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Nouvelles du monde


Généralités
Science fondamentale
Sylviculture
Dendrométrie et inventaires
Aménagement forestier
Industrie et commerce
Les produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière

Les articles qui paraissent ici sont des résumés de nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays, suivant l'ordre alphabétique, sous les rubriques utilisées par la Division des Forêts. La FAO n'assume aucune responsabilité pour les articles reçus en toute bonne foi de ses collaborateurs de l'extérieur.

Généralités

ALASKA

· B. Frank Heintzleman a été nommé Gouverneur de l'Alaska. Depuis 1937, il était chargé de l'administration des forêts nationales de ce territoire et, en grande partie grâce à ses négociations avec l'industrie privée, une usine de pâte a récemment été créée avec un capital de 46 millions de dollars. Il a beaucoup contribué à la rédaction des marchés à long terme pour l'approvisionnement en bois de cette industrie et, de plus, a joué un grand rôle dans beaucoup des projets de développement et d'amélioration des collectivités locales du territoire.

HONDURAS

· Un fonctionnaire de l'assistance technique, E. J. Sehreuder, essaie d'intéresser les autorités du Honduras à la création d'un pare forestier national, dans une région peu connue située dans l'extrême nord-ouest du pays, en bordure de la mer des An tilles.

Entre 1.600 et 2.000 mètres d'altitude le long de la Sierra de Omoa se trouve une magnifique étendue de forêt vierge qui, malheureusement, est déjà entamée par les exploitations, les cultures nomades et les incendies. La forêt est composée d'un mélange de feuillus et de pins (Pinus pseudostrobus) dont l'âge est estimé à 200 ou 300 ans. Des arbres de 60 mètres de hauteur et de 1 mètre de diamètre sont fréquents. On rencontre, en sous-étage, une abondante végétation de jeunes arbres, fougères et autres plantes. Les orchidées abondent. De clairs torrents descendent des hauteurs et le gibier est nombreux. Les quetzals et les dindons, qui ont presque complètement disparu des autres régions du Honduras, y pullulent, et tapirs, panthères et daims y vivent encore en paix.

Ce serait une tragédie si cette magnifique région venait à disparaître entièrement du patrimoine national par ignorance, apathie ou appétit du gain.

Science fondamentale

ALLEMAGNE

· L'article le plus important de l'Annuaire 1951/52 de la Société allemande de dendrologie, qui a déjà 60 ans d'existence, expose les résultats d'un inventaire des arbres exotiques plantés dans les bois et pares d'Allemagne. L'inventaire comporte les 12 essences américaines suivantes: Larix laricina, Pinus contorta latifolia, P. monticola, P. ponderosa P. resinosa, Thuja plicata, Tsuga heterophylla, Acer saccharum, Betula lutea, B. papyrifera, Fraxinus nigra, Liriodendron tulipifera.

Quelques-unes au moins de ces espèces peuvent présenter un certain intérêt pour les forêts allemandes. L'inventaire ne mentionne pas: Pseudotsuga Douglasii, Abies grandis, Picea sitchensis, Pinus strobus, Quercus borealis. Il est déjà établi que ces essences sont très précieuses pour les forêts allemandes.

Grâce à la coopération des forestiers allemands et de plusieurs propriétaires terriens, la Société a reçu 371 réponses à son questionnaire dont 121 concernent Liriodendron tulipifera. Elles comportent la description des stations plantées, les dimensions des plants au moment de la plantation, leur âge, leur hauteur, leur diamètre et les ennemis des plantations.

Les résultats de cet inventaire donnent des exemples de développement satisfaisant et très satisfaisant de Thuja plicata, Tsuga heterophylla, Acer saccharum, Betula lutea et en particulier de Liriodendron tulipifera.

Un second inventaire consacré à 12 autres essences américaines et à quelques essences provenant du Japon et des Balkans est déjà en cours.

ETATS UNIS D'AMÉRIQUE

· En 1941, un programme pour l'amélioration des essences forestières fut entrepris par la Station expérimentale forestière du sud est du Service forestier des Etats-Unis. Après examen d'un grand nombre de pieds de Pinus elliottii et de P. palustris, reconnus comme gros producteurs de résine, 12 sujets furent choisis comme pieds-mères, leur rendement étant plus de deux fois supérieur à celui de l'arbre moyen de même diamètre croissant dans la même station. On a réussi à faire enraciner des boutures prélevées dans le houppier de ces 12 pins; elles sont maintenant âgées de 7 ans et des cônes ont déjà été récoltés. On signale que leur forme et leur rapidité de croissance en hauteur sont remarquables.

Le choix des arbres d'élite est maintenant basé sur la rapidité de croissance et la perfection de la forme plutôt que sur le rendement en gemme, que l'on considère comme fonction de la rapidité de croissance.

Grâce à des techniques de micro-gemmage, la gemme produite par les arbres issus de cônes pollinisés par le vent et provenant de Pinus palustris femelles à production élevée ou faible a été analysée. Les résultats indiquent que la production de gemme est une caractéristique héréditaire que la production de P. palustris âgés de 17 ans, descendant d'arbres femelles supérieurs à la moyenne, est notablement plus importante que celle d'arbres inférieurs à la moyenne.

La sélection massive se poursuit en pépinière afin de trouver des mutations ou des plants exceptionnellement vigoureux. Une petite plantation, composée de plants ainsi sélectionnés, a montré des extrêmes intéressants en ce qui concerne les dimensions et les aiguilles. Ils sont étudiés au point de vue cytologique afin de déterminer si le nombre dé leurs chromosones est en relation avec ces caractéristiques.

De même, on pratique la sélection massive dans des peuplements âgés´ pour démontrer que les variations de croissance en diamètre et en hauteur, de forme et de dimensions des branches, peuvent servir de guide dans les opérations culturales, particulièrement dans le choix des porte graines à réserver pour la ré génération après exploitation.

Des techniques sont également mises au point pour améliorer l'enracinement des boutures, la greffe, et pour provoquer une floraison hâtive. Des travaux d'amélioration génétique proprement dite se poursuivent activement, en particulier sur P. ellioltii, et avec des hybrides de P. ellioltii, P. palustris, P. taeda et autres.

Sylviculture

ETATS UNIS D'AMÉRIQUE

· Depuis bon nombre d'années, on expérimente dans plusieurs pays, principalement aux Etats Unis et en U.R.S.S., l'efficacité des rideaux d'arbres pour modifier la vitesse et les effets du vent. Mais différentes méthodes étant employées et certains forestiers, notamment en U.R.S.S., n'ayant pas fait connaître les leurs les effets des brise vent ont été estimés de façon différente.

Le Service de conservation du sol des Etats-Unis a récemment effectué une série d'études en soufflerie afin de déterminer:

a) les effets de la forme de l'obstacle sur la forme des filets d'écoulement du vent,
b) les effets de vitesses différentes du vent sur un obstacle de forme fixe;
c) la zone d'influente d'obstacles de formes différentes;
d) transposition des résultats obtenus en soufflerie aux conditions atmosphériques réelles;

Au cours de ces essais, trois formes géométriques connues d'obstacles ainsi qu'un type de brise-vent boisé furent utilisés, et les résultats sont présentés sous forme mathématique. Un résultat intéressant est la réduction de la vitesse moyenne horizontale du vent en fonction du type d'obstacle utilisé, résumée dans le tableau suivant, dans lequel H est la hauteur de l'obstacle:

Type d'obstacle


Distance à 0,1 H à

Réduction 75 %

Réduction 50 %

Réduction 25 %

Plaque verticale

13,0 H

15,5 H

21,5 H

Solide triangulaire

10,5 H

15,0 H

20,5 H

Solide cylindrique

7,0 H

9,0 H

14,0 H

Modéle de rideau

1,0 H

13,5 H

27,0 H

On obtient, grâce au modèle de rideau d'arbres, une zone de réduction de vitesse plus étendue qu'avec n'importe quel type d'obstacle essayé.
*
UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· En octobre 1952, le Ministère des forêts a tenu pendant cinq jours une conférence, réunissant les représentants des écoles forestières, des forestiers régionaux et des membres du Ministère, sur les nouvelles Instructions pour les opérations culturales. Au cours de cette Conférence, des «discussions» eurent lieu sur la théorie et la pratique des éclaircies, des coupes d'amélioration et coupes intermédiaires désignées en U.R.S.S. sous le nom de coupes «culturales,», pour montrer que le but de ces coupes est surtout d'améliorer les forêts, plutôt que d'obtenir des produits utilisables. Ces discussions sont intéressantes, car elles reflètent la pensée de certains des sylviculteurs russes éminents sur la nature et la croissance des forêts. Les coupes culturales, en Russie, ont cessé d'avoir une importance secondaire. Elles sont maintenant l'une des activités essentielles du Ministère des forêts. Pendant la période de cinq ans 1909 13 les coupes d'amélioration effectuées dans les forêts qui étaient alors forêts d'Etat, ne parcoururent que 35.000 hectares environ; pendant la période 1936 40, les coupes d'amélioration ont été assises sur une superficie atteignant presque 4 millions d'hectares. Pendant la période 1946-50, les opérations culturales, ne s'étendaient qu'à la Russie d'Europe. Elles intéressent aussi maintenant de grandes étendues dans l'Oural et en Sibérie, et portent sur des millions d'hectares de forêts et des dizaines de millions de mètres cubes de bois.

Les éléments fondamentaux du problème sont: les catégories d'arbres à éliminer du peuplement et le volume de bois à réaliser à l'hectare. La classification en vigueur des arbres, basée sur la dominance (dominant, co-dominant) et employée depuis plusieurs dizaines d'années, est considérée comme insuffisante, premièrement parce qu'elle ne s'applique qu'à des peuplements purs et équiennes, et deuxièmement parce que la simple position d'un arbre dans un peuplement n'indique pas la vigueur de sa croissance ni son degré de maturité. C'est pourquoi quelques-uns des membres de la Conférence, pour la plupart professeurs dans les écoles forestières, proposèrent de répartir les arbres du peuplement en trois grandes classes: classe I - arbres à croissance vigoureuse; classe II - arbres à croissance ralentie, et classe III arbres à croissance médiocre; mais chaque classe devrait ensuite être subdivisée en: a) arbres à développement ralenti, et b) arbres à développement rapide.

On insiste particulièrement sur le stade du développement - nouveau concept qui se fait jour en Russie dans toutes les considérations relatives à la sylviculture. Par analogie avec certaines cultures agricoles, qui parcourent le cycle biologique depuis le stade d'embryon en passant par l'âge adulte et la floraison jusqu'à la fructification et la mort, les forestiers divisent la vie des arbres forestiers en trois stades de développe ment: juvénile, adulte et sénile. La sénilité, d'après ce concept, est caractérisée par une fructification abondante. L'objet des coupes d'amélioration, d'après le Professeur V. G. Nestorov, devrait, dans le ces des peuplements purs, être leur «rajeunissement physiologique», par l'enlèvement des arbres qui laissent paraître des signes de sénilité, sans tenir compte de la classe dans laquelle ils se trouvent - qu'ils soient dominants, intermédiaires, ou même dominés. Dans la pratique, cela signifie éclaircir à la fois «par le haut» et «par le bas». L'expérience a montré que cette façon de procéder conduit à ouvrir les peuplements d'une manière excessive. Dans les peuplements mélangés, seules les coupes de «dégagement» sont recommandées, c'est-à-dire l'enlèvement des arbres qui nuisent à la croissance des arbres d'avenir. La proposition ci dessus ainsi que plusieurs autres propositions semblables, furent repoussées par les forestiers locaux et par les représentants du Ministère, pour la raison qu'elles doivent encore être soumises à l'épreuve de la pratique courante, que les opérations culture les doivent être dirigées sur le terrain par des préposés et autre personnel forestier subalterne et, dans ce but, on publia une édition nouvellement revue des Instructions pour les opérations culturales, qui peuvent se résumer ainsi:

Pour l'exécution des coupes intermédiaires, les arbres du peuplement sont divisés en trois catégories: (1) les arbres d'avenir, (2) les arbres utiles (auxiliaires), (3) les arbres gênants (ceux qui doivent être abattus),

1. Les arbres d'avenir doivent avoir un tronc haut d'au moins 7 mètres sans aucune branche, un houppier normal et uniforme, égal à un tiers ou un quart de la hauteur de l'arbre et avoir un bon enracinement. Les arbres de cette catégorie doivent être réservés même s'ils portent des fruits en abondance - en fait, c'est là un avantage, puisqu'ils constituent une source de bonnes graines.

2. Les «arbres utiles» sont ceux qui contribuent à l'élagage naturel des meilleures tiges et à la formation de leurs troncs et de leurs houppiers ou possèdent des facultés de protection ou d'amélioration du sol. N'importe quel arbre peut jouer ce rôle, qu'il porte beaucoup ou peu de graines. Les fonctions de ces arbres sont uniquement de favoriser les meilleurs arbres.

3. Tous les arbres, à quelque essence qu'ils appartiennent et quelle que soit leur hauteur ou leur diamètre, qui gênent ou retardent la croissance et le développement des arbres réservés comme «arbres d'avenir» ou «arbres utiles», et tous les arbres de mauvaise forme, dépérissants ou contaminés, doivent être éliminés du peuplement.

Parallèlement, la quantité de bois à réaliser au cours des coupes intermédiaires a été considérablement ré duite. Ainsi, pendant la période 1936-40, elle atteignit, pour le pays tout entier, la moyenne de 14,4 m3 à l'hectare; pendant la période 1946-50, elle n'a atteint que 12,6 m3 et se maintient actuellement à 10,9 m3 à l'hectare.

Dendrométrie et inventaires

ALLEMAGNE

· La détermination exacte du volume réel d'une pile de bois et des facteurs de conversion correspondants par la méthode xylométrique, qui mesure le volume de l'eau déplacée par chaque rondin, ou par la mesure séparée de chaque pièce à l'aide d'un compas, exige un travail considérable. De plus, la seconde méthode ne peut être appliquée dans le cas du quartier.

En faisant usage des rapports de E. S. Mountain1, la méthode pratique suivante, permettant de déterminer le volume du bois empilé a été mise au point2.

1E. S. Mountain, «Determining the Solid Wood Volume of Four Feet of Pulpwood Stacks», et «Wood Evaluation and its Significance» Minutes of Meeting, American Pulpwood Association, 4 5 octobre 1950.

2Das Papier 6, pages 524-526, 1952, Darm stadt (Allemagne).

Une règle de 1 mètre de longueur est suspendue à l'aide d'un ruban blanc de 3 mètres à deux clous placés sur le même plan horizontal à 1 mètre de distance, et l'appareil photographique est placé exactement en face du centre de telle sorte que chaque côté du carré soit réduit à 10 centimètres. (Les petites erreurs peuvent être corrigées par un montage convenable de l'épreuve.)

Cette photographie est placée dans un cadre de bois qui s'adapte exactement au carré photographié, et est perforée par 400 aiguilles de gramophone disposées à intervalles égaux de 4 mm sur un couvercle exacte ment ajusté au cadre.

La photo ainsi perforée, sert ensuite pour compter le nombre des incisions dans le bois, ce qui donne le pourcentage exact du volume réel.

Les pièces pourries sont marquées d'une croix à la craie, ce qui permet la détermination du pourcentage approximatif de bois altéré.

L'expérience prouve que les résultats ainsi obtenus coïncident, avec une erreur moyenne de ± 1 pour cent, avec ceux obtenus en mesurant et en cubant chaque morceau de bois et, si on photographie les deux faces du tas de bois, avec une erreur de moins de 1 pour cent.

Pour évaluer le volume de stocks importants, une cargaison toute entière par exemple, il est suffisant de répéter le procédé tous les 5 ou 10 mètres.

Aménagement forestier

SUÈDE

· L'un des chapitres de l'économie forestière actuellement le plus étudié est celui qui traite de l'aspect commercial de l'aménagement forestier, l'entreprise forestière étant considérée du même point de vue qu'une entreprise industrielle. Le but des études de cette nature est de rechercher, sur la base de statistiques comptables échelonnées sur un nombre d'années suffisant, quel peut être le coût d'une entreprise forestière aménagée et de déterminer les avantages financiers possibles de certaines politiques d'exploitation, de dépenses courantes et d'investissements.

Une étude de cette nature a récemment été effectuée dans les forêts domaniales suédoises qui sont gérées sous forme d'entreprises semi-commerciales, elle a été réalisée sur la base d'informations statistiques rassemblées sur ces forêts de 1911 à 1950.

La considération la plus importante dans une étude de ce genre est la question de l'indice du prix de revient - proportion entre le prix de production par unité de produit (y compris les dépenses de gestion de la forêt et si possible les frais d'exploitation) et le prix de vente de cette même unité. L'étude des variations de cet indice permet de contrôler l'efficacité de la production. La comparaison de ces prix entre des forêts situées dans des conditions différentes, tant du point de vue économique général que du point de vue écologique, est aussi le moyen le plus précis de chiffrer l'incidence financière de ces conditions.

Pour une région donnée, il existe théoriquement entre le revenu et les dépenses un équilibre idéal qui assure le profit maximum. L'objectif visé est donc de déterminer le montant des dépenses annuelles de gestion satisfaisant à cet équilibre idéal pour des conditions économiques et naturelles différentes. Les études de cette nature supposent toujours une exploitation aménagée, ou un effort du propriétaire forestier pour y par venir, mais, contrairement au but recherché par une politique nationale, qui est d'atteindre le niveau maximum de production aménagée en vue de satisfaire aux besoins du pays, il s'agit ici d'en fixer le niveau de telle façon que, compte tenu des mises de fonds nécessaires pour atteindre ce niveau, le propriétaire puisse réaliser le bénéfice maximum possible. Une fois que le propriétaire a déterminé le degré d'intensivité des méthodes sylvicoles à appliquer à sa forêt, les dépenses de gestion restent fixes, quel que soit le volume de la coupe annuelle. Par suite, une augmentation de celle ci diminue le prix de revient à l'unité de produit et une diminution l'augmente. Ces variations n'ont qu'une faible importance pratique dans une forêt aménagée normalement. Elles doivent au contraire être considérées avec beaucoup d'attention pour une forêt de composition anormale, où la recherche d'une production aménagée entraîne nécessairement des variations qui peuvent être très importantes par rapport au volume des coupes annuelles.

Cette étude a fait ressortir quelques faits intéressants. Elle montre par exemple que, dans la région septentrionale de la Suède, où est pratiquée une sylviculture plus extensive, on tire de la vente des bois abattus un profit plus élevé que de la vente des bois sur pied. C'est le contraire qui se produit dans le sud où, toutefois, la proportion des différente types de produits d'exploitation est aussi très différente de celle du nord. En 1950, par exemple, la proportion de bois de chauffage par rapport au volume total exploité était de 15 pour cent dans un district du nord et dépassait 40 pour cent dans un district méridional celle du bois papetier était de 45 pour cent dans le nord contre 30 pour cent dans le sud.

L'étude de la répartition des dépenses de gestion par unité de surface productive entre 1921 et 1950 montre que ces dépenses se sont notablement accrues, mais que cette augmentation est due pour une part à la dépréciation de la valeur des devises. Parmi tous les chapitres des dépenses totales, les frais d'entretien et de construction des routes occupent en 1950 le poste le plus important, avec 39 pour cent, contre 26 pour cent aux frais d'administration, tandis que, pour la période 1921 25 les frais d'administration prédominaient, avec 40 pour cent, contre 39 pour cent, de frais d'entretien et de construction des routes. Les dépenses culturales, proprement dites sont passées de 6 pour cent en 1921 25 à 12 pour cent en 1950.

La valeur moyenne à l'hectare des bois sur pied va naturellement en déclinant du nord au sud; mais il en est de même des frais de gestion. Toutefois, la proportion entre les deux chiffres (63 pour cent, pour l'ensemble des forêts domaniales) varie peu du nord au sud. Les chiffres extrêmes sont de 53 et 74 pour cent. Dans un district, cependant, la proportion atteint 86 pour cent.

D'une région à l'autre, le bénéfice net des ventes de coupes, rapporté à l'unité de produit, varie sensiblement, mais les variations de la valeur nette rapportée à l'unité de contenance sont beaucoup plus sensibles (10 fois plus fortes pour les districts du sud que pour les districts du nord) de sorte que, eu égard aux conditions générales de la Suède, ce dernier rapport est un indice beaucoup plus sensible et beaucoup plus important de la valeur économique d'une forêt donnée.

Industrie et commerce

ARABIE SAOUDITE

· Pour la première fois dans son histoire, l'Arabie saoudite expédie maintenant des dattes empaquetées, conformément aux avis techniques donnés par un fonctionnaire de la FAO, inaugurant ainsi une nouvelle industrie exportatrice qui, espère-t-on, contribuera à la prospérité du pays.

Depuis bien des années, l'Arabie saoudite exporte des dattes en vrac, mais l'idée de les présenter dans des emballages attrayants et d'un transport aisé est née du désir de mettre en vente un souvenir local tout indiqué aux 150.000 musulmans qui viennent chaque année en pélerinage aux villes sainte de l'Islam.

Le gouvernement de l'Arabie saoudite demanda au fonctionnaire de la FAO, un spécialiste de l'emballage des dattes, d'apporter ses conseils et son aide pour le choix et l'installation du matériel nécessaire, et d'établir un projet d'emballage. Les machines nécessaires à la fabrication de la cellophane et du carton furent importées des Etats-Unis.

L'Arabie saoudite vient de commencer l'emballage en série, qui, estime-t-on, doit atteindre 50 tonnes de dattes par an.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Un nouveau laboratoire de recherches pour la pâte et les produits papetiers a récemment été créé par la Crown Zellerbach Corporation, avec un capital de 500.000 dollars.

Ce nouveau laboratoire, construit près de l'importante papeterie de la Crown Zellerbach à Camas (Washington) possède sa propre papeterie à échelle réduite, complète, depuis la déchiqueteuse jusqu'à la calandre, et vise à obtenir de nouveaux produits papetiers à partir des liqueurs résiduaires inutilisées jusqu'à présent. L'ancien laboratoire de Camas créé au centre de recherches de là compagnie, il y a 13 ans, continuera ses expériences de laboratoire, tandis que le nouveau laboratoire s'attachera plus particulièrement à l'application pratique. Ces deux laboratoires se sont partagés l'ancien personnel, comprenant 35 personnes et lui en ont adjoint une dizaine.

Les chercheurs étudieront de nouveaux produits et le laboratoire d'application mettra au point des techniques de production à l'échelle commerciale. Cette façon de procéder n'est naturellement pas nouvelle, mais cette usine en miniature facilitera la tâche, puisqu'elle peut appliquer tous les procédés des grandes usines, leur évitant ainsi d'avoir à faire des fabrications d'essai pour les expérimentateurs, ce qui implique toujours une interruption coûteuse des opérations commerciales.

De nouvelles méthodes permettant de «fabriquer sur commande» des papiers destinés à des usages spéciaux vont rapidement être mises au point, parmi les plus récentes innovations se trouve un emballage fongicide pour les citrons, afin d'éviter la moisissure. De nouvelles essences de bois, très peu utilisées jusqu'à présent pour la fabrication du papier, peuvent maintenant être essayées dans le nouveau laboratoire. L'emploi de Pinus contorta, P. ponderosa et d'autres essences des régions du centre-ouest peut être mieux mis au point, et d'autres sources de fibres non ligneuses seront mieux étudiées.

D'une plus grande importance peut-être est la décision de réserver un tiers dos locaux pour les ingénieurs chimistes et toute usine-pilote qu'ils pourraient projeter, afin d'étudier les lessives de papeterie. Un peu plus de la moitié de la grume consiste en fibre cellulosique, le reste est en grande partie perdue sous forme de liqueurs résiduaires. Les lignines et autres matières composant les liqueurs résiduaires offrent des ressources commerciales encore insoupçonnées. Les chimistes de la Crown Zellerbach ont mis au point leur premier article commercial provenant de ces déchets sous forme de l'Orzan, dérivé de la base ammoniacale des lessives résiduaires. On a reconnu sa valeur comme engrais, comme charge dans les émulsions d'asphalte, le plâtre, les barbotines et pulvérisations d'argile, comme base pour les colles de résines synthétiques utilisées pour les contreplaqués et comme liant pour les briquettes combustibles, les panneaux durs et les revêtements de routes.

Dans sa confiance en l'avenir de ces produits, la compagnie a créé, me division des produits industriels qui mettra au point des méthodes appropriées de distribution.

La petite usine pourra également gagner de quoi assurer partiellement son fonctionnement, car elle peut aisément fabriquer de petites quantités de papiers spéciaux, dont les débouchés ne sont pas très importants, ou fournir des échantillons pour la fabrication desquels quelques centaines de kilogrammes suffisent.

Les produits forestiers et leur utilisation

ROYAUME-UNI

· Le Laboratoire de recherches des produits forestiers de Princes Risborough a publié, pour l'identification des feuillus, une clé de détermination à la loupe très complète, comprenant une vaste gamme d'essences appartenant à toutes les régions du globe, depuis longtemps utilisées, ainsi qu'un grand nombre d'autres essences qui n'ont que depuis peu fait leur apparition sur le marché. La méthode, mise au point au laboratoire il y a 15 ans, a subi avec succès l'épreuve du temps. Cette clé ne peut servir qu'aux personnes qui possèdent une solide connaissance générale de la structure du bois.

La clé utilise 87 caractères groupés en pores, tissus tendres, autres caractéristiques, rayons, propriétés physiques des feuillus sains, régions géographiques et zones d'accroissement. Le système comporte l'usage de cartes perforées à entrées multiples sur lesquelles les données sont enregistrées en cochant les perforations appropriées. Elle donne la liste complète des bois par familles botaniques, essences et noms communs, ainsi que les symboles numériques attribués à ces caractères, et d'excellentes microphotographies d'un choix de spécimens de bois. Un index et une liste de correspondance indiquent la famille botanique dans laquelle on peut trouver la description anatomique du bois.

Politique forestière

CHILI

· Un décret constituant un comité de mise en valeur agricole vient d'être signé par le Président de la République du Chili. Le comité, qui est assisté par deux sous comités doit soumettre au Président, dans les 90 jours, un programme concret de mise en valeur agricole et forestière pour le Chili, ainsi que les études économiques nécessaires à son exécution. Ce programme de mise en valeur doit utiliser comme base un rapport préparé il y a quelques mois, à la demande du gouvernement chilien, par un groupe d'experts de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement et de la FAO.

Le décret contient une énumération détaillée des principales raisons motivant l'adoption d'un programme de restauration agricole et forestière. Ce sont principalement la faible productivité du secteur agricole, les besoins croissants d'importations de denrées agricoles qui en résultent et le désir d'élever le niveau de vie des agriculteurs, de retarder les processus d'érosion, d'harmoniser la mise en valeur agricole et forestière avec l'avance rapide de l'industrie, etc. La nécessité de coordonner la mise en valeur agricole et forestière avec l'ensemble des possibilités, économiques du pays est clairement exprimée dans le décret.

ETATS UNIS D'AMÉRIQUE

· AU cours de l'année 1952, l'étendue des forêts domaniales et privées placées sous une protection organisée contre les incendies, financée en commun par le gouvernement fédéral et par les états, a été accrue d'environ 3-5 millions d'acres (1,2-2 millions d'ha). La superficie des régions non encore protégées est ainsi réduite à environ 60 millions d'acres (24 millions d'ha), soit 14 pour cent de la superficie totale des forêts domaniales et privées nécessitant une protection contre le feu.

L'invasion de scolytes de l'épicea d'Engelmann au Colorado - qui a suscité le plus vaste projet de lutte contre les scolytes entrepris aux Etats-Unis - a été enrayée, mais une invasion également sérieuse de ce même scolyte a fait son apparition dans le nord de l'Idaho et à l'ouest de l'état de Montana. Des étendues plus importantes encore, contenant des chablis et des arbres morts à la suite d'invasions d'insectes, ont été inventoriées en vue de procéder à de vastes opérations de récupération.

Environ 462 millions de plants forestiers, nombre suffisant pour planter environ 500.000 acres (200.000 ha), ont été produits au cours de l'année. Deux tiers environ de ce nombre furent distribués par 43 états et 2 territoires dans le cadre d'un programme coopératif avec le gouvernement fédéral, le reste par d'autres organismes fédéraux et des états des industries forestières et des pépiniéristes particuliers.

On s'efforça également d'établir des programmes d'amélioration des aménagements forestiers de petits bois particuliers, dont l'ensemble représente plus de la moitié des forêts de ce pays. Pendant l'année 1952, environ 28.000 petits propriétaires particuliers, possédant 2.500.000 acres (1 million d'ha), bénéficièrent pour les coupes, l'aménagement de leurs bois et les ventes de l'assistance technique de 260 forestiers employés en collaboration par les Services forestiers fédéraux et d'état.

Ce programme d'assistance a été complété par les programmes éducatifs du Service de vulgarisation agricole et par des démonstrations de bon aménagement forestier données aux propriétaires forestiers dans les centres de recherches des stations expérimentales du Service forestier fédéral. Les gouvernements des états, les associations industrielles, de nombreuses compagnies de pâte et de sciage et d'autres organisations appliquèrent également des programmes généraux d'éducation et entreprirent des démonstrations destinées à encourager de bonnes pratiques forestières.

Au cours de la même année, plusieurs grandes compagnies d'assurance sur la vie s'engagèrent dans le domaine du crédit forestier et, dans l'état du New Hampshire, une compagnie d'assurance privée annonça qu'elle pouvait assurer contre les risques d'incendies de forêts.

Des gains importants furent également réalisés en améliorant l'état des forêts domaniales et autres domaines boisés publies. Par exemple, dans les forêts domaniales, environ 50.000 acres (20.000 ha) furent plantés ou réensemencés et des travaux d'amélioration des peuplements furent effectués sur environ 700.000 acres (280.000 ha). Presque 60.000 acres (24.000 ha) de prés-bois domaniaux furent réensemencés en essences fourragères recherchées par le bétail, plus de 200 miles (320 km) clôturés et des enclos furent construits.

Environ 4.800 millions de board feet (22 millions de m3) de bois furent exploités dans les forêts domaniales en 1952. Le produit de la vente de ce bois s'éleva à 66 millions de dollars, chiffre encore jamais atteint pour le revenu annuel des bois exploités dans ces forêts.

Des recherches bien organisées sur tous les aspects de la foresterie et de l'utilisation des produits forestiers furent poursuivies. Un progrès notable à cet égard fut l'introduction d'un programme national pour l'établissement d'un inventaire complet des ressources forestières, afin d'obtenir le chiffre exact des ressources en bois et de juger des progrès et de la valeur des programmes forestiers.

On continua également à appliquer les programmes à court terme destinés à augmenter la production de produits forestiers et la capacité industrielle nécessaire à la défense. Conformément à ce programme, un amortissement accéléré des taxes a été accordé à plus de 110 compagnies productrices de pâte, à des usines de contre-plaqué et à d'autres industries forestières pour encourager la construction ou l'agrandissement de nouvelles usines.


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