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Nouvelles du monde


Généralités
Science pure
Sylviculture
Exploitation et travaux
Agents destructeurs et protection des forêts
Aménagement forestier
Industrie et commerce
Les produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière

Les articles qui paraissent ici sont des résumés des nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays suivant l'ordre alphabétique sous les rubriques utilisées par la Division des Forets. La FAO n'accepte aucune responsabilité pour les articles repas en toute bonne foi de ses collaborateurs de l'extérieur.

Généralités

ALLEMAGNE.

· Le Docteur Adenauer, Chancelier de la République fédérale allemande, et le Ministre de l'alimentation, de l'agriculture et des forêts, le Professeur Niklas, ont pris part aux cérémonies de la «Semaine verte de Berlin, 1953», et à la réunion annuelle de l'Union pour la protection des forêts allemandes, à l'Université technique. Le Président de la branche régionale de Berlin de cette Union fit un rapport sur la reconstitution dos forets de Berlin, qui devait être accomplie on 10 ou 12 ans, mais défiât réalisée si rapidement qu'après quatre ans, un succès complet peut maintenant être considéré comme assuré.

CAMEROUN BRITANNIQUE

· La propagande forestière, comprise comme l'enseignement de l'art de la sylviculture aux populations locales, constitue une partie importante du travail normal dos ingénieurs forestiers dos territoires dépendants du Royaume-Uni. On signale à ce sujet quo dans les pâturages de montagne de Bamenda, dans le territoire sous tutelle du Cameroun, dos démonstrations de cultures d'eucalyptus, faites par le Service forestier, ont suscité un tel intérêt parmi la population quo les habitants ont complètement transforme l'aspect du pays.

CHILI

· A Conception, les descendants de Arturo Junge Sahr, qui introduisit Pinus radiata au Chili, ont fondé un prix annuel de 10.000 pesos destiné à récompenser l'autour de la meilleure thèse sur les nouvelles utilisations de petto essence. Leur but est d'encourager la recherche et l'application dos résultats obtenus. Le jury chargé de décerner cette récompense sera compose d'un représentant de la Société dos ingénieurs chimistes, d'un représentant du contre de recherches dont la création a été décidée à la suite de cette campagne, et d'un membre de la famille Junge. Le Prix Arturo Junge Sahr est fondé par ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants pour honorer sa mémoire, et sera décerné chaque année le 17 octobre, anniversaire de sa naissance.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Le travail d'un conseiller forestier américain est décrit dans une raconte publication, Parents for the future (Dos forets pour l'avenir), histoire d'un aménagement, d'après le journal et les articles de David T. Mason, 1907-50, avec introduction et notes de R.C. Loehr. Elle a été publiée par la Forets Produits History Foundation, St-Paul (Minnesota).

En tant quo conseiller privé, M. Mason fut sollicité par un certain nombre de clients on vue d'établir dos plans d'aménagement, d'estimer la valeur dos bois pour dos compagnies privées et pour coordonner les efforts de l'ensemble des industries du bois gréer à dos associations commerciales nationales et régionales. Ce livre expose comment M. Mason, presque avec le zèle d'un croisé, s'est efforcé de persuader l'industrie privée et le corps forestier de mettre on commun leurs ressources on bois pour errer dos massifs aménagés afin d'assurer la stabilité dos collectivités forestières. Los étapes parcourues pour pourvoir à la législation indispensable sont décrites on détail.

· Un don de 30.000 dollars vient d'être fait par la Fondation Rochefeller à la Société dos forestiers américains, pour faire une étude de recherche forestière aux Etats-Unis, on particulier pour déterminer les progrès qui ont été réalisés au cours du dernier quart de sièclo, pour faire le point de l'état actuel des programmes et pour évaluer les besoins pour les 25 prochaines années. Toutes les formes et tous les domaines de la recherche forestière y seront compris, et un comité d'hommes qualifiés vient d'être constitué pour établir des programmes, engager le personnel et contrôler cette étude.

NIGERIA

· Après bien dos vicissitudes, Farm and Forent, qui au début paraissait sous le nom de Nigerian Forester, parait actuellement sous la forme d'un volume annuel consacré à l'utilisation dos terres et aux plantations rurales en Afrique occidentale. Los articles techniques comportent une grande variété de sujets, comprenant, en plus de programmes d'utilisation des forêts et des terres, l'élevage, la pêche, l'agriculture et la fertilisation dos terres, et le choix dos articles tond à faire ressortir les relations entre les différents aspects de l'utilisation des terres. Un article récent sur la foresterie décrit les recherches destinées à étudier l'établissement du neem (Azodirata indica) dans la province de Bornu, et indique les mesures à prendre pour assurer l'établissement de cette essence dans une région qui no reçoit qu'une lame d'eau annuelle de 635 mm et dont la durée de la saison humide ne dépasse pas trois mois et demi. Les façons culturales, pendant et à la fin de la saison humide, ont un effet remarquable sur la vigueur et la survie initiales. Il est extrêmement important quo le matériel planté consiste on plants d'un an, élevés en pépinières, car ni les plants sauvages ni les semis directs no donnent de résultats. Les bonnes plantations forment un couvert complot à trois ans; la croissance est rapide, mais il n'est pas nécessaire de pratiquer dos éclaircies et le peuplement peut être exploité à dix ans.

ROYAUME-UNI

· Au cours d'une cérémonie spéciale, on juillet, la reine Elisabeth II, le due d'Edimbourg et dos représentants du Commonwealth plantèrent un groupe de 62 chênes dans le parc du château de Windsor, pour commémorer l'année du Couronnement. Ces arbres étalent dos Quercus sessiliflora. Dans tout le Royaume-Uni et en plusieurs points du Commonwealth, un grand nombre d'arbres furent plantés par dos particuliers, dos collectivités et les services forestiers en l'honneur du Couronnement.

· L'Association forestière du Commonwealth vient de publier British Commonwealth forest Terminology (Terminologie de la foresterie dans le Commonwealth britannique - 8 partie: sylviculture, protection, dendométrie, aménagement, ainsi quo quelques sujets connexes), qui sera la première partie d'une terminologie forestière préparé on collaboration avec dos représentants de la profession forestière de toutes les régions du Commonwealth.

Le critère admis pour y faire figurer un terme est ce qu'un ingénieur forestier pourrait avoir besoin de connaître. En plus dos termes se rapportant aux différentes branches forestières étudiées, on y trouve un grand nombre de termes se rapportant à l'écologie, à la pédologie, à la génétique, à la photogrammétrie et aux statistiques, qui reparaissent fréquemment dans la littérature indispensable à l'ingénieur forestier. Dos appendices traitent dos systèmes de sylviculture, dos classes d'arbres et dos types d'éclaircies.

On espère pouvoir publier, on temps voulu, doux nouvelles parties, traitant, la Partie II, de l'extraction, de l'utilisation et du commerce des produits forestiers, la Partie III des recherches sur les produits forestiers.

Science pure

ALLEMAGNE

· Un livre de F. V. Hornstein, Wald und Mensch (La forêt naturelle et l'homme), publié par Otto Maier Ravensburg, est un beau livre artistique, qui entreprend de présenter l'histoire des forêts naturelles des contreforts des Alpes en Allemagne, en Autriche et en Suisse, leur influence sur l'homme et les effets de l'action de l'homme sur les forêts. Le style est un intéressant mélange de discussion philosophique et de description semi-scientifique dans le domaine de l'écologie forestière. Les illustrations comportent quelques photographies, mais consistent dans l ensemble en reproductions de tableaux et de cartes anciennes.

Les différentes parties traitent de l'historique de la forêt et de son évolution, des paysages, des forêts régionales, de l'exploitation primitive et des méthodes de sylviculture, de l'évolution naturelle des forêts, avec exemples tirés de l'invasion par l'épicéa, et des types de forêts primaires, secondaires, culturales et tertiaires. Ce livre présente un intérêt considérable au point de vue historique et philosophique en tant que base pour les idées concernant les possibilités d'utilisation des terres boisées.

UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· Le programme de «restauration de la nature» nécessitera, entre autres mesures, le reboisement de plus de 300.000 hectares de sables stériles qui se déplacent continuellement sous l'influence des vents dominants. Aucun reboisement n'est possible si les sables ne sont d'abord stabilisés. La méthode usuelle est de protéger les graines semées ou les plants d'arbres pendant un certain nombre d'années, jusqu'à ce qu'ils soient solidement enracinés, en édifiant des palissades ou des écrans d'arbres et des couvertures de paille ou d'autres matières. Ces moyens de protection sont encombrants, exigent du temps et de la main-d'œuvre et interdisent l'utilisation de machines-outils. En 1935, l'Institut de physique agricole suggéra la fixation des sables mouvants par une aspersion d'émulsion bitumineuse, immédiatement après le semis ou la plantation. Au contact du sol, l'émulsion perd son eau par évaporation, et les particules de bitume restantes cimentent les grains de sable, qui résistent ainsi aux mouvements du vent. Le bitume au pétrole a été choisi parce que, contrairement aux autres bitumes avec lesquels les essais ont été faits, il no nuit pas aux végétaux. L'émulsion est obtenue en chauffant le bitume dans une grande chaudière jusqu'à une température de 130 à 140°C. On verse dans une autre chaudière remplie d'eau un émulsionnant constitué par une lessive concentrée de sulfate (produit résiduel de la fabrication du papier) et de la soude caustique. Le contenu des deux chaudières est ensuite amené par des tuyaux dans une machine à émulsionner, d'où il ressort sous forme d'émulsion bitumineuse à 50 pour cent. L'épandage est fait à raison de deux tonnes d'émulsion (1 tonne de bitume) par hectare. Afin de faciliter la, pénétration dans le sable, l'émulsion est étendue d'eau (une partie d'émulsion pour neuf parties d'eau) avant de procéder à l'aspersion.

Jusqu'à ces derniers temps, les expériences poursuivies pour la fixation des sables mobiles à l'aide de ce procédé n'avaient été effectuées que sur une relativement petite échelle. Toutefois, en 1951-52, la méthode fut appliquée sur une grande échelle dans les sables du désert de Kara-Kum (Turcmenistan) et sur les sables mouvants du bassin inférieur du Dniéper. Dans chaque cas, le traitement fixa les sables; les résultats furent des plus probants dans le cas d'une vaste étendue sableuse de la région du Dniéper inférieur plantée de pins. La moitié de la surface fut pulvérisée de bitume, l'autre moitié ne fut pas traitée. Deux jours après la plantation survint un violent ouragan. Pendant la tempête, la région non traitée perdit une couche de sable de 30 à 35 centimètres d'épaisseur, soit 3.000 tonnes de sable par hectare et par jour. La région traitée au bitume ne montra aucune trace d'érosion.

Des essais pratiqués sur des plantations situées sur des pentes accentuées, exposées aux vents soufflant de toutes directions, donnèrent des résultats semblables, et les précipitations d'hiver, de printemps et d'automne n'eurent que peu d'effets sur le film bitumineux. A Kara-Kum, où des vents violents soufflent très fréquemment, le revêtement superficiel, pendant l'été entier, ne fut arraché que sur 5 à 8 pour cent de la surface bitumée.

Des essais furent également effectués pour déterminer les effets de ce revêtement bitumineux sur la capacité d'absorption d'humidité du sable; là où la tonne normale de bitume avait été utilisée, uniformément répartie, le sol pouvait absorber 210 millimètres de précipitation par heure. Si l'application de bitume passait de une tonne à deux tonnes par hectare, la capacité d'absorption du sable diminuait d'une manière sensible. On constata que le taux d'évaporation des surfaces bituminisées et des surfaces non traitées, pendant la nuit et au début de la matinée, et les jours où le ciel était couvert, etc., était exactement la même; mais par des journées chaudes ou venteuses, l'évaporation des surfaces non traitées était d'environ le double de celle des sables traités. Ceci explique la teneur en humidité généralement plus élevée des sables recouverts de bitume.

La couleur foncée de la pellicule bitumineuse favorise également l'absorption de la chaleur. Le sable, à une profondeur de 20 centimètres, profondeur à laquelle se trouvent généralement les racines des jeunes plants, est donc légèrement plus chaud sous les surfaces traitées, mais pas assez cependant pour nuire à la croissance des arbres; au début du printemps, la température plus élevée que l'on rencontre sous la couche de bitume constitue un avantage très net. Lorsque l'air qui se trouve dans le sol contient environ 0,5 pour cent de gaz carbonique et 20 pour cent d'oxygène, il est considéré normal.

Le pourcentage de survie des plants semble avoir été plus important sur les sables bituminisés que sur les sables protégés mécaniquement contre l'érosion, par le vent par des écrans des palissades ou une couverture de broussaille. Le prix de revient était également en faveur de la bituminisation. Les essais prouvèrent que le traitement, appliqué à l'aide d'une pompe à main, exigeait 17,5 homme/jours par hectare. En utilisant une pompe mécanique, la pulvérisation pouvait être faite en 6,6 homme/jours par hectare, par contre, l'établissement de dispositifs de protection exigeait 130 homme-jours à l'hectare.

Les essais à grande échelle réalisés à l'aide d'une émulsion bitumineuse semblent avoir prouvé d'une manière irréfutable que les sables mobiles, fixés par cette méthode, se recouvraient d'une végétation dense et que les mouvements de ces sables pouvaient être complètement arrêtés.

· D'après les rapports, l'Institut central de microbiologie agricole a réussi à obtenir en culture pure des champignons de mycorhizes, et à mettre au point une méthode permettant leur multiplication massive, ce qui présente une importance pratique considérable pour les travaux de reboisement des stoppes et autres régions déboisées, où ces champignons sont absents. La présence du champignon de mycorhizes dans le sol est essentielle pour assurer le succès de tout travail de reboisement forestier, la pratique courante était, et est encore de mélanger, au moment de la plantation, un peu de sol forestier provenant d'une station boisée. Cette méthode est simple et efficace, mais incommode. L'utilisation des cultures pures de champignons de mycorhizes supprime cette nécessité.

L'efficacité de cette application de culture pure a été vérifiée dans plusieurs stations forestières, dans toute la région du sud-est de la Russie d'Europe, particulièrement dans les plantations de chênes. Les glands, avant d'être semés, furent vaporisés avec de l'eau contenant en suspension des hyphes de champignons symbiotiques. Les feuilles des semis révélèrent par la suite une accumulation plus importante d'azote et autres éléments que les plants des parcelles-témoins qui n'avaient pas été traitées, ou n'avaient été traitées que par l'addition d'un peu de sol forestier. Les plants traités à l'aide de culture pure possédaient également un feuillage plus luxuriant et une faculté d'absorption de l'eau plus grande. Cependant, l'avantage le plus important était qu'un grain (0,0648 g) de culture pure liquide pouvait remplacer plusieurs centaines de kilogrammes de sol forestier.

Sylviculture

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· L'Ecole forestière de l'Université de Floride rapporte que des expériences sur l'effet du phosphate colloïdal sur la croissance en hauteur du «slash pine» (Pinus caribea) ont montré qu'une petite quantité de cet engrais, placée dans le potet, ou à proximité immédiate, ne produit pas d'effet notable; des applications massives de une demie à deux tonnes par acre (1,2 à 4,9 tonnes par ha), par épandage uniforme, produisent des effets nettement favorables; des applications par épandage de une demie à une tonne par acre (1,2 et 2,5 tonnes par ha), suivies d'un passage aux disques, ont eu des résultats sensibles; et des applications de une demie tonne par acre (faites sur des bandes de terrain de 1,2 m), avec ou sans passage aux disques, ont également produit les effets sensibles.

· L'Institut de génétique forestière de la Station d'expériences forestières et pastorales de Californie, a créé 23 hybrides de pins, que la station elle-même et différents autres instituts essaient actuellement dans divers pays. Les enseignements tirés de ces expériences viennent de faire l'objet d'un compte rendu succinct montrant les conditions probables ou possibles des stations dans lesquelles ces hybrides pourraient réussir, leurs caractéristiques de croissance, leur sensibilité aux insectes, aux maladies, etc. La distribution des graines d'hybrides est naturellement réservée aux instituts et aux particuliers des régions qui semblent bénéficier de conditions climatiques appropriées et qui sont prêts à faire des expériences avec tout le soin nécessaire.

· L'Université de l'état du Wisconsin, le Service de conservation de l'état du Wisconsin et différentes industries utilisatrices du bois ont collaboré à une enquête sur l'amélioration génétique des arbres forestiers en Suède et autres pays européens, enquête qui doit servir de base aux recommandations sur le progrès, le financement, les buts et les méthodes du programme en cours au Wisconsin.

Un inventaire des principales méthodes de travail et essences forestières utilisées dans chacune des stations de génétique et centres de production étudiés a été dressé à la suite de cette enquête, ainsi qu'une liste des principaux spécialistes se consacrant à ce travail, des projets particulièrement étudiés par chacun d'eux, la description des méthodes de propagation végétative mises au point, y compris les méthodes de greffage des épicéas et des pins, la production de clones de trembles par greffe et par boutures la production de semis de tremble, le greffage des chênes et les méthodes pour provoquer la floraison de différentes essences. Un calendrier des époques favorables à la greffe des différentes essences forestières, tel qu'il en a été établi en Europe, complète ce travail.

On dispose ainsi d'une compilation et d'une étude critique aisées à consulter sur tous les travaux importants actuellement en cours en Europe, documents qui seront, sans aucun doute, très utiles aux techniciens américains.

GUYANE BRITANNIQUE

· Les savanes de Rupunni (Guyane britannique) qui alimentent une industrie de l'élevage, reçoivent, pendant les huit mois de la saison sèche, une précipitation moyenne de 500 mm et pendant les quatre mois de la saison humide, 1.000 mm. Le sol est généralement sableux et se trouve donc rapidement privé par lessivage de tous les éléments nutritifs nécessaires aux végétaux. On n'observe actuellement guère d'érosion sérieuse. Il existe plusieurs régions de pâturages - brousse, versants, collines de pierres ferrugineuses, sables blancs, sables bruns et marais et régions marécageuses - chacune présentant des caractéristiques et ressources particulières au point de vue du pacage. Les savanes ont subi de graves dommages du fait des abus de pacage. Les feux courants inconsidérés et répétés ont détruit les matières organiques, exposé le sol à l'érosion par le vent, détruit beaucoup d'essences sensibles au feu, parmi lesquelles certaines espèces très précieuses pour le fourrage, et ont probablement détruit plus des trois quarts de la pousse annuelle de fourrage. Ces incendies volontaires sont pratiqués depuis de longues années et des mesures de réglementation devront être prises si l'on veut rendre efficace un programme sérieux d'amélioration des pâturages.

D'autres améliorations importantes comprennent: la revision du régime foncier, dont les conditions actuelles sont telles que les éleveurs ne veulent faire aucune amélioration importante aux terrains sur lesquels paissent leurs troupeaux; la stabilisation et la réglementation de la population locale américo-indienne, actuellement libre de divaguer à son gré et principal fauteur des incendies, l'amélioration de la commercialisation; des dispositions pour le financement des améliorations à apporter aux terrains de parcours et aux fermes d'élevage; l'élaboration de méthodes et programmes propres à corriger les très graves carences en éléments nutritifs par l'addition de sels minéraux, en particulier dans les régions utilisées pour les animaux reproducteurs et les jeunes animaux; un meilleur aménagement du pacage, comprenant la réglementation des surfaces parcourues et l'utilisation saisonnière des pâturages; de meilleures méthodes de gestion des élevages, la lutte contre les maladies et parasites du bétail - par exemple, pour la destruction des tiques, substituer l'immersion des animaux à une lutte inefficace par l'incendie des pâturages, méthode actuellement employée; l'amélioration de la qualité du bétail par sélection des races indigènes, complétée par l'importation d'animaux en provenance d'autres pays d'Amérique du Sud, où existent des conditions semblables.

IRAK

· Un fonctionnaire australien de l'Assistance technique de la FAO signale qu'on a pu constater d'après de nombreuses plantations d'arbres isolés destinés à l'ombrage ou à l'ornementation, que certaines espèces d'eucalyptus sont particulièrement adaptées au climat et autres conditions écologiques de l'Irak. Leur croissance y est si satisfaisante qu'il est évident que l'eucalyptus doit être choisi pour la réalisation d'une partie importante du programme de reboisement. Vingt espèces environ ont été plantées en Irak - principalement à Rustamiyah, Zaafaraniyah, Habbaniyah et Abu Ghraib. Toutefois, à part ces localités, les plantations ont été limitées, dans l'ensemble du pays, à deux espèces: E. camaldulensis (syn. rostrata) et E. microtheca (parfois appelé E. coolabah). La végétation de ces espèces est très satisfaisante dans une vaste zone et ne se trouve limitée que par les basses températures du nord, suivant une ligne passant par Mossoul, Arbil et Kirkuk, et dans les terres salées du sud. Presque tous les arbres sont âgés de moins de 20 ans et, à part quelques exceptions, se sont développés en plein découvert. La qualité du bois produit jusqu'à présent est donc tout au plus moyenne, et la forme des troncs souvent défectueuse. Une plantation faite à Abu Ghraib, dans d'assez bonnes conditions,´ est actuellement âgée d'environ 14 ans. On y a effectué quelques coupes d'essai et cube les produits, ce qui a suffit à montrer qu'on peut aisément réussir à créer de bonnes plantations forestières, et il est évident qu'avec des méthodes forestières rationnelles, on pourrait obtenir une qualité de bois et des formes de fûts bien supérieurs. L'accroissement total en volume de cette plantation, exprimé sous forme d'accroissement moyen annuel, est d'environ 3,6 mètres cubes par dönüm1, chiffre élevé et qui prouve que, non seulement on peut, d'une manière générale, s'attendre à obtenir ce volume, mais que grâce à des techniques appropriées il pourrait être substantiellement accru. Il est donc suffisamment prouvé qu'un programme de reboisement en eucalyptus pourrait, en Irak, être assuré du succès. Le degré de réussite de cette expérience dépendra de la compétence avec laquelle le programme sera mis en œuvre.

1Un dönüm = 0,089 hectare.

UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· Dans la partie septentrionale de la Russie d'Europe se trouvent de vastes étendues de forêts qui, par suite de coupes à blanc suivies d'incendies, sont destinées à devenir des landes stériles, si elles ne sont régénérées artificiellement. Un essai de semis par avion pendant la période 1938-41 sur 2.400 hectares de terres situées près de Vologda, et qui avaient été ravagées par les incendies en 1932-36, a été récemment signalé.

Avant que les semis par avion ne soient tentés, trois méthodes de préparation du sol et de semis au sol avaient été essayées:

a) la bourage du sol et semis des graines dans les sillons ou sur le sol retourné par la charrue, les graines étant enfouies au rateau à main;

b) hersage des terrains qui ne possèdent qu'une couverture vivante clairsemée, avec ou sans ratissage après semis;

c) semis à la volée sans préparation aucune du sol et sans ratisser les graines, en reproduisant ainsi les conditions naturelles.

Les graines de pin sylvestre, d'épicéa et de mélèze furent semées à la main, à raison de 1,5 à 2 kilogrammes à l'hectare (davantage même pour le mélèze) au début du printemps des années 1937, 1938 et 1939; d'autres semis, l'un fait à l'automne et l'autre en été, se montrèrent infructueux. Après chaque semis, on compta les plants qui avaient levé, pour chaque ensemble de conditions. Les semis en sillons et sur sol retourné donnèrent environ 10 semis de pin, 10 d'épicéa et 4 de mélèze par mètre courant; sur sol hersé, on obtint 42 semis de pin, 31 de mélèze et 4 d'épicéa par mètre courant; les résultats les plus surprenants furent obtenus sur les sols qui n'avaient pas été travaillés du tout, c'est-à-dire une moyenne de 82 plants par mètre courant pour chacune de ces trois essences. Ces résultats ont prouvé d'une manière irréfutable que dans certaines conditions locales, un sol non préparé assurait un substratum favorableaux graines, et ont montré la possibilité de recourir au semis par avion.

Dès le début de 1940, environ 420 hectares furent semés par avion et 1.000 autres hectares en 1941, à raison de 1,3 kilogramme par hectare. Des vérifications au sol effectuées pendant l'été et l'automne de 1941 et 1942 firent apparaître que les premiers semis avaient produit une moyenne de 19.367 plants à l'hectare et les seconds 26.855 plants. Ces derniers comprenaient 14.650 pins (9.080 sains, 1.820 douteux et 3.750 morts) et 12.205 plants d'épicéas (11.200 sains, 575 douteux et 430 morts). Le nombre total d'homme-jours nécessaires pour le semis par avion (y compris le balisage de la région, la préparation des graines et l'opération d'ensemencement elle-même), était de 203 par millier d'hectares; pour le semis à la main, 2.908 homme-jours, soit par hectare, 0,2 homme-jour par avion, 2,9 homme-jours à la main. Les semis par avion semblèrent donner les meilleurs résultats sur les terrains récemment exploités (de 1 à 3 ans après l'exploitation). Dans ces régions, le semis devrait être effectué fin avril ou au début de mai, de préférence lorsque le sol est encore recouvert de neige.

· Etant donné les vastes projets de reboisement actuellement en cours, les besoins en plants sont énormes, ce qui, à son tour, exige un approvisionnement abondant et ininterrompu de graines de qualité supérieure. Afin d'assurer une quantité aussi importante de graines, le Ministère des forêts mène, chaque année, une vigoureuse campagne pour la récolte des graines dans l'ensemble du pays - graines d'arbres et graines d'arbustes, utilisées pour l'établissement de rideaux protecteurs. Dans un certain nombre de régions boisées, des forêts désignées sous le nom de réserves productrices de graines» ont été réservées et aménagées en vue de la production des graines.

Des expériences sur la stimulation de la fécondité des arbres sont également en cours. La plupart des expériences de ceinturage, d'élagage des houppiers et de sectionnement des racines - quelques-unes d'entre elles se poursuivent depuis 10 ans - n'ont apparemment donné aucun résultat positif et quelques-unes mêmes se sont révélées négatives. La seule méthode qui semble réellement intéressante est l'éclaircie systématique et répétée des peuplements peuplements afin d'obtenir de larges houppiers uniformes, exposés de tous côtés à la pleine lumière. Ces éclaircies doivent commencer de bonne heure, entre 15 et 20 ans environ. Des expériences effectuées depuis 1935 dans la forêt expérimentale de Siversk (province de Leningrad) ont donné quelques résultats intéressants. En tout, 18 parcelles expérimentales furent établies dont 14 furent éclaircies et 4 laissées intactes comme parcelles-témoins. Des observations sur le rendement en graines furent faites en 1937, 1938 1939 et 1940. Interrompues pendant la guerre, elles furent reprises en 1946, et couvrent donc une période de 10 ans. Les peuplements sont constitués de pins sylvestres, âgés de 15 à 20 ans, sur des sols de fertilité moyenne à bonne. AU cours de la première éclaircie, on réserva de 200 à 600 arbres à l'hectare; les parcelles témoins possédaient environ 1.000 arbres par hectare. Même après trois ans d'éclaircies une différence considérable dans la hauteur des houppiers devint visible dans les peuplements éclaircis et ceux qui ne l'avaient pas été. La hauteur deshouppiers dans les peuplements éclaircis était de deux à deux fois et demie plus grande et leur largeur de trois à quatre fois plus grande que dans les peuplements non éclaireis. En 1946, le nombre des cônes dans les peuplements éclaircis s'élevait à 35.030 contre 6.736 cônes dans les parcelles-témoins. Le nombre des arbres porteurs de cônes dans les peuplements éclaircis était de 130 contre 32 seulement dans les parcelles-témoins, le poids des cônes récoltés dans les peuplements éclaircis était supérieur de 492 pour cent, et leur nombre 520 pour cent plus important que dans les parcelles non éclaircies.

Exploitation et travaux

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· En Californie, le conflit permanent qui oppose les débardeurs aux fonctionnaires des ponts-et-chaussées atteignit un point mort au début de l'année - une «grève sur le tas» des camions chargés, lorsque l'Etat essaya de rendre plus rigoureuses l'application des limites de charges et les tolérances laissées à la discrétion de l'administration. L'industrie du débardage doit faire face à des problèmes très particuliers en essayant d'observer avec précision la limite de charge, soit de la charge totale, soit de la charge par essieu. Dans cette industrie, la pratique consiste à évaluer la charge d'après le volume du chargement en board feet, tandis que les fonctionnaires vérifient le tonnage en pounds. La détermination du poids des grumes ou de la charge en forêt avant chargement, est difficile, coûteuse, sans grande prévision et n'est pas toujours possible ou facile à réaliser. Le poids des différentes grumes, de mêmes dimensions brutes peut varier dans un rapport pouvant atteindre de deux à un. La répartition de la charge sur le camion, particulièrement lorsqu'il s'agit de grosses grumes avec empattement prononcé, ne peut être déterminée de manière à égaliser les charges de chaque essieu.

Il est évident que les dommages subis par les routes sont dus plus au type de matériel, particulièrement aux dimensions des pneus et à la puissance, qu'au poids brut du matériel et du chargement. L'effet de la charge varie avec le type du chargement; les routes dont le revêtement est loger sont plus facilement endommagées que celles dont les revêtements sont plus épais et les fondations plus profondes. L'utilisation universelle des camions de débardage sur les grandes routes montre qu'il faudra arriver à un compromis quelconque. Les propositions comprennent la fixation de limites maxima pour les billes de pied, la substitution du poids en pounds à celle en board feet, L'admission de larges tolérances de charges pour les camions présentant certaines caractéristiques, le pouvoir discrétionnaire de délivrer certains permis sous certaines conditions précises, et la facilité accordée aux transporteurs de compenser les surcharges par un fonds de concours pour les frais de réparation résultant de dommage exceptionnel occasionné aux routes.

UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· Plusieurs instituts de recherche ont étudié depuis quelque temps le moyen d'accroître la flottabilité des grumes d'essences feuillues. La méthode traditionnelle consistait à laisser les grumes, abattues en hiver ou en été sécher à l'air pendant au moins six mois. Ce procédé présente plusieurs inconvénients. En premier lieu, le séchage se fait lentement et n'est pas uniforme; même après six mois, certaines grumes contiennent trop d'humidité pour que le flottage puisse être opéré sans danger. En second lieu, par suite de leur séjour prolongé on forêt, certains bois, le bouleau en particulier, sont infestés par divers types de pourriture; les grumes écorcées se gercent et le bois change de couleur.

On a proposé, pour réduire le poids spécifique des grumes, afin d'augmenter leur flottabilité, une méthode fondée sur l'utilisation de la capacité d'évaporation de la surface des feuilles des arbres. Des expériences ont permis d'établir qu'un houppier de dimensions moyennes, d'une superficie de 60 m2, transpire dans l'air environnant, en 24 heures, les quantités d'eau suivantes: frêne, 8 kg, bouleau, 9 kg peuplier, 9 kg; hêtre, 5,5 kg; érable (à feuilles aiguës) 4 kg, épicéa, 4 kg pin, 3 kg; et sapin, 3 kg. Si l'alimentation en eau des racines est interrompue, les feuilles continuent cependant à évaporer, et le taux d'humidité du bois peut être fortement réduit en un court délai. Les forestiers russes appellent ce procédé «séchage biologique», par opposition au séchage superficiel..

Au cours de la période 1949-52, des expériences furent pratiquées sur 4.000 m3 de grumes de sciage, pour la plupart d'essences feuillues, dans une des forêts de la province de Leningrad, afin de déterminer les effets du séchage biologique sur la flottabilité des grumes. Ces essais furent effectués tant au laboratoire même que dans les conditions réelles du terrain. Dans le cas des conifères, il suffit de couper ou d'anneler l'aubier pour supprimer l'alimentation en eau chez les essences feuillues, les vaisseaux conducteurs de l'eau sont présents à la, fois dans l'aubier et dans le cœur, et c'est le centre de l'arbre qui contient le plus d'eau - l'annélation n'est donc pas efficace et l'arbre doit être abattu.

Les arbres abattus doivent séjourner sur le sol avec toutes leurs branches et leur feuillage environ 8 à 10 jours avant d'être débités en billes. Cette période de séchage biologique est suffisante pour diminuer de 150 à 200 kg le poids de 1 m3 (voir le tableau). Ces résultats se rapportent à des coupes à blanc, où des précautions ont été prises pour éviter que les arbres ne tombent les uns sur les autres. Lorsqu'il s'agit de coupes sombres, il faut 30 à 45 jours pour obtenir ces résultats (et avec le séchage des grumes à l'air, 230 jours).

Un certain nombre de grumes de bouleau, de 5 mètres de long et de 16 à 28 centimètres de diamètre au bout, fin furent suivies dans tout un train de flottage pour vérifier leur flottabilité. Les grumes séchées par la méthode biologique restèrent 50 jours dans l'eau sans couler, au bout de trois mois, 10 pour cent environ coulèrent. Des grumes, dont les découpes avaient été en outre enduites d'une substance imperméable, demeurèrent dans l'eau en excellent état de 5 à 6 mois, de 0,5 à 3 pour cent seulement ayant coulé pendant toute cette période, suivant la substance imperméable utilisée. Il semble donc que le séchage biologique, complété par un revêtement imperméable des découpes des grumes, peut préserver la capacité de flottaison des essences feuillues pendant une période suffisante (4 mois ou plus) pour effectuer leur transport par eau aux points terminus normaux de livraison.

POIDS AVANT ET APRÈS LE SÉCHAGE BIOLOGIQUE

Essence



Avant séchage fraîchement coupées



Après séchage et pour différentes périodes

5 jours

10 jours

15 jours

kg. par m2

Bouleau

950

860

780

750

Tremble

970

870

780

750

Epicéa

850

730

660

630

Pin

860

820

790

770

Agents destructeurs et protection des forêts

AUSTRALIE

· La superficie totale de l'état de Victoria est d'environ 87.000 square miles (35.200 ha) dont 7.800 (3.100 ha) sont des forêts permanentes et des pares nationaux, et 14.200 (5.700 ha) des terres boisées appartenant à la Couronne, mais non réservées. Le climat est caractérisé par des étés longs et secs, par des vents chauds à vitesse élevée, et par des périodes de très faible état hygrométrique.

Le premier sinistre dû au feu se produisit en 1851, au début de la colonisation; l'état fut presque entièrement incendié et plusieurs colons perdirent la vie. D'autres graves incendies se produisirent en 1886, 1898, 1914 et 1919, après quoi fut formée une Commission des forêts. Mais les grands incendies se répétèrent, dominés par le désastre de janvier 1939, au cours duquel 71 personnes périrent, 69 scieries furent détruites, plus de 3 millions d'acres (1,2 millions d'ha) de belles forêts anéanties ou sérieusement endommagées et deux communes anéanties. Les conditions climatiques avaient été extraordinairement sévères, la température atteignant 117° F. à l'ombre (47° C), l'état hygrométrique tombant à 4 pour cent et la vitesse du vent atteignant 100 à 110 kilomètres à l'heure.

Une commission royale fut constituée pour procéder à une enquête et rédiger un rapport sur les mesures à prendre pour résoudre le problème des incendies. La plupart des incendies graves avaient pris naissance hors de la zone des forêts principales et avaient pour cause des opérations d'écobuage destinées à débroussailler les terres et des incendies volontaires. Les forêts elles mêmes, composées presque entièrement d'eucalyptus, deviennent extrêmement sèches, ainsi que de trop nombreuses pâtures conservées en vue du pacage. Même de nos jours, l'homme est responsable de tous les incendies graves, soit intentionnellement, soit par négligence.

L'initiative prise après 1939 visait à créer un système de lutte contre les incendies conçu pour faire face aux pires conditions possibles, à réduire le nombre des incendies par la propagande et par des programmes éducatifs, à établir une législation complète et draconienne contre les incendies, à créer des systèmes de détection et de communication efficaces, à réduire le temps écoulé entre la détection et l'extinction, à créer des piquets d'incendies bien entraînés convenablement répartis et parfaitement équipés, à étendre la protection au delà des limites des forêts domaniales, à rendre ces forêts accessibles aux véhicules automobiles et à prévoir l'établissement de réservoirs d'eau partout où cela serait nécessaire.

Les progrès réalisés pendant ces 13 dernières années sont satisfaisants, bien qu'il y ait encore trop d'incendies. L'attitude du public s'est améliorée. Une législation très judicieuse et très complète renforce le pouvoir des autorités forestières. Il existe 110 tours de guet, continuellement gardées, et la Royal Air Force australienne assure des patrouilles supplémentaires pour la détection. Un système de prévision des conditions météorologiques propices aux incendies est assuré par le bureau météorologique du Commonwealth. Les communications par radio et par téléphone ont atteint un haut degré de perfection. Un parc de 200 camions, ainsi qu'une réserve importante d'autre matériel, en particulier de camions-citernes, ont été constitués. Il y a 360 fonctionnaires titulaires, et 1.500 employés temporaires, disponibles pendant la saison propice aux incendies. Des bandes pare-feux sont établies par incinération le long des lisières des plus riches forêts, l'incinération des rémanents est réglementée, et tout risque d'incendie autour des scieries, des camps et des communes forestières est écarté chaque année. L'accès de ces forêts a été considérablement facilité par la construction d'environ 13 kilomètres de routes carrossables. De nombreux réservoirs ont été installés. Un service d'incendie de comté, chargé de la lutte contre les incendies dans les zones agricoles et pastorales de l'état a été créé et bien organisé, et collabore étroitement avec les autorités forestières.

CANADA

· Suivant le Canadien Journal of Botany, des études sur la pourriture du pin Weymouth (Pinus strobus) ont été effectuées dans la province d'Ontario, dans des parcelles expérimentales où les arbres ont été abattus et débités pour être analysés. Sur plus de 1.000 arbres examinés, 52 pour cent environ recélaient de la pourriture, et on a noté une relation très nette entre l'âge et la pourriture. Par exemple, 40 pour cent des arbres appartenant à la classe arbres âgés de 60 ans étaient atteints de pourriture, et 100 pour cent des arbres appartenant à la classe des arbres âgés de 220 ans, avec une perte du volume marchand de 4 à 40 pour cent respectivement. On n'a pas relevé de relations constantes entre le pourcentage de pourriture et le diamètre, mais, en comparant les arbres vigoureux et les arbres languissants le pourcentage de volume perdu était plus important chez ces derniers. On constata que l'âge d'accroissement périodique net maximum, c'est-à-dire la révolution pathologique, était situé entre 160 et 170 ans. Quoique 13 champignons destructeurs du bois aient été trouvés, Fomes pini est responsable de 90 pour cent de l'ensemble des pertes d'arbres sur pied.

Aménagement forestier

ETATS -UNIS

· Un fait nouveau dans l'établissement du budget des forêts aux Etats-Unis est l'adoption par trois des plus importantes compagnies d'assurance d'un vaste programme de prêts aux propriétaires forestiers, et l'étude active d'un projet semblable par deux autres compagnies. Les conditions qui couvrent les prêts ne sont pas encore entièrement établies, mais elles prévoient en général un aménagement et des mesures de protection contre les incendies, les insectes et les abus de pacage. Les compagnies qui fournissent les fonds préfèrent généralement des prêts de 25.000 dollars et plus, au taux de 5 pour Gent environ.

ROYAUME - UNI

· Dans les numéros d'octobre 1951 et de janvier 1952 du Quarterly Journal of Forestry, deux articles ont été publiés sur les assurances contre les incendies de forêts à l'étranger et au Royaume-Uni. D'après ces articles, il apparaissait que les avantages accordés par les assurances dans les autres pays d'Europe n'étaient pas accessibles aux propriétaires forestiers du Royaume-Uni, ce qui était dû pour beaucoup au fait que les compagnies ne manifestaient aucun enthousiasme pour assurer les forêts contre les incendies - en partie parce que les propriétaires étaient enclins à ne choisir que les risques défavorables pour leur assurance, et en partie parce que les compagnies ne pouvaient recueillir que très peu d'informations en ce qui concernait les incendies survenus dans les bois particuliers pendant une période donnée et qu'il était difficile d'évaluer le montant de la prime à demander.

Pour vaincre ces difficultés, les actuaires de Lloyd's étudièrent toutes les données qu'ils purent recueillir, et ont récemment établi un modèle de police d'assurances contre les incendies de forêts, qui, espère-t-on, satisfera à toutes les exigences des propriétaires forestiers à des tarifs qu'ils seront disposés à accepter. La police ne s'applique qu'aux bois soumis à l'administration du service forestier de l'Etat, ou agréé par lui, et comporte deux idées nouvelles. La première est que, lorsqu'un propriétaire décidera de s'assurer, on lui demandera de couvrir tous ses bois âgés de moins de 25 ans, la seconde, qu'il doit s'assurer pour un minimum de trois ans. Ces dispositions ont pour but de prévenir le choix des seuls risques graves et de permettre à Lloyd's de fixer les primes à un meilleur taux. Des arrangements spéciaux peuvent être pris pour assurer des bois âgés de plus de 25 ans; l'estimation est basée sur lé coût net du reboisement, plus la valeur de l'accroissement annuel.

Le taux annuel varie de 2 shillings pour 100 pour les peuplements de feuillus, à 10 shillings pour 100 pour les pins. Le taux moyen pour une propriété bien boisée contenant des feuillus, des peuplements mélangés, des mélèzes et autres conifères, s'établirait probablement aux environs de 5 shillings pour 100 sur l'ensemble.

La question de l'assurance contre les incendies de forêts mérite d'être étudiée de près par tous les propriétaires, car bien souvent des sommes considérables sont investies dans les bois particuliers.

Industrie et commerce

CANADA

· Tandis que les besoins de l'industrie de la pêche et le commerce d'exportation des bois de mines absorbent une portion considérable des produits bruts des forêts de Terre-Neuve, les deux compagnies papetières assurent la plus grande partie de la transformation des produits papetiers. L'industrie du sciage étant composée de nombreuses petites entreprises, sa production n'est pas importante, surtout en raison du caractère localisé des installations et de la qualité de la matière première, qui convient mieux à la production de la pâte qu'à celle des sciages.

Comme dans les autres régions du Canada, l'industrie de la pâte et du papier s'est rapidement développée à Terre-Neuve depuis la construction de la première usine de pâte en 1907. Quoique l'on ne dispose pas de statistiques de production pour les premières années, on peut juger du développement de cette industrie d'après l'augmentation du volume des exportations de papier journal, qui est passé de 62.000 tonnes en 1931 à 315.000 tonnes en 1941. La production de pâte de bois a atteint, en 1949, environ 400.000 tonnes. Cette année là, Terre-Neuve, avec une production record d'environ 440.000 tonnes, s'est rangée au troisième rang parmi les pays producteurs de papier journal du monde entier, n'étant dépassée que par le reste du Canada et des Etats-Unis.

En ce qui concerne les effectifs de la main-d'œuvre et la valeur des produits, l'industrie de la pâte et du papier vient après l'industrie de la pêche. Pendant ces dix dernières années, les deux compagnies papetières ont employé annuellement plus de 3.000 hommes en moyenne pour les travaux en forêt et plus de 3.000 ouvriers pour la fabrication. Ce dernier chiffre reste à peu près constant pendant toute l'année, tandis que le nombre des hommes employés en forêt varie considérablement atteignant un maximum en automne, époque où est effectuée la majeure partie des exploitations.

A côté du fait que ces compagnies modifient sensiblement le mouvement de la main-d'œuvre à Terre-Neuve, elles ont contribué, par l'expansion qu'elles prennent, à la création d'un certain nombre de collectivités à l'intérieur de l'île.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Afin d'aider, à l'échelle internationale, à la construction de nouvelles usines dans les pays insuffisamment développés, un organisme à buts désintéressés et dont le revenu provient des fabrications, a été créé aux Etats-Unis dans les buts suivants:

a) rechercher quels sont les besoins en usines des différentes régions du monde pour transformer à la source même les matières premières;

b) déterminer, par des recherches, les machines efficaces et pratiques convenant à de petites usines destinées à produire à bas prix. Etablir les plans d'une manufacture-type destinée à fabriquer des produits de qualité supérieure sur une base rémunératrice;

c) former et réunir des spécialistes pour installer et assurer le fonctionnement de ces usines;

d) prévoir l'installation et la mise en activité, à titre de démonstration, dans chacune des régions principales, d'une petite usine-type, pour chacune des ressources choisies en collaboration avec des fabricants de machines, les organisations répondantes et les gouvernements - cette usine étant destinée à servir d'unité de démonstration et de centre de formation;

e) prévoir l'achat et l'expédition de machines et de fournitures pour des installations-types supplémentaires, en cas de besoin;

f) aider à faire de chacun de ces centres de production une entreprise rémunératrice;

g) aider à obtenir, où cela est nécessaire, une participation financière dans des conditions favorables;

h) procurer des débouchés pour les produits manufacturés, si la production excède la demande intérieure.

UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES

· Des efforts considérables sont déployés depuis 20 ans pour transférer les centres de l'industrie du bois dans les provinces de l'ouest et du centre de la Russie d'Europe, vers le nord, l'Oural et l'Extrême-Orient. Il fut indispensable de rendre de nouvelles régions accessibles par la construction de routes, de créer de vastes entreprises industrielles susceptibles d'utiliser le bois, de construire des logements pour les ouvriers et d'affecter à chaque entreprise une région forestière suffisamment vaste pour lui assurer une possibilité annuelle déterminée pendant une période assez longue. Le Lesnoye Khoziastvo signale qu'au début de 1953, environ 1.720 importantes entreprises productrices de bois d'œuvre ont reçu des contingents précis de réserves de bois exploitables, représentant une possibilité annuelle de 300 millions de m3 pendant une période de 21 ans. De nombreuses difficultés restent encore à surmonter avant que le transfert prévu puisse être accompli.

A la fin du plan quinquennal actuel on estime que plus des sept dixième mes du volume annuel total des coupes seront concentrés dans le nord de la Russie d'Europe, les provinces de l'Oural, la Sibérie occidentale et orientale, et l'Extrême-Orient. Les progrès prévus figurent dans le tableau suivant:

POURCENTAGE DU VOLUME TOTAL DES COUPES ANNUELLES

Région

1948 Exploitation effective

1953 Exploitation prévue

A la fin du plan quinquennal

Russie d'Europe

11,0

13,0

17,0

République de Carélie

3,0

3,0

5,0

Oural

16,0

20,0

20,0

Sibérie occidentale

7,0

9,0

9,0

Sibérie orientale

11,0

13,0

14,0

Extrême-Orient

6,0

7,0

7,0

TOTAL

54,0

65,0

72,0

Partie nord-ouest de la Russie d'Europe

3,5

3,0

3,0

Provinces centrales

23,0

21,0

17,0

Région de la Volga

3,0

2,0

1,5

Caucase septentrional et Crimée

6,0

2,0

1,5

Asie centrale et Kasakstan

1,0

1,0

1,0

Transcaucasie

0,5

0,5

0,5

Partie méridionale de la Russie d'Europe

6,0

2,5

1,5

Régions occidentales de la Russie d'Europe

3,0

3,0

2,0

TOTAL

46,0

35,0

28,0

Les produits forestiers et leur utilisation

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Avec les progrès de l'expérience acquise en ce qui concerne la production de levure à partir des liqueurs résiduaires sulfitiques, l'intérêt pour l'utilisation de cette levure dans le domaine de la pharmacie et de l'alimentation humaine s'est accru. Afin d'approvisionner un marché toujours plus vaste, une nouvelle fabrique de levure est actuellement en construction dans une usine de pâte à Green Bay (Wisconsin) et doit produire environ 4.500 tonnes de levure par an à partir de 1954. Il est intéressant de noter que la première fabrique de levure, à Rhinelander (Wisconsin), qui ne devait produire que 1.200 tonnes de levure sèche annuellement, a depuis été agrandie et peut maintenant produire environ 2.000 tonnes par an, et de nouvelles installations permettant d'accroître la production sont en cours de montage.

L'utilisation des nouvelles richesses représentées par cette levure a débuté dans l'élevage de volailles de nouveaux débouchés s'ouvrent actuellement pour la nourriture des pores, des veaux et des vaches laitières, des poissons d'élevage, des chiens et autres animaux domestiques, ainsi que des animaux à fourrure, des visons en particulier. Toutefois, la fabrication de produits spécialisés, qui peuvent être d'une haute valeur dans le domaine de la nourriture en général, nécessite toujours de coûteuses recherches pour atteindre une mise au point satisfaisante, a le laboratoire des produits forestiers de Madison (Wisconsin) poursuit actuellement beaucoup de recherches spécialisées pour différents organismes de la défense nationale. Une de leurs principales activités concerne les emballages. Des projets sont actuellement à l'étude concernant les matériaux de rembourrage, les emballages destinés à contenir des pièces enduites de graisse, les caisses pour les pièces d'avions, les tonneaux de fibre pour les éléments d'avions l'emballage d'avions d'entraînement à expédier en cadres ou par air, le blocage et l'arrimage de moteurs à réaction dans des wagons de chemin de fer, et la rédaction d'un manuel pour les expéditions par avions de transport. On prévoit qu'une économie d'environ 45 millions de dollars sur les frais de transport par air pourrait résulter des recherches réalisées. D'autres recherches portent actuellement sur l'étude qualitative et la mise au point de nouvelles matières plastiques, de colles et d'éléments sandwich, d'éléments sandwich en matière plastique et en métal, qui doivent supporter des températures bien supérieures au point d'inflammation du bois, les propriétés du bois à 70° F (56° C) au-dessous de zéro, et l'utilisation du bois pour 1e transport des gaz liquides qui doivent être soumis à des températures voisines de 300° F (184° C) au-dessous de zéro.

ROYAUME-UNI

· De récentes recherches de laboratoire sur la résistance au feu des poutres et planchers de bois, faites dans le cadre des recherches nationales sur le bâtiment au Royaume-Uni, ont abouti à des méthodes permettant de calculer la résistance au feu de la plupart des bois typiques employés pour la construction des planchers et plafonds. Les mesures comportent:

a) l'estimation de la charge de rupture des solives;

b) l'expression de la charge des poutres sous forme de fraction de la charge de rupture

c) la lecture de la résistance au feu d'après les courbes traduisant ces mesures, et montrant le temps en minutes écoulé jusqu'à la rupture, comparé au rapport de la charge de rupture appliquée pour des solives de différentes dimensions

d) l'addition à la résistance indiquée de la période de protection que doit exercer le plafond, telle qu'elle a été établie au cours des recherches.

Politique forestière

AUSTRALIE

· Il n'y a pas de politique nationale forestière d'ensemble en Australie. Les gouvernements des divers états administrent indépendamment les uns des autres les forêts situées sur leurs territoires et chaque état possède sa propre politique forestière et sa propre législation. Le gouvernement du Commonwealth a établi un bureau des forêts et du bois, qui assure l'aménagement rationnel des forêts gérées par le Commonwealth, et assure, dans le domaine de la foresterie, certaines fonctions d'un caractère national, telles que l'enseignement et la recherche. Le bureau joue aussi le rôle d'organe central et assure la liaison et la coopération des différents services forestiers australiens.

Les projets et la construction de routes dans les forêts vierges ont déterminé un accroissement général de la production du bois supérieur d'au moins 2 pour cent au taux d'accroissement de la population pendant ces deux dernières années. Le malaise financier qui a suivi la réduction des crédits pour l'année fiscale 1952-53 diminuera les possibilités de travaux de construction de routes projetées pour cette période, et le taux d'accroissement de la production de bois se trouvera réduit en conséquence. Toutefois, ces difficultés financières ont également entraîné une diminution de la demande de bois en Australie, d'où un accroissement considérable des exportations.

Il y a une pénurie marquée de résineux indigènes en Australie, et tous les services ont décidé d'accélérer le rythme de création de forêts résineuses, quelquefois même au dépens de la régénération et de la protection contre les incendies des forêts feuillues indigènes.

CANADA

· Le rapport envoyé par le Canada à la FAO pour 1952/53 signale que, conformément au Forestry Act de 1949, le gouvernement fédéral, entre le 4 décembre 1951 et le 12 juin 1952, passa des accords avec les gouvernements de huit des dix provinces du Canada. Ces accords prévoient l'octroi d'une assistance financière fédérale aux provinces pour leur permettre d'achever l'inventaire de leurs ressources forestières au cours des cinq prochaines années et de reboiser les terres vacantes de la Couronne au cours de la même période.

Les classes d'inventaires forestiers comprises dans ces accords sont, en gros, celles qui sont définies dans la publication de la FAO, Préparation d'un inventaire forestier national, par les termes «inventaire de reconnaissance» et «inventaire forestier national». Ils doivent servir à déterminer l'étendue et l'emplacement des massifs boisés, à classer les forêts productives par types et dimensions des peuplements, ou par nature des droits de propriété ou d'occupation dans les régions accessibles, et à fournir des estimations par essence du volume de bois accessible pour de vastes étendues, telles que les districts administratifs provinciaux, ainsi que quelques renseignements concernant l'accroissement annuel. Le gouvernement fédéral s'engage à payer la moitié des frais supportés par les provinces pour l'exécution de ces inventaires, y compris la préparation des cartes forestières et l'établissement des rapports d'inventaires les programmes et l'exécution du travail étant soumis à l'approbation fédérale. Le type d'inventaire plus détaillé désigné sous le nom de «règlement d'exploitation» ne pourra, aux termes de ces accords, bénéficier d'aucune aide fédérale.

Excepté dans le cas de l'île du Prince-Edouard, où les conditions forestières diffèrent sensiblement de celles des autres provinces, les accords fédéraux-provinciaux, en ce qui concerne le reboisement, prévoient le paiement, par le gouvernement fédéral, d'un cinquième des dépenses faites par la province, au cours de chaque année fiscale, pour le reboisement des terres vacantes de la Couronne dans le cadre des programmes approuvés, - ou du montant de l'excédent des dépenses par rapport à la moyenne des frais supportés par la province elle-même au cours des trois dernières années précédentes pour ces mêmes opérations, quelle que soit la différence. Un avantage est ainsi offert pour favoriser l'extension des programmes de reboisement des terres provinciales déboisées, lorsque celles-ci ne sont ni louées ni placées sous licences. Afin de simplifier les opérations de comptabilité et de vérification, la plupart des accords ont été remaniés en 1952, et prévoient des paiements fédéraux, semblables en substance à ceux que nous avons mentionnés ci-dessus, sur la base d'un taux uniforme, suivant le nombre d'arbres plantés ou la surface ensemencée, plutôt que sous forme de pourcentage des frais. De plus, le gouvernement fédéral s'engage à payer aux provinces un cinquième des frais pour la création et l'exploitation de nouvelles pépinières forestières, c'est-à-dire de pépinières encore improductives.

La division de recherche forestière du Service forestier fédéral a récemment codifié une nouvelle politique concernant la recherche forestière et entreprend la préparation de plans de travail à exécuter dans un avenir immédiat dans les différents périmètres. Ces plans, tout en faisant place aux activités de recherche qui semblent devoir être les plus utiles dans chacun des districts, seront, autant que possible, coordonnés de manière à assurer une répartition rationnelle des activités de recherche en ce qui concerne les principaux problèmes communément rencontrés en foresterie dans l'ensemble du pays. De même, une nouvelle doctrine sur la politique des recherches a été adoptée par la Division des laboratoires de produits forestiers pour orienter les travaux dans les laboratoires de Ottawa et de Vancouver. Des programmes de recherche, patronnés par le gouvernement fédéral et les industries utilisatrices de pâte, et visant à intensifier l'utilisation des feuillus dans la fabrication de la pâte, se poursuivent activement.

CEYLAN

· Une loi sur la conservation du sol a été ratifiée par le parlement de Ceylan le 13 août 1951, mais sa mise en application nécessitera peut - être un certain délai. Elle donnera, en fin de compte, pouvoir au Ministre de l'agriculture:

a) de déclarer une région quelconque «région exposée à l'érosion» et de mettre en vigueur des mesures spéciales de protection contre l'érosion sur toutes les terres comprises dans ce périmètre

b) de réglementer d'une façon générale certains types de culture ou d'utilisation du sol, par exemple, de prohiber ou de restreindre l'incendie des pâturages, et d'imposer des amendes à ceux qui laissent se propager les feux destinés au «chenas», ou culture nomade.

Il faut espérer que ces sanctions n'auront pas à être infligées, et que les démonstrations et l'éducation des agriculteurs, prévus par cette loi, suffiront à la faire respecter. Le personnel dont dispose actuellement le Ministre de l'agriculture est insuffisant pour appliquer ce programme, car on estime indispensables 20 ingénieurs et 450 préposés aux démonstrations sur le terrain. Un cours spécial de conservation du sol, d'une durée de trois mois, est prévu pour former un noyau de personnel temporaire.

CONGO BELGE

· La politique forestière adoptée lors de la mise en vigueur du décret du 11 avril 1949 continue à être mise en application. Elle comporte:

a) inventaire des forêts domaniales et évaluation de la proportion de forêt naturelle sur l'ensemble de la superficie boisée du pays;

b) mise en réserve des forêts qui doivent être conservées pour des raisons climatiques, économiques ou autres (lutte contre l'érosion) et étude des méthodes d'aménagement à appliquer dans ces forêts;

c) réglementation des exploitations sur la base de la fixation d'un volume des coupes autorisées pour les forêts existantes;

d) amélioration des forêts exploitées par l'introduction d'essences précieuses pour les exportations, par plantations de jeunes plants, semis à la volée, ou plantations en groupes ou en bandes;

e) protection des savanes et lutte contre les feux de brousse afin de favoriser le reboisement en essences forestières des savanes présentant des conditions favorables, association de la jachère forestière et des cultures agricoles partout où, pour l'instant, seule la jachère à graminées est possible (des rideaux de feuillus sont actuellement utilisés pour compartimenter les savanes);

f) établissement de peuplements destinés à répondre aux besoins de la population, de l'industrie ou des transports.

L'ordonnance du Gouverneur général du 25 mai 1953 constitue une nette amélioration de la législation précédente, en ce qu'elle interdit les feux tardifs, mais encourage ceux pratiqués au printemps, qui n'ont que peu d'effets sur la vie des arbres et arbustes des savanes et détruisent moins de matières organiques que les feux tardifs. En certains centres et pour certaines formes de transport (par eau ou par terre) se pose un problème d'approvisionnement en bois de chauffage. Un programme de production a été tracé dans le cadre duquel des peuplements d'essences à croissance rapide ont été créés, afin d'obtenir, en quelques années, du bois de chauffage de bonne qualité. Le volume fourni par quelques essences exotiques, l'eucalyptus en particulier, dans les montagnes de l'est du Congo, a été supérieur à celui obtenu pendant le même laps de temps dans leurs pays d'origine. Dans le Ruanda-Urundi, les terres les moins fertiles, impropres aux pâturages et aux récoltes, ont été obligatoirement reboisées afin de satisfaire aux besoins domestiques de la population.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· Deux systèmes visant à obtenir un aménagement complet et cohérent des bassins de réception des grandes rivières sont actuellement à l'essai. Le premier, dont l'organisation de la Tennessee Valley Authority (TVA) est un exemple bien connu est basé sur une autorité fédérale centrale. L'autre, dont le bassin du Missouri est un exemple, a pour base un comité réunissant des représentants de plusieurs organismes comprenant les six principaux services fédéraux intéressés dans le plan d'ensemble, ainsi que les gouverneurs des dix états sur lesquels le bassin est situé, la théorie étant que, grâce à un échange d'information et de plans, et à leur discussion, une collaboration efficace pourrait être obtenue.

Le bassin du Missouri couvre 529.000 square miles (137 millions d'ha), soit 17,5 pour cent de la superficie totale des Etats-Unis continentaux. Environ 2 pour cent de l'état du Minnesota se trouvent dans le bassin, ainsi que 100 pour cent de l'état du Nebraska et 97 pour cent du Dakota du Sud; les autres états ont un pourcentage intermédiaire.

Depuis 1945, date à laquelle le comité fut organisé, les études et l'élaboration des plans se poursuivent sans arrêt et, avec la cinquième et dernière révision des plans, l'estimation du montant total des frais d'aménagement du bassin a presque atteint le chiffre de 11.250.000.000 dollars, en augmentation d'environ 1.900 millions de dollars sur l'estimation précédente, par suite de l'accroissement des prix unitaires et de certains travaux supplémentaires qui sont la conséquence des inondations récentes et sans précédent qui ont ravagé le bassin. Les estimations actuelles envisagent une dépense moyenne de plus de 33 dollars par acre ($ 82 par ha) pour l'ensemble du bassin. Sur ce total, environ 67 pour cent sont calculés pour des travaux d'art importants, principalement sur les cours d'eau principaux, et le restant pour tous les autres travaux. En particulier, les projets établis par le Ministère de l'agriculture des Etats-Unis comportent ceux qui intéressent la conservation et l'amélioration des pâturages et terres cultivées, ainsi que les forêts et pâturages forestiers, en même temps que des mesures visant à la stabilisation des petits cours d'eau.

Le fait que le programme complet, tel qu'il est établi actuellement, est un programme à long terme, est indiqué par les estimations détaillées qui prévoient, pour les six prochaines années, une dépense inférieure à 27 pour cent du programme total. Ce programme est déjà en cours d'application sous forme de projets séparés, au fur et à mesure que les pro jets sont officiellement approuvés. Actuellement, environ 11 pour cent des travaux prévus dans le programme ont été exécutés ou sont en voie d'exécution.

Le bassin du Missouri fait l'objet d'études et de discussions constantes en vue d'un aménagement du type de la TVA et servira vraisemblablement de terrain d'essai pour les deux principales méthodes envisagées.

GRÈCE

· Le reboisement, en conifères principalement, est effectué tant pour des raisons économiques que dans un but de conservation du sol, ce dernier spécialement dans les bassins de réception des torrents. Un sérieux effort est fait pour établir des essences à croissance rapide, telles que les peupliers et eucalyptus.

On n'estime pas que ces nouveaux peuplements puissent fournir annuellement plus de 1 ma par hectare pendant les premières années, et lorsqu'ils auront atteint leur plein développement, ils ne fourniront vraisemblablement pas plus de 1,5 ma par hectare.

Un rapport gouvernemental signale que les travaux sont actuellement en cours dans 12 périmètres de restauration de torrents, des travaux de correction étant effectués sur 58 torrents. Pendant l'année fiscale 1952/53, un crédit de 3 billions de drachmes fut ouvert pour la construction de travaux d'art dans ces bassins de réception. Dans les bassins en voie de restauration, une transformation de l'économie agricole, provoquée par les restrictions apportées au pacage des chèvres, est aidée par le développement de la foresterie.

Un effort spécial est tenté pour améliorer les pâturages de montagne, qui couvrent 50 pour cent de cette région, soit approximativement 6 millions d'hectares. Deux périmètres pastoraux sont organisés dans les montagnes de l'Olympe et de Tzumerka. Des plans d'amélioration sont en cours d'exécution dans ces districts, parmi lesquels des abreuvoirs pour les animaux, la construction de réservoirs, de routes et de pistes, ainsi que des projets de captage d'eau, de clôture, de semis artificiels, de réensemencement, de création de parcelles expérimentales et de parcelles de démonstration pour les variétés de plantes fourragères importées.

NOUVELE-GUINÉE NÉERLANDAISE

· On envisage actuellement une révision de la législation forestière en vigueur en Nouvelle-Guinée néerlandaise. Pour que l'utilisation des forêts atteigne son plein développement il est indispensable que les forêts puissent être affranchies des droits d'usage; cette réforme est particulièrement souhaitable dans le cas des forêts mises en réserve en vue de la protection des bassins de réception, et l'on s'efforce actuellement de réaliser un ensemble de conditions satisfaisant.

En 1953, pour la première fois depuis de nombreuses années, le bois de fer des Moluques a été exporté à nouveau. Ce bois est acheté par l'administration des forêts, mais aussi par des entreprises privées et par quelques habitants de la région. Les coupes sont généralement exploitées par des coopératives, qui vendent le bois elles-mêmes, ou le remettent à l'administration des forêts.

PAYS -BAS

· Un nouveau projet de code forestier vient d'être préparé pour remplacer la loi existante, qui date de 1922, et quelques lois votées sous la pression des circonstances, juste avant ou après la guerre. Ce projet de loi a été publié, mais n'a pas encore été présenté au parlement. Les règlements d'administration publique seront laissés à une commission forestière, qui sera probablement nommée en 1953 et sera composée de représentants des diverses organisations ou parties intéressées (organisations ouvrières, associations de propriétaires forestiers, service forestier de l'Etat). Tous les propriétaires forestiers sont, de par le statut, obligés d'observer les règlements édictés par cette commission.

Le Service forestier d'Etat, qui existe depuis plus de 50 ans, s'occupe non seulement des forêts domaniales, qui comprennent environ 15 pour cent de la superficie boisée totale, mais encore d'un certain nombre de forêts communales ou appartenant à des collectivités. Il est également chargé de l'application de tous les règlements statutaires et de diffuser la documentation, sauf celle qui concerne la recherche forestière.

La recherche forestière est assurée par la Station expérimentale forestière et par l'Institut de recherche forestière, tous deux situés à Wageningen et par l'Institut de recherche de biologie appliquée à Oosterbeek. Ce dernier est particulièrement chargé des recherches sur les dommages causés par les insectes et la lutte contre ces insectes.

PORTO RICO

· Suivant le rapport envoyé par Porto Rico à la FAO pour l'année 1953, les objectifs de la foresterie dans cette île ont été clairement exposés dans une nouvelle déclaration figurant dans une des sections du programme de mise en valeur agricole du pays. Le but est d'augmenter la productivité de quelque 600.000 acres (242.820 ha) de forêts, environ le quart de la superficie de l'île, jusqu'à ce que chaque hectare fournisse finalement sa pleine possibilité en produits forestiers, et contribue au maximum à la conservation du sol et à la régularisation des cours d'eau pour le bénéfice de la majorité des habitants. Ce programme, patronné par les Services forestiers fédéral et insulaire des Etats-Unis, vise à intensifier les efforts d'éducation pour assurer l'amélioration et la mise en valeur des forêts particulières, là où ces progrès sont économiquement irréalisables, d'incorporer ces terres aux forêts domaniales par donation, échange ou achat.

SURINAM

· L'inventaire aérien de la moitié septentrionale du pays, réalisé en 1947, a révélé que 75 pour cent de cette partie du pays sont couverts de forêts tropicales. La production actuelle de bois du Surinam n'est que de 130.000 m3 de bois en grumes par an, ce qui est très au-dessous de sa capacité de production. La récolte du bois par hectare est faible, par suite de la connaissance insuffisante du peuplement, des méthodes désuètes d'exploitation et de transport, et il s'ensuit que des coupes ayant

épuisé la forêt ont été effectuées le long des rivières accessibles. Le projet forestier actuel vise à déterminer des peuplements économiquement exploitables d'une superficie au moins égale à 500.000 hectares, et pouvant fournir une production minima de 50 ma par hectare. Avec une révolution de 80 ans et une contenance annuelle de 6.000 hectares, on peut obtenir une production de 300.000 m3. Ce projet comporte quatre phases:

Inventaire - Estimation au sol, en partant d'un levé aérien.

Recherche - Sur les 200 essences utilisables, 50 seulement sont suffisamment connues. Des études écologiques seront indispensables pour obtenir des données sur les perspectives de régénération. Les possibilités techniques et économiques, par types et essences, et leurs transformations, seront étudiées.

Exploitation - Mise en exploitation des zones boisées et tracé des principales voies de communication.

Propagande - Education et publicité concernant les méthodes d'éxploitation, la transformation et le traitement du bois, le commerce.

Le total des frais, comprenant une somme de 800.000 florins destinés à subventionner une enquête sur les possibilités de plantation à grande échelle d'essences propres à la fabrication de la pâte et du contreplaqué, est estimé à 6 millions de florins du Surinam. Comparée à la production de 1950, estimée à 4 millions de florins, la production accrue atteindra, estime-t-on, 13 millions de florins, et les exportations 11 millions.


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