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Nouvelles du monde


Généralités
Science pure
Sylviculture
Exploitation et travaux
Agents destructeurs et protection des forêts
Dendrométrie et inventaires
Aménagement des forêts
Les produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière


Les articles qui paraissent ici sont des résumés de nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays suivant l'ordre alphabétique sous les rubriques utilisées par la Division des Forêts. L'éditeur serait heureux de recevoir directement de ses lecteurs des articles intéressants et nouveaux pour cette partie de la Revue.

Généralités


Argentine
Etats-Unis D'Amérique
Inde
Israël
Japon


Argentine

· Dans le cadre du programme scientifique, économique et social du Gouvernement, l'Administration nationale des forêts a établi des stations forestières dans tout le pays. D'une importance toute particulière est la station forestière de Mendoza, située dans le département de Rivadia, et qui a été fondée dans le but de poursuivre un important programme de recherches sur les sujets suivants: (1) Etude de la germination des essences indigènes et exotiques; (2) Enregistrement des plantations en vue de recherches écologiques et de l'étude des caractéristiques de croissance des essences indigènes; (3) Etudes phénologiques; (4) Adaptation et acclimatation des essences dont les propriétés font rechercher le bois; (5) Recherches fondamentales de pédologie pour l'application pratique de nouvelles méthodes de sylviculture d'essences indigènes en rapport avec les conditions climatiques et physiques de la région; (6) L'installation déjà commencée d'un équipement pour l'imprégnation des résineux et la préservation des poteaux, échalas de vignes et pieux nécessaires à la mise en valeur agricole de la région de Mendoza. Cet équipement pourra être adapté à l'utilisation individuelle par les petits propriétaires qui désireront traiter le bois sur une petite échelle.

Etats-Unis D'Amérique

· Le 51ème Congrès annuel de la Société des forestiers américains, qui s'est tenu à Biloxi, Mississippi, du 12 au 15 décembre 1951, a reflété la variété des sujets intéressant ses membres. En dehors de deux séances techniques générales, auxquelles furent présentés dix rapports, traitant en général des différents aspects de la foresterie dans le sud des Etats-Unis, eurent lieu 13 réunions de sections spécialisées auxquelles furent lus 66 rapports. Une assemblée plénière eut en outre lieu, à laquelle furent discutées les affaires de la Société, des excursions en différents endroits intéressants occupèrent une journée entière et deux demi-journées.

La Société continue ainsi à tenir compte des questions intéressant spécialement plusieurs de ses membres et arrange son programme de telle sorte que leurs communications techniques puissent être présentées à sa session annuelle. De plus, cette session annuelle est tenue presque chaque année dans une région forestière différente et une place spéciale est réservée dans l'ordre du jour aux communications des forestiers de la région, consacrées aux problèmes particuliers de cette région.

· L'Ecole forestière de l'Etat, à Syracuse, New York, a publié une bibliographie annotée de la photographie aérienne et de ses applications à la foresterie. Elle comprend plus de 300 rubriques, divisées en chapitres sur la photographie aérienne, la dendrométrie, les inventaires, l'interprétation, l'équipement et les techniques, les films et les filtres, la protection contre les incendies, les loisirs, l'aménagement de la faune, le recensement des pâturages et la lutte contre les inondations.

Inde

· Dans le cadre de ses efforts pour remédier à la disette alimentaire aiguë, le Gouvernement de l'Inde, par le canal du Ministère de l'Agriculture, a publié une brochure traitant de 50 sources supplémentaires de nourriture provenant de la forêt, y compris différentes espèces de champignons, de lianes et d'arbres. La partie comestible de la plante et sa valeur nutritive sont décrites pour chaque espèce.

Israël

· Une forêt, dédiée à la mémoire du défunt Comte Folke Bernadotte a été inaugurée en Israël, à Neve Ilan, près de Jérusalem. Les premiers arbres furent plantés le 28 janvier par G. Hedengren, Chargé d'Affaires suédois en Israël, le Général William E. Riley, Chef d'Etat-Major de la Commission de contrôle d'armistice des Nations - Unies en Palestine Moshe Sharett, Ministre des Affaires Etrangères d'Israël, et le Général Yival Yadin, Chef d'Etat-Major. Un parchemin fut remis aux personnalités officielles du Ministère des Affaires Etrangères pour être transmis à la Comtesse Bernadotte. On donna lecture de messages télégraphiques adressés par le Secrétaire-Général des Nations-Unies, Trygve Lie, et par le Docteur Ralphe Bunche, successeur du Comte Bernadotte comme médiateur.

Le Général Riley rendit hommage aux efforts du Comte Bernadotte pour établir une trêve: non seulement une lutte acharnée fut interrompue en Palestine, mais, dit le Général, les Nations-Unies elles-mêmes furent extraordinairement fortifiées en tant que force pacificatrice. Le Général déclara: «Dans l'ordre de trêve donné par le Conseil de Sécurité, dans l'établissement et la mise en activité de cette organisation de contrôle d'armistice, y compris un corps important d'observateurs militaires des Nations-Unies, des précédents, inconnus jusqu'ici, et d'une importance vitale, ont été établis, dont la portée dépasse de beaucoup cette partie du monde.» «Cette forêt sera un hommage durable rendu à un remarquable pacifiste, grand internationaliste et humaniste, et serviteur dévoué des Nations-Unies,. A mesure que croîtra cette forêt, puisse-t-elle toujours s'épanouir dans cette atmosphère de paix et de bonne volonté entre les hommes, idéal pour lequel le Comte Bernadotte a tout donné.»

Japon

· «La Foresterie au Japon, 1945-51», Rapport N° 153, établi par le Quartier Général, Commandement Suprême des Forces Alliées, Section des ressources naturelles, décrit l'œuvre de quelque 48 forestiers Américains et 3 forestiers Australiens, travaillant en liaison avec des forestiers Japonais, pendant les six années d'occupation militaire. Ils ont analysé la situation forestière, décrivant les problèmes les plus critiques, et exposant les remèdes à y apporter. Les forestiers de la Section des ressources naturelles de la SCAP (Supreme Corninander Allied Powers) peuvent être fiers, car ils n'ont pas seulement regardé sous un angle nouveau la situation forestière au Japon, mais ils ont aussi aidé à formuler une politique et une législation, et contribué à appliquer des recommandations fondamentales ayant pour but d'obtenir un rendement soutenu maximum et une utilisation efficace des ressources forestières du pays.

Les trente premières pages sont consacrées à un exposé objectif de la situation forestière; l'organisation et les méthodes d'exploitation du SCAP et du Gouvernement et de l'Industrie japonais; et la répartition, le régime de propriété, et l'administration des forêts et terres boisées. Les 50 pages suivantes sont consacrées à la description du programme forestier mis en application pendant l'occupation et aux recommandations des dix conseillers délégués sur des sujets tels que l'inventaire des ressources et les statistiques; méthodes d'exploitation et d'utilisation, méthodes d'aménagement des forêts, des versants et des pâturages; reboisement, protection, impôts, services de mise en valeur, associations de propriétaires forestiers, interdiction concernant l'exportation du bois, législation, recherche. Des cartes, des photographies, des tableaux insérés dans le texte, sont efficacement utilisés pour illustrer ce tableau d'ensemble.

Comme référence, 60 pages de l'appendice fournissent les tableaux statistiques correspondants, des schémas d'organisation, des listes de personnel des listes de publications sur lesquelles le rapport est basé, et des extraits des rapports des experts-conseillers délégués.

Ce rapport présente le tableau le plus complet que l'on puisse actuellement se procurer sur les conditions de la foresterie au Japon. On peut l'obtenir en s'adressant à l'Office des Services Techniques, Ministère du Commerce des Etats-Unis, Washington 25, D. C., ou à l'Etat-Major Général, Section Diplomatique du SCAP, Tokyo, Japon.

Science pure


Chili
Etats-Unis D'Amérique
Kenya


Chili

Les «Yaretales» sont les dernières associations d'arbustes se trouvant à l'altitude la plus élevée de la Cordillière des Andes et dans les zones correspondantes de l'extrême sud du Chili. On trouve ces «Yaretales» dans la zone élevée des Andes là où le climat est particulièrement sec, et où un abaissement de température cause par intermittence en été de violents orages. Ces orages, qui pallient aux effets de la sécheresse pendant la canicule permettent à la végétation propre à ces altitudes élevées de survivre.

Le nom de «yareta» ou «llareta» s'applique communément à deux genres d'ombellifères, typiques de la Cordillière et de la région sud antarctique, et qui sont le Laretia, indigène au Chili, et dont l'aire est limitée aux régions élevées des Andes, et Azorella, qui s'étend également dans les plaines de la région méridionale.

L'espèce typique Laretia compacte Reiche est fréquemment associée avec «Yaretilla» (Picnophyllum molle, famille Caryophyllaceae), avec les plantes à fleurs du «tola»,1 (telles que Baccharis rupicola, et B. genistelloides, Compositae; Fabiana s., Solanaceae), les «pajonales» (Stipa frigida, S. chrysophylla, Gramineae), etc. et, vers 4.000 mètres, avec les seules espèces arborescentes de la région «Quenoa» (Polylepsis incana, Rosaceae). Naturellement, l'abondance de ces plantes dépend de l'altitude, de l'exposition, du sol, etc.; l'espèce la plus commune est Stipa («paja») que l'on trouve aux limites extrêmes de la végétation aux hautes altitudes.

1 Zone. des Tola: «tola» = Baccharis sp.

Le «Yareta» est un arbuste vivace de petite taille; la tige, les branches et parfois (Laretia acaulis) les pétioles même jusqu'à l'insertion de la feuille, sont complètement lignifiés. Les feuilles ont une texture semblable à du cuir, et sont étroitement soudées pour former l'involucre convexe et impénétrable typique. La caractéristique commune est la forme «en coussin» de la partie épigée de chaque buisson par suite de la position terminale de l'inflorescence, qui favorise la croissance des branches latérales secondaires. Dans un spécimen typique, le «coussin» est si compact qu'il peut à peine être perforé par une balle (Reiche). Cette résistance exceptionnelle est dûe à la densité de développement des rameaux, dont les interstices sont remplis des résidus non décomposés des parties mortes. Le «coussin» est fermement fixé dans le sol par un très long pivot et, également, par des racines adventives émises par des branches latérales et qui s'entremêlent avec les racines du pivot. Même lorsque plusieurs coussins croissent rapprochés les uns des autres, de manière à ne former apparemment qu'une seule touffe, chaque plante peut aisément se distinguer par les fleurs qui se développent au centre et légèrement au-dessus de la surface convexe de l'involucre.

Chez les Laretia comme chez les Azorella, lorsque la partie ancienne meurt dans le centre, la plante continue à croître. Les nouvelles branches forment une sorte de cercle autour de la partie morte; ce cercle n'est pas toujours complet.

Le «Yareta», dans son état naturel ou carbonisé, est utilisé comme combustible. On coupe la plante quand toutes les branches du buisson sont complètement lignifiées, pratiquement soudées entre elles et forment une sorte d'agglomérat. On suppose qu'il faut de 40 à 70 ans, suivant les conditions de sol et l'altitude, pour que la plante atteigne cet état, mais ces chiffres n'ont pas été vérifiés. Le «Yareta» brûle lentement, sans flammes, et constitue un très médiocre combustible, qui n'est employé que faute de mieux.

Des huiles légères ou moyennes, du goudron pour colmatage, des vernis anti-corrosifs, peuvent être extraits du «Yareta» par distillation, mais pas à l'échelle industrielle. De la racine, on extrait un jus qui a un effet sédatif sur le «puna» (mal de montagne) et est également utilisé contre l'asthme.

Le commerce du «yareta» est presqu'exclusivement un monopole. La récolte et les opérations de nettoyage sont faites par les indigènes (les étrangers souffriraient du mal de montagne) qui tirent un petit revenu de ce commerce. Les villages indigènes (Indiens Aymara ou races métissées d'Aymara) appliquent dans la récolte des «yaretales», des méthodes traditionnelles de travail collectif qui ressemblent étroitement aux systèmes existant dans certaines communes des Alpes.

Les buissons de «yareta» ne sont pas comestibles, mais pendant les pluies sporadiques d'été, une végétation herbacée s'étend rapidement sous leur couvert, ou dans les espaces laissés libres et sert de pâture à des moutons, à des lamas domestiques, et, également, à des vigognes sauvages qui sont assez communs dans ces régions. De plus, quelques graminées pluriannuelles, comme le «maja» (Stipa spp., herbe épineuse) se rencontrent souvent avec le «yareta» et fournissent un peu de fourrage pour les animaux de ces régions. Les parties tendres non ligneuses et les jeunes pousses qui apparaissent dans les brèves périodes de croissance, constituent un bon fourrage. Ce sont les raisons pour lesquelles les «yaretales», en dépit de leur maigre valeur intrinsèque, ont une importance indirecte. Toute restriction sensible dans l'emploi des «yaretales» atteindrait sévèrement le budget de beaucoup de familles indigènes.

Toutefois, si l'exploitation du «yareta»continue au rythme actuel, cette espèce (confinée au Chili) disparaîtra, comme ce fut déjà le cas dans la région bordant le chemin de fer de Bolivie.

Les mesures législatives n'améliorent pas la situation, d'une part, parceque l'application de ces lois dans ces régions éloignées et de hauté altitude, est très problématique (et aussi à cause du manque de personnel qualifié sur place), et d'autre part, parceque les mesures de police ne sont que des mesures officielles, et n'atteignent pas le centre du problème.

Il y a beaucoup de points techniques sur lesquels on manque de données (maturité économique et physique, reproduction, méthodes, caractères de l'association, etc.). Comme les chances de survie des «yaretales» sont extrêmement précaires, et que leur capacité de reconstitution est faible, il semble qu'ils doivent être traités comme l'ont été les ceintures de protection, c'est-à-dire uniquement du point de vue conservation.

Etats-Unis D'Amérique

· Afin de raccourcir la période de production des nouveaux pins hybrides, il faut obtenir les fleurs mâles et femelles dès le début de la vie de l'arbre. Dans ses travaux de génétique, la Station expérimentale californienne des forêts et des pâturages a récemment étudié les méthodes permettant d'obtenir la formation de fleurs mâles. La méthode employée était la greffe de jeunes semis par approche sur un pin arrivé à maturité et produisant abondamment du pollen et de petits cônes, ce qui est possible car l'on savait que l'on pouvait aisément opérer des greffes entre pins durs et pins blancs. Le choc causé par la greffe fut considérable. Pendant le premier été les plants greffés subsistèrent sans plus, mais, l'été suivant, ils commencèrent à croître, et les blessures se cicatrisèrent et formèrent un cal. La floraison commença deux ans après la greffe chez les espèces suivantes: P. torreyana Parry, P. contorta var. latifolia Engelm., P. sabiniana Dougl., l'hybride entre P. jeffreyi Grev. et Balf. et P. coulteri D. Don. P. caribaea Morelet ne donna pas de pollen.

Comme aucun des plants greffés ne produisit de fleurs femelles, on étudie actuellement cette question.

· Etant donné que la régularisation de la production de l'eau est le premier objectif de l'aménagement des terres incultes dans beaucoup de régions de collines ou de montagnes en Californie, la connaissance du devenir des précipitations est une des premières conditions pour l'établissement d'un plan pour l'aménagement des terres. Le processus de la répartition est bien connu dans ses grandes lignes: interception par la végétation ruissellement en sur face, infiltration, évapo-transpiration, filtration à travers le sol, sources et cours d'eau, accumulation dans des retenues et évaporation des plans d'eau. Mais on n'a aucune information détaillée en ce qui concerne les quantités et la durée de chaque processus.

La Station californienne d'expériences forestières et pastorales vient récemment de terminer une étude sur ces questions dans deux bassins de réception importants, à l'aide de parcelles témoins. Une de ces zones est située dans le centre sud de la Sierra Nevada et comprend des associations ligneuses à chaparral et Pinus ponderosa. L'autre dans la région du chaparral du sud de la Californie avec plusieurs associations arbustives. L'étude a comporté:

Premièrement, la détermination du débit d'eau sous manteau végétal naturel, et la répercussion des incendies annuels et du déboisement sur les pertes et le débit; et deuxièmement calcul des pertes et du débit d'un seul bassin de réception. Les techniques expérimentales et analytiques furent mises au point sur les bases de travaux antérieurs. Tandis que les résultats quantitatifs s'appliquent plus particulièrement aux types généraux dans lesquels furent pratiquées ces études, ils peuvent avoir une valeur indicative sur d'autres régions dont les types de végétation et de sol sont semblables, et dotées d'un climat méditerranéen. De plus il est probable que les méthodes employées seraient applicables dans des études similaires pratiquées ailleurs sur l'aménagement des terres incultes en vue d'un rendement en eau.

Les principales conclusions furent les suivantes:

1) Sur des parcelles recouvertes d'une végétation naturelle, la moyenne des pertes annuelles d'eau de pluie dûes à l'interception a varié de cinq pour cent dans des bois à chaparral à douze pour cent dans les bois à Pinus ponderosa, pourcentage annuel à peu près constant.

2) La quantité d'eau pénétrant dans le sol a été en relation directe avec les précipitations annuelles, mais les pertes par évaporation et transpiration dans chaque parcelle ont été uniformes d'une année à l'autre, la moyenne annuelle variant de 14 inches (36 cm.) dans les bois à chaparral à 19 inches (48 cm.) dans la brousse de chamise.

3) La majeure partie des pertes par évaporation et transpiration se sont produites pendant les périodes de sécheresse du printemps et de l'été la perte annuelle totale variant dé 5 pour cent dans les bois à chaparral à 76 pour cent dans les forêts à Pinus ponderosa. Cette perte était plus fortement influencée par la capacité d'absorption du sol que par tout autre facteur.

4) La filtration variait de parcelle à parcelle, suivant la nature du sol, et d'année en année, suivant le volume et la distribution des précipitations.

5) Pour que la quantité d'eau absorbée par le sol atteigne la capacité de rétention du terrain, le volume des précipitations de la première saison de pluie devait varier de 10 inches (25 cm.) dans les bois à chaparral à 19 inches (48 cm.) dans la brousse de chamise.

6) La majeure partie de l'infiltration se produisait entre décembre et avril, commençant lorsque le sol était détrempé au maximum, se poursuivant pendant les orages qui suivaient, et se ter minant lorsque les pluies devenaient trop peu fréquentes ou insuffisantes pour compenser les pertes normales par évaporation.

7) Les incendies annuels des bois de chaparral réduisaient les pertes à l'arrivée au sol, accroissant ainsi le volume de pluie atteignant le sol, et réduisait la capacité d'infiltration du sol, accroissant ainsi considérablement le ruissellement en surface. Le résultat était qu'il fallait chaque année plus de pluie pour déterminer la filtration, et que le volume de la filtration était considérablement réduit. Le volume de l'évaporation et de la transpiration annuelle ne variait pas d'une manière appréciable à la suite des incendies. L'accroissement du rendement total en eau de la parcelle brûlée par rapport à celui de la parcelle revêtue de son couvert naturel n'était obtenu qu'au prix d'une forte augmentation, au cours des orages de l'eau de ruissellement abondamment chargée de sédiments. Des résultats semblables furent fournis par des incendies annuels de terrains boisés de Pinus ponderosa.

8) La destruction de la végétation, l'établissement de tranchées, la dénudation du sol éliminaient les pertes par interception et par transpiration, réduisaient les pertes par évaporation, mais accroissaient considérablement le ruissellement en surface et l'érosion du sol. Le desséchement total des couches du sol était moindre que dans des parcelles revêtues d'un couvert naturel ou annuellement brûlées, de telle sorte que des parcelles de terrain dénudé mais profond abordaient chaque saison de pluie avec une réserve d'humidité plus importante que celle des sols peu profonds. Le rendement total en eau des parcelles dénudées était plus important, mais le rendement par filtration était beaucoup moindre que dans les parcelles revêtues da leur couvert naturel.

9) Sur les 875 acres (354 ha.) du bassin de réception étudié dans son ensemble, avec une précipitation moyenne annuelle de 31 inches (787 mm.), la répartition de l'eau fut de 2 ½ inches (64 mm.) de perte par interception, de 10,8 inches (274 mm.) pour les pertes par transpiration et les pertes sur les rives, filtration 17,8 inches (451 mm.) dont 4 inches (10,2 mm.) seulement s'écoulèrent du bassin de réception par ruissellement torrentiel contrôlé, laissant ainsi 13,8 inches (350 mm.) pour écoulement souterrain.

Kenya

· Le Dr. Charles R. Hursh de la Station expérimentale forestière du Sud-Est, Asheville, Caroline du Nord, E.-U., doit aller étudier les effets des forêts et de la disparition des forêts sur le climat local et les ressources en eau de l'Afrique orientale. Il est bénéficiaire d'une bourse Fullbright et travaillera en collaboration avec l'Organisation de recherches agricoles et forestières de l'Afrique orientale dont le centre est au Kenya. Les questions qu'il doit étudier sont d'une importance primordiale pour l'Afrique orientale, car il existe actuellement une grande divergence d'opinions parmi les savants sur les effets pratiques des forêts sur le climat local et les ressources en eau. De plus, différentes associations de fermiers demandent au Gouvernement de prendre des mesures énergiques en vue d'assurer la conservation des forêts et le boisement.

Sylviculture


Canada
Etats-Unis D'Amérique
Royaume-Uni


Canada

· En 1945, le Gouvernement et l'industrie, préoccupés de ce qui se passait dans les forêts abusivement exploitées ou brûlées, incitèrent la Section forestière de l'Association canadienne de la pâte et du papier à proposer un inventaire systématique. Celui-ci fut effectué par la Division des recherches des associations forestières de 1946 à 1948. Le but primordial était de se rendre compte de la manière dont ces forêts se régénéraient dans les différentes sections, particulièrement en ce qui concerne les essences papetières résineuses, le but secondaire étant d'établir un système d'inventaire satisfaisant et de déterminer les facteurs limitants les plus importants, là où la régénération était insuffisante. Cet inventaire constituait la première phase d'une étude coordonnée du problème. La seconde phase comporte l'étude des facteurs causant le succès ou l'échec de la régénération, et la troisième phase comporte les mesures à prendre pour remédier aux conditions actuelles et assurer ainsi le succès de la reproduction. Les études concernant les deux premières phases sont déjà en cours.

Le rapport sur la première phase des recherches montre que 583.000 carrés (de 2m. x 2m. chacun) ont été mis en observation, distribués en par celles de 20 carrés chacune, avec 100 parcelles dans chaque région choisie. Ces dernières furent choisies de manière à fournir un échantillon (1) de chaque type de forêt - boréale, subalpine, montagnarde, côtière, de Colombie, à essences à feuilles caduques, des Grands Lacs - forêts du St-Laurent et d'Acadie, les formations des plaines centrales et de pâturages à armoise, la formation des toundras; (2) Les associations forestières spontanées; (3) La nature des facteurs de perturbation; (4) La classe d'âge depuis la perturbation. Un rapport analytique des résultats est fourni séparément pour chaque province.

Les zones étudiées qui étaient couvertes de peuplements en pleine maturité ou hors d'âge, n'on été qu'une fois très sévèrement exploitées. Les méthodes d'inventaire utilisées primitivement et les modifications ultérieures intéresseront les techniciens de ce domaine hautement spécialisé. Toutefois, d'un intérêt plus général, sont les résultats obtenus, et en particulier, l'interprétation des faits, car ainsi que le dit l'auteur du rapport, «tandis que les résultats sont matériels, les interprétations et les conclusions tirées de ces faits peuvent prêter à controverse. On peut discuter pour savoir si la mesure choisie pour le peuplement complet (un arbre installé sur 80 pour cent de la superficie dans une parcelle témoin) pour savoir si elle est trop élevée ou trop faible; si le sapin baumier et des feuillus ou des feuillus seuls sont des essences de remplacement satisfaisantes ou non dans une forêt originairement peuplée d'épicéa; on peut discuter ègalement des méthodes d'échantillonage utilisées. Les discussions indiquent au moins l'intérêt de la question».

Les mesures arithmétiques de peuplement adoptées étaient:

CARRÉS PEUPLES, TOUTES ESSENCES

Classes

Nombre de carrés peuplés par parcelles

Pourcentage

Entièrement peuplés

16-20

80 à 100

Bien peuplés

12-16

60 à 79

Modérément peuplés . .

8-12

40 à 59

Insuffisamment peuplés

4-8

20 à 39

Echec

Au-dessous de 4

Au-dessous de 20

Les principales conclusions sont les suivantes: (1) Dans les zones perturbées par l'exploitation, puis par le feu, la régénération en conifères a été un échec complet, ou, pour le moins, insuffisante. La régénération préexistante, celle qui présente le plus d'avantages, a été détruite, ainsi que l'a été la couverture de bois décomposé favorable aux semis, et, quelquefois, les graines elles-mêmes. (2) Dans les zones perturbées par le feu seulement, les résultats ont été variables, mais, en moyenne, insuffisants. La sévérité des incendies et la survie des porte-graines en ont été les facteurs déterminants: un second incendie est fatal à la régénération en conifères. (3) A l'ouest du Lac Supérieur, la régénération, à la suite d'une perturbation quelconque, a été beaucoup moins abondante qu'à l'est. Un degré d'humidité moindre et une décomposition plus lente de la couverture morte sont les principaux facteurs. Finalement, étant donné qu'il ne s'agissait pas d'un inventaire, un travail ultérieur devra être entrepris par les services provinciaux et l'industrie pour se rendre compte de la répartition des différentes classes de peuplement dans les différentes régions.

L'achèvement de la première phase de cette entreprise soulève évidemment un grand intérêt au sujet de l'ensemble du problème de la régénération forestière au Canada. Il faut espérer que les faits et leurs causes mis en lumière, des mesures seront prises et appliquées pour arrêter la dévastation et l'appauvrissement des peuplements, et pour maintenir ces immenses forêts, si importantes pour l'économie nationale, dans un état de pleine productivité. Le travail déjà accompli, et celui actuellement entrepris, devraient intéresser les autres pays dans les régions septentrionales peuplées de conifères.

Etats-Unis D'Amérique

· Des études ont été faites récemment sur des peuplements âgés de 15 ans de Pinus taeda et de Genévriers de Virginie (Juniperus Virginiana), croissant tous deux dans des champs abandonnés du Mississipi. Ces études ont été entreprises pour déterminer la valeur comparée de ces essences au point de vue de la protection du sol et de l'absorption de l'eau. Pinus taeda est une essence à conseiller pour les plantations destinées à lutter contre les inondations car il produit une abondante couverture morte et la couche superficielle du sol absorbe ainsi l'eau plus rapidement que sous un couvert herbacé. Le Genévrier de Virginie améliore encore plus la surface du sol que ne le fait P. taeda, et la plantation de cet arbre est indiquée quand l'objectif primordial est la restauration du sol plutôt que la lutte contre les inondations.

Royaume-Uni

· D'après les rapports, deux espèces de hêtres chiliens, Nothofagus procera et N. obliqua, introduits il y a 50 ans en certaines régions d'Angleterre, croissent de manière remarquable. Des fûts âgés de 50 ans sont droits et sains, et mesurent 100 feet (30 m.) de hauteur; les deux espèces sont robustes et semblent capables de se développer aussi bien en sol acide qu'en sol calcaire. N. obliqua se régénère spontanément. Ces essences présentent les mêmes caractères dans leur habitat naturel: il semble que ces arbres aient un bel avenir devant eux, ainsi que N. dombeyi, en tant qu'essences productrices de bois d'œuvre en Angleterre.

Exploitation et travaux


Etats-Unis D'Amérique


Etats-Unis D'Amérique

· Dans les forêts de Pinus ponderosa de la partie est de l'Orégon et de l'Etat de Washington, le fourrage est d'une importance capitale pour l'économie de la région, et comme l'exploitation forestière progresse rapidement, ses effets sur la production du fourrage ont été étudiés. Le débardage mécanique anéantit la végétation herbacée et arbustive sur 21 pour cent de la superficie, et, de plus, couvre encore de rémanents 5 pour cent de cette superficie; le débardage au cable dénude 15 pour cent et couvre 15 pour cent de rémanents; le débardage à l'aide de chevaux dénude 12 pour cent et couvre 5 pour cent de rémanents. Le sol des zones débandées par tracteurs est bouleversé en profondeur sur 15 pour cent de sa superficie, tandis qu'il ne l'est que sur 2 pour cent si le débardage est pratiqué par d'autres méthodes. Lorsque le sol est bouleversé sur 44 pour cent de sa superficie totale, la densité de la végétation herbacée et des arbustes est réduite de 47 pour cent. Il est possible que le reboisement artificiel de ces surfaces soit désirable, à la fois pour restaurer rapidement sa valeur fourragère et pour protéger de l'érosion le sol bouleversé.

Agents destructeurs et protection des forêts


Canada
Etats-Unis D'Amérique
Japon
Viet-Nam


Canada

· Les Comptes rendus analytiques de la protection des forêts contre l'incendie, rédigés par la Branche forestière du Ministère canadien des ressources et de la mise en valeur (Forestry Branch, Canadian Department of Resources and Development) constituent un précieux supplément aux publications antérieures que peuvent se procurer les nombreux forestiers spécialisés dans cette question. Les articles choisis sont naturellement ceux qui intéressent plus particulièrement le Canada. Les principales catégories sont: transmission, détection, évaluation des dangers d'incendie, organisation et plans de lutte contre l'incendie, prévention, méthodes d'extinction, matériel d'extinction et divers.

Etats-Unis D'Amérique

· Sur la proposition du groupe de forestiers qui, sous l'égide de la FAO et de l'ECA, étudièrent la lutte contre les incendies aux Etats-Unis en 1951 il a été recommandé que des rapports uniformes soient rédigés sur chaque incendie, partout où est tentée la lutte contre le feu. Il a été proposé également que la FAO prépare une formule normalisée de rapport et qu'elle recommande son adoption.

Aux Etats-Unis, un modèle uniforme et complet de rapport a été adopté par le Service forestier en 1921 (quoique les formules aient été changées de temps à autre, suivant les indications de l'expérience acquise) et la plupart des autres organisations de lutte contre les incendies ont adopté un système semblable. Cette décision a été prise parce que l'analyse de milliers de rapports individuels d'incendié a prouvé à quel point ces rapports étaient indispensables comme base pour établir les relations de cause à effet, identifier les faiblesses des organisations actuelles et indiquer la voie où devraient être cherchées des améliorations. Cette source de données de première main en ce qui concerne les recherches sur les incendies a été largement utilisée aux Etats-Unis; les analyses prennent différentes formes, car les techniciens, suivant la région forestière ou les différentes organisations auxquelles ils appartiennent, cherchent naturellement des solutions à leurs propres problèmes concernant la lutte contre les incendies. En Finlande, de 1920 à 1930, le Professeur E. Saari utilisa également les rapports individuels pour analyser la lutte contre les incendies.

L'application la plus récente de cette méthode se trouve dans la Note N° 28 de la Station expérimentale forestière et pastorale du nord des montagnes Rocheuses, qui analyse 36.000 incendies signalés par les organisations de lutte contre les incendies du nord des montagnes Rocheuses entre 1931 et 1945. Dans cette région, le Service forestier a beaucoup contribué à établir des méthodes de lutte contre les incendies et établissant une série graduée de types de combustibles et en déterminant la manière de mesurer l'indice de combustibilité. En rapprochant les données fournies par chaque rapport des donnés concernant les types et les indices, une multitude de rapprochements significatifs peuvent être faits. En réalité, chaque ensemble de renseignements renforce l'autre, de sorte que les questions non résolues concernant la pratique de la lutte contre les incendies se trouvent mises en évidence, et que l'on peut discerner la direction dans laquelle doit être cherchée la solution.

Un des aspects de cette étude, qui n'est pas le moins intéressant, est la comparaison entre la détection traditionnelle des incendies par observatoires, suivie de l'attaque par terre d'un côté, et l'actuelle détection aérienne et terrestre, suivie d'attaques par terre, de l'autre. On peut également trouver des indications en comparant le comportement des incendies dans les zones qui ont déjà été exploitées et incendiées et celles qui n'ont pas encore été touchées. Cette région particulière a longtemps été occupée à maîtriser les incendies en série causés par la foudre à certaines époques et qui tendent à submerger l'organisation. Mais les incendies provoqués par l'homme, quoiqu'en nombre décroissant, sont encore à l'origine de la moitié des dommages. Il est visiblement nécessaire de consacrer de nouveaux efforts tant aux mesures préventives qu'à des méthodes d'attaques plus promptes, plus rapides et plus énergiques pour ce type d'incendies.

Au cours de cette étude, une attention particulière à été accordée aux répercussions que peuvent avoir sur le comportement des incendies la topographie, les matériaux combustibles et les circonstances météorologiques ainsi qu'à leurs relations avec la rapidité de l'ignition et de la propagation. L'analyse de ces facteurs est une guide puissant pour l'élaboration d'un plan et la conduite d'un organisme de lutte contre les incendies.

Cette étude devrait renforcer les bases du plan d'amélioration de la lutte contre les incendies. Elle sera certainement précieuse pour les ingénieurs forestiers chargés de la lutte contre le feu en d'autres pays, en donnant un exemple concret des différentes manières dont une analyse détaillée de rapports basés sur l'expérience peut faciliter la tâche vitale et difficile de la lutte contre les incendies de forêts.

· Dans le nord-ouest Pacifique une des sources de dépenses plus importantes est la lutte contre les aulnes et saules sur les bords des routes pare-feu, car ces espèces rejettent vigoureusement après la coupe et gagnent rapidement sur l'emprise de la route.

Des expériences ont été réalisées à l'aide d'un camion citerne de modèle courant, un atomiseur de 1 inch (2,5 cm.) muni d'un tube de 6 foot (1,8 m.) pour pulvériser la végétation en bordure des routes. Le produit le plus efficace a été le sel de sodium du 2-4-D à 500 millionièmes, appliqué entre la mi-mai et le début de juillet.

· Depuis 15 ans, des études sont en cours sur l'écologie du groseillier à maquereau de la Sierra Nevada (Ribes roezli), dans le cadre du programme de lutte contre la rouille vésiculeuse dans les forêts de conifères mélangées des montagnes de la Sierra Nevada, en Californie.

L'analyse de ce travail permet maintenant de tirer quelques conclusions générales en ce qui concerne les méthodes de lutte, et confirme l'extrême complexité et la vaste portée de ce problème.

Le groseillier se répand rapidement et abondamment après une perturbation quelconque: incendie, exploitation ou pacage, et, entre 3 et 6 ans, produit en abondance des graines qui restent viables pendant des années sur le sol des forêts. Les groseilliers croissent et se développent rapidement dans les années qui suivent la perturbation, puis régressent peu à peu, et dans les peuplements très denses, tendent à disparaître. Les graines sont répandues de tous côtés à travers la forêt par les animaux et les oiseaux, et y demeurent à l'état latent, jusqu'à ce que se produisent les conditions propices à la germination.

Si la lutte n'est entreprise qu'après que les groseilliers ont produit des graines, de nouveaux traitements fréquents et coûteux sont nécessaires lorsque de nouveaux plants s'installent. Le moment le plus propice à la lutte est donc la brève période qui sépare la germination de la graine et la production de nouvelles graines. Un autre moment un peu moins propice pour entreprendre cette lutte est un certain temps après la perturbation, lorsque de nouveaux plants ont cessé d'apparaître, et qu'il n'y a plus qu'à détruire les anciens plants en voie de disparition. Les opérations de destruction commencées pendant la pleine période de croissance et de reproduction ne produiront vraisemblablement que peu d'effets.

La lutte contre le groseillier fait partie du problème de l'aménagement du P. Lambertiana, car la génération de ce pin après exploitation exige généralement une ouverture du peuplement assez forte et probablement suffisante pour stimuler la germination du groseillier. En général, la forêt ne se prête pas à une coupe à blanc qui, si elle pouvait être pratiquée, rendrait le problème de la lutte contre le groseillier relativement simple. En dépit des difficultés, cette lutte doit être entreprise à cause de la grande valeur du P. Lambertiana toujours présent dans les forêts avec une proportion considérable d'essences de moindre valeur.

Japon

· Les assurances contre les incendies de forêts ont débuté au Japon en 1920, et en 1937, elles ont été prises en charge par le Gouvernement de manière à ce que les petits propriétaires puissent en tirer plus de bénéfices. Les assurances contre les incendies de forêts s'appliquent aux jeunes forêts de moins de 20 ans dont le sauvetage serait de peu de valeur si elles devaient être la proie des flammes. La popularité de ce programme est indiqué par le fait qu'à la fin de 1938, un an après que les assurances aient été reprises par le Gouvernement, il y avait 19.420 polices, couvrant environ 300.000 acres (120.000 ha.) évalués à 14.360.000 yens ($7 millions). Le 31 mars 1951, il y avait 79.651 polices couvrant 486.978 ha. dont la valeur était supérieure à 4.601 millions de yens ($2.200 millions).

Viet-Nam

· L'article 68 du décret de 1930 qui est toujours en vigueur, et qui constitue la charte forestière de l'Indochine, prévoit les dispositions suivantes au sujet des «rây»(cultures nomades).

L'ensemble du domaine forestier classé et protégé, en ce qui concerne les «rây», est divisé en trois zones: 1) Une zone «verte», où les cultures nomades sont interdites; cette zone englobe toute la portion du territoire qui, dans l'intérêt public, exige, ou le maintien absolu des forêts, ou l'élimination complète des cultures nomades. Cette zone comprend nécessairement l'intégralité du domaine forestier classé. 2) Une zone «rouge», où la pratique de la culture nomade est réglementée (ceci s'applique aux forêts du territoire non comprises dans la zone verte, et qui peuvent être soumises à une stricte surveillance). Le «rây» n'est autorisé que dans des zones soigneusement choisies et délimitées, à condition que les périodes de rotation soient suffisamment prolongées pour éviter le dégradation du sol, et ses cultures doivent être entourées d'une zone périphérique d'au moins 100 mètres de large sur laquelle la végétation primitive, de quelque nature qu'elle soit, doit être maintenue intacte. Finalement, il peut aussi être obligatoire de reboiser en essences forestières la zone à laquelle le «rây» est limité. 3) Une zone «blanche», dans laquelle la culture nomade est tolérée; cette zone comprend les forêts dans lesquelles aucune inspection ou surveillance effectives ne peuvent être assurées. Là, le «rây» est toléré sans formalité spéciale, sous condition, toutefois, que cette zone soit entourée d'une ceinture périphérique de végétation primitive de 100 m. de large au minimum, comme c'est le cas pour la zone rouge.

La répartition du domaine forestier classé et protégé entre ces trois zones incombe à l'Administrateur en chef de chaque province d'après le plan établi par le chef du Service local des forêts, chasse et pêche. Cette division doit être conforme à la procédure fixée par l'article 7 du même décret, qui traite de la classification des forêts.

La détermination des zones où les cultures nomades sont permises et l'établissement du système de rotation dans la zone rouge appartient au chef du Service local des forêts, chasse et pêche.

Dendrométrie et inventaires


Allemagne
Etats-Unis D'Amérique


Allemagne

· En 1948, Bitterlich a publié en allemand une méthode rapide d'échantillonnage de la surface terrière par acre (4.046 m³) sans mesurer le rayon de la parcelle ni la surface terrière des arbres. Quoique très employée en Europe, cette méthode a été ignorée ailleurs, quoiqu'elle permette d'accélérer considérablement les opérations d'échantillonnage. Celle-ci, qui est fondée sur des bases mathématiques sûres, un instrument spécial, et des méthodes d'opérations normalisées est décrite dans un numéro récent du Journal of Forestry (Vol. 50, N° 1, janvier 1952).

Etats-Unis D'Amérique

· L'étude du problème de l'estimation forestière par photos aériennes est poursuivie sans relâche à la Station expérimentale forestière centrale des Etats-Unis; des méthodes ont été mises au point, grâce auxquelles des photos aériennes peuvent, à elles seules, fournir les données nécessaires, là où la marge d'erreur admissible est de 10 pour cent, et où le volume par essence et par catégorie de diamètre n'est pas nécessaire. Des expériences pratiquées, tant sur des zones restreintes que sur des surfaces etendues montrent qu'on peut obtenir une exactitude raisonnable.

La première phase consiste à préparer des tables de volume aérien (déjà citées dans Unasylva, Vol. V, N° 4). La seconde phase est la préparation des photos et du gabarit. Ensuite, on doit déterminer l'ensemble de la zone à mesurer ainsi que les différentes classes de peuplements; celles-ci doivent être basées avant tout sur les caractéristiques faciles à reconnaître sur des photos aériennes. Les volumes des parcelles sont estimés d'après un certain nombre déterminé de parcelles d'un acre (4.046 m³) choisies mécaniquement sur les photos, quand le nombre des parcelles des différentes classes a été déterminé. Le volume est déterminé d'après la moyenne des hauteurs totales, le diamètre moyen du houppier, et le pourcentage de la surface couverte par les houppiers de l'étage dominant - toutes données déterminées d'après les photographies. Le volume moyen par acre (4.046 m²) pour une classe donnée est obtenu en calculant la moyenne des volumes assignés aux parcelles placées dans cette classe. Des cartes normales ne sont pas nécessaires, mais on peut préparer une mosaïque de ces photos pour l'utiliser au travail d'aménagement en cas de besoin.

On peut gagner un temps considérable avec cette méthode, par comparaison avec celles qui comportent des levers topographiques des parcelles. Les lacunes de cette méthode sont que l'on ne peut mesurer individuellement les arbres d'une manière précise, ni estimer le volume à exploiter, ni identifier les essences. Si l'on veut obtenir des renseignements sur ces points, il est nécessaire de recourir au travail sur le terrain dans des parcelles choisies.

Aménagement des forêts


Etats-Unis D'Amérique


Etats-Unis D'Amérique

· Le pacage en forêt, dans les onze états du sud, est une coutume ancienne et très répandue, et, comme elle est traditionnellement accompagnée d'incendie volontaire des pâturages, elle a depuis longtemps été reconnue comme une pratique dangereuse pour les arbres sur pied. Lorsque la protection contre ces incendies est effective, la production du fourrage tombe d'une ton par acre (907 Kgs par 0,4047 ha.) jusqu'à 100 pounds (45 Kgs). De nombreuses études prouvent que le pacage traditionnel durant l'année entière dans les pâturages forestiers est une très mauvaise formule d'élevage, du fait que la valeur nutritive des principales espèces de graminées varie beau coup d'une saison à l'autre. Néanmoins il existe un fourrage abondant dans les forêts de pins du sud, qui, correctement aménagées, pourraient être utilisées pour produire une viande de meilleure qualité sans causer de préjudice à la foresterie.

Dans des régions reboisées d'essences précieuses, on peut encore récolter le fourrage pendant quelques années. Dans les pare-feu à l'intérieur des régions boisées, on peut introduire certaines bonnes espèces fourragères et produire de la nourriture pour le bétail pendant une assez longue période. Les grandes lignes du plan de mise en valeur qui s'impose comportent l'établissement de pâtures pour le bétail pendant les saisons où la valeur nutritive du pâturage forestier est réduite, l'emploi de meilleures races de bêtes, la clôture des pâturages de manière à ce que le pacage puisse être entièrement dirigé, et le réensemencement de zones choisies en plantes fourragères de bonne qualité.

Jusqu'à présent, le travail accompli montre que la production de viande de boeuf peut être doublée, triplée ou quadruplée, grâce à une mise en valeur conforme à ces directives, et que la qualité de la viande sera également améliorée.

· En Californie, un projet est à l'étude pour brûler les terres couvertes de buissons afin d'améliorer le fourrage, et l'on réunit actuellement des renseignements sur les dépenses que ce projet pourrait entraîner et sur les bénéfices que l'on pourrait en tirer. Dans les régions pour lesquelles on a pu se procurer des chiffres contrôlés une moyenne de 56 pour cent seulement de la zone envisagée a été déjà incendiée. Les frais de cet incendie se sont élevés à 29 cents par acre (4.046 m³) (soit 72 cents par ha.) sur l'ensemble de la superficie brûlée, répartis en: 19 cents pour la préparation des lignes pare-feu, 6 cents pour les opérations d'incinération et 4 cents pour la réparation des clôtures. Environ 26 pour cent de cette surface ont été réensemencés, pour la plus grande partie par avion, au prix de $2,32 par acre ($5,73 par ha.). Les renseignements sur la production d'herbe fourragère après ces opérations ne sont pas complets, mais il semble que, en deux endroits, la possibilité de pacage ait été augmentée de 0,2 animal-mois par acre (0,5 par ha.) avant l'incendie, à 0,8 (2 per ha.) dans la première année qui a suivi l'incendie. Lorsque les résultats ultérieurs auront été analysés, on compte disposer de plus amples renseignements.

· Dans les zones industrielles de l'Alabama, l'appauvrissement des forêts est extrêmement grave, du fait que les mines de charbon et de fer utilisent les meilleurs arbres de petite taille comme bois de mines, prélévement qui s'ajoute à l'exploitation habituelle pour d'autres besoins. Les mines utilisent un cinquième du bois vendu sur le territoire. Il en résulte que les forêts contiennent une importante proportion de feuillus sans va leur. Les mines acceptent des étais de feuillus, mais les bûcherons préfèrent abattre les pins.

Une récente étude des prix de revient des bois de mines indique que le prix de production des étais feuillus dépasse de 20 pour cent celui des étais de pins. On a constaté que pour abattre des arbres de 8 inches (20 cm.) et plus à 1,30 m. du sol, et pour tronçonner des grumes ou des bilions de plus de 7 inches (18 cm.) de diamètre, la scie à moteur à trois hommes était moins coûteuse que toute autre méthode, à condition qu'elle travaille sans interruption. Fendre des bilions provenant de gros arbres réduit le prix de revient des bois de mine, le temps d'ébranchage s'accroît rapidement lorsque sont débitées des grumes de plus de 6,5 inches (17 cm.) de diamètre.

Etant donné que la plus grande partie des bois de mines provient des domaines de la compagnie qui, par suite, se dégradent, les compagnies minières elles-mêmes subissent de lourdes pertes résultant de la nonutilisation généralisée des feuillus de qualité inférieure. Les Compagnies propriétaires de forêts pourraient encourager l'emploi des feuillus en réduisant ou en supprimant les prix du bois sur pied pour les exploitants.

Les produits forestiers et leur utilisation


Canada
Etats-Unis D'Amérique
Hawaï
Japon
Mozambique
Roumanie


Canada

· Dans l'est du Canada, environ 30 pour cent du volume des grumes d'épicéa débités en bois de sciage consistent en dosses et en délignures, inutilisables comme bois de sciage, mais contenant du bon bois. Dans 60 des scieries choisies pour une enquête, on a constaté que 62 pour cent des dosses, délignures et chutes de déboutage avaient été utilisés comme combustible dans la scierie même ou vendus comme bois de chauffage, 6 pour cent avaient été transformés en produits de petites dimensions et les 32 pour cent restants étaient restés inutilisés. L'utilisation de cette matière première pour la fabrication de la pâte n'est possible que si les dosses et les délignures peuvent être économiquement écorcées, et un comité spécial de coordination des recherches pour l'utilisation des déchets de scieries comme bois à pâte, a récemment été formé pour étudier la question.

Le premier acte du comité a été de réunir et de condenser une documentation sur les différents procédés d'écorçage actuellement employés en tenant compte de leurs possibilités particulières d'application au dosses. Toutes les machines à écorcer actuellement utilisées peuvent être réparties en quatre groupes principaux: (1) à couteaux; (2) à friction; (3) à érosion hydraulique, et (4) à thermo-pression.

1. Couteaux. Huit machines à écorcer sont comprises dans ce groupe, toutes utilisant un système de lames pour détacher l'écorce de la grume. Il résulte de cette action par résection qu'une partie du bois est perdue avec l'écorce. La plupart de ces machines sont destinées à traiter seulement des bois de petit diamètre tel que des poteaux, des rondins dé bois de papeterie, et des dosses, bien que deux machines de ce type écorcent des grumes de grande dimension.

2. Procédé par friction. Huit autres machines sont comprises dans ce groupe, quatre d'entre elles sont destinées à opérer sur des grumes de sciage, tandis que les autres opèrent sur de petits rondins de bois de papeterie ou sur des poteaux. L'enlèvement de l'écorce s'effectue au moyen de différents dispositifs de chaînes ou de grattoirs, ou par le frottement des grumes les unes contre les autres.

3. Erosion hydraulique. Les six machines de ce groupe sont toutes relativement coûteuses, consomment beaucoup d'énergie, et sont destinées, à l'exception de l'écorceuse hydraulique à dosses, à opérer sur des grumes de fort diamètre. L'opération de l'écorçage même est assurée par l'action d'un ou de plusieurs jets d'eau dirigés sous une forte pression sur l'écorce, l'arrachant ainsi de la grume. Les renseignements concernant deux autres machines, la Weyerhaüser originale - que nous croyons être une machine hydraulique à jet unique - et l'écorceuse Simons Rotary-head, qui ressemble beaucoup au type annulaire de Hansel, n'étaient pas encore parvenus quand le rapport a été publié.

4. Thermo-pression. Cette méthode, encore à ses débuts, attaque le problème de l'enlèvement sous un angle nouveau. Le bois à écorcer est introduit dans un cylindre d'acier inoxydable, on élève la pression de la vapeur, puis on détend brusquement. L'écorce «sauterait» du bois comme sous l'effect d'une explosion.

Les écorceuses pour grumes entières actuellement en service sont coûteuses, et ne peuvent être utilisées que par des usines importantes. La buzz-barker est relativement peu coûteuse, mais sa capacité de production n'est que d'environ 2,8 cords (7 m³) par homme-jour. De plus, des renseignements ont été obtenus sur la méthode de flottage par air pour séparer l'écorce, méthode qui, toutefois, n'enlève pas l'écorce des copeaux revêtus d'écorce, mais sépare simplement les différentes sortes de copeaux.

Etats-Unis D'Amérique

· L'intérêt croissant qui s'est manifesté pour l'utilisation de la sciure de bois, des copeaux et autres déchets de bois analogues pour la production de panneaux, s'est traduit par l'essai de méthodes autres que celles utilisant les procédés par voie humide qui sont limités à l'utilisation des types grossiers de déchets de bois.

Un des essais consiste à fabriquer des panneaux agglomérés au ciment qui doivent être utilisés lorsque la solidité de la construction et l'isolation sont importants. Toutefois, seules des laines de bois spécialement préparées peuvent être utilisées dans ce procédé, mais non de la sciure ou des copeaux tout venant.

Un certain nombre d'applications pratiques de panneaux préparés à sec ou agglomérés à l'aide de résine ont été couronnées de succès. Un des avantages de ces procédés à sec ou demi-sec est qu'ils se prêtent à l'utilisation dans des usines de moindre importance qu'il ne serait économique de le faire avec les procédés par voie humide, par exemple dans des usines d'une capacité de 15 à 30 tons (13,60 à 27,21 tonnes) par jour, au lieu de 50 à 100 tons (45 tonnes 35 à 90 tonnes 70). Le prix de revient d'installation des usines utilisant le procédé à sec n'est que des deux tiers du prix de l'installation d'une usine utilisant le procédé humide. Il y a des frais supplémentaires dans les procédés à sec, particulièrement le prix des produits agglomérant à base de résine, mais les panneaux obtenus sont supérieurs au point de vue solidité et tenue des clous et des vis. Actuellement, la pénurie critique des ressources en résine sera vraisemblablement un des facteurs limitants de l'expansion de la capacité de production de ces usines.

· Après des recherches vastes et coûteuses, la Compagnie Du Pont a mis au point un nouveau procédé d'incorporation d'un caoutchouc synthétique, le néoprène, au papier. Le néoprène est maintenant ajouté sous forme de latex à la pâte, juste avant de la transformer en papier, donnant un nouveau type peu coûteux de papiers spéciaux, qui possèdent l'avantage d'être résistants à l'humidité, résistants aux agents chimiques, et de posséder tous les avantages, en tant que propriétés physiques, par rapport à ceux produits par les anciennes méthodes de revêtement ou d'imprégnation à refus du papier fini.

Hawaï

· Un projet de grande envergure est actuellement en voie de réalisation, et il comprendra une étude d'ensemble sur l'utilisation de la bagasse de canne à sucre. Ce projet est patronné par l'Association des planteurs de canne à sucre Hawaïens et d'autres entreprises, dans le but de renforcer par de nouvelles industries l'économie des Hawaï. Un effort maximum sera fait afin de développer l'utilisation commerciale la plus complète de la bagasse pour la fabrication de la pâte, du papier, pour l'alimentation animale et autres produits. Un groupe d'experts, appartenant à l'industrie de la pâte et du papier des Etats-Unis, s'est joint aux experts de l'industrie du sucre pour la réalisation de ce projet.

Japon

· La Section des ressources naturelles du quartier général du Commandant en chef des forces alliées a récemment publié un admirable sommaire des propriétés et usages des principaux bois commerciaux Japonais. Il y a 176 essences de bois importants pour le Japon, dont 22 essences exotiques. Une analyse comparative des propriétés mécaniques de 98 essences japonaises et de 68 essences provenant des Etats-Unis, fait ressortir dans 28 essences américaines des propriétés comparables à celles des bois japonais. Une liste détaillée des bois employés, par ordre d'importance, pour des utilisations diverses, est donnée, insistant tout particulièrement sur la construction des bateaux, puisque pratiquement tous les bateaux japonais sont en bois. Quarante essences importantes sont décrites, avec les qualités et caractéristiques de leur bois, son aptitude au clouage, ses qualités de travail et sa durabilité. Les utilisations importantes des principales essences sont également résumées, et on y trouve enfin une liste des bois commerciaux utilisés au Japon, donnant les noms japonais en Romaji et en Hiragana, le nom scientifique et le nom anglais.

Ce sommaire devrait être utile et aider à économiser les réserves de bois japonais en fournissant des renseignements sur les essences peu utilisées, qui pourraient servir de succédanés pour des bois très demandés, mais peu abondants.

Mozambique

· Un rapport sur l'Afrique orientale portugaise indique qu'une imprimerie a annoncé son intention de former une compagnie pour créer une papeterie dans la province. Son intention est d'utiliser des matières premières telles que papyrus, graminées de grande taille, déchets de sisal et de coton, et autres, qui croissent ou peuvent être cultivées dans la région. La papeterie produira environ 20 tonnes de papier de toute espèce par jour, et, en outre, l'usine à pâte produira journellement 50 tonnes de pâte. Cette pâte sera exportée.

Roumanie

· Plusieurs publications officielles rendent compte des progrès de l'industrie du bois en Roumanie; dès avant le plan quinquennal actuel (1951-1955), la mécanisation était en cours dans beaucoup de scieries, d'usines utilisant du bois et d'usines de placage. Les tracteurs, les grues, les automobiles commencent maintenant à remplacer le bœuf traditionnel dans les travaux d'exploitation. Dans les Carpathes, des cables aériens sont utilisés pour le transport des grumes et des étendues boisées écartées sont maintenant rendues accessibles par des chemins de fer à voie étroite. En 1949, 230 Kms. de ces voies furent construites et la même année un des plus important combinats d'usines utilisant le bois commença à fonctionner dans la cité de Vatra-Dorney.

De 1951 à 1955, environ 23,8 billions de leys doivent être investis pour l'équipement des industries forestières. La productivité de la main-d'œuvre dans les scieries s'est aussi accrue, et la production de sciages s'est élevée de 133 pour cent en 1949 et de 160 pour cent en 1950. Ces dernières années, la production de l'industrie du meuble s'est développée, et de 1949 à 1950, la production du mobilier de qualité supérieure a augmenté de 43 pour cent, tandis que la production du mobilier courant pour la consommation intérieure a doublé. Une industrie entièrement nouvelle a aussi vu le jour: la production de maisons préfabriquées. Etant donné que la productivité de la main-d'œuvre dépend en grande partie de sa spécialisation, des efforts sont faits pour augmenter les connaissances techniques des ouvriers du bois grâce à des écoles professionnelles. En 1951, 6.000 ouvriers furent formés. Il existe 17 écoles et instituts de niveau moyen pour la formation d'ingénieurs et de techniciens pour la seule industrie du bois.

Politique forestière


Bulgarie
Côte de l'Or
Etats-Unis D'Amérique
Islande
Pakistan
Timor
U.R.S.S.


Bulgarie

· La Bulgarie en est actuellement à la moitié de son plan quinquennal 1949-1953, qui prévoit une révision de l'estimation des ressources forestières du pays, de leur état, les mesures prises pour leur mise en valeur et les projets pour l'avenir.

La superficie des forêts bulgares est estimée à 3.300.000 ha., sur lesquels 2.964.000 ha. seulement, ou 26,7 pour cent de la superficie totale du pays sont réellement boisés. Les conifères occupent 394.000 ha., ou 13 pour cent de la zone boisée et sont concentrés spécialement dans le sud-ouest du pays, le long des pentes des monts Rhodope, Perin et Rill. Le pin (61 pour cent) est le conifère prédominant, suivi par l'épicéa (26 pour cent) et le sapin (13 pour cent) les peuplements de conifères sont pour la plupart d'âge moyen ou approchant de la maturité. Les feuillus (hêtre et chêne) forment la masse des forêts bulgares, couvrant 2.570.000 ha., ou 87 pour cent de la superficie boisée. Parmi les peuplements de feuillus, 815.000 ha., ou 28 pour cent, sont des futaies, et 1.755.000 ha., ou 59 pour cent, des taillis; on rencontre surtout les forêts de hêtres sur les pentes des monts Planina (monts Balkans) qui traversent le pays d'ouest en est, et consistent pour la majeure partie en peuplements âgés ou hors d'âge. Les futaies de chênes couvrent seulement une petite superficie, principalement dans l'est et le sud-est du pays. Quelques-uns dépérissent en cime, probablement par suite d'un changement dans le régime des eaux causé par les périodes de sécheresse prolongées de ces dernières années. Les forêts de taillis peuplées surtout de chênes, se trouvent dans les vallées et au pied des montagnes. L'état de tous ces types de forêts est, dans l'ensemble, très mauvais à cause des exploitations irrégulières du passé, du pacage abusif et du manque de protection. Etant donné que le pays est très montagneux, et que toute la végétation forestière y est localisée sur les versants des montagnes, presque toutes les forêts sont classées comme forêts de protection (89 pour cent de la superficie totale de ces forêts).

Aucune coupe à blanc n'est autorisée et le pacage est réglementé. Les exploitations pour l'ensemble du pays sont légèrement supérieures (5 pour cent) à l'accroissement annuel, mais elles sont inégalement réparties. Dans les régions de conifères, où se trouve concentrée l'industrie forestière, le volume des exploitations est parfois le double de l'accroissement annuel, tandis que dans la région des feuillus, la moitié seulement de l'accroissement est utilisé. Un important programme de reboisement est en cours, et pendant ces six dernières années, environ 85.000 ha. ont été plantés ou ensemencés en essences forestières. Pendant les douze prochaines années, 990.000 ha. doivent être rendus productifs, soit par des plantations, soit en favorisant la régénération naturelle, etc. Les spécialistes forestiers sont formés à la Section forestière de l'Académie d'agriculture de Sofia, où se trouve également l'Institut central de recherches forestières. Il existe deux écoles techniques forestières supérieures, une à Velingrad et l'autre à Tetven, et quatre écoles forestières pour la formation du personnel forestier subalterne et dont la durée de cours est de deux ans.

Les incendies de forêts ont toujours été une des calamités du pays et sont souvent allumés par des paysans pour augmenter l'étendue de leurs pâturages, qui sont extrêmement restreints. Quoique des mesures soient maintenant prises pour combattre les incendies de forêts ils sont encore très nombreux et, en 1950, à la suite de la sécheresse, leur nombre fut particulièrement élevé. Plus de la moitié des incendies (56 pour cent) sont dûs à la négligence; 35 pour cent ont des causes inconnues et 9 pour cent sont allumés par les étincelles des locomotives.

Côte de l'Or

· Un récent inventaire des ressources et réserves des forêts et de l'industrie du bois de la Côte-de-l'Or fait ressortir deux faits importants. Les réserves forestières couvrent 5.800 square miles (15.022 km²) par mi lesquels 3.428 square miles (8.879 km²) sont effectivement, ou sont susceptibles de devenir accessibles à l'exploitation des bois d'œuvre. Les forêts autres que les réserves couvrent 10.200 square miles (26.418 km²) mais sont défrichées pour la culture au rythme d'environ 300 square miles (777 km²) par an. La politique forestière tend à concentrer l'utilisation des terres dans les zones périphériques afin de sauvegarder les bois de valeur avant qu'ils ne soient détruits par les défrichements. Dans les réserves, la politique est d'exploiter les arbres âgés ou hors d'âge et les exploitations sont strictement surveillées.

Le Ministère des forêts est divisé en quatre divisions, dont chacune est dirigée par un Conservateur des forêts et comporte plusieurs districts et un certain nombre de triages, tous sous les ordres du Conservateur en chef.

Environ 800 square miles (2.072 km²) de réserves supplémentaires seraient nécessaires pour pouvoir maintenir un important commerce d'exportation. Les exportations de bois sont passées de 600.000 tonnes avant la guerre à 7 millions de tonnes en 1948, et leur valeur est passée de £60.000 à £2.500.000. Environ 88 pour cent des exportations sont composées de grumes et 12 pour cent de sciages, et sur ce volume, 94 pour cent des grumes et 85 pour cent des sciages vont à la Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Avant et pendant la guerre, presque toutes les exportations consistaient en acajou, mais en 1948, 28 essences différentes furent exportées.

Le nombre des scieries est passé de 5 avant la guerre, avec une production de 260.000 cubic feet (7.000 m³) par an, à 15 scieries, avec une production de 1.750.00 cubic feet (50.000 m³) par an.

Trois nouvelles scieries sont en construction ce qui élèvera le volume total de la production à 2.500.000 cubic feet (71.000 m³) par an.

Actuellement, les transports par voies ferrées sont insuffisants par suite de la pénurie de locomotives et de matériel roulant.

Etats-Unis D'Amérique

· La Société américaine d'aménagement des pâturages (American Societe of Range Management), grâce à un Comité d'enseignement, et à des colloques, dont un compte-rendu a été publié dans le Journal of Range Management, porte son attention sur le problème de l'éducation professionnelle en ce qui concerne l'aménagement des pâturages, dont la place dans le cadre des collèges et universités, est extrêmement variée. Dans quelques écoles, il existe des cours d'aménagement des pâturages, considéré comme un sujet spécial et important, et indépendant des autres domaines. Dans d'autres écoles, il fait partie des cours de foresterie, d'élevage, de botanique ou d'agronomie. Les matières de ce cours se trouvent alors fortement imprégnées par le sujet dominant de la section à laquelle il est rattaché. Il est donc absolument évident qu'il est souhaitable que des efforts soient faits pour uniformiser, et, dans une certaine mesure, normaliser les programmes, et cela d'autant plus que quelques écoles ne donnent pas d'enseignement, ou seulement un enseignement réduit en ce qui touche la foresterie ou les sciences fondamentales. L'importance du corps enseignant varie de un à neuf membres; en plusieurs cas, les professeurs consacrent une grande partie de leur temps à des recherches personnelles. Parmi les professeurs titulaires d'un doctorat, presque tous ont obtenu leur diplôme en écologie végétale à l'une des universités officiellement reconnues et donnent un enseignement sur cette matière.

Les premiers cours concernant l'aménagement des pâturages furent créés pour répondre aux besoins des organismes publics chargés de l'aménagement des pâturages, tel que le Service forestier des Etats-Unis et le Service d'aménagement des terres (U. S. Bureau of Land Management), aussi l'enseignement eut-il pour but de former les étudiants à l'aménagement ou aux recherches pastorales. L'application d'un aménagement efficace des pâturages a toujours reposé en grande partie sur les éleveurs et propriétaires particuliers de pâturages, étant donné que tous les animaux et au moins 25 pour cent des terres sont propriétés particulières. Il v a donc deux nécessités auxquelles doit répondre une formation complète concernant les pâturages, en dehors des connaissances techniques relatives aux pâturages eux-mêmes, à savoir: pouvoir écrire ou rédiger des textes techniques, de manière à ce qu'ils puissent être compris par des propriétaires peu familiarisés avec le style usuel des textes scientifiques, ou être appliqués par eux; et, en second lieu, organiser des moyens d'amélioration intéressant directement les propriétaires, individuellement ou en groupe. Il s'ensuit que l'étude des problèmes concernant les écoles d'enseignement pastoral met en lumière l'importance de cette formation à côté de la technique usuelle et des sciences fondamentales. On doit regarder comme souhaitable que les hommes qui se destinent à l'administration et aux recherches bénéficient de cette culture étendue.

Une attention croissante est accordée aux faits écologiques fondamentaux concernant les herbages, à la fois dans la formation des étudiants et dans l'éducation des usagers des pâturages. Les faits essentiels sont: (1) Si les parties aériennes des graminées sont constamment broûtées, les racines sont tuées; (2) La nature a horreur du vide, et quand les espèces précieuses sont détruites, l'espace est conquis par des espèces indésirables, (3) La nature tend continuellement à rétablir le même type de végétation sur les surfaces d'où on l'a fait disparaître; (4) Le principal facteur limitant de la croissance dans les herbages est l'humidité du sol, et l'on doit donc veiller à maintenir une partie de la végétation pour conserver l'eau dans le sol, d'où elle sera puisée par les plantes, la moitié au moins de la croissance annuelle doit être réservée pour maintenir des conditions propices.

Il paraît un nombre croissant de livres et d'articles techniques sur les différents aspects de l'aménagement des pâturages, dont les plus importants sont régulièrement signalés dans le Journal. Une édition révisée et mise à jour sur l'aménagement des pâturages par A. W. Sampson (Range Management: Principles and Pronostics, John Wiley and Sons, Inc., New York, 1951) vient d'être publié et nous devons également appeler l'attention sur: «Improving the World's Grasslands», Etudes Agricoles N° 16 de la FAO.

· Un travail d'enseignement sylvoagricole est accompli par le service d'expansion agricole de l'Etat des landgrant colleges, en coopération avec les services d'expansion du Ministère de l'agriculture et avec le Service forestier, qui fournit la documentation de base. Quarante cinq Etats et un Territoire emploient actuellement un ou plusieurs forestiers-conseils. D'autres organismes fédéraux, d'Etat ou privés, sont consultés pour rendre le programme aussi efficace que possible.

La propagande concernant la culture sylvo-agricole est un programme d'instruction qui n'est pas donnée dans un centre, mais s'accomplit à l'aide de brochures, de bulletins, de lettres circulaires, d'information dans les journaux, et de périodiques agricoles; démonstrations de méthodes et de leurs résultats, exemples illustrés tel que films, projections, foires, expositions; radio et télévision; et par des conférences et autres contacts avec les agriculteurs. Les spécialistes de la propagande forestière de l'Etat travaillent en liaison étroite avec les agents agricoles locaux. Les sujets étudiés comprennent l'aménagement des bois appartenant à des exploitations agricoles, l'utilisation des produits de ces bois dans la ferme même, la vente des produits, l'estimation et l'évaluation du bois, plantations de rideaux d'arbres brise-vent, traitement préservatif des bois d'œuvre utilisés à la ferme et des poteaux de clôture, protection du gibier, lutte préventive contre les incendies de fermes, et production de résine et de sirop d'érable.

Parmi les activités les plus importantes de l'année passée, on peut citer les démonstrations de machines à planter les arbres en vue de l'établissement de brise-vents, de rideaux protecteurs et de la future production de bois. Il y eut aussi des démonstrations sur l'utilisation des scies mécaniques. Ces appareils permettant d'économiser la main-d'œuvre ont incité plusieurs fermiers à faire eux-mêmes leurs exploitations de bois et ont éveillé leur intérêt en ce qui concerne le classement et la qualification des grumes, les débouchés possibles et les cours du marché, et l'application de bonnes méthodes de coupe dans leurs bois.

Grâce au programme du 4-H Club un effort spécial est accompli pour faire connaître et apprécier la foresterie à la jeunesse rurale. Grâce au travail accompli, 167.745 garçons et filles ont suivi des cours de foresterie, et 572.917 ont été instruits dans la lutte préventive contre les incendies et les accidents.

· Une révision de l'inventaire des ressources forestières des Etats-Unis, qui demandera au moins deux ans pour être au point, est actuellement effectuée par le Service forestier des Etats-Unis. On a prévu de recueillir une documentation à jour sur les ressources en bois, de réestimer les prévisions des besoins, des disponibilités, de l'accroissement, de juger le programme actuel de conservation des ressources en bois, et de définir une ligne d'action pour la foresterie américaine. Pour l'élaboration du projet et pour la détermination de la situation forestière, les avis et l'aide des organismes forestiers privés ou d'Etat de l'industrie du bois et des organismes de protection seront sollicités.

· L'Association forestière américaine a récemment publié une mise à jour très complète des Appraisal (Estimation des ressources forestières) qui avait été éditée en 1946, et qui avait été établie concurremment et en liaison avec la révision des estimations pratiquée par le Service forestier des Etats-Unis à la même époque. Ce nouveau rapport avait été publié à la suite des changements extrêmement rapides qu'avaient subis dans les cinq années précédentes les forêts et la foresterie américaines. On annonce que pour la première fois, toutes les forêts particulières ou d'Etat de la côte du Pacifique sont l'objet d'une protection organisée, mais 82 millions d'acres (33 millions d'ha.), situés en d'autres régions, particulièrement dans les Etats du Sud, sont toujours dénués de toute protection. Les efforts faits pour combattre les insectes et les maladies sont toujours très insuffisants. 'La production courante des pépinières est toujours de 230 millions de plants, et il y a plus de 600 machines à planter en service, mais les plantations viennent seulement de commencer sur les étendues à reboiser. Quant aux bassins de réception les conditions entièrement satisfaisantes n'existent que sur une petite partie seulement du domaine de l'Etat, et une partie encore plus petite des forêts particulières. Seulement un cinquième de l'étendue totale des forêts particulières se trouve sur le territoire des douze états dont les lois réglementent les conditions d'exploitation des forêts.

Islande

· Une comparaison entre les informations climatologiques de l'Islande du nord de la Norvège et de l'Alaska indique que les stations météorologiques de la Norvège et de l'Alaska étant dans des régions densément peuplées de nombreuses forêts de conifères, une grande partie de l'Islande pourrait être comprise dans la zone septentrionale des conifères, si ce pays n'était pas isolé.

La flore indigène ne comprend qu'environ 430 espèces différentes de plantes supérieures et Ptéridophytes presque toutes d'origine européenne, soit seulement la moitié environ du nombre d'espèces qu'on trouve en Scandinavie sous des conditions climatiques semblables.

A l'époque de la première colonisation, vers l'an 900, la plus grande partie de l'Islande était couverte de forêts en particulier de bouleaux dont on trouvait trois espèces, dé trois espèces de saules, d'alisier torminal et de genévrier nain. Les conifères n'atteignirent plus l'Islande après la dernière glaciation. Les forêts primitives de bouleaux furent dévastées par les défrichements dûs aux premiers colons, et il en résulte une grave érosion du sol sur une grande étendue. L'élevage du mouton et du bétail était la principale ressource des colons et comme ils ne pouvaient produire que très peu de fourrage, ils laissaient les bêtes divaguer à leur guise. Cette utilisation du sol et une lourde exploitation des forêts de bouleaux en vue d'obtenir du combustible et du bois a réduit le couvert végétal à environ 40 pour cent de ce qu'il était primitivement et il ne produit plus suffisamment de bois; des importations s'élevant à mètre cube par tête et par an sont donc devenues nécessaires. Cette dévastation n'a pas encore été sévèrement ressentie, du fait que la population n'est pas très dense, mais il est évident que les pâturages et les prairies ne peuvent pas soutenir un pacage plus intense que celui qu'elles supportent actuellement. La partie la plus importante de la zone boisée a été réduite à de la broussaille quoiqu'il existe encore des vestiges de la forêt primitive.

Des essais de plantation de conifères importés furent commencés en 1899, et continués jusqu'en 1913 après quoi il ne fut plus rien fait jusqu'en 1933, date à laquelle on entreprit à nouveau de reboiser. Lors des premières expériences, on connaissait moins bien qu'actuellement les conditions climatiques de l'Islande, et on utilisa des arbres provenant de régions à climat continental trop méridionales, car il était difficile d'obtenir des graines de régions climatiquement analogues à l'Islande. Parmi les sept essences résineuses utilisées, six provenaient d'Europe et une autre Pinus aristata, d'une région élevée du Colorado, E.U.A.

Dans les derniers travaux de reboisement, des essences provenant du nord de l'Alaska, du nord de la Norvège et de la Russie, ont, jusqu'à présent, donné de bien meilleurs résultats que ceux obtenus au cours des travaux précédents. Larix siberica, de Russie, Picea sitchensis, de différentes origines, Picea Engelmanni, du Colorado, E.U.A., Abies lasiocarpa, de l'Oregon, E.U.A., Pinus sylvestris, de Norvège, Picea excelsa de Norvège, Pinus contorta, de Colombie britannique, au Canada, sont tous à l'essai, et, jusqu'à présent donnent des résultats prometteurs.

Là où l'on utilise un matériel de provenance soigneusement choisie, il semble que les plantations d'arbres doivent être importantes pour l'économie du pays.

Un des résultats les plus intéressants est le succès actuel des essences provenant des Etats-Unis, ce qui semble indiquer que la durée de la radiation solaire en été a moins importance qu'on ne le croyait, et qu'il est donc possible d'utiliser des essences de haute altitude.

Pakistan

· L'état des forêts de la Province de la frontière nord-ouest du Pakistan est résumé dans un récent rapport de l'Inspecteur général des forêts qui dépend du Ministère de l'alimentation et de l'agriculture.

Dans les districts colonisés, les forêts ne couvrent que 4,2 pour cent de la superficie totale de la région dont 2,1 pour cent seulement de réserves forestières, dans les territoires des tribus, les pourcentages ne sont probablement pas beaucoup plus élevés. La situation forestière, dans son ensemble, est considérée comme effrayante, étant donné qu'une grosse proportion des forêts indiquées comme non classées sont déjà détruites. La foresterie méthodique a pris naissance en 1867, mais dans un district seulement, et ce n'est qu'en 1930 qu'un arrondissement forestier couvrant l'ensemble de la Province a été formé. Toutefois en 1880, de belles plantations le long des canaux et au bord des routes furent entreprises et, en 1926, une réglementation concernant l'importation du bois fut établie. Pendant la seconde guerre mondiale, on souligna l'importance d'une production accrue des produits forestiers de toutes espèces.

L'érosion est grave dans les régions de collines, par suite des exploitations abusives de bois de chauffage et du manque de réglementation du pacage, qui empêchent l'installation des arbres et des arbustes. Le ravinement s'est étendu également aux terres agricoles et augmente sans cesse. De plus, la population s'accroît, de sorte que ces problèmes vont vraisemblablement devenir encore plus inquiétants. La moyenne du revenu annuel net pendant les cinq années 1944/45 à 1948/49 a été de Rs. 3.960.976.

Récemment, les propriétaires terriers ont volontairement adopté un système de mise en defense de leur terres. 39.000 acres (15.780 ha.) seulement ont été enregistrés jusqu'à présent. Les programmes en cours de réalisation sont généralement peu satisfaisants et sont en retard sur les prévisions, exceptés ceux qui concernent les principales plantations, qui sont normalement à jour. Des travaux contre l'érosion ont été entrepris avec succès, et l'on souligne l'importance de nouvelles plantations.

Toutefois, une réorganisation importante est considérée comme essentielle. La plupart des sections sont actuellement insuffisantes, la majorité des officiers nommés, qui ont été promus de postes subalternes, n'ont été formés que dans des écoles pratiques, laissant subsister une véritable pénurie d'ingénieurs de formation supérieure. On a proposé de relever les traitements, car il semble qu'il soit plus avantageux de n'avoir que quelques fonctionnaires bien rémunérés qu'un grand nombre mal rémunérés et mécontents. Cette réorganisation et la tâche d'augmenter l'étendue et de réviser la répartition des forêts classées, apparaissent comme les problèmes les plus importants de la nouvelle administration.

Timor

Un nouveau Ministère de l'agriculture et de l'élevage, comprenant une section forestière, a été créé dans la possession portugaise de Timor. Timor a trois principaux types de forêts: les forêts à feuilles caduques, ou de mousson, qui dominent dans l'ensemble de l'île, en tant que formation primaire et secondaire (dominants: Schleichera, Pterocarpus); les arbres à feuilles persistantes (dominants: Eugenia, Intsia, Pometia, Ficus, Pterospermum, Carnarium); et les forêts de montagne composées surtout de Podocarpus et Casuarina. Non comprises dans les forêts primitives climatiques sont les importants peuplements caractéristiques d'Eucalyptus alba et Eucalyptus decaisneana).

U.R.S.S.

· Un article du périodique russe Lesnoye Khoziastro expose que les projets du Ministère des forêts, rendus publics en 1951, prévoient l'achèvement des levées topographiques, du recensement et de l'inventaire de toutes les forêts de l'URSS (autres que celles appartenant à l'Etat ou aux fermes collectives) entre 1951 et 1955. Des instructions uniformes ont été données concernant les méthodes de recensement et d'estimation des possibilités économiques des différentes forêts, etc. Le travail sur le terrain devra s'effectuer de mai à novembre, et les calculs, basés sur les données recueillies, pendant la morte saison. Il est évident que tant que ces forêts n'auront pas été recensées et soumises à une gestion basée sur des normes plus ou moins permanentes, toutes les statistiques actuellement existantes en ce qui concerne la superficie, la nature des peuplements, les exploitations et l'accroissement, ne doivent être considérées que comme simples approximations, ouvertes à toutes les interprétations. Ceci se vérifie spécialement en ce qui concerne le volume de bois exploité annuellement. Les estimations actuellement publiées sur le volume annuel des exploitations de l'Union Soviétique varient de 269 à 660 millions de mètres cubes. L'Annuaire des statistiques des produits forestiers de la FAO de 1950, donne la chiffre de 269 millions de mètres cubes pour le volume total de la production en 1949. Le recueil des statistiques de l'ECE et de la FAO «Tendances du marché du bois en Europe», estime la production de l'URSS en 1950 à 600 millions de mètres cubes, consistant en 320 millions de mètres cubes de bois d'industrie et 280 millions de mètres cubes de bois de chauffage. Ces chiffres reflètent l'importance prise par l'industrie du bois pendant ces trente dernières années. Entre 1920 et 1930, la consommation annuelle de bois de toutes catégories (y compris les exportations) fut d'environ 200 millions de mètres cubes; l'estimation actuelle de 450-500 millions de mètres cubes, étant donné l'expansion rapide de l'industrie du bois, ne semble pas exagérée. Ces chiffres ne comprennent pas le bois coupé dans les forêts dites «locales», qui couvrent actuellement plus de 100 millions d'hectares. Si l'on réalise seulement 1m³ par hectare et par an, le total pourrait atteindre un chiffre considérable. Si le volume de bois exploité dans ces forêts locales est ajouté aux chiffres précédents, et également, à ceux obtenus par d'autres services gouvernementaux, ne dépendant pas du Ministère des forêts, cet article reconnaît que l'estimation de 600 millions de mètres cubes donnée par la FAO, représentant le volume total de bois exploité dans l'ensemble de l'URSS, ne semble pas disproportionné.


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