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Nouvelles du monde

Les articles qui paraissent ici sont des résumés de nouvelles choisies parmi celles qui peuvent intéresser les lecteurs de UNASYLVA. Ils sont classés par pays, suivant l'ordre alphabétique, sous les rubriques utilisées par la Division des Forêts. La FAO n'assume aucune responsabilité pour les articles reçus en toute bonne foi de ses collaborateurs de l'extérieur.

Généralités
Science fondamentale
Sylviculture
Agents destructeurs et protection des forêts
Dendométrie et inventaires
Aménagement forestier
Industrie et commerce
Produits forestiers et leur utilisation
Politique forestière

Généralités

ETATS-UNIS D'AMERIQUE

· Le collège de l'état d'Orégon a entrepris la préparation d'un atlas des ressources et de la mise en valeur du Pacifique du nord - ouest. Il a pu faire appel à 22 membres de ses propres facultés, et, de plus, a reçu une aide spontanée de plusieurs organismes ou personnalités.

Les sujets embrassés comprennent la topographie, les types de climat, les ressources en terre et en eau, la classification des terres par qualité les ressources forestières, les pâturages naturels, les terres agricoles les types de culture, les ressources de la pêche, les ressources minérales les installations d'énergie électrique, les transports, le développement industriel, l'utilisation des forêts, les ressources récréatives et la population.

A chaque sujet sont consacrés un bref exposé général et des cartes graphiques et tableaux appropriés, les cartes étant établies sur un modèle uniforme, rendant aisée la comparaison entre les différents sujets traités. Cet atlas constitue donc un sommaire complet des nombreuses ressources déjà utilisées ou utilisables, qui font la richesse de cette région, et constitue un moyen de travail qui devrait être extrêmement précieux et utile pour les personnes privées et les législateurs en leur facilitant une compréhension intelligente de ces questions.

NOUVELLE-ZÉLANDE

· Un opuscule sur la foresterie en Nouvelle-Zélande, concis et bien documenté, réunit différents chapitres du New Zéland Official Yearbook. On y trouve des informations sur l'historique, les statistiques et les conditions présentes et un tableau exact de la situation actuelle et l'évolution que l'on peut attendre. D'importants chapitres traitent de la politique forestière nationale, des ressources forestières, du pouvoir administratif forestier, de l'aménagement des forêts, de la protection contre les incendies, de la conservation du sol, de la foresterie publique ou privée, de l'activité financière de l'Etat, de l'utilisation des forêts, du commerce extérieur, de la recherche, des principaux arbres forestiers et des propriétés mécaniques des bois de Nouvelle-Zélande. L'inventaire forestier national, commencé en 1946, paraît devoir être terminé en 1966, au moins quant à ses principaux objectifs, de telle sorte que la Nouvelle-Zélande touche de près au but qu'elle s'est fixé de réunir une documentation complète et exacte sur ses ressources.

SARAWAK

· Les ressources naturelles de Sarawak on été décrites dans un rapport établi par le «Natural Resources Board», qui est composé des membres de tous les services intéressés. Sarawak, situé sur la côte nord - ouest de Bornéo, juste au nord de l'Equateur, couvre environ 47.000 square miles (12.000.000 ha) et sa population atteignait presque 1 million en 1947. Une politique de mise en valeur des ressources du pays avant tout pour le bien des populations, fut inaugurée par le premier rajah, Sir James Brooke, il y a plus d'un siècle, et le gouvernement actuel entreprend de suivre la même politique, faisant appel à la science moderne pour hâter cette mise en valeur.

L'ensemble de la végétation naturelle est pratiquement inclus dans les rain forests tropicales de basse altitude, comportant des surfaces couvertes de peuplements arbustifs soumis à une culture nomade, et des surfaces peu étendues de forêts moussues sur les hautes chaînes exposées. Les forêts sont surtout formées d'arbres à feuilles persistantes en peuplements mélangés. Il y a probablement plus de 2.500 essences et on peut en trouver plus de 100 sur la superficie d'un seul acre (250 à l'hectare), mais il n'y a pas plus de 260 essences en tout qui présentent une valeur commerciale à l'heure actuelle. La rain forest tropicale est subdivisée en marécages à mangrove, en forêts à tourbières, en «forêts-landes», forêts ripicoles et plusieurs autres types moins importants. Outre les principales essences productrices de bois d'œuvre sur lesquelles une importante documentation a été obtenue, les forêts fournissent nombre d'autres produits qui ajoutent à leur valeur. Les voies d'accès aux forêts sont loin d'être à un stade de développement avancé, mais les possibilités de développement de leur utilisation sont considérables.

La position financière du territoire est très favorable. Il n'y a pas d'impôts sur le revenu, pas de dette publique, et le Trésor possède une large réserve de trésorerie. Les exportations de produits agricoles, forestiers et surtout de minerais, s'accroissent continuellement, et, ces derniers temps, d'une manière très substantielle.

URUGUAY

· Parmi les dunes de sable mouvant que les vents ont balayées au travers des champs et des habitations, parmi les collines, les sierras et les pics dénudés par des siècles d'érosion intense, et sur l'arrière - plan du Rio de la Plata, se trouve un jardin botanique oublié, dit forêt de Lussich situé à Punta Ballena, département de Maldonado, qui devrait être extrêmement précieux pour les études scientifiques et aussi comme source de graines. Le Punta Ballena, qui s'élève à120 mètres, s'avance de quelques centaines de mètres, comme un éperon, dans le Rio de la Plata, où il est constamment battu par les vagues. De l'autre côté, se trouve l'île de Gorriti, qui a maintenant été reboisée par le Service forestier du Ministère de l'agriculture.

Le directeur du Service forestier uruguayien rapporte comment, en 1896, Don Antonio Lussich acquit cette terre et la replanta progressivement avec un choix de nombreuses essences. En dehors de l'arboretum plus de 800 hectares sont plantés de pins et d'eucalyptus.

Des essences provenant de latitudes extrêmement variées y croissent actuellement; des plantes de pays chauds s'y associent avec des plantes de pays froids et, entre ces deux extrêmes, un grand nombre d'essences de régions tempérées. La flore de tous les continents y est bien représentée et les plantes réussissent à y vivre ensemble dans des conditions purement naturelles.

Mais actuellement, la forêt de Lussich n'est plus qu'une propriété immobilière négligée, attendant d'être mise en valeur.

Science fondamentale

ETATS-UNIS D'AMERIQUE

· Plus de 180.000 jeunes pins ont été plantés dans tout le sud pour une série d'essais ayant pour but d'étudier l'existence et la répartition d'espèces géographiques des quatre principaux «pins du sud». Trois cents collaborateurs appartenant à des organismes forestiers privés, d'état, ou fédéraux, y participent. Le but de ces essais est de déterminer s'il existe des différences génétiques entre les pins du sud de même espèce ayant crû dans des conditions climatiques différentes ou sur des sols d'origines géologiques diverses.

Les quatre essences de pins étudiées sont Pinus taeda, P. caribaea, P. echinata et P. palustris. Des études antérieures tendent à prouver que de telles races géographiques existent effectivement pour P. taeda, ces diverses races diffèrent considérablement par leur rapidité de croissance, leur résistance aux maladies et leur aptitude à supporter les basses températures. La plantation d'arbres d'une race donnée hors de la région à laquelle elle est adaptée peut se traduire par de lourdes pertes financières sur l'accroissement, ou parfois même, par un échec complet. On espère que la présente étude permettra aux forestiers de définir les aires des races pour les principaux «pins du sud».

· L'annuaire pour 1955 du Département de l'agriculture aura pour sujet principal l'eau. Des comités techniques émanant des divers services intéressés ont été formés, et le travail préliminaire d'organisation et d'affectation est en cours. Cette publication aura deux buts principaux:

1. Faire naître chez les populations une conscience plus avertie de l'importance des ressources en eau pour leur bien - être et des possibilités d'améliorer l'utilisation, la conservation et l'aménagement de cette richesse.

2. Atteindre ce but par une présentation objective des connaissances scientifiques actuelles sur l'eau en tant que richesse naturelle, en insistant particulièrement sur ses caractéristiques et ses relations avec la terre et la population.

NOUVELLE-ZÉLANDE

· Dans les recherches de génétique, des progrès constants sont accomplis pour les essais de descendance des phénotypes d'élite de Pinus radiata qui ont été provisoirement choisis pour la création de vergers à graines. De plus, un ensemble de clones a été constitué pour l'étude ultérieure de l'effet de stations différentes sur les arbres possédant le même génotype.

L'acquisition de graines en vue d'essais complets de provenance sur huit des principales essences exotiques se poursuit, là où elle n'a pas été retardée par des années de fructification déficitaire; une coopération spontanée a été reçue de plusieurs pays d'Europe et d'Amérique.

Le généticien forestier a été délégué pour représenter l'institut de recherche auprès du «seed committee» créé par le service forestier pour localiser et inspecter des peuplements de conifères exotiques de haute qualité qui pourraient être utilisés comme sources normales de graines pour les boisements courants.

Sylviculture

CANADA

· Sept buts principaux en matière de recherche sylvicole ont été définis après discussion avec les membres de l'industrie du bois et les services provinciaux comme étant les points sur lesquels il importait surtout de concentrer les efforts dans les années à venir. Ce sont:

a) classification de station, y compris tout le domaine de la description des forêts;

b) sylviculture et écologie, étude des essences et leur comportement en association les unes avec les autres;

c) sylviculture appliquée - étude de la manière dont les différentes essences forestières réagissent au traitement;

d) croissance et production;

e) reboisement et sélection; le programme de sélection vise à obtenir une meilleure lignée d'épicéa pour les plantations;

f) méthodes d'organisation de l'aménagement et des règlements forestiers;

g) étude des techniques de recherche.

Les organismes gouvernementaux peuvent prendre à leur charge une bonne partie du travail dans tous ces domaines, excepté sur un point, pour lequel on doit se reposer en grande partie sur l'industrie - à savoir les expériences pratiques de sylviculture ou les coupes expérimentales.

NOUVELLE-ZELANDE

· La Nouvelle-Zélande doit reconsidérer la mise en valeur de sa production de feuillus. Une des possibilités serait la mise en valeur et l'utilisation de l'espèce indigène de Nothofagus, par suite de son aire étendue et de sa réaction rapide aux traitements culturaux. Les données existantes sur N. menziesii ont déjà été mises à jour et les renseignements dont on dispose pour N. fusca montre qu'il pourrait, lui aussi, jouer un rôle important, en particulier dans les forêts les plus productives de la partie nord-ouest de l'île du Sud.

Les peuplements purs de N. fusca d'une certaine taille sont rares, et la plus grande partie de la surface aménagée de Nothofagus devra être mise en valeur par conversion de la forêt mélangée naturelle à Nothofagus et Podocarpus, en une futaie régulière de Nothofagus. La méthode fondamentale de conversion à appliquer est le système régulier imposé par l'impossibilité d'obtenir sur une grande étendue une régénération rapide de Podocarpus. La technique de la régénération consiste essentiellement à préparer le sol à une époque fixée en fonction des rares années de semence, et à réserver de bons porte - graine, car une régénération rapide exige un sol squelettique, et la simple ouverture du peuplement suivie de la préparation du sol forestier, s'ils ne sont pas effectués en temps voulu, ne peuvent assurer la régénération.

On peut également favoriser la production des feuillus par une extension intelligente de la surface peuplée d'eucalyptus, qui ne couvre actuellement que 20.000 acres (8.000 ha). Les anciennes plantations d'eucalyptus ont souvent été mal étudiées en ce qui concerne l'adaptation des espèces aux différentes stations, par suite de l'ignorance où l'on se trouvait des exigences climatiques des diverses espèces commerciales.

Agents destructeurs et protection des forêts

ETATS-UNIS D'AMERIQUE

· Dans les forêts domaniales de la Californie du Sud, les réensemencements par avions de plusieurs zones incendiées en 1953 étaient déjà en cours avant la fin de la saison des incendies. En certaines régions, on a utilisé l'hélicoptère avec les modifications nécessaires à ce genre de travail, tandis que, dans d'autres régions, on faisait appel aux avions ordinaires. Une reconnaissance préalable du terrain, comportant l'étude pédologique, permet de déterminer les surfaces à ensemencer et les essences à utiliser. On utilise des graines de diverses espèces de graminées et de moutarde, d'après les résultats de l'examen du terrain. Des expériences précédentes avaient indiqué qu'un peuplement dense de ces plantes transitoires et à courte durée de vie, à germination rapide sont d'un grand secours en maintenant le sol en place au cours de la période critique qui précède le moment où les rejets de la broussaille spontanée redeviennent capables de stabiliser le sol. Dans tous les brûlis, les pentes sont raides, parfois même escarpées, et de fortes pluies pouvant survenir, il faut agir rapidement pour éviter l'entraînement du sol.

· Dans un récent numéro de Fire Control Notes un fonctionnaire du service de lutte contre les incendies dans les forêts de la région du Pacifique du nord - ouest fait une saine mise au point en soulignant que en dépit de la valeur du gros matériel dans la lutte contre les incendies l'utilisation invariable de cet équipement - et l'attente de son arrivée sur le lieu de l'incendie - ne sont ni indispensables ni avantageuses, et ont, en fait, des inconvénients. On soupçonne depuis longtemps que les forestiers, dans la lutte contre les incendies, avaient trop universellement accepté le point de vue des exploitants d'après lequel un incendie ne peut être maîtrisé sans gros matériel mécanique, quoique, en réalité, au temps des chevaux et de la charrette, des dizaines de milliers d'incendier aient été maîtrisés à force de bras.

Le fait de compter trop généralement sur les gros engins pour la lutte contre les incendies conduit à:

a) l'arrivée plus tardive du matériel sur le lieu de l'incendie par comparaison avec des équipes d'hommes munis d'outils à main

b) l'ouverture de tranchées parefeux souvent plus larges qu'il n'est nécessaire pour arrêter des incendies, même des feux de rémanents ne progressant que lentement;

c) l'entassement d'amas importants de terre mélangée de matériaux combustibles où le feu peut couver pendant de longues périodes, et qui exigent une dépense anormalement élevée pour le nettoyage et la surveillance, contrairement aux tas plus propres d'éléments combustibles résultant du travail à la main, et qui se consument plus rapidement.

Dans beaucoup d'incendier, l'utilisation de gros engins est souhaitable et avantageux, mais non dans tous, et le rôle du chef du service de lutte contre les incendies est de reconnaître les cas particuliers ou le travail manuel convient mieux et coûte moins cher. Il n'y a que quelques années encore, les équipes de bûcherons représentaient le personnel d'élite disponible pour la lutte contre les incendies, mais le moderne boquillon, qui fait presque uniquement usage d'un équipement motorisé, n'est plus qualifié pour le travail manuel. Ainsi, les services chargés de la lutte contre les incendies doivent de plus en plus ne compter que sur leurs propres équipes, spécialement formées et entraînées pour combattre les incendies à force de bras.

Dendométrie et inventaires

CEYLAN

· La place tenue par les photographies aériennes dans l'établissement d'un programme permettant une amélioration de l'utilisation de la terre et de la lutte contre les inondations est exposée par R. MacLagan Gorrie dans un article du périodique anglais World Crops d'octobre 1953. Le Dr Gorrie, qui étudie depuis de nombreuses années le problème de la conservation du sol en Inde, au Pakistan et à Ceylan, tire ses exemples du travail d'inventaire aérien qu'il a réalisé dans le bassin supérieur du fleuve Kotmale à Ceylan.

Toute étude complète et constructive de la lutte contre les inondations et de la meilleure utilisation du ruissellement pluvial disponible doit reposer sur une analyse du problème de l'érosion du sol, car le volume d'eau utilisable est inévitablement beaucoup moins important que le volume total du ruissellement provenant des inondations. Les projets détaillés de travaux destinés à conserver l'humidité du sol et à arrêter l'érosion exigent normalement une étude approfondie des conditions de terrain, afin d'analyser l'action, efficace ou non, des divers types de forêts, systèmes de pacage, assolements, méthodes de culture, densité des agglomérations, réseaux routiers, et, en fait, tous les facteurs qui sont maintenant groupés sous le titre général d'utilisation de la terre.

L'utilisation des photographies aériennes, et de toutes les méthodes d'inventaire aérien qui s'y rattachent, contribueront toutefois pour une bonne part à réduire le temps passé au travail sur le terrain. Les inventaires aériens se sont révélés particulièrement précieux pour certains travaux tels que: évaluation de l'action du couvert forestier, ou de son absence, sur l'érosion, et, plus particulièrement, délimitation des surfaces exigeant un boisement et une lutte plus efficace contre les incendies d'herbes sèches étude détaillée des surfaces dénudées, ou des surfaces cultivées en voie d'érosion, tant sous forme de grands domaines que de petites propriétés; fixation de la pente maximum admissible pour les cultures et établissement d'un programme général de terrasses et autres travaux permettant d'arrêter l'érosion sur les terres de ce genre, étude des lits des cours d'eau pour permettre la correction des torrents, et, en particulier, détermination des emplacements des petits barrages dé retenue, des barrages d'atterrissement, dragage des cours d'eau et autres travaux d'endiguement et de lutte contre les inondations, ainsi que localisation des éboulements et glissements de terrain possibles et proposition de travaux en vue de les enrayer.

ROYAUME-UNI

· En 1950-51, après avoir terminé le recensement des principales forêts du Royaume-Uni, la Commission forestière a entrepris un recensement complémentaire, comportant:

a) les arbres de haies et de pares;

b) les boqueteaux et petits groupes d'arbres de moins d'un acre (0,4 ha) d'étendue, ainsi que les bandes et rideaux de moins d'une chain (20 m) de large, qui avaient été exclus du recensement principal

c) les petits bois de un à cinq acres (0,4 à 2 ha) de superficie, et

d) les bois et «peuplements» ou portion de bois, classés comme taillis simples ou «improductifs»dans le recensement principal de 1947 - 49.

Ce recensement est maintenant décrit en détail. Des méthodes particulières d'échantillonnage ont été employées, et, pour vérifier l'exactitude de ce procédé, trois jeux différents d'échantillons ont été choisis. La méthode reposait essentiellement sur l'emploi de la carte, très précise, du Service topographique de Grande - Bretagne (Ordnance Survey), à 10 miles pour un inch (6 km pour 1 cm), sur laquelle fut tracé un carroyage dont les compartiments furent examinés sur le terrain. L'écarttype réel d'échantillonnage était de 8,5 pour cent. Une description détaillée des méthodes employées est donnée dans le rapport de la Commission.

Sur le total général de 3.773 millions de cu. ft. (107 millions de m3) de bois, 2.744 cu. ft. (78 millions de m3) ou 73 pour cent, étaient compris dans de grands bois de 5 acres (2 ha) et plus, 222 millions cu. ft. (6,3 millions de m3) ou 6 pour cent, dans les petits bois de 1 à 5 acres (0,4 à 2 ha); 807 millions cu. ft. (22,8 millions de m3) ou 21 pour cent, dans les arbres de haies ou de pares; de telle sorte que 27 pour cent des réserves de bois du pays sont comprises dans les bois ne figurant pas au recensement principal.

Aménagement forestier

ETATS-UNIS D'AMERIQUE

· Au fur et à mesure que l'inventaire forestier se poursuit aux Etats-Unis, il s'est, par un développement logique étendu à différents domaines connexes au but primitif de cet inventaire. Un de ces domaines est la répartition du mode de propriété des bois, et la relation qui existe entre: type, genre, superficie de la propriété et but et caractéristiques de l'aménagement.

Une récente étude de ce genre portant sur la région côtière des pins en Californie, a fait ressortir l'énorme complexité du problème de la propriété privée né de la législation primitive sur les terres collectives, des ventes, reventes et héritages ultérieurs. Les forêts constituent 92 pour cent, ou 5,8 millions d'acres (2.300.000 ha), de la superficie totale des terres, et la superficie des forêts commerciales atteint 3,2 millions d'acres (1.300.000 ha). La propriété privée détient environ 1,2 millions d'acres (486.000 ha) des forêts commerciales du pays. Environ 2.600 propriétaires possèdent une partie des forêts commerciales, et 5.700 environ possèdent des bois.

Les types de propriété comportent des compagnies ou des particuliers exploitant et possédant des bois, des compagnies d'élevage, d'autres cultivateurs, des particuliers possédant des propriétés d'agrément, et un grand nombre d'autres types classés. Les compagnies forestières possèdent 34 pour cent des forêts commerciales, les éleveurs utilisant les pâturages forestiers, 18 pour cent, les compagnies d'exploitations forestières, 15 pour cent, chacune des autres classes n'entrant que pour moins de 10 pour cent du total. Sur l'ensemble des terres boisées, la culture et l'élevage sont les principales utilisations; sur 2.629 propriétés, 1.278 ne sont pas utilisées, 673 servent aux loisirs, 578 à la résidence, 427 à différents usages combinés, et 85 sont utilisées pour l'exploitation du bois. En ce qui concerne les forêts commerciales, deux tiers de leurs propriétaires vivent dans le comté même, un tiers environ hors du comté, mais dans l'état, et 3 pour cent vivent hors de l'état. Pour les forêts non commerciales, par contre, un tiers vit dans le comté, 60 pour cent hors du comté, mais dans l'état et 7 pour cent hors de l'état. Une analyse des professions des propriétaires commerciaux fait ressortir que les gérants d'autres affaires possèdent 45 pour cent des forêts, 22 pour cent étaient exploitants forestiers, 18 pour cent éleveurs, et les autres, cultivateurs, membres de professions libérales, employés de bureaux, salariés, qualifiés ou non, maîtresses de maison et retraités ne représentaient, pour chaque catégorie, qu'un faible pourcentage de la propriété.

Ainsi la répartition de la propriété entre différents types de population le but de l'aménagement et l'étendue des propriétés concourent à donner à cette sous - région des traits extrêmement complexes qui peuvent n'être pas typiques de régions sensiblement comparables, mais sont au moins typiques en ce qu'ils montrent le nombre et la grande variété des propriétaires qu'il faut atteindre pour appliquer même le minimum de méthodes forestières, et soulève la question probablement brutale de savoir si toutes les terres classées comme forêts commerciales seront jamais aménagées et utilisées en vue du rôle originellement dévolu par la nature.

Même si les propriétés particulières appartenant à beaucoup de ceux que les forêts intéressent avant tout comme lieu de villégiature, comme résidence ou comme source possible de revenus pour l'avenir, ne sont pas étendues, leur superficie totale est, dans l'ensemble, considérable, et les études de ce genre servent à faire ressortir le grand problème qui consiste à obtenir que les forêts commerciales soient réellement utilisées et aménagées en vue de la production.

ROYAUME-UNI

· Le premier inventaire officiel des prix de revient de la foresterie privée en Angleterre et dans le pays de Galles pour l'année 1951/52, comportant quelques informations complémentaires pour les années précédentes à partir de 1946/47, a récemment été dressé. Il fallut surmonter un certain nombre de difficultés: réticence des propriétaires à apporter leur collaboration, état incomplet et difficilement comparable de leurs documents financiers, et problèmes posés pour réaliser une bonne classification des domaines choisis comme échantillons par situation géographique et par superficie..

Les renseignements concernant les dépenses totales s'avéraient généralement insuffisants, et l'inventaire engloba finalement les principaux éléments de la plantation, de l'établissement, et les premiers soins culturaux, y compris la préparation du terrain, la clôture, la plantation, les regarnis et le désherbage de la première année. Pour chacun de ces chapitres principaux, les écarts étaient extrêmes entre les frais les plus élevés et les plus faibles. Aucune des moyennes, pondérées ou non, ne parut donner la meilleure idée générale de ce qu'on était en droit d'attendre, et le tableau récapitulatif le plus utile se révéla être le groupe des dépenses par superficie comportant la plupart des frais. Cette méthode fit ressortir une dépense totale par acre allant de £47 à £62 ($326 - $430 par ha), avec, par exemple, des frais de préparation du sol allant de £11 à £17 ($77 - $119 par ha); clôture, de £18 à £21 ($124 à $146 par ha); et plantation, de £15 à £18 ($104 - $124 par ha). La superficie de la plantation influe naturellement sur le prix de la clôture, qui tend à être plus important pour les plantations moins étendues. Il n'a pas encore été possible d'obtenir les dépenses d'éclaircie et de vidange sur bord de route, mais les futurs inventaires devraient permettre d'obtenir ces renseignements et de calculer les frais généraux, grâce, espère-t-on, aux efforts faits par les propriétaires pour mieux tenir leur comptabilité.

Au cours de la période de 1946/47 à nos jours, les frais d'établissement se sont accrus parallèlement au coût de la main-d'oeuvre, bien que les principaux facteurs ne manifestent pas tous la même tendance.

· La Commission forestière, après consultation avec le Comité des forêts du Royaume-Uni, a annoncé des modifications dans les subventions accordées aux propriétaires de bois particuliers.

La subvention accordée aux propriétaires pour la plantation de forêts soumises et pour de petits bois ne convenant pas à la soumission, passe de £14 à £15 par acre ($96 à $104 par ha); et la subvention d'entretien pour les bois soumis passe de 4s. 6d. à 5s. par acre ($1,50 à $1,70 par ha) par an.

Une nouvelle subvention, correspondant à la moitié de la subvention de soumission, c'est-à-dire £ 7.10.0 par acre ($52 par ha) est accordée pour toute plantation effectuée après le 1er octobre 1953, aux propriétaires qui administrent leurs bois conformément à un plan approuvé par les commissaires forestiers (c'est-à-dire les bois sous contrôle: approved woodlands).

Une nouvelle subvention doit être accordée au cours des cinq prochaines années pour le défrichement de toutes broussailles improductives (qui seront définies par un arrêté à paraître ultérieurement), et dont les frais sont estimés à plus de £15 nettes par acre ($104 par ha), si le propriétaire entreprend le reboisement de ces terres.

Industrie et commerce

AFRIQUE-ORIENTALE BRITANNIQUE

· Au cours d'une réunion récente, le Comité consultatif du bois de l'Afrique orientale a préconisé la formation d'une fédération du commerce du bois de l'Afrique orientale. Le Comité consultatif, composé de fonctionnaires du gouvernement, d'hommes d'affaires et d'experts forestiers du Tanganyika, du Kenya et de l'Ouganda a le sentiment qu'une telle fédération serait extrêmement précieuse pour le commerce de ces trois territoires particulièrement en ce qui concerné le développement des marchés d'exportation.

ALLEMAGNE

· Le Holzwirtschaftliches Jahrbuch (annuaire de l'industrie du bois) de 1953 contient 31 articles, dus à 27 auteurs bien connus dans les cercles allemands et traitant de l'utilisation du bois et de la recherche, et donne un excellent tableau du niveau actuellement très élevé de ces professions en Allemagne. Les derniers progrès de la mécanique, des essais, de la normalisation et des différentes branches de l'utilisation du bois - particulièrement dans le domaine de la construction et de l'emballage - y sont brièvement décrits. L'intérêt pratique de cet annuaire s'est accru d'une manière constante au cours des trois années pendant lesquelles il a été publié par le plus important des périodiques commerciaux traitant de l'utilisation du bois en Allemagne.

CANADA

· Parlant à Toronto en décembre 1953, le directeur des laboratoires de produits forestiers a déclaré:

«Les transports par eau, quoique moins rapides que le trafic par route ou par voie ferrée, possèdent l'avantage économique d'être peu coûteux. Ils ont rendu de précieux services en facilitant le développement de notre commerce du bois. Toutefois, tous les marchés ne sont pas accessibles par eau, et les transports par voie ferrée et par route continueront à être essentiels pour un volume considérable de notre production de bois.

«A titre de comparaison, il est intéressant de noter que les frais du transport par voie ferrée de la Colombie britannique à l'Ontario sont environ trois fois plus élevés que le tarif de fret de Vancouver à Londres.

«On a beaucoup parlé ces derniers mois de la voie maritime du StLaurent, et tout semble indiquer que l'on commencera bientôt la construction de cette voie d'eau vers l'intérieur. Cette route maritime intérieure pourrait avoir un retentissement économique d'importance capitale sur notre commerce des sciages. Non seulement les bois provenant de Terre-Neuve et des provinces maritimes pourraient être transportés par eau jusqu'au Canada central, mais cette voie permettrait de les transporter exclusivement par eau, depuis la côte du Pacifique, par le Canal de Panama, l'Atlantique jusqu'au golfe du St - Laurent, et de là vers l'intérieur, jusqu'en amont des Grands Lacs. Peut-être même la réalisation de la voie maritime du St - Laurent transformera-t-elle la physionomie de notre commerce du bois.»

ETATS-UNIS D'AMERIQUE

· L'histoire de la Gaylord Container Corporation illustres phases du développement de la foresterie commerciale aux Etats-Unis. L'histoire remonte à l'année 1905, qui vit la délimitation du premier établissement de la Great Southern Lumber Company. Après un investissement d'environ 15 millions de dollars en forêts, voies ferrées, maisons, matériel de scierie et d'exploitation la scierie fut mise en marche en 1908.

Une entreprise de cette importance débita bientôt les grumes à un rythme fantastique et en très peu de temps, les vastes étendues coupées à blanc s'accumulèrent. Conformément aux vues de cette époque, on tenta de déterminer quels types de cultures agricoles - coton, bétail ou volaille - pourraient convenir à ces terres. Mais la superficie des forêts exploitées se développait à un rythme beaucoup trop rapide pour pouvoir être absorbée par les programmes agricoles de l'époque.

En 1916, la Louisiana Fiber Products construisit l'une des premières usines de pâte et de papier du sud pour utiliser principalement une partie des déchets forestiers qui, auparavant, étaient brûlés ou pourrissaient sur place. Cette usine échoua, mais une deuxième usine, la Bogalusa Paper Company, construite par la Great Southern, commença à fonctionner en janvier 1918. Bientôt, toutefois, du Séquoia sempervirens dut être expédié de la côte ouest pour permettre à la soierie de travailler à pleine capacité, et deux expéditions furent envoyées en Amérique centrale - Nicaragua et Honduras britannique - afin d'y trouver des bois qui pourraient être amenés à Bogalusa pour y être transformés. Toutefois, ces efforts n'étaient d'aucun secours à la papeterie, et il apparut qu'il fallait trouver une source locale permanente de matières premières si l'on voulait faire survivre la soierie. Etant donné l'ampleur des capitaux investis, le transfert dans une autre localité n'était pas seulement coûteux, mais pratiquement impossible.

Après avoir visité les forêts de Suède, les propriétaires s'enthousiasmèrent à l'idée de pouvoir produire un second peuplement de pins sur leurs terres dénudées et surexploitées. Au cours de l'hiver 1920/21, l'ensemencement artificiel de 800 acres (325 ha) marqua le commencement d'un effort sans limite pour maintenir les terres boisées en état de production. En même temps commença sur 5.000 acres (2.000 ha) la lutte contre les incendies, et des arbres porte - graine furent réservés dans les régions non encore exploitées. Le programme primitif passa graduellement du semis à la plantation de jeunes plants sauvages, puis à la création d'une pépinière forestière afin d'obtenir des plants satisfaisants.

En 1935, on décida finalement d'abattre ce qui restait de Pinus palustris, de liquider la scierie et de transférer l'actif à la papeterie. Puis, en 1937, la Bogalusa Paper Company fusionna avec Robert Gaylord, Inc. pour former 'actuelle Gaylord Container Corporation. Reprenant l'expérience passée qui avait fait redevenir productives les surfaces coupées à blanc, les nouveaux directeurs décidèrent de suivre une politique forestière active, dont les résultats tangibles sont actuellement visibles sur lés 472.000 acres (166.000 ha) de terres gérées par la compagnie. Situés dans trois districts, tous les domaines sont à 150 kilomètres environ de l'usine et comprennent à ce jour une superficie totale de 98.843 acres (40.000 ha) qui a été plantée. Il est prévu que pendant les cinq prochaines années, de 8.000 à 10.000 acres (3.200 à 4.000 ha) seront plantés annuellement.

NOUVELLE-ZÉLANDE

· Tandis que la New Zealand Forest Products Ltd. terminait la construction de ses usines de pâte et de papier, un projet encore plus important vient d'être mis au point dans le but d'utiliser les 250.000 acres (100.000 ha) de plantations domaniales des plaines voisines de Kaingaroa. Ce projet doit être réalisé par la Tasman Paper and Pulp Company, financée par des capitaux privés et gouvernementaux. Conformément à un accord passé entre le gouvernement de la Nouvelle-Zélande et la compagnie, celle-ci construira une vaste usine de papier journal combinée avec une scierie, qui tireront leur bois d'une région d'environ 200.000 acres (80.000 ha), dite de Murupara et située dans les plaines de Kaingaroa. Ce vaste programme, y compris ses services auxiliaires coûtera environ £28 millions, dont environ £15 millions pour l'usine et les habitations, et le reste pour la construction de routes, l'extension d'une voie ferrée, et la construction d'un port au Mont Mauganui, près de Tauranga. En dehors de l'approvisionnement du marché national, cette compagnie et la New Zéland Forest Products exporteront outremer, principalement vers l'Australie.

Les usines n'ont pas encore été construites mais la Tasman Company a déjà achevé la majeure partie du travail préliminaire touchant au financement et à l'organisation. De son côté, le gouvernement a activé l'extension du réseau routier et de la voie ferrée, pour assurer les communications entre les plantations et la mer. Il faudra construire environ 68 km de voie ferrée pour relier la forêt à l'actuel chemin de fer de la baie de l'Abondance et au nouveau port qui doit être aménagé au mont Mauganui. Ce port sera doté d'installations modernes pour le chargement et son emplacement facilitera le commerce avec l'Australie.

La création de la Tasman Company est un exemple intéressant de coopération entre le gouvernement et une entreprise privée. Le gouvernement néo-zélandais, non seulement approvisionnera la compagnie en bois, mais il fournira une partie des capitaux (environ £1 million), prêtera son appui à la compagnie pour les premières transactions financières et établira le 'réseau de communications essentielles. L'entreprise privée fournira le reste du capital, construira et fera fonctionner les usines, et mettra leurs produits sur le marché.

Les usines de la Tasman Company, dont le plan a été fait par une maison canadienne, produiront annuellement, lorsqu'elles seront achevées, 75.000 tonnes de papier journal, 36.000 tonnes de pâte kraft et 72.000 super feet (environ 165.000 ma) de sciages. L'usine doit être construite par le groupe d'entrepreneurs le plus important de Nouvelle-Zélande et deux firmes américaines.

TANGANYIKA

· Les pâturages de montagne des hautes terres méridionales du Tanganyika couvrent une superficie d'environ 300.000 acres (120.000 ha). Une grande partie de cette région était autrefois couverte de forêts mais, à la longue, les arbres et arbustes ont été coupés pour procurer de nouvelles terres agricoles. Au fur et à mesure que la terre s'appauvrissait, la campagne se couvrait de graminées, et elle n'a plus maintenant, dans son état actuel, aucune valeur économique.

De violents incendies parcourent de vastes étendues pendant la saison sèche, exposant le sol aux vents desséchants et aux fortes tempêtes par lesquels débute généralement la saison des pluies.

Dans ces conditions, le boisement, sous une forme ou une autre, est le seul moyen économique de restaurer la région. Comme premier pas dans cette voie, les plantations d'acacia de la British Colonial Development Corporation furent commencées vers la fin de 1949; le but était de planter 30.000 acres (12.000 ha) d'acacia noir (Acacia mollissima Wild) pendant les six années suivantes. Pour obtenir une plantation d'acacia de 30.000 acres, une superficie totale de 44.000 acres (17.500 ha) fut étudiée, puis louée au gouvernement. A l'heure actuelle, 17.000 acres (6.900 ha) sont plantes.

La création de plantations d'acacia en vue d'obtenir, dans les délais minimums, le rendement maximum d'écorce à teneur élevée en tannin, exige des travaux agricoles et sylvicoles.

La vitesse de croissance varie considérablement suivant la localité. Sur les plateaux, il est possible de produire des arbres atteignant jusqu'à 6 mètres de hauteur à l'âge de deux ans tandis que sur les arrêtes plus pauvres, la vitesse de croissance peut être inférieure de 1,8 à 2,4 mètres au même âge.

Au cours de la seconde saison des pluies, un profond sillon est tracé à la charrue entre les rangées d'arbres croissant sur les pentes afin de retenir le plus d'eau possible et prévenir l'érosion. C'est pourquoi il est essentiel que tous les semis soient, à l'origine, effectués parallèlement aux courbes de niveau.

On espère que les abattages d'arbres et l'écorçage commenceront quand la première plantation sera âgée de sept ans, bien que la révolution définitive sera probablement fixée à dix ans, âge auquel, dans les régions les plus favorables, les arbres atteindront une hauteur de 17 à 18 mètres.

L'écorce sera traitée dans une usine d'extraction, qui sera située au centre des domaines. On étudie actuellement les plans de cette usine. Il est probable que sa capacité dépassera considérablement la production totale des domaines. On s'efforce donc d'encourager la culture de l'acacia par les particuliers, tant européens qu'africains, afin d'augmenter la production d'écorce. Il existe de vastes étendues de prairie disponibles, situées à une distance économiquement admissible de l'emplacement de l'usine.

Produits forestiers et leur utilisation

CANADA

· On signale que des savants canadiens ont mis au point un procédé permettant de fabriquer de la pâte à partir de la sciure provenant des scieries de la Colombie britannique. Dans ce procédé, qui en est encore au stade du laboratoire, on dissout la sciure à l'aide de bioxyde de chlore. Cette méthode est relativement simple et évite l'emploi habituel, complexe et coûteux, de l'autoclave. Le seul obstacle à l'application de cette idée est, jusqu'à présent, le prix élevée du bioxyde de chlore. Mais le prix de ce produit a déjà sensiblement diminué, et les savants espèrent qu'il continuera à baisser au fur et à mesure que de nouvelles applications lui seront trouvées. On estime que plus de 2 millions de tonnes de sciure sont produites chaque année en Colombie britannique, et que, si elles étaient récupérées, elles fourniraient 560.000 tonnes de pâte valant environ 56 millions de dollars, ou des panneaux durs dont la valeur atteindrait presque 100 millions de dollars.

CHILI

· Un membre de la mission forestière de la FAO rapporte ce qui suit:

«1. Un meilleur classement, tant en théorie que dans la pratique, est essentiel pour accroître les exportations de bois chiliens, ainsi que la demande nationale.

«2. Le tepa (Laurelia serrata) est un arbre abondant au Chili et son bois est si intéressant lorsqu'il est indemne de bleuissement et de pourriture qu'après la condition exposée dans le paragraphe 1, celle qui vient ensuite par ordre d'importance est un meilleur traitement industriel du topa, par débardage, sciage et séchage rapides, et traitement chimique par immersion, trempage ou injection.

«3. Le coiguë (Nothofagus dombeyi) est si abondant au Chili et si difficile à sécher et à utiliser d'une manière satisfaisante que les moyens de remédier à ce séchage lent et inégal constituent la question suivante par ordre d'importance.

J'ai récemment envoyé simultanément des demandes de renseignements sur le séchage au séchoir du coiguë aux laboratoires de produits forestiers de Madison (Etats-Unis), Melbourne (Australie), Princes Risborough (Royaume-Uni), et Pretoria (Union Sud-Africaine). Tous ont rapidement fourni des réponses très utiles. Celle de Melbourne a été particulièrement précieuse car ce laboratoire a une grande expérience d'un Nothofagus australien, Nothofagus cunninghamii, qui est très voisin du coiguë chilien. Malheureusement, aucun des quatre laboratoires ne compte beaucoup sur l'étuvage du coiguë ni de n'importe quel autre bois, lorsqu'il est vert, pour hâter ou faciliter un séchage ultérieur. Un séchage pré -, liminaire à l'air, jusqu'à un taux d'humidité de 30 pour cent environ suivi d'un séchage au séchoir, est fortement recommandé, avec des chariots élévateurs et transporteurs spéciaux, de telle sorte qu'une même pile, montée d'abord pour le séchage à l'air, puisse être transportée dans le séchoir lorsqu'elle sera prête. Nous ferons connaître cette manière de procéder et essayerons de la faire mettre en pratique.

«4. La surexploitation du roble (Nothofagus obliqua) est telle qu'il est important de se documenter sur la durabilité et la stabilité naturelles des deux principales essences qui peuvent remplacer le roble, c'est-à-dire l'ulmo (Eucryphia) et le tineo (Weinmannia). Ils sont très souvent vendus mélangés au roble, mais sont jugés bien moins durables et de moins bonne tenue, et ils sont connus pour être plus faciles à traiter par des produits de préservation que le roble.

«5. Nous avons visité la station gouvernementale de recherche sur la vigne et le vin à Cauquenes, y compris la tonnellerie. On y utilise du chêne français (importé), du rauli et des chênes américains (importés) et, d'une manière générale, ces bois sont estimés. Le rauli se comporte bien, mais ne donne pas au vin le même bouquet que le chêne français, et confère au vin blanc une couleur ambrée, au lieu de la couleur claire que l'on obtient avec le chêne. Le coiguë n'a pas encore été essayé. Les machines sont réduites au minimum, mais il existe un excellent artisanat traditionnel.

Pour les piquets de vignes, on utilise le cyprès de las Guaitecas (Pilgerodendron), amené par voie ferrée de Puerto Montt, le point le plus méridional du principal réseau ferré du Chili à quelque 870 kilomètres de Cauquenes. Ces échalas durent indéfiniment. Toutefois, il semble que ce ne soit plus qu'une question de temps avant que, soit l'épuisement des ressources disponibles, soit le prix de revient croissant des échalas de cyprès, fasse donner la préférence aux piquets de Pinus insignis traités. Nous étudions les prix et les possibilités de ce remplacement, car nous aurons vraisemblablement bientôt à faire face à l'important problème des débouchés à trouver pour le volume rapidement croissant de P. insignis exploitable pour la première éclaircie, dans les 200.000 hectares de plantations de pins de la région de Conception.

«6. Un congrès forestier s'est tenu à Conception du 20 au 22 novembre 1953, au cours duquel on a souligné l'importance de l'utilisation de P. insignis, plus spécialement pour la fabrication de la pâte à papier. La FAO y prit part, et présenta cinq courtes communications, traitant de la conservation du sol et de l'eau, de l'aménagement forestier, des scieries, du séchage du classement, du traitement de préservation et de la vente. Ce congrès fut patronné par des membres éminents de l'Université de Conception et de la ville, particulièrement intéressés par la production et l'utilisation du pin et autres bois.»

ETATS-UNIS D'AMERIQUE

· On signale des expériences et des recherches tendant à produire un contreplaqué résistant aux rongeurs destiné à la construction et à là protection contre les rongeurs des immenses magasins nécessaires au stockage des excédents de céréales et autres produits agricoles. Le résultat de ces recherches est la mise au point d'un produit connu sous le nom de Gilwood, réalisé en interposant un grillage métallique à mailles N° 4, en fil non galvanisé normal de calibre 23, entre le pli extérieur et le pli intérieur sous-jacent au cours de la fabrication de contreplaqué normal. Cette innovation ne soulevait que quelques problèmes techniques de fabrication qui furent rapidement résolus.

Une fois satisfaites les exigences de la protection contre les rongeurs, des essais furent entrepris pour déterminer les effets favorables ou nuisibles sur le contreplaqué. Ces essais révélèrent que l'incorporation d'un grillage de métal augmentait considérablement la résistance du Gilwood par rapport à celle du contreplaqué normal.

On assure que le Gilwood offre les avantages suivants par rapport au contreplaqué normal:

1. Il est à l'épreuve des rongeurs ce qui représente des économies incalculables sur les dommages dus aux rongeurs.

2. Sa résistance est au moins deux fois celle du contreplaqué normal, aussi son épaisseur peut - elle n'être que la moitié de celle du contre plaqué normal.

3. Economie de la moitié environ des frais de transport par voie ferrée ou bateau à l'unité de surface.

4. Répartition uniforme des efforts et des tensions sur la feuille tout entière, et chevauchement et renforcement des fibres moins résistantes du bois grâce à l'armature du grillage de fils métalliques.

5. Economie sur les premiers frais de fabrication, pour une résistance comparable.

6. Facilité de manipulation et d'emploi, grâce au poids moindre des feuilles.

· Un rapport commercial expose que les produits fabriqués à partir des «bois reconstitués» ou «bois moulés», sont appelés à changer les procédés et les modèles de centaines d'industries de transformation, et de révolutionner des milliers de produits do consommation dans maints domaines. Le bois reconstitué peut être moulé en formes compliquées, douces de propriétés mécaniques et physiques extraordinaires.

Le bois moulé est le couronnement de 15 ans de recherches menées par la Weyerkaeuser Company; la Forestrong Company a mis au point les méthodes de reconstitution de la fibre en formes utilisables dans l'industrie.

Au cours d'une récente démonstration furent exposés des produits tels que: coffrets de poste de télévision, manches d'outils, matrices d'imprimerie, semelles de souliers de dames, chassis de fenêtres, meubles embauchoirs pour chaussures, boules de croquet, quilles, maillets, chasses - navettes de tissage et emballages pour munitions étanches à l'eau.

INDE

· Un nouveau périodique, intitulé Composite Wood, est publié par l'Institut de recherche de Dehra Dun. Le comité administratif comprend les hauts fonctionnaires du service forestier de l'Inde et de l'Institut de recherche forestière, et le Dr Ingénieur D. Narayanamurti, rédacteur. Ayant pour objectif d'encourager l'étude et la pratique de la science et de la technologie des bois reconstitués (colles, contreplaqués, bois lamellés et autres bois améliorés, panneaux de construction, etc.) et les sujets qui s'y rattachent, le premier numéro contenait des articles originaux sur les recherches poursuivies à l'Institut de Dehra Dun et des résumés analytiques.

ITALIE

· Le 21 septembre 1953 fut inauguré à Rome, en présence du Sous-Secrétaire d'État à l'industrie et au commerce, un nouveau Centre de recherche et d'essais sur la pâte. Ce nouvel établissement, l'un des nombreux projets réalisés par l'Ente Nazionale per la Cellulosa e per la Carta (Institut national pour la cellulose et le papier) étudiera - comme son nom l'indique - toutes les plantes fournissant les matières premières pour la fabrication de la pâte et du papier.

Pour commencer, il étudiera en particulier les arbres adaptés à l'Italie centrale et méridionale, puisque la célèbre Station expérimentale du peuplier de Casale Monferrato étudie et améliore déjà la culture du peuplier en Italie septentrionale. Les activités de ces deux instituts seront naturellement coordonnées.

La création de ce nouvel établissement est le résultat direct des difficultés d'approvisionnement rencontrées par les industries de la pâte et du papier en 1950 et 1951, époque à laquelle le Ministère de l'industrie et du commerce invita l'Ente à élaborer un programme visant à intensifier et à développer les activités forestières et agricoles, de manière à encourager la production des matières premières servant à la fabrication de la pâte. A la conférence de la pâte et du papier de la FAO, à laquelle assistaient des spécialistes éminents venus du monde entier, l'attention fut également attirée sur la nécessité d'étendre les recherches et les essais dans ce domaine.

En Italie, les disponibilités en matières premières actuellement les plus employées (épicéa, peuplier, canne à sucre, paille) ne pourront jamais satisfaire la demande, et ce n'est que grâce à la large utilisation de matières premières nouvelles que l'on pourra remédier à cette situation. Sans sous - estimer la possibilité d'une production plus élevée, grâce à une gestion et à une utilisation meilleures des forêts de résineux des Alpes et, à une échéance moins lointaine, grâce à une culture extensive du peuplier dans la vallée du Pô, on peut cependant encore dire que les meilleures possibilités sont offertes par la plantation, dans l'Italie centrale et méridionale et dans les îles situées au large de la côte, d'essences à croissance rapide. Le pin de Monterey, le pin des Canaries, le sapin de Douglas les espèces de peuplier tolérant là chaleur, et particulièrement les eucalyptus, peuvent certainement être d'un grand secours en ce domaine à condition que les difficultés sociales écologiques et techniques, que rencontre la plantation d'arbres en Italie centrale et méridionale, puissent être surmontées avec succès. Les meilleurs moyens d'atteindre ce but sont des expériences bien coordonnées, combinées avec des recherches sur les caractéristiques biologiques, écologiques, culturales et technologiques des essences à cultiver. C'est précisément le but du centre nouvellement établi.

Afin d'accomplir cette tâche difficile et de grande envergure, le centre a été divisé en cinq sections: biologie écologie, techniques culturales, protection et technologie du bois, qui travailleront en collaboration étroite. Une grande part des recherches devra en fait, être exécutée conjointement par deux ou trois d'entre elles.

M. A. de Philippis, professeur de sylviculture à l'Université de Florence, a été nommé Directeur du Centre, la direction des différentes sections a été confiée à d'autres professeurs d'université, parmi lesquels sont M. G. Giordano, de Florence, ainsi que l'Inspecteur général de l'Ente, M. L. Chianese.

Les résultats des travaux du Centre seront publiés à intervalles réguliers.

ROYAUME-UNI

· Une comparaison entre la somme d'énergie nécessaire pour produire 1 livre de bois lamelle et 1 livre d'acier est donné dans un récent numéro de la revue trimestrielle de la Timber Development Association.

Pour le sciage et l'usinage seulement, l'énergie nécessaire pour transformer le bois en 1 livre de bois lamelle est de l'ordre de 5 B.T.U. (British Thermal Unit). Au cours de sa préparation, 1 livre d'acier est portée à son point de fusion au moins deux fois; l'énergie nécessaire pour ce seul traitement, sans tenir compte des pertes, est de 568 B.T.U., et 1 livre de bois possède des propriétés de résistance qui, suivant certaines directions importantes, sont plus grandes (à poids égal) que celles de l'acier.

Comparé à l'acier, il est plus léger à résistance égale, plus résistant au feu, plus facile à courber et bien plus facile à façonner en pièces de section décroissante. Comparé, à poids égal, au béton armé, il est de 10 à 15 fois plus résistant, dans le sens du fil, et comparé avec du béton précontraint, trois fois plus résistant au moins. Il semble prouvé que lorsqu'il est composé de lamelles extérieures de bois feuillu dense, et de lamelles intérieures de bois loger, il peut posséder une résistance plus forte par rapport à son poids qu'aucun autre matériau utilisé pour la construction - et même que les alliages à haute résistance employé en aviation.

Politique forestière

AFRIQUE-OCCIDENTALE FRANÇAISE

· Un vaste programme sylvo-pastoral est esquissé dans un récent rapport adressé à la FAO.

Il vise à assurer des ressources permanentes pour le pacage par la mise en réserve de pâturages, l'interdiction des cultures vivrières (sauf pour les bergers des tribus) dans un certain rayon autour des points d'eau, et par des mesures de protection contre les incendies de brousse.

Les territoires particulièrement visés sont le Sénégal et le Cameroun, couverts en grande partie de savanes et de stoppes boisées, et possédant un cheptel nombreux. Au Sénégal, le programme comporte des forages de puits jalonnant les pistes suivies par le bétail dans les steppes boisées semi-désertiques de la région de Ferlo. Le succès de ce programme, dont le but est la stabilisation d'une population d'environ 160.000 pâtres nomades, exigera également certaines mesures forestières; si aucune surveillance n'est exercée, le terrain qui entoure les points d'eau est bientôt la proie d'un pacage excessif, les arbres sont abattus et le sol est rapidement dévasté par les incendies si bien que les puits être abandonnés.

Au Cameroun, le programme tend à transformer les pratiques actuelles d'élevage extensif en une production sélective par la réduction des surfaces simultanément pâturées, la délimitation des pâturages, la lutte contre les incendies, et l'amélioration des terrains de parcours par l'introduction de nouvelles espèces herbagères. Les services forestiers sont chargés de la plantation de rideaux d'arbres autour des pâtures à titre de mesure préventive contre l'érosion; les frais de ces travaux s'élèveront à 29 millions de francs ($83.000) pour 1.000 kilomètres de rideaux entourant 135,000 hectares.

En ce qui concerne la production rie bois proprement dite, le programme prévoit de:

1. Satisfaire aux besoins locaux par des plantations situées près des centres urbains et assurant l'approvisionnement de la population en bois d'oeuvre et de chauffage. Les coupes peuvent être commencées dans un délai de 10 a 15 ans (suivant la région et les essences) et on envisage, pour la période 1953-57, de reboiser 51940 hectares pour une dépense de plus d'un milliard de francs. Au moment de la rédaction de ce rapport, 6.000 hectares avaient été reboisés, principalement en Côte d'Ivoire.

2. Assurer une production soutenue de bois pour l'exportation. Le système actuel d'«écrémage» des essences les plus précieuses entraîne des frais d'extraction élevés, l'appauvrissement de la forêt, et diminue les chances de régénération des essences précieuses. Le programme à long terme actuel vise à enrichir les futaies - prévoyant 50 ans pour l'okoumé et 80 ans pour l'acajou - et élevant la production à l'hectare, de son niveau actuel de 10 m3, à 300 m3.

COLOMBIE

· Le Chapitre (Enseignement forestier) de la nouvelle loi forestière de Colombie, promulguée le 1er septembre 1953, témoigne de la large compréhension de l'utilité des forêts qui se manifeste actuellement dans beaucoup de pays d'Amérique latine, sinon dans l'ensemble de la population, du moins dans les milieux gouvernementaux:

Art. 54. Une chaire de sylviculture sera créée dans toutes les écoles d'agriculture et écoles techniques du pays.

Art. 55. Les titulaires de diplômes des écoles d'agriculture gouvernementales et privées devront prouver qu'ils ont suivi les cours de foresterie.

Art. 56. Afin d'améliorer l'enseignement forestier pratique dans les écoles mentionnées ci - dessus, celles-ci devront réserver des terrains consacrés à la recherche forestière

Art. 57. Des «forêts scolaires» seront établies, et les autorités municipales devront procurer aux écoles urbaines comme aux écoles rurales des terres destinées à la culture d'arbres fruitiers, ornementaux et forestiers.

Art. 58. Les écoles d'État et privées devront inclure dans leur programme l'enseignement de la sylviculture, de l'arboriculture et des techniques de la plantation forestière.

ETATS-UNIS D'AMÉRIQUE

· La Convention internationale des ouvriers du bois des CIO-CCL1 s'est réunie à Vancouver (Canada), en octobre 1953, et a réaffirmé les principes de politique forestière qui sont unanimement soutenus par les ouvriers du bois et les ouvriers forestiers américains. La résolution prise à ce sujet réclame la régie directe par les services fédéraux de toutes les exploitations sur territoire fédéral, effectuées par de grandes compagnies, scieries, papeteries, mines, chemins de fer, etc., et recommande l'extension du domaine forestier de l'état ou du gouvernement fédéral, la création de nouvelles forêts domaniales - particulièrement dans la région des forêts de Sequoia - et le boisement, sous la direction du service forestier, des bassins fluviaux ayant souffert antérieurement d'exploitations abusives.

1 CIO = Congress of Industrial Organisation; CCL = Canadian Congress of Labour.

Là encore, la Convention se déclara favorable à un aménagement intensif des forêts, aux coupes jardinatoires, à l'usage multiple des terrains boisés et se déclara adversaire des coupes à blanc de grande étendue et des courtes révolutions.

Elle réclama également une aide financière pour les petits propriétaires forestiers et les exploitations sylvo-agricoles, principalement sous forme de révision des systèmes de taxation et d'extension des facilités de crédit.

· Les forestiers trouveront intérêt à parcourir le rapport de 1953 du chef du service forestier qui est spécialement consacré au pacage dans les forêts domaniales. Environ 61 millions d'acres (24.700.000 ha), soit 44 pour cent de l'étendue des forêts domaniales de l'ouest et environ 25 pour cent des 22 millions d'acres (8.900.000 ha) des forêts domaniales de l'est, sont pâturées par le bétail. La plupart des pâturages sont boisés et une grande partie de ces bois sont commercialement exploitables. Tous, qu'ils soient boisés ou non sont précieux pour le régime des eaux. Les forêts domaniales de l'est sont pâturées par un nombre limité de bovins, de moutons et de porcs. Plus de 1.100.000 bovins, 3 millions de moutons et quelques chèvres pâturent dans les forêts domaniales de l'ouest. D'autre part, le gros gibier est presque deux fois aussi nombreux qu'il y a 20 ans.

Environ 11 pour cent de la population bovine totale et 22 pour cent des moutons paissent dans les forêts domaniales de l'ouest des Etats-Unis pendant une partie de l'année. Le fourrage fourni par les forêts domaniales ne représente cependant qu'environ 7 pour cent des besoins totaux en nourriture du bétail dans cette région. Les pâturages d'été de haute altitude occupent une position clé dans la campagne annuelle de la plupart des 23.500 éleveurs titulaires de permis, ils forment un lien essentiel entre les pâturages de printemps, d'automne et d'hiver, situés à une altitude moins élevée et les fermes d'élevage améliorées, qui fournissent du fourrage au bétail aux autres époques de l'année.

L'économie agricole des états de l'ouest, qui repose en grande partie sur l'irrigation et l'élevage du bétail est également inséparablement liée aux prés-bois domaniaux. Ce fait n'est pas vrai seulement à cause de la valeur pastorale de ces derniers, mais aussi parce qu'ils forment essentiellement des terres productrices d'eau. Les forêts domaniales contiennent des bassins de réception qui assurent, pour la plus grande part l'alimentation des principaux fleuves et cours d'eau de l'ouest utilisés pour l'irrigation, l'énergie hydraulique et les besoins domestiques. Dans les 11 états occidentaux, les forêts domaniales fournissent environ 53 pour cent du volume total des eaux de ruissellement, quoiqu'elles ne couvrent que 21 pour cent de la superficie. L'utilisation des forêts pour le pacage est donc lice et coordonnée avec la politique d'aménagement à utilisations multiples, qui reconnaît la production de l'eau et du bois comme les utilisations les plus importantes, compte tenu des intérêts des éleveurs, des touristes, des chasseurs et des pêcheurs, et du grand public.

Le Service forestier favorise traditionnellement une double politique dans son administration des richesses pastorales des forêts domaniales:

a) peuplement approprié et mise en valeur des ressources herbagères afin de préserver le bon état des bassins de réception et d'assurer une production élevée et soutenue d'herbe, et

b) une répartition équitable des permis de pacage permettant de favoriser les petits et moyens éleveurs tributaires des pâturages des forêts nationales, mais tenant compte également des intérêts des grands éleveurs.

Cette double politique continuera à inspirer l'utilisation des prés-bois domaniaux, mais en donnant plus d'importance à une large coopération des usagers dans l'amélioration des pâturages, et en favorisant une stabilité encore plus grande des exploitations d'élevage tributaires de ces pâturages. En 1952, 72 pour cent environ des permis de pacage avaient été attribués aux mêmes familles pendant plus de 10 ans, et 40 pour cent pendant plus de 30 ans. Même ceux qui n'étaient en vigueur que depuis 10 ans ou moins, avaient servi au même élevage ou au même bétail autorisé pour une période beaucoup plus longue. Il y a donc toujours eu une grande stabilité dans l'utilisation du pacage dans les forêts domaniales. Le Service forestier a encouragé la formation d'associations pastorales locales et de comités consultatifs, par le truchement desquels les détenteurs de permis peuvent exprimer collectivement leurs vues et leurs recommandations concernant les politiques d'aménagement. Plus de 800 comités et associations semblables ont été organisés.

Le montant des investissements du gouvernement dans les forêts nationales est d'environ 3.500.000 dollars pour le réensemencement, et une, autre somme de 16.900.000 dollars pour des installations telles que clôtures points d'eau, pistes pour le bétail etc. Au cours des dix dernières années, les détenteurs de permis de pacage ont dépensé quelque 8.800.000 dollars pour réensemencement et autres améliorations apportées aux pâturages, y compris le coût des fournitures et de la main-d'œuvre pour la construction et l'entretien.

HONDURAS

· Un Service forestier a été créé le 1er juillet 1953, sous la Direction générale des forêts, eaux, mines et terres du Ministère de l'agriculture.

Aucune subdivision n'a encore été créée à l'intérieur du Service forestier, par suite de l'insuffisance de personnel qualifié. Toutefois, avec le personnel actuellement disponible, aidé de deux conseillers forestiers délégués par la FAO et le Servicio Técnico Interamericano de Cooperacion Agricola des Etats-Unis, les travaux suivants ont été entrepris:

a) inventaire général du pays pour l'étude des problèmes forestiers signalés par les précédents délégués de la FAO et autres missions;

b) reboisement des forêts domaniales d'El Picacho et de la Sierra de Juana Lainez

c) création de pépinières à El Picacho et à Juana Lainez pour les besoins du reboisement, et plantations d'arbres dans les parcs, le long des routes, etc.;

d) démonstration de nouvelles méthodes de gemmage des pins;

e) inspections régulières des scieries et des exploitations;

f) préparation de projets de réserves forestières, par exemple dans la zone forestière de pins et de feuillus de Cusuco, dans la partie nord - ouest du pays, dans la chaîne montagneuse d'Espiritu Santo;

g) depuis plus de deux ans, une vaste campagne est menée pour combattre les incendies de forêts au cours de la saison sèche, la majorité des gardes forestiers seront encore employés cette année à combattre le principal ennemi des forêts de pins du Honduras;

h) un projet de réglementation du transport et de l'exportation des sciages a été préparé en vue d'établir la perception des taxes sur une base rationnelle;

i) des cubages ont été entrepris dans quelques forêts de pins afin d'obtenir des données sur l'accroissement des diverses espèces de pins;

j) une nouvelle législation forestière est à l'étude et sera présentée au Congrès cette année.

HONG-KONG

· Un rapport sur la politique forestière, rédigé par l'ingénieur des forêts et présenté par le directeur de l'agriculture, de la pêche et des forêts, a été soumis à une réunion du Conseil législatif en décembre 1953. Sous réserve de disposer des fonds nécessaires, le gouvernement est prêt à prendre les mesures indispensables pour appliquer la politique recommandée.

Ce rapport expose que les trois quarts environ du territoire de Hong - Kong comprennent des régions montagneuses, en majeure partie couvertes de graminées, coupées çà et là de forêts arbustives. Les villageois fauchent ces graminées sur de vastes étendues pour en faire du combustible et, au cours de la saison sèche, les feux d'herbe sont fréquents, se traduisant par la destruction progressive de la végétation et amenant l'érosion, les inondations, des dégâts aux terres cultivées et une pénurie d'eau pendant la saison sèche. De plus, par suite du mauvais état du sol, le niveau de vie des populations rurales est bas.

Les terres de cette région conviennent à la forêt et, en 10 à 15 ans, des forêts pourraient être établies sur une grande partie de sa superficie. A l'heure actuelle, la Division des forêts se consacre surtout à des travaux de protection ayant pour but de prévenir les abattages illicites d'arbres et d'arbustes et les dommages causés par les incendies. Plusieurs milliers d'arbres ont été plantés chaque année, et la superficie des plantations existantes est d'environ 3.000 acres (1.200 ha). La superficie des terrains situés dans les bassins de réception et dont le boisement est urgent, est d'environ 5.000 acres (2.000 ha). La Division des forêts exécute également des plantations d'agrément, l'abattage et l'élagage des arbres d'alignement, le défrichement des terrains à construire et beaucoup d'autres travaux variés. Il existe également un plan d'assistance aux propriétaires forestiers.

Les différents problèmes concernant le sol de ce territoire, parmi lesquels les problèmes de l'approvisionnement en eau, de l'érosion et de la fertilité du sol, seraient certainement résolus par une vigoureuse politique de boisement, et il est fortement recommandé que la politique forestière de Hong - Kong consiste, en premier heu, à boiser les régions montagneuses improductives afin dé stabiliser le sol, de prévenir l'érosion, de sauvegarder l'approvisionnement en eau et, en second lieu, de produire là quantité maximum de combustible et de bois, et d'encourager la foresterie privée et communale.

TCHÉCOSLOVAQUIE

· Une loi promulguée en novembre 1953 a créé une administration centrale chargée des ressources en eau du pays, rattachée au Ministère des forêts et industries forestières. Les fonctions de cette nouvelle administration comportent:

a) gestion des cours d'eau et réseaux hydrographiques naturels;

b) organisation des ressources hydrauliques du pays et répartition entre tous les secteur s de l'économie nationale;

c) contrôle des projets de mise en valeur comportant l'utilisation de l'énergie hydraulique, en coopération avec le Ministère du combustible et de l'énergie;

d) contrôle et entretien des installations hydrauliques à l'exception des stations hydroélectriques;

e) responsabilité des projets d'adduction d'eau d'épuration des eaux, régularisation du débit des cours d'eau, lorsque les mesures d'amélioration forestière seules se sont révélées insuffisantes, de la navigabilité des cours d'eau et construction de canaux;

f) recherche technique concernant l'amélioration des installations hydrauliques.


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