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Revue bibliographique

FORSTOECOLOGIE (Ecologie forestière) Franz Hartmann. Illus. Georg Fromme et Cie, Vienne. 1953. Broché 168 schillings.

Cette étude écologique des forêts expose les réactions des facteurs écologiques fondamentaux tels que climat, végétation et sol. Elle insiste particulièrement sur l'influence de ces réactions sur le sol et sur la manière dont le sol exprime l'intégrale de ces réactions par la vitesse de croissance et la vigueur des arbres. Le profil du sol forestier, avec ses horizons organiques superficiels, enregistre les conditions dans lesquelles il a évolué, y compris l'influence des méthodes d'aménagement, présentes et passées. La nature dynamique du sol a fréquemment été reconnue mais les exemples qu'utilise Hartmann pour montrer les modifications que peuvent provoquer dans un sol forestier les méthodes d'aménagement révèlent le sol comme un milieu malléable et sensible de culture des arbres.

Dans cette étude des facteurs écologiques, l'auteur s'attache tout d'abord à faire disparaître l'ambiguïté qui s'attache à la terminologie relative à l'état et au type de matière organique se trouvant sur le parterre forestier. Il décrit les divers agents et processus qui édifient les types d'humus forestier: arthropodes, vers, champignons, processus anaérobies abiologiques (sphaignes si pures qu'elles s'accumulent sans transformation), et formation de mor. Ces processus étant différenciés avec précision il décrit un système définitif de nomenclature pour les formes d'humus et donne de l'évolution du sol le tableau le plus clair que le critique ait jamais lu.

La plus grande partie du texte d'Hartmann établit la documentation nécessaire pour reconnaître la structure écologique - types de sol et facteurs agissant sur leur évolution, types d'humus et circonstances de leur origine, végétaux réactifs de l'état du sol et de l'humus, systèmes d'enracinement et leur importance afin de fournir les instruments nécessaires à l'objet du livre, c'est-à-dire la reconnaissance et la cartographie de l'état d'une station et de sa qualité pour la végétation forestière au moyen de techniques simples aisément applicables sur le terrain.

La dernière partie, relative aux engrais et l'amendement de conditions forestières médiocres a été introduite en raison de l'intérêt aigu actuel du sujet en Europe. Los techniques culturales accompagnant le reboisement y sont étudiées. C'est une section qui peut éclairer ceux qui ne sont pas avertis des tendances européennes actuelles pour l'amélioration des techniques de sylviculture.

En dépit de ses bases européennes, ce livre, qui représente toute une vie d'études, trouve des applications pratiques ailleurs dans le monde, où une grande partie de la terminologie pédologique européenne a été adoptée en raison du parallélisme des conditions pédologiques. Il devrait rendre service aux forestiers professionnels du monde entier. Le critique serait heureux de recevoir des avis sur l'opportunité de traductions.

T. W. Daniel, professeur de Sylviculture, Utah State Agriculture College, Logan (Utah Etats-Unis.)

LES EUCALYPTUS EN AUSTRALIE ET EN TASMANIE. H. I. Renier. 125 p. Direction de l'agriculture du Ministère des colonies. Bruxelles. 1953.

L'auteur a participé au voyage d'études sur l'eucalyptus organisé par la FAO en Australie en 1952, à la recherche de renseignements sur l'eucalyptus en vue de son acclimatation au Congo belge et au Ruanda - Urundi. Il consacre plusieurs chapitres aux conditions régnant en Australie: géographie physique, géologie et pédologie, climatologie, végétation, méthodes de sylviculture, en insistant sur la régénération naturelle et le reboisement; caractéristiques spéciales des eucalyptus et les industries du bois basées sur ce genre. Le livre est bien illustré et contient une utile bibliographie de huit pages.

CHECK LIST OF NATIVE AND NATURALIZED TREES OF THE UNITED STATES (INCLUDING ALASKA) (Nomenclature des arbres spontanés et naturalisés des Etats-Unis. Alaska compris). E. L. Little, Jr., Agriculture Handbook N° 41. U.S. Forest Service. 472 p. Washington, D.C. 1953. $2,00.

Cette publication, préparée sous la direction du service forestier des Etats-Unis (Comité de nomenclature des végétaux forestiers et pastoraux), est la toute dernière révision de la première nomenclature établie par G. B. Sudworth en 1898 et revue par ses soins en 1927.

Les révisions actuelles sont fondées sur le Code international de nomenclature botanique adopté au septième Congrès international de botanique qui s'est tenu à Stockholm en 1950. La classification comprend 77 familles, 252 genres, 865 espèces, 61 variétés et 101 hybrides, au total 1.027 espèces, variétés et hybrides.

Si les forestiers et les botanistes de tous les pays suivent les règles simples qui ont servi à la rédaction de cette liste, la confusion qui existe maintenant dans la nomenclature des arbres et des bois commerciaux sera de beaucoup réduite.

VEGETATION AND WATERSHED MANAGEMENT (Aménagement de la végétation et des bassins de réception). E. A. Colman. 412 p. Ronald Press Company, New York, 1953. $7,00.

Ce livre, qui fait partie d'une série d'études parrainées par la Conservation Foundation de la ville de New York et traite des aspects complémentaires des ressources nationales en eau, rassemble et analyse les connaissances actuelles sur les relations entre la végétation et son aménagement avec la lutte contre les inondations, l'approvisionnement en eau et l'érosion du sol.

Les observations faites dans un certain ensemble de conditions ne peuvent pas être transposées avec certitude à d'autres conditions, mêmes analogues dans l'ensemble, et beaucoup de recherches effectuées jusqu'à ce jour ont été lices à des conditions extrêmes telles que celles des montagnes de la Californie du Sud, abruptes et couvertes de broussailles, ou bien à des traitements extrêmes de la végétation, tels que le déboisement total, les abus de pacage brutaux et prolongés, et la pratique d'une agriculture montagnarde.

A l'autre extrémité de l'échelle dans le cas, par exemple, de terres aux pentes douces, de sols perméables et d'utilisations ne causant pas de dommages, on possède une bonne somme de connaissances. C'est pour les cas intermédiaires qu'existent les plus grandes lacunes dans nos connaissances.

Par exemple, quelle est l'intensité de pacage qui maintiendra un pourcentage du couvert végétal suffisant pour protéger les ressources en sol et en eau? Ou bien, quels systèmes et quelles intensités de coupe peuvent améliorer le rendement en eau, en réduisant la quantité interceptée et en prolongeant la fonte des neiges? Ou bien où et comment peut - on utiliser le feu pour substituer l'herbage à la broussaille sans affecter gravement la production d'eau ni le sol,

La présente étude contient beaucoup de renseignements utiles sur ces problèmes et d'autres grands problèmes semblables, sur les techniques adaptées à des buts et à des conditions varices et sur les relations entre les diverses sciences qu'implique ce très vaste domaine.

A METHOD OF ESTIMATING TIMBER VOLUMES FROM AERIAL PHOTOGRAPHS (Méthode d'estimation du volume de bois par photographies aériennes). M. J. Ferree. 50 p. State University of New York, College of Forestry, Syracuse. 1953. $1,00.

Après un bref historique des inventions et procédés technologiques de la photogrammétrie, l'auteur insiste sur les méthodes récemment mises au point qui permettent d'effectuer des classifications du matériel en volume à l'unité de surface d'après des photographies aériennes.

Les principaux objectifs de la publication sont:

a) l'appréciation de l'évolution historique;
b) la compréhension du rôle de la statistique;
c) les connaissances de l'application des techniques;
d) une notion et une appréciation appropriées de la précision.

L'accent est placé dans tout l'ouvrage sur la facilité d'application des techniques afin de vaincre les résistances qui s'opposent à l'usage de la photographie aérienne dans l'estimation du matériel.

L'auteur a étudié l'usage des films infrarouges et panchromatiques à deux échelles, 1:16.000 et 1:20.000. Il fait remarquer qu'il faut de nouvelles expériences en ce qui concerne le type de film photographique et les combinaisons de filtres, la saison de prises de vues, leur échelle, et il escompte beaucoup de nouveaux progrès tels que l'usage des films en couleurs, et un plus large emploi de l'hélicoptère pour les estimations forestières.

Ce petit livre est recommandé à tous les forestiers qui s'intéressent aux inventaires et estimations du matériel ligneux, spécialement dans les régions tempérées. Une publication semblable serait fort nécessaire pour les forêts tropicales.

EL SECADO DE MADERAS EN ESTUFA (Le séchage artificiel du bois). A. Parra, G. Borgo, F. Valdés. 119 p. Asociación Mexicana de Profesionistas Forestales, Mexico. 1953.

Les pays d'Amérique latine manquent quelque peu de documentation forestière, générale ou spécialiste, si bien que quiconque s'intéresse à ce domaine doit souvent avoir recours à des travaux et à des sources de documentation étrangers, rédigés généralement dans une langue autre que l'espagnol. La publication de ce livre constitue un premier pas dans l'amélioration de cette situation.

Les industries forestières mexicaines accordent une attention croissante au séchage artificiel du bois. En raison de la grande variété de climats locaux, allant d'une aridité désertique à une humidité tropicale le séchage du bois au séchoir est d'une grande importance pour la production de produits secs de meilleure qualité pour les marchés consommateurs. Le séchage au séchoir aidera également le Mexique, une fois le marché national approvisionné, à exporter des sciages et produits ligneux conditionnés de bonne qualité.

TIMBER: ITS STRUCTURE AND PROPERTIES (Le bois: sa structure et ses propriétés). 3e édition. H. E. Desch. 350 p. Macmillan & Co. Ltd., Londres. 1953. 25s.

La troisième édition de ce manuel bien connu, publié pour la première fois en 1937, est une encyclopédie condensée et très utile de la technologie du bois, où l'auteur insiste principalement sur l'anatomie du bois et sa préservation, sujets qui constituent son domaine spécial de recherches. Les autres parties du livre portant sur les propriétés et l'utilisation du bois ont été mises à jour et les résultats de nouvelles recherches y ont été ajoutés.

AN ATLAS OF END - GRAIN PHOTO MICROGRAPHS FOR THE IDENTIFICATION OF HARDWOODS (Atlas de microphotographies des sections transversales pour l'identification des feuillus). Forest Products Research Bulletin N° 26. Department of Scientific and Industrial Research. 87 p. H.M.S.O., Londres. 1953. 12s. 6d.

Ce bulletin, qui consiste en presque 400 microphotographies montrant la structure des bois, doit être utilisé avec le bulletin N° 25, Identification of Hardwoods: A Lens Key (Identification des feuillus: Clé pour détermination à la loupe).

Les lecteurs qui n'ont pas la possibilité de vérifier l'identification des bois d'après la clé en comparant les échantillons à des spécimens authentiques, trouveront utiles de les comparer aux microphotographies de la présente publication.

Les caractères utilisés pour l'identification dans le bulletin N° 25 comprennent les caractères des pores, la présence de parenchymes, des rayons et de zones d'accroissement; et les espèces sont groupées d'après ces caractères. Un index complet constitue un guide facile pour trouver les microphotographies correspondantes.

ADHESIVES FOR WOOD (Les colles à bois). R.A.J. Knight. 242 p. Tudor Publishing Co., Inc., New York. 1952. $5,00.

Cette monographie rassemble les résultats d'une vaste enquête conduite par le Forest Products Research Laboratory de Princes Risborough, par la section de recherche et de perfectionnement des matériaux du Ministère du ravitaillement, et par l'auteur lui-même. Il décrit et classe les principales colles suivant leur durabilité et passe ensuite à la discussion des techniques de collage et des méthodes d'essais. Grâce à un bon choix bibliographique, cette publication a la valeur d'un travail de référence pour les professionnels ainsi que pour les étudiants.

WOOD PRESERVATION (La préservation du bois). 2e édition. G. M. Hunt et G. A. Garratt, 417 p. Illustré. McGraw Book Co. Inc. New York. 1953. $7,50.

Cette seconde édition est destinée comme l'était la première, à servir à la fois de manuel pour les étudiants en foresterie et en travaux publics, et d'ouvrage de référence pour tous ceux qui sont intéressés à l'industrie de la préservation du bois pour les acheteurs et les ingénieurs s'occupant de l'utilisation du bois, et pour d'autres que peuvent intéresser la mise au point et le lancement de nouveaux produits et méthodes de traitement.

Depuis la parution, en 1938, de la première édition, de nombreux progrès ont été accomplis dans presque tous les aspects de la préservation du bois et une grande quantité de nouvelles données techniques ont été publiées par de nombreux organismes ou chercheurs individuels étudiant cette question. Le but des auteurs a été d'incorporer les matériaux Importants contenus dans cette masse de renseignements nouveaux, et en même temps, de conserver là discussion des principes fondamentaux et des faits essentiels contenus dans le volume précédent.

RESEARCH IN THE ECONOMICS OF FORESTRY (Recherche en économie forestière). William A. Duerr et Henry J. Vaux, rédacteurs. 475 p. Charles Lathrop Pack Forestry Foundation Washington 1953. $6,00.

Ce travail, digne d'être recommandé, principal élément d'un projet financé par la fondation forestière Charles Lathrop Pack et parrainé par la Société des forestiers américains, a un double objet: définir l'économie forestière comme un domaine de connaissances organisées et explorer les méthodes de l'économie forestière en temps que domaine de recherches.

L'introduction décrit l'économie forestière comme une science qui a connu un développement rapide pendant les dernières 50 années mais n'est pas encore arrivée à maturité. Cette imparfaite maturité revêt trois aspects.

En premier lieu, l'étendue ou l'emprise de ce domaine reste encore à préciser clairement; en second lieu, sa fonction n'est jusqu'à ce jour qu'incomplètement admise, et en troisième lieu, ses méthodes de recherche restent encore flottantes.

Les rédacteurs assurent que la forêt a trois caractéristiques qui servent à la distinguer, au point de vue économique, de la grande masse d'activités que comporte l'économie en général. D'abord, les forêts ont des périodes de production bien plus longues que celles offertes habituellement par d'autres genres d'activités économiquement importantes. Les ajustements à longue échéance des ressources et des besoins qui, dans de nombreux marchés agricoles et industriels, peuvent s'échelonner sur quelques années, peuvent nécessiter dans le marché du bois un minimum de plusieurs dizaines d'années avant de se faire sentir. Les imperfections économiques et les retards des réactions peuvent par conséquent constituer certains des problèmes forestiers les plus importants et les plus critiques.

En deuxième lieu, le bois sur pied joue dans l'économie un rôle qui est rare parmi les produits. Une grande part du bois sur pied est considérée alternativement, soit comme une accumulation de capital, soit comme un produit fini. Ce double aspect de l'économie ne peut s'analyser que par des méthodes qui ne sont pas couramment appliquées dans les sciences économiques.

En troisième lieu, une proportion importante des biens produits par la forêt n'est pas directement mesurée par les marchés existants. (Il est important de noter que cela ne signifie pas nécessairement que ces valeurs ne sont pas mesurables en termes monétaires ou équivalents.) Ce fait résulte en partie du domaine administratif particulier dans lequel on est accoutumé d'assurer certains services forestiers, tels que les loisirs en dehors du cadre classique des marchés, et en partie de ce que certaines fonctions de la forêt, telles que la protection des bassins de réception, ne peuvent être mesurées qu'indirectement, au moyen d'analyses assez complexes.

La fonction des recherches en économie forestière est cependant de fournir aux propriétaires, administrateurs, législateurs et au grand publie une base permettant de prendre des décisions intelligentes quant aux aspects économiques de l'aménagement des sols forestiers et de l'utilisation de leurs services et de leurs produits.

FRESH WATER FROM THE OCEAN (L'eau douce tirée de l'océan). Cecil B. Ellis. 217 p. Ronald Press Co., New York. 1954. $5,00.

Ce livre, facile à comprendre, traitant d'un sujet complexe, présentera un grand intérêt pour les chercheurs dans les domaines de la forêt et de l'agriculture. C'est un exemple d'analyse systématique de la possibilité pratique de tirer de l'eau douce de l'océan, ce qui pourrait apporter un changement complet dans le mode de vie des habitants de régions arides.

Le personnel de «Nuclear Development Associates, Inc.» est parvenu à la conclusion que 1.000 millions de gallons (3.785 millions de litres) par jour irrigueraient une surface de sol d'environ 18 miles carrés (4.660 ha) à un prix qui ne dépasserait pas 30 cents par 1.000 gallons (3.785 litres) dans les localités où l'énergie est bon marché.

Le livre conclut que pour certaines villes et industries, le prix général moyen de 30 cents par 1.000 gallons serait financièrement admissible là où n'existerait pas de source d'eau douce à meilleur marché.

Pour de grands projets d'irrigation, cependant, où le prix de revient ne doit être supporté que par les produits du sol, il est douteux que l'une des méthodes d'extraction proposées jusqu'à présent - soit économiquement acceptable et s'il est nécessaire de pousser beaucoup plus loin les recherches pour mettre au point des méthodes moins coûteuses.


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