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II. La recherche sur les produits forestiers

par A. VILLIÈRE, Inspecteur Principal des Eaux et Forêts au Laboratoire Central d'essais des Bois, Paris.

La France possède une longue tradition dans le domaine des études et des recherches sur le bois.

Dès l707, Parent publiait un traité intitulé «Expériences sur la résistance des bois de chêne et de sapin». Un peu plus tard, en 1767, Duhamel du Monceau, Inspecteur général de la Marine Royale publiait son fameux ouvrage «Du transport, de la conservation et de la force des bois» qui est sans doute le premier livre de grande classe traitant de ces questions et qui marque le début de l'étude scientifique du bois - matériau. Au XIXème siècle, nous trouvons les noms de Dupin (Expériences sur la flexibilité. la force et l'élasicité des bois, 1815), Chevandier et Wertheim (Mémoire sur des propriétés mécaniques des bois, 1846).

Mais il faut arriver au XXème siècle pour trouver un début d'organisation des recherches sur le plan national. De même que les bois de Marine avaient donné lieu, au temps de Duhamel du Monceau, à des recherches et expériences, c'est la question des bois nécessaires à l'aéronautique qui a été à la base de la création en France des premiers laboratoires pour le bois. Il s'agissait d'obtenir, avec un matériau aussi léger que possible, les résistances physiques et mécaniques optima et de procéder sur toutes les essences ligneuses à des essais méthodiques. M. Monnin a attaché son nom à ces premières études pendant la guerre 1914-1918, et les méthodes qu'il a instaurées sont devenues maintenant classiques dans notre pays.

Nous arrêterons là ce rapide retour en arrière pour dire comment sont organisées actuellement les recherches sur le bois en France. C'est l'Administration des Eaux et Forêts qui, la première, les a développées sur le plan national. Fille a été suivie dans ses initiatives par d'autres organismes officiels ou privés; mais on peut dire que c est elle qui leur consacre actuellement le plus d'efforts et le plus de crédits.

Nous donnons ci-dessous des renseignements sur divers organismes existants, en distinguant; d'une part ceux qui dépendent de la Direction générale des Eaux et Forêts, d'autre part, ceux qui, à des titres divers, s'occupent des recherches sur le bais ou sur la cellulose.

ORGANISMES DÉPENDANT DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DES EAUX ET FORÊTS

A l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts, un laboratoire d'essais des bois avait été adjoint à la Station d'essais et d'expériences forestières, sous l'impulsion de M. le Directeur Guinier, dès 1920. Ce laboratoire se consacre à l'étude des essences forestières, en liaison avec les conditions de croissance.

En 1933, par les efforts combinés de l'Administration des Eaux et Forêts et des principales organisations professionnelles, avec la collaboration de l'Enseignement technique, était créé un organisme semi-officiel, dont le rôle allait être de développer à la fois les recherches concernant le bois et ses utilisations, et l'enseignement technique sur le bois, l'Institut National du Bois.

Un peu plus tard, en 1936, l'Administration des Eaux et Forêts créait elle-même le Laboratoire Central d'Essais des Bois et l'équipait en vue de l'étude complète du bois et de ses possibilités d'utilisation.

Cet ensemble fonctionne actuellement d'une façon satisfaisante.

L'enseignement est donné par l'Ecole Supérieure du Bois, installée à Paris, qui forme des techniciens et des ingénieurs spécialisés dans la blanche bois. Les industries du bois peuvent trouver parmi les anciens élèves de l'Ecole les cadres techniques qui leur sont maintenant de plus en plus nécessaires. A l'heure actuelle, 300 anciens élèves environ sont répartis dans la plupart des industries françaises et l'Ecole compte une centaine d'élèves, qui au cours de deux ans d'études, reçoivent un enseignement spécialisé dans l'étude du bois, de ses traitements, de ses industries.

L'Ecole du Bois de Mouchard (Jura) forme le personnel de maîtrise des exploitations forestières et des scieries, commis, contremaîtres, connaissant à fond l'affûtage, le travail aux machines-outils, les classements et débits des bois, etc. Elle assure également, par des stages de perfectionnement, la formation accélérée des mécaniciens-affûteurs.

Le Laboratoire Central d'Essais des Bois, dans ses trois sections spécialisées de biologie, de mécanique, de chimie, poursuit l'étude générale du bois en tant que matériau et matière première. Le Laboratoire de l'Institut National du Bois qui lui est joint a constitué une Section d'applications Industrielles, qui s'occupe de tous les problèmes appliqués à l'utilisation du bois, traitements d'imprégnation, de séchage, de préservation; colles et vernis; travail du bois aux machines; essais sur assemblages et pièces de charpente, etc. Le laboratoire procède à des recherches générales et effectue également des essais à la demande des industriels.

Enfin, un Centre de Documentation a été récemment créé par l'Institut, à la disposition de tous les utilisateurs du bois. Ce Centre dispose d'une importante bibliothèque technique et d'une documentation très riche, française et étrangère. Il peut être consulté sur place, ou répondre aux demandes qui lui sont adressées; il est en train de s'équiper pour pouvoir expédier, sur demande, des microfilms, photocopies de documents et brochures, etc.

Organisation du Laboratoire Central d'Essais des Bois

Nous donnons maintenant quelques détails sur l'organisation du laboratoire du bois.

Le Laboratoire est organisé en trois sections, spécialisées chacune dans un programme d'études déterminé et disposant de moyens d'action propres à chacune d'elles.

1) Section de Biologie et Technologie. - Les études dont il s'agit sont évidemment à la base de tous les travaux sur le bois, puisqu'elles portent sur la structure même de la matière, sur ses particularités, sur les défauts et les altérations qu'elle peut contenir. L'étude anatomique conduit à l'identification des bois, si importante au point de vue commercial et à l'étude des différents éléments en vue de leur utilisation industrielle (cellulose, industrie chimique, etc.). La Technologie conduit à la définition des défauts, à la spécification des choix, à la rédaction des achiers des charges, à l'étude des qualités à exiger suivant les emplois. L'étude des ennemis du bois (insectes, champignons) et de leur genre de vie, celle des produits protecteurs du bois, de leur action, de leur efficacité, complète cet ensemble.

La section dispose pour ces études d'un laboratoire de micrographie, qui comprend des microscopes de recherches, un microscope polarisant, des loupes binoculaires et divers instruments de mesures. Pour les recherches sur la durabilité, la valeur des produits antiseptiques, la mesure du pouvoir dysgénésique, il possède un laboratoire de mycologie équipé au moyen d'étuves de culture, d'autoclaves, et du matériel spécial en usage pour ce genre de recherches.

2) Section de physique et mécanique. - Cette section effectue: a) des essais d'ordre théorique dans lesquels le bois est envisagé au point de vue du physicien, comme un matériau soumis à un examen scientifique, en dehors de toute application pratique immédiate; ces essais portent sur les propriétés élastiques du bois, leurs caractéristiques physiques et mécaniques et sur l'influence de certains facteurs, tels que la structure, sur les caractéristiques physiques et mécaniques des essences; b) des essais pratiques dans lesquels le point de vue de l'ingénieur prédomine, et où ce sont, les problèmes de la résistance des matériaux proprement dite qui sont étudiés; la détermination des charges de sécurité, l'influence des défauts, la résistance des assemblages sont autant de problèmes importants qui se posent à ce propos.

La Section dispose d'un matériel important. La grande salle d'essais mécaniques compte une presse horizontale Trayvou, à vis, d'une force de 50 t. Cette machine a été spécialement construite pour les essais des bois; elle possède de fortes dimensions; elle permet l'essai de flexion sous 2 m de portée, l'essai au flambage sous 6 m de longueur; elle est pourvue d'un variateur de vitesse et de 3 sensibilités de mesures. Elle permet d'opérer sur des pièces de grandeur réelle, poutres composées, poteaux, longerons, etc. aussi bien que sur échantillons ou modèles réduits. Le Laboratoire possède également une machine universelle Malicet et Bin de 12 t., une machine spéciale Amsler, à main, pour essais normalisés des bois; une machine de torsion avec enregistrement des diagrammes; une machine système Monnin pour essais de qualification des bois sur éprouvettes standardisées; un mouton dynamo-métrique de 10 kg/m S. T. A.; un mouton rotatif pour les essais au choc sous vitesses différentes, divers dynamomètres, balances, appareils de mesure, etc.

A cette section sont rattachées aussi les études sur le séchage du bois, Chacun connaît la nécessité primordiale de produire du bois sec, ainsi que, devant les difficultés d'ordre économique qu'impose le séchage naturel, l'importance que prend de plus en plus la question du séchage artificiel. De nombreux problèmes d'ordre physico-chimique de l'humidité, absorption et rétention de l'eau par les membranes des cellules, etc.) donnent lieu à toute une catégorie de recherches d'ordre physico-chimique qui n'en sont qu'à leurs débuts. Elles conduisent, comme application, à l'étude des conditions de migration de l'humidité à travers le bois, et à l'étude du séchage. On peut arriver ainsi à l'établissement de tables de séchage et, de règles précises utilisables dans l'industrie pour la conduite des séchoirs.

L'étude des principaux éléments du séchage se réalise sur un ensemble d'étuves et de cellules permettant tous les essais, depuis l'échelle réduite du laboratoire, jusqu'aux essais pratiques semi-industriels. Des étuves spéciales à circulation longitudinale homogène, à injection d'humidité permettant de préciser les caractéristiques des échantillons. Des séchoirs de dimensions semi-industrielles munis de bascules automatiques et de régulateurs spéciaux permettent de transposer les résultats obtenus dans le premier cas sur le plan industriel et d'arriver à des résultats valables pour les cellules de grandes dimensions.

3) Section de chimie. - Le programme de cette section est extrêmement vaste, étant donne la place que tient le bois dans l'industrie chimique moderne et les applications de toutes sortes qui découlent de son emploi.

Le Laboratoire joue le rôle de liaison entre les laboratoires français spécialisés. Il a un laboratoire de chimie générale (analyse, recherche des constituants du bois, dosages, détermination des propriétés chimiques, extraction des éléments constitutifs, etc.)

Un stand d'imprégnation est rattaché à ce laboratoire. Il comporte un autoclave d'expériences de 3 m de long avec autoclave supérieur disposé pour l'imprégnation en Rüping, et deux autoclaves de plus faibles dimensions pour des imprégnations spéciales (antiseptiques, résines synthétiques, etc.). L'installation comprend évidemment une chaudière, un groupe compresseur, des cuves à réserve de liquide, ainsi que des instruments habituels, de mesure, thermomètres, manomètres; indicateurs de vide, etc. On aura une idée des possibilités de cette installation, si nous indiquons qu'elle permet la réalisation dans les autoclaves de températures jusqu'à 180° (chauffage à la vapeur par chemisage extérieur) et de pression jusqu'à 35 kg/cm2.

Recherches pures et appliquées

La plupart des études et recherches sont conduites à la fois sur le plan théorique des connaissances générales sur le bois, et sur le plan pratique des applications à la construction et à l'industrie. Ile laboratoire est donc divisé en deux sections principales, l'une s'occupant plutôt des recherches théoriques, l'autre d'applications industrielles. Mais la démarcation entre les deux ordres de recherches n'est pas toujours très nette, le champ de la recherche et celui de l'application se recoupant très souvent.

A coté des recherches d'intérêt général, le laboratoire effectue des travaux, essais et analyses pour le compte de particuliers ou d'organismes divers. Ceux-ci sont facturés à des taux très bas représentant le temps passé par les techniciens et ouvriers et les fournitures. De même, il est répondu, à toutes les demandes de renseignements, soit par le laboratoire, soit par le Centre de Documentation.

Identification d'échantillons de bois au Laboratoire Central d'Essai des Bois.

C'est, ainsi que le laboratoire est en relation ou en. correspondance suivie avec de nombreux industriels ou utilisateurs du bois ainsi qu'avec de nombreuses administrations publiques ou privées. Citons, notamment, le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, pour la mise au point de documents et de cahiers des charges; l'Administration des Postes et Télégraphes, l'Electricité de France, la Société Nationale des Chemins de Fer, pour toutes questions concernant l'imprégnation des bois et leur conservation; le Ministère de l'Air, celui de la Marine Nationale, la Régie Renault pour les questions d'utilisation du bois dans la construction; l'Association technique papetière pour celles d'utilisation du bois dans la papeterie, etc. Souvent, des études spéciales ont été faites pour le compte de ces divers organismes.

Pour donner une idée du nombre des consultations et essais, et de l'importance des relations du laboratoire avec l'extérieur, nous donnerons quelques chiffres.

Au cours de l'année 1948, le laboratoire a enregistré comme correspondance plus de 1.000 lettres à l'arrivée, plus de 1.300 au départ. Il a été répondu d'une manière détaillée à plus de 350 demandes de renseignements portant sur des sujets les plus divers et concernant les propriétés des bois et, leurs utilisations industrielles. Il a été fait environ 150 essais payants pour un prix global dépassant 360.000 francs. Le nombre des visiteurs reçus pendant la même période pour des demandes orales de renseignements et de conseils a dépassé 500.

Ces chiffres montrent l'importance des services rendus, malgré l'effectif réduit du personnel, et compte tenu de ce que ce personnel était surtout occupé aux recherches d'intérêt général inscrites au programme du laboratoire.

La diffusion des résultats obtenus a été faite de différentes manières. Des rapports ont été établis sur toutes les questions mises à l'étude, dès l'obtention des résultats. Ces rapports peuvent être consultés, sous les rubriques correspondantes, au Centre de Documentation qui est à la disposition du public. De nombreux articles ont été publiés, soit dans la partie documentaire et technique de la Revue du Bois, patronnée par l'Institut, soit dans des journaux professionnels, soit dans des revues techniques. Des circulaires spécialement consacrées à l'emploi du bois dans la construction ont été publiées par l'intermédiaire des «Annales de l'Institut Technique du Bâtiment et des Travaux publics».

Enfin des brochures ont été éditées directement par le laboratoire et cédées ensuite contre remboursement des frais d'édition. Un manuel d'affûtage tiré à 4.000 exemplaires a été vendu en quelques mois. 700 exemplaires de brochures éditées par le laboratoire ont été vendues au cours de l'année 1948.

AUTRES ORGANISATIONS

Laboratoire des bois coloniaux - (Section technique forestière du Ministère de la France d'Outre-Mer)

La Section technique forestière de la France d'Outre-mer est un organisme administratif des recherches rattaché au point de vue technique au service des Eaux et Forêts du Ministère de la France d'Outre-Mer (27, rue Oudinot), et au point de vue administratif à la Section technique d'agriculture tropicale (45 bis, avenue de la Belle-Gabrielle à Nogent-sur-Marne).

Les forêts tropicales qui constituent la dernière réserve mondiale de bois renferment un très grand nombre d'essences dont les propriétés ne sont pas encore connues la Section technique forestière a pour objet l'étude des bois de ces essences en vue de déterminer leurs possibilités et conditions d'emploi.

La Section technique forestière comprend actuellement:

un organisme de direction: chef de section, avec secrétariat;

une bibliothèque (privée pour le moment) et un Musée des Bois Coloniaux (qui peut être visité par le public le jeudi après-midi, de 15 à 17 heures);

trois divisions de recherches: division de technologie, division d'anatomie, division de chimie.

Division de technologie. - La division de technologie comprend: a) Un laboratoire d'essais physiques et mécaniques des bois dans lequel on procède à l'étude et à la détermination des propriétés physiques et mécaniques des bois tropicaux; b) Une scie rie et un atelier à bois dans lesquels on procède à des essais systématiques en vue de déterminer quels sont, pour le travail de chaque bois, l'outil ou la machine appropriés et leurs modalités d'emploi.

Division d'anatomie. - Le laboratoire d'anatomie se consacre à l'examen des bois en vue de déterminer, d'une part des méthodes certaines d'identification des diverses essences prises sous la forme de bois et d'autre part la liaison qui peut exister entre la structure des divers bois et leurs possibilités d'emploi.

Les activités principales de ce laboratoire sont donc: a) l'obtention d'échantillons d'origine, certains accompagnés de matériel d'herbier permettant une identification botanique incontestable, l'examen des bois à l'oeil nu, à la loupe et au microscope et la description méthodique de coupes et de microphotographies et l'établissement de clefs d'identification; b) l'étude comparée des caractères de structure des divers bois en liaison avec leurs propriétés physico-chimiques et mécaniques.

Division de chimie. - La division de chimie étudie: 1) d'une façon générale, les relations qui peuvent exister entre la composition chimique des bois et leurs possibilités d'emploi, 2) les méthodes spéciales de traitement à appliquer au bois considéré comme matière première chimique afin d'en tirer toute la gamme des produits extrêmement divers qu'il peut servir à préparer.

Les recherches portent également sur les constituants secondaires du bois et les produits accessoires (tannins, substances extractibles aux solvants neutres, gommes, résines, etc.).

Parmi les méthodes de traitement, la distillation sèche et l'hydrolyse du bois font l'objet de recherches spéciales.

Laboratoire de l'Institut du Pin

Les laboratoires de l'Institut du Pin installés dans les locaux de la Faculté des Sciences de Bordeaux ont leur activité axée sur les problèmes divers que pose le pin maritime et particulièrement les améliorations et les recherches que nécessite l'industrie résinière dans les forêts du Sud - Ouest de la France.

L'Institut du Pin comprend, outre les services de Direction, les laboratoires et services suivants:

1) Laboratoires de recherches sur la chimie et l'utilisation des produits résineux et leurs dérivés. - Ce service qui est le plus important possède un personnel assez nombreux: dix-huit personnes dont un chef de laboratoire et huit ingénieurs chimistes.

Diverses études théoriques et pratiques sur la résine sont actuellement en cours. On attache, en particulier, le plus grand intérêt à l'incorporation des produits résineux dans des copolymères afin de les faire bénéficier' de l'immense et très rapide développement des résines synthétiques et matières plastiques, développement qui serait si dangereux pour les produits résineux, si ceux-ci ne pouvaient en profiter. On peut citer également des essais semi-industriels d'hydrogénation des colophanes, des essais de préparation de l'acide dextropimarique, etc.

2) Laboratoires de recherches physiques. - Ce laboratoire possède les appareillages nécessaires pour les mesures polarimétriques, la spectrographie Raman, ultraviolette et infrarouge, les diagrammes de Rayons X, etc. indispensables pour les recherches sur la constitution et l'utilisation des produits étudiés dans cet Institut.

3) Laboratoire de biologie forestière. - Ce dernier étudie les divers problèmes relatifs à la forêt landaise: bouturage du pin maritime, activation de la germination des graines, destruction des sous-bois par agents chimiques, etc.

D'autre part ce laboratoire subventionne des recherches sur les insectes du pin maritime, notamment sur les bostryches qui occasionnent de si grands ravages en forêt.

4) Service de documentation. - Ce service possède une importante bibliothèque technique et une documentation française et étrangère sur les produits résineux en particulier.

Laboratoire l'Ecole française de Papeterie de Grenoble

Le laboratoire de Papeterie de Grenoble (Isère) est installé au sein même de l'Ecole Française de Papeterie et a pour objet: les études' recherches et expériences en vue du développement de l'industrie des pâtes à papier, des papiers et cartons, l'amélioration des procédés de fabrication.

Il comprend:

Un laboratoire-usine de fabrication du papier, vaste salle équipée avec une machine à papier, dont la largeur utile est de 1 mètre, un lessiveur sphérique tournant, timbré à 6 kilos, une pile défileuse-blanchisseuse, une pile raffineuse, une calandre, un massicot.

Au sous-sol sont installés les services annexes: force motrice et chaudière électrique, etc.

Cet équipement permet de faire, sur une échelle semi-industrielle, des essais d'utilisation de matières premières et de procéder à toutes recherches en vue d'adapter, de soumettre à l'épreuve industrielle les résultats de laboratoire.

Un laboratoire d'essais physiques, chimiques et micrographiques des pâtes à papier, des papiers et cartons. - De nombreuses pièces sont affectées à ce service, pourvues d'équipements entièrement neufs, distincts de ceux servant à l'enseignement.

Le laboratoire d'essais physiques est constitué par une salle isotherme où l'atmosphère est conditionnée à 21° C, 65 degrés hygrométriques, par un appareil à fonctionnement automatique comprenant: une prise d'air froid, un ventilateur. un réchauffeur, une cabine de pulvérisation d'eau, un frigidaire.

Une chambre noire permet; des prises de vues microphotographiques, l'étude du vieillissement des papiers à la lumière de Wood, l'examen de la solidité des colorations.

Le laboratoire d'analyses chimiques comprend une salle spacieuse et parfaitement agencée pour les analyses courantes. Il est complété par deux pièces affectées aux recherches longues et minutieusess.

Le laboratoire de micrographie occupe un vaste local du 3ème étage, ce qui lui assure une luminosité intense, condition essentielle du travail au microscope. Il compte d'importantes collections de matières premières, de pâtes à papier, de papiers, de cartons, de préparations microscopiques, de photographies et de dessins pour faciliter l'identification des différentes sortes de fibres à papier.

Un laboratoire pour la fabrication du papier et des pâtes à papier et leurs essais. - Son matériel comprend de petites piles de divers modèles, un chloriteur pour la préparation des liqueurs blanchissantes: hypochlorite de chaux, hypochlorite de soude.; une petite machine à papier à forme ronde.

Pour la préparation des pâtes à papier, ce laboratoire dispose de deux lessiveurs en acier inattaquable par les acides, chauffés par induction, timbrés à 15 kilos, permettant d'expérimenter tous les procédés de cuisson sous pression des matières premières: bisulfite de chaux, soude, sulfate, mono-sulfite, etc. avec une charge de 100 grammes à 1 kg 500 de matières premières; un désintégrateur de laboratoire servant à ouvrir et classer la matière après cuisson; un appareil pour le blanchiment.

Des grumes d'essences tropicales sont l'objet d'essais au Laboratoire des Bois Coloniaux.

Pour l'essai des pâtes, l'équipement comporte; un broyeur Lampen; un appareil Schopper-Riegler; un désintégrateur, une formette; presse hydraulique et des disques de séchage. Cet équipement permet de reproduire très exactement les opérations aux tins d'études sur l'influence de tel ou tel facteur sur la résistance des pâtes.

Le matériel de préparation des feuilles standards est également utilisé pour des recherches portant sur le collage, la coloration, etc.

Bureau de documentation. - Il a été créé pour répondre aux voeux des industriels, désireux de voir se constituer en annexe de l'Ecole un centre de documentation pour tout ce qui concerne leur industrie. Salle réunissant les ouvrages principaux sur la Papeterie, et plus particulièrement les collections de Revues techniques.

Ce laboratoire étudie tous les végétaux et en particulier les bois métropolitains en vue de leur meilleure utilisation en papeterie; actuellement, en particulier, un vaste programme de recherches est réalisé en collaboration avec les Laboratoires des Services Chimiques de l'Etat pour l'utilisation rationnelle des bois de taillis (hêtre, charme, peuplier, tilleul ou bouleau).

Laboratoire central des services chimiques de l'Etat

C'est le seul organisme de recherches, d'études et de contrôle de la Direction des Industries Chimiques du Ministère du Commerce et de l'Industrie. Ce laboratoire groupe sous la direction d'un seul Directeur, deux établissements: 1) Le laboratoire central proprement dit à Paris; 2) Le laboratoire annexe du Bouchet par Vert-lePetit (Seine-et-Oise).

L'activité générale de ce laboratoire au point de vue recherches est consacrée en majeure partie à l'étude des grosses molécules (cellulose, caoutchouc etc.) et aux problèmes connexes.

En plus des ressources offertes par des laboratoires de science pure de l'établissement qui mettent à sa disposition les appareils les plus perfectionnés qui peuvent lui être occasionnellement utiles (microscope électronique, spectrographes, fours à micro-analyse, ultra centrifuge, osmomètres, etc.), le Service technique de la Cellulose du Laboratoire central et du Bouchet possède en propre:

tout le matériel de chimie nécessaire aux analyses et préparations courantes;
une installation de microscopie et de micrographie;
une installation de viscosimétrie;
une salle conditionnée (température 20° C, degré hygrométrique 65 pour cent) pouvant contenir 4 personnes au travail et renfermant les appareils de mesures des caractéristiques papetières;
l'appareillage nécessaire aux cuissons des pâtes (lessiveurs, autoclaves);
l'appareillage standardisé anglais pour le triage des feuilles et le contrôle des propriétés mécaniques.

Le laboratoire réunit tous les mois dans ses locaux la «Commission de la Cellulose» composée des représentants des divers laboratoires et organismes officiels ou privés. Cette Commission subdivisée en sous commissions techniques (analyse des pâtes, analyse des bois, raffinage, etc.) coordonne les efforts et les travaux des participants sur les études d'intérêt général proposées par les membres de la Commission ou par les industriels de la papeterie et des textiles artificiels.

Les principales lignes de recherches sur le bois sont actuellement les suivantes:

1) En liaison avec la Commission de la Cellulose, mise au point des méthodes d'analyse des bois et des pâtes cellulosiques en vue de la proposition de l'AFNOR (Association Française de Normalisation), de modes opératoires standardisés: taux d'alpha-cellulose, de lignine, de pentosanes, de cendres, d'extrait aux solvants organiques; indice de cuivre, d'iode, de Mahood; mesure du degré de concentration nitro-acétonique; dosage des polysaccharides facilement hydrolysables du bois; détermination microscopique de la composition fibreuse, influence des moyens de division utilisés dans la préparation des échantillons, etc.

2) Mesure des caractéristiques papetières. - Recherches sur l'amélioration des appareils plus ou moins standardisés actuellement employés dans le contrôle des pâtes papetières. Contrôle des pâtes papetières soumises à l'homologation. Examens d'expertise sur toute demande des industriels concernant les pâtes, papiers et cartons.

3) Etudes chimiques sur les sucres du bois. - Recherches et mise au point des méthodes de caractérisation, d'extraction et d'analyse des glucosides et saccharines contenus dans les matières végétales.

4) Etude théorique et pratique du raffinage des pâtes cellulosiques. - Influence des divers facteurs physiques et chimiques sur la vitesse et l'efficacité des différents appareils de raffinage. Recherche d'une explication théorique satisfaisante du phénomène du raffinage. Agents accélérateurs. Effet du raffinage sur les propriétés mécaniques, physiques et chimiques des fibres traitées.

5) Recherches sur la fabrication des pâtes cellulosiques. - a) Pâtes papetières. - Un programme important de recherches en collaboration avec les laboratoires de l'Ecole de papeterie de Grenoble et le Laboratoire de l'Institut National du Bois, vient d'être entrepris pour l'étude des bois feuillus en papeterie: étude des divers procédés chimiques et mi-chimiques sur les divers bois de taillis (hêtre, charme, tilleul, bouleau). D'autre part, une étude comparative des différents procédés de préparation des pâtes de paille est actuellement commencée.

Enfin des études d'ordre général sur les réactions diverses se produisant au cours des cuissons vont être envisagées incessamment. b) Pâtes pour textiles artificiels. - Mise au point de la préparation des pâtes pour viscose à partir de végétaux annuels (paille de blé, alfa) et des bois feuillus (hêtre, peuplier, etc.).

COORDINATION DES RECHERCHES

Des liaisons existent entre ces différents organismes et ceux de la Direction Générale des Eaux et Forêts. Celle-ci dans certains cas, subventionne des recherches d'intérêt général (papeterie, hydrolyses utilisation des bois feuillus, etc.) sur les fonds qu'elle peut apporter aux recherches. Dans ce cas, elle participe à l'élaboration des programmes et suit le développement des travaux correspondants. C'est en effet du Ministère de l'Agriculture que dépendent les ressources en bois de la France; toutes les questions d'emploi du bois et du développement technique de ses possibilités d'utilisation l'intéressent au plus haut chef.

Photos fournies par les Auteurs.


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