permet de détacher l'écorce des arbres encore sur pied. Les substances utilisées dans la procédé, l'arsénique soluble, le sulfamate d'ammonium, l'acide sulfamique et le chlorate de soude, ont été étudies par les chimistes gouvernementaux et vont être appliqués maintenant sur une vaste échelle.

Transformation

CANADA

L'Ontario Paper Co., de Thorold (Ontario), a produit à titre expérimental du papier journal contenant de 5 à 15% de paille mélangée à du sulfite et à de la pâte de bois mécanique. Le premier essai de la machine à papier travaillant avec cette mixture a porté sur environ 50 tonnes. Le procédé utilisé a été mis au point au laboratoire du Ministère de l'Agriculture des Etats-Unis situé à Peoria (Illinois). L'expérience a montré cependant, qu'alors que l'utilisation de la paille comme produit de remplacement de la pâte de bois a pour effet de relever le prix de revient du papier journal, la fibre de paille pourrait être utilisée plus avantageusement pour la production de papiers de qualité supérieure, libérant ainsi des quantités correspondantes de bois pour la fabrication du papier journal. Le produit fini fabriqué à Thorold semble posséder à peu près les mêmes caractéristiques que le papier produit avec les ingrédients habituels, à savoir la pâte mécanique et la pâte au bisulfite. La résistance est la même et le papier semble encore plus lisse que le type normal de papier journal. L'opération se décrit comme suit: achetée en meule dans les fermes des environs, la paille est transportée par camion à l'usine du laboratoire de recherches pour être hachée menu par des haches-paille ordinaires et; séparée de la balle. Elle est ensuite placée dans un grand cuiseur à vapeur avec addition de petites quantités de sulphite de sodium et de cendre de soude. Le mélange est cuit pendant deux heures à une température de 170° C et sous une pression de 7 kg par cm². Puis il est décanté dans un épurateur au-dessus d'une fosse et les produits chimiques sont entraînés avec l'eau. A ce stade, la paille conserve encore son aspect naturel, mais sa structure est affaiblie. Transportée dans un raffineur, la paille est mélangée d'eau et agitée de façon à en dégager les fibres des autres éléments qui la composent. Ces fibres passent ensuite par des épurateurs chargés de re tenir tous les paquets de fibre qui n'ont pas été séparés. A la sortie des épurateurs, l'épais liquide est partiellement déshydraté au point de constituer une masse semi liquide. On ajoute ensuite du chlorure de chaux pour faire dis paraître la couleur jaunâtre des fibres. et la pâte est lavée de nouveau pour la débarrasser des résidus du chlorure de chaux, qui à ce stade sont fortement colorés. Le liquide blanc d'une consistance un peu plus épaisse que celle de la crème, est alors mélangé à de la pâte mécanique et au bisulfite et forme sui la machine à papier une feuille de près de 5 mètres de large à la cadence de 33.5 mètres par minute. Au cours de l'expérience, on a varié de 5 à 15% la pro portion de fibre de paille par rapport au total. On pense qu'il sera possible de porter cette proportion à 25% au maximum.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

Une des plus récentes découvertes des laboratoires de recherches est la méthode de séchage du papier par le son, dite «UItrasonic».

Quand le sécheur est mis en marche un disque tournant à très grande vitesse expulse l'air par des trous pratiqués sur le bord de l'appareil et cet air vient ensuite se briser sur les ailettes d'un autre disque fixe conçu d'après le principe de la turbine.

Les ondes ainsi créées passent par des cornets acoustiques en produisant des vibrations d'une très grande ampleur auxquelles on expose le papier prêt à être séché; en l'agitant ces vibrations chassent littéralement l'eau qu'il contient, abrégeant ainsi de beaucoup la durée d'une opération qui a toujours été très lente.

Cet appareil peut également être installé dans les cheminées de quelques papeteries pour éviter la perte de certains produits chimiques que dissipaient jusqu'à présent les procédés ordinaires de fabrication.

FINLANDE

La hausse continue des prix du combustible de chauffage et la nécessité qui se fait de plus en plus pressante de réaliser des économies dans la construction ont déterminé, en Finlande tout comme dans d'autres pays, une expansion considérable de l'utilisation de panneaux isolants.

La principale matière première utilisée jusqu'à présent pour la fabrication de ces panneaux était surtout la fibre de bois. On trouve cependant en Finlande une autre matière convenant également à la fabrication des panneaux isolants: c'est la tourbe, qu'on peut se procurer en quantités illimitées. On procède depuis plusieurs années dans ce pays à des essais de fabrication de panneaux de tourbe, et le nouveau panneau isolant finlandais à base de tourbe, appelé panneau «Wisu», fera pour la première fois son apparition sur le marché au printemps prochain.

En plus de la tourbe, une autre matière première, le bitume minéral, est également utilisé pour la fabrication des panneaux «Wisu»; ce bitume supprime l'hygroscopicité de la tourbe et sert d'agglomérateur. A noter un détail de fabrication intéressant: le bitume utilisé est bouilli jusqu'à évaporation et incorporé à la tourbe de façon à former autour de chaque fibre de tourbe une fille membrane qui, d'une part, empêche les fibres poreuses d'absorber l'humidité et d'autre part, agglomère les éléments du panneau, lui assurant ainsi dureté et perméabilité.

Utilisation

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

Une nouvelle caissette à pêches, d'une capacité d'un tiers de «bushel», destinée aux consommateurs individuels, sera mise à l'essai cette année par la Benton Center Fruit Association de Benton Harbor, Michigan. On pense que ce nouveau contenant en bois révolutionnera l'industrie de l'emballage des pêches. Benton Harbor est situé au coeur de la «zone fruitière» du Michigan, une des plus importantes productrices de pêches dans le monde entier.

La caissette mesure 41 cm de long, 29,2 cm de large et 11,4 cm de hauteur. Les coins sont renforcés d'équerres de 1,3 cm alors que les côtés sont à claire-voie et constitués par des planchettes de 0,9.5 em. Cet emballage sera fabriqué avec du bois de pin Ponderosa et du bois dur local.

Les principaux avantages attribués à cette nouvelle caissette sont les suivants: sa contenance étant inférieure à celle du panier d'un bushel qui est actuellement utilisé, elle sera plus commode pour la vente au détail; elle permettra en outre d'emballer des fruits ayant atteint un degré de maturité plus avancé, car sa construction à claire-voie assure une ventilation qui rafraîchit rapidement le produit après son emballage.

ROYAUME-UNI

Le Timber Development Association a publié un graphique fort intéressant concernant la construction de maisons en Angleterre et dans la pays de Galles durant les 29 dernières années.

Les chiffres pour l'année 1947 montrent qu'il y a eu une augmentation de 150% par rapport au nombre de maisons construites en 1946.

Les 127.900 maisons construites pendant l'année 1947 en Angleterre et dans le pays de Galles ont nécessité une quantité de 204.000 standards de bois résineux, ce qui correspond, en moyenne, à 1,6 standard par maison. Pendant la période 1934-36, on avait construit 330.000 maisons en moyenne par année; et utilisé à cette fin 825.000 standards c'est-à-dire 2,5 standards de bois par maison.

SUISSE

On a construit à Berne, en Suisse une salle de concert entièrement en bois de 104 m de longueur, 62 m de largeur et 16,50 m de hauteur. La quantité de bois employé a été 700 m³. La salle peut contenir 11.000 personnes. Le prix de la construction s'élève à 1,4 millions de francs suisses.

U.R.S.S.

En raison de la production du bois depuis des années inférieure aux besoins prévus par les plans quinquennaux, la Russie soviétique s'efforce de développer au maximum l'extraction de la tourbe. Selon les données russes, ce pays posséderait le 73% des tourbières au monde. L'utilisation de ce matériau n'a commencé sur une large échelle qu'à partir de 1924. Elle est montée de 1,7 million de tonnes en 1913 à 23,8 millions de tonnes en 1937. Le plan quinquennal prévoit pour I l'année 1950 une production de 44 millions de tonnes.

Quoique l'exploitation de la tourbe fût déjà en 1940 plus de quatre fois supérieure à celle de tous les autres pays du monde, elle ne présente encore qu'une infime partie de ses réelles possibilités. L'utilisation rationnelle de la tourbe selon les spécialistes soviétiques, veut dire avant tout moyen de production d'électricité. Une quantité importante 18,5% de l'énergie électrique était obtenue à partir de la tourbe, et ce, spécialement dans les districts de Leningrad, Moscou, Kalinin, Smolensk, en Russie blanche, etc., c'est-à-dire partout là où le bois est devenu rare. Dans ces districts les usines électriques sont mues jusqu'à concurrence de 60 à 80% avec la tourbe.

Il est certain que l'industrie de la tourbe prend une place de plus en plus prépondérante en Russie, tant au point de vue scientifique qu'économique et qu'elle ne se trouve actuellement qu'au commencement de son développement. Les tourbières s'étendent sur des surfaces considérables et même lors d'une exploitation intensive, ne risquent pas, pendant des dizaines d'années, d'être épuisées. Une augmentation encore plus grande de l'exploitation exigera toute fois la mécanisation du travail d'extruetion. Des machines hydrauliques spéciales ont été inventées dans ce but; plusieurs instituts de la tourbe s'occupent de la question de son séchage et de son transport.

La tourbe est utilisée non seulement pour le chauffage, mais aussi pour la fabrication de panneaux isolants, comme litière pour le bétail, etc. On la soumet également à la distillation, en obtenant de précieuses matières chimiques, tels que phénols, créosotes, goudrons, etc. On en obtient aussi des carburants liquides et on l'emploie directement comme carburant pour les tracteurs.

Politique, législation et administration

BIRMANIE

Tel qu'il est réorganisé le Service forestier birman comprend actuellement 3 échelons «Selection grade», «Senior grade» et «Junior grade». Le premier échelon qui comprend à la fois le Conservateur en Chef, les Conservateurs et les officiers de l'ancienne «Classe I» ne compte plus que 37 officiers au total au lieu de 80 avant la guerre,: et le «Senior grade», qui correspond à l'ancienne «Classe II» seulement 68 officiers au lieu de 82.

La réorganisation se traduit donc par une forte diminution dans le nombre des officiers, dont la besogne administrative se trouve pourtant notablement augmentée. Pour remplir les postes vacants, 20 ifficiers de l'ancienne «Classe II» ont dû être élevés au «Selection grade» et 20 «ranger» ont dû être élevés au «Senior grade».

FRANCE

A la suite des incendies qui ont parcouru la région des Landes au cours des dernières années, environ 40% des forêts de pin maritime dont l'importance économique est considérable pour la France, sont à refaire en partant de rien et souvent dans des conditions plus difficiles que celles auxquelles le premier boisement avait dû faire face.

Pour remplir cette tâche le gouvernement français a mis sur pied une organisation spéciale, qui travaille en plein accord avec les communes et les propriétaires particuliers de cette région. Des difficultés considérables sont à surmonter, notamment du fait de manque de main-d'œuvre, de la nécessité de proceéder fréquemment à des travaux d'assainissement ou d'amendement du sol de la nécessité aussi de prévoir une défense parfaitement efficace contre le feu. De vastes plans d'ensemble sont à l'étude ou en voie réalisation, qui affecteront non seulement l'aspect de la nouvelle forêt elle-même, mais toute l'économie agricole de cette région.

Parmi les projets présentés, il y a lieu de signaler celui qui consisterait à envisager une culture industrielle du pin maritime (Pinus pinaster) avec une révolution de 75 ans, égale à la révolution actuelle, mais au cours de laquelle le terrain supporterait pendant 50 ans de la forêt de pin et, pendant 25 années, d'autres cultures, agricoles ou pastorales, réalisant ainsi une rotation qui ne diminuerait ni la production du bois, ni celle de résine tout en réalisant des zônes de protection contre le feu qui mettraient la région toute entière à l'abri du retour de catastrophes semblables à celle qu'elle vient d'éprouver.

ROUMANIE

La nouvelle loi forestière roumaine, passée en 1947, assure étroitement la protection des ressources forestières du pays. Parmi ses plus importantes dispositions, on relève: l'extension du régime forestier à toutes les forêts de plus de 0,25 hectare; l'aménagement obligatoire, dans un délai de quatre ans, de toutes les forêts, celles-ci étant groupées en unités économiques dans les plaines et par bassins de réception dans les montagnes; l'interdiction des coupes blanches, à de rares exceptions près; l'indivisibilité de la propriété forestière; l'organisation de la protection contre le feu, sous des peines pouvant aller jusqu'à dix ans de travaux forcés; la surveillance obligatoire par des gardes forestiers de toutes les forêts privées; l'emploi obligatoire d'un ingénieur forestier au moins pour toutes les forêts de plus de 6.000 ha et d'un sous ingénieur au moins pour celles de plus de 3.000 ha.

ROYAUME-UNI

L'application du plan de reboisement du Royaume-Uni a déjà entraîné une augmentation substantielle de la main-d'œuvre employée aux travaux forestiers. Alors qu'il y a dix ans, le nombre de ces travailleurs n'était que de 4.000 environ il approche aujourd'hui de 10.000 et lorsque le plan aura, dans .50 ans, atteint son plein développement, on prévoit qu'il s'élèvera à 50.000, non compris 200.000 travailleurs dans les industries du bois.

A ces nouveaux travailleurs, il faut des maisons. Si le problème peut être résolu souvent par l'adjonction de nouvelles habitations aux villages existants, le fait que les nouvelles forêts sont généralement créées là où l'on ne rencontre qu'une population éparse oblige parfois à créer de toute pièce dé nouvelles communautés.

L'un de ces villages, à proximité de la nouvelle forêt nationale d'Ae, à 16 km au nord de Dumfries, en Ecosse méridionale, commence à prendre forme. Il comprendra 80 maisons, sans compter l'école, les boutiques, l'église, les terrains de jeu, et, naturellement, une scierie.

C'est en 1927 que la Commission forestière a entrepris ses travaux dans cette région, qui était alors le domaine des moutons. Aujourd'hui, sur 4.323 ha, 3.200 au total seront boisés, dont plus de 1.200 ont déjà été plantés, 1.000 seront réservés à l'agriculture et le reste constituera un parcours d'été pour les moutons.

Lorsque les premiers arbres furent plantés, 16 hommes seulement étaient employés en forêt. En 1960, on estime que 90 seront employés de façon permanente non compris ceux qui seront nécessaires pour la scierie, les transports etc. Ainsi la forêt ramène la vie dans certaines parties de l'Angleterre. Au reste, tous les travailleurs ne seront pas logés dans le village. A ceux qui le préfèrent un lieu de résidence pourra être alloué, comprenant une maison, un jardin et quelques hectares de terre. La Commission forestière garantira au locataire 150 jours de travail en forêt par an.

Réunions et conférences

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

La réunion annuelle de la Société des forestiers américains se tiendra du 16 au 18 décembre à Boston (Massachusetts). On s'attend à ce que 500 membres et invités assistent à cette réunion.

D'après des renseignements fournis par Clyde Martin de Tacoma (Washington), président de la Société, la réunion nationale s'ouvrira le 16 décembre, et des séances seront tenues séparément par les 9 divisions de la Société qui s'occupent des forêts privées, de l'économie forestière, du tourisme en forêt des produits forestiers, de la formation forestière. de la protection de la faune. de l'aménagement pastoral, de la sylviculture, et des relations avec le publie. Les personnes ne faisant pas partie de la société mais s'intéressant à ces diverses activités seront admises à assister à n'importe laquelle de ces séances.

Le cinquantième anniversaire de l'en saignement forestier professionnel, qui a débuté en Amérique en 1898 à l'Université de Cornell, sera observé à la session plénière du 17 décembre. Des pédagogues de renom en matière de sylviculture y prononceront des discours.

A la séance de clôture du 18 décembre, des représentants du Gouvernement fédéral, des divers gouvernements d'Etats et de l'industrie des produits forestiers donneront lecture de rapports techniques sur les pratiques forestières de la région du nord-est.

Personnalités

Après avoir complété son tour de service à la FAO, Alan Gordon est rentré en Australie pour reprendre ses anciennes fonctions à la Division des produits forestiers du Conseil des recherches scientifiques et industrielles à Melbourne. Dès le début, M. Gordon avait été chargé de la direction des travaux sur la technologie mécanique du bois par la Division des Forêts et des produits forestiers de la FAO. Il continuera à apporter sa collaboration à la FAO en qualité de membre du Comité de la technologie mécanique du bois de la Division. M. Gordon a profité de son voyage de retour pour inspecter plusieurs laboratoires de produits forestiers aux Etats-Unis et au Canada.

Tor Sandbu a quitté lui aussi la FAO après son tour de service d'une année pour reprendre ses fonctions au Service forestier de Norvège. Après avoir fait partie à Washington du Service des produits forestiers, M. Sandbu avait été transféré au Bureau européen de la Division à Genève pour collaborer aux travaux du secrétariat du Comité européen du bois, ainsi qu'à la préparation et à la publication de la Revue trimestrielle de statistique du bois, préparée conjointement par la FAO et la Commission économique pour l'Europe.

S. L. Frost de Bryan (Texas), conservateur intérimaire du Service des forêts du Texas, a été nommé Directeur exécutif de l'Association forestière américaine. Remplaçant Ovid Butter, qui a pris sa retraite au mois d'avril, M. Frost est, à 38 ans, le plus jeune haut fonctionnaire que l'Association ait eu au cours de ses 73 années d'existence. Avant d'être nommé, le printemps dernier, au poste de conservateur intérimaire des forêts, il dirigeait les travaux de formation professionnelle du Service des forêts du Texas tout en s'acquittant des fonctions de secrétaire de l'Association forestière du même Etat et, en 1947, de celles de président de l'Association des directeurs de l'enseignement professionnel des Etats du sud. Il a également organisé pendant la guerre la Patrouille civile aérienne qui surveillait les forêts du Texas.

Revue de livres

Road to Survival (Comment survivre) par William Vogt. 325 p. Prix 4 dollars. William Sloan Associates, éditeurs, New-York.

Cet ouvrage traite des «relations de l'homme avec son milieu, relations qui après avoir puissamment contribué à façonner les dilemmes et les impasses de l'heure actuelle ne manqueront pas si l'on n'y prend garde, de détruire notre civilisation». Comme peuvent s'y attendre les lecteurs de l'article de M. Vogt publié dans le N° 1 du deuxième volume d'UNASYLVA, l'auteur traite son sujet avec vigueur et un sens aigu du dramatique; il va droit au but et témoigne d'une sincérité absolue. Il expose en un résumé puissant et très complet les crimes que l'homme commet contre lui-même en persistant à endommager ou à détruire la dernière base sur laquelle repose sa chance de survivre - la terre et ses produits.

La rupture de l'équilibre écologique si largement répandue dans le monde et dont les effets s'accumulent a des causes multiples coupes irrationnelles et incendies de forêts, surcharge et destruction par le feu des pâturages, labourage des terrains en pente, pour n'en citer que quelques-unes. Une de ces causes, et non la moindre, est l'utilisation du terrain à des fins auxquelles il ne se prête pas naturellement. On s'obstine à pratiquer la culture transhumante consistant à déboiser des terrains en pente pour les mettre en culture pendant une très courte période. Ces utilisations temporaires et destructives ont pour effet de réduire la capacité qu'a chaque parcelle de terre de servir à l'homme d'accroître ainsi la résistance qu'elle oppose naturellement à son occupation. Dans un monde peu peuplé, il serait possible de faire reposer assez longtemps les terres surexploitées pour leur redonner de la vitalité. Mais comme la population mondiale s'est énormément accrue depuis un siècle des pays de plus en plus nombreux doivent «lutter contre la montre», car sur leur territoire la mauvaise adaptation de l'homme aux conditions ambiantes a déjà atteint le stade critique et des mesures héroïques de conservation sont le seul remède possible à cette situation à condition d'être prises sans tarder. Aux exemples bien connus de la Chine et de l'Inde, l'auteur en ajoute quelques uns qui le sont moins, tout en présentant le même caractère d'extrême gravité, offerts par les pays de l'Amérique latine. L'accroissement démographique, même, et surtout quand le déséquilibre entre le chiffre croissant de la population et l'épuisement des ressources est le plus radical, attire fortement l'attention. Pour quelle raison l'homme s'acharne-t-il à des pratiques qui ne peuvent aboutir qu'à sa propre extermination ? L'auteur semble dire que la principale raison déterminante serait l'erreur égoïste de l'homme qui considère la terre comme une source de richesses exploitables pour certains privilégiés plutôt que comme une source permanente de richesses réelles pour tous. L'auteur dénonce franchement les divers groupes qui s'obstinent dans cette attitude et leur adresse des reproches véhéments et justifiés.

Tout espoir est-il perdu' Certes non. Mais l'équilibre œeologique sera difficile et onéreux à rétablir. <:Le programme de conservation devra reposer sur trois points d'appui: recherche, enseignement et mesures agraires. Ces mesures devront être appliquées simultanément». La teneur et la méthode de ces programmes sont seulement indiquées, qu'il s'agisse d'une action sur le plan national ou international. Il existe des pays qui, jusqu'à un certain point, ont résolu le problème de l'homme et de la terre, notamment la France; leur exemple et leurs réalisations sont l'avers de la médaille. Les destructions et les dévastations sont énormes, mais le monde a également besoin du stimulant que peuvent lui donner des programmes nationaux de conservation s'ils sont énergiques et sincères. Il appartiendra à un autre ouvrage de prescrire le traitement avec autant de bons sens qu'en a mis l'auteur à établir son diagnostic.

Les forestiers se rendront compte que les idées qui reposent à la base de leur expérience vérifient la pensée de M. Vogt. Rendement soutenu, rendement normal, capacité de production rôle des forêts dans le contrôle des conditions ambiantes, sensibilité des types naturels aux altérations brutales, réalité austère des principes biologiques de base et, notamment, l'unité et l'indivisibilité du sol et de sa conservation - une certaine compréhension de ces principes est forcement incluse dans la formation des forestiers. Le système des cloisons étanches étiquetées: forêts, pâturages ou cultures mène presque à coup sûr à la situation banale mais tragique - qui s'exprime par ce cliché: les arbres empêchent de voir la forêt. L'auteur espère que bien d'autres personnes: dirigeants, experts chargés d'établir les politiques, législateurs, professeurs, exploitants et citadins dont, sans qu'ils le sachent le sort dépend de la terre saisiront ces vérités essentielles et veilleront à ce qu'elles soient appliquées alors qu'il en est encore temps.

En résumé, ce livre a une mission celle d'inciter tous ceux ayant quelque responsabilité à méditer profondément sur un problème aussi vaste et aussi urgent et à prendre dans leur propre intérêt les mesures qui s'imposent.

Aerial Photographs in Forestry (La photographie aérienne en sylviculture) par Stephen H. Spurr. 327 pages. Prix: 6 dollars. The Ronald Press Company, New-York, 1948.

Le but que s'est proposé l'auteur est de rassembler tous les renseignements existant à l'heure actuelle sur l'utilisation des photographies en matière de cartographie, d'inventaire et autres aspects de l'aménagement forestier. Bien que l'usage des photographies aériennes se soit développé en sylviculture au cours de la période d'entre deux guerres, ce n'est que depuis quelques années que cette nouvelle technique a trouvé crédit auprès des forestiers professionnels en Amérique du Nord. L'ouvrage expose les différentes méthodes de photographie aérienne, le genre de pellicules et d'écrans à utiliser pour assurer les meilleurs résultats possibles, les saisons qui conviennent le mieux à la photographie, les questions relatives à l'échelle et aux méthodes de prises de vues L'auteur traite ensuite de l'application de la photographie aérienne aux problèmes d'inventaire et de cartographie. Il s'étend longuement sur l'emploi du stéréoscope et d'autres instruments pour le report sur la carte des données planimétriques et topographiques relevées par l'étude des photographies. Il esquisse également les techniques et les principes de l'interprétation photographique ainsi que les méthodes d'identification intéressant les diverses catégories d'information qui présentent un intérêt particulier pour les forestiers. Des chapitres sont consacrés à l'identification des sites et des essences, à la mesure de la densité des peuplements, du diamètre de la couronne, de la hauteur des arbres et de la superficie des régions boisées.

Le dernière partie de l'ouvrage traite des applications pratiques en forêt, y compris la cartographie forestière et l'évaluation directe du volume des bois à l'aide des photographies, et discute l'emploi des photographies et des cartes que celles-ci permettent d'établir pour la vérification de l'inventaire forestier effectué au sol.

Les illustrations montrent de nombreux exemples des divers types de photographies aériennes et des instruments et des installations modernes. Cet ouvrage rendra les plus grands services à ceux qu'intéresse la question; il contient de nombreux renseignements utiles pour les usagers de cette technique relativement récente.

Forest Protection (Protection de la forêt) par Ralph C. Hawley et autres. 355 p. Prix: 4 dollars. John Wiley and Sons, Inc., éditeurs, New-York.

Vient de paraître la deuxième édition de ce livre, l'ouvrage de Ralph a. Hawley, de Morris K. Jesup, professeur de sylviculture à l'Université de Yale et de Paul W. Stickel, professeur adjoint de sylviculture à l'Université de l'Etat de Massachusetts. C'est un excellent modèle de livre scolaire, qui a fait ses preuves.

Soil and Water Conservation in the Punjab (La conservation des sols et de l'eau dans le Punjab) par R. Maclagan Gorrie, D.Sc., F.R.S.E., Service indien des forêts. 290 p. Prix: 7s 6d. Publié par l'auteur, 1946.

Cet ouvrage que R. Maclagan Gorrie dont les travaux antérieurs sur les mêmes sujets sont bien connus, a publié en 1946 est bien plus qu'une étude de ces problèmes restreinte à une région de l'Inde. C'est un exposé, peut-être un peu résumé dans certaines parties, mais exhaustif, rationnel et parfaitement ordonné, des diverses méthodes que l'homme a imaginées, soit pour utiliser à son bénéfice maximum chaque goutte d'eau reçue par le sol qu'il cultive, soit pour parer aux dégâts que cette même eau peut causer en entraînant ce sol lui-même Si l'expérience de l'auteur dans le Punjab où ces deux problèmes, aussi bien que celui de l'érosion par le vent, sont des problèmes vitaux, est la principale source d'information de ce livre remarquablement documenté, il a également mis largement à contribution la littérature des Etats-Unis aussi bien que les enseignements qu'il a tirés de ses voyages d'études dans ce pays.

Après un bref exposé des caractères généraux des phénomènes d'érosion et une classification sommaire des méthodes de contrôle, les premiers chapitres de l'ouvrage sont consacrés à la technique de la culture en contours et en terraces, à l'application de ces procédés aux terrains forestiers et pastoraux et à l'aménagement des pâturages en vue d'assurer leur défense contre l'érosion. Après un remarquable chapitre où l'auteur étudie le cycle naturel de l'évolution de l'eau dans le sol, dans l'air et sur la surface du sol, accordant une attention toute spéciale et très justifiée aux phénomènes de la neige, un chapitre court, mais bien à jour et renfermant de précieuses indications sur les prix de revient, expose la mise en œuvre de l'équipement mécanique moderne pour les travaux de restauration du sol; puis les méthodes diverses, si précieuses dans les régions arides, qui permettent de tirer de l'eau son maximum d'efficacité, soit en l'emmagasinant, soit en la détournant de ses canaux naturels d'écoulement pour la répandre sur les terres qu'elle fertilise sont étudiées en détail.

Dans les premières pages du livre, on ressent même une légère désillusion de ne pas voir l'auteur prendre plus nettement parti dans la question de la priorité à accorder aux travaux de restauration et de stabilisation à réaliser dans la partie supérieure des torrents. Dans les régions montagneuses d'Europe telles que la Suisse, l'Italie, l'Autriche ou la France, où cette question se pose de façon souvent aiguë, c'est un axiome presque incontesté actuellement que les travaux qu'imposent trop souvent dans le cours inférieur des torrents et des rivières la nécessité de protéger des routes, des voies ferrées, des communautés ou d'importances surfaces cultivées, constituent un investissement à fonds perdus tant que la cause des maux auxquels on cherche à remédier n'est pas contrôlée à sa source même, c'est-à-dire dans le bassin de réception de ces torrents et rivières.

Mais le dernier chapitre de l'ouvrage de M. Gorrie, chapitre remarquable et qui en constitue peut-être la clef, vient corriger cette impression en mettant dans leur juste perspective tous les éléments de son livre, et c'est avec raison que l'auteur lui a donné le titre de «Coordination». L'auteur s'y fait en effet l'avocat de plans logiques, basés sur des reconnaissances détaillées et précises, assurant la coordination de tous les efforts dont le but tend à conserver ces deux ressources essentielles à l'homme, et trop souvent antagonistes; le sol et l'eau. Il se fait l'avocat aussi - et la chose est à ses yeux essentielle - de plans englobant comme unité fondamentale un vaste bassin, et un bassin tout entier. La chose est certes difficile à réaliser dans des pays présentant à la fois une population dense et une civilisation avancée aux traits nettement définis, circonstances qui obligeront sans doute à limiter dans ce cas des plans de cette nature à des bassins plus restreints, tributaires, ou sous - tributaires d'une grande vallée. Elle est plus difficile encore à réaliser lorsque ces grandes vallées sont à cheval sur des pays différents, et ici les organisations internationales ont peut-être leur rôle à jouer ainsi que le marque l'auteur en faisant allusion à la EAO. Mais il n'en reste pas moins que le principe qu'il expose est indubitablement sain et le seul principe logique sur lequel puisse reposer une attaque efficace des problèmes vitaux qui font l'objet de cet ouvrage.

Mais, si les circonstanees ont obligé les forestiers de l'Inde à s'intéresser directement à ces problèmes et même dans bien des cas, à devenir la cheville ouvrière de la réorganisation agricole et pastorale, aussi bien que forestière de vastes régions, beaucoup de techniciens de la forêt, dans d'autres pays, n'ont pas une vue suffisamment claire du rôle précis que jouent leurs massifs dans l'économie générale de ceuxci. Au moment où le développement des pays tropicaux et même les transformations économiques d'autres pays, mettent l'accent sur l'importance des études sur l'utilisation des terres, il importe qu'ils prennent conscience de ce rôle et de l'action à laquelle eux-mêmes sont appelés, action qui ne peut plus se limiter aux bornes de leurs forêts.

Instability of Forest Land Ownership in Western Oregon and Washington, 1932-41 (Instabilité des titres de propriété dans l'ouest des Etats de l'Oregon et de Washington pendant la période 1932-41) par Sinclair A. Wilson et Paul E. Malone. Pacifie Northwest Forest and Range Experiment Station, Portland (Oregon).

L'aménagement judicieux des forêts par les propriétaires privés est fortement influencé, entre autres choses, par la continuité du droit de propriété. Dans ce rapport, les auteurs étudient la retrocession au domaine publie des terres forestières privées pour non-paiement d'impôts, notamment entre 1930 et 1940 dans une importante région forestière des Etats-Unis. Parmi les facteurs affectant. la stabilité du droit de propriété durant la période de dépression économique jusqu'à la deuxième guerre mondiale et après 1941 l'enquête a révèle ceux qui suivent: a) intérêt attaché à la propriété (comprenant une analyse sur la campagne des «fermes forestières». b) exploitation irrationnelle c) incendie et dangers d'incendie; d) faible superficie des exploitations (moins stables quand elles sont inférieures à 2.000 hectares), e) degré de développement industriel (l'exploitation sur une grande échelle n'a commencé qu'à partir de 1940); f) surévaluation fiscale (cause principale), g) impôts trop lourds destinés à financer les services de l'administration locale; h) inégalités dans les méthodes de financement du gouvernement des Etats et des comtés, i) mauvaises méthodes de perception des impôts.

Les mesures proposées sont les suivantes: améliorer et généraliser l'elaboration des plans d'utilisation du sol améliorer les pratiques de coupes, perfectionner le système de lutte contre l'incendie, réduire le gaspillage, simplifier la structure du gouvernement local modifier les systèmes locaux de perception d'impôts, rationnaliser l'administration de l'impôt foncier, élargir les facilités de crédit forestier, consentir des assurances sur le bois sur pied, accorder l'aide technique du gouvernement aux propriétaires et aux gérants forestiers.

Annual Report for 1947 of the Pacific Forest and Range Experiment Station (Rapport annuel pour 1947 de la Station expérimentale des forêts et grands pâturages de la région Pacifique nord-ouest) par le service des forêts du Ministère de l'Agriculture des Etats-Unis.

Après avoir tracé un tableau de la situation actuelle de la sylviculture dans les Etats de l'Oregon et de Washington, le Rapport de la Station expérimentale met nettement en relief la contribution que ses travaux et réalisations sont en mesure d'apporter au développement des industries forestières et à l'aménagement judicieux des forêts, des pâturages et des bassins de réception. Dans une région qui contient de vastes étendues de forêts vierges mal desservies par la route, on peut constater l'existence de centres d'utilisation dont la capacité d'absorption dépasse considérablement non seulement le rythme de l'accroissement ligneux mais aussi le volume accessible. Le rapport explique que depuis des années on a procédé à des coupes excessives dans l'ouest de l'Etat de Washington et le nord-ouest de l'Oregon. On essaie actuellement de remédier à cet état de choses mais c'est au détriment du sud-ouest de l'Oregon. S'il est alarmant de constater qu'en grande partie l'exploitation forestière telle qu'elle est actuellement pratiquée, présente un caractère migratoire et éphémère on peut se féliciter par contre du grand nombre de forestiers - conseils et d'experts que les sociétés privées ont à leur service. Il faut espérer que ce mouvement en faveur d'un aménagement forestier plus judicieux survivra à l'ère actuelle de prospérité dont jouissent les industries forestières.

Pour contribuer à ce mouvement la Station a orienté ses études en vue de montrer l'importance de la stabilité en matière de propriété forestière et de la stabilité financière dans les pratiques d'utilisation ainsi que dans les politiques d'aménagement forestier si l'on vent assurer la permanence des entreprises intégrées.

Le rapport insiste tout particulièrement sur l'importance des études relatives aux frais de transport des grumes par camions et remorques, au séchage du bois en étuve, aux emballages pour l'expédition des fruits, à l'expansion de l'industrie du contre-plaqué résineux grâce à l'utilisation du bois de placage provenant de grumes de qualité inférieure, de l'expansion des industries alimentées par les déchets de scieries, à la fabrication des produits à base de bois constitués par des lamelles superposées et collées, à l'emploi de bois durs locaux pour la fabrication de la pâte, le sciage et le placage, à la généralisation de l'emploi des déchets de scieries des déchets d'exploitation et des bois provenant des éclaircies pratiquées dans les peuplements de second génération pour la fabrication de la pâte, à l'utilisation de ce qu'on appelle les déchets pour la fabrication de matériaux isolants et de panneaux de bois dur, a la production de l'alcool, des mélasses et des levures à partir des déchets de bois et aux essais sur les mélasses et les levures provenant du bois et destinées à l'alimentation du bétail qu'effectuent les Stations expérimentales agricoles des Etats de Washington et de l'Oregon.

L'inventaire forestier poursuit le rassemblement des données statistiques dont ont besoin les industries utilisatrices de bois.

Les travaux de recherche sur l'aménagement forestier continuent égale ment par des études sur les coupes partielles pratiquées dans les vieilles forêts de sapins Douglas, l'aménagement des peuplements de seconde génération de sapins Douglas et la sylviculture du pin Ponderosa. Une innovation est à signaler dans ce domaine; elle consiste à traduire à l'échelle commerciale les résultats obtenus sur les placettes d'essai de façon à vérifier les possibilités pratiques d'application des conclusions fournies par les études sur la mensuration, la sylviculture, la lutte contre l'incendie et les questions économiques. Ces travaux ont été entrepris dans quatre forêts d'expérimentation et les dispositions nécessaires ont été prises pour établir deux autres centres d'étude-démonstration du même genre.

Notre forêt par Frank Aubert et Robert Ch. Gut. 156 p. Prix: 6 francs suisses. Maison d'édition: la Librairie Payot Lausanne, Suisse.

Dans ce bref traité de sylviculture élémentaire, les deux auteurs tracent un court historique des rapports entre l'homme et la forêt et décrivent sommairement l'influence de la forêt sur les conditions climatiques et économiques, les principes de la sylviculture ainsi que les éléments fondamentaux de la protection, de l'aménagement et de l'exploitation des forêts. Les chapitres relatifs aux politiques forestières et aux associations commerciales méritent d'être lus avec une attention toute particulière. Dans le chapitre consacré à la technologie forestière, les auteurs essaient de montrer quelles sont les méthodes qui conviennent le mieux à la Suisse dans le domaine de l'aménagement rationnel, de l'expansion économique de la production et de l'utilisation judicieuse et intégrale des produits à base de bois. Mention est faite du rôle important que joue à cet égard l'Association de l'économie forestière suisse.

Le bref chapitre concernant les associations commerciales traite du mouvement coopératif suisse en exprimant le regret qu'il n'ait pas encore trouvé place dans l'économie forestière du pays. Les auteurs sont d'avis qu'on ne tardera pas à assister à l'établissement de coopératives englobant les propriétaires, le personnel technique et administratif, la main-d'œuvre, les moyens de transport et les ouvriers d'usine employés par les entreprises forestières, et ils croient que ces coopératives exerceront une influence puissant en faveur de la protection des forêts suisses.

Tree Management and Marking Rules - Second Growth Douglas Fir (Aménagement et règles de marque des forêts de seconde génération de sapins Douglas) par William A. Tinney et Donald B. Malmberg.

Les conclusions des auteurs, publiées sous les auspices du Collège of Forestry de l'Université de Washington et du Skagit Forest Council, sont basées sur l'étude de dix placettes d'essais réparties dans les comtés de Snohomish et Skagit de l'Etat de Washington. Les résultats de cette étude présentent en eux-mêmes un réel intérêt. Mais, au point de vue pratique, les règles applicables à l'éclaircie de ces peuplements doit particulièrement retenir l'attention On sait en effet qu'avec l'épuisement rapide des peuplements vierges Douglas, l'industrie de l'ouest des Etats-Unis doit se tourner de plus en plus vers les peuplements de seconde génération. De nombreuses forêts de fermes, souvent situées en très bon sol, sont très riches en peuplements de cette nature. Leurs propriétaires, aussi bien que les techniciens chargés de la gestion de plus vastes surfaces, doivent bénéficier largement des indications très claires données par ce petit livre.

Les Nations qui adhèrent au présent Acte, résolues à développer le bien-être par une action particulière et collective, afin: d'élever le niveau de nutrition et les conditions de vie des populations placées sous leur juridiction respective, d'améliorer le rendement de la production et l'efficacité de la répartition de tous les produits alimentaires et agricoles, d'améliorer la condition des populations rurales, et de contribuer ainsi à l'expansion de l'économie mondiale, constituent par les présentes l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture . . . par laquelle les Membres se tiendront mutuellement informés des mesures prises et des progrès accomplis dans les champs d'activité énoncés ci-dessus.

Préamble de l'Acte constitutif de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

Etats Membres de la FAO

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